Après une première réunion au centre Barbara à la Goutte d'or le 16 janvier, la mairie du 10e a accueilli la seconde le 16 février, un mois plus tard comme promis par l'APUR.
Les participants étaient plus nombreux et parmi eux plusieurs élèves de l'EIVP (Ecole des Ingénieurs de la Ville de Paris). La salle choisie s'est avérée un peu petite, mais chaque participant a toutefois pu s’exprimer. Cette fois-ci, les conseils de quartier Goutte d'or- Château-Rouge et La Chapelle-Marx-Dormoy étaient représentés; la mairie du 19e également. Deux élus du 18e avaient franchi le viaduc, Michel Neyreneuf (chargé de l'urbanisme) et Félix Beppo (chargé de la voirie et des transports). Côté 10e, le maire Rémi Féraud, Paul Simondon (1er adjoint) et Elise Fajgeles (chargée de la voirie, des transports et de la propreté).
Les étudiants de l'EIVP, que nous avions rencontrés à plusieurs reprises au sujet de leur réflexion sur la place de la Chapelle, ont donc présenté leur travail de fin d'études avec trois scénarios possibles:
- une mise en sens unique Sud-Nord de l'axe Place de la Chapelle-Porte de la Chapelle (on obtiendrait une réduction de circulation de - 30% d'après leurs calculs! De quoi rêver...)
- une mise à sens unique Sud-Nord rue de La Chapelle.
- des modifications minimales sur le carrefour pour le 3e projet.
Commun aux trois études, un travail sur le secteur de la rue de Jessaint et le square du même nom, avec l'idée d'une grande place ou de deux (voire d'un amphithéâtre), minérales, et donc d'un espace rendu aux piétons. Végétalisation, agrandissement de trottoirs, sorties de métro supplémentaires, création d'une ressourcerie. Les étudiants s'étaient inspirés des propositions entendues lors de la rencontre organisée avec des habitants du quartier en novembre.
Les pistes étudiées par l'APUR
- Élargir le terre-plein plutôt que les trottoirs. Le terre-plein central, qui mesure dans sa largeur 17m, pourrait aisément passer à 20m en supprimant du stationnement vers la place de la Chapelle (environ 30 places de chaque côté du boulevard) et redonner ainsi de la place au cheminement piéton.
- Création d'un vrai parvis devant le théâtre des Bouffes du Nord.
- Redonner de l'espace au carrefour Tombouctou
- Repenser la déchetterie (circulation, traversée, transformation, déplacement)
A plus long terme :
- Fermer la rue de Jessaint. Nivellement et création d'une place ouverte sur les locaux en rdc.
- Revoir l'organisation de la station de métro en relocalisant le bâtiment qui sert d'accueil.
- Réduire les voies de circulation
Gardons à l'esprit qu'il s'agit de propositions; rien n'est décidé et encore moins budgété.
Quelques remarques et suggestions entendues dans la salle
Sur les problèmes de circulation, on peut dire qu'il y a une certaine unanimité. La situation place de La Chapelle et dans le secteur Louis-Blanc — Philippe de Girard n'est plus acceptable. Félix Beppo en a convenu "Si on ne touche pas au plan de circulation, on n'améliorera pas cet endroit. Il faut donc le revoir". En accord avec lui, Rémi Féraud a également reconnu la nécessité d'une concertation entre les arrondissements. Ce qu'Action Barbès demande depuis plusieurs années, il ne faut donc pas se décourager !
Et le fameux carrefour Tombouctou dont le relookage est promis depuis des années? Action Barbès y a réfléchi et notre proposition n'est semble-t-il pas très éloignée de celle de l'APUR... voir ici notre idée dans le cadre du budget participatif.
La situation de la station de métro la Chapelle, qui exaspère habitants et élus depuis des mois suite à la fermeture d'un accès pour les usagers, risque de durer encore longtemps. Le représentant de la RATP a évoqué une réunion prévue avec le responsable de la ligne 2. Aucune consigne ni indication des décideurs en haut lieu. "Il faudrait réaliser des études de faisabilité pour une autre ouverture vers la rue Pajol ou Philippe de Girard". On en est là...
La mise en valeur de l'ouvrage d'art qu'est le viaduc et la nécessité d'un bel éclairage a fait son chemin depuis notre dossier de Promenade Urbaine. La Ville de Paris travaille actuellement à une complète transformation de ses lumières.
Boulevard de Bercy 12e - conception Citelum
En ce qui concerne la situation des migrants sur le site Eurovia, nous l'écrivions dans un précédent article, un budget a été alloué à Emmaüs pour un travail d'accompagnement auprès de ces hommes, qui sont de plus en plus nombreux. Nous avions souhaité la présence d'un membre du cabinet de Dominique Versini, adjointe à la Maire de Paris chargée de l'exclusion. La représentante du cabinet, arrivée depuis peu, n'avait pas une bonne connaissance du dossier, on peut le regretter. Pas d'hébergement en vue, c'est une certitude.
Pour la 3e réunion prévue en mars, la réflexion portera sur les usages des espaces. Des acteurs culturels devraient être invités. Action Barbès réunira quelques jours avant sa propre commission pour approfondir les pistes déjà évoquées comme celle du street art. Voir ici notre idée dans le cadre du budget participatif.
Nous ne manquerons pas lors de cette rencontre mi mars avec l'APUR et le secrétariat général de rappeler que le projet doit porter sur l'ensemble du parcours de la Promenade Urbaine donc de Barbès à Stalingrad et même jusqu'à Jaurès puisqu'il est question de mettre le viaduc en valeur. Par ailleurs, nous demanderons qu'un retour des premières propositions soit fait dans les différents conseils de quartier et pourquoi pas dans les différentes mairies concernées.
Commentaires
Bonjour,
Deux petits paramètres à ne pas oublier :
- la rue de Jessaint est la seule entrée possible aux véhicules au Sud du quartier de la Goutte d'Or. La fermer serait déporter le trafic vers le Nord (Marx-Dormoy) ou l'Ouest (boulevard Barbès). Dans les deux cas, compte-tenu du labyrinthe de petites rues en sens interdit, il serait extrêmement difficile de rejoindre le sud du quartier.
- les encombrements du carrefour de la Chapelle sont presque exclusivement dus à l'anarchie de la circulation à cet endroit ; il est fréquent que le carrefour soit bloqué alors qu'il n'y a pas beaucoup de circulation. Or on n'y voit jamais le moindre agent de la circulation (sont-ils réservés aux quartiers plus favorisés ?).
Et un point de vue plus subjectif : le mur de street-art viendra judicieusement compléter l'aspect de zone urbaine à l'abandon que prend de plus en plus le boulevard de La Chapelle au fil des mois et des ans. Promenade, ou friche ?
Bonjour,
Sur l'entrée par le sud de la Goutte : Rien n'est jamais définitif en matière de voirie et de circulation. Il suffit d'inverser la rue de Tombouctou et l'affaire est jouée. Sinon il reste la rue de Chartres.
Sur les forces de police et leur présence dans le quartier : je doute que les "quartiers plus favorisés" soient mieux pourvus en force de l'ordre que la Goutte d'or par les temps qui courent. Ou bien il s'agit de camps d'entrainement intégrés dans la cité Montmorency ! Il faut prendre en considération que les policiers ont autre chose à faire que de jouer les sergents de ville au milieu d'une place. Un seul ne suffit d'ailleurs pas, il en faudrait environ 6 pour une place comme La Chapelle. Aux automobilistes à être moins individualistes.
Enfin, le street art : totalement subjectif. Des goûts et des couleurs..... c'est pourquoi nous demandons une large concertation pour que chacun puisse faire valoir ses arguments.
Merci pour votre réponse Lise.
- Police : il y a des carrefours encombrés dans Paris qui sont régulés par les forces de l'ordre. Pas par chez nous. (Je propose d'étendre votre remarque aux autres petits délits : "Aux voleurs de se montrer moins inciviques").
- Lariboisière : il s'agit d'un beau mur du XIXe siècle en pierre de taille, qui n'a pas été ravalé depuis une éternité. Pour servir de support aux tags il faudrait faire des travaux (il est actuellement trop dégradé). Tant qu'à le ravaler, et si l'argent pour le faire existe, autant le rénover, tout simplement, comme il incomberait de le faire à n'importe quel propriétaire privé, sous peine d'amende. (Si vous voulez vraiment du street art, les murs de la médiathèque et ceux du Centre Barbara, juste en face, pourraient très bien faire l'affaire : ils sont moches, mal entretenus, mais lisses et lavables ;-)
Au sujet du mur de Lariboisière, il faut savoir que l'hôpital n'envisage pas de le réparer. Le projet du nouvel hôpital avec un bâtiment à l'angle de la rue de Maubeuge et du boulevard de la Chapelle modifiera probablement l'enceinte de l'hôpital.
C'est pourquoi dans l'une des propositions d'Action Barbès pour le budget participatif, il est question d'utiliser le mur le long du boulevard comme support de street art en prévoyant un enduit indispensable à son utilisation. La direction de l'hôpital a donné son accord de principe.
Bonne idée pour le mur du centre Barbara.
Bonjour,
je suis absolument catastrophé quand je regarde votre projet d'espace de glisse dans le cadre du réaménagement du carrefour. Le lien que vous donnez sur l'espace du 2e arrondissement mène directement à des commentaires soulignant les nuisances sonores réelles engendrées par ce genre de structure.Pour le carrefour Maubeuge La Chapelle, les riverains directs subissent déjà plus que la normale avec le métro, particulièrement au niveau du passage entre le pont enjambant la gare du nord et le viaduc. Sans parler de toutes les autres nuisances présentes au quotidien à cet endroit, quelles soient sonores ou autres. Je ne vois pas de quelle concertation vous voulez parler. Vous avez la main mise sur tout ce qui concerne l'espace Gare de l'est, Anvers, Goutte d'or et Stalingrad, vous décidez de notre vie au quotidien dans jamais avoir été élus. Nous avons déjà trop de bruit, un projet pour les riverains serait de contacter la RATP, vous qui avez accès partout, afin de baisser le niveau sonore.Un espace de glisse, un mur de graffiti....Pourquoi notre quartier n'aurait-il pas droit à la beauté et au calme lui aussi? Les projets à encourager en priorité doivent être ceux qui sont silencieux et empêchent une occupation indue de l'espace publique. De la part d'un riverain exaspéré. Merci
Bonjour,
Vous nous prêtez un pouvoir que nous n'avons pas. Mais si " avoir la main mise" signifie réfléchir, proposer , rencontrer les élus et les institutionnels, participer aux différents conseils de quartier de ce "vaste territoire" et ce depuis des années ( 2001), alors oui, c'est ce que nous faisons. Nos adhérents le savent bien d'ailleurs.
En ce qui concerne l'espace de glisse, c'est une suggestion et nous ne sommes pas décideurs. Nous proposons aussi d'autres choses dans le cadre du groupe de travail avec l'APUR qui s'est mis en place suite à notre proposition de Promenade Urbaine pendant la campagne des municipales. Ce groupe de travail se réunira prochainement pour la 3ème fois. Nous demandons qu'un retour des propositions de l'APUR soit fait auprès des habitants et que la concertation soit élargie. Nous avons toujours attaché une grande importance à la concertation. Mais là encore, nous ne sommes pas décideurs.
Cordialement
Elisabeth Carteron pdte d'Action Barbès