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  • Rencontre avec la direction de Lariboisière

    Mardi, 11 heures, pas de marché, ni alimentaire, ni à la sauvette, la voie est libre jusqu'à l'entrée de l'Hôpital Lariboisière, rue Ambroise-Paré. Nous avons rendez-vous avec Christian Nicolas, directeur de l'hôpital et Marcel Grau, secrétaire général. Notre dernière rencontre date de janvier 2013 ; plus d'un an après, il est temps de faire le point. Précisons que la porte s'ouvre toujours facilement pour Action Barbès et que l'accueil est cordial. Non négligeable car le temps dans les hôpitaux est précieux.

    Deux sujets à notre ordre du jour : les problématiques de proximité liées au quartier et le projet de restructuration de l'hôpital. Voici les questions d'Action Barbès et les réponses de nos interlocuteurs. 

    Abords de l'hôpital

    AB : Lors de notre dernière rencontre, les échanges ont porté essentiellement sur les modifications de voirie liées à la présence embarrassante des porte-huit. Constatez-vous une amélioration de la situation ?

    Le changement est significatif. La voie unique est un réel progrès. De même pour la sortie sur la rue Ambroise-Paré, là où vous êtes intervenus pour demander du stationnement deux roues. Quelques « pirates » (des chauffeurs de porte-huit) se risquent encore près de la maternité mais, globalement, on peut dire que rue Ambroise-Paré, tout va bien. Les porte-huit sont désormais rue de Maubeuge. Ils créent bien sûr des nuisances lorsqu'ils sont à l'aplomb du pavillon Gallien qui accueille le service de réanimation. Une rencontre avec le chef de secteur Vinci a eu lieu récemment. On a pu en discuter. La rue de Maubeuge est aussi un lieu de stationnement des autocars de tourisme qui viennent récupérer ou déposer leurs clients derrière la gare du Nord. Ils sont nombreux particulièrement le dimanche. On en retrouve aussi sur le pont des voies de chemin de fer de la gare. Il faudra absolument trouver des solutions avant la construction du nouveau bâtiment à l'angle Chapelle-Maubeuge car une entrée sera créée rue de Maubeuge.

    AB : Nous savons qu'une étude a été menée pour améliorer l'intermodalité aux abords de la gare du Nord. Dans ce cadre, il est question de l'actuelle gare routière située rue du faubourg Saint-Denis. Cet espace pourrait peut-être accueillir porte-huit et autocars? Action Barbès a remis une proposition de « promenade urbaine » entre Barbès et Stalingrad à la nouvelle Maire de Paris. Nous y abordons la nécessité de revoir le plan de circulation du secteur de l'hôpital, de la place de La Chapelle. Ce projet de notre association a reçu un écho favorable auprès des nouvelles équipes municipales des 18e et 10e arrondissements.

    La municipalité soutient ouvertement notre projet de restructuration du quartier (plan, accès, circulation, parking, aménagement urbain). Pour terminer sur ce point de la circulation, le passage Paré-Patin qui débouche sur le boulevard de Magenta facilite la circulation des ambulanciers indéniablement. Par contre, les modifications du carrefour Tombouctou-Chapelle sont incompréhensibles et il est urgent de ré-ouvrir le passage sous le viaduc au débouché de la rue de Maubeuge. Pour le projet Lariboisère, il ne faut pas oublier que si les flux ne sont pas forcément plus importants à l'avenir, les entrées seront modifiées.

    AB : Les marchés à la sauvette qui perdurent mais se déplacent et occupent les trottoirs du boulevard ont-ils des conséquences pour l'hôpital?

    Nous y avons été confrontés lorsque les trottoirs étaient occupés rue Guy-Patin et rue Ambroise-Paré, notamment devant l'entrée des urgences de la maternité. Ils ont actuellement disparu de la rue Guy-Patin, mais nous voyons le mercredi des nouvelles populations entrer par les urgences boulevard de La Chapelle quand ils sont refoulés par les mouvements des policiers. C'est le « jeu » du chat et de la souris avec la police. Le samedi, on ferme les accès pour une meilleure sécurité. Les détritus d'après-marché se retrouvent aussi dans l'enceinte de l'hôpital, sans doute poussés par le vent. Il semble que les brigades d'après-marché ne nettoient pas les trottoirs du 10e. (Nous allons interroger les services de la propreté à ce sujet.)

    AB : Comment évolue la situation par rapport aux toxicomanes qui fréquentent le quartier ?

    Il y a toujours des intrusions. Les couloirs de l'hôpital sont ouverts au public, on ne peut pas aller contre... On retrouve donc des usagers de drogues un peu partout, notamment dans les toilettes. Des vols sont à déplorés également. Des coffres ont donc été installés dans les chambres. Nous avons rencontré le commissaire Ségura successeur provisoire de Gilbert Grinstein qui a quitté le 10e, et échanger sur la nouvelle brigade spécialisée territoriale (BST).

    AB : La salle de consommation à moindre risque (SCMR) n'a pas pu ouvrir ses portes (voir notre article du 29 décembre). Comment vous positionnez-vous par rapport à ce projet. Quelle est la position de l'Hôpital en général ?

    L'hôpital n'a pas vocation à accueillir une SCMR, bien qu'il existe un service de prise en charge de la toxicomanie très efficace ici (Dr Frank Bellivier). Mais c'est important de bien séparer les choses. Le soin, le sevrage ne sont pas dans la même démarche. Avec la salle on est dans la réduction de risques. Comme les distributeurs de seringues stériles, qui ont initié le processus... Il pourrait être poursuivi avec la SCMR. Certains leur ont reproché d'attirer les trafics mais les gares sont des plateformes, notre quartier en fait partie. Le bus Gaia a son rôle : situé rue de Maubeuge, il est plus discret aussi bien pour les usagers que pour les riverains. La ville dit ne pas abandonner le projet, le maire du 10e y tient. Les riverains commencent à comprendre l'intérêt d'une telle structure. Nous restons optimistes.

    AB : Pour terminer sur un aspect culturel, seriez-vous favorable à la mise à disposition des murs du boulevard de La Chapelle pour le street art, si l'opération est financée par la Ville dans le cadre du projet de « promenade urbaine » ?

    Il est indéniable que le mur entre la rue Guy-Patin et l'entrée des urgences est délabré. Mais il est encore solide et le refaire supposerait un financement. L'APHP a d'autres priorités. Pour le nettoyage des bâtiments tagués, même remarque sur nos priorités de dépenses. Mais pas d'opposition de principe pour une installation par des artistes.

     

    Projet de restructuration du pôle Widal-Lariboisière

    AB : Quelles décisions ont été prises récemment au niveau de l'APHP et au niveau ministériel ? La vente des terrains de Fernand-Widal a-t-elle commencé ? Peut-on raisonnablement envisager un calendrier ?

    Les Architectes des Bâtiments de France (ABF) jugent que la construction d'un nouveau pavillon dans l'angle Nord-Est est faisable (pas d'opposition si respect des parties protégées). Nous disposons au sol d'environ 7000 m2 constructibles. Il faut remettre en valeur l'ensemble, supprimer les verrues, construites au fil du temps... Les pavillons Est seront consacrées aux consultations de médecine. Toutes les urgences seront réunies au rez-de-chaussée sur ce nouveau bâtiment. Une modification notable : l'entrée des véhicules s'effectuera par le boulevard de La Chapelle, et les patients entreront par la rue de Maubeuge. L'entrée principale rue Ambroise-Paré sera maintenue. On passera tous les lits dans le nouveau bâtiment (environ 35 000 m2). Le site présente la possibilité précieuse de faire des travaux tout en conservant les services de l'hôpital actifs.  En ce qui concerne les « peignes » (c'est ainsi qu'on appelle les pavillons d'origine) ainsi libérés côté ouest, on verra par la suite quant à leur utilisation et à l'optimisation des espaces. La maternité, le service de rhumatologie et l'Inserm ne bougeront pas.

    Pour tenter de répondre à vos questions sur la vente de Fernand-Widal et le calendrier des travaux, il faut savoir que le nouveau directeur de l'APHP (Martin Hirsch ) a signifié son accord sur le projet Lariboisière-Saint-Louis. Mais il a deux exigences. La première sur le financement de l'opération et là, les négociations actuelles lui paraissent insuffisantes; il demande une augmentation des subventions de l'Etat, car la vente de Fernand-Widal ne suffira pas à couvrir, et de loin, le coût de la restructuration. Il faut aussi aller plus loin dans l'optimisation du site. La deuxième exigence est d'obtenir une cohérence de l'offre de soin entre ce projet (Nord 1) et celui de Beaujon-Bichat ( Nord 2). Ce dernier est encore plus important. Ces deux sites ont des obligations de sécurité très importantes. Pour Nord 2, un nouvel hôpital doit être construit, car le coût de la rénovation n'est pas avantageux par rapport à la construction neuve. Pour la concrétisation des deux projets, nous sommes sur des échéances à 15 ans. Claude Evin, directeur général de l' Agence régionale de santé est très déterminé sur la nécessité d'investir sur le nord de Paris. On a plutôt une bonne convergence : A Lariboisière, neuro sciences, locomoteur, urgences générales et urgences de spécialités. A Bichat, cardiologie, maladies infectieuses et équipes de recherche. A Beaujon, le digestif.

    Calendrier

    Le dépôt du dossier à la commission nationale qui examine et détermine la subvention à laquelle nous aurons droit  doit être fait d'ici à la fin de l'année, c'est l'aspect financier. L'objectif est de démolir dans 2 ans (2017) et d'avoir un bâtiment neuf à l'horizon 2020-21.

      

    Nous devrons donc patienter pour voir les premières pelleteuses rue de Maubeuge. D'ici là, nous comptons bien aller dans le même sens que la direction de l'hôpital pour pousser la Ville de Paris à élaborer très rapidement un diagnostic et lancer la concertation bien en amont sur les transformations que le projet implique. Notre projet de "promenade urbaine" recoupe celui de Lariboisière. Notre association devrait présenter un vœu lors du premier conseil d'arrondissement de cette nouvelle mandature pour demander la mise en place d'une Commission extra municipale des déplacements (CEMD) inter-arrondissements 10-18. (Vœu qui sera en ligne pour ce conseil du lundi 12 mai.)

  • La prochaine restructuration du bureau de poste Paris Gare du Nord

    le recul annoncé de la mission de service public postal dans le 10e arrondissement, et des désagréments en perspective pour les clients des bureaux de poste voisins!

    Les rumeurs se confirment
    A en croire les nombreuses analyses qui foisonnent actuellement dans les différents médias, la Poste semble traverser une période difficile marquée par d’importantes turbulences sociales. Et les bureaux de poste du 10e arrondissement ne sont pas en reste, avec, semble-t-il, la restructuration annoncée de ses services, qui pourrait significativement et négativement impacter le niveau de qualité de ses prestations pour les habitants et ses usagers dans l’arrondissement.
    En bref, les difficultés de La Poste ne semblent pas sur le point de s’estomper; il n’est pas audacieux de dire qu’elles pourraient même s’accentuer dans un avenir proche au regard des changements évoqués au niveau local pour la structure et l’organisation des bureaux de poste du 10e arrondissement.

    paris,10e,RF,Féraud,Dreyfus,Poste,Gare-du-nordBien que la direction de La Poste n’ait jamais communiqué officiellement sur ce sujet, les changements envisagés concernent le bureau de poste de Paris Gare du Nord. Ce bureau de poste avait été inauguré en grandes pompes en avril 2010 après un investissement de 1.9 millions € pour son réaménagement et sa relocalisation au 8 rue de Dunkerque. Avec plus de 1800 usagers par jour, il est l’un des bureaux de poste les plus fréquentés de France, après celui de Paris Louvre.
    Avec les opérations de « banque sociale » (e.g. retrait d’espèces sur les livret A, et des prestations sociales : RSA, allocations familiales, indemnités de chômage, etc.) représentant environ 40 % de sa clientèle, ce bureau de poste Paris Gare du Nord a une véritable et importante mission sociale de proximité dans l’arrondissement. Par ailleurs, il traite le plus grand nombre de mandats Western Union en France, à l’image d’une part non négligeable de clientèle d’origine étrangère et de passage compte tenu de la localisation sur la Gare du Nord.
    D’une manière générale, la vocation sociale des services financiers postaux, comme un pan à part entière de sa mission de service public, ne doit pas être oubliée au titre des missions que doit remplir La Poste.

    La restructuration via les réductions de personnel
    Après une première réduction de moitié en 2011 (3 sur 6), les guichets financiers de Paris Gare du Nord seraient définitivement supprimés dans le cadre de ce nouveau projet de restructuration. L’objectif de la direction de La Poste est de privilégier l’utilisation des automates par la clientèle et de favoriser le mode de fonctionnement de ce bureau de poste en simple boutique. La raison invoquée par la direction régionale Paris Nord de La Poste pour cette restructuration et la fermeture définitive des guichets financiers : la récurrence des incivilités de type agressions verbales, voire physiques à l’égard des employés ou même entre usagers de ce bureau de poste. Le bureau de Paris Gare du Nord serait rattaché à celui de Paris Magenta, situé au square Alban Satragne à proximité de la Gare de l’Est. Ce rattachement organisationnel traduit en fait une fusion, visant à réduire l’effectif global de ces deux bureaux.

    Pour quels profits à terme ?
    Eu égard à la fréquentation déjà importante du bureau de poste Paris Magenta et de l’attente déjà longue pour accéder aux guichets, nous ne pouvons que craindre une augmentation des tensions éventuelles entre les usagers et les employés de la Poste et une détérioration des conditions de travail des employés des bureaux de postes à proximité (Paris Magenta, Paris Louis Blanc pour le 10e, et Paris Philippe de Girard, Paris La Goutte d’Or dans le 18e) sur lesquels la clientèle des opérations financières devrait se reporter pour ses retraits.
    Cette réduction de moyens s’accompagnera de facto par une dégradation de la satisfaction de la clientèle: il est donc peu probable que cette restructuration permette d’atteindre l’objectif initial affiché de réduction des incivilités à l’égard des employés de la Poste ou de réduction des tensions entre usagers.
    L’utilisation des automates entraînera la diminution des contacts directs avec la clientèle et se fera au détriment des missions sociales de La Poste, à l’égard notamment de la clientèle la plus modeste ou en difficulté, ou encore âgée, que l'utiilisation des automates déboussolent souvent.
     
    De La Poste à la Banque postale
    Cette tendance à l’automatisation des services financiers dans les bureaux de poste suit celle constatée images?q=tbn:ANd9GcT4rZvoHdVkNNgmDDm7SPFUfL_mpfL3W_gZLzIgAMN2E4FO3xiGZQdepuis longue date dans les banques commerciales. Ainsi, au sein du réseau parisien des agences BNP Paribas, il est devenu pratiquement impossible de trouver un guichet pour effectuer des retraits. L’argument invoqué est toujours celui de la sécurité, eu égard aux braquages des agences gérant des espèces. Mais plus généralement, avec cette automatisation, l’objectif des établissements bancaires est d’inciter leurs clients à souscrire à des bouquets de service forfaitaires «tout compris», comprenant la cotisation de la carte bancaire et d’autres fonctionnalités dont ils n’auront pas forcément l’utilité mais qui leur seront tout de même facturées. Le but est d’accroitre la rentabilité financière des activités de la banque de détail, avec, d’un côté, l’augmentation des revenus par client et, de l’autre côté, la réduction des coûts associés au maintien de la sécurité des guichets et à la baisse des coûts de personnels du fait de l’automatisation.

    Que reste-t-il du service public ? Les élus réagissent

    images?q=tbn:ANd9GcQ17bIlx_1TBduDpA5g-GmdSukChHAJrjw4nVogjFzQfJsE368mPour La Poste, cette logique accentuée de rentabilité porte cependant atteinte à sa mission de service public de proximité et à ses missions sociales. La direction cherche à réduire les contacts directs avec la clientèle. Cette tendance touche plus particulièrement le 10e arrondissement, où la direction a déjà réduit le niveau des prestations. Par exemple, à Paris Gare du Nord et Paris Magenta, le niveau de retrait autorisé aux guichets (sans préavis préalable de 72h) a déjà été plafonné à 1000 €, contre 1500 € auparavant, niveau pourtant maintenu dans la plupart des autres bureaux de poste parisiens. Avec la suppression des guichets financiers au bureau Paris Gare du Nord, la palette des prestations offertes par La Poste à ses clients fond à vue d'oeil. 

    Les représentants locaux et parisiens du syndicat CGT de La Poste ont révélé ce projet de restructuration aux élus du 10e arrondissement et aux autres acteurs de la vie locale (Conseils de Quartiers etc.) courant février 2012. La direction régionale Paris Nord de La Poste, quant à elle, n’avait pas jugé utile d’en informer les élus.

    Le 21 février dernier, le maire du 10e, Rémi Féraud, a donc rencontré les représentants locaux de la CGT de La Poste. Puis il a  adressé, le 6 mars, une lettre au directeur territorial de La Poste Paris Nord, François Pain, pour lui faire part de ses craintes. Le maire lui a notamment indiqué que cette restructuration du bureau Paris Gare du Nord « porte préjudice au service public postal dans le 10e  » (notamment du fait de l’augmentation prévisible des temps d’attente aux guichets des bureaux de Paris Magenta et Louis Blanc) et lui a demandé de réexaminer ce projet envisagé.   

    Le 12 mars dernier, un voeu, reprenant les problématiques et les difficultés liées à cette restructuration, a été présenté par les élus communistes, Alain Lhostis et Marie-Thérèse Eychart, et adopté par le conseil d'arrondissement du 10e. Les élus ont à nouveau soulignés les impacts négatifs : atteinte à la mission sociale du bureau de poste Paris Gare du Nord très fréquenté, détérioration prévisible de l’accueil des clients dans les bureaux voisins et baisse de l’accessibilité des prestations du service public de proximité et de banque sociale, ne pouvant qu’exacerber à court et moyen terme ces incivilités que ce projet prétend pourtant réduire.

    Un malaise plus généralisé
    Cette réorganisation, susceptible de porter un coup aux missions locales de La Poste dans le 10e , est révélée dans un contexte très agité au sein du groupe La Poste au niveau national.
    A l’image de ces turbulences au sein de La Poste, l’ancienne Directrice des Ressources Humaines des Services Financiers et du Réseau Grand Public d’Ile-de-France, Astrid Herbert-Ravel, a récemment et publiquement dénoncé, à la mi-mars 2012, les moyens employés par la direction générale de La Poste pour faire évoluer la culture d’entreprise au sein du groupe postal dirigé par Jean-Paul Bailly.
    Par divers moyens très contestables (pressions, intimidation, brimades, privation de moyens, acharnement hiérarchique, et ce, « de façon exponentielle dans tous les métiers de La Poste, pour tous les échelons »), le harcèlement serait érigé, selon cette ancienne directrice RH, comme un « mode de management à part entière » au sein de La Poste, afin de réduire drastiquement son effectif et « moderniser » l’entreprise sans avoir recours à un plan social. Le syndicat CGT affirme ainsi que La Poste aurait supprimé 20 % de ses effectifs depuis 5 ans.
    Ces tensions et ce mal-être à La Poste sont très concrets, comme en témoignent les 3 récents suicides parmi ses employés, qui ont fait la une des médias. Ce malaise social a conduit son PDG, Jean-Paul Bailly, à annoncer le 19 mars dernier des « ajustements » dans les réorganisations en cours et « un grand dialogue pour améliorer la cohésion sociale ».

    Ces ajustements concerneront-ils aussi la réorganisation annoncée de ses activités financières dans le 10e arrondissement?
    Jean-Paul Bailly a toutefois exclu toute idée d’un moratoire ou d’une pause, prétextant que « l’adaptation de l’entreprise ne peut s’arrêter ». Il est évident que le statut de ces réorganisations devient un dossier politique dans le contexte actuel des élections présidentielles.
    En conséquence, ce projet touchant les services du bureau de Poste Paris Gare du Nord devient un dossier sensible pour le 10e. Dans tous les cas, il signifierait, pour les habitants du 10e et les usagers des bureaux de l’arrondissement, une diminution importante de la qualité des prestations et de l’accès à ce service public. Par ailleurs, l’inquiétude des employés de La Poste dans les bureaux concernés par la restructuration, au regard des conséquences d’un tel projet, reflète le climat social anxiogène et de crise qui ébranle le groupe postal.  

    Disparition des missions de service public, baisse de qualité des prestations : La Poste y perd son âme.

    Affaire à suivre !

    Et hasard de l'actualité : ce matin sur France Inter, Guillaume Erner consacrait son émission de 10h à 11h sur les malheurs de la Poste, pour être plus exact sur les malheurs des postiers qui ne reconnaissent plus le service public de proximité qu'ils aimaient. Ecoutez, c'est ici 

  • Municipales 2008 : une tentative d’analyse

    Quelle est la situation aujourd’hui ? Un petit tableau vaut mieux qu’un long discours.

    La majorité actuelle se compose de 88 Conseillers et l’opposition de 73, en tenant compte des non inscrits - Mme Auffray bien que non inscrite étant Adjointe au Maire est considérée dans la majorité. Le Maire de Paris doit recueillir 82 suffrages pour être élu, la Loi PLM de 1982 fixant en fait le nombre de Conseillers de Paris à 163.

    Il n’est pas inutile de remarquer que l’attribution des sièges de Conseillers de Paris par arrondissement via une élection au suffrage universel à deux tours dans un scrutin de listes fait jouer à plein le fait majoritaire. Par exemple, dans notre 9ème, la liste emmenée par l’ex-RPR en 2001 a perdu de 730 voix sur un total de 19 000 votants et n’a eu qu’un seul Conseiller de Paris, la majorité PS-PRG/PC/MRC/Les Verts « empochant » 3 sièges. Il ne s’agit pas ici de critiquer le mode d’élection des Conseillers de Paris mais de souligner que des transferts de voix, même minimes, peuvent avoir des conséquences sur le nombre de Conseillers et sur l’élection du Maire de Paris in fine.

    Les cas de notre arrondissement et du 12ème sont significatifs à cet égard. Si l’UMP réussit à faire un bon score dans ces deux arrondissements, nous pourrions nous retrouver non pas avec un seul, comme c'est le cas aujourd'hui, mais deux Conseillers de Paris UMP pour le 9ème et 2 ou 3 en plus dans le 12ème. Ajouter a cela les luttes fratricides dans le 2ème arrondissement entre le PS et Les Verts qui pourraient leur faire perdre un siège, on voit que la courte majorité actuelle de Bertrand Delanoë (6 sièges) pourrait être menacée et ce quelque soit la personnalité de la tête de liste UMP. La Ville de Paris n’est pas encore perdue pour ce parti. Il est clair aussi que Françoise de Panafieu, probablement avec le soutien du président de la République, a tout fait pour que Jean Marie Cavada prenne la direction des opérations dans le 12ème et fera tout pour que dans les autres arrondissements, le MoDem s’associe à l’UMP.

     

    A ce stade nous sommes donc devant deux inconnues :

    1. quelle sera la performance des Verts ? Avec 13% des voix en 2001 leur donnant 17 sièges, ils ont été portés par la dynamique de la gauche plurielle de l’époque mais renouvelleront-ils cette performance ? Il n’est pas contestable, quoiqu’on en dise, qu’un certain courant de sympathie existe pour ce parti à Paris. Cela se traduira t-il dans les urnes, l’inconnue est de taille et le PS sera-t-il prêt à donner un coup de mains aux Verts en 2008 comme il l’a fait en 2001 ? L’idée des Verts, Denis Baupin en tête, n’est elle pas de « capitaliser » sur ce courant de sympathie ? Le pari est très risqué pour Les Verts qui en cas d’échec pourraient être purement et simplement rayés de la carte politique parisienne, le PS ne semblant pas prêt à jouer les sauveurs ;
    2. quelle est la réalité du MoDem à Paris ? La relativement bonne performance de François Bayrou à Paris (21% des voix), celle de la candidate MoDem dans notre arrondissement (16%) aux législatives sèment le trouble. Les électeurs du MoDem sont-ils des déçus du PS qui retourneront vers ce parti au moment du choix final ou ont-ils une existence propre ? Les atermoiements des uns et des autres, à commencer par la tête de liste Marielle de Sarnez, ne facilitent pas la clarification. Si le MoDem a une existence politique réelle, alors Bertrand Delanoë peut se faire du souci car il sera contraint de faire alliance avec lui rejetant Les Verts dans son opposition. Il semble l’avoir compris et sa campagne en demi-teinte est probablement faite pour aller chasser sur les terres d’un centre qui a plus un pouvoir de nuisance qu’une réelle capacité à faire des choses.

    La publication des listes, celle des programmes, enfin et surtout celle des alliances possibles vont nous aider à y voir encore plus clair en janvier. Par exemple, dans notre arrondissement, quel impact pourrait avoir le fait que la liste UMP comporte des transfuges d’anciens socialistes ralliés au Président Sarkozy ? Quel sera l’impact de l’arrivée de personnalités nouvellement engagées dans la politique comme Philippe Torreton ?  La question pourrait sembler marginale si le rapport de force n’était pas aussi serré : rappelons que N. Sarkozy a fait 50.7% des voix contre 49.3% à S. Royal et que l’UMP a fait jeu égal avec la gauche aux législatives (40% des voix environ chacun). Pour se fixer des repères, plus lointains, les résultats du 1er tour en 2001 étaient les suivants :

    • J. Bravo – PS - 35%
    • P. Lellouche – RPR - 28%
    • V. Reina – RPR dissident - 16%
    • N. Azzaro – Verts - 13%
    • Extrême droite – 4.5%
    • Extrême gauche – 2%
    • Autres – 1.5%


    Si le Maire actuel bénéficie d’un réel courant de sympathie dans l’arrondissement, il reconnaît lui-même que le combat sera difficile.

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    Les récentes péripéties intervenues dans le cadre de la campagne pour les élections municipales à Paris nous permettent d’y voir un peu plus clair et de tenter une première analyse, certes très conjoncturelle, mais pouvant aider à cerner les enjeux.

    Il n’est sans doute pas inutile de rappeler que le Maire de Paris n’est pas élu au suffrage universel direct mais bien par le collège de Conseillers de Paris élus eux au suffrage universel direct arrondissement par arrondissement. Regarder Paris dans sa globalité pour une analyse politique est donc inutile et c’est bien au niveau des 20 arrondissements qu’il nous faut étudier la chose. Les difficultés des uns et des autres pour nommer des têtes de listes le prouvent amplement. Et pour s’en convaincre tout à fait, mentionnons que la gauche a recueilli 313 075 voix en 2001 contre 318 099 pour la droite à Paris dans son ensemble. L’élection du Maire de Paris se fait donc dans les arrondissements.

  • Conseil d’arrondissement

    Avant dernier Conseil d’arrondissement de cette mandature lundi dernier. Est-ce l’approche des élections, la fatigue de l’hiver ou le temps maussade, l’ambiance était légèrement différente des Conseils « ordinaires ».

    D’abord pas mal de public. Une petite trentaine de personnes contre 4 ou 5 à l’ordinaire change les choses. Présence d’observateurs du MoDem dans la salle.

    Dans le ton des délibérations entre Conseillers ensuite. Oh un rien, une petite nuance, mais un rappel ici que c’est grâce au Voeu déposé dès 2001 par tel parti que le dossier a été initié, que c’est grâce au travail constant de tel autre parti que tel projet voit enfin le jour, ….. ambiance ambiance, élection élection !

    Tout cela ne gêne en rien l’efficacité de notre Conseil d’arrondissement, toutes tendances politiques confondues, puisqu’il a « roulé » au rythme de 10 Délibérations à l’heure, ce qui est remarquable considérant l’importance des sujets traités.

    L’ordre du jour est sur le site de la Mairie.

    A retenir :

    • International Visual Théâtre (IVT) dont nous vous avons parlé la semaine dernière se verra proposer la signature d’un bail emphytéotique pour le local de la rue Chaptal. Il s’agit là d’une aide importante car évidemment le prix de la location demandé par la Ville sera symbolique.
    • la Mairie a décidé de subventionner l’enseignement de la comédie musicale au sein du Conservatoire du 9ème. En effet, autant la mise en place de l’enseignement du jazz n’a pas posé de problème, autant celle de la comédie musicale est contestée et c’est donc une association ad hoc qui s’en charge. La subvention initiale de 60 000 € étant insuffisante, le Maire a proposé un Vœu de soutien à cette initiative portant cette subvention à 77 000 €, somme nécessaire pour la saison 2007/2008
    • les efforts pour l’accueil de la petite enfance restent une constante. La Mairie financera a hauteur de 226 000 € les travaux de rénovation de la crèche collective de la rue Le Peletier tout comme elle signera un Convention pluriannuelle de fonctionnement avec « Les P’tits les Grands » qui reçoit de plus en plus de monde – 2500 enfants en 2006, plus de 3000 en 2007
    • le plan de prévention des déchets fera l’objet d’une importante délibération lors du prochain Conseil de Paris. L’objectif est de faire baisser la quantité totale de déchets à Paris de 30 000 tonnes en 5 ans en favorisant la récupération, le recyclage, le tri sélectif dans tous les espaces publics, la possibilité de mise en place d’un système de récupération du verre par des colonnes enterrées ou des circuits pneumatiques installés là où ce sera possible. Le 9ème produit 100 tonnes de déchets par jour. Sur le même sujet, un nouveau marché pour le remplacement des bacs à ordures sera passé et devra inclure une gestion informatisée de ces bacs par un système de puces incorporées
    • la Mairie subventionnera à hauteur de 300 000 € les travaux de rénovation du musée du Grand Orient de France rue Cadet, le Conseil Régional et le Ministère de la Culture faisant chacun une subvention du même montant. Il s’agit d’optimiser la présentation du très riche fond du musée de la Franc-Maçonnerie. Ce musée reçoit entre 8 et 10 000 visites chaque année
    • toujours rue Cadet, la gestion du petit square – cour paysagère – situé au 9/11 sera confiée à la RIVP pour le gardiennage, l’entretien courant et les plantes vertes étant gérés par la Mairie de Paris. Il est rappelé que le Conseil de quartier a manifesté son souhait de donner un nom à cet emplacement et fera des propositions dans ce sens sous peu
    • le squat du 72 rue de Clichy est un dossier lourd et compliqué. Depuis 2002, 70 personnes vivent dans cet immeuble à la limite de l’insalubrité malgré les quelques travaux d’aménagement que les Services d’hygiène ont imposé au propriétaire. La Maire de Paris a décidé de mettre en place une procédure d’expropriation, fait assez rare, et va demander à la Préfecture la mise en œuvre de cette procédure. L’idée est de récupérer la propriété de l’immeuble par la Ville pour en faire 10 logements sociaux après des travaux qui seront importants. Le coût total de l’opération est estimé à 3.6 m€ dont 2.15 pour la seule acquisition du bâtiment
    • le prochain Conseil de Paris délibérera aussi sur la règlementation concernant la place de la publicité dans la ville. L’idée est de restreindre la place de cette pub et de mieux respecter le patrimoine parisien. Les zones dites de publicité élargie seront supprimées. Pour le 9ème, cela concerne les boulevards de Clichy et de Rochechouart ainsi que les abords de la place de l’Opéra et de la gare Saint Lazare
    • tout comme la petite enfance, le logement social est en tête des priorités et le Conseil a adopté les délibérations concernant au total 47 nouveaux logements sociaux à créer dans l’arrondissement
    • enfin, il a été adopté le principe d’une subvention de 45 000 € pour la création d’un espace numérique intergénérationnel rue de Budapest

     

    Prochain et dernier Conseil d’arrondissement de la mandature le 28 janvier 2008.

  • Projet Louxor : réunion publique du vendredi 28 novembre

    Un compte-rendu forcément subjectif d’un adhérent d’Action Barbès

    Membre de l’association Action Barbès, j’ai assisté vendredi en fin d’après midi à la réunion publique d’information organisée à la mairie du 10ème arrondissement. J’en fais ici un compte rendu succinct dont les propos n’engagent que moi.

    Entre 150 et 200 personnes étaient présentes dans la salle des fêtes de la mairie. Cette mobilisation témoigne d’un certain intérêt de la part de la population. Ce qui semble sûr c’est que, fermé depuis de nombreuses années, la réouverture du Louxor fait désormais l’objet d’une attente réelle de beaucoup de monde.

    La Mairie de Paris nous a offert le meilleur et le pire au cours de cette réunion.

    Commençons par le meilleur.

    Personne ne doute plus depuis bien longtemps de la grande capacité de nos élus parisiens à communiquer avec beaucoup de talent. Mettez trois ou quatre de ceux-ci derrière un micro, flanquez les de deux ou trois « spécialistes » qui jouent le rôle d’experts – ici architectes et programmateurs d’actions culturelles – mettez la salle dans le noir pour y projeter de belles photos, vous êtes à peu près certain de faire un tabac avec un public en attente de quelque chose de concret.

    Il est vrai que la présentation de Philippe Pumain, architecte désigné par la Mairie de Paris pour piloter le projet, fut de très grande qualité. Les architectes ont ce pouvoir quasi-magique de vous présenter des vues avant/après qui forcément entraîne l’adhésion du plus grand nombre. Il y entre une part de rêve. M. Pumain n’a pas dérogé à la règle et a remporté un franc succès. Les élus eux se sont contentés, comme souvent, de promesses voire d’affirmations – Le Louxor « va retrouver sa vocation première et changer totalement la tonalité du carrefour Barbès » a dit le maire du 10ème cité par Le Parisien du 29 novembre – toute chose qui n’engage que ceux qui les écoutent.

    Le pire est sur le fond du projet.

    Ayant décidé de faire du Louxor un lieu dédié au cinéma Art & Essai presque dès son rachat en 2003, la Mairie de Paris s’enferre dans sa décision et n’écoute pas les objections des uns et des autres.

    Situé à exactement 50m du quartier de la Goutte d’Or – deux mots qui n’ont pas été prononcés une seule fois au cours de la réunion – la Mairie de Paris vient nous parler de diversité culturelle par ce qu’une des 3 salles sera consacrée au cinéma du Sud – pas exclusivement du Sud nous a-t on néanmoins annoncé.

    La Goutte d’Or, quartier de Paris le plus dense, où vivent mêlés français, africains, maghrébins, asiatiques mais aussi catholiques, juifs, musulmans ….. n’est-il pas le creuset même de cette diversité ? Le Louxor ne pourrait-il pas devenir ce pôle culturel où s’exprime cette diversité ? La Mairie de  Paris répond cinéma Art & Essai. Une intéressante étude faite par le syndicat des cinémas d’Art & d’Essai vient d’être publiée et dessine le profil type du spectateur de ce genre de salle : il s’agit d’une femme, issue d’un milieu socioprofessionnel « favorisé » qui se distingue aussi par son lieu de résidence. Qui va nous faire croire que ce type de public correspond à celui de Barbès et qui va nous convaincre qu’une femme de 50 ans issue de la catégorie CSP+, comme disent les sociologues, viendra à Barbès pour voir un film ?

    M. Gomez, nouveau délégué à la Mission Cinéma de la Ville de Paris, nous parle de diversité parce que des jeunes, des scolaires, des handicapés, des Seniors pourront venir ….. au cinéma. M. Girard, adjoint de Bertrand Delanoë pour la Culture, nous parle de diversité parce qu’un espace exposition est prévu et que la plus petite des 3 salles pourra recevoir des spectacles de différentes natures. On remarquera que les 150m² alloués à la salle d’exposition ne représentent guère que 5% du total de la surface du projet et que les 100 places de la salle dite « polyvalente » ne représentent qu’au maximum 15% de la capacité totale des 3 salles. Les élus nous promettent de la concertation dans la programmation, mais voilà plus de deux ans qu’ils tiennent ce discours et rien ne vient.

    M. Pumain est architecte, et architecte de talent si on en juge par quelques unes de ses réalisations. Mais M. Pumain n’est pas un architecte du patrimoine. Il a certes étudié, mais de loin, l’histoire du Louxor. Il arrive bien sûr à des conclusions qui ne sont pas en contradiction avec son projet. La vérité est de dire que, tel qu’il est aujourd’hui, le projet consiste en la destruction pure et simple de l’intérieur du Louxor pour en reconstruire une copie qui ne sera même pas à l’identique. C’est un choix politique que l’on peut faire, mais alors il faut que la Mairie de Paris l’assume, qu’elle ne nous parle plus de préservation du patrimoine, qu’elle nous dise qu’elle se contente de garder l’aspect des choses, c'est-à-dire l’extérieur du bâtiment.

    Si on était malicieux, on pourrait comparer deux chiffres : si tout va bien, le coût global de l’opération Louxor sera de l’ordre de 30 millions d’€ pour une surface globale d’à peu près 3000 m² soit 10 000€ du m². Des architectes de mes amis me disent que le coût moyen du m² pour un logement social à Paris serait de 2000€ ! Chacun se fera son opinion.

  • Le Louxor et la Charte de Venise

    Certains défenseurs du calamiteux projet de réhabilitation du Louxor font appel à la Charte de Venise pour justifier le bien-fondé des opérations prévues dans le projet de l'architecte Philippe Pumain sous l'égide de la Mission Cinéma de la Ville de Paris. Il n'est donc pas inintéressant de lire attentivement cette Charte avec en tête les éléments spécifiques au Louxor.

    Pour commencer, qu'est ce que la Charte de Venise ?

    La « Charte Internationale sur la Conservation et la Restauration des Monuments et des Sites » a été signée à Venise en 1964 lors du IIème congrès international des architectes et des techniciens des monuments historiques. Elle a été adoptée par le Conseil International des Monuments et des Sites (ICOMOS-UNESCO) en 1965. La Charte Internationale de Venise (PDF 71ko)

    Avant d'aller plus loin dans notre processus d'analyse de ce texte appliqué au Louxor, remarquons un mot important : celui de restauration.

    On nous a accusés d'élitisme, d'être savants, trop savants ! Au risque de passer pour des cuistres, nous savons l'importance des mots dans notre belle langue française.

    La Charte de Venise traite de restauration : réparation, réfection - restauration d'un monument - nous dit le Larousse.

    Dans sa communication concernant le Louxor, la mairie de Paris emploie le terme de réhabilitation : restaurer et moderniser un immeuble - dixit le même Larousse.

    L'architecte Philippe Pumain préfère, lui, parler de restitution : rétablir, remettre en son premier état. Larousse toujours.

    La nuance est subtile. Restaurer, c'est remettre en état un édifice sans y apporter de transformations notables (pour qu'il garde le plus possible son intégrité). Réhabiliter, c'est modifier, parfois de façon conséquente, le bâtiment existant, afin de l'adapter à de nouvelles fonctions ou de nouvelles exigences. Restituer, c'est faire une copie de ce qui a existé mais n'existe plus, en reconstruisant des parties disparues.

    Donc, bien qu'une restauration ne soit pas une restitution, admettons que la Charte de Venise puisse s'appliquer au projet du Louxor.

    Article 5 de la Charte : « La conservation des monuments est toujours favorisée par l'affectation de ceux-ci à une fonction utile à la société ; une telle affectation est donc souhaitable mais elle ne peut altérer l'ordonnance ou le décor des édifices. C'est dans ces limites qu'il faut concevoir et que l'on peut autoriser les aménagements exigés par l'évolution des usages et des coutumes. »

    Aucun doute, la mise en place d'un cinéma de 3 salles correspond à une « fonction utile à la société ». Mais personne ne peut contester que la réalisation de ces 3 salles altère l'ordonnance ou le décor de l'édifice (structure de la salle réduite, balcons démolis puis reconstruits, décors enfouis dans la structure et l'isolement phonique).

    Article 6 de la Charte : « La conservation d'un monument implique celle d'un cadre à son échelle. Lorsque le cadre traditionnel subsiste, celui-ci sera conservé, et toute construction nouvelle, toute destruction et tout aménagement qui pourrait altérer les rapports de volumes et de couleurs seront proscrits. »

    La phrase est suffisamment claire : le projet ne conserve ni le cadre, ni la structure d'origine, il détruit et reconstruit.

    Article 8 de la Charte : « Les éléments de sculpture, de peinture ou de décoration qui font partie intégrante du monument ne peuvent en être séparés que lorsque cette mesure est la seule susceptible d'assurer leur conservation. »

    L'architecte Philippe Pumain a beau prétendre que la solution de l'enfouissement des décors dans la nouvelle structure est la seule possible, d'autres architectes tout aussi crédibles, nous ont affirmé le contraire.

    Article 13 de la Charte : « Les adjonctions ne peuvent être tolérées que pour autant qu'elles respectent toutes les parties intéressantes de l'édifice, son cadre traditionnel, l'équilibre de sa composition et ses relations avec le milieu environnant. »

    Il est clair que la destruction des balcons et la disparition des décors ne respectent pas les parties intéressantes.

    la Charte de Venise préconise la conservation d'ajouts ou de modifications si ceux-ci apportent une amélioration à l'édifice. Or, rien de tel dans le cas du Louxor. On le modifie en profondeur en restituant de manière discutable une partie seulement des décors et en amputant la salle. Bref, on touche à l'intégrité tout en démolissant, ce qui n'a rien à voir avec la Charte.

    Voilà comment certains pseudo-spécialistes essaient de nous endormir en utilisant un savoir qu'ils ne maitrisent manifestement pas complètement. Ou pire. Ils le maîtriseraient en détail, mais escamoteraient une application honnête des textes, car comment croire qu'ils ignorent ce que nous analysons ci-dessus, article après article ?

     

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  • Le Trianon, un nouveau lieu « tendance » ?

    Deuxième partie de l'entretien avec Guy Balensi, directeur du Théâtre Le Trianon, sur le boulevard de Rochechouart

    Attentifs aux informations qui laissaient entendre un changement de direction à la tête du théâtre Le Trianon, deux des membres du conseil d'administration d'Action Barbès, Brigitte Faure et Claude Louis, ont été reçus par Guy Balensi. Il leur a raconté ce que représente pour lui ce lieu, les bons moments, ses souvenirs, la traversée d'une partie du 20e siècle avec des hauts et des bas, et l'avenir de la salle.


    Les spectacles qui ont bien marché, qui lui ont laissé de bons souvenirs

    Les Caramels Fous, Higelin chante Trénet, plusieurs spectacles de cirques : le cirque Eloize (Ndl: Magique ! je me souviens de l'eau qui ruisselait sur scène, du rideau rouge transformé en cordes à nœuds), le cirque Archaos, le cirque Coche...

    Ainsi que le Festival de Tango, la Nuit de la Baguetterie, les mémorables 'Retour de Flamme' de Serge Bromberg (Lobster Films) qui nous projetait ses trésors, des films muets courts, récemment retrouvés et restaurés.

    Les Tréteaux Lyriques (qui avaient lieu auparavant dans le cadre bourgeois du TBB à Boulogne Billancourt).

    Opération montée par la SPEDIDAM depuis 1992, les Nuits des Musiciens, retransmises par FR3, ont attiré un nouveau public  et des musiciens, des interprètes prestigieux :  Claude Nougaro, Bireli Lagrene, Patrice Caratini, Charles Aznavour il y a deux ans.

    Et Carla Bruni, qui partie pour y chanter une semaine, est restée trois semaines dans cette salle qu'elle avait elle-même choisie. Elle laisse le souvenir d'une 'grande pro, pas prise de tête' : « entourée par 4 musiciens, dont Louis Bertignac, elle s'en est vraiment bien sortie ».

     

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    Le lieu fut aussi un décor pour de nombreux films ; Guy Balensi évoque quelques tournages dont il se souvient :

    Les Misérables du 20e siècle de Claude Lelouch (1995) ; Un Sac de Billes de Jacques Doillon (1975); Grand Bonheur de Hervé Le Roux (1993) ; Le Roi de Paris de Dominique Maillet, avec Philippe Noiret (1995) ; Le Créateur d'Albert Dupontel, (1999) pour une bonne partie tourné dans cette salle. The Dancer (1995) et Danny The Dog (2005), deux productions de Luc Besson qui a été séduit par le lieu, au point de concevoir une séquence écrite sur mesure.

    Des défilés de mode s'y sont déroulés : Jean-Paul Gaultier et Montana, avant que le Caroussel du Louvre n'ouvre (ooops).

    Les spectacles, qu'il a accueillis ou coproduits, auront touché tous les publics, à un moment ou à un autre, de Lorenzaccio au Hip-Hop, à Fame et Sharleen Spiteri (ex-chanteuse de Texas).

     

    Guy Balensi insiste sur le fait qu'il n'y a pas de recette pour la réussite, il est bien placé pour l'affirmer : souvenir d'une fête pour Amélie Poulain au cours de laquelle Jean-Pierre Jeunet lui confiait : 'à un million de spectateurs  j'étais content, alors là, à huit millions...

    Hair qui semblait un bon pari a perdu de l'argent : les frais pour monter un spectacle sont lourds et difficiles à amortir.

    Le Trianon rentrait quelquefois en coproduction parmi les partenaires du financement des spectacles. (cf. les deux tarifs proposés aux Tréteaux, à moins de 6000 entrées, et à plus...Guy Balensi lui-même a été étonné du succès.)

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    Pour entretenir ce lieu historique, il n'est pas aidé (par la Ville ou l'Etat)

    L'inscription au titre des monuments historiques intervient en 1982, pour la façade, la salle et le hall. Ne pas confondre avec le 'classement' qui est pratiqué pour des biens qui tomberont un jour dans l'escarcelle de l'État, précise Guy Balensi.

    La servitude qui accompagne l'inscription est que les travaux sont surveillés par les Architectes des Bâtiments de France Ils imposent leurs techniques de restauration dans les règles de l'art (intégristes, hum, hum!, à cheval sur les détails, becs de gaz et verrières) ainsi que leurs prestataires. Les travaux ont alors tendance à coûter quatre fois plus cher, la subvention de 20% du montant des travaux ne compense pas le surcoût : pour la rénovation de la façade, Guy Balensi avait un devis aux environs de 200 000 euros, l'entreprise 'recommandée' par l'architecte demandait 800 000 euros...

    Il connait bien les limites de la salle : on lui a proposé de racheter les murs, mais il a décliné, le prix était trop élevé.Quand les huit héritiers de André Carrus, successeur de Albert Chauvin ont mis en vente tout le pâté de maisons dont ils étaient (sont ?) encore les propriétaires, proposant à chaque occupant de racheter ses murs, aucun n'a relevé l'offre.

     

    Et à l'avenir ?

    L'exploitation s'est terminée fin février avec Fame, la comédie musicale.

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    Guy Balensi prévoit six mois de gros travaux : la fosse d'orchestre doit disparaître, les fauteuils seront changés, amovibles ou escamotables pour rentrer dans le sol. Pour une réouverture à la rentrée de ce « nouveau  Trianon », qui devrait être plutôt orienté 'concerts'...

    A-t'il envie de continuer à s'occuper du Trianon ? On le lui a proposé, mais non, il ne croit pas aux choix de spécialiser l'activité. Il a des projets d'écriture. Peut-être aussi de continuer sur les traces de son grand père dont la première passion était la chasse et les chiens de chasse. [Sur Montmartre, ce sera difficile sans doute...]

    Monsieur Balensi s'intéresse à l'avenir du Louxor, qui, nous dit-il, avait été acheté par Jules Ouaki, le fondateur de l'enseigne Tati, pour éviter qu'un concurrent ne l'achète et s'y installe. Il n'est pas convaincu par « la boite dans la boite ».

    Il brille par sa connaissance de l'histoire du quartier : une colle à Claude Louis ? - Savez-vous pourquoi le cirque Médrano a été si vite détruit ? Claude sait, mais ne bronche pas. - La Famille Bouglione en était propriétaire, et quand ils ont eu vent de la rumeur d'une inscription à l'inventaire, ils ont déposé le permis de démolir et de construire en urgence, boulevard Morland, pour ne pas se retrouver avec un bien invendable sur les bras et la « boule » n'a pas tardé. Le quartier a été envahi de souris !

    Et pour conclure, il nous donnait rendez-vous pour le lundi 15 février, à 20 heures. Doushka Esposito est une jeune chanteuse qu'il accueille 'pour rien' : « ma vocation est aussi d'aider les artistes ». Et là, on sent que Claude a un pincement au cœur...que sera le Trianon de demain ?

    Merci à nos reporters. Pour l'avenir du Trianon, nous allons attendre un peu mais nous scruterons pour en savoir plus au fil du temps.

     

  • Une salle pleine ... à craquer.

    Conseil de quartier Goutte d'Or le 23 novembre

     

    Espace public : prostitution, vente à la sauvette, drogues, propreté… tout y est passé pendant ce conseil de quartier très animé, devant une salle archicomble. Thème hautement sensible dans ce secteur du 18e.

    Pour répondre aux questions, le commissaire divisionnaire M.Clouzeau, le premier adjoint Eric Lejoindre, un représentant de la DPP (Direction de la prévention et de la protection), le responsable RATP de la ligne 4.

     

    PHOTOS - Goutte d'Or CQ du 23 nov 2010 web.JPG

     photo de la salle de l'école élémentarie de la rue P. Budin.

     

    Plusieurs habitants, jeunes qui viennent de s’installer et moins jeunes qui habitent le quartier depuis de très nombreuses années, ont le sentiment que leur quartier est abandonné, qu’il n’est plus le même. Dealers, toxicomanes qui se droguent sous les fenêtres et dans les halls d’immeubles, agressions, prostitution, extension des espaces de vente à la sauvette, gêne pour les commerçants et perte de chiffre d’affaires, métro Barbès difficile d’accès, bruits nocturnes liés aux débits de boissons alcoolisées illégaux, la situation se dégraderait.

    Les rues les plus citées, rue Dejean, Poulet, de Suez, de Panama, Myrha, boulevard Barbès aussi, le carrefour Barbès et le marché boulevard de La Chapelle, rue des Poissonniers.

    Eric Lejoindre a tenté de rappeler les efforts conséquents de la Ville et de la mairie du 18e pour éradiquer l’habitat insalubre, refaire  le square Léon (coût 500 000 €), mettre en place des équipes de développement local, subventionner des associations, faire avancer le projet de « marché des cinq continents » - qui attend depuis au moins 10 ans-. Son discours n’a pas été vraiment entendu.

    Le commissaire Clouzeau, qui a choisi de venir dans le 18e, a reconnu les difficultés rencontrées par ses agents.  Pour avoir connu le quartier il y a 20 ans, il ne lui semble pas que la situation se soit dégradée. Et pourtant, impossible d’éradiquer la vente à la sauvette : « police-menottes-prison », ce n’est pas possible. « On est devant des infractions : on ne peut mettre que des contraventions aux vendeurs, très nombreux en effet, PV qui ne seront d’ailleurs jamais payés ». Car si on en fait un délit, encore faut-il qu’il soit suivi d’une sanction. Or la garde à vue n’est guère à la mode et on ne peut pas en mettre 100 ! Puisqu'ils ne tiendraient pas dans le commissariat ! Ce phénomène est donc traité comme un problème d’ordre public : et nous, usagers de da station, nous constatons que la police fait un contrôle, les vendeurs changent de trottoir, la police repart, les vendeurs reviennent.   

    La hiérarchie des priorités : impossible aussi de mobiliser en permanence trop de policiers, alors qu’il y a des problèmes plus graves comme le trafic de stupéfiants. La seule sanction possible, et même efficace, reste la saisie de la marchandise. «  Mon meilleur outil, c’est la benne !! » conclut-il à ce sujet.

    Et la prostitution ? Rappelons que le racolage est devenu un délit. Une forte pression a été exercée sur Paris intra muros il y a quelques années. De fait, elle s’est alors déplacée, vers les boulevards des Maréchaux, et les bois, souvent dans des conditions d’insécurité considérables. Mais on la voit réapparaitre depuis quelques mois dans les voitures et même dans des halls d’immeubles. Les interpellations quotidiennes sont toutes classées sans suite par le Parquet qui estime que les prostituées sont avant tout des victimes et qu’il faut attaquer les réseaux. « On vide la baignoire avec une cuillère percée » !! s'exclame le commissaire. Pas d’évolution possible sans changement de politique pénale.

    Au final, on comprend que la ville ne reste pas inactive surtout en matière de réhabilitation, d’urbanisme, de logements, d’aide aux associations qui œuvrent sur le terrain. Là, les habitants le reconnaissent volontiers. Ils reconnaissent également que la Préfecture de police, mène des actions régulières : ainsi le 18 novembre dernier, une opération conjointe police/douanes de lutte contre la vente à la sauvette de cigarettes contrefaites dans le secteur Barbès/Rochechouart (18e) a permis d’interpeller 28 personnes. Ils reconnaissent encore que beaucoup de moyens et de personnes sont mobilisés, mais ils voient surtout que la misère est plus grande. Malgré cela, ce 23 novembre ils étaient très nombreux à ne pas voir le résultat de tous ces investissements humains et financiers et le faisaient savoir tant à la mairie qu’à la police. Les expressions «  quartier non mixte » et « ghettoïsation » sont revenues souvent dans les interventions. 

    PHOTOS - Jessaint Chapelle DPE.JPGMais personne n’a fait remarquer qu’il y avait depuis plusieurs années des suppressions importantes de fonctionnaires de police, de magistrats, d’enseignants, de moyens dans les services publics…

    En conclusion, nous n’avons pas été surpris par les déclarations de uns et des autres, car nous ne connaissons que trop la situation dans nos quartiers, toutefois l’absence d’évocation des suppressions d’effectifs dans la police, comme dans les autres services publics au demeurant, laisse perplexe. De la part du commissaire, on peut comprendre qu’il ne les mette pas en avant, par respect de la politique de son ministère, mais de la part des élus, ce silence est moins compréhensible.

     

  • Rues d'Alsace et des Deux Gares : le maire du 10e a reçu les habitants et certains commerçants

    Une trentaine d'habitants et de commerçants du quartier Alsace - Deux Gares s'était déplacée pour rencontrer le maire et le commissaire du 10e et exprimer leur "ras-le-bol" face à l'état de dégradation de leur quartier. Lire, pour le rappel des faits à l'origine de cette exaspération notre article du 30 septembre, et pour le contexte général des abords dégradés des abords de la Gare de l'Est notre article du 13 octobre.  

    Une réunion de bonne tenue où dans l'ensemble chacun a réussi à peu près à garder son calme. Le maire Rémi Féraud a dans un premier temps laissé s'exprimer les participants, ils étaient venus pour cela. Au programme : épanchements d'urines, intrusions dans les immeubles, bagarres la nuit, personnes fortement alcoolisées et responsabilité de certains bars, agressions verbales voire physiques, insécurité, toxicomanie etc.. Une situation qui dure depuis des mois.

     

    Les réponses de la police

    Le commissaire Julien Miniconi a pris le temps de répondre à toutes les questions. Bien évidemment, certains propos ne peuvent être dévoilés sur ce blog, confidentialité oblige et, surtout, procédures en cours.

    Tout d'abord (dans le 18e nous avons la même réponse), on ne peut faire qu'avec les effectifs de police dont on dispose. La nuit, moment le plus sensible, le 10e a deux patrouilles auxquelles peuvent s'ajouter en cas de nécessité des renforts du 2e district de la DTSP75-DSPAP (Direction territoriale de la Sécurité de Proximité / Direction de la Sécurité de Proximité de l'Agglomération Parisienne), de la la BAC 75 Nuit et du Grand Paris. En période estivale, la police a fort à faire sur le canal Saint-Martin. Sans compter d'autres problèmes ailleurs. Un manque d'effectifs donc.

    Depuis l'été, les verbalisations pour consommation d'alcool sur la voie publique ont été multipliées par 6 (de 40 à 240 environ). C'est un objectif prioritaire. Il faut également s'attaquer aux fournisseurs d'alcool. Des actions ont été menées dans ce sens dont on attend des résultats positifs. Dans ce secteur, le commissaire rappelle qu'il est interdit de consommer de l’alcool sur la voie publique entre 12h et 7h du matin (pour rappel, voir la carte des périmètres des arrêtés anti-alcool). Les épiceries sont autorisées à en vendre jusqu'à 22h30. L'arrivée d'un nouvel officier de nuit qui s'occupera notamment des débits de boisson est une bonne nouvelle.

    La Brigade Spécialisée de Terrain (BST) intervient également sur le secteur mais ses agents terminent à 22h30.  C'est donc après que la situation se complique. En ce qui concerne le trafic de stupéfiants, il y aurait un report du secteur de Château Rouge (18e).

    Le commissaire Julien Miniconi est preneur d'informations de la part des riverains et des associations.

     

    Propositions des habitants

    Évidemment ils demandent davantage de passages des patrouilles de police et une plus grande réactivité, mais on l'aura compris, ce n'est guère envisageable.

    Restent alors des aménagements qui contribueraient à améliorer l'environnement.

    Côté Gare de l'Est : poser une grille au-dessus du muret qui longe les voies de la gare pour éviter toute installation de personnes.

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    Petit problème, le budget n'est pas prévu pour le moment... Toutefois Rémi Féraud pense possible de le faire rapidement puisque la SNCF est d'accord.

    Améliorer l'éclairage : tous les présents s'accordent à dire que l’éclairage est insuffisant. Jusque là, les services de la Direction de la voirie et des déplacements (DVD) n'ont pas reconnu ce fait. Rappelons que le conseil de quartier Lariboisière-Saint-Vincent-de-Paul avait réclamé un meilleur éclairage à plusieurs reprises sans succès. Le maire va tenter d'infléchir la DVD.

    Propreté les habitants souhaitent des passages plus fréquents des équipes de nettoyage. Impossible. Par contre, la proposition d'une Opération Coordonnée de Nettoyage Approfondi (OCNA) est retenue. 

    Stationnementrue d'Alsace, pourquoi ne pas inverser le côté du stationnement ? Le déplacer le long du muret pour supprimer le cheminement de ce côté et les regroupements éventuels. Des études sont en cours.

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    Les commerçants et hôteliers présents ont fait remarquer, à juste titre, qu'ils contribuaient à accueillir les touristes et faire vivre le quartier et qu'à ce titre, ils attendaient un coup de pouce.

    En conclusion, le maire du 10e a reconnu que cette réunion aurait pu être organisée plus tôt au vu de la dégradation du quartier. Il a évoqué le projet de Balcon Vert lié à la construction d'un hôtel (signature attendue d'ici la fin d'année avec le groupe hôtelier OKKO) et l'aménagement du cheminement entre les Gares de l'Est et du Nord, certes pas pour demain. Une réunion sera organisée d'ici la fin de l'année pour un point d'étape.

    A suivre...

     

  • Retour sur notre audition par la commission propreté du conseil de Paris

    Comme nous l'annoncions dans notre article du 31 août, nous avons été entendus par  la Mission d’information et d’évaluation sur la politique parisienne en matière de propreté (MIE) le 1er septembre à l'hôtel de ville.

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    Siègent dans cette commission 15 membres qui représentent l’ensemble des groupes politiques de l’assemblée parisienne. Tous n'étaient d'ailleurs pas présents mais le maire du 10e avait pris la peine de nous informer de son absence.  Florence Berthout, maire du 5e, préside et Eric Lejoindre est le rapporteur. Autant dire que nos remarques sur le 18e trouvaient l'oreille du bon interlocuteur.

    La MIE a commencé les auditions en mai et poursuivra ses travaux jusqu'en novembre afin de formuler des préconisations pour une amélioration en matière de propreté. Un rapport sera rendu public lors de sa présentation au Conseil de Paris. Pour plus de détails, vous pouvez lire la note de cadrage.

    La parole d'Action Barbès

    Comme nos lecteurs peuvent s'en douter, nous ne sommes pas satisfaits de l'état du quartier. Notre dernier article du 31 août et surtout les commentaires postés  en attestent. Et ce qui nous exaspère le plus est la communication permanente de la Ville sur ce sujet avec la journée dédiée au "grand" nettoyage.

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    L'an passé, la journée s'appelait "Paris fais toi belle"! Entre temps, la situation s'est fortement dégradée. Ce qui est certain, c'est qu'Action Barbès qui a depuis 2001 participé à des actions (Opération Coordonnée de Nettoiement Appronfondi-OCNA, marches exploratoires, réunions dans les différentes mairies) pour améliorer la propreté ne sera pas volontaire.

    Nous le constatons, la dégradation sur le nord du 10e et le 18e dans le secteur Barbès Goutte d'or est plus que visible. Un état général certes lié à l'incivisme d'habitants, mais aussi aux nombreuses ventes illicites qui laissent les trottoirs dans des états lamentables et pour une bonne part aussi à l'incivisme de commerçants qui ne sont pas suffisamment contrôlés, voire pas du tout. Aux abords de la station Château rouge, de nombreux commerçants ne respectent pas les horaires de dépôt des cartons, cartons qui sont ainsi utilisés dès le matin par les vendeurs sauvette. Pourquoi n'y a-t-il pas de verbalisation dans ce cas ? Il faut donc une tolérance zéro pour espérer obtenir quelques améliorations. Par ailleurs, il y a une nécessité absolue de coordonner efficacement balayage et ramassage des sacs poubelle.

    Nous n'oublions pas les multiples dépôts de gravats et objets laissés par des entreprises peu scrupuleuses. Qui n'en voit pas régulièrement dans sa rue ? Les entreprises et artisans facturent l'évacuation des gravats et équipements usagés à leurs clients, en conséquence on ne devrait pas les retrouver aux pieds des immeubles et dans les recoins. Il faut donc verbaliser. Nous avons suggéré que les artisans du quartier puissent ainsi utiliser la déchetterie de la place de la Chapelle en réglant une somme modique. A ce jour, le particulier du secteur peut déposer jusqu'à 1m3 et donc venir avec l'artisan qui effectue des travaux dans son appartement. C'est gratuit. Mais on est là dans une fiction car la réalité que nous avons pu constater dans cette déchetterie est que de nombreuses camionnettes viennent déposer plus d'un m3. Un message que ni les élus du 18e, ni la ville de Paris ne veulent entendre. Voilà les chiffres que nous avons reçus:

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    On nous dit que : " En ce qui concerne les usagers particuliers, on constate que l'Espace tri joue pleinement son rôle d'équipement de proximité en accueillant majoritairement des usagers du 18e et du 10e." Mais ces chiffres n'attestent en rien nos observations de terrain. Nous doutons que toutes les camionnettes aperçues dans l'espace tri soient réellement celles de particuliers du secteur. Ce qu'on apprend ici et après avoir vérifié auprès de l'élu chargé de la propreté dans le 9e, Sébastien Dulermo, c'est que la DPE 9e a absolument besoin de ce lieu car il n'y a rien de tel dans cet arrondissement et la déchetterie est proche. Le 10e utilise essentiellement l'espace situé quai de Jemmapes qui n'est pas ouvert au public. Le 18e bénéficie d'un autre espace porte de la Chapelle.

    Nous n'avons pas manqué d'évoquer le marché qui nécessite une réflexion transversale avec la délégation commerces (Direction de l'attractivité et de l'emploi -DAE). Pour limiter le nettoyage, il faut supprimer les quantités d'aliments qui arrivent déjà périmés car les broyeuses-compacteuses n'arrivent pas à fournir. Autre point, les nouvelles poubelles bleues pour le compost sont peu ou mal remplies. Là aussi, davantage de fermeté est nécessaire.

    Nous ne détaillerons pas ici l'ensemble de notre intervention mais nous avons aussi évoqué l'affichage sauvage verbalisable quand le contrevenant est identifiable. C'est le cas pour des sociétés telles que Canal+, des organisateurs de spectacles ou encore les partis politiques lors des élections. Le contribuable parisien n'a pas à en faire les frais.

    Nous avons aussi évoqué les risques que représentent les dépôts divers sur les trottoirs pour les mal voyants et les personnes à mobilité réduite. On pense souvent au mobilier urbain ou aux motos mais peu aux risques que présentent des obstacles tels que des cartons, des objets abandonnés.

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    Nous avons utilisé l'application "Dans ma rue" tout au long de l'été et constaté ainsi quelques dysfonctionnements même si on peut globalement donner une bonne note. Nous avons suggéré qu'il soit possible de signaler un tronçon de rue particulièrement sali par plusieurs dépôts plutôt que d'effectuer x signalements.

    Nous avons également demandé une mise en place effective, dans tous les arrondissements, de la brigade contre les incivilités annoncée pour la fin 2016 ainsi qu'un retour précis sur les verbalisations, à savoir par quartier et non de façon globale.

    Enfin, le 10e avec ses deux gares et le 18e avec ses quartiers très fréquentés et dégradés nécessitent davantage de moyens. Pas d'égalité de traitement, mais à chacun selon ses besoins ! 

    Il reste à attendre les nouvelles mesures qui seront prises pour améliorer la propreté de nos rues...  

  • Salle de consommation: 1ère année d'expérimentation

    Le comité de voisinage de la Salle de consommation à moindre risque (SCMR) s'est réuni le mardi 3 octobre après une pause estivale. La réunion précédente avait eu lieu le  5 juillet (voir à ce sujet notre article du 14 juillet). Nous avions alors déploré les 3 heures d'échanges, une durée trop longue.

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    Cette fois-ci, rien n'a changé et même si nous comprenons l'importance que chaque participant puisse s'exprimer, avec un peu de concision et un peu plus de rigueur, on doit pouvoir faire mieux! Nous étions trois représentants d'Action Barbès à participer et d'un commun accord, nous avons quitté la salle à 21h10.

    L'occupation des Autolib

    Ce point avait déjà été abordé mais la situation s'est aggravée durant l'été. En effet, les autolib de la rue Saint-Vincent de Paul sont utilisées par des personnes en errance et des toxicomanes qui s'y injectent. Un phénomène qui semble prendre de l'ampleur dans d'autres secteurs. On peut aussi citer la rue Guy Patin dont les véhicules servent d'abri à des mineurs étrangers isolés. Sans oublier les multiples dégradations. Nous avons appris que la station Saint-Vincent de Paul est "gelée" depuis le 26 septembre, décision de la société de gestion qui n'était malheureusement pas représentée. De ce fait, impossible de savoir pour combien de temps. Le maire du 10e, favorable à cette fermeture provisoire, a précisé que la réinstallation devait se faire dans de bonnes conditions, cette station étant nécessaire devant l'entrée de l'hôpital.

    Quelques données de Gaïa

    Commençons avec le nombre impressionnant de passages depuis l'ouverture: 54697 fin septembre. 799 usagers différents sont inscrits. Ils peuvent obtenir une consultation médicale (321 depuis l'ouverture) et s'inscrire dans le but d'intégrer un programme de substitution. Là, les chiffres sont encore très modestes (7). La salle accueille un assistant social à temps plein. Reste le problème des maraudes qui ne se feront 7 jours sur 7 qu'à partir du 15 octobre. Il a fallu procéder à des recrutements et il n'est pas toujours aisé de trouver les bonnes personnes. C'est un travail qui ne s'improvise pas. (Deux maraudes ont lieu en matinée mais ne sont pas envisageables en soirée, après la fermeture de la salle.)

    Par ailleurs, les usagers sont sollicités pour faire du ramassage de seringues et de déchets autres. Ils ont un tableau à disposition sur lequel ils peuvent s'inscrire pour participer. Interpelée au sujet du respect du voisinage, Céline Debaulieu a affirmé que les règles à l'intérieur de la salle, mais aussi aux abords de la salle, sont rappelées régulièrement. Elle espère pouvoir inviter quelques usagers au prochain comité de voisinage.

    Le mot du commissaire

    Une fois de plus, le commissaire du 10e Damien Vallot a du tenter de convaincre le collectif des habitants opposés à la Scmr que ses agents intervenaient et faisaient leur travail. En réponse à une question sur les maraudes possibles Gaïa et policiers, il a précisé que ce n'était pas le rôle de la police. "Le temps de la pédagogie est terminée" a t-il martelé. Gaïa ajoutera que ce serait une erreur de mener des opérations conjointes, de se présenter aux usagers de drogue en compagnie de la police, eux qui ont souvent eu des parcours en dents de scie, parfois des passages derrières les barreaux… notre travail se base sur la confiance, sans elle aucune action n’est possible. Le commissaire a ensuite déroulé une longue liste d'interventions avec les dates, interpellations puis gardes à vue puis déferrements pour trafics avérés mais aussi pour détentions et usages de stupéfiants (4 701 personnes contrôlées et 1 160 personnes dirigées vers la salle). L'été a vu le nombre de recels d'objets volés en forte augmentation lié en partie aux reports du secteur Barbès.

    Une situation encore dégradée aux abords de la salle

    Les représentants du collectif ont manifesté leur "ras le bol" face à une situation qui empire au fil des semaines et ne veulent plus attendre la fin de l'expérimentation d'ici à 5 ans. On sait qu'ils souhaitent tout simplement la fermeture de la salle. Certains admettent qu’il est légitime de soigner les usagers de drogue, mais pas en implantant une salle de consommation en zone résidentielle. Notre association ne conteste pas les problèmes vécus par les habitants, certains d'entre nous les vivent également un peu plus au nord sur Barbès ou encore à la Goutte d'or. Nous sommes dans un quartier qui "accueille" de multiples problématiques et en ce sens , on peut parfois dire trop c'est trop. Pour autant, il n'est pas raisonnable de répéter que c'était mieux avant en ce qui concerne la présence des  toxicomanes. Ils étaient là bien avant l'ouverture de la salle. Reconnaissons que le sujet est complexe et pas toujours facile à vivre. Les institutionnels présents que ce soit la Mildeca ou encore la direction de l'action sociale de Paris ont conscience  des problèmes et se disent à l'écoute mais considèrent qu'un bilan est encore prématuré.

    Action Barbès a demandé au maire d'interpeler la ministre de la santé afin de connaitre sa position sur d'autres ouvertures de salles qui nous semblent indispensables en Ile de France. La prochaine réunion du comité de voisinage n'a pas été décidée. Nul doute qu'elle sera présidée par Alexandra Cordebard jusque là première adjointe de Rémi Féraud qui commencera très bientôt son mandat de sénateur.


     

     

  • Retour sur le conseil de quartier Lariboisière

    De nombreux thèmes abordés lors de ce conseil de quartier Lariboisière (qui sera peut être le dernier avant les  élections à venir) et de nombreux élus présents. Une quarantaine d'habitants avait fait le déplacement jusqu'à l'école de la rue de Belzunce.

    Marché Saint Quentin

    Quelques chiffres sur ce marché couvert : une surface vente+réserve de 1300 m2 pour 34 commerçants. 703 300€ de travaux réalisés pas la Ville pour des mises aux normes, l'éclairage et diverses améliorations. Le gestionnaire de marché vient d'être reconduit pour une durée de six ans.

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    Plusieurs constats évoqués par les habitants. Tout d'abord le manque de signalétique pour se rendre sur ce marché, on pense aux touristes. Le manque évident de fréquentation en semaine et un turnover de commerçants qui n'arrivent pas à avoir un chiffre d'affaires suffisant. Autre remarque : "il fait froid", donc difficile de déjeuner aux tables installées,sous la halle, à cette saison.

    Pourrait-on revoir les horaires d'ouverture ? Organiser des soirées pour rentabiliser ? 

    Hélène Duverly, élue du 10e chargée du commerce, explique: la Ville est propriétaire des lieux et choisit les types de commerce, mais la vie du marché appartient au gestionnaire (ici Groupe Bensidoun). Il existe un comité de marché (5 commerçants) pour le lien Ville-commerces. En ce qui concerne les horaires, les commerçants ne sont pas favorables à une modification. Seuls les traiteurs restent ouverts à l'heure du déjeuner et aimeraient avoir des clients le soir. La fermeture a déjà été repoussée à 20h. Pour des animations le soir, c'est possible : il y a évidemment des normes de sécurité à respecter et c'est donc la préfecture qui décide. 

    Boutiques Semaest

    Rappelons que la Société d'économie mixte d'aménagement de l'Est parisien "Semaest" permet de racheter des locaux commerciaux pour garder et remettre du commerce de proximité. C'est le cas de plusieurs commerces rue de Maubeuge et rue de Dunkerque notamment. Nous avions rencontré les gérants du dernier en date à s'installer, "Les Miscellanées". La boutique du 69, rue de Maubeuge, qui fut d'abord occupée par un caviste, est restée vide plusieurs mois. C'est actuellement un lieu de vente éphémère d'objets pour enfants. "La Fibre Naturelle" du 37, rue de Dunkerque est désormais fermée et on cherche un repreneur. Selon les rues, le succès de ce dispositif n'est pas assuré.

    Le point sur les sauvettes à Barbès

    Nous ne reviendrons que peu sur ce point évoqué par Stéphane Bribard, élu chargé de la prévention et de la sécurité dans le 10e. Il a rappelé les actions de police en cours, les réunions régulières mises en place avec le commissaire Jacques Rigon (voir nos articles du 4 et du 7 février). Le marché sera bien déplacé cet été. La problématique des "biffins" fera l'objet de réunions avec la préfecture. C'est un point particulier, a ajouté l'élu. Quelques habitants ont inévitablement fait part de leur exaspération face à l'occupation de l'espace public et la malpropreté qu'elle entraine.

    Aménagement du square Alban Satragne

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    Après un diagnostic sur les usages (jeux et sports - biodiversité et palette végétale - cheminements et aires de repos) et plusieurs réunions d'échanges, les travaux d'aménagement devraient être terminés fin 2019. Le mur du 109, de la rue du Faubourg Saint-Denis sera bien végétalisé, le pigeonnier supprimé (une expérience coûteuse et inutile...), un jardin partagé le long du gymnase, un espace de convivialité prévu devant la chapelle ainsi qu' un espace de jeux de dames côté Magenta et une aire de repos autour de la fontaine. Une discussion avec la Poste est actuellement engagée pour récupérer un espace qui permettrait une nouvelle aire de jeux. Par ailleurs, un projet de végétalisation (Parisculteurs) du toit de la médiathèque est acté. Confronté comme bien d'autres lieux au problème de présence de rats (voir notre article du 20 janvier), Sylvain Raifaud, élu chargé de l'environnement, a précisé que des opérations de dératisation étaient en cours dans l'arrondissement, mais qu'il y avait aussi des nourrisseurs !

    Balcon vert liaison des 2 gares

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    Le projet avance bien. Les travaux d'aménagement de la rue d'Alsace ne pourront commencer qu'après l'ouverture du jardin. Ce qui n'empêche pas les pistes de réflexion en matière de circulation et de stationnement plus particulièrement. Une étude du Stif est en cours (nous avons participé à une première réunion le 2 février et suivrons ce dossier). Il faut savoir que ce sont pas moins de 200 000 usagers des gares qui font une correspondance entre le nord et l'est, dont beaucoup à pied. Stif, Ville, RATP et SNCF ont un objectif commun d'amélioration. On n'oublie donc pas le cadre de vie des habitants. Il sera nécessaire d'améliorer les traversées piétonnes rue La Fayette. Et on réfléchit également à l'amélioration des liaisons souterraines gare de l'Est. Actuellement il existe un tunnel non utilisé,  tunnel qui commence à Chateau-Landon et qui pourrait rejoindre l'entrée du RER E et la gare du Nord. Il serait alors nécessaire de prolonger ce tunnel : un point prévu dans la concertation.Toutefois, on en est seulement aux études techniques.

    Des concertations sont prévues avec les usagers et les habitants, ont annoncé Elise Fajgeles, chargée des déplacements et Paul Simondon, chargé de l'urbanisme. D'ici là, certains riverains aimeraient bien que, pendant les travaux de la rue d'Alsace, le stationnement ne soit plus interdit des deux côtés de la rue des Deux Gares. La situation n'est jamais simple quand des travaux de grande envergure ont lieu ; on connait le problème à Château-rouge pour la station de métro !