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Rechercher : réunion sur le projet balcon vert

  • Portrait d'artiste : Jean Moderne, aka RCF1.

    Faire de l’axe Barbès Stalingrad un espace de la Culture Urbaine et du Street Art est un projet qui nous tient à cœur. Nous sommes allés à la rencontre de l’artiste Jean Moderne,  aka RCF1, dont nous vous présentons ici un portrait.

     

    paris,barbèsn street-art,rcf1,jean-moderne,graffitiL’énergie des quartiers populaires au cœur de la création

    De la fenêtre de son appartement, les voies ferrées de la gare du nord, le viaduc du métro aérien. Trains et rames défilent. Les jours de marché on aperçoit en contrebas les camions des marchands de fruits et légumes qui déballent leurs marchandises. Toutes les surfaces d’expression du graffiti brut, peint dans l’urgence et la spontanéité, se sont données rendez-vous dans son panorama. C’est ici qu’habite Jean Moderne, aka RCF1, figure pionnière du mouvement graffiti en France. 

     

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    RCF1 crée en 2004 Black Market une série de toiles, marquées par l’énergie ambiante des quartiers populaires, qui circule de Barbès à Ménilmontant. Black Market est une forme de survie en milieu urbain, une culture de la rue qui s’approprie les mots et les supports, s’expose, se donne à voir. Ce travail sur toile est en continuité des tags, des throw-up (lettrage réalisé à la bombe) et des graffs qu’il peint alors sur les camions des primeurs.


    Paris graffiti-writer RCF1 paints a truck and a canvas. 
    Director Romain Thieriot 

     

    Parcours d'un peintre rock qui fait du graffiti

    Influencé par le mouvement Mod dans son adolescence, il commence la peinture en dessinant sur les parkas de ses amis et en bombant les murs de scooters au pochoir. En 1988, il interrompt des études d’histoire de l’art lorsqu’il découvre le graffiti new-yorkais. Pour lui l’Aérosol Art réinvente la peinture à un moment où l’art conceptuel semble l’avoir emporté. Il se jette alors dans ce qui lui semble être le dernier mouvement artistique fort, et peint à la bombe comme on joue avec une guitare électrique. Son style, marqué par la culture rock, est signé d’un acronyme portant les initiales d’une chanson des Clash : Rudie Can’t Fail (Mick Jones). Pour ceux qui ne l'ont pas dans l'oreille, nous vous proposons un petit détour par la bande son : c'est ici
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    Journaliste dès les années 90 pour la revue 1TOX puis Radikal, il interviewe les pionniers de la scène graffiti Dondi, Quick, Phase II. Ces derniers exerceront une influence majeure sur lui. En 1993, RCF1 abandonne un temps les lettres pour des points d’exclamation ressemblant à des fantômes, lesquels influencent le Street-Art alors naissant. (source Biographie Galerie Celal)

     

     

     

     

    Recherche d'essentiel de la toile à la fresque monumentale

     

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    Jean Moderne/RCF1 Macaé UTE Norte Fluminense 2012

    Reconnu comme figure incontournable de la scène graffiti, il oriente sa peinture vers une recherche d’essentiel, explorant les couleurs primaires et les lignes noires, que l’on retrouve de manière récurrente dans son travail en galerie ou sur les fresques monumentales qu’il réalise à Buenos Aires, Macaé au Brésil (ci-dessus) ou encore à Niort ou La Rochelle (ci-dessous). Puissance des lignes et des couleurs, icônes de la culture rock des sixties, les murs de Jean Moderne s'emparent avec jubilation du paysage urbain. 

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    RCF1 Beatles Mural La Rochelle. Photo Marie Monteiro

    RCF1 participe actuellement à l’évènement Red Bull Curates Canvas Cooler à la Galerie CELAL au 45, rue Saint Honoré, à Paris. (voir dans 20 minutes).

    10 ans après son Black Market et les camions des primeurs peints à la bombe, "les Beaux Arts de Bèsbar", à quand une fresque monumentale de Jean Moderne célébrant haut et fort le Street Art made in Barbès ? 

    Pour voir d'autres oeuvres de Jean Moderne une visite à la Galerie Celal et à son blog. (http://romeocharliefoxtrot.blogspot.fr)

  • Retour sur le Louxor - 2e partie

     

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    A l'occasion du premier anniversaire de la réouverture du Louxor dont nous avons parlé hier et en complément de l'interview accordée au site Paris Louxor, nous avons demandé à Emmanuel Papillon de répondre à quelques questions concernant le travail fait au Louxor et les personnes qui s'en chargent. On notera la quantité impressionnante d'actions menées avec les scolaires, un peu la face cachée des choses.

    Action Barbès (AB) : Comment travaille l'équipe du Louxor et qui assure la programmation ?
    Emmanuel Papillon (EP) : Il y a un directeur, une assistante, un directeur technique,  deux caissières, trois agents d’accueil, trois projectionnistes, trois agents de bar,  le ménage et la sûreté sont assurés par une entreprise extérieure. C’est quasiment la même équipe qu’au démarrage.
    Martin Bidou qui est extérieur au Louxor assure la programmation. Il est aussi associé dans Cinélouxor.


    AB : Avez vous recours à des stagiaires ?
    EP : Oui il y a une personne en stage qui participe essentiellement à la communication et un peu à l’accueil, les stages sont en moyenne de six mois.

    AB : Concernant la fréquentation et le profil des spectateurs, Le Parisien dit que 80% d’entre eux viennent des environs et notamment du 18e. Est-ce fiable ?
    EP : C’est compliqué d’être précis , il faudrait faire un vrai sondage sur un mois pour être pas loin de la vérité. Par ailleurs, un distributeur a fait un sondage sur 150 personnes le premier jour du film HER : le chiffre était de 80% de spectateurs du 18e , 15%  9e et 10e le reste du 19e.. La très grande majorité des spectateurs sont des gens du quartier.

    AB : Quelles sont les actions lancées avec les établissements scolaires du quartier ?
    EP : En ce qui concerne le travail avec les scolaires, nous avons un programme trimestriel à destination du jeune public (« Les p’tits Loux ! »), qui comporte 12 à 15 titres, pour les enfants de 3 à 12 ans (voire plus pour certains films, notamment du répertoire). Ce programme est envoyé à l’ensemble des écoles et centres de loisirs du 9e, 10e et 18e et dans les autres arrondissements proches. Nous proposons aux enseignants d’organiser des séances scolaires des films de cette programmation, au tarif de 3€ pour une grande partie de la programmation, 4€ pour les films en exclusivité.

    Nous participons au dispositif national d’Education à l’image Ecole et Cinéma, dans lequel nous accueillons essentiellement des classes du 10e et 18e. Ces séances sont systématiquement présentées par un membre de l’équipe.

    Nous organisons, quand le temps nous le permet et qu’il y a une demande, des ateliers pour les centres de loisirs (atelier thaumatrope et découverte de jeux optiques avec Accueil Goutte d’Or, atelier découverte de Jacques Tati avec les Enfants de la Goutte d’Or…) mais il faut reconnaitre que le temps fait un peu défaut.

    Nous accueillons également les dispositifs Collège au Cinéma, Lycéens et apprentis au cinéma, Mon Premier Cinéma, qui là encore concernent le quartier.

    Nous travaillons de plus près avec certains établissements (Groupe scolaire Rocroy : organisation d’un parcours cinéma autour de la question des figures de la narration ; lycée Jacques Decour : partenariat tarifaire).

    Nous accueillerons en mai et juin des projections de courts métrages d’élèves : courts métrages d’écoles (via la circonscription de la Goutte d’Or, diverses écoles du 18e), de collèges (Collège Clemenceau - 18e), lycées (Lycée Brassens - 19e)

    Quelques écoles, collèges, lycées, qui ont leurs habitudes chez nous :
    > Ecole Richomme (18e)
    > Ecole Goutte d’Or (18e)
    > Ecole Flocon (18e)
    > Ecole St-Luc (18e)
    > Ecole Belleville (11e)
    > Ecole Fourcroy (17e)
    > Ecole Florence (8e)
    > Ecole Boursault (10e)
    > Ecole Belzunce (10e)
    > Ecole Boy Zelenski (10e)
    > Ecole Clauzel (9e)
    > Collège Bernard Palissy (10e)
    > College Clemenceau (18e)
    > Groupe Scolaire St-Vincent de Paul
    > Lycée Decour (9e)

    AB : Y a t-il des projets qui ne sont pas évoqués dans la presse et que nous pourrions avoir en scoop ?
    EP : Essayer de continuer sur notre lancée …

  • D'un square à l'autre

    Les squares sont-ils dans leur ensemble prévus pour y accompagner les enfants, pour leur faire respirer un peu de nature, leur permettre de jouer (non plus dans des bacs à sable où prospéraient nombre de microbes...) avec des équipements adaptés à chaque âge ? On peut se poser la question. 

    Une conversation avec une adhérente de notre association, qui depuis peu est en charge d'une enfant de quelques mois, nous fait nous poser ces questions. Nous avons suivi pendant des années l'évolution du projet du square Alain Bashung inauguré en juin dernier et également relaté la présence dérangeante des pigeons aux abords du square de Jessaint et l'appropriation par les rats du même square, avant sa fermeture pour de longs mois. Les squares, cela nous connaît !

    Alors que l'été n'a pas encore remballé ses rayons de soleil et des températures plus qu'agréables, nous sommes contraints de formuler quelques critiques. Quoi de plus normal que de profiter des belles journées de septembre... Pas si simple. 

    Square de Jessaint : il est en contrebas du boulevard de La Chapelle, coincé entre la rue Marx-Dormoy, la rue de Jessaint qui lui donne son nom et les voies du réseau de la gare du Nord. Il est le prolongement de la place de La Chapelle, puisque de l'autre côté de la rue Marx-Dormoy se trouve également un espace avec de très beaux arbres, jeunes encore, des bancs, des massifs. 

    Dans la partie Est qui nous intéresse et qui a du être fermée et traitée, pendant de longs mois contre la présence de rats, difficile à éradiquer, on peut lire ce texte sur un panneau informatif : C’est un espace ombragé par des platanes hybrides et des aubépines, qui fait la joie des tout-petits grâce au jeu à ressort et la structure toboggan sur le thème des monstres ludiques.

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    La réalité est tout autre. Les arbres sont bien là. Les équipements aussi, mais pas les enfants. Cet espace est utilisé comme lieu de pique-nique par des jeunes hommes qui trouvent là un terrain où se retrouver, où prendre leur repas, à défaut d'un foyer, ou d'un appartement. Nous ne leur jetons pas la pierre. Il est probable qu'ils avaient imaginé leur séjour à Paris sous de meilleurs auspices. Mais l'état dans lequel ils laissent le square n'est pas acceptable : papiers, emballages, reliefs de repas, cannettes... Est-il étonnant que ces restes alimentaires attirent la vermine ? Non. 

    Square Alain Bashung :

    Attendu, espéré, pendant de longues années... il a été inauguré peu de temps avant les vacances d'été. Dans le quartier de la Goutte d'Or, il va sans dire que tous les enfants n'ont pas la chance de partir loin et de goûter aux joies d'un air moins pollué. Restent donc les squares et pour les plus grands les centres aérés de la Ville de Paris. Certaines journées passées au square Alain Bashung ont été bien chaudes cet été. Les arbres ne proposent pas encore leur ombre bienfaisante. Laissons leur le temps de se développer.

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    On peut voir cela comme une anecdote drôle : les plantations du square étant jeunes, les Parcs et Jardins ont recours à un réseau d'arrosage automatique pour que les jeunes plantes ne soient pas grillées dès la première année. Normal. Une de nos adhérentes qui a fréquenté le square régulièrement ces jours-ci, nous a dit que les jets d'eau fonctionnaient pendant les  heures d'ouverture du square et qu'ils faisaient la joie des enfants délurés... Il est bien précisé - et certaines assistantes maternelles le rappellent aux gamins - que ces matériels ne doivent pas être entravés dans leur fonctionnement, mais c'est trop tentant. Certes, une pluie fine, dispersée avec grâce sur les mamies assises sur les bancs peut être rafraîchissante, mais ne vaudrait-il pas mieux que le système d'arrosage soit nocturne ? 

     Voici ce qu'on nous écrit :

    Le square Alain Bashung est plutôt agréable, et régulièrement fréquenté par les enfants, petits et un peu plus grands.

    Mais la critique étant toujours nécessaire, il aurait été judicieux, dans la mesure où ce square est orienté plein Sud de prévoir une protection pour les tout-petits plus fragiles.

    Par ailleurs, l'arrosage automatique se déclenche aux environs de 19 heures, à la grande joie des plus grands qui ne manquent pas de se précipiter sur les arrivées d'eau et de les orienter à leur guise.

    Conclusion : un arrosage systématique de ceux qui passent par-là, et qui se retrouvent chemise et chemisier trempés...

    C'est bien ce qu'on avait compris !

  • Voici des nouvelles de la rue Affre, Goutte d'Or

    paris,18e,goutte-d-or,voirie,aménagement,affre,saint-mathieu,saint-bernard,cavéLundi dernier, nous vous avions cordialement invités à participer aux échanges entre habitants, mairie et service de voirie à propos de cette petite voie de la Goutte d'Or, qui a besoin d'un réaménagement car elle ne répond pas aux normes pompiers (largeur, accès, passage) et n'offre pas aux piétons un cheminement très sûr. Jusque là, beaucoup de rues ont bénéficié de ces aménagements nécessaires. Une des plus récentes est la rue Laghouat. La rue Saint-Luc est elle-aussi touchée par une réfection de chaussée, pour ne citer que celles-ci à proximité. La rue Myrha, aussi, bien sûr mais là, on touche à l'urbanime et à l'habitat et ce n'est pas tout à fait terminé. 

    Souvenons-nous également que tous les abords de l'église Saint-Bernard ont été "relookés" pendant l'été 2005. Dominique Lamy, adjoint chargé des transports et des déplacements (au sens large) était déjà l'animateur des consultations avec les habitants et Action Barbès faisait déjà aussi des comptes rendus pour ses adhérents...

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    Les objectifs du projet sont simples 

    il faut rendre la rue plus confortable, aussi bien pour les habitants que pour les passants, sécuriser leur cheminement sur les trottoirs, conserver des stationnements aux véhicules automobiles d'un côté  et créer des espaces pour les deux roues de l'autre, harmoniser les perspectives, autrement dit : aligner la totalité de la chaussée entre les rues Myrha et Saint-Mathieu, et enfin, intégrer la possibilité d'un double sens pour les cyclistes dès que le quartier de la Goutte d'or pourra bénéficier d'un statut de zone 30 (30 km-heure). Et cerise sur le gâteau : on pense à planter cinq arbres sur la partie comprise entre la rue Cavé et la rue Saint-Mathieu. 

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    Les changements prévus

    Le développement de l'usage des deux-roues motorisés (2RM) conduit à créer des stationnements spécifiques en mordant sur des espaces traditionnement dédiés aux véhicules des particuliers dans les rues que la mairie aménage. Ici sur le tronçon Myrha-Cavé, on s'oriente vers la suppression de 10 places pour les voitures et la création de 15 places pour les 2RM. C'est une évolution assumée par la Ville, même si parfois elle n'est pas du goût des propriétaires de voiture. C'est le stationnement automobile côté impair qui disparaît ainsi. C'est également une obligation si l'on veut respecter les normes dites pompiers. 

    Même type de transformations sur l'autre partie de la rue, entre Cavé et Saint-Mathieu, c'est à dire suppression du stationnement côté impair avec agrandissement du trottoir et, en plus, plantation de 5 arbres côté école donc, et un  alignement avec l'autre partie de la rue. Mais ici deux options demandent à être discutées : soit on privilégie le stationnement des 2RM, soit on préserve de l'espace pour les automobiles. Entre les deux options, c'est 15 places de motos contre 10 places de voitures. Tout en sachant que les motos se serrent à l'occasion et les voitures, non ! Mais aussi que les motos encombrent les trottoirs faute de suffisamment d'aires de stationnement qui leur soient réservées...

    Quel est le calendrier ?

    Tout cela se discute, en effet. Discuter, discuter, oui, mais rapidement.... car pour bénéficier des subventions de l'Agence Nationale de Rénovation Urbaine(ANRU), le chantier du premier tronçon (Myrha-Cavé) doit être lancé avant la fin de l'année. La suite se fera en deux phases pendant l'année 2013.

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  • Paris et ses hôtels particuliers

    expo hotel particulier.JPGLe projet de réhabilitation du Louxor a permis à Action Barbès de s’intéresser de plus près aux questions liées au patrimoine. C’est dans cette optique que nous vous recommandons vivement d’aller visiter l’’exposition L’hôtel particulier, une ambition parisienne qui se tient depuis le 5 octobre et jusqu’au 19 février 2012 à la Cité de l’Architecture et du Patrimoine au Trocadéro.

    Beaucoup d’hôtels particuliers ont été détruits au cours des siècles, mais Paris en garde encore pas mal d’exemples. On peut même dire que ceux-ci ont structuré la ville. Du Marais et de la place des Vosges au quartier de la Chaussée d’Antin, à deux pas du carrefour Barbès, en passant par le faubourg Saint-Germain, la ville de Paris reste profondément marquée par ces demeures qui reflètent un art de vivre, certes réservé  à quelques très rares privilégiés, mais témoins d’une civilisation en plein épanouissement.

    Disons le tout net, l’exposition est remarquable ! Elle est en gros organisée en trois étapes qui nous font comprendre l’évolution de l’architecture des hôtels particuliers, leur place dans la ville et la floraison d’arts connexes liés à ce développement.

    La première étape est celle de l’évolution de la structure de l’hôtel particulier. De la Renaissance où l’organisation du bâtiment reste encore très simple autour de la chambre qui sert à la fois de lieu de réception, de repas et de repos jusqu’au salon du XVIIIème siècle, lieu de réception, pièce centrale de l’édifice, là où s’expriment l’art de vivre, la sociabilité, en passant par la pièce d’apparat du Grand Siècle, celui de Louis XIV, l’exposition nous explique, nous montre, cette évolution qui est assimilable à celle de la civilisation. Pour ce faire, et de manière très pédagogique, une suite typique a été reconstituée, formée d’un vestibule, d’une antichambre, d’un salon, d’un cabinet bibliothèque plus intime, puis d’une galerie, permettant de comprendre comment on passe de la cour au jardin, du vestibule pour l’accueil au salon pour la réception, dans un ordre social très structuré.

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    Hôtel de Thellusson par Jean Baptiste Lallment (1716-1803) (source WIkipédiA)

    La seconde étape nous montre quatre hôtels particuliers représentatifs de leur époque. Le plus ancien, celui de Cluny au Quartier latin, construit pour l’abbé de Cluny lors de ses séjours à Paris. Ensuite l’hôtel Lambert, joyau du XVIIème siècle à la pointe orientale de l’île Saint-Louis, œuvre de Le Vau. Puis l’hôtel de Thélluson, si typique du XVIIIème siècle et enfin  le Palais Rose construit au tout début du XXème siècle. Quatre représentants de leur époque dont, hélas, seuls l’hôtel de Cluny et l’hôtel Lambert subsistent aujourd’hui.

    Enfin, la troisième étape nous montre le développement de l’art de la décoration (peintures murales, mobilier) et des jardins.

    Autour du quartier Barbès, peu d’hôtels particuliers encore en place. Notons la maison de Thiers, place Saint-Georges, d’un intérêt en vérité limité, la mairie du 9ème, l’hôtel d’Augny, l'hôtel Wendel, mais surtout l’hôtel  Bourrienne au 58 rue d’Hauteville, véritable bijou du début du XIXème siècle avec sa décoration Directoire. Le visiter, c’est se remettre dans l’ambiance des fêtes de cette époque postrévolutionnaire, celle des Merveilleuses, de Mme Tallien, de Mme de Beauharnais, qui y vivaient des amours intenses et agitées.

    Donc en un mot comme en cent, allez visiter l’exposition L’hôtel particulier, une ambition parisienne.

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    Salon hôtel Bourrienne (source)

  • Comment mieux partager l'espace public.... entre hommes et femmes.

    Nous avons participé au printemps à un conseil de quartier Goutte d'or Château rouge (30 mars 2016) qui en fin de séance avait débattu sur la présence d'espaces qui semblaient inconfortables aux femmes du quartier. Une lauréate d'un projet retenu par la Ville, expliquait qu'un réaménagement simple et peu coûteux de la placette située au début de la rue de la Goutte d'or (voir ci-dessous le plan), avec implantation de bacs à plantes, disposées de façon intelligente, permettrait de la rendre plus accueillante aux femmes. En effet, celles-ci rechignent à la fréquenter, voire à la traverser, car ce lieu est souvent occupé exclusivement par des hommes. D'autres participants se sont alors élevés contre cette description, démontrant qu'il s'agit d'une place à palabres... Peut-être, mais la "palabre" doit-elle être l'apanage des seuls hommes?. Les femmes ayant les cuisines peut-être pour bavarder ? La salle fut un peu houleuse à ce moment-là. On comprend bien pourquoi. On touche là à des traditions, des habitudes méditerranéennes qui tiennent malgré l'éloignement. Néanmoins, il faut évoluer et donner aux femmes, d'où qu'elles viennent, leur place, toute leur place, y compris dans l'espace public. Ce n'est pas gagné... mais ne lâchons pas le morceau ! 

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    Plus récemment, nous avons été informés d'une opération de marches exploratoires organisées par la Politique de la Ville avec l'aide de l'équipe de Développement local Goutte d'Or. 

    De quoi s'agit-il ? 

    L’Équipe de Développement Local de la Goutte d’Or a mis en place des ateliers préparatoires à la participation des femmes dans l'espace public, afin de déboucher sur des marches exploratoires à destination des femmes du quartier, des habitantes, des personnes qui y travaillent, ou qui y viennent en visite. Ces marches seront des diagnostics faits par les femmes, dont l’objectif est de produire un programme d’action sur le court, moyen et long terme pour favoriser la présence des femmes dans les espaces publics du quartier. Un pas vers un meilleur partage de l'espace, vers des rencontres, vers un sentiment de légitimité sur les territoires, tous les territoires.

    Un cabinet extérieur (« A Places Égales ») accompagne l'équipe de développement local dans son travail.

    La première marche a eu lieu le 29 juin dans l'après midi. Le but était que les marcheuses se familiarisent avec les outils et les techniques qui vont permettre le diagnostic. Le rôle de chacune, l'importance de l'observation pendant la marche. Plus tard un débriefing libérera la parole et invitera les marcheuses à exprimer leurs sentiments, leurs observations, leurs analyses collectives de la situation. 

    Cette première marche avait été préparée dans des ateliers. Si l'on marche dès le plus jeune âge, on n'observe pas si aisément ... D'abord le 16 juin, une projection montrant une démarche analogue, réalisée à Rouen, avait permis aux participantes de se familiariser avec le processus. Plutôt que de longues explications, regardez vous-mêmes : 

    Où ont-elles marché ?

    Puis, dans un second atelier le 23 juin, il a fallu définir le périmètre de la marche et ne pas partir à l'aventure... Sur quels critères ? En étudiant les trajets réguliers de chacune, en repérant les dysfonctionnements et problématiques de certains espaces du quartier, mais en relevant parallèlement leurs potentiels, peut-être un peu cachés, et à mettre en valeur. En bref, il a fallu construire collectivement le tracé de la marche. 

    goutte d'or, marche-exploratoire

    Si la démarche vous intéresse, si vous voulez participer aux prochaines marches, prenez contact avec l'équipe de développement local de la Goutte d'or qui vous expliquera comment rattraper ce que vous avez peut-être raté en atelier. 3 séances ont déjà eu lieu en juin, mais 3 autres se profilent pour la rentrée. 

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  • Des changements dans le contrôle du stationnement automobile

    Dès l'été 2016, il était question de la privatisation du contrôle du stationnement dans le cadre du projet de réforme du statut de la Ville de Paris. Les pouvoirs de circulation et de police dans la capitale, exercés par la préfecture de police, étaient revendiqués par la municipalité depuis des lustres (loi de modernisation de l'action territoriale et d'affirmation des métropoles). Revenir aux statuts des autres villes de France (hors loi dite PLM), c'était aussi récupérer les quelque 1800 agents de surveillance de la ville (ASP), nos anciennes pervenches et autres diminutifs plus ou moins gentils dont on les avait affublés au cours du temps. Ces personnels étaient financés par la ville mais restaient sous l'autorité du préfet. Dans l'esprit de la maire, ce retour des effectifs de police devait se coupler avec une réorganisation de leur mission, et notamment les dégager du contrôle du stationnement.

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    En novembre 2016, au siège de la Direction de la prévention, de la sécurité et de la protection (DPSP), nous avions rencontré son directeur Matthieu Clouzeau, qui avait expliqué l'organisation des 10 nouvelles circonscriptions créées, composant chacune de 300 agents (voir notre article sur le sujet), tout cela dans le cadre de la création des brigade de lutte contre les incivilités.

    Il anticipait alors la difficulté d'un redéploiement des agents, tous n'étant pas également motivés pour des tâches de terrain plus répressives ou plus exposées, comme le sont les actions de lutte contre les incivilités (jets de mégots, dépôts sauvages de déchets sur la voie publique, occupation illicite de celle-ci, épanchements d’urine, ventes à la sauvette,…) de jour et même en début de nuit, puisque les plages horaires ont été élargies.

    La privatisation ou l'externalisation du contrôle, selon qu'on se place dans le langage secteur public ou privé, est donc opérationnel depuis le 1er janvier 2018. Deux sociétés (Stretteo, filiale d'Indigo, pour les 1er à 7e, 11e à 16e et 20e et Moovia, filiale d'Urbis Park et Egis, dans les 8e, 9e, 18 et 19e arrondissements) sont chargées de ces missions. Le passage de l'un à l'autre a été plutôt réussi et sans délai, contrairement au changement de prestataire pour les Vélib'. Hum, soyons patients de ce côté-ci.

    Ainsi la maire de Paris a libéré les agents de surveillance de Paris (ASP) du contrôle du stationnement payant, pour les affecter aux missions prioritaires de lutte contre les incivilités, lutte contre la pollution, surveillance de bâtiments municipaux et contrôle de nos politiques de déplacements (couloirs bus, opérations Paris Respire, etc.) et élargir ainsi le périmètre du service public parisien. Ce sont près de 1.600 agents qui voient leur emploi public pérennisé en rejoignant à leur tour la DPSP, pour porter l’effectif total de cette direction à près de 3.500 agents.

    Pour terminer, vous avez certainement entendu dans tous les médias depuis le début de l'année que les tarifs des amendes pour non paiement de la taxe d'occupation de l'espace public (et oui ce n'est plus le prix du stationnement!) allaient changer. C'est fait. Nous vous offrons une petite illustration tout droit sortie du site de la ville paris.fr. On ne parle plus d'amende au demeurant mais de forfait pour post stationnement (FPS) !

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    Un conseil aux automobilistes peu vigilants sur le paiement de la nouvelle "redevance d'occupation du domaine public" : ne regardez pas au loin s'il y a présence ou non d'uniformes verbalisateurs. On les remarque très peu... 

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  • ”Corps et âmes”, Dorignac au musée de Montmartre

    Le musée de Montmartre sait faire une place à des peintres moins connus, ou un peu oubliés, dont les réalisations sont trop rarement exposées aux yeux d'un public curieux. Cette fois, c'est Georges Dorignac, avec une exposition intitulée "Corps et âmes". L'œuvre est pourtant singulière, originale, belle, racée. Saluons la Piscine de Roubaix et le musée des Beaux-Arts de Bordeaux qui ont initié l'hommage à Georges Dorignac en 2017.

    Les œuvres exposées peuvent surprendre par leur diversité. Il faut dire que le cheminement du peintre est complexe. On peine à trouver une ligne commune à travers les portraits de femme dans sa période des Noirs, qui firent sa renommée, ses représentations de la maternité, ses paysages proches des pointillistes, ses portraits de paysannes ou d'ouvriers saisis dans l'effort ou ses projets décoratifs, empreints d'orientalisme. Pourtant son œuvre est puissante, sincère, touchante.

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    Il faut se souvenir que c'est un jeune homme qui en 1898 arrive à Paris et intègre l'école des Beaux Arts. Il a alors 19 ans. Au bout de six mois il préfère néanmoins prendre sa liberté et se consacrer à une carrière de peintre indépendant. La jeunesse, la fougue, la technique maitrisée, une vie de famille bien remplie peuvent expliquer quelques tâtonnements. De 13 ans à 18 ans, il fréquentait l'école des Beaux-Arts de Bordeaux où il avait obtenu des prix qui le confirmèrent dans sa vocation et le conduisirent à Paris. Il a déjà acquis là la maitrise de son art qu'il n'aura de cesse d'améliorer avec rigueur et passion, sans compromis. Toutefois il veut lui donner un surplus d'âme, et il y réussira pleinement, comme on peut le constater en parcourant les salles du musée.

    C'est pas moins de 85 œuvres, peintures, aquarelles, sanguines et fusains, réalisées entre 1901 et 1924 qui sont présentées dans cette exposition. Le musée de Montmartre est ouvert tous les jours de 10h à 19h d'avril à septembre et de 10h à 18h d'octobre à mars

    Quelques dates dans le parcours du peintre :

    1879 naissance de Georges Dorignac à Bordeaux

    1998 arrivée à Paris.

    1900 il s'installe au 22 rue du Chevallier de La Barre, naissance de ses filles.

    1900 à 1904 il s'associe à l'École de Bilbao.

    1906 il représente la maternité, sa femme, ses filles ; peintures douces et tendres. Il rencontre Signac et Derain

    1908 il s'installe à Verneuil-sur-Seine

    1910 vol de ses œuvres, ruine, il trouve refuge à La Ruche, École de Paris. Il rencontre Modigliani, Soutine. Questionnement intense ; il peint des paysages pointillistes. Puis abandonne la couleur.

    1912 début de la période noire ; plusieurs expositions et acquisitions de l'État.

    1914 séjour d'un an à Bordeaux puis retour à Paris à l'été 2015.

    À partir de 1915 plusieurs acquisitions de l'État et l'intérêt des amateurs le soulagent des préoccupations matérielles.

    1918 il se consacre à des sujets de décoration, dessins, cartons pour la tapisserie, la céramique, la mosaïque, commande pour un plafond de théâtre, paravent, affiche... notamment celle du Salon d'Automne de 1922.

    21 décembre 1925 il meurt des suites d'une opération de l'estomac à Paris.

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    C'est où ?

    Musée de Montmartre 12 rue Cortot, Paris 18e

    C'est quand ?

    Jusqu'au 8 septembre 2019 

  • Abords de la Gare de l'Est : nouveau champ de bataille des chaînes de burgers ? Une possible arrivée de ”FIVE GUYS”...?

    Nous avons déjà évoqué l'impact des commerces et des lieux de restauration sur l'évolution d'un quartier : depuis quelques années notamment avec la Brasserie Barbès dont la prochaine ouverture devrait contribuer à l'amélioration des abords du carrefour Barbès : voir notre série d'articles au fil des mois sur la construction de la Brasserie. 

    Cette fois-ci, nous portons notre attention sur un autre front : le quartier des gares du 10e, que nous relatons régulièrement sur ce Blog.

    Les abords de la Gare de l'Est : le contexte

    A ce titre, nous avons maintes fois exprimé notre souhait de voir une requalification des abords de la Gare de l'Est, situés aux confins de 5 des 6 quartiers du 10e : Lariboisière / Saint-Vincent-de-Paul, Louis Blanc / Aqueduc, Porte Saint-Denis / Paradis, Château d'Eau / Lancry et Grange-aux-Belles / Terrage. Notamment, notre nouvelle proposition dans le cadre du dispositif de Budget Participatif de la Ville de Paris résume les problématiques et les enjeux de ce secteur :

    "Repenser et aménager les abords inter-quartiers de la Gare de l'Est"

    (Notre proposition est un condensé des remarques que nous avons faites dans nos différents articles sur la situation des alentours de la Gare de l'Est et du quartier des 2 gares du 10e).

    Malheureusement, sur ce secteur des abords de la Gare de l'Est, nos élus semblent avoir un peu de mal à prendre le pouls de la situation et tardent ainsi à s'emparer de ce sujet, invoquant la nécessité de prendre son mal en patience en raison de projets qui feraient évoluer ces abords sur le long terme :

    . Une possible nouvelle liaison inter-gares (projet développé dans le cadre de la dernière campagne pour les élections municipales de mars 2014),

    . La liaison ferroviaire "CDG Express" qui relierait la Gare de l'Est à l'aéroport Charles-de-Gaulle à l'horizon 2023,

    . L'intégration de ce quartier dans le périmètre "Paris Nord Est Elargi" dont la transformation serait sur 30 ans !

     

    A défaut d'y voir les politiques, nous constatons que les chaines de burgers se montrent plus rapides à investir ce terrain des gares du 10e, et notamment celui de la Gare de l'Est... Ces grandes enseignes de restauration rapide ont bien compris leurs intérêts dans l'évolution de ce secteur dit du "bi pôle des 2 gares", avec son statut international de porte de l'Europe, qui accueille 613 000 voyageurs / jour. 

    ... A l'instar de ce grand nom américain, et nouvel acteur dans le paysage français du burger :

    gare-de-l-est,five-guys,burger-king,restauration-rapide,fast-food,Cliquez sur l'image pour l'agrandir

    Une possible arrivée d'un nouveau géant américain des burgers : Five Guys ?

    Aux abords de la Gare de l'Est, après la présence, de longue date, de Quick, McDonald's et de nombreux kebabs et autres indépendants de la restauration rapide, une nouvelle arrivée pourrait bien donner un sacré coup de pied dans la fourmilière !

    La brasserie "L'Ecu de France" dont la fermeture est annoncée depuis novembre dernier a donc baissé définitivement le rideau vendredi 13 février dernier. Des travaux de restructuration du lieu semblent avoir déjà commencé.

    Le nouvel arrivant pourrait être la chaîne américaine Five Guys qui ferait ainsi son entrée sur le marché français, et dont l'arrivée a été récemment annoncée par le site spécialisé FastAndFood. L'arrivée de ce géant américain du burger, attendu comme le messie par les amateurs de burgers, a été reprise en cœur par plusieurs médias (e.g. Le Figaro Economie, L'Express, HuffingtonPost, Metronews, GQ etc.), notamment en raison de sa notoriété outre-atlantique à laquelle le président américain Barack Obama a contribué en 2009 en se rendant dans l'un de ses restaurants (voir la vidéo). 

    Pour ce premier restaurant "porte-drapeau" de la chaîne ("Flagship-store" ou vaisseau amiral), c'est donc un emplacement de choix, comme en témoigne cette photo de la façade principale de la grande brasserie "L'Ecu de France" (après sa fermeture définitive mi février) à proximité immédiate de la Gare de l'Est :

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    Nous nous sommes donc plu à imaginer à quoi pourrait ressembler cette première implantation de la chaîne "Five Guys" en France, en lieu et place de "L'Ecu de France" :

    paris,10e,gare-de-l-est,five-guys,burger-king,restauration-rapide,fast-foodCliquez sur l'image pour l'agrandir 

    Pourquoi une telle appropriation des espaces de restauration par les chaînes de burgers ? La raison est simple : en France, désormais, 1 sandwich sur 2 est un burger, contre 1 sur 9 il y a 15 ans (source : Capital).

    Voici une illustration de cette Burger-Mania avec notre sélection de portraits de clients "Five Guys" : quelques photos glanées sur le compte Twitter de @Five_Guys : nous vous laissons le soin d'apprécier (ou non) !   

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    Le "mercato" des chaines de restauration rapide

    En novembre dernier, suite à l'annonce de la fermeture programmée de la brasserie de "L'Ecu de France", nous avions interrogé les élus du 10e sur le devenir de ce lieu, mais ceux-ci n'étaient pas renseignés et étaient donc dans l'impossibilité de nous apporter la moindre information...

    Pour la reprise de cet emplacement commercial, on a assisté à un véritable mercato (au sens footballistique), rythmé par diverses rumeurs. Pendant plusieurs mois, et même encore maintenant, plusieurs noms de chaînes de burgers ont ainsi circulé comme possibles repreneurs du lieu. Parmi eux, un autre acteur américain du burger, Blu Burger Grille, qui aurait été ainsi candidat pour faire son entrée sur le marché français. Naturellement, les rumeurs ont évoqué Burger King : le géant américain, après avoir quitté le marché français en 1997, y est revenu en décembre 2013 avec l'ouverture de son restaurant au coeur de la Gare Saint-Lazare (suivi, en 2014, par de nouveaux restaurants dans les quartiers d'Alésia et des Champs-Elysées, et à la Cité des Sciences). KFC a également figuré parmi les possibles prétendants...

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    Au regard de la guerre sans merci à laquelle se livrent les grandes enseignes de restauration rapide, notamment pour les emplacements stratégiques, nul doute qu'il soit si dur de percer le secret relatif au nom de la nouvelle enseigne. Et il ne serait pas invraisemblable qu'un nouveau nom surgisse pour cet emplacement commercial privilégié. L'hypothèse "Five Guys" n'est donc peut-être pas définitive... Dossier à suivre donc.  

    *     *

    Quel qu'il soit, la prochaine ouverture d'un nouveau fast-food tirera-t-elle vers le haut ce quartier des abords de la Gare de l'Est ? Pas certain... au regard du développement de ce qui peut sembler un nouveau type de mono-activité : celle des chaînes de restauration rapide, sur ce secteur !

    Nous pourrions donc ne pas être tout à fait dans la même situation que celle de l'ouverture de la Brasserie Barbès à laquelle nous faisions allusion en préambule, à savoir un nouveau restaurant, un nouveau lieu accompagnant favorablement l'évolution du quartier Barbès, après l'ouverture du Louxor en avril 2013 !   

    Mais aux abords de la Gare de l'Est, vous pouvez encore profiter de quelques restaurants et cafés plus traditionnels, de proximité et de qualité où il fait bon se retrouver et manger : comme "A la Ville de Provins" (dont les citations de Courteline ou Groucho Marx sur les murs servent de point de rendez-vous aux membres des cafés-philo qui s'y réunissent) de Pascal Vincenzi au 74 boulevard de Strasbourg, "Le buffet de la gare" au 70 boulevard de Strasbourg, "Extérieur Quai" dans la partie basse de la rue d'Alsace au n°5"Une Cigogne à Paris" (photo infra) du jeune chef Damien Offerlé au 27 rue d'Alsace en haut de l'escalier monumental (sa page Facebook), le café et restaurant voisin "Au Train de Vie" à l'angle des rues d'Alsace et des Deux Gares, la brasserie "La Strasbourgeoise" au 5 rue du 8 mai 1945 et sur le boulevard Magenta : les traiteurs-restaurateurs du Marché couvert Saint-Quentin et la "P'tite Bougnate" lui faisant face à l'angle de la rue de Chabrol... Peut-être connaissez-vous d'autres adresses sympathiques, auquel cas n'hésitez pas à les partager avec nous via les commentaires au bas de cet article !

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    "Une Cigogne à Paris" au n°27 rue d'Alsace, surplombant les quais de la Gare de l'Est

     

  • Le tour de Lariboisière

    Comme souvent nous avons été contactés ces jours-ci par un journaliste désireux de collecter des avis d'habitants du quartier face à l'implantation d'une salle de consommation à moindre risque. Le projet est toujours d'actualité même si sa concrétisation tarde. Vous trouverez toutes les informations souhaitées dans notre blog sur plus de deux ans (cliquer ici) et notamment les causes du délai de la mise en place de ce dispositif que nous réclamons. Après notre association, il a l'intention de rencontrer les opposants au projet.

    Au terme d'une bonne demi-heure d'échanges avec ce jeune journaliste indépendant qui prépare un reportage de 10 minutes qu'il espère « placer » auprès de la rédaction de France Culture ou France Bleue, après une présentation succincte de la position de l'association, après l'affirmation que la salle peut améliorer les conditions de vie dans le quartier, tant des usagers de drogues eux-mêmes que des habitants, nous proposons un tour de l'hôpital.

     

    Rue Ambroise Paré : il est 17h30. La nuit est tombée mais le ciel est encore clair, les nuages sont éclairés par les rayons de soleil en altitude. Il n'y a pas foule dans la rue. Des employés de l'hôpital se hâtent vers l'entrée arrière de la gare du nord. Pas de file de taxis débordant sur la rue de Maubeuge. Aucune présence de toxicomanes autour de la sanisette. Quelques mots pour expliquer l'utilisation qui en est faite et le mécontentement des plus proches riverains (ceux de la résidence La Sablière); pour évoquer l'expérience de sa fermeture pendant une période, comme s'y était engagé le maire du 10e. Situation pire, des intrusions dans les halls d'immeubles, une augmentation des consommations de drogue en scènes ouvertes. Résultat : la sanisette fut ré-ouverte.

     

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    Rue de Maubeuge : nous montrons la fresque qui décore la sortie du parking Vinci Gare du Nord. Jolie. Cette déco a caché un temps la misère des toxicomanes qui procédaient à leur injection le plus vite possible, entre deux passages d'utilisateurs du parking. Puis, sans doute, les protestations trop nombreuses ont poussé la SNCF à faire poser de hautes grilles (voir photo ci-dessus). Nous les avons découvertes vendredi. De même nous avons découvert la dépose de la boite à seringues usagées fixée initialement au muret peint. (voir photo). Le recoin qui servait de parking privé et que les électriciens de la gare fréquentaient régulièrement — avec moult plaintes vis-à-vis des toxicomanes et des précaires regroupés là — a changé d'allure. La place est nette, limitée par de hautes grilles, elle aussi. (voir photo).

    Image 1.jpgP1080103.jpg

    Nous quittons le côté gare pour le côté hôpital. La rue est encore en sens unique. Certaines sources nous disent qu'elle repasserait en double sens. Une fois de plus. Dans quel but ? Nous y reviendrons.

    Le jeune journaliste connaît l'association SAFE, qui gère les distributeurs de seringues, les entretient, les réapprovisionne. Chaque jour. Nous découvrons qu'un nouvel appareil a été récemment implanté un peu plus loin en remontant la rue (voir photo). L'emprise sur le trottoir n'a pas encore reçu sa couche de bitume. Il est rutilant, pas de graffiti, pas de marques. Nous insistons sur la nécessaire présence de ces automates qui délivrent gratuitement quelque 250 kits de deux seringues stériles chacun, chaque jour. Ils sont désormais trois dans le quartier, ces deux-ci et un troisième accoté au mur de l'hôpital qui donne sur le boulevard de La Chapelle.

     

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    Nous expliquons la demande de l'association pour que des récupérateurs de seringues côtoient les distributeurs. Demande jamais exhaussée parce que les agents de la Direction de la propreté et de l'eau (DPE- Propreté de Paris) ne doivent pas être soumis aux risques de contamination des virus HIV et hépatites. Seul le Smash ramasse les seringues souillées parce que son personnel est équipé de façon adéquate. Malgré cela, nous soulignons que les seringues ne sont pas si nombreuses à joncher le sol, soit les usagers ne les laissent pas toujours sur place, soit le ramassage est efficace. Nous en croiserons une plus loin au cours de notre promenade.

     

    Boulevard de La Chapelle : Sur le terre-plein central se trouve une sanisette, que nous « visitons » aussi ! Difficile d'ouvrir la porte. Le nettoyage est en cours.... C'est propre, en effet, mais des emballages de médicaments, des produits de substitution à l'héroïne, sont tassés au pied des parois. Ils ne passent pas les filtres dont est équipée la sanisette. Nous expliquons que les agents de JCDecaux vident quotidiennement le récupérateur d'eau usée qui se trouve dans la partie arrière de la sanisette et que celui-ci recueille des dizaines de seringues.

    Le troisième distributeur, celui du boulevard, est dans un triste état mais remplit correctement sa fonction (voir photo ci-dessous). Ce soir-là, les trottoirs sont plutôt propres, même les pieds d'arbres ne concentrent que quelques papiers mouillés. Il est encore tôt (17h50), la placette Caplat-Charbonnière ne fait pas le plein. Les événements violents qui ont occupé les esprits toute la journée ont un peu vidé les rues, peut-être. Difficile d'émettre un avis rationnel sur la question.

     

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    Quoi qu'il en soit, les vendeurs à la sauvette regroupés là, laisseront une quantité de mégots, de papiers et de cartons, ou encore de cellophanes et de blisters, emballages divers des « objets tombés du camion » qu'ils revendent. C'est le lieu de tous les deals, le bien nommé « marché aux voleurs », entre troc et convivialité...

     

    Enfin la rue Guy Patin : nous revenons à notre point de départ, en arpentant le dernier côté de notre quadrilatère. Au nord de la rue, une station Autolib'. Les voitures sont en charge. Pas trace d'une seringue égarée. Pas de présence non plus de toxicomanes. C'est pourtant dans les halls de ces immeubles, notamment, que parfois des intrusions ont été dénoncées. Pas ce soir. Tout un côté de la rue est bordé d'immeubles typiquement haussmanniens, cinq étages et des chambres de bonne tout en haut. Sur le modèle de ceux du boulevard de Magenta. Dans l'un deux, l'association Coordination toxicomanies est venue à l'automne faire une séance d'information à destination des habitants. Une façon de leur donner les bons réflexes s'ils croisent un usager de drogue, entre le portail et l'escalier, en train de s'injecter. Le moment de l'injection est très stressant pour l'homme qui a passé une partie de sa journée à collecter la somme qui va lui permettre d'acheter sa dose. Il faut rappeler ici que les usagers de drogue du quartier ne sont pas des consommateurs de coke qui en général se font livrer à domicile... Non, ici, on est chez les précaires, les très précaires, parfois sans domicile, et souvent étrangers. Il faut faire vite, ne pas être interrompu de préférence, ne pas rater la veine, ne pas l'endommager, ne pas perdre le produit... le stress total. Si quelqu'un entre et vient casser ce rite délicat, il dérange, il risque au mieux la mauvaise humeur du toxicomane, au pire une certaine violence. Il faut le savoir et agir en conséquence.

    L'hôpital occupe l'autre côté de la rue, et au 2 il héberge le centre du don du sang.

    Capture d’écran 2015-01-10 à 18.29.27.jpg

    Derrière les grilles, tout est propre ou presque, juste quelques canettes font des tâches de couleur. Ce n'est pas toujours le cas. Au bout de la rue, arrivés près de la placette, nous découvrons une seringue usagée, ce sera la seule rencontrée malgré notre attention et nos regards scrutant les caniveaux. Le micro du journaliste pique la curiosité d'un homme sans âge qui nous adresse la parole : « Vous faites quoi ? » « — On parle dans le micro... Un reportage sur l'évolution du quartier », répondons-nous évasivement. L'homme est un usager de drogue, cela ne fait aucun doute. Il l'a d'ailleurs annoncé lui même à regret. Nous l'interrogeons sur la salle de conso. Ira-t-il quand elle sera en service ? Certainement pas. Il aime sa tranquillité. Il craint la promiscuité de ces endroits, l'agressivité des autres usagers à l'occasion. Pourtant il est familier des médiateurs de Gaïa qu'il connait, qu'il rencontre au camion, ou qu'il croise dans la rue. Il leur fait confiance. Nous lui expliquons qu'ils seront à la salle, qu'il pourra leur parler et que les conditions d'injection seront plus sereines. Rien n'y fait. Souhaitons qu'après l'ouverture, la salle fasse ses preuves, et que les avis changent.

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    Rien à voir avec notre marche exploratoire, mais nous constatons que le carrefour Chapelle-Tombouctou-Maubeuge n'a pas bénéficié de l'aménagement de voirie promis, qui aurait dû permettre aux automobilistes de revenir vers Barbès et son parking en sous-sol. Des adhérents nous demandent régulièrement pourquoi rien en bouge de ce point de vue et se lassent de devoir tourner à la place de La Chapelle... 

  • Conseil de la Nuit: les dernières informations

    La mairie de Paris a organisé, le mercredi 29 juin 2016, la 3e assemblée plénière du Conseil de la Nuit à l'Hôtel de Ville, en présence des nombreux acteurs participant aux ateliers organisés dans ce cadre. Pour en savoir davantage voir nos articles du 21 janvier 2015 et du 28 octobre 2015.

    Cette assemblée, présidée par Frédéric Hocquard, conseiller de paris délégué de la Nuit, a tout d'abord été l'objet d'une table ronde réunissant des représentants de la Préfecture de Police, de la Préfecture de la Région Ile-de-France et de la Direction de la Prévention et de la Protection (DPP) de la Ville de Paris afin d'échanger plus particulièrement sur l'axe PRÉVENTION, MÉDIATION, RÉGULATION. En introduction de cet échange, Matthieu Clouzeau, directeur de la DPP, a présenté  la brigade de lutte contre les incivilités qui sera mise en place progressivement de septembre à décembre 2016. Brigade qui aura vocation à mieux assurer la tranquillité dans l'espace public et à lutter contre les incivilités, et qui regroupera au sein de la DPP — qui, à cette occasion, sera renommée Direction de la Prévention, de la Sécurité et de la Protection (DPSP) — l'ensemble des agents agissant dans la lutte contre les incivilités (aujourd’hui répartis dans plusieurs services de la Ville : DPP, DEVE, DPE, etc..) ainsi que des effectifs complémentaires. Le service dédié de la DPP disposera ainsi de 1900 agents, contre 1000 aujourd’hui. Ce regroupement s'accompagne d'un maillage territorial plus fin (10 "entités territoriales" contre 6 actuellement) et d'un renforcement des moyens aux jours et horaires où la DPP n'est actuellement pas assez présente (nuit, soir, week-end). Les effectifs seront notamment doublés pour la brigade d'intervention de Paris (BIP) qui a vocation à intervenir la nuit, en particulier pour les éventuelles nuisances liées à des activités nocturnes. Le sujet étant sensible, F. Hocquard a rappelé que cette brigade est distincte d'une police municipale. Pour plus d'informations, voir sur le site de la ville ici.

    Le représentant de la Préfecture de Police a ensuite pris la parole pour souligner le partenariat satisfaisant mis en place avec la ville en rappelant la nécessité de concilier la tranquillité publique et celle des riverains et l'activité nocturne. Selon la Préfecture, le travail mené depuis l'année dernière dans le cadre du Conseil de la Nuit semble commencer à porter ses fruits, car le nombre de fermetures administratives décidées par le Préfet de Police a diminué de près de 20% (182 fermetures en 2015 contre 230 en 2014). Toutefois, ce constat n'est pas partagé par le réseau d'associations de riverains  VIVRE PARIS qui considère au contraire que la situation continue à se dégrader. De fait, les chiffres indiqués par la Préfecture de police méritent d'être affinés (nombre de contrôles équivalent? priorités des actions des commissariats?) pour savoir s'ils sont représentatifs et permettent une réelle comparaison.

    Ce travail partenarial a agréablement permis de mettre en place à titre expérimental deux commissions consultatives de régulation des débits de boissons dans les 10e et 11e arrondissements. Ces commissions, où se retrouvent la mairie, la préfecture et des organismes professionnels, ont pour objet d'intervenir "en amont" lors de signalements de difficultés avec des établissements, avant d'envisager des sanctions plus fortes (principe d'une réponse graduée).

    Lors de l'échange qui a suivi, nous avons relevé le commentaire d'un participant qui considère qu'il revient aux riverains de faire les travaux nécessaires si ceux-ci souffrent de nuisances liées à des bars ! Bien heureusement, ce type de commentaire est assez loin du travail réalisé par l'ensemble des participants pour essayer d'aboutir à une nuit partagée, respectueuse de tous les usagers !

    A l'issue de cette table ronde, Thierry Charlois, Chef de projet sur la Politique de la Nuit, a fait un point sur l'avancement des actions présentées lors du conseil de la nuit du 21 octobre 2015, selon 4 thèmes principaux :
     
    Participation
     
    - Rappel sur la méthodologie retenue pour le Conseil de la Nuit, avec un remerciement auprès de 120 personnes impliquées;

    - Mise en place fin octobre 2016, d'un COMITE DES NOCTAMBULES (sur le même principe que le Conseil parisien de la Jeunesse). 15 personnes seront ainsi tirées au sort lors d'une soirée spéciale au REX;

    - Élaboration d'un "Manifeste parisien de la Vie nocturne", qui reste à finaliser .
     
    Développement
     
    - Réalisation par l'Atelier Parisien d'Urbanisme (APUR) de cartes permettant d'avoir un état des lieux de la vie nocturne selon différentes thématiques (la ville festive, avec identification des établissements ouverts aux différents moments de la nuit — entre 22h et 0h30, entre 0h30 et 2h et entre 2h et 6h — les équipements ouverts la nuit, etc...). Ce travail, non finalisé à ce jour, permettra d'avoir une cartographie relativement exhaustive des différents aspects de la vie nocturne à Paris;

    - Actions auprès de tous les acteurs concernés (Préfecture de la région Ile de France, Région Ile de France, Direction de l'emploi et de la formation professionnelle, etc..) pour mettre en place un dispositif inter-secteur de  formation dédiée à la nuit. Sur ce sujet, tous les acteurs ont souligné que ce travail, très utile, aura une durée relativement longue avant d'aboutir;

    - Orientation des acteurs via une partie dédiée du site paris.fr  donnant toutes les informations utiles pour les professionnels;

    - Souhait de développement de la vie nocturne dans de nouveaux sites via les appels à projet Réinventer la Seine et Inventons la Métropole ;
     
    Régulation
     
    - Dans le cadre du travail cartographique réalisé par l'APUR, identification précise des zones de nuisances sonores et d'incivilités avec les réponses locales apportées (chartes, dispositif Pierrots de la nuit, campagnes de sensibilisation, etc..)
     

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    Document de travail non finalisé

    - BruitParif va mettre en place un dispositif de mesures des nuisances sonores (les "méduses" installées au niveau des façades) envisagé sur 5 sites pendant l'été 2016 dont Oberkampf, Canal Saint-Martin, Le Port de la Gare, la place Sainte-Catherine et le quartier du Carreau du Temple. En fonction des résultats de cette expérimentation, une mise en œuvre plus globale pourra être poursuivie.

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    Une méduse...

     
    - Réalisation d'une campagne de sensibilisation contre l'hyper-alcoolisation, contre les nuisances sonores et pour la propreté sur plusieurs lieux emblématiques : Canal Saint-Martin, Bassin de la Villette, Quartier Oberkampf et Port de la Gare. Cette campagne comprend en particulier la mise en place de panneaux de signalisation avec des pictogrammes créés spécialement. Plus d'informations ici.
     
    - Mise en place de 2 commissions consultatives de régulation des débits de boisson dans le 10e et 11e arrondissements, comme indiqué précédemment (arrondissements retenus en raison de demandes fortes des maires).
     
    - Création d'une page dédiée "Bruit et nuisances sonores" sur le site de la ville (voir ici)

    En complément de ces actions, notre association a souligné l’intérêt de prévoir une évaluation des chartes de la vie nocturne existantes dans certains quartiers avec l'objectif d'identifier les pistes d'amélioration, notamment le suivi des engagements par les mairies d’arrondissement. En effet, un peu plus d'un an après la mise en place de la charte de la vie nocturne dans le quartier Ramey-Clignancourt, chacun pourra  constater que la plupart des engagements ne sont plus respectés, en partie en raison d'un manque de suivi de la part de la mairie du 18e. Des actions adaptées sont ainsi probablement à prévoir pour lui donner un second souffle.
     
     Promotion
     
    - Création d'une page dédiée au conseil de la nuit

    - Vidéos promotionnelles sur les nuits parisiennes projetées sur les vols AIR FRANCE
     
    - Actions particulières menées sur le tourisme avec un travail de rapprochement de tous les acteurs concernés (office de tourisme de Paris, comité régional du tourisme, etc..) avec les organisations professionnelles;

    - Coordination des différentes instances parisiennes intervenant pour la promotion de la Ville de Paris.


    La présentation complète à télécharger ici .
     
    Pour conclure, M. Hocquard a précisé que, pour la 1ère fois, la politique parisienne de la vie nocturne ferait l'objet d'une communication par la maire de Paris lors du Conseil de Paris du 5 juillet 2016. C'est désormais chose faite. Vous pouvez retrouver cette communication ici. La Ville a également émis le vœu de  renforcer les transports la nuit, vœu adressé au STIF  (renforcement du réseau Noctilien, extension des horaires du métro d'une heure le week-end). Voir aussi l'article  publié sur le site de la ville.
     
  • Histoire de Lariboisière : 4. Une comtesse remplace la République

    L'hôpital Lariboisière est actuellement en train de connaître de grands changements avec le lancement du "Nouveau Lariboisière" qui bouleversera à terme la physionomie de cet établissement hospitalier parisien situé au Nord du dixième arrondissement à quelques mètres du carrefour Barbès ainsi que du quartier qui l'entoure. À cette occasion, nous consacrons une série estivale d'articles consacrés à l'histoire de l'hôpital Lariboisière en s'intéressant particulièrement aux bâtiments et à leur environnement urbain.

    1. Le Clos Saint-Lazare
    2. Le Versailles de la misère
    3. 1848 : La République chasse Louis-Philippe
    4. Une comtesse remplace la République
    5. Évolutions, extensions, rénovations...

     

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    Décidée en 1839 et commencée en 1846, la construction du nouvel hôpital du Nord parisien a été un peu retardée par les sanglantes Journées de juin 1848, mais elle s'achève tout de même en 1854. Et, enfin, l'hôpital va connaitre son nom définitif : hôpital Lariboisière.

     

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    Embarrassante république

    En 1839, sous la Monarchie de Juillet, alors qu'il n'est encore qu'un projet, on lui donne comme nom hôpital du Nord en référence à sa position géographique dans la capitale. En 1841, on nomme l'établissement en construction du nom du souverain d'alors : hôpital Louis-Philippe. Nous avons vu qu'immédiatement après la révolution de 1848, la nouvelle République s'empressa de rebaptiser l'hôpital en celui de la République.

     

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    "Hôpital de la République" (sic), 1853. Une des rares représentations du bâtiment tel qu'il était lors de son inauguration, extraite du livre du docteur Henri Meding "Paris Médical".

     

    Mais le coup d'État de Louis-Napoléon Bonaparte du 2 décembre 1851 va mettre fin à la Seconde République. Le nom de l'hôpital devient alors très gênant pour le pouvoir impérial en place. L'hôpital de la République reprend provisoirement son nom plus neutre d'hôpital du Nord en 1852. Mais cette valse des noms n'est pas finie, car bientôt l'établissement va encore changer pour une dernière fois de nom pour devenir l'hôpital Lariboisière en 1854. 

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    Ces changements de noms successifs ne sont pas sans causer quelques problèmes aux cartographes d'alors, entre l'impression et la diffusion des plans de Paris, l'hôpital avait souvent changé de nom. Mais le testament d'une comtesse va venir mettre fin à cette valse des noms.

     

    La comtesse testamente

    La comtesse de Lariboisière, née Élisa Roy en 1794, est une femme fortunée par l'héritage de son père, qui tient salon et s'occupe de bonne œuvres. Touchée par la maladie à la fin de sa vie, elle va consacrer sa fortune aux indigents et aux malades en particulier. Ainsi, elle déclara : "Je veux qu’après nous, notre fortune ouvre un nouvel asile aux malades. Je veux qu’un hôpital conserve le souvenir de notre famille."

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    Portrait d'Élisa Roy, la comtesse de Lariboisière. Par François-Joseph Kinson

     

    Dans son testament olographe daté du 15 mai 1849, la comtesse écrit : "Je lègue la nue-propriété de tous mes biens à la ville de Paris pour créer un hospice pour les malades qui portera mon nom : hospice Lariboisière." Elle lègue donc à la ville de Paris tous ses biens en nue propriété, son mari bénéficiant de l'usufruit. 

     

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    Entrée de l'hôpital

     

    Suite à son décès le 27 décembre 1851, le Conseil municipal de Paris accepte le legs de la comtesse. Mais la ville ne peut se résoudre à lancer la construction d'un nouvel hôpital comme le stipule le testament Lariboisière, l'offre hospitalière s'avérant suffisante, surtout avec l'ouverture imminente de l'hôpital du Nord. Après tractations avec les héritiers Lariboisière, on convient de consacrer une partie du legs pour finir la construction de l'établissement et on donne pour nom à l'hôpital du Nord celui de Lariboisière, le principe acté par la délibération du 17 décembre 1852, respectant ainsi les dernières volontés de la testatrice. Le pouvoir en place ne peut que se réjouir de ce nouveau nom, en effet, le comte de Lariboisière est un parlementaire très favorable au coup d'état napoléonien. La ville de Paris a également octroyé à perpétuité au comte de Lariboisière et aux descendants de la comtesse ensuite, le droit de bénéficier gratuitement de deux lits dans l'aile des hommes et de deux lits dans l'aile des femmes. Un décret impérial du 29 juillet 1853 confirme et sanctionne toutes les dispositions du legs. Suivant les accords entre la municipalité et les héritiers, le comte de Lariboisière verse donc à la Caisse municipale la somme de deux millions huit cent cinquante-sept mille quatre cent deux francs quatre-vingts centimes. 

     

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    Chapelle de l'hôpital. Le mausolée Lariboisière est à droite de l'image.

     

    En 1863, le veuf de la bienfaitrice, le comte de Lariboisière, fait ériger un mausolée à la mémoire de son épouse dans la chapelle de l'hôpital; il y avait été autorisé par un décret préfectoral du 14 mars 1854. C'est l'architecte Pellechet qui est chargé du monument et Carlo Marochetti des sculptures. Un mausolée sur lequel on peut lire cette inscription qui rappelle le legs de la comtesse :


    ÉLEVÉ A LA MÉMOIRE DE ELISA ROY, COMTESSE DE LARIBOISIÈRE
    Née à Paris le 21 janvier 1794, décédée le 27 décembre 1851, 

    Par son mari, Honoré-Charles BOSTON, Comte de Lariboisière 
    Sénateur, grand-officier de la Légion d'honneur.


    "Je lègue la nue-propriété de tous mes biens à la ville de Paris, pour créer un hospice pour les malades, qui portera mon nom : Hospice Lariboisière".
    ÉLISA ROY, Comtesse de Lariboisière.

     

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    Mausolée de la comtesse Lariboisière, Le Monde Illustré du 21 février 1863

      

    Le plus magnifique hôpital de Paris

    Les travaux du nouveau grand hôpital de Paris, l'hôpital Lariboisière, prennent fin en 1854. Enfin, l'essentiel des travaux, car certains éléments de décorations ne trouveront leur place que plus tard, comme les frontons sculptés en façade qui seront installés dans les années 1860.

     

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    "Hôpital Lariboisière. Cour d'honneur". Au premier plan, la sculpture d'Etex

     

    L'hôpital Lariboisière est partiellement ouvert au public le 16 mars 1854, trois pavillons commencent à accueillir des malades. Il est décrit comme "le plus magnifique hôpital de Paris" par le docteur Gomet, directeur du journal L'Abeille médicale. Le journal La gazette médicale partage cet avis et souligne "son élégance intérieure et son ameublement" qui émerveillent les visiteurs du "plus bel établissement hospitalier de Paris". En effet, comme l'a voulu son architecte, Martin-Pierre Gauthier, l'établissement nosocomial est du plus bel effet, d'autant qu'il se situe dans un quartier en travaux qui alterne vieux bâtiments, terrains vagues, immeubles en construction et rues en cours de percement, par contraste, au milieu de ce capharnaüm urbain, l'hôpital a encore plus des allures de palais.

     

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    "Hôpital Lariboisière. Une salle de médecine (Femmes)"

     

    La capitale française peut enfin s'enorgueillir d'un bel hôpital moderne et fonctionnel. Son ouverture permet d'absorber une partie de l'activité de l'Hôtel-Dieu totalement vétuste afin de le moderniser.

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    L'hôpital déploie des pavillons autour d'une cour centrale et est lui-même encadré par quatre rues qui longent ses ailes, la rue Ambroise Paré au Sud, la rue des Bouvines à l'Est, le chemin de ronde du Mur des Fermiers généraux au Nord et la rue de Rocroy à l'Ouest. Comme nous l'avons vu dans le deuxième volet de cette série d'articles, cette configuration permet d'assurer un cordon sanitaire autour de l'hôpital, ce dernier étant ainsi isolé des pâtés d'immeubles d'habitations afin d'éviter les phénomènes épidémiques notamment.

     

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    Extrait du plan Girard, 1854.

     

    Mais pratiquement dès l'ouverture de l'hôpital au public, la nécessité de s'étendre se fait sentir, notamment pour développer les locaux techniques. Dès lors, la configuration urbaine choisie, à savoir une parcelle restreinte aux dimensions de l'hôpital encadrée de voies publiques, s'avère problématique car interdisant tout projet d'extension de l'hôpital. Mais qu'à cela ne tienne, se disent les édiles parisiens, si les rues qui encadrent l'hôpital empêchent son extension, alors déplaçons les rues !

    à suivre...