Web
Analytics

Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Municipales 2008 : une tentative d’analyse

db1bfc2b7e4c3f2b461e5dbcd11f801c.jpg

Les récentes péripéties intervenues dans le cadre de la campagne pour les élections municipales à Paris nous permettent d’y voir un peu plus clair et de tenter une première analyse, certes très conjoncturelle, mais pouvant aider à cerner les enjeux.

Il n’est sans doute pas inutile de rappeler que le Maire de Paris n’est pas élu au suffrage universel direct mais bien par le collège de Conseillers de Paris élus eux au suffrage universel direct arrondissement par arrondissement. Regarder Paris dans sa globalité pour une analyse politique est donc inutile et c’est bien au niveau des 20 arrondissements qu’il nous faut étudier la chose. Les difficultés des uns et des autres pour nommer des têtes de listes le prouvent amplement. Et pour s’en convaincre tout à fait, mentionnons que la gauche a recueilli 313 075 voix en 2001 contre 318 099 pour la droite à Paris dans son ensemble. L’élection du Maire de Paris se fait donc dans les arrondissements.

Quelle est la situation aujourd’hui ? Un petit tableau vaut mieux qu’un long discours.

La majorité actuelle se compose de 88 Conseillers et l’opposition de 73, en tenant compte des non inscrits - Mme Auffray bien que non inscrite étant Adjointe au Maire est considérée dans la majorité. Le Maire de Paris doit recueillir 82 suffrages pour être élu, la Loi PLM de 1982 fixant en fait le nombre de Conseillers de Paris à 163.

Il n’est pas inutile de remarquer que l’attribution des sièges de Conseillers de Paris par arrondissement via une élection au suffrage universel à deux tours dans un scrutin de listes fait jouer à plein le fait majoritaire. Par exemple, dans notre 9ème, la liste emmenée par l’ex-RPR en 2001 a perdu de 730 voix sur un total de 19 000 votants et n’a eu qu’un seul Conseiller de Paris, la majorité PS-PRG/PC/MRC/Les Verts « empochant » 3 sièges. Il ne s’agit pas ici de critiquer le mode d’élection des Conseillers de Paris mais de souligner que des transferts de voix, même minimes, peuvent avoir des conséquences sur le nombre de Conseillers et sur l’élection du Maire de Paris in fine.

Les cas de notre arrondissement et du 12ème sont significatifs à cet égard. Si l’UMP réussit à faire un bon score dans ces deux arrondissements, nous pourrions nous retrouver non pas avec un seul, comme c'est le cas aujourd'hui, mais deux Conseillers de Paris UMP pour le 9ème et 2 ou 3 en plus dans le 12ème. Ajouter a cela les luttes fratricides dans le 2ème arrondissement entre le PS et Les Verts qui pourraient leur faire perdre un siège, on voit que la courte majorité actuelle de Bertrand Delanoë (6 sièges) pourrait être menacée et ce quelque soit la personnalité de la tête de liste UMP. La Ville de Paris n’est pas encore perdue pour ce parti. Il est clair aussi que Françoise de Panafieu, probablement avec le soutien du président de la République, a tout fait pour que Jean Marie Cavada prenne la direction des opérations dans le 12ème et fera tout pour que dans les autres arrondissements, le MoDem s’associe à l’UMP.

 

A ce stade nous sommes donc devant deux inconnues :

  1. quelle sera la performance des Verts ? Avec 13% des voix en 2001 leur donnant 17 sièges, ils ont été portés par la dynamique de la gauche plurielle de l’époque mais renouvelleront-ils cette performance ? Il n’est pas contestable, quoiqu’on en dise, qu’un certain courant de sympathie existe pour ce parti à Paris. Cela se traduira t-il dans les urnes, l’inconnue est de taille et le PS sera-t-il prêt à donner un coup de mains aux Verts en 2008 comme il l’a fait en 2001 ? L’idée des Verts, Denis Baupin en tête, n’est elle pas de « capitaliser » sur ce courant de sympathie ? Le pari est très risqué pour Les Verts qui en cas d’échec pourraient être purement et simplement rayés de la carte politique parisienne, le PS ne semblant pas prêt à jouer les sauveurs ;
  2. quelle est la réalité du MoDem à Paris ? La relativement bonne performance de François Bayrou à Paris (21% des voix), celle de la candidate MoDem dans notre arrondissement (16%) aux législatives sèment le trouble. Les électeurs du MoDem sont-ils des déçus du PS qui retourneront vers ce parti au moment du choix final ou ont-ils une existence propre ? Les atermoiements des uns et des autres, à commencer par la tête de liste Marielle de Sarnez, ne facilitent pas la clarification. Si le MoDem a une existence politique réelle, alors Bertrand Delanoë peut se faire du souci car il sera contraint de faire alliance avec lui rejetant Les Verts dans son opposition. Il semble l’avoir compris et sa campagne en demi-teinte est probablement faite pour aller chasser sur les terres d’un centre qui a plus un pouvoir de nuisance qu’une réelle capacité à faire des choses.

La publication des listes, celle des programmes, enfin et surtout celle des alliances possibles vont nous aider à y voir encore plus clair en janvier. Par exemple, dans notre arrondissement, quel impact pourrait avoir le fait que la liste UMP comporte des transfuges d’anciens socialistes ralliés au Président Sarkozy ? Quel sera l’impact de l’arrivée de personnalités nouvellement engagées dans la politique comme Philippe Torreton ?  La question pourrait sembler marginale si le rapport de force n’était pas aussi serré : rappelons que N. Sarkozy a fait 50.7% des voix contre 49.3% à S. Royal et que l’UMP a fait jeu égal avec la gauche aux législatives (40% des voix environ chacun). Pour se fixer des repères, plus lointains, les résultats du 1er tour en 2001 étaient les suivants :

  • J. Bravo – PS - 35%
  • P. Lellouche – RPR - 28%
  • V. Reina – RPR dissident - 16%
  • N. Azzaro – Verts - 13%
  • Extrême droite – 4.5%
  • Extrême gauche – 2%
  • Autres – 1.5%


Si le Maire actuel bénéficie d’un réel courant de sympathie dans l’arrondissement, il reconnaît lui-même que le combat sera difficile.

Commentaires

  • Je crois que vous faites erreur
    en consultant les regles de calcul électoral sur wikipedia
    il apparait que la répartition des conseillers de Paris dans le 9e ne peut être que 3 contre 1 ou 4 contre 0 selon les scores
    Il n'est pas possible d'avoir une répartition 2 contre 2 car si je comprends bien c'est un mélange de scrutin majoritaire puis proportionnel à la meilleure moyenne....
    personne n'est parfait, même pas "les habitants du neuvième" pourtant si brillant ....

  • Rappel du mode de scrutin à Paris
    « Si une liste obtient au premier tour la majorité absolue des suffrages exprimés (et le quart au moins des électeurs inscrits), il lui est attribué " un nombre de sièges égal à la moitié du nombre des sièges à pourvoir, arrondi, le cas échéant, à l'entier supérieur lorsqu'il y a plus de quatre sièges à pourvoir et à l'entier inférieur lorsqu'il y a moins de quatre sièges à pourvoir. Cette attribution opérée, les autres sièges sont répartis entre toutes les listes à la représentation proportionnelle suivant la règle de la plus forte moyenne » art. L. 262 du code électoral
    Au second tour, la liste qui a obtenu le plus de voix obtient un nombre de sièges égal à la moitié du nombre des sièges à pourvoir. La répartition s'effectue comme au premier tour.
    Compte tenu de ce qui précède, si la liste PS obtient la majorité absolue au 1er tour, elle se verra attribuée de 2 sièges. Au second tour, il restera à attribuer 2 sièges. Donc, dans cette hypothèse, le score peut être de 3 contre 1.
    Selon un sondage (réalisé du 26 au 28 novembre dernier sur un échantillon de 808 parisiens) CSA Nouvel Observateur du 3 Décembre 07, les listes PS seraient créditées de 47% ; les listes UMP seraient créditées de 37% ; et les listes Modem de 7% ; les listes « Verts » de 5% et les listes LCR de 4%.
    A noter les fort taux d’abstention, bulletins blancs et nuls seraient au environ de 25% .
    Les listes PS confirment le score des 2 tours de la présidentielle et des 2 tours des législatives.
    Le score du « Modem », est en très net recul par rapport aux élections récentes (transfert politique d’une partie de l’UDF vers l’UMP ?). Si le score se confirmait ( présence au second tour sur liste propre), le « Modem » comme il s’évertue à le déclarer « urbi et « orbi » , aura une politique ni « contre » ni « pour »
    Le score attribué aux « Verts » ne fait que confirmer les résultats du 1er tour des législatives : N. Azzaro (4ème circonscription) (8ème & 9ème):3,74% et P. Komités (8ème circonscription)(XIIème) : 3,67%.
    Il semble donc exclu, que le score global des « Verts » ne dépasse 10%. Dans ce cas, le PS pourra toujours offrir quelques places dans une liste unifiée selon accord au niveau intra muros.
    La politique menée à Paris depuis 2001, risque au pire, de les conduire aux « oubliettes » (score inférieur à 5%).
    Quel que soit le résultat final, cet échec (quasi annoncé) risque de conduire l’ancienne majorité dans l’opposition.
    Vous notez « qu’un certain courant de sympathie existe pour ce parti (Verts ndlr) à Paris » . Les intentions de vote et à coup sûr, le résultat final ne reflètent pas ce courant de sympathie ! Pour quelles raisons ?
    Cette élection ne se gagnera pas sur un bilan, mais sur la vision du futur Paris. Le « Paris intra muros » que nous connaissons aujourd’hui, vit probablement c’est dernières années. « Paris métropole » est plus que jamais d’actualité (lire déclaration de B. Delanoë sur le sujet, mais également les intentions de Ph. Dallier (sénateur UMP) chargé d’une mission par le gouvernement, sur l’avenir institutionnel du « Grand Paris »).
    Le Paris de 105 Km² enfermé dans son périphérique n’est plus adapté pour résoudre les questions (en autres) de logements, transports, de gouvernance. L’élection se jouera aussi sur la capacité de proposer un plan de déplacement et de circulation sur la globalité de la zone dense.
    Sur tous ces sujets, les autres partis (Verts compris) semblent peu loquaces.

  • En même temps, la règle de répartition est la même au premier et au second tour. Donc la liste majo au second tour emporte bien 3 sièges (même un majorité simple: "la liste qui a obtenu le plus de voix")?

Les commentaires sont fermés.