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Rechercher : projet 360°

  • Place Turgot : c'est parti pour deux mois

    Ici pour embellir-web.JPGNous vous parlons souvent des travaux dans le quartier, ceux-ci sont attendus depuis longtemps par les riverains et les usagers de la place, surtout à cause du sol glissant en hiver, après la chute des feuilles des acacias. Ajoutez à cela les racines des arbres qui soulèvent les pavés, et vous aurez toutes les conditions requises pour des glissades mal contrôlées et parfois dangereuses.

    La Mairie avait donc choisi en 2008, lors de la séance annuelle d'observation des lieux requérant une rénovation, de consacrer un budget de voirie à la place Turgot. La requalification de la rue de Rochechouart, faite tronçon par tronçon, était en cours ou venait de se terminer, quand il est apparu évident qu'on ne pouvait refaire la chaussée et les trottoirs le long de la place et au carrefour Condorcet, sans un regard bienveillant sur la placette sans nom. Et oui ! Elle n'a pas de nom... En réalité, il n'y a pas même de place. C'est la rue Turgot qui descendait à toute allure jusqu'à la rue de Rochechouart. Au centre de ce triangle, qu'y avait-il... un îlot sans doute.

    lampadaire ancien de la place-web.JPGL'intérêt qu'a suscité ce souci de rénovation a permis de créer une commission d'aménagement et d'urbanisme au sein du conseil de quartier Trudaine-Rochechouart. L'idée était de réfléchir entre habitants de ce que pourrait être cette petite place dans les rêves des usagers de la voirie, ceux qui habitent près de la place, ceux qui la traversent avec leurs enfants, ceux qui se reposent sur ses bancs, ceux qui prennent une mousse à la terrasse du Turgot... La commission ad hoc a donc lancé une consultation qui a recueilli plus d'une centaine de réponses allant vers la conservation d'un lieu agréable, de repos et de convivialité, mais avec une forte demande pour la diminution des deux roues en stationnement et la restauration d'un pavage régulier. (voir la place Turgot dans les CQ de février 2009 et de novembre 2009)

    D'autres projets plus ambitieux auraient fait le bonheur de la commission, par exemple, l'implantation d'un objet central comme une petite fontaine, ou le remplacement de la colonne à verres très bruyante et très laide par un conteneur enterré. Cette possibilité n'est pas tout à fait enterrée non plus, on étudie... Un rêve à long terme était de remettre de la verdure sur un cheminement entre le square d'Anvers et les passages couverts du sud de l'arrondissement. Naturellement cette version verte de la rénovation de la place se projetait dans un futur non immédiat. Mais l'urbanisme n'est-il pas l'art d'envisager la ville sur les années à venir et non de gérer de petits budgets à l'année. Pour bien utiliser les fonds, surtout quand on doit en faire un usage parcimonieux et raisonné, ne faut-il pas avoir des projets à long terme et les répartir sur plusieurs exercices ? Cette hypothèse a été immédiatement balayée par l'étroitesse des budgets disponibles, avec l'argument très en vogue l'hiver passé sur la baisse des ressources de la Ville liées à la chute de l'immobilier parisien. On sait que depuis lors elles ont repris des couleurs. (voir ici article du Parisien du 20/10/2010)pavés et 1ère terrasse-web.JPG

    bordure Condorcet-web.JPGQue trouvait-on dans les dossiers refermés de la commission ? Rien de surnaturel. L'un d'eux proposait donc d'étudier la possibilité de créer un trajet, une coulée verte, naturellement en pente entre Montmartre, auquel une grande partie du 9e a appartenu, et les grands boulevards, qu'on atteint par les passages couverts Verdeau et Jouffroy.  Entre ces deux points, du nord au sud, on trouve le square d'Anvers, la rue Turgot, la place Turgot, le bas de la rue de Rochechouart, et la rue Cadet. La rue Cadet est déjà qualifiée en rue piétonne, des plantations supplémentaires pourraient lui donner une allure encore plus apaisante, et donner envie de découvrir le mini-square qui se cache dans la cour de l'hôtel Cromot du Bourg, sous les fenêtres de la Commission du Vieux Paris. La rue de Rochechouart est certes une rue passante mais très pentue, où l'on peut assez facilement et efficacement limiter la vitesse. Marquage au sol et agrandissement des trottoirs du côté des numéros impairs (côté ouest) favoriseraient le caractère commercial et accueillant de la rue. Un passage sécurisé de la rue de Maubeuge permettrait en outre de limiter la vitesse du flux des automobiles dévalant la pente, vers l'Opéra. L'emprise de la prolongation de la rue Turgot sur la place Turgot (voie pompiers obligatoirement laissée libre) serait aussi marquée au sol pour assurer une continuité visuelle.  Le passage de la rue Condorcet pourrait être transformé en espace partagé, où la circulation automobile serait conservée mais non prioritaire, pour déboucher sur la rue Turgot et la perspective du Sacré Cœur. Une rue piétonne qui héberge une crèche et une école élémentaire, quoi de plus normal ? La Poste est aussi un service, encore public, qui mérite un environnement tranquille. Agrémentée d'une végétalisation basse... à la place des nombreux stationnements automobiles. Dalles ou pavés de granit scié à la place du bitume... Que du rêve !

     

  • Qu'avons-nous appris sur le futur règlement des terrasses et étalages ?

    La refonte du nouveau règlement parisien sur les terrasses et étalages, annoncée depuis de nombreux mois, et qui a fait l’objet de débats publics entre habitants et professionnels à travers les arrondissements, arrive maintenant peu à peu à son terme.

    La dernière réunion sur ce sujet dans notre quartier a eu lieu à la mairie du 18e, lundi 10 janvier  et Action Barbès était présente, fidèle au poste. Nous y avons retrouvé et salué des associations attentives à la question aussi, bien connues des autorités municipales et de nous. Dans ce type d'assemblée, tout le monde se connaît et se reconnaît, associatifs, élus et services.

    Le maire, Daniel Vaillant, a immédiatement cherché à désamorcer toute polémique qui aurait pu opposer commerçants et riverains. On avait compris que les relations s'étaient tendues entre les deux, depuis l'interdiction de fumer dans les lieux fermés, bars, restaurants notamment, jetant sur les trottoirs nombre de fumeurs et créant ainsi des brouhahas particulièrement dérangeant la nuit. Le bruit est d'un des aspects, l'emprise croissante des terrasses sur l'espace public étant l'autre.

    La presse s’est fait l’écho des avis des uns et des autres tout au long de l’année et également des États généraux de la nuit qui ont eu lieu en novembre et qu’il faut bien rattacher à la problématique globale du partage de l’espace public. Ce blog aussi.

    Qu'avons-nous appris cette fois dans le 18e ? De la bouche même du maire, que la consultation a permis d’y voir plus clair et que le projet, vingt ans après le règlement de 1990, devait tenir compte des besoins de Paris. Les terrasses appartiendraient à l’imaginaire de Paris… Rien de nouveau ? Non, certes. Le maire a encore dit avec force que des amendements avaient été retenus, que le projet n’était pas figé et qu’il pouvait encore évolué, que sa mouture finale devrait pouvoir éviter les conflits et être commun aux vingt arrondissements. En résumé : oui,  aux commerces parce qu’ils font vivre Paris et dans certaines rues on aimerait en voir davantage, mais non aux commerçants qui ne respectent pas les règles, car ceux-là aussi existent et le nouveau règlement devrait donner les moyens de les rappeler à l’ordre.

    Comment ?  C’est le nœud du problème. La Ville fait le règlement mais a peu de moyens pour le faire respecter. On ne revient pas sur les effectifs de la CAPP… En parallèle, il y a les forces de police, qui ne se penchent pas trop sur le problème et ont d’autres chats à fouetter, souvent.

    Ce qui nous a semblé aller dans le bon sens : Félix Beppo, adjoint du 18e chargé de l’espace public, a ouvert une porte prometteuse. Il propose de se donner un délai de réflexion avant de reconduire une autorisation de terrasse, délai qui permettrait de faire un bilan sur l’attitude du commerçant bénéficiaire de l’autorisation. Il a joué le jeu, il conserve son autorisation, sinon…. on revoit l’accord. Il demande également des délais de réaction de la Direction de l’urbanisme beaucoup plus courts. Tout le monde approuve… Il se positionne radicalement contre le chauffage des terrasses. Ambiguïté cependant dans l’intervention suivante de la DU qui annonce un délai de 2 ans pour que les chauffages soient mis en conformité. Ce qui veut dire ? Qu’on interdirait le chauffage au gaz, jugé dangereux, au profit du chauffage électrique. NON, c’est le chauffage des terrasses qu’il faut interdire, c’est un non sens vis-à-vis de l’environnement ! Admettons qu’on permette leur fonctionnement jusqu'à la fin de l’année 2011 pour amortir les investissements faits, mais en fixant une date limite d’utilisation officielle et irrévocable. Nous signalons un petit café restaurant de quartier, angle Maubeuge-Belzunce (9e) qui dispose des plaids en polaire sur le dossier de ses chaises en terrasse ! Bon point pour eux.

    2010 10 22 rue de Rochechouart 38 espace trottoir terrasse web.JPGNous avons noté en vrac : la mairie du 18e maintient son rejet énergique des terrasses sur les trottoirs dont la largeur est inférieure à 1,60 m. Notons que si la terrasse est interdite au-dessous de 60 cm, l’étalage lui peut être plus étroit (40 cm par exemple). La végétalisation de l’espace public n’est pas taxable, mais elle doit toutefois être autorisée (bacs à plantes devant les devantures pour empêcher le stationnement des deux-roues…). Des riverains ont fait remarquer que la charte pour les enseignes est tombée dans les oubliettes, alors que certains quartiers souffrent d’une « esthétique » intolérable. Pourquoi ne pas profiter de ce règlement pour y inclure ce souci ?

    Vers la fin de la réunion, des participants ont souhaité connaître les tarifs du m² de terrasse autorisée… C’est complexe, il y a des zones, des types de terrasses différentes (fermées, ouvertes, contre terrasses), sur le tiers du trottoir, au-delà du tiers, etc., sachez toutefois que le tarif bas démarre à 16,13 euros le m² par an et culmine à 357 euros/m²/an sur les contre-terrasses des Champs Élysées. Le gros des tarifs varie plutôt dans la tranche des 20-40 euros/m²/an. Très avantageux comparés aux prix des mètres carrés construits, boutique ou appartement… On comprend que la possible extension des tables sur l’espace public ait attiré des entrepreneurs pas forcément amoureux des zincs parisiens, mais plutôt du tiroir caisse. Restons conscients aussi que dans les quartiers branchés, les propriétaires des bars-restaurants sont rarement aux manettes du percolateur… Ceux-là sont des investisseurs, qui ne viennent pas débattre en mairie. Certains professionnels que nous avons entendus le 20 janvier, étaient des gérants, qui se démènent comme ils peuvent entre prix de la conso au public, respect du règlement, masse salariale, taxes diverses, pour sortir une marge qui satisfasse le propriétaire. On est parfois loin du troquet de quartier et du patron de bar à la Simenon.

  • Notre perception du compte rendu de mandat de Rémi Féraud à mi-parcours

    La salle des fêtes de la mairie du 10e était raisonnablement remplie pour un tel événement. Il s'agissait de ne pas se présenter devant une salle vide pour ce compte rendu de mi-mandat et la majorité municipale sait convaincre ses partisans pour s'assurer de leur présence. Responsables associatifs et membres des équipes d'animation des conseils de quartier se sont donc retrouvés avec quelques autres habitants.

    Les réalisations de l'actuelle équipe depuis 3 ans ont été présentées dans une vidéo, assez courte et plutôt bien faite, déjà en ligne sur le site de la mairie, et accessible ci-dessous d'un clic :

    Bilan de mi-mandat de l’équipe municipale du 10e par MAIRIEDEPARIS10

    Rémi Féraud est revenu sur tous les sujets que nous évoquons dans ce blog, régulièrement, de façon critique souvent, mais où nous reconnaissons aussi les progrès accomplis. Plutôt que de reprendre les thèmes traités, nous nous contenterons de relever dans le discours les propos qui nous ont étonnés, surpris agréablement et qui montrent une prise de conscience qui nous semble aller dans le bon sens.

    Dans la salle, des habitants n'ont pas manqué d'évoquer le récent règlement des terrasses et étalages, voté par le Conseil de Paris en mai. Jusque là les élus nous avaient fait comprendre que si les règles n'étaient pas vraiment plus contraignantes pour les commerces, c'est aussi qu'il fallait veiller à la bonne santé économique de Paris. Ils annonçaient à la suite de Lyne Cohen-Solal l'élaboration de chartes (dites de bonne conduite...) dans les quartiers où le seul règlement global ne serait pas suffisant ou mal adapté. Or, hier soir, nous avons entendu Hélène Duverly, élue chargée du commerce dans le 10e, admettre que les chartes ne pouvaient tout régler, en ce sens que seuls les commerçants déjà respectueux du règlement apposeraient leur signature. Les autres s'en garderaient bien. Quand bien même le feraient-ils, une charte n'est pas un document contraignant. Les élus ont reconnu ouvertement que le problème dans Paris, pour les terrasses, mais pour d'autres objets aussi, n'est pas la loi, la règle, le réglement, mais bien les moyens pour faire respecter ces cadres nécessaires à toute vie collective.

    De même pour traiter du problème des cycles motorisés garés sur les trottoirs : la Ville n'a pas le pouvoir de verbaliser, elle ne peut que s'efforcer de créer des stationnements plus nombreux. La verbalisation relève de la police, or le préfet se montre assez conciliant, du fait du nombre insuffisant de places de stationnement. A noter toutefois que la tolérance des policiers est variable selon les quartiers. La norme serait que là où la moto ne gêne pas la déambulation des piétons, elle a moins de risque d'être sanctionnée. A très juste titre, Christiane Izel, qui est membre de la commission Accessibilité du 10e, a fait remarquer que la ligne des immeubles est un repère de guidage pour les personnes non voyantes et que toute moto stationnée au pied d'un immeuble est perçue comme un obstacle, comme le sont les chevalets publicitaires des commerces, les menus sur pied des restaurateurs, égarés au milieu du trottoir, etc. 

    Le Balcon vert et l'escalier de la rue d'Alsace ont une fois de plus été évoqués. Pour ce dernier, la dégradation est réelle et un coffrage de qualité sera réalisé d'ici à la fin de l'année. Quant au projet Balcon vert, si la SNCF ne participe pas financièrement, le projet ne pourra voir le jour. Rémi Féraud a annoncé que s'il était candidat à sa succession en 2014, le Balcon Vert ne ferait plus partie de son programme. La balle est bien dans le camp de la SNCF. Il faudra toutefois attendre une reprise économique très soutenue pour que des entreprises acceptent de louer ou d'acheter les surfaces au taux très élevé que propose la SNCF dans l'immeuble qui est sensé être coiffé du fameux Balcon vert. Même si sa situation est particulièrement attractive du point de vue des communications....

    Un autre thème a fait l'objet d'interpellations venues de la salle : les marchés de la misère sur les boulevards nord de l'arrondissement, improprement appelés marchés des biffins. La question était de savoir comment organiser ces marchés très invasifs du point de vue de l'espace public et de les limiter de  sorte que les habitants des quartiers ne se sentent pas littéralement occupés par les trop nombreux étals au sol. L'expérimentation du Carré aux biffins, créé l'an passé dans le 18e, a été naturellement mise en avant comme une solution à renouveler. Rémy Féraud puis Olga Trostiansky, adjointe au maire de Paris chargée de la solidarité, de la famille et de la lutte contre l'exclusion, ont expliqué pourquoi cette création offrait une solution pérenne dans le 18e, terre d'origine des biffins, qui sont les héritiers des chiffonniers du Maquis montmartrois en quelque sorte, ou encore de la "zone', mais peut-être pas une bonne solution pour le 10e. En effet, le Carré des biffins est le résultat d'une étroite collaboration entre l'équipe du 18e et la mairie de Paris, assumée sur le terrain par l'assocation Aurore. Financée par la Ville, elle assure l'organisation et la maîtrise de ces marchés, vient en aide aux marchands inscrits, les guide dans leur démarche administrative, et coopère avec la police pour éviter l'extension de l'aire de vente à l'infini. Les biffins vendent des objets qu'ils ont récupérés chez des particuliers, dans les poubelles, parmi les encombrants avant la collecte, objets qu'ils lavent, réparent avant de les proposer à la vente. Il est strictement interdit de vendre des produits destinés à l'alimentation. L'origine des produits vendus sur les marchés de la misère, tel qu'on les voit à Belleville ou à Barbès est moins claire. Des trafics se sont greffés sur ces marchés qui les rendent douteux. Le maire a bien précisé que les habitants des quartiers où ces marchés ont lieu, pas les quartiers les plus huppés de la capitale, ne doivent pas être les victimes de la misère et de la précarisation de notre société. Il ne pense pas ,du point de vue de l'espace également, que les boulevards de la Villette ou de Belleville puissent accueillir un emplacement tel que le carré des biffins. Mais il ne pense pas non plus que la réponse policière soit la seule à offrir.

    Entre nous en sortant, nous avons commenté la réunion et unanimement, nous avons dit : " Ah, un compte rendu sans langue de bois !"

     

     

  • Plan vélo dans le 18e

    Le comité vélo du 18e arrondissement, regroupant des élus (dont certains se déplacent en vélo), des passionnés de vélo, des associations de riverains (dont ACTION BARBES) et des courtiers en vélo, s'est réuni le 17 juin dernier à la mairie du 18e. L' occasion de présenter les évolutions du plan vélo avec l'approbation du schéma directeur de ce plan pour la période 2015-2020 et de présenter les projets et propositions pour l'arrondissement.

     

    Le plan vélo pour la période 2015-2020 prévoit ainsi 

    • la création d'un réseau express vélo, comprenant des axes structurants qui permettraient de traverser Paris sur des pistes bidirectionnelles larges (avec la mise en service des premiers axes en 2016). Un axe nord-sud est ainsi notamment prévu rejoignant la porte d'Orléans à la Porte d'Aubervilliers via la rue d'Aubervilliers, à la limite entre le 18e et le 19e 

    • l'aide à l'achat de Vélos à Assistance Electrique (VAE) étendue aux triporteurs

    • la création de 3 itinéraires cyclo-touristiques dans Paris

    • Le déploiement du label Accueil vélo qui vise à garantir un accueil et des services de qualité auprès des cyclistes le long des itinéraires cyclables. (pour en savoir plus : francevelotourisme

    • l'aide à l'ouverture de vélo-écoles et d'ateliers de réparation; sur ce point, il semblerait que les modalités de mise en œuvre (notamment en terme de financement) ne soient pas encore bien définies.

    • la création d'une centaine de vélo-boxes (abris vélos sécurisés pour 10 à 20 vélos), en complément des véligo (service de stationnements collectifs fermés pour vélos aux abords de certaines gares franciliennes et gérés par la SNCF). Les caractéristiques de ces vélo-boxes, qui auraient la dimension d'une place de stationnement, ne sont pas encore définies, pas plus que leur mode d'exploitation (gratuit, payant avec abonnement, etc...) et, au vu des informations données lors de la réunion, tout est à construire.

    Pour en savoir plus, voir le dossier de presse du plan vélo

     

    Projets et propositions pour le 18e

    - Extension des "cédez le passage cycliste" à près de la moitié des carrefours de l'arrondissement. Le représentant de la Direction de la Voirie et des Déplacements (DVD) a précisé que tous les carrefours du 18e, exceptés ceux modifiés par l'extension du tramway, ont été étudiés et qu'il a été retenu ceux qui permettaient une sécurité satisfaisante. Pour mémoire, le "cédez le passage cycliste" autorise les cyclistes qui veulent tourner à droite ou aller tout droit, dans certains carrefours à feux adaptés, à céder le passage au lieu de s’arrêter au feu rouge.

    - Création prochaine de nouvelles zones de stationnement vélo dans l'arrondissement. Malheureusement, la localisation précise de ces nouvelles zones (avec un plan permettant de l'illustrer) n'a pas été fournie au comité vélo, qui n'a donc pas pu donner son avis sur ce sujet. Toutefois, le représentant de la DVD a précisé que plusieurs aménagements étaient prévus en amont de passages piétons afin d'améliorer la visibilité et donc la sécurité des piétons.

    Correction des aménagements sur le boulevard Barbès, a priori prévus en 2016. Les solutions envisagées seront définies au vu du retour d'expérience des modifications prévues sur les aménagements du boulevard Magenta. Toutefois, plusieurs membres du comité ont plaidé pour une suppression pure et simple des pistes sur trottoir, impraticables dans de nombreux secteurs en raison du nombre de piétons, et l'ouverture du couloir de bus aux vélos (au moins dans les descentes).

    - Extension à terme à l'ensemble de l'arrondissement du "double sens vélo" dans les rues à sens unique pour les voitures, dans le cadre de la généralisation des zones 30 à Paris (hors grands axes) à l'horizon 2020. Sur ce point, les participants de la réunion ont regretté que la 1ère phase de mise en œuvre de nouvelles zones 30 n'ait pas du tout concerné le 18e arrondissement, alors que de nombreux quartiers s'y prêtent.

     

    Quel axe cyclable Est-Ouest pour le 18e ?

    Un point particulier a été apporté sur la création d'un axe cyclable Est-Ouest pour le 18e, autour de la rue Ordener. En effet, le représentant de la DVD a précisé que les caractéristiques de la rue Ordener (largeur relativement faible, voie à double sens, présence d'un couloir bus réduit, stationnement) ne permettaient pas de réaliser des aménagements cyclables de type piste bidirectionnelle.

    Il est ainsi proposé de prévoir un itinéraire cyclable est-ouest séparé avec :

    - un aménagement dédié dans un sens dans la rue Ordener (sens restant à définir)

    - un double sens cyclable dans la rue Marcadet (double sens possible au vu des dimensions de la rue et du trafic relativement limité) 

    Cependant, les membres du comité ont émis un avis très réservé sur cette proposition, en précisant que la topographie de la rue Marcadet était peu favorable, au contraire de la rue Ordener, moins de relief. Il n'a ainsi pas été possible de conclure lors de cette séance.

    Sur ce point particulier, plusieurs membres du comité ont proposé d'organiser une "reconnaissance" des parcours proposés, via une visite en vélo. Cette initiative semble intéressante pour permettre de retenir l'axe cyclable est-ouest le plus adapté dans le 18e et il est à espérer que la mairie du 18e donnera suite à cette demande après les vacances d'été.

    Voir ici présentation complète du plan vélo 18e

     

  • Salle de conso : Lariboisière, une bonne idée ?

    La décision de la mairie de Paris a été reprise dans toute la presse, à la grande satisfaction des habitants du pâté de maisons autour du 39 boulevard de la Chapelle : la salle de consommation à moindre risque (SCMR) ouvrira ses portes dans l'enceinte de l'hôpital Lariboisière. Mais, attention, précise le maire du 10e, pas dans l'hôpital proprement dit, les toxicomanes n'entreront pas par l'entrée principale (ils ne le feraient sans doute pas, d'ailleurs, trop en indélicatesse avec l'institution médicale). Ils auront une entrée à l'écart, autonome. Où dites-vous ? j'ai mal compris... Ah, non, vous ne l'avez pas dit. Non, les autorités tant politiques que médicales ne l'ont pas dit. Ambiguïté. Flou.

    Ou malaise, peut-être ? Car, enfin, n'avions-nous pas compris que les usagers de drogue, ceux qui nous préoccupent dans le quartier entre la Gare du Nord et la station de métro Barbès, c'est à dire les plus précaires, ceux que nous voulons aider, ceux à qui la Ville de Paris veut apporter un soutien, une approche de santé publique affichée, c'est bien ce que nous avions entendu... ces usagers de drogue là, précarisés de la rue, ne sont pas à l'aise avec les services hospitaliers. Ils ne sont pas dans la démarche de sevrage, ou de recherche d'une approche médicalisée. Trop mal, trop précaires, trop dans l'urgence... Ça, Gaïa, l'association qui va gérer la SCMR nous l'avait expliqué plusieurs fois lors de nos rencontres. De même, la direction de l'hôpital s'était opposée radicalement à l'idée d'inclure la salle de consommation au sein de son établissement. Les médecins — l'Ordre est carrément opposé à l'expérimentation — ne sont pas tous convaincus par la salle de conso, et leur engagement les pousse à soigner et non à surveiller, aider des personnes qui s'injectent un poison... nous ont-ils expliqué.

    Il faut se rendre à l'évidence et dans la déclaration de Rémi Féraud, maire du 10e "c'est la meilleure solution possible" entendre "on n'avait pas vraiment le choix". Nous sommes surpris, déçus, mais on peut comprendre, d'autant que les digues de la Faculté avaient déjà craqué à Strasbourg et à Bordeaux sur le même sujet.

    Ce qu'on comprend moins, c'est le flou qui règne sur le lieu exact d'installation de cette salle qui doit faire 200 m2 environ. Nous connaissons bien les lieux et un balayage de la zone nous conduit à ces conclusions, si l'on tient compte des contraintes suivantes :
    - ne pas être près de l'entrée principale
    - ne pas être visible des visiteurs habituels de l'hôpital
    - être indépendant de l'hôpital
    - avoir un pied dedans un pied dehors, selon l'expression des professionnels qui travaillent avec la toxicomanie
    - rester au contact des plus précaires des toxicomanes, ceux qui sont dans la rue, souvent SDF.

    Vue aerienne Lariboisiere.png

    Vue aérienne de l'hôpital Lariboisière

     

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    Plan de l'hôpital Lariboisière

    Lariboisière est un grand quadrilatère, bordé par les rues Ambroise-Paré au Sud (entrée principale), rue de Maubeuge à l'Est, rue Guy-Patin à l'Ouest et boulevard de la Chapelle au Nord. Le côté nord est celui qui correspond le mieux aux critères énoncés plus haut. D'Est en Ouest, l'enceinte se compose de plusieurs murs et bâtiments, plus ou moins dégradés, comme vous le verrez sur les photos ci-dessous.

    A l'angle de la rue de Maubeuge, des anciens bâtiments datant de la fin du 19e siècle servent d'accès aux livraisons des services techniques. Un peu plus loin, en avançant, vers l'Ouest sur le boulevard de La Chapelle s'élève un bâtiment plus récent, désaffecté, et dans un état peu avenant, c'est le pavillon Etienne-Jules Marey. Il est longé par une grille qui présente une porte donnant sur un carré d'herbe entre ce bâtiment tagué et le bâti sans étage qui encadre l'entrée Nord des Urgences. Plus loin on trouvera un long bâtiment en briques avec de nombreuses fenêtres sur le boulevard, c'est le pavillon Charles Perrault qui abrite entre autres la crèche des personnels de l'AP-HP avec un accès rue Guy-Patin.

    Une fois ce descriptif fait, il nous faut maintenant faire des hypothèses en tenant compte des informations en notre possession. Un grand programme de restructuration de l'hôpital Lariboisière est dans les tuyaux. Voici le plan masse qui délimite les zones où tout sera démoli et où sera construit un bâtiment ultra-moderne. Ce sont les zones entourées par le trait bleu.

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    Comme on le voit, c'est un gros quart côté Est du quadrilatère qui est concerné. Or, il est à peu près sûr que c'est dans ce périmètre que la SCMR pourrait prendre place. La partie à l'Ouest (à droite sur le plan masse) est aujourd'hui une crèche et des bâtiments de recherche de l'INSERM, très insérée dans l'hôpital et donc ne répondant pas aux critères d'installation. La partie centrale est la partie historique de Lariboisière, c'est le cœur de l'hôpital. Pas pour la SCMR. Reste la partie Est (côté gauche du plan masse) justement celle où les bâtiments sont le plus délabrés, celle où arrivent et partent les véhicules des urgences et enfin celle qui doit être démolie à terme. On ne voit pas bien d'autre possibilité. Bref, d'un projet qui devait accueillir les usagers de drogues les plus précaires dans de bonnes conditions, on est passé à des bâtiments dégradés qui seront détruits à terme. Cela pose donc la question de la pérennité de la SCMR. Rappelons que le projet de loi en cours de discussion au Parlement préconise une expérimentation de 6 ans. Au lieu d'apporter des conditions convenables d'injection, en accord avec les déclarations faites depuis deux ans, la Ville propose une relégation dans des locaux à peine sortis du 19e siècle, la vétusté pour la réduction des risques...

    Prise presque en catimini par des autorités dont on ne connait pas vraiment la nature (qui à la mairie de Paris ? qui à l'AP-HP ?), la décision d'installer la SCMR sur une emprise de terrain de l'hôpital arrange tout le monde en fait. Elle résout la question des riverains contestataires, elle évite à la Ville de Paris de mettre en place une concertation à haut risque avec les habitants. Ils n'iront pas protester. Et pour cause, il n'y en a pas !

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  • Retour sur la 2e réunion publique pour la Promenade urbaine

    Pour la seconde réunion publique, la ville avait choisi, après le Louxor en juillet, les Bouffes du Nord ce jeudi 5 octobre. Une marche exploratoire avait eu lieu la semaine précédente, marche à laquelle nous avions participé, pour affiner les propositions de la ville.

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    Sur la scène du théâtre siégeaient les maires des 10e et 18e Rémi Féraud et Eric Lejoindre, Christophe Nadjovski adjoint à la maire de Paris, Cécile Lagache de la Direction de la voirie et des déplacements (DVD) et François Tchékémian de la Direction de l'Attractivité et de l'Emploi (DAE).

    On peut déjà dire que le constat est unanime sur le boulevard de la Chapelle: encombrements, pollution, bruit, malpropreté, accès à la station La Chapelle dangereux. Les riverains le vivent au quotidien. Alors quelles solutions possibles?

    Le point sur les modifications de voirie envisagées: Barbès-Tombouctou

    Sur ce tronçon, on passera à une voie de circulation. Du Louxor à la rue Guy Patin, le stationnement sera déplacé le long de la piste cyclable, ce que nous avions suggéré il y a bien longtemps lors du précédent réaménagement de ce tronçon. Comme quoi, la persévérance peut porter ses fruits ! Un plateau traversant (sorte de plateforme réhaussée) est envisagé pour assurer la continuité du cheminement piéton entre la station de métro et l’espace sous-viaduc. Ensuite, le long de l'hôpital Lariboisière, le trottoir sera élargi et passera de 2,90m à 4,50m pour anticiper l’ouverture de l’entrée du nouvel hôpital sur ce côté nord,  et la piste cyclable passera d'1,50m à 2m.
    Côté 18e, des stationnements seront créés le long de la piste cyclable, une solution proposée pour les camions les jours de marché mais aussi pour protéger la piste cyclable, qui souvent est occupée par des véhicules stationnés à cheval sur le séparateur. La chaussée du carrefour Tombouctou-Maubeuge sera réduite de façon à assurer la continuité du terre plein central avec possibilité de végétalisation à l'est.

    Pour l'espace convivial que nous demandons depuis longtemps au niveau du centre Barbara, rien n'est encore décidé. Il pourrait être d'environ 100m2 et serait une première dans la capitale. Mais nous devrons rester vigilants sur ce point tant les commerçants du marché sont opposés à toute modification. La question est : la ville aura-t-elle le courage politique de faire évoluer le marché, de le pacifier pour reprendre les termes de F. Tchékémian?

    Nous avons demandé que l'espace face à Tati sous le viaduc soit repensé. Idée retenue.

    Du carrefour Tombouctou à la place de La Chapelle

    On restera à une voie de circulation dans chaque sens, sauf sur l'arrivée de la place juste avant le feu pour des raisons de fluidité dans le carrefour. La suppression de la déchetterie (ou même sa transformation en recyclerie) n'est toujours pas à l'ordre du jour malgré les demandes répétées des riverains. Le terre plein le long de cet espace sera élargi de chaque côté  de façon à faciliter la déambulation piétonne et son accès.

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    La rue de Jessaint deviendrait une aire piétonne sauf pour le bus et les urgences et cette modification entraînerait alors des changements de circulation: rue Stéphenson  une inversion de sens entre la rue de Jessaint et la rue J.-F. Lépine et un sens unique S-N entre les rues Doudeauville et Ordener pour éviter les itinéraires malins; la rue J.-F. Lépine serait mise à double sens.

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    Deux types d'éclairage seront installés sous le viaduc après la fin des travaux de la RATP.

    Place de la Chapelle : un lieu très bruyant

    Le parvis des Bouffes du Nord sera élargi. Au carrefour, le nombre de voies de circulation sera réduit fortement sous le viaduc et deux passages piétons seront mis en place. Mais il n'y aura pas de réduction en amont, à savoir entre la porte et la place de La Chapelle, ce que nous regrettons vivement. On nous a parlé d'une réflexion pour les JO de 2024. Mais d'ici là, la pollution sur cet axe aura encore de beaux jours!

    Le projet d' "Oasis urbaine" voté en budget participatif en 2016 est toujours d'actualité avec plusieurs propositions comme un renforcement de la végétalisation, un agrandissement du square Louise de Marillac et la suppression possible des grilles.

    Mais le point le plus critique à cet endroit reste la station de métro. De nombreux riverains ont protesté quand la responsable RATP a expliqué pourquoi il n'était pas possible de modifier la station et d'ajouter une sortie à l'est (présence incontournable du local technique et des piliers). De toute évidence, ce n'est pas à l'ordre du jour et la ville le regrette. La station est  extrêmement fréquentée et l'élargissement proposé du terre plein n'a pas suffi à contenter les habitants.
     

    De La Chapelle à Stalingrad

    Lors de la 1ère réunion publique début juillet, la couleur avait été annoncée: pas de réduction de circulation sur ce tronçon, on resterait donc à deux voies (bien étroites d'ailleurs). Ce manque d'ambition en matière de réduction de circulation, que la Ville par ailleurs  (voir les quais Rive droite ou la rue de Rivoli) ne cesse de mettre en avant, n'avait donc pas reçu un écho favorable auprès d'Action Barbès et des associations SOS La Chapelle et Demain La Chapelle. Aussi, les 3 associations ont-elles été reçues par Christophe Nadjovski le 20 septembre pour demander que la ville revoie sa copie. Il semblerait que cette démarche n'ait pas été vaine puisqu'une expérimentation à une voie sur quasiment l'ensemble du tronçon sera réalisée pendant les travaux du viaduc et pour une durée de 10 à 12 mois.

    D'autres modifications sont prévues comme un élargissement de la piste cyclable à 2 m, des passages piétons surélévés. La présentation de la ville devrait être en ligne prochainement. Nous la relaierons, ce sera plus aisé pour connaitre la totalité des propositions. Le parcours depuis Barbès sera mis en zone 30.

    Les échanges ont malheureusement été bâclés ou tronqués sur ce dernier tronçon faute de temps. Il faut dire que le président des commerçants du marché Barbès, venu avec une bonne vingtaine de marchands s'est accaparé très vite le micro et est intervenu plusieurs fois sans attendre qu'on lui donne la parole, dans une attitude plus que limite pour protester contre ce projet. Pour lui, pas question de toucher à un centimètre du tronçon Barbès-Tombouctou. Vous  l'aurez compris, le marché doit rester tel quel, ne pas être réduit, ne pas être réaménagé. Et pour y parvenir, on pense que celui qui crie le plus fort gagne. Eric Lejoindre a fini par lever le malentendu sur la suppression du marché (une rumeur qui court) qui doit par contre s'adapter tout en ajoutant que personne n'aurait 100% satisfaction. L'organisation de cette réunion avait été confiée à une agence, celle-là même qui avait proposé les marches exploratoires fin septembre. Davantage de rigueur dans la tenue de cette réunion aurait sans doute éviter ces débordements.

    Les travaux

    Pour le viaduc, la RATP a prévu 4 phases et des travaux à plusieurs endroits simultanément, ce qui va permettre d'en réduire la durée. On pourra ainsi gagner quasiment une année sur les deux prévues au départ. Les aménagements de voirie entre Barbès et le carrefour Tombouctou commenceront au printemps 2018.

    La prochaine réunion publique devrait avoir lieu en décembre. On en saura peut-être un peu plus sur les usages et notamment l'utilisation de l'emplacement du marché quand il n'a pas lieu. Une question que nous avons posée et qui est restée sans réponse. 

  • Visite dans la Goutte d'Or ... nord, entre Marcadet et Doudeauville

    Une fois n'est pas coutume, nous sommes allés porter nos pas vers les rues situées dans la partie nord du quartier de la Goutte d'Or. Non pas que nous ne les connaissions pas, car nous avons été des participants assidus des conseils de quartier qui longtemps se sont tenus dans l'école élémentaire de la rue Pierre Budin, et chaque fois que nous y étions invités, notre association a répondu présent à telle inauguration, ou telle problématique locale. Souvent nous en sommes alertés par des commentaires sur le blog et une missive dans notre messagerie. Là, rien de tout cela, simplement une marche exploratoire — une de plus diront les détracteurs, mais cela reste une bonne méthode pour rester en contact avec la vision et le quotidien des habitants d'une zone donnée — organisée par le Conseil d'architecture, d'urbanisme de l'environnement (CAUE) de Paris, et accompagnée par Véronique Lecomte de la Démocratie locale du 18e. Voici l'itinéraire emprunté par un groupe d'une douzaine de personnes du quartier intéressées par la démarche.

     

    Paris,Goutte dOr

    A partir du boulevard Barbès, rue Ordoner vers l'est, rue des Poissonniers, rue Pierre Budin, rue Léon, rue Doudeauville, rue Ernestine, rue Emile Duployé, retour à l'école de la rue Pierre Budin pour un bilan de la visite et retenir les commentaires des participants. L'animatrice n'a pas manqué d'encourager les participants ayant des idées précises d'aménagements ou d'améliorations de la voirie et de l'environnement, à monter un projet via les budgets participatifs. Il se trouve très fréquemment d'autres personnes ayant peu ou prou la même idée : à plusieurs, la tâche est plus plaisante ! De plus, la Ville facilite les rapprochements citoyens, leur donne des moyens pour affiner leur dossier et pendant la période du vote des Parisiens leur donner un éclairage efficace et une visibilité. 

    En aparté, nous pouvons dire que notre projet de rue-jardin Richomme a trouvé des soutiens nombreux parmi les parents d'élèves des écoles de la rue Richomme et que leur vote a  certainement été déterminant. 

    paris,CAUE,rue Léon

    Revenons à notre promenade, la marche exploratoire ! La démarche est intéressante. Le petit groupe s'interroge sur les objets qui jonchent le sol, sur le stationnement illicite, mais aussi sur la pertinence de certains stationnements 2 roues quand ils sont vides. Il est coaché par l'animatrice de la CAUE75, qui oriente la réflexion, cadre les idées, définit le faisable et le non-réaliste.

    Prenons l'exemple de la rue Léon, face à la rue Pierre Budin, un espace cerclé de jaune est entouré de barrières à croix de saint-andré. Pourquoi ne pas en faire un espace pour vélos ou motos ? On s'aperçoit quelques mètres plus loin, en remontant vers la rue Doudeauville, qu'il en existe déjà. Donc pas nécessaire. Seule l'observation permet cette réflexion.

    Autre exemple : dans la rue Ordener, on a le net sentiment que les devantures et les enseignes ne sont pas toutes conformes. Une certaine anarchie règne, pas toujours gracieuse. Mais qui connaît bien la réglementation ? Personne semble-t-il. Or elle est en ligne et c'est à la Direction de l'urbanisme qu'il revient la rude tâche de faire respecter ses règles. (voir ici) Qui prévient-t-on en tant que citoyen ou même en tant que membre d'une copropriété ? Dans un premier temps, ce sont les inspecteurs de sécurité de la Direction de la Prévention, de la Sécurité et de la Protection (DPSP) de la Ville de Paris, qui sont chargés de verbaliser l’affichage sauvage dans la capitale, et les problèmes liés, comme les enseignes non autorisées, les débordements d'étalages... (les contacter ici ).

    C'est à cette direction que la maire de Paris a confiée la mission de réduire le nombre des incivilités qui gâchent le quotidien des habitants. Les quartiers populaires, dont la Goutte d'or et Château rouge font partie, n'échappent pas à ce souci. La Brigade des incivilités a donc du travail dans nos quartiers. Mais outre les épanchements d'urine, les dépôts sauvages et étalages non autorisés, qui sont ressentis comme autant d'atteintes directes à notre environnement familier, il y a aussi les enseignes trop grandes, trop hautes, celles qui cachent une partie du premier étage, ou celles fixées perpendiculairement au bâti.... toute chose qui exige une autorisation préalable et que dans nos quartiers on voit fleurir à la « va comme je te pousse » ! Moins prégnante que les coulures d'urine sur le trottoir, mais une pollution visuelle plus insidieuse. Sachez donc qu'il est possible de ramener à la raison tel vendeur de téléphone, ou tel quincailler qui soudain refait sa boutique en oubliant la devanture vitrée... Totalement interdit.

    Note plus sympathique, le groupe de marcheurs a plusieurs fois observé des végétalisations rencontrées au fil de la promenade. Les bacs fleuris de la rue Pierre Budin, une belle réussite destinée à lutter contre les épanchements d'urine, les revoilà... Ce n'est pas encore parfait, mais il y a un mieux, dira une des marcheuses habitante de cette voie. Tournons à droite dans la rue Léon, le mur a été traité de façon luxueuse par la Ville : des câbles d'acier permettent à une dizaine de jasmins de grimper allègrement, mais en effet — et c'était l'impression ressentie majoritairement par le groupe — ils ne couvrent pas entièrement le mur... Choix du végétal ? une vigne-vierge aurait-elle fait mieux ? Les câbles sont-ils trop espacés, au moins en partie basse ? La question sera posée à la Direction des Espaces Verts et de l'Environnement (DEVE), car contrairement à la rue Budin, ce n'est pas une association de riverains qui entretient ici. (voir photo ci-dessous).

    20171010_192957.jpg 

    Toujours sur le thème végétal, on a pu admirer l'initiative des habitants du 13 rue Ernestine. Dans le recoin qui hébergeait trop souvent les dépôts sauvages du quartier, les résidents ont construit plusieurs bacs en bois pour y planter des légumes ou des herbes aromatiques. Des tomates-cerises témoignaient encore de leur effort pour mûrir (les pauvres sont au nord-est, pas très ensoleillé). Qu'importe, le coin est sain, propre et agréable. Il agrémente le portail d'entrée de l'immeuble construit en 1995 par une architecte française reconnue par ses pairs, Odile Decq.

    Nous ne reprendrons pas dans le détail toutes les remarques faites au fil du parcours, elles ont été consignées méthodiquement par notre accompagnatrice, mais nous sommes assez convaincus que cette prise de contact avec le terrain permet de sortir la prise de décisions, concernant la voirie notamment, des bureaux et des tables à dessin des directions parisiennes qui ne peuvent pas tout, ni tout savoir. 

    Un conseil, n'hésitez pas, si vous êtes sollicité à participer à une telle marche, à vous y rendre. On voit l'environnement sous un jour différent, on partage avec des voisins. Chacun a une vision singulière de son environnement. Et la Ville, elle, doit faire pour le plus grand nombre... Pas toujours aisé. 

  • Attribution probable et contestée d’un local angle Myrha/Affre

    La mairie du 18e dispose d’une commission baptisée « Pieds d’immeubles ». Elle se réunit régulièrement et délibère sur les attributions des locaux vacants, ou à livrer dans les mois à venir dans l’arrondissement, par un bailleur social. (Faut-il préciser que la Ville n'a aucune influence sur le type de commerce que peut accepter une copropriété ou un bailleur privé ? Liberté du commerce oblige... )

    Nous recevons tout aussi régulièrement le compte rendu des délibérations et des débats au sein de cette instance. La dernière réunion a eu lieu le 26 juin et a examiné la liste des locaux actuellement vides et ceux qui seront livrés prochainement.

    A propos, qui siège dans cette commission ? D'après nos sources, on y retrouve les représentants de

    • la Mairie du 18e
    • des services de la Ville de Paris (DDCT, DDEEES, DU)
    • l’ensemble des bailleurs sociaux
    • la Chambre du Commerce et de l’Industrie de Paris
    • la Chambre des Métiers et de l’Artisanat
    • des conseils de quartier
    • des associations de commerçants

    En plus des activités de cette commission, la Goutte d'Or bénéficie d'un cadre structuré en faveur de la revitalisation du commerce depuis janvier 2016 (présentation en présence de Olivia Polski à la mairie du 18e).

    Le quartier de la Goutte d'Or bénéficie donc depuis l'an passé d'un regard bienveillant des autorités municipales en vue de favoriser le commerce et la diversité commerciale. On parle ici du Contrat de revitalisation artisanale et commerciale. Les objectifs affichés sont nombreux et les enjeux de taille : comment développer des animations commerciales et requalifier les façades des locaux commerciaux, sans une mobilisation intense des commerçants eux-mêmes, des bailleurs et du nouveau programme de renouvellement urbain (NPNRU)? Il faut pour cela aussi poursuivre l'implantation de commerces de proximité adaptés aux besoins des habitants et ouverts à tous. Là, une concertation bien menée et authentique peut aider. A son niveau, la commission Pieds d'immeubles contribue normalement à cette approche, en recensant les locaux vides et en préconisant les attributions. 
     
    Toutefois, une préconisation que semble appuyer la commission Pieds d'immeubles ne nous paraît pas judicieuse et surtout en décalage avec les objectifs du contrat de revitalisation du quartier. En effet, à l'angle des rues Myrha et Affre surgira bientôt un immeuble de l'architecte Louis Téqui commandé par Batigère, un bailleur social déjà bien implanté dans ces rues (Myrha 16-18, 40 et 55) qui a obtenu en 2012 le marché de construction d'une quinzaine de logements. La livraison a été un peu retardée mais les travaux avancent, et l'on devrait en voir la fin en 2018. Nous avons lu à plusieurs reprises que le local commercial dont disposera cet immeuble pourrait être attribué à l'Association des Professionnels de la Mode et du Design de la Goutte d'Or. 

    Qui sont-ils ?

    L’association « les Gouttes d’Or de la Mode et du Design » a pour vocation de favoriser le développement économique des filières textile – mode – design dans le quartier de la Goutte d’Or ; elle regroupe aujourd’hui 27 professionnels.

    Ce réseau d’entrepreneurs met l’accent sur la coopération entre les acteurs locaux (PME, entrepreneurs individuels, collectivités locales et associations...) au service du développement économique de la Goutte d’Or (une coopérative d’artisans créée en 2014 « la Fabrique », l’événement «LUX »...).

    Pour l'instant, nous savons que rien n'est décidé et l'on nous répondra que le quartier est déjà marqué par la présence des créateurs de mode, aussi l'implantation de leur représentant n'est pas insensée. Sans doute, mais pourquoi au coin des rues Affre et Myrha, quand les créateurs et leurs locaux sont concentrés rue des Gardes ? N'y-a-t-il pas plus près ? Si la demande de visibilité de cette association est bien légitime, en revanche, son implantation à cet endroit nous laisse dubitatifs.
     
    Il nous semble que ce local à l'angle des rues Affre et Myrha est idéalement situé pour accueillir une activité commerciale et répondrait parfaitement aux attentes et aux besoins des habitants. C'est également l'avis de bon nombre de commerçants riverains qui réclament à cet endroit une densification de l'offre commerciale, promise lors de leur installation. Soulignons encore que l'attractivité commerciale d'une rue tient à la diversité de l'offre mais également à sa relative concentration qui crée une animation propice à l'activité marchande, un rôle qu'un local associatif ne remplit pas, bien au contraire. De plus, et ce n'est pas un moindre argument, il serait fort étonnant de ne pas voir s'installer une activité commerciale dans un local précisément aménagé dans ce but. En effet, lors des différentes discussions menées par l'association Cavé-Goutte d'Or avec Batigère, échanges cordiaux auxquels nous avons été conviés et portant sur la construction contestée de ce bâtiment, il a été affirmé par l'aménageur qu'il était essentiel que le local créé en pied d'immeuble soit d'une surface suffisamment importante pour qu'un commerce y soit installé. Une exigence émanant de la SEMAEST et des édiles municipales. Or, on nous annonce en toute incohérence l'arrivée d'une association dans ce local.

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    Le futur commerce à l'angle Affre/Myrha sur le projet de l'architecte L. Téqui

     
    Nous profitons de l'occasion pour saluer la justesse, et en conséquence la réussite des installations favorisées par la mairie jusque-là, nous pensons notamment à la boulangerie Tembely, la librairie La Régulière ou encore la cantine Le Myrha. Cela même si nous devons également déplorer quelques attributions plus hasardeuses à des commerçants qui ne respectent pas la destination du local attribué, comme ce marchand de poissons surgelés déguisé en primeur ou cet atelier de couture qui feint d'être une mercerie. Nous comptons sur les élus du 18e pour faire cette fois le bon choix. 
     
    Pour finir, et montrer que cette préoccupation ne passe pas inaperçue dans la presse, Le Parisien écrivait récemment : "La ville de Paris et les bailleurs sociaux vont booster et soutenir l’implantation de commerces et d’artisans en bas des cités, particulièrement dans les rues abandonnées, dans les quartiers les plus fragiles, ceux qui sont classés « politique de la ville ». En toile de fond de ce projet, il y a aussi la lutte contre la délinquance… " Nous prenons bonne note...
  • Promenade Urbaine Barbès-Stalingrad: 2ème réunion du groupe de travail

    Après une première réunion au centre Barbara à la Goutte d'or le 16 janvier, la mairie du 10e a accueilli la seconde le 16 février, un mois plus tard comme promis par l'APUR.

    Les participants étaient plus nombreux et parmi eux plusieurs élèves de l'EIVP (Ecole des Ingénieurs de la Ville de Paris). La salle choisie s'est avérée un peu petite, mais chaque participant a toutefois pu s’exprimer. Cette fois-ci, les conseils de quartier Goutte d'or- Château-Rouge et La Chapelle-Marx-Dormoy étaient représentés; la mairie du 19e également. Deux élus du 18e avaient franchi le viaduc, Michel Neyreneuf (chargé de l'urbanisme) et Félix Beppo (chargé de la voirie et des transports). Côté 10e, le maire Rémi Féraud, Paul Simondon (1er adjoint) et Elise Fajgeles (chargée de la voirie, des transports et de la propreté).

    Les étudiants de l'EIVP, que nous avions rencontrés à plusieurs reprises au sujet de leur réflexion sur la place de la Chapelle, ont donc présenté leur travail de fin d'études avec trois scénarios possibles:

     - une mise en sens unique Sud-Nord de l'axe Place de la Chapelle-Porte de la Chapelle (on obtiendrait une réduction de circulation de - 30% d'après leurs calculs! De quoi rêver...)

     - une mise à sens unique Sud-Nord rue de La Chapelle. 

     - des modifications minimales sur le carrefour pour le 3e projet.

    Commun aux trois études, un travail sur le secteur de la rue de Jessaint et le square du même nom, avec l'idée d'une grande place ou de deux (voire d'un amphithéâtre), minérales, et donc d'un espace rendu aux piétons. Végétalisation, agrandissement de trottoirs, sorties de métro supplémentaires, création d'une ressourcerie. Les étudiants s'étaient inspirés des propositions entendues lors de la rencontre organisée avec des habitants du quartier en novembre.

     

    Les pistes étudiées par l'APUR

    - Élargir le terre-plein plutôt que les trottoirs. Le terre-plein central, qui mesure dans sa largeur 17m, pourrait aisément passer à 20m en supprimant du stationnement vers la place de la Chapelle (environ 30 places de chaque côté du boulevard) et redonner ainsi de la place au cheminement piéton.

    - Création d'un vrai parvis devant le théâtre des Bouffes du Nord.

    - Redonner de l'espace au carrefour Tombouctou

    - Repenser la déchetterie (circulation, traversée, transformation, déplacement)

    A plus long terme :

    - Fermer la rue de Jessaint. Nivellement et création d'une place ouverte sur les locaux en rdc.

    - Revoir l'organisation de la station de métro en relocalisant le bâtiment qui sert d'accueil.

    - Réduire les voies de circulation

    Gardons à l'esprit qu'il s'agit de propositions; rien n'est décidé et encore moins budgété.

     

    Quelques remarques et suggestions entendues dans la salle

    Sur les problèmes de circulation, on peut dire qu'il y a une certaine unanimité. La situation place de La Chapelle et dans le secteur Louis-Blanc — Philippe de Girard n'est plus acceptable. Félix Beppo en a convenu "Si on ne touche pas au plan de circulation, on n'améliorera pas cet endroit. Il faut donc le revoir". En accord avec lui, Rémi Féraud  a également reconnu la nécessité d'une concertation entre les arrondissements. Ce qu'Action Barbès demande depuis plusieurs années, il ne faut donc pas se décourager !

    Et le fameux carrefour Tombouctou dont le relookage est promis depuis des années? Action Barbès y a réfléchi et notre proposition n'est semble-t-il pas très éloignée de celle de l'APUR... voir ici notre idée dans le cadre du budget participatif.

    La situation de la station de métro la Chapelle, qui exaspère habitants et élus depuis des mois suite à la fermeture d'un accès pour les usagers, risque de durer encore longtemps. Le représentant de la RATP a évoqué une réunion prévue avec le responsable de la ligne 2. Aucune consigne ni indication des décideurs en haut lieu. "Il faudrait réaliser des études de faisabilité pour une autre ouverture vers la rue Pajol ou Philippe de Girard". On en est là...

    La  mise en valeur de l'ouvrage d'art qu'est le viaduc et la nécessité d'un bel éclairage a fait son chemin depuis notre dossier de Promenade Urbaine. La Ville de Paris travaille actuellement à une complète transformation de ses lumières.

    éclairage, sous viaduc

    Boulevard de Bercy 12e - conception Citelum

     

    En ce qui concerne la situation des migrants sur le site Eurovia, nous l'écrivions dans un précédent article, un budget a été alloué à Emmaüs pour un travail d'accompagnement auprès de ces hommes, qui sont de plus en plus nombreux. Nous avions souhaité la présence d'un membre du cabinet de Dominique Versini, adjointe à la Maire de Paris chargée de l'exclusion. La représentante du cabinet, arrivée depuis peu, n'avait pas une bonne connaissance du dossier, on peut le regretter. Pas d'hébergement en vue, c'est une certitude.

    Pour la 3e réunion prévue en mars, la réflexion portera sur les usages des espaces. Des acteurs culturels devraient être invités. Action Barbès réunira quelques jours avant sa propre commission pour approfondir les pistes déjà évoquées comme celle du street art. Voir ici notre idée dans le cadre du budget participatif.

    Nous ne manquerons pas lors de cette rencontre mi mars avec l'APUR et le secrétariat général de rappeler que le projet doit porter sur l'ensemble du parcours de la Promenade Urbaine donc de Barbès à Stalingrad et même jusqu'à Jaurès puisqu'il est question de mettre le viaduc en valeur. Par ailleurs, nous demanderons qu'un retour des premières propositions soit fait dans les différents conseils de quartier et pourquoi pas dans les différentes mairies concernées.

     

  • Les toits de Paris

    Logo toits de Paris.pngLa salle Rossini à la mairie du 9e était pleine à craquer ce jeudi 5 février pour le lancement du comité de soutien à la candidature de la Ville de Paris au classement au patrimoine mondial de l'UNESCO des toits de la capitale.
     
    Revenons cinq mois en arrière
     
    Tout a commencé au cours du conseil d'arrondissement du 9e le 15 septembre 2014 lorsque la nouvelle maire Delphine Bürkli (UMP) et l'exécutif ont déposé un vœu afin de demander le classement des toits de Paris au patrimoine mondial de l'UNESCO, voeu adopté à l'unanimité de ce conseil. Sur le même sujet et dans la foulée, un second vœu a été porté au Conseil de Paris par les trois représentants du 9e et le Premier adjoint Bruno Julliard (PS). Ce voeu a été adopté à l'unanimité le 1er octobre. Il demande à la maire de Paris la mise en place d'un "groupe de travail visant à définir une stratégie patrimoniale à appliquer, en vue de présenter, le cas échéant, la candidature des toits de Paris au patrimoine mondial de l’UNESCO" (lire le texte complet du voeu). Mais voilà que les choses se gâtent puisque Anne Hidalgo doute de l'intérêt de ce classement comme l'indique l'article paru sur LCP/AN "Toits de Paris, Hidalgo ne veut pas mettre la capitale dans le formol".
     
    Le parcours du combattant débute alors pour cette initiative car, évidemment, de nombreuses étapes sont à franchir avant que l'UNESCO en approuve le principe. Cela commence par un soutien du ministère de la Culture qui devra inscrire ce projet sur la liste indicative des biens français au patrimoine mondial, avant d’être ensuite sélectionné par l’État français pour être présenté à l’UNESCO. Tel est donc l'objectif du comité de soutien lancé en ce 5 février.
     
    De quoi s'agit-il ?
     
    Le site de l'UNESCO explique très bien à la fois l'objet d'un classement au patrimoine mondial et la procédure à suivre pour obtenir un tel classement. Disons qu'en gros il s'agit de préserver afin de transmettre aux générations futures les œuvres culturelles les plus remarquables de l'humanité. C'est à ce titre que les berges de la Seine ont été classées au patrimoine mondial au milieu des années 80. (Vous pouvez accéder à la liste des monuments et sites classés par l'UNESCO en cliquant sur ce lien).

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    Les toits de Paris - Paris vu des toits - Source : site Les toits de Paris vous invitent à prendre de la hauteur

     
     
    Pourquoi cette demande de classement ?
     
    "Les toits de Paris forment un paysage urbain unique grâce à ses formes, à ses monuments, à ses contrastes" a déclaré Delphine Bürkli en présentant son vœu au conseil de Paris le 1er octobre dernier. Il s'agit de mettre en valeur un patrimoine encore inconnu et en même temps de faire le nécessaire pour sa sauvegarde.
     
    Mais d'autres motifs semblent pointer leur nez et la maire du 9e n'en fait pas mystère : "Je veux ainsi que cette candidature soit l’occasion d’imaginer l’urbanisme de demain, avec de nouveaux usages à définir sur les toits des immeubles nouveaux" ajoutant "c'est aussi une dimension touristique de Paris qui est à réinventer".
     
    Il ne s'agit pas ici de faire un procès d'intention mais de bien regarder la réalité en face. Personne ne doute du profond désir, de la volonté des élus parisiens de préserver ce patrimoine que sont nos toits. Cela ne nous empêche pas de voir que l'urbanisme et le tourisme restent en arrière fond du projet. L'urbanisme parce que Paris étouffe dans ses murs, que la densité de la ville est extraordinaire et que pour sortir un peu de ce carcan, c'est en hauteur, ou plus exactement en volume, que des solutions peuvent être trouvées. L'actuel processus de modification du Plan Local d'Urbanisme en est un autre signe. Le tourisme car une énorme bagarre a lieu depuis des années entre différentes grandes villes d'Europe pour le leadership des visites de touristes. Paris demeure en tête mais cette position reste fragile vis-à-vis de Londres par exemple. Classer les toits ne serait-il un argument de plus pour la capitale du romantisme mondial ?
     
    Comment arriver à ce classement ?
     
    Au delà des arguments culturels, artistiques, techniques qui seront développés par les experts et notamment les architectes et historiens du patrimoine paris,toits de paris,urbanisme,patrimoinedont le travail commence, il est évident que la communication jouera un grand rôle. Dans sa déclaration d'ouverture, le Président du comité de soutien ne l'a pas caché et de nombreuses manifestations (expositions, conférences, ...) seront organisées pour obtenir le soutien du public. En attendant, et puisque nous sommes au tout début d'une longue marche qui pourrait durer des années, le comité de soutien a mis en ligne un site "Les toits de Paris vous invitent à prendre de la hauteur" qui regroupe les premières informations et quelques photos et a déjà son logo, assez joli ma foi !

     

    En attendant, régalons nous avec  Sous les toits de Paris chanté par Albert Préjean

     

  • ZSP Barbès-Chateau-Rouge : quel bilan?

    La Zone de Sécurité Prioritaire (ZSP) Barbès-Château-Rouge, première du genre, a été mise en place en septembre 2012. Depuis, plusieurs réunions de bilan se sont tenues à la mairie du 18e. Action Barbès a également été invitée deux fois à assister aux réunions bi-mensuelles au commissariat de l'arrondissement (dernière en date celle de janvier 2014)

    Le 10 février dernier, il s'agissait notamment de présenter l'analyse d'un questionnaire envoyé à un échantillon de 1 200 habitants et professionnels du quartier avec le même panel que pour le questionnaire 2013.

    Nous étions plusieurs dans l'association à y avoir répondu cette année-là. Or, nous avons constaté que le questionnaire distribué en septembre 2014 ne nous est pas parvenu. Un peu ennuyeux si c'est le cas pour d'autres habitants. Un retour bien faible et peu satisfaisant : 163 personnes (14%) ont répondu ! Difficile d'établir raisonnablement un quelconque bilan sur l'évolution du cadre de vie et la perception de l'insécurité. Pascal Julien, élu EELV, l'a également déploré et a insisté sur la nécessité de modifier la forme de cette consultation. Volontairement, nous ne nous attarderons donc pas sur des données peu significatives. Précisons juste que ce sont principalement des femmes, entre 30 et 60 ans, vivant en couple avec des enfants, qui ont répondu, que davantage de personnes travaillant dans le secteur de la ZSP ont participé et que la préoccupation première est bien celle de la réappropriation de l'espace public.

    Les interventions des différentes personnalités invitées étaient plus intéressantes.

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    Premier à s'exprimer, François Molins, procureur de la République.

    "Avec la ZSP, le traitement judiciaire est différent de celui d'autres arrondissements, à savoir: plus de rapidité et plus de fermeté. On est à 44% de déférés contre 18% ailleurs".

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    Non moins important, le volet préventif pour lequel il a donné quelques exemples : une cellule de prévention de la récidive (en cours de mise en place), une convention avec des élèves exclus définitivement de leur établissement et des stages de responsabilité parentale.

      

    ZSP, Colombe Brossel, mairie 18, prévention, sécuritéPrésente également, l'adjointe à la maire de Paris chargée de la prévention, de la sécurité et de la politique de la Ville, Colombe Brossel, que nous avions rencontrée quelques jours auparavant pour une marche dans le secteur Barbès avec quelques uns de nos adhérents. Là encore, elle n'a pas caché les difficultés rencontrées, le côté  "usant " de l'exercice, se référant même au "tonneau des danaïdes"! Pas de langue de bois donc. Les services de la Ville, Propreté, Prévention et Protection (DPP), Espaces Verts (DEVE) accompagnent le dispositif sans oublier les services sociaux. Le nouveau contrat de prévention et de sécurité est en cours de finalisation et devrait être connu le mois prochain.

    Le commissaire du 18e, Nelson Bouard, s'est ensuite longuement exprimé sur son bilan des deux dernières années. Avec beaucoup de chiffres. Tout d'abord, le nombre de policiers blessés en nette augmentation passant de 39 en 2013 à 57 en 2014, signe pour Nelson Bouard de l'engagement de ses hommes. En effet, les interpellations, toutes infractions confondues sont passées pour la même période de 6 800 à 10 275 précisément !

    La lutte contre les trafics de drogue s'est intensifiée envers les dealers mais le commissaire a tenu à  ajouter que les solutions sont d'abord sanitaires et sociales pour les toxicomanes. Il a évoqué les reports sur le 10e et le 9e (rue du Delta) qui avaient été anticipés et qui sont désormais peu visibles. 

    Bonne nouvelle (il en faut) du côté du square Léon où le climat est maintenant apaisé après une période plus problématique notamment en matière de violences et injures. De même, les vols avec violence, après leur forte augmentation en 2011-2012, ont nettement diminué.

    Pour la placette Charbonnière et alentours (Caplat, Islettes et boulevard de la Chapelle) qui préoccupe nos adhérents habitant le secteur, la reconquête de l'espace public est fragile! Pourtant, le nombre d'interpellations a doublé en un an. La foule y est très hétéroclite, badauds mais aussi sauvette, revendeurs et receleurs. Nelson Bouard fait d'ailleurs le lien entre cette augmentation et le nombre de policiers blessés. "Une caméra devrait être installée d'ici quelques semaines, la plus rentable du 18e ! " a-t-il conclu.
    Il attend comme nous avec impatience l'ouverture de la brasserie Barbès.

    Egalement évoqués comme à chaque réunion : le Marché Dejean pour lequel la situation semble évoluer positivement (un décret a interdit le stationnement des camionnettes et ainsi réduit les possibilités de stockage des marchandises revendues dans la rue), les trafics de cigarettes de contrebande qui ont évincé celles de contrefaçon (point de satisfaction, des enquêtes ont permis de trouver dans le quartier des "nourrices" où les revendeurs cachent leurs réserves), les nombreuses fermetures de commerces de bouche et débit de boissons, la lutte contre le proxénétisme, la régulation du marché de la Chapelle (qui à nos yeux n'est pas encore au summum...) par les actions de la DPP...

    Entendu dans la salle

    Les habitants présents ont tous salué le travail effectué par les services de police. C'est déjà ça! En revanche, mixité sociale et politique du logement à revoir, manque de diversité des commerces : l'exaspération de certains riverains n'a pas manqué de s'exprimer.

    Sur le dernier point, Daniel Vaillant, agacé par certaines remarques, a rappelé les règles de la liberté du commerce. "Oui, parfois, c'est l'anarchie et on a des problèmes avec certains commerçants; le projet de marché des 5 continents prend forme et il faudra les inciter à s'y installer. Mais il ne faut pas croire que ça réglera tout". C. Brossel a précisé que la ville travaillait actuellement avec la Caisse des Dépôts et Consignations pour le rachat de bas d'immeuble dans le privé. Une piste...

    Parmi les questions posées par Action Barbès, celle de la requalification des arcades de la rue de la Goutte d'or.

    Les élus ont reconnu l'erreur de conception de l'architecte de l'époque, et le manque d'éclairage satisfaisant. Le projet est en cours puisqu'on attend la sélection de l'atelier d'urbanisme qui aura la lourde tâche de trouver un aménagement satisfaisant.

    On ne peut donc pas dire qu'il ne se passe rien de Barbès à Château-Rouge comme on l'entend parfois. Il est important aussi de relayer les aspects positifs de notre quartier, ce que nous nous efforçons de faire dans notre blog. Pour autant, notre ténacité et notre vigilance ne faiblissent pas. Qu'on se le dise! 

    oOo

    A propos de cette ZSP, on peut aussi lire le reportage publié par le quotidien Libération : A Château-Rouge, l'idée que rien ne bouge

     

  • Retour sur le conseil de quartier Lariboisière

    De nombreux thèmes abordés lors de ce conseil de quartier Lariboisière (qui sera peut être le dernier avant les  élections à venir) et de nombreux élus présents. Une quarantaine d'habitants avait fait le déplacement jusqu'à l'école de la rue de Belzunce.

    Marché Saint Quentin

    Quelques chiffres sur ce marché couvert : une surface vente+réserve de 1300 m2 pour 34 commerçants. 703 300€ de travaux réalisés pas la Ville pour des mises aux normes, l'éclairage et diverses améliorations. Le gestionnaire de marché vient d'être reconduit pour une durée de six ans.

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    Plusieurs constats évoqués par les habitants. Tout d'abord le manque de signalétique pour se rendre sur ce marché, on pense aux touristes. Le manque évident de fréquentation en semaine et un turnover de commerçants qui n'arrivent pas à avoir un chiffre d'affaires suffisant. Autre remarque : "il fait froid", donc difficile de déjeuner aux tables installées,sous la halle, à cette saison.

    Pourrait-on revoir les horaires d'ouverture ? Organiser des soirées pour rentabiliser ? 

    Hélène Duverly, élue du 10e chargée du commerce, explique: la Ville est propriétaire des lieux et choisit les types de commerce, mais la vie du marché appartient au gestionnaire (ici Groupe Bensidoun). Il existe un comité de marché (5 commerçants) pour le lien Ville-commerces. En ce qui concerne les horaires, les commerçants ne sont pas favorables à une modification. Seuls les traiteurs restent ouverts à l'heure du déjeuner et aimeraient avoir des clients le soir. La fermeture a déjà été repoussée à 20h. Pour des animations le soir, c'est possible : il y a évidemment des normes de sécurité à respecter et c'est donc la préfecture qui décide. 

    Boutiques Semaest

    Rappelons que la Société d'économie mixte d'aménagement de l'Est parisien "Semaest" permet de racheter des locaux commerciaux pour garder et remettre du commerce de proximité. C'est le cas de plusieurs commerces rue de Maubeuge et rue de Dunkerque notamment. Nous avions rencontré les gérants du dernier en date à s'installer, "Les Miscellanées". La boutique du 69, rue de Maubeuge, qui fut d'abord occupée par un caviste, est restée vide plusieurs mois. C'est actuellement un lieu de vente éphémère d'objets pour enfants. "La Fibre Naturelle" du 37, rue de Dunkerque est désormais fermée et on cherche un repreneur. Selon les rues, le succès de ce dispositif n'est pas assuré.

    Le point sur les sauvettes à Barbès

    Nous ne reviendrons que peu sur ce point évoqué par Stéphane Bribard, élu chargé de la prévention et de la sécurité dans le 10e. Il a rappelé les actions de police en cours, les réunions régulières mises en place avec le commissaire Jacques Rigon (voir nos articles du 4 et du 7 février). Le marché sera bien déplacé cet été. La problématique des "biffins" fera l'objet de réunions avec la préfecture. C'est un point particulier, a ajouté l'élu. Quelques habitants ont inévitablement fait part de leur exaspération face à l'occupation de l'espace public et la malpropreté qu'elle entraine.

    Aménagement du square Alban Satragne

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    Après un diagnostic sur les usages (jeux et sports - biodiversité et palette végétale - cheminements et aires de repos) et plusieurs réunions d'échanges, les travaux d'aménagement devraient être terminés fin 2019. Le mur du 109, de la rue du Faubourg Saint-Denis sera bien végétalisé, le pigeonnier supprimé (une expérience coûteuse et inutile...), un jardin partagé le long du gymnase, un espace de convivialité prévu devant la chapelle ainsi qu' un espace de jeux de dames côté Magenta et une aire de repos autour de la fontaine. Une discussion avec la Poste est actuellement engagée pour récupérer un espace qui permettrait une nouvelle aire de jeux. Par ailleurs, un projet de végétalisation (Parisculteurs) du toit de la médiathèque est acté. Confronté comme bien d'autres lieux au problème de présence de rats (voir notre article du 20 janvier), Sylvain Raifaud, élu chargé de l'environnement, a précisé que des opérations de dératisation étaient en cours dans l'arrondissement, mais qu'il y avait aussi des nourrisseurs !

    Balcon vert liaison des 2 gares

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    Le projet avance bien. Les travaux d'aménagement de la rue d'Alsace ne pourront commencer qu'après l'ouverture du jardin. Ce qui n'empêche pas les pistes de réflexion en matière de circulation et de stationnement plus particulièrement. Une étude du Stif est en cours (nous avons participé à une première réunion le 2 février et suivrons ce dossier). Il faut savoir que ce sont pas moins de 200 000 usagers des gares qui font une correspondance entre le nord et l'est, dont beaucoup à pied. Stif, Ville, RATP et SNCF ont un objectif commun d'amélioration. On n'oublie donc pas le cadre de vie des habitants. Il sera nécessaire d'améliorer les traversées piétonnes rue La Fayette. Et on réfléchit également à l'amélioration des liaisons souterraines gare de l'Est. Actuellement il existe un tunnel non utilisé,  tunnel qui commence à Chateau-Landon et qui pourrait rejoindre l'entrée du RER E et la gare du Nord. Il serait alors nécessaire de prolonger ce tunnel : un point prévu dans la concertation.Toutefois, on en est seulement aux études techniques.

    Des concertations sont prévues avec les usagers et les habitants, ont annoncé Elise Fajgeles, chargée des déplacements et Paul Simondon, chargé de l'urbanisme. D'ici là, certains riverains aimeraient bien que, pendant les travaux de la rue d'Alsace, le stationnement ne soit plus interdit des deux côtés de la rue des Deux Gares. La situation n'est jamais simple quand des travaux de grande envergure ont lieu ; on connait le problème à Château-rouge pour la station de métro !