Web
Analytics

Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Rechercher : charte silence on f%C3%AAte

  • Budget participatif : entre autosatisfaction et réalité

    paris,démocratie locale,conseil de quartier,budget-participatifUn curieux vent d'autosatisfaction semble courir dans les couloirs de l'Hôtel de Ville de Paris à propos du budget participatif. Les tweets, courriels et autres notifications Facebook n'ont pas manqué pour vanter le succès de cette première opération 2015. On ne dira jamais assez que la mairie de Paris est un as en matière de communication.

    Nous vous avons à plusieurs reprises présenté ce Budget Participatif. Pour plus d'informations, il vous suffit de taper "budget participatif" dans la boite de recherche de ce blog (colonne de droite) pour prendre connaissance de tous les articles publiés ici sur le sujet.

    Du 10 au 20 septembre prochain, les Parisiens seront invités à se prononcer sur les projets qu'ils ont soumis et qui ont été acceptés par la mairie après un long processus de vérification de leur faisabilité, tant juridique que financière.

    Nous avons trouvé sur Internet un intéressant texte publié par Denis Lagarde adhérent de l'association Déclic17-18 (17ème et 18ème), association avec laquelle nous sommes en contact assez régulièrement. Ce texte résume très bien la situation et montre du doigt les limites de l'exercice. Le voici :

     

    Budget participatif 2015, le coté obscur des "Commissions ad hoc" d'arrondissement...

    Du 14 janvier au 15 mars 2015 les Parisiennes et les Parisiens ...

    .... étaient donc invités à se prononcer directement sur l’affectation de 5% du budget d’investissement de la ville, soit 426 millions d’euros sur l’ensemble de la mandature 2014-2020. Le « budget participatif » se déclinant également par arrondissement, il est prévu de mobiliser 3,9 millions d’euros pour des idées d’investissements dans le 18e arrondissement.

    Deux mois après, 560.000 personnes ont ainsi consulté, déposé, commenté ou soutenu des projets d’investissements sur la plateforme internet « Madame la Maire, j'ai une idée » et 5615 idées ont été ainsi proposées au soir de la clôture du dépôt des projets !

    Le succès de cette première expérience de « budget participatif » tient en partie à cette idée simple qui est de permettre aux Parisien(ne)s d’agir concrètement sur le budget d’investissement de leur ville en proposant des projets imaginés et sélectionnés par eux.  Les projets pouvant être à l’échelle de Paris ou à celle d’un arrondissement, d’un quartier ou même d’une rue.

    Dans le 18e arrondissement, 241 projets furent ainsi proposés ce qui le classa sur le podium des arrondissements les plus mobilisés.

    Cette séquence finie, débuta dans un premier temps un travail d’expertise par les Services techniques visant à vérifier leur recevabilité (évaluation technique, absence de dépense de fonctionnement, coût …)

    Enfin et selon les mots même de la charte du « budget participatif » , « La liste définitive des projets d’arrondissement soumise au vote est arrêtée par le Maire d’arrondissement après consultation d’une Commission ad hoc réunissant notamment le maire d’arrondissement ou son représentant, des élus de l’opposition, un représentant de la maire de Paris, des représentants des instances de démocratie locale, et les services de la mairie de Paris ».

    De cette commission, nous ne saurons rien… Qui était présent, qui a dit quoi, qui a fait quoi ? Rien !

    Seul un tweet de Pauline Véron (adjointe d’Anne Hidalgo chargée de la démocratie locale) est venu (pour les plus attentifs !) nous indiquer l’existence de cette assemblée.

    Merci donc à Pauline Véron de nous rendre compte de l'actualité du budget participatif du 18eme arrondissement ; = )

    A l’issue de cette discrète réunion et concernant le 18e arrondissement, seules 60 idées seront retenues.

    Disons-le tout net, l’intervention de cette « commission ad hoc » dans le processus de sélection des idées n’est sans doute pas la séquence la plus exaltante du projet ! Elle semble plutôt illustrer la difficulté pour certains élus de sauvegarder un « pouvoir d’action » dans un projet qui visait  justement à se passer de lui.    

    Anne Hidalgo qui dans sa campagne 2014 avait promis que 5% du budget d'investissement de la Ville de Paris soit "construits et décidés par les Parisiens directement afin de lutter contre le discrédit du politique en permettant aux citoyens de se réapproprier les questions de la cité via une forme de coproduction citoyenne " (La Tribune 10/3/2014) se voit donc (malgré elle ?) contraint de subir l’interventionnisme des élus dans le choix final des idées parisiennes !

    Cet épisode, caché dans « l’angle mort du rétroviseur » de la « démocratie participative » indique bien la difficulté de certains élus à trouver une place dans cette nouvelle manière de faire. Pour eux effectivement, il s’agit d’évoluer ou d’adapter leurs pratiques. Nous savons bien que dans ce processus « d’Uberisation » (application participative) de notre société, les segments de la société où ce phénomène est le plus actif sont justement les intermédiaires incapables de démontrer leurs plus-values économiques/sociales et n’existant qu’au travers de la protection d’une loi ou le mécanisme d'une fausse concurrence …

    Pour parfaire ce beau projet de budget participatif il conviendrait donc que les élus débâtent ouvertement du rôle qu’ils entendent jouer dans cette nouvelle manière de faire vivre la cité et quand tout état de cause l’administration ainsi que les élus en charge de ce projet communiquent l’ensemble des données permettant d’apprécier la qualité des projets retenus.

    oOo

    Si nous partageons l'essentiel de ce qui est dit plus haut, il nous faut néanmoins préciser les points suivants. Ces commissions ad hoc n'ont pas vraiment été secrètes ("discrètes" dit plus haut notre ami de Déclic17-18) même si effectivement elles sont restées extrêmement confidentielles. Ce sont les Conseils de quartier, ou plus exactement les équipes d'animation de ces conseils qui ont été mobilisées à la hâte. Membre de l'équipe d'animation du CQ Goutte d'or dans le 18e, Action Barbès a participé à cette commission ad hoc, son représentant ayant été désigné par l'équipe d'animation pour y assister.

    Dans le 9e, l'affaire a été rondement menée. La mairie de cet arrondissement a arbitrairement choisi un membre des Bureaux des Conseils de quartier (Bureaux, c'est ainsi que sont appelées les équipes d'animation dans cet arrondissement) sans que ces bureaux ne soient contactés au préalable. La commission a donc délibéré avec des membres des Conseils de quartier sans aucune légitimité ni mandat - démocratie participative ?

    Dans le 10e, les choses se sont passées un peu mieux dans la mesure où les équipes d'animation des Conseils de quartier ont été informées et ont pu déléguer une personne.

    On a donc là trois arrondissements et de fait, des processus différents. Sans demander trop de rigidité, on pourrait espérer que tous les Parisiens aient un traitement identique ou s'approchant.

    Mais là n'est pas le plus ennuyeux. Ces commissions n'avaient pas un rôle essentiel, se contentant en fait de sélectionner les projets suivant leur importance, c'est à dire les considérer au niveau de l'ensemble de Paris ou de les maintenir au niveau de l'arrondissement. Car in fine, ce sont les maires d'arrondissement qui ont le dernier mot. Ce sont eux qui déterminent le montant alloué au budget participatif pour leur arrondissement. Ce sont eux qui choisissent les projets qui seront soumis aux votes des Parisiens. Autrement dit, nous allons voter pour des projets certes proposés par les Parisiens, notamment dans le cadre des conseils de quartier, mais choisis par les maires d'arrondissement.

    Et il y aussi des anomalies dans le système. Prenons un cas dans le 9e. Un des projets retenus est "Fermeture à la circulation du haut de la rue de La Rochefoucauld". Or il se trouve que ce projet se trouvait déjà dans le programme de la maire du 9e en 2014. On peut s'amuser en constatant qu'en 2014 le coût annoncé était de 140 000€ et qu'il est passé 18 mois plus tard à 250 000. On est donc en pleine confusion des genres. Voilà une promesse électorale, approuvée puisque Delphine Bürkli a été élue, qui fait à nouveau l'objet d'un vote. Ce n'est pas tout à fait l'idée qu'on se faisait du budget participatif.

    Autre anomalie, cette fois pour un projet proposé dans le cadre général parisien hors arrondissement. Notre association milite et a beaucoup travaillé sur le projet de réaménagement du boulevard de La Chapelle. Anne Hidalgo et les deux maires d'arrondissement concernés, Rémi Féraud pour le 10e et Eric Lejoindre pour le 18e ont intégré ce projet dans leur campagne électorale de 2014. Le projet a été lancé, inscrit au Plan d'Investissement de la Mandature 2014-2020 (le fameux PIM), des réunions avec l'Atelier Parisien d'Urbanisme ont été organisées eu printemps 2015. Et voilà que le projet se retrouve soumis au vote des Parisiens sous le titre "Beaux boulevards dans la Nord-est parisien". On laissera chacun interpréter comme il le souhaite cette situation mais de deux choses l'une, ou bien le projet est acté et se fera, ou bien il est soumis au vote des Parisiens avec le risque d'être rejeté et donc abandonné. Interrogé sur le sujet, Rémi Féraud a réaffirmé son soutien ainsi que celui d'Eric Lejoindre au projet de promenade urbaine, nous confirmant que si celui-ci n'était pas retenu lors du vote, il n'en demeurerait pas moins inscrit au PIM. Dans ce cas, quel crédit accorder au processus démocratique ? Difficile de s'y retrouver.

    Alors, n'accablons pas trop ce budget participatif. 2015 est l'année du lancement. Beaucoup de choses restent à améliorer. Ne doutons pas que la maire de Paris Anne Hidalgo et son adjointe Pauline Véron sauront en tirer toutes les conclusions.

    paris,démocratie locale,conseil de quartier,budget-participatif

     

  • Salle de conso : première réunion du Comité de Voisinage

    Un comité de voisinage, c'est le nom donné à Paris pour le comité que définit le cahier des charges national relatif à l'expérimentation de salles de consommation à moindre risque (SCMR) dans l'arrêté du 22 mars 2016.

    Quelle est sa fonction exacte ?

    Il a pour fonction « de favoriser la discussion, l'échange d'informations, d'assurer la coordination entre tous les acteurs, de prendre en compte les constats et préoccupations des riverains et d'examiner les éventuelles difficultés d'organisation ou de fonctionnement de la structure dans son interaction avec le quartier et les faire remonter au Comité de Pilotage parisien quand les difficultés ne peuvent être résolues à l'échelle du Comité de Voisinage. » (Extrait de la Charte du Comité de Voisinage de l'expérimentation d'une SCMR à Paris 10e).

    Pour que vous sachiez dans un premier temps ce qu'est cette instance à laquelle nous participons en tant qu'association de quartier, parmi de nombreux autres membres.

    La Mairie du 10e avait donc maintes fois dit qu'elle ne laisserait pas les habitants sans information, et malgré le mécontentement affiché sur les garde-corps dans les rues Ambroise-Paré et Guy-Patin, la salle de consommation à moindre risque a poursuivi son chemin, les travaux touchent à leur fin, l'ouverture est programmée dans quelques jours, et la réunion tant attendue a eu lieu le 3 octobre.

    Une réunion importante, la première du Comité de Voisinage, et une première tout court puisqu'ici, dans le 10e, nous expérimentons — en même temps que Strasbourg qui conduit un processus semblable de salle de consommation — une approche différente des conduites addictives et un accueil des usagers de drogues est proposé dans une structure où ils seront autorisés à consommer, contrairement à ce qui se fait dans les CAARUD existants (Centres d’accueil et d’accompagnement à la réduction des risques pour usagers de drogues ).

    Qui participe au Comité de Voisinage ?

    Beaucoup de monde ! On y compte cinq groupes de personnes, ou collèges.

    • Le collège des habitants et de leurs représentants associatifs ou conseils de quartier, ou de parents d'élèves des établissements scolaires du quartier

    • Le collège des institutions ou entreprises locales, qui comprend la Préfecture de Police, la Justice, l'Hôpital Lariboisière, les gérants de parkings, la RATP, la SNCF, les services de la Ville impliqués

    • Le collège des acteurs du projet SCMR, à savoir toutes les associations qui travaillent sur les situations d'addictologie dans le quartier, comme Gaïa — qui va gérer la salle —,ARC75, Aremedia, Aux Captifs la Libération, B10 Beaurepaire, Coordination Toxicologie, EGO, SAFE

    • Le collège des élus siège également de droit : le maire du 10e et les adjoints impliqués, un représentant par groupe politique présent dans le 10e, un élu des 18e et 19e délégué à la toxicomanie, et des représentants de la Maire de Paris, de l'adjoint à la Santé et de l'adjointe à la Sécurité.

    • Le collège des institutions de Santé et des conduites addictives, comme l'Agence Régionale de Santé, l'AP-HP, l'Inserm, la Mildeca, la Mission métropolitaine des conduites à risques

    Il est envisagé plus tard d'accueillir également des représentants des usagers de la salle de consommation dans un sixième collège.

    Il est prévu de réunir le Comité de Voisinage tous les 6 à 8 semaines, mais, comme l'a précisé Rémi Féraud, maire du 10e et président de ce Comité, cette fréquence est modulable en fonction de l'évolution du projet, en fonction de la demande locale, des difficultés éventuellement rencontrées.... L'ordre du jour sera communiqué aux participants, mais également ouvert à ceux-ci, sur simple transmission préalable (au moins 7 jours à l'avance) du point qu'ils voudront voir débattu. Ce qui en clair signifie, qu'un habitant x ou y, taraudé par une question concernant la salle, pourra transmettre sa question via le représentant du Conseil de Quartier, ou de l'association de son choix qui siège au Comité. A savoir également, les compte-rendus des réunions seront mis en ligne sur le site de la mairie du 10e.

    Nous ne pouvons aujourd'hui donner des détails de fonctionnement sur une expérimentation qui n'est pas encore engagée. Nous avons à plusieurs reprises déjà renseigné nos lecteurs sur la base du projet porté par l'association Gaïa et décrit par le menu par le docteur Elisabeth Avril, présidente de l'association Gaïa avec laquelle nous avons maintenu d'excellentes relations tout au long des années qui ont précédé l'ouverture de la SCMR. Nous nous félicitons de voir son ouverture imminente et dans de bonnes conditions. La qualité des débats et le climat serein qui ont présidé à cette première réunion sont certainement un gage de succès. C'était aussi le sens de l'intervention d'Anne Souyris, du groupe EELV, qui rappelait que « ce Comité est la clé de la réussite de la salle. La place des usagers est évidemment centrale, mais il faut trouver le point d'équilibre pour que la salle soit efficace, comme cela a été le cas ailleurs. »

    Les associations qui étaient hostiles à l'ouverture de la salle, n'ont pas manqué de rappeler que des précisions sur l'organisation générale de la salle seraient les bienvenues, et ont réclamé un droit d'alerte pour une réunion extraordinaire du Comité en cas d'urgence. Soutenues par l'élue Les Républicains, Deborah Pawlik, elles ont certainement apprécié que cette dernière souligne le caractère tardif de la première réunion du Comité de Voisinage, ou encore qu'elle réclame, en ouverture des réunions du Comité de Voisinage, la mise à disposition des comptes rendus des réunions du Comité de pilotage parisien — l'instance supérieure à notre Comité de Voisinage — , qui, lui, est placé sous la responsabilité de la mission ministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives, comprend des représentants de la Santé, de la Justice et de l'Intérieur et assure le lien entre les comités locaux ainsi qu'un suivi régulier de la mise en place des différents projets (pour l'instant au nombre de deux).

    Nous avons été agréablement surpris du ton très respectueux des échanges. Malgré des critiques feutrées, le maire a répondu à toutes les questions des habitants présents, y compris ceux dont les fenêtres donnent sur la future salle de consommation et qui ne sont pas tranquilles. Nous pensons comme lui que les scènes ouvertes de consommation, qui ne sont pas rares, ou les injections faites entre deux sas de parking — les gérants ont accueilli avec un certain espoir l'ouverture de la salle — seront à terme, pas tout de suite, mais lentement, absorbées par le changement de comportement des usagers et par la fréquentation de la salle. Laissons-leur le temps de se l'approprier.

    paris,scmr,prévention,réduction-des-risques,salle-de-consommation,salle-de-conso,paris-10e,mairie-du-10e,gaïa

    Quelques mots sur le fonctionnement à l'intérieur de la salle

    C'est Elisabeth Avril qui a décrit le fonctionnement de la salle. Le bâtiment est intégré dans l'hôpital Lariboisière mais entrée et sortie des usagers se feront directement sur la rue Ambroise-Paré. L'accès se fait par une grille qui ouvre sur une petite cour de laquelle on entre dans la salle. Au guichet d'accueil a lieu un entretien pour faire le point sur la personne (on ne prend pas l'identité des usagers mais simplement leur prénom et leur date de naissance, qui suffisent à tenir des panels santé pour Gaïa), et pour lui transmettre le règlement de fonctionnement de la salle lors de sa première visite, règlement qu’il doit accepter et signer. Une fois admis, l'usager montre le produit qu'il est venu consommer. Le Dr Avril rappelle que Gaïa ne fournit pas de substance mais seulement les matériels d'injection stériles.

    La salle est pourvue d'un bureau de l'assistant social, d'un bureau pour les activités d'insertion, d'un espace de repos, et d'un espace dédié à l'injection ; le passage ne se fait que dans un sens, toujours en marche avant, il est impossible de revenir sur ses pas pour une seconde injection, par exemple.

    Au niveau du personnel, les équipes sont recrutées et formées. Elles se composent d'une coordinatrice — que nous connaissons bien aussi, c'est Céline Debaulieu — , de 8 éducateurs, d'un demi-temps médecin (½ TP), d'un assistant social, de 3,5 TP (temps plein) infirmiers, et de 2 agents de sécurité. (en tout 4 agents sont formés pour assurer correctement le roulement.) La salle est ouverte 7 jours sur 7 de 13h30 à 20h30 et 400 passages par jour sont possibles à terme. Le planning n'a pas été facile à réaliser, mais Gaïa connaît ces problématiques de service en continu, puisqu'elle en gère depuis 1997 sans un jour de fermeture.

    Des maraudes quotidiennes viendront compléter le dispositif, le matin et deux fois par semaine en soirée, dans le quartier, au périmètre élargi pour répondre à certaines questions des habitants du côté de Saint-Vincent de Paul et du square Cavallier-Coll. Elles favoriseront la sensibilisation des usagers de drogues à l'existence de la salle. On fera tout pour les convaincre du bénéfice qu'ils peuvent y trouver, voire du confort d'une injection sans stress. L'invitation à fréquenter la salle se fera aussi par le truchement des Caarud et de toutes les associations qui travaillent dans le quartier et viennent en aide aux usagers de drogues. Par ailleurs, les maraudes seront aussi l'occasion de rencontrer les habitants, les commerçants du quartier, d'entendre leurs paroles, leurs doléances, répondre à leurs inquiétudes. Un numéro de téléphone de contact sera largement diffusé.

    Un point de fonctionnement a fait l'objet d'un échange plus long entre les opposants et les promoteurs de la salle, peut-être un écueil ou une mauvaise compréhension. Le président de l’association Vivre Gares du Nord et de l’Est a demandé l'affichage de fiches de procédure en cas d'événements non ordinaires... D'un côté, le Maire a rappelé que la Comité de Voisinage n'est pas un organe de contrôle, donc hors champ de compétences, et de l'autre, le Dr Avril a souligné que les protocoles sont bien sûr écrits, le règlement de fonctionnement aussi, mais que des fiches de procédures sont hors de question. Le traitement de chacun des usagers relève de la compétence des personnels présents et formés à ces fins.

    Et à l'extérieur, que se passera-t-il ?

    Elisabeth Avril mentionne la présence d'un agent de sécurité en permanence, comme un point supplémentaire de bon fonctionnement vis-à-vis de l'environnement. Plusieurs caméras ont été installées vers l’espace extérieur et sont reliées directement au PC de sécurité de l’hôpital Lariboisière. Par ailleurs, le commissaire adjoint du 10e, Loïc Hardy, informe le Comité que des renforts sont prévus et attendus d’ici à la fin de l’année, affectés au commissariat du 10e, et qu'en conséquence la Brigade de sécurité du territoire (BST) qui patrouille régulièrement sur ce quartier, verra ses effectifs renforcés (au-delà des 25 hommes d'origine). Quant à leur mission, le commissaire ne souhaite pas en dire plus sur le périmètre de tolérance autour de la salle, des produits et de leur quantité autorisés, pour respecter la consigne du Procureur de la République. Le Maire en fera de même, malgré une légère tension entre élus de la majorité et de l'opposition dont les avis divergent sur ce thème. Nous n'en saurons pas plus et chacun tiendra sa langue. La date de la prochaine réunion a déjà été fixée au 21 novembre.

    Encore un mot sur l'ouverture de la salle, une journée porte ouverte est prévue le 12 octobre de 13h à 20h. Ce sera l'occasion pour chacun de se faire une idée des lieux.

    Enregistrer

    Enregistrer

  • Rediffusion : Pour une révision du plan de circulation de la Goutte d'Or

    Lundi 10 décembre dernier, à l'école élémentaire du 11 rue Cavé, nous avons assisté à la présentation du projet d'aménagement des rues Myrha et Léon. Un projet très attendu par les habitants du quartier, tant l'état de ces rues est déplorable et la circulation piétonne y est difficile : trottoirs étroits et souvent encombrés, accès aux commerces difficile, stationnement sauvage, circulation automobile anarchique...

    Disons-le sans ambages, nous avons été fortement déçus par le projet qui a été présenté à la bonne cinquantaine de personnes venue assister à cette réunion. En effet, le projet présenté, même s'il montre de - bien petits - élargissements de trottoirs et des passages piétons mieux sécurisés, est pensé d'abord pour les automobilistes et non pour les piétons. Certes, le projet est encore en discussion, mais il manque cruellement d'ambition par rapport aux attentes des habitants et commerçants. Seul point positif, la piétonisation sur quelques mètres de la petite portion de la rue Léon sise entre les rues Cavé et Myrha.

    La rue Léon et plus encore la rue Myrha sont des artères centrales dans la vie du cœur de la Goutte d'Or. Dans le quartier, la rue Myrha est sans conteste la rue qui compte le plus de commerces de proximité, véritablement destinés aux habitants. Cette rue mériterait d'être un rue commerçante conviviale, consacrée essentiellement aux circulations douces et aux livraisons des commerces, et de cesser d'être un chemin de traverse pour des automobilistes indélicats. Et si l'on ajoute que cette année la nouvelle salle de concert du 360 va ouvrir précisément à l'angle des rues Léon et Myrha, cette requête semble plaider pour un avenir plus calme pour cette rue étroite. Et pourquoi pas sans voiture, le potentiel commercial est grand dans cette rue, elle pourrait devenir la rue Montorgueil des quartiers populaires.

    Mais cela obligerait à revoir le plan de circulation du quartier. Eh bien justement, beaucoup d'autres facteurs plaident pour une révision en profondeur du plan de circulation dans le quartier de la Goutte d'Or, et nous l'appelons de nos vœux.

     

    Penser les aménagements de manière globale

    La Goutte d'Or va connaître de nombreux travaux de voiries dans les mois/années à venir, et pas seulement dans les rues Léon et Myrha. Au Sud, les travaux de la Promenade urbaine ont commencé sur le boulevard de la Chapelle ; le secteur des arcades de la rue de la Goutte d'Or/place Polonceau/rue Boris Vian doit être restructuré bientôt ; le budget participatif a permis à trois projets de voir le jour prochainement dans ce secteur : réaménagement de la rue Cavé, du pourtour de l'église Saint-Bernard et la rue-jardin Richomme. Ajoutons le secteur "Paris respire" récemment implanté et dont il est question de redéfinir les contours. Malheureusement, tous ces projets sont abordés de manière autonome, il n'y a pas d'approche globale ni de réflexion d'ensemble.

    goutte d'or,circulation,projets,18e

    Les projets en cours ou à venir touchant la voirie et la circulation

    C'est pourtant la meilleure occasion de revoir le plan de circulation du secteur et de mieux l'adapter, notamment aux contraintes urbaines et aux attentes des habitants très mécontents de la situation actuelle. 

     

    Un vœu pieux ?

    En 2015, les problèmes de stationnement et de circulation dans la Goutte d'Or avaient fait l'objet d'un vœu au Conseil du 18e arrondissement ainsi qu'au Conseil de Paris.  Un vœu dont nous ne sommes pas totalement étrangers. Ce vœu avait été alors voté unanimement par l'ensemble des élus parisiens.

    goutte d'or,circulation,projets,18e

    goutte d'or,circulation,projets,18e

    Les préconisations de ce vœu n'ont malheureusement pas été suivies d'effet. Pourtant, il y a là les bonnes bases pour une réflexion sur la circulation et le stationnement dans la Goutte d'Or, à savoir : 

    • de mener une campagne de sensibilisation dans le 18ème arrondissement et plus particulièrement dans le secteur de la Goutte d’Or / Château Rouge sur les dangers du stationnement illicite et sur le nécessaire partage du domaine public entre les automobilistes et les piétons,
    • de mener une étude en concertation avec les riverains, commerçants et associatifs pour mutualiser la recherche de solutions les mieux adaptées et les plus efficaces pour empêcher le stationnement illicite des véhicules en particulier sur les trottoirs, (par exemple : la possibilité de favoriser la piétonisation de certaines rues),
    • de remplacer les potelets du parvis Saint-Bernard, par des structures plus pérennes (ex : jardinières ou croix de Saint-André),
    • d’accroître les contrôles pour verbaliser les infractions au Code de la route.

    Mais depuis, force est de constater que l'ambition n'a pas été au rendez-vous sur la question de la circulation et que la lutte contre le stationnement illicite n'est pas au niveau des problèmes rencontrés sur le secteur, et ils sont nombreux. 

    goutte d'or,circulation,projets,18e

    Stationnement illicite sur la zone piétonne devant le parvis de l'église Saint-Bernard

     

    Une circulation de traverse problématique

    Une bonne partie de la circulation automobile dans la Goutte d'Or  n'a pas de rapport avec le quartier, ces véhicules se contentant de traverser le quartier, trouvant ici des "itinéraires malins" pour éviter les boulevards. Mais des rues aussi étroites et sinueuses que celles de la Goutte d'Or n'ont pas vocation à servir de voies de délestage des grands axes routiers voisins. D'autant que les automobilistes qui prennent ces raccourcis, camions de livraison et taxis pour beaucoup, roulent à vive allure, au risque de renverser un enfant sorti d'une des nombreuses écoles ou crèches du secteur.

    goutte d'or,circulation,projets,18e

    Les lieux de fréquentation des enfants dans le quartier de la Goutte d'Or

    Dans un article de juin 2015, Les raccourcis de la Goutte d'Or, nous pointions déjà le problème des "chemins de traverse" dans le quartier, à savoir les automobilistes qui prennent les petites rues du quartier pour des itinéraires de délestage des grands axes environnants. De plus, depuis la restriction à une seule voie de circulation sur le boulevard de La Chapelle dans le cadre de la Promenade urbaine, comme nous le craignions et en avions averti les autorités, les rues de Jessaint et de la Goutte d'Or servent dorénavant de deuxième voie du boulevard de La Chapelle aux heures de pointe.

    goutte d'or,circulation,projets,18e

    Les chemins de traverse de la Goutte d'Or, 2015

    Changer intelligemment le plan de circulation sur ce secteur permettrait de garantir que les rues du quartier soient toujours accessibles pour ceux qui y ont à faire quelque chose (habitants, commerçants, visiteurs), mais impossibles à emprunter pour les indélicats qui veulent juste traverser le quartier et n'ont que faire de la tranquillité et de la sécurité des habitants. 

      

    Trop de stationnements illicites 

    Laisser trop de véhicules pénétrer dans le secteur, c'est aussi entraîner un grand nombre de stationnements illicites, sur la chaussée, les trottoirs et surtout sur les passages piétons, bien trop souvent occupés par des automobilistes délinquants.

    goutte d'or,circulation,projets,18e

    Les points récurrents de stationnement illicite dans la Goutte d'Or

    Les week-ends, la situation est encore pire, les automobilistes, clients des magasins de gros de Château Rouge pour l'essentiel, cherchent à se garer coûte que coûte. Et toutes les options pour se garer sont envisagées, sur les passages piétons évidemment, mais aussi sur les trottoirs, devant les sorties de garages et sur les pistes cyclables, même sur les places de stationnement réservées aux services de police ! Pour les piétons, la situation est invivable, et ne parlons pas des plus fragiles, personnes âgées, personnes à mobilité réduite, parents avec poussette...

    goutte d'or,circulation,projets,18e

    La piste cyclable rue d'Oran disparue sous le stationnement illégal

      

    Une desserte du commissariat mal pensée

    La rue de la Goutte d'Or accueille un commissariat de la police judiciaire, il ne s'agit donc pas d'un commissariat de quartier. De nombreux prévenus sont amenés ici, de jour comme de nuit, pour y être entendus et éventuellement placés en garde à vue. Le temps de ces procédures étant compté, pour les services de police il convient d'acheminer les prévenus le plus rapidement possible au commissariat.

    Mais les trajets à emprunter pour les véhicules de police pour rejoindre ce commissariat depuis les grands axes, notamment depuis le boulevard Barbès, ne sont pas simples. De fait, de nombreux véhicules de police traversent les petites rues de la Goutte d'Or à vive allure. Rue Polonceau, où à certains endroits les trottoirs font moins d'un mètre de largeur, la circulation des piétons y est d'autant plus difficile.

    goutte d'or,circulation,projets,18e

    Trajet des véhicules de police du boulevard Barbès jusqu'au commissariat rue de la Goutte d'Or

    Il est évident que ce commissariat doit être accessible aux véhicules de police, mais les trajectoires actuelles ne sont satisfaisantes, ni pour les riverains, ni pour les policiers obligés à des contournements inutiles.

    goutte d'or,circulation,projets,18e

    Stationnement d'un véhicule de police sur le passage piéton, pour une urgence viennoiseries, au croisement des rues de Chartes et de la Charbonnière

    Repenser le plan de circulation dans le secteur serait une bonne occasion de prévoir des accès plus directs pour les véhicules de police, certaines petites rues proches du commissariat, comme la rue des Islettes ou la rue Caplat pourraient même leur être réservées. Ainsi, non seulement les policiers verraient leurs trajets simplifiés, mais le quartier y trouverait, en plus, une remarquable tranquillité.

     

    Paris respire... pas vraiment

    La mise en place d'une zone "Paris respire" sur le secteur Château Rouge est une bonne nouvelle pour le quartier... sur le papier. Dans la réalité, le secteur choisi est  trop restreint, et il a des répercussions très négatives en terme de circulation et de stationnement sur les rues qui l'entourent, en premier lieu sur les rues Doudeauville, Léon et Myrha, mais également sur les rues Affre, Ernestine, d'Oran, Stephenson, Cavé, Richomme et Marcadet.

    goutte d'or,circulation,projets,18e

    La rue Léon ne respire plus les jours de "Paris respire"

    Sans compter que l'interdiction de circuler est très peu respectée, beaucoup de véhicules - encouragés par certains commerçants - y pénètrent en marche arrière, et depuis peu des commerçants se font livrer le samedi après-midi en pleine zone "Paris respire". En effet, les agents de sécurité chargés de faire respecter l'interdiction laissent passer les camions de livraison. Lorsque nous les avons interrogé sur ces agissements, il nous a été répondu qu'ils avaient pour consigne de laisser passer les véhicules de livraison ! Rappelons que l'opération "Paris respire" a été précisément mise en place pour empêcher ces livraisons anarchiques.

    goutte d'or,circulation,projets,18e

    Livraisons rue des Poissonniers en pleine opération "Paris respire", samedi 22 décembre 2018

    À notre sens, il conviendrait d'élargir ce secteur, d'y inclure les rues Myrha, Léon et Laghouat notamment. Il va sans dire qu'il est impératif de mieux faire respecter l'interdiction d'y circuler, avec une présence visible de la DPSP. Il faudrait aussi mieux communiquer sur l'existence de cette opération, en particulier avec, en amont, des panneaux à destination des automobilistes, pour éviter qu'ils ne viennent s'engouffrer dans le secteur et errer dans les ruelles de la Goutte d'Or. Et pourquoi pas songer à prolonger l'opération au dimanche ?

     

    Une rue-jardin-bagnoles ?

    En 2017, nous avons proposé le projet de la rue-jardin Richomme au Budget participatif. L'idée d'une piétonisation de la rue et de sa végétalisation avait alors été très bien accueillie par les habitants et a emporté leurs suffrages. Nous nous réjouissions d'un projet qui allait offrir un peu d'espace piéton pour les enfants en particulier. En effet, des centaines d'enfants et de parents empruntent quoti

  • Une salle pleine ... à craquer.

    Conseil de quartier Goutte d'Or le 23 novembre

     

    Espace public : prostitution, vente à la sauvette, drogues, propreté… tout y est passé pendant ce conseil de quartier très animé, devant une salle archicomble. Thème hautement sensible dans ce secteur du 18e.

    Pour répondre aux questions, le commissaire divisionnaire M.Clouzeau, le premier adjoint Eric Lejoindre, un représentant de la DPP (Direction de la prévention et de la protection), le responsable RATP de la ligne 4.

     

    PHOTOS - Goutte d'Or CQ du 23 nov 2010 web.JPG

     photo de la salle de l'école élémentarie de la rue P. Budin.

     

    Plusieurs habitants, jeunes qui viennent de s’installer et moins jeunes qui habitent le quartier depuis de très nombreuses années, ont le sentiment que leur quartier est abandonné, qu’il n’est plus le même. Dealers, toxicomanes qui se droguent sous les fenêtres et dans les halls d’immeubles, agressions, prostitution, extension des espaces de vente à la sauvette, gêne pour les commerçants et perte de chiffre d’affaires, métro Barbès difficile d’accès, bruits nocturnes liés aux débits de boissons alcoolisées illégaux, la situation se dégraderait.

    Les rues les plus citées, rue Dejean, Poulet, de Suez, de Panama, Myrha, boulevard Barbès aussi, le carrefour Barbès et le marché boulevard de La Chapelle, rue des Poissonniers.

    Eric Lejoindre a tenté de rappeler les efforts conséquents de la Ville et de la mairie du 18e pour éradiquer l’habitat insalubre, refaire  le square Léon (coût 500 000 €), mettre en place des équipes de développement local, subventionner des associations, faire avancer le projet de « marché des cinq continents » - qui attend depuis au moins 10 ans-. Son discours n’a pas été vraiment entendu.

    Le commissaire Clouzeau, qui a choisi de venir dans le 18e, a reconnu les difficultés rencontrées par ses agents.  Pour avoir connu le quartier il y a 20 ans, il ne lui semble pas que la situation se soit dégradée. Et pourtant, impossible d’éradiquer la vente à la sauvette : « police-menottes-prison », ce n’est pas possible. « On est devant des infractions : on ne peut mettre que des contraventions aux vendeurs, très nombreux en effet, PV qui ne seront d’ailleurs jamais payés ». Car si on en fait un délit, encore faut-il qu’il soit suivi d’une sanction. Or la garde à vue n’est guère à la mode et on ne peut pas en mettre 100 ! Puisqu'ils ne tiendraient pas dans le commissariat ! Ce phénomène est donc traité comme un problème d’ordre public : et nous, usagers de da station, nous constatons que la police fait un contrôle, les vendeurs changent de trottoir, la police repart, les vendeurs reviennent.   

    La hiérarchie des priorités : impossible aussi de mobiliser en permanence trop de policiers, alors qu’il y a des problèmes plus graves comme le trafic de stupéfiants. La seule sanction possible, et même efficace, reste la saisie de la marchandise. «  Mon meilleur outil, c’est la benne !! » conclut-il à ce sujet.

    Et la prostitution ? Rappelons que le racolage est devenu un délit. Une forte pression a été exercée sur Paris intra muros il y a quelques années. De fait, elle s’est alors déplacée, vers les boulevards des Maréchaux, et les bois, souvent dans des conditions d’insécurité considérables. Mais on la voit réapparaitre depuis quelques mois dans les voitures et même dans des halls d’immeubles. Les interpellations quotidiennes sont toutes classées sans suite par le Parquet qui estime que les prostituées sont avant tout des victimes et qu’il faut attaquer les réseaux. « On vide la baignoire avec une cuillère percée » !! s'exclame le commissaire. Pas d’évolution possible sans changement de politique pénale.

    Au final, on comprend que la ville ne reste pas inactive surtout en matière de réhabilitation, d’urbanisme, de logements, d’aide aux associations qui œuvrent sur le terrain. Là, les habitants le reconnaissent volontiers. Ils reconnaissent également que la Préfecture de police, mène des actions régulières : ainsi le 18 novembre dernier, une opération conjointe police/douanes de lutte contre la vente à la sauvette de cigarettes contrefaites dans le secteur Barbès/Rochechouart (18e) a permis d’interpeller 28 personnes. Ils reconnaissent encore que beaucoup de moyens et de personnes sont mobilisés, mais ils voient surtout que la misère est plus grande. Malgré cela, ce 23 novembre ils étaient très nombreux à ne pas voir le résultat de tous ces investissements humains et financiers et le faisaient savoir tant à la mairie qu’à la police. Les expressions «  quartier non mixte » et « ghettoïsation » sont revenues souvent dans les interventions. 

    PHOTOS - Jessaint Chapelle DPE.JPGMais personne n’a fait remarquer qu’il y avait depuis plusieurs années des suppressions importantes de fonctionnaires de police, de magistrats, d’enseignants, de moyens dans les services publics…

    En conclusion, nous n’avons pas été surpris par les déclarations de uns et des autres, car nous ne connaissons que trop la situation dans nos quartiers, toutefois l’absence d’évocation des suppressions d’effectifs dans la police, comme dans les autres services publics au demeurant, laisse perplexe. De la part du commissaire, on peut comprendre qu’il ne les mette pas en avant, par respect de la politique de son ministère, mais de la part des élus, ce silence est moins compréhensible.

     

  • Barbès un marché comme les autres ?

    Il faut être positif, patient aussi, nous dit la Mairie de Paris car nous travaillons à son amélioration, montrer les bons côtés du marché, et arrêter de le dénigrer sans cesse. (voir notre article du 20). Ok, on va tenter. 

    Malgré la foule qui déambule aussi bien dans l'allée centrale que sur les côtés extérieurs, malgré les vendeurs à la sauvette qui ralentissent le passage des clients entre les étals, et créent des bouchons bruyants, protestations et cris des râleurs qui ne voient pas bien l'intérêt de vendre là des montres de pacotille, ou des slips et chaussettes et encore moins des bouquets de persil ou de coriandre au nez et à la barbe des marchands ayant acquitté leur place.... malgré tout cela, le marché de Barbès est un dépaysement complet. Pourtant, certains habitants du quartier ont lâché l'affaire, ils n'y trouvent plus leur compte, ils disent que la qualité a baissé, que les contacts sont devenus difficiles, la tension est présente, l'agressivité aussi souvent. Tout cela est vrai. Ressenti par tous. Que faire ? 

    On est dans un marché populaire. Les prix sont, comme chez Tati, les plus bas de Paris. Les clients viennent parfois de loin pour y remplir leurs caddies et repartent qui en bus, qui en métro. Prenez la ligne 2 vers 13h à Barbès, et vous serez surpris du nombre de caddies présents dans la rame. Quand on sait acheter, qu'on regarde avec soin ce qui entre dans le sachet, on peut en revenir avec des produits de qualité. On peut même faire des affaires en saisissant les opportunités. Des exemples ? Deux petits conteneurs transparents de 500 gr de pommes de terre, type BF15 ou charlotte, qualité bio, pour un euro. Ou encore le kilo de coquilles saint-jacques à 8,95 €. Vous ne les trouverez pas chez Carrefour ou Auchan. Pour la majorité des produits, les marges sont étroites mais la quantité est là, qui compense. Les commerçants, dans leur ensemble, sont des vieux routards de la vente de produits périssables sur les marchés et connaissent leur affaire. Ils savent acheter à Rungis. Ils savent aussi quel produit ne pourra pas se vendre ici car le prix est trop élevé pour le pouvoir d'achat local. Certes, le quartier s'est renchéri au niveau de l'immobilier, mais assez rares sont les nouveaux propriétaires qui font leurs courses  au marché. 

    Toutefois, nous constatons depuis des mois que des stands de produits non alimentaires remplacent des étals de fruits et légumes, certains jours. C'est dommage, car la Direction de l'attractivité et de l'emploi (DAE, c'est le nom du service de la Ville qui se charge du fonctionnement des marchés en coopération avec les délégataires) avait organisé l’espace, il y a quelques années, de telle sorte que le non-alimentaire s'installe à l'est du marché, sous le viaduc, mais au carrefour des rues de Maubeuge et Tombouctou. Ces marchands, qualifiés de "volants", ne sont pas titulaires d'un emplacement attitré, normalement. Ils acquittent leur droit, au coup par coup, auprès du placier, en fonction des espaces disponibles lors de l'installation du marché à l'aube. D'où parfois, à côté du poissonnier, un  camelot qui vend des parfums avec verve et succès (!) ou un marchand de prêt-à-porter entre deux stands de melons. Or, nous rappelons régulièrement lors de réunions avec élus et services de la ville que ce marché est avant tout un marché alimentaire.

    Cependant, il faudra bien trouver des compromis et donc dialoguer avec les commerçants. C’est le rôle de la ville et du délégataire. Nous pouvons ainsi espérer faire progresser la situation du marché, améliorer son environnement, le rendre plus agréable et y compris améliorer les conditions dans lesquelles les commerçants eux-mêmes travaillent. Certains nous ont dit qu'ils passaient du temps, au petit matin,  à nettoyer leur place avant d'installer les stands parce que, la veille, marché illicite ou distribution alimentaire avait eu lieu sans que les agents de la propreté aient eu le loisir de repasser. On le voit aussi en fin de marché, après le passage de la "fonctionnelle" quand les sauvettes sortent leurs caddies et déballent leurs toiles au sol. Une patrouille de policiers les fait disparaître... mais le sol reste jonché de détritus, cageots et cartons compris. La version moderne du mythe de Sisyphe...

    Encore un point positif sur ce marché hors du commun. On sait qu'à la fin des marchés, ici comme ailleurs, on a toujours croisé des "glaneurs", qui collectent les fruits et légumes laissés pour compte avant le grand balayage. Vu la conjoncture économique, ils sont malheureusement de plus en plus nombreux. Mais, ici le mercredi, vers 13h, c'est l'association des Restos du coeur qui vient avec un camion et prend en charge des cageots entiers de produits frais pour sa cuisine d'Aubervilliers. Un point positif qu'on ne pouvait pas complètement passer sous silence. 

    Avant de terminer le tableau, nous voulons encourager les marchands à trier un peu mieux leurs déchets, et profiter que des conteneurs spéciaux sont mis à leur disposition (ils sont une vingtaine, avec des couvercles bleus), et qu'ils sont collectés par une benne dite BIO avant le grand nettoyage de 15h. Bio, compostage, etc... bon pour l'environnement ! 

    Par ailleurs, les deux compacteurs de Derichebourg, qui ne fonctionnent pas toujours à ce que nous avons entendu, sont un peu dépassés par les quantités de marchandises qui arrivent en même temps que les cartons et les cageots en bois léger. Tout cela est avalé, mais pas toujours compacté, et les rotations du camion qui enlève la benne se font plus fréquentes. S'en suit une interruption de la circulation sur le boulevard de la Chapelle qui crée un embouteillage en amont, des klaxons, etc.... Sisyphe…. et le rocher est très lourd à bouger !

  • Gainsbourg rue Chaptal

    On célèbre cette année le 25e anniversaire de la mort de Serge Gainbourg. Tout a été dit sur sa maison de la rue de Verneuil dans le 6e mais sa jeunesse dans le 9e est, elle, plus ou moins passée sous silence.

    La mairie de cet arrondissement a souhaité combler cette lacune et, avec l'accord de sa fille Charlotte, a voulu déposer une plaque au 11bis rue Chaptal, là-même où Gainsbourg a passé 15 ans de sa vie soit entre 1932 et 1947, son enfance.

    Paris,Gainsbourg,musique,histoire

    Devant une foule assez nombreuse mais pas très jeune, en présence de Jacqueline, soeur de l'artiste, de Jane Birkin et de Charlotte Gainsbourg, la maire du 9e a rendu hommage à l'auteur, compositeur, interprète et souligné l'attachement que Serge Gainsbourg a toujours gardé pour cet arrondissement malgré les terribles souvenirs de l'occupation qui a forcé la famille à quitter Paris. Voici l'immeuble où sera apposée la plaque.

    paris,gainsbourg,musique,histoire

    Ici plus d'informations sur la famille Gainsbourg : les origines familiales de Gainsbourg.

    Associée à cette plaque, la mairie du 9e organise jusqu'au 10 avril une exposition "De Gainsbourg à Gainsbarre", photos réalisées par Serge Gainsbourg. Voici l'affiche.

    paris,paris-9e,gainsbourg,musique,histoire,exposition,de-gainsbourg-à-gainsbarre,mairie-du-9e

     

    Et un peu de musique - Une belle chanson de Gainsbourg jeune.

    Notes historiques :

    La rue Chaptal est un endroit très riche en histoire. Nos amis de l'association 9e Histoire nous ont fait passer quelques informations qui ne manquent pas d'intérêt. Les voici.

    1  !!! 2 rue Chaptal
    Lieu : Café Gavarni - Personnages : Louis De Funès - Événements : De Funès pianiste dans un café fréquenté par la pègre - Date : 1942 - Guerre de 39-45

    6 rue Chaptal
    Lieu : Nouvelle Athènes (lotissement typique)/Bâtement remarquable - Événements : Exemple typique de lotissement de la Nouvelle Athènes - Date : 1825 - Restauration

    9 rue Chaptal
    Lieu : Galerie Goupil (second siège, après le boulevard Montmartre) - Personnages : Adolphe Goupil/Vincent Van Gogh - Événements : Vincent van Gogh travaille comme vendeur à la galerie Goupil, lors de son arrivée à Paris - Date : 15 mai 1875 – 1876 - Troisième République

    10 rue Chaptal
    Lieu : Société des Auteurs compositeurs et éditeurs (fondée en 1850)/Siège de la SACEM (inscription ACE) - Événements : Société des Auteurs Compositeurs et Éditeurs, ancêtre de la SACEM - Date :  !!! 1937 - Front Populaire

    14 rue Chaptal
    Lieu : Demeure de Maurice Barrès - Personnages : Maurice Barrès - Événements : Demeure de Maurice Barrès, chantre du nationalisme français - Date : 1886 - Troisième République

    14 rue Chaptal
    Lieu : Troisième siège du Hot Club de France (quintette à cordes)/Club de Jazz - Personnages : Django Reinhardt/Stéphane Grappelli/Louis Vola/Joseph Reinhardt/Roger Chaput - Événements : Haut lieu de l’introduction du Jazz en France - Date : - Quatrième République

    16 rue Chaptal
    Lieu : Demeure d’Ary Scheffer/Musée de la Vie romantique - Personnages : Ary Scheffer/Arthur de Gobineau/Pierre-Jean de Béranger/Jean-Auguste Ingres/Eugène Delacroix/Franz Liszt/Ernest Renan/Charles Dickens/Ivan Tourgueniev/Félicité Lamennais/Frédéric Chopin/Alphonse de Lamartine/George Sand/Auguste Bartholdi - Événements : Le peintre Ary Scheffer reçoit dans son salon le Tout-Paris artistique de l’époque - Date : 1830 – 1856 - Restauration

    16 rue Chaptal
    Lieu : Demeure d’Ernest Renan/Musée de la Vie romantique - Personnages : Ernest Renan (gendre d’Ary Scheffer)/Cornélia Scheffer - Événements : Demeure d’Ernest Renan léguée par son beau-père - Date : 1856 – 1871 - Second Empire
     
    17 rue Chaptal
    Lieu : Premier salon de Nina de Callias - Personnages : Paul Verlaine/Mathilde Mauté de Fleurville (14 ans)/Charles de Sivry (demi-frère de Mathilde Mauté) - Événements : Mathilde Mauté croise Verlaine une première fois chez Nina de Callias - Date : 1867 - Second Empire
    17 rue Chaptal
     Personnages : Nina de Callias (Nina de Villard)/Charles Cros/Émile Goudeau/Paul Verlaine/Édouard Manet - Événements : Salon fréquenté par de nombreux artistes ; prise comme modèle par Manet pour la "Dame aux éventails" - Date : 1868 – 1870 - Second Empire
    17 rue Chaptal
     Personnages : Nina de Callias/Raoul Rigault/Gustave Flourens/Ernest Lavigne/Edmond Bazire (rédacteur à "la Marseillaise")/Ferdinand Révillon (directeur des douanes sous la Commune) - Événements : Nina de Callias se réfugie quelques temps à Genève après la Semaine sanglante, de crainte qu’on lui reproche d’avoir reçu certains Communards - Date : 1871 - Troisième République
     
    32 rue Chaptal
    Lieu : Pension Landry - Personnages : Paul Verlaine - Événements : Le jeune Paul Verlaine est placé en pension par ses parents - Date : 1853 – 1862 - Second Empire

  • Objectif Propreté

    L'équipe d'animation du conseil de quartier ("CQ") Faubourg Saint-Denis Paradis a eu fort à faire pour son premier CQ de la nouvelle mandature, mardi 7 octobre (voir notre annonce).

    Le thème de la propreté (ou plutôt saleté comme l'a présenté une animatrice de l'équipe avec un certain humour), revenu souvent lors des réunions publiques de la campagne municipale, avait attiré environ 70 personnes rue Martel. On s'y attendait. La veille, au conseil d'arrondissement, les élus de l'opposition avaient présenté un vœu, non adopté.

    Déborah Pawlik, élue UMP, a donc trouvé une oreille attentive (et même plusieurs) dans la salle lorsqu'elle a évoqué le refus de la majorité de reprendre son vœu. Un rendez-vous avec les habitants était d'ailleurs prévu dès le jeudi 9 octobre en fin d'après-midi en présence de Nathalie Kosciusko-Morizet à l'angle de la rue du faubourg Saint-Denis et de la rue de Metz (voir l'annonce via Twitter). De toute évidence, l'opposition à la majorité municipale sera certainement plus présente dans les conseils de quartier et sur le terrain, en comparaison avec la précédente mandature.

     

    Une première partie de conseil plutôt houleuse

    Chacun et chacune souhaitaient rapidement s'exprimer sur le coin ou le recoin devenu insupportable à voir ou à sentir. L'équipe d'animation avait fait le choix de laisser quelques minutes à chaque élu présent, pas forcément un bon choix, tous les élus n'étant pas d'une grande clarté. La foule s'impatientait et la tension montait dans le préau de l'école maternelle! Ajoutons à cela qu'une pétition circulait depuis plusieurs semaines dans le quartier : les réponses des élus étaient donc attendues avec une certaine impatience pas toujours bienveillante. De l'avis général, la situation a empiré.

    paris,propreté,conseil-de-quartier,saint-denis-paradis,démocratie-locale,dans-ma-rue,elise-fajgeles

     

    Alors qu'a-t-on entendu ?

    paris,propreté,conseil-de-quartier,saint-denis-paradis,démocratie-locale,dans-ma-rue,elise-fajgelesDes remarques pas vraiment différentes de celles que nous entendons de la part de nos adhérents ou lecteurs plus au nord de l'arrondissement ou dans le secteur Barbès. Pas de scoop donc.

    Odeurs d'urine insupportables dans de nombreux lieux et devant une école, dépôts d'encombrants fréquents, déchets entassés à côté des nouvelles poubelles, square Alban Satragne jonché de détritus de toutes sortes, mégots devant les cafés, poubelles déposées trop tôt sur les trottoirs, traces d'une forte alcoolisation par endroit, commerces irrespectueux de l'espace public...

     

    "Les problèmes sont connus et pas contestés" a répondu Elise Fajgeles, adjointe au maire du 10e et chargée de l'espace public et de la propreté. "Toutes les salissures ne se ressemblent pas et ne viennent pas des mêmes populations". Actuellement, le 10e est pourtant l'arrondissement le mieux doté en agents de la DPE, ils sont 193. Mais la nécessité d'effectifs supplémentaires est incontestable. Des recrutements sur tout Paris vont se faire très prochainement, vraisemblablement d'ici fin 2014; il faudra donc attendre encore un peu, le temps de la formation des nouveaux agents. Par contre, pas de nombre précis. L'élue a reconnu qu'il n'y avait pas assez de verbalisations. Malgré une opération coup de poing menée récemment, seulement 30 PV établis en 3 jours. Des amendes peu dissuasives car à 35€ et on sait aussi que tous les contrevenants ne sont pas solvables.

    Alors il y a d'autres pistes comme une campagne de communication (via la diffusion d'un "vade-mecum" qui pourrait être élaboré avec les habitants), une augmentation des sanisettes (+ 400), la présence de "brigades vertes" qui viendraient épauler les éboueurs mais dont les missions restent encore floues, une réflexion en cours pour des sanisettes mixtes mais moins encombrantes. Mais pas de recette miracle. On s'en doute. Les effectifs ne font pas tout, nous le savons bien. Face aux incivilités croissantes, on se sent tout de même un peu démuni. Une habitante a prôné l'imagination au pouvoir car "dire ce n'est pas bien d'uriner ne donne aucun résultat". L'idée de spots munis de détecteurs de proximité éclairant en pleine action l'homme qui urine, voilà ce qui nous rappelle une proposition que nous avions faite, pour un recoin de la station Barbès. A l'époque, pour ceux qui s'en souviennent, la RATP demandait qui changerait l'ampoule!

    Un habitant a fait remarquer à juste titre qu'on ne pouvait passer sous silence la question de la précarité. Un autre a rappelé l'utilité de l'application mobile gratuite DansMaRue pour les signalements des anomalies dans l'espace public, et à ce titre les graffitis et autres soucis de propreté (pour ceux qui ne disposent pas de smartphone, cette application est également disponible sous forme de formulaire en ligne).

     

    Paul Simondon, premier adjoint, a reconnu l'utilité de la pétition qui a circulé et dont il a souligné le ton mesuré, factuel et juste. Les habitants ne nient pas le travail des agents de la propreté et reconnaissent leur découragement face à l'ampleur de la tâche. Un point positif à souligner. Par ailleurs, pour clôturer ce CQ, les habitants ont voté le vœu présenté par l'équipe d'animation souhaitant que "la mairie mette en place un groupe de travail, composé d'habitants et des services concernés, pour lutter contre les incivilités dans [le] quartier".

    Reconnaissons la disponibilité d'Elise Fajgeles qui semble disposée à rencontrer régulièrement des habitants pour faire le point parfois rue par rue pour revoir et adapter le plan propreté de l'arrondissement. Action Barbès le fera d'ailleurs mercredi prochain jour de marché à Barbès. Et sans doute un peu plus tard aux abords de la Gare de l'Est et du quartier des 2 gares.

    Un dossier que nous suivons de très près, bien évidemment!

    paris,propreté,conseil-de-quartier,saint-denis-paradis,démocratie-locale,dans-ma-rue,elise-fajgeles

     

  • Conseil de quartier : un regard transversal

    Comme nous le faisons toujours, nous avions annoncé la réunion publique du conseil de quartier Goutte d'Or Château rouge, en soulignant que la toute nouvelle équipe d'animation — selon la terminologie proposée et acceptée — en profiterait pour se présenter aux habitants.

    A en juger par le nombre de participants mardi soir, à 19 heures, dans le préau de l'école Pierre Budin, nous n'avons pas su séduire, ou bien notre blog perd de "l'audimat" dans le 18e, ou encore le thème annoncé n'était pas assez attractif ! La salle n'était pas pleine. On y a croisé toutefois des visages connus. Ariel Lellouche, l'infatiguable animateur des réunions du conseil Goutte d'Or, a heureusement été tiré au sort parmi les candidats habitants, avec 7 autres, dont plus de la moitié étaient absents ou excusés. Les associations étaient représentées : elles ne sont plus que 5 à faire partie de l'équipe d'animation dans la nouvelle configuration. Amadou Sylla  (SOS Casamance), Michel  Tall (Bol d'Or), Sylvie  Rubé (Les Enfants de La Goutte d’Or) et  Philippe  Ferin (Espoir Goutte d’Or) se sont présentés et ont décrit rapidement leur engagement dans le quartier. Toutefois une ombre planait sur ces visages, car tous connaissaient le représentant de l'association La Table ouverte, Jean-Paul Edwigss, dont ils avaient appris le décès quelques jours plus tôt. Rachid Arar s'est chargé de prendre la relève avec tristesse. Une minute de silence a été observée à la mémoire du disparu et à celle de Noël Monnier, l'un des créateurs du 18e du mois qu'on ne présente pas dans la Goutte d'Or, décédé récemment.

    Dominique Lamy, ex-président du conseil de quartier et désormais promu "élu référent" avait hésité à venir. Fallait-il incarner dès la première séance la figure tutélaire de l'élu local, assis à la table, face au public, ou plutôt laisser libre le siège en question et insister sur l'autonomie totale dont les habitants pourraient jouir dorénavant ? Ariel Lellouche s'est fait l'interprète de ce questionnement de l'élu et a penché vers la seconde hypothèse tout en informant avec bienveillance que ce mardi, le Bataclan allait retentir des acclamations socialistes pour le lancement de la campagne d'Anne Hidalgo... On peut comprendre.

    Sans thème clairement indiqué, la salle avait du mal à sortir d'une certaine fraîcheur. Les efforts valeureux d'Ariel ont permis de proposer une méthode de travail, en petits groupes,  et de constituer des commissions avec, à la tête de chacune d'elles, un des membres de l'équipe d'animation. Elles sont au nombre de 7 : 

    - Commerce : animateur Moussa Niambele 

    - Propreté    : animatrice Geneviève Richy

    - Espace public et environnement  : Philippe Férin

    - Culture      :  Philippe Férin

    - Sécurité    : Michel Tall

    - Vivre ensemble, Mixité sociale, Parentalité : Sylvie Rubé

    - Education : Ariel Lellouche

    Quelques commentaires ont fusé de la salle, pour dire que nous n'étions pas nombreux et qu'il serait bon de ne pas trop se disperser... que certains sujets étaient transversaux et que la propreté, par exemple, se retrouvait autant dans l'espace public que dans le commerce... que l'éducation et la parentalité avaient beaucoup à voir ensemble....  C'est un bon début, puisque les personnes s'interrogent. Reste à savoir comment elles vont recruter suffisamment de bonnes volontés, c'est à dire de personnes disposant de loisirs assez généreusement pour s'investir dans des cercles de réflexion, de préparation d'événements, ou d'actions de revendication ou de communication ? On en revient souvent à ces pierres d'achoppement : à la constatation que les conditions de travail des personnes actives ne laissent pas beaucoup de temps libre, et que celui-ci peut être dédié à des moments de convivialité en famille plutôt qu'à des séances de brainstorming collectif avec les voisins plus ou moins proches. 

    A Action Barbès, nous avons une expérience singulière, puisque, par principe, notre association s'est inscrite dès le début des conseils de quartier dans les trois arrondissements qui entourent le carrefour Barbès. Nous avons donc participé à trois Conseils de quartiers distincts :

    - Trudaine Rochechouart dans le 9e, avec des membres de notre association tirés au sort dans le premier collectif (c'était alors son nom), puis dans le suivant au cours duquel nous avions réalisé le guide culturel de notre conseil de quartier (encore en ligne sur le site de la mairie du 9e). 

    - Lariboisière Saint-Vincent-de-Paul dans le 10e, où plusieurs de nos adhérents font partie, toujours et encore, de l'équipe d'animation depuis sa création.

    - Goutte d'Or Château rouge, auquel nous avons participé plusieurs fois en tant qu'association élue dans ce collège. 

    Seul des trois, le 18e avait opté pour une représentation des citoyens par collèges : habitants, associatifs, personnalités locales, groupes extra communautaires. A l'inverse, les 9e et 10e se cantonnaient à réunir, soit par tirage au sort, soit par élection à mainlevée, des personnes motivées qui se portent candidates à cette mission. Quant aux présidences, 9e et 18e ont longtemps mis à la tête des conseils de quartier un élu, quitte à ne pas lui donner tout à fait le même titre. Toutefois la parole de l'élu, sa place parmi les autres conseillers de quartier montraient assez clairement que la bride était lâche mais qu'elle était là, ne serait-ce que dans le choix des thèmes abordés, des personnes invitées... Parfois, l'assistance s'est réjouie de la présence de l'élu quand il s'est agi d'obtenir des réponses. Mais, dans le 10e, on n'a jamais voulu donner cette place prépondérante à l'élu. Au tout début des années 2000, la bataille a été rude pour faire passer la pilule. Comment la puissance publique dans sa légitimité souveraine pourrait-elle s'effacer à ce point devant une parole individuelle de citoyen lambda ? Elle l'a fait et continue à respecter cette configuration. Les équipes d'animation du 10e n'ont pas pris le pouvoir ! Elles ont survécu, en donnant une place et la parole aux élus quand des sujets nécessitent des réponses qu'eux seuls détiennent ou sont en mesure d'aller chercher. 

    Toutefois, la relève n'est pas facile, on tourne beaucoup avec les anciens, on peine à trouver du sang neuf. Parfois les envies sont grandes, on s'inscrit, et on n'a pas le temps... Oui, nous savons cela aussi. 

  • Commission Barbès-Chapelle, du bon travail en perspective

    L'ambiance studieuse et motivée qui a présidé à la première réunion de la Commission Barbès-Chapelle de notre association a débouché sur une note très positive, à savoir la revalorisation urbaine et la mise en lumière du patrimoine représenté par le viaduc du métro aérien. C'était le 10 décembre dernier.

    Loin de s'éterniser sur les dégâts que cause la présence des marchés sauvages, qu'ils soient de la misère ou du recel — comment trouver un autre nom aux petits trafics qui occupent à la nuit tombante la place Caplat-Charbonnière ? — la commission a opté pour la recherche de pistes innovantes qui pourraient transformer l'image du boulevard de la Chapelle entre Barbès et la place du même nom.

    paris,barbès,

    Certes il faut réfléchir au croisement de Tombouctou-Maubeuge avec le boulevard! On ne peut laisser les automobilistes qui font l'effort de louer une place chez Vinci Barbès-Rochechouart (104 bd de la Chapelle) perdre leur temps dans l'embouteillage qui régulièrement sature la place de la Chapelle. De ce fait ils y contribuent aussi par leur présence, alors que rien ne les y obligeait avant l'extension du marché sur une partie de ce barreau. Et pourquoi donc cette extension décidée sans plan tombouctou avec texte.jpgconcertation ? Si concertation il y a eu, elle n'est pas arrivée jusqu'à Action Barbès.

    C'est l'ensemble de cette partie à la croisée de plusieurs voies qu'il faut repenser. Les sens de circulation ont changé plusieurs fois en quelques années, sans qu'on en comprenne bien les motivations. La commission a promis de proposer une solution cohérente.

     

    1.jpg

    La place de la Chapelle elle-même est un nœud de trafic inextricable ! Matin et soir, la circulation y est impossible. Les changements de sens de certaines rues du quartier côté 18e, faits sans concertation avec la mairie du 10e, n'ont pas arrangé la situation, mais ont apporté un supplément de confort aux riverains desdites rues (y compris aux enfants des écoles proches), et une meilleure sécurité aux piétons. Quant à la place elle-même, elle est saturée à certaines heures. Réfléchissons à la réduction du flux automobile, détournons-le, limitons-le. Il y a un moment où les grands moyens sont nécessaires. Nous aimerions imiter l'avenue Jean-Jaurès... plutôt que le gymkhana actuel de la rue Marx-Dormoy. Des réflexions sont en cours. Des moyens existent. Attendons un peu les propositions de notre commission.

    1 copie.jpg

    Pourquoi avons-nous encore deux voies de circulation sur le boulevard de la Chapelle entre Barbès et Chapelle ? Qui répond à cette question à la mairie ? L'accumulation de véhicules aux heures de pointe alimente le nœud de la place de la Chapelle, il n'est pas besoin d'être tacticien pour le comprendre. Avec ou sans marché alimentaire, il serait judicieux de réguler l'afflux de voitures. Impossible ! diront certains. Comment ? Mais voyez ce qui se passe le long du marché de Belleville deux fois par semaine ! N'a-t-on pas là aussi de nombreux commerçants, de nombreux camions et de non moins nombreux acheteurs ? Il n'y a pourtant qu'une voie de circulation, à côté de laquelle se trouve une piste cyclable protégée par un séparateur. On ne demande ni plus ni moins.

    Nous n'avons pas l'intention de vous exposer ici toutes les réflexions en cours, juste de vous donner quelques exemples sur le problème de la circulation. Mais la propreté est aussi au cœur du sujet, qu'elle soit des rues, des trottoirs ou à l'intérieur de la station de métro. De même, les occupations de l'espace public, comme nous l'évoquions plus haut, ne peuvent être passés sous silence. Il faut s'interroger sur l'action des forces de police, et savoir en quoi elles font avancer la sécurité pour les habitants.

    Mais il faut toutefois sérier les problèmes et s'attaquer de façon rationnelle à chacun d'eux. Il faut aussi avoir en tête que l'image d'un quartier joue en sa défaveur quand elle n'est pas bonne, décriée, mise en avant à chaque instant. La presse souvent a du mal à voir le positif dans ce bout de quartier qui est le nôtre et que nous aimons malgré ses travers, il faut l'y aider. L'espoir que l'ouverture du Louxor a fait naître ne doit pas retomber. A ce sujet, remarquons que ses mosaïques n'ont pas été dégradées, malgré les craintes que nous formulions pendant le chantier. C'est donc que le beau peut être respecté. A Barbès aussi. La brasserie à l'angle, de l'autre côté du Louxor, même si son chantier semble un peu endormi, va apporter également son lot de changements positifs. Les vendeurs de cigarettes ne s’assiéront pas à la terrasse ! Où iront-ils ? C'est une bonne question. Pour l'heure nous n'avons pas la réponse. Le retour d'un libraire en lieu et place de feu Virgin est une bonne chose également. Les vendeurs de textiles bradés auraient bien investi les lieux aussi.... sans la pression de la mairie du 18e sur le bailleur social.

    L'idée fondatrice de notre commission est bien de transformer le quartier en cessant de geindre et de dénoncer, ou de vouloir repousser les problèmes chez les voisins. Tentons de valoriser l'existant. Savez-vous notamment que le viaduc du métro aérien est classé ? Que pouvons-nous faire dès lors pour obtenir qu'il soit vu comme tel ? Qu'il soit entretenu et mis en valeur ? D'autres grandes transformations viendront perturber l'apparence du quartier dans quelques années : la construction d'un pavillon nouveau à Lariboisière et le déplacement de l'entrée des urgences. Voici des modifications qu'il faut anticiper et surtout prendre en compte.

    Nous vous tiendrons informés des résultats des travaux de notre commission, qui au vu de l'étendue du chantier a du pain sur la planche... Nous avons, pour être plus efficaces, créé des sous-commissions qui se répartissent les tâches. N'hésitez pas à nous faire part de vos idées dans les commentaires du blog, en n'utilisant pas cet espace toutefois comme un déversoir de tous vos reproches, car nous ne sommes qu'une association de quartier dont les pouvoirs sont ceux de l'imagination et de la bonne volonté.  

  • Bibliothèque de la Goutte d'Or : un chantier bien silencieux

    Nous nous posions des questions le 28 janvier 2012 (voir notre article) sur la réouverture, puis sur les travaux de la Bibliothèque de la Goutte d'Or; nous demandions aussi des réponses aux élus …. Silence radio. Nous en avons trouvées sur le site de Social Nec Mergitur, un site d'actualité politique, syndicale et culturelle animé par des agents de la Ville de Paris. Nous vous en proposons la lecture :  

    paris,goutte-d-or,barbès,bibliothèque,travaux,mise-aux-normes

    Pourtant neuve, la bibliothèque Goutte d’Or est fermée pour au moins deux ans !

    Fermée depuis près d’un an, la bibliothèque Goutte d’or, située dans le 18e arrondissement de Paris, ne rouvrira pas ses portes au mois de juin, soit dans quelques jours, comme l’avait pourtant annoncé le « Journal Du Dimanche (lire ici). La réouverture est en effet repoussée à l'année prochaine, au mieux !  La raison ? Les travaux n’ont tout simplement….pas encore commencé !

    Pourtant l’annonce d’une réouverture prochaine était encore confirmée récemment par une affichette officielle de la Mairie de Paris.

    Du côté des usagers, c’est l’incompréhension. « C'est un temps bien long. Quels genres de travaux, quel genre de transformation va-t-on y faire qui justifie une mise à l'écart si longue ? » Se demande le site Action Barbes. « Si les élus du 18e lisent notre blog, nous aimerions qu'ils répondent à ces interrogations. Merci d'avance. » Concluent ils dépités.

    Que les habitants du quartier se  rassurent. Désormais la réouverture est programmée pour le 15 mars …2013, selon les dernières informations publiées par la Mairie de Paris.  «  Lors de sa réouverture, vous découvrirez un lieu plus confortable, plus convivial, avec des postes multimédias à votre disposition et un espace d’animation. » claironne la Ville de Paris dans un enthousiasme visiblement non feint. Elle oublie (volontairement ?) au passage que la bibliothèque était déjà (et largement) pourvue en postes multimédias !

    De plus, il est plutôt gênant de rendre une bibliothèque plus « conviviale » , plus « confortable » alors qu’elle a été inaugurée en… octobre 1999 et qu’elle a été, mais oui, rénovée en … 2003, comme le révèle le site officiel de la bibliothèque.

    Bref, cette bibliothèque vieille d’à peine douze ans et  rénovée il y a seulement huit ans doit être refaite pour être « conviviale ». C’est avec effarement qu’on apprend qu’à l’aube du 21ème siècle, la convivialité ne faisait pas partie du cahier des charges dans la construction d’un équipement culturel, il n’est jamais trop tard !

                                            goutte d'or 1

     Une chose est sûre, dès son origine ce bâtiment a été victime d’une mauvaise conception, puisque ces (longs) travaux ont pour but de permettre l’accessibilité aux personnes handicapées, de créer un local poubelle (mais oui), de traiter les façades et d’installer un système de ventilation. Le précédent système ayant la particularité de sauter quand il faisait chaud, mais aussi quand il faisait froid !! Les températures, mal récurent des bibliothèques parisiennes. (Pour le chaud lire ici, pour le froid, lire là)

    A noter également que ce bâtiment ne répondait pas non plus aux normes de sécurité (c’est pourquoi les pompiers du secteur donnaient régulièrement un avis défavorable) d’où l’installation d’un nouveau système d’alarme incendie et d’un accès conforme en cas d’évacuation.

    Ceci dit, la partie est loin d’être finie puisque, d’après nos informations, l’architecte et la Mairie de Paris sont en conflit sur une partie des réaménagements, et la situation parait suffisamment tendue pour que la Mairie de Paris envisage la création d’un comptoir de prêt pour cet été. Vue les délais, cela risque toutefois de rester à l’état de vœu pieux.

    En tout cas, cet épisode illustre le malaise qui touche les bibliothèques municipales parisiennes ces dernières années avec entre autres, les baisses massives de budgets d'acquisition ou les pannes à répétition  des systèmes informatiques

                                           Un comptoir de prêt à la Goutte d'Or, un voeu pieux  ?

                                 girard-copie-1

                                         " Mes frères, prions pour la bibliothèque Goutte d'Or ! "

    La mairie du 18e a-t-elle quelque chose à ajouter ? L'Hôtel de Ville peut-être ? Nous ne demandons pas mieux que de pouvoir publier toutes les explications que l'on voudra bien nous fournir.

  • Dernier coup de marteau à Drouot-Montmartre

    Le 4 novembre dernier, Action Barbès s’est rendu à l’hôtel des ventes Drouot-Montmartre, voir ce que proposent maître Morel dans la salle A et maître Morand dans la salle B, deux ventes dites "classiques".

    Il convient d’être matinal, huit heures trente, pour dès l’ouverture du rideau de fer, se dépêcher d’aller dans l’une ou l’autre salle, d’un coup d’œil rapide, expert ou instinctif, ce qui va être dispersé ce jour, et ce qu’on va "surveiller". Nous disposons de trente minutes pour ouvrir les panières à linge, regarder la signature des assiettes, feuilleter les toiles empilées contre les rebords, tester les fauteuils et les tiroirs des secrétaires, soupeser les bijoux… Rituel bien réglé, chacun se salue, s’échange un bibelot, ça se bouscule un peu sous l’œil du commissaire priseur, de ses assistants qui installent les ordinateurs sur l’estrade, et les garçons de salle qui s’efforcent de mettre un peu d’ordre. Eh oui ! nous ne sommes pas rue Drouot et ses seize salles, où chaque exposition, la veille, permet de regarder plus au calme ce que recèle les ventes du lendemain.  À Drouot-Montmartre, il faut faire vite !

    À neuf heures tapantes, le commissaire priseur et tout son staff ordonne à tout les acheteurs de passer derrière les tables qui séparent les acteurs des spectateurs-vendeurs. Ce cérémonial, ce jeu de rôles mêlant hommes et femmes de toutes origines, vous le connaissez, bien sûr. Sinon, c’est trop tard : ce 4 novembre, quand le dernier coup de marteau tombera, quand le dernier acheteur aura enlevé sa marchandise, les rideaux de fer tomberont définitivement sur Drouot-Montmartre. Ainsi en a décidé la SCI Drouot Immobilier - qui n’est pas rattachée à Drouot-Patrimoine, gestionnaire de Drouot-Richelieu, rue Drouot - situé dans le 9e arrondissement et qui est dévolu aux ventes habituelles. Dommage, c’était une belle activité dans le quartier de la Goutte d'Or. Un repaire à bonnes affaires dans un grand brassage social et commercial.

    Revenons tout de même à notre vente. Que voyons nous passer aujourd’hui ? Plateaux en métal argenté, tableaux, table à manger et chaises en acajou (sur laquelle des acheteurs cassent la croûte, en attendant que la table et ses chaises passent en vente !), des lustres d’hôtel,  trente livres de la collection Pléiade, des casiers pleins de verres, une TV écran plat "en l’état", un frigo - deux portes quand même -, des estampes "époque Amélie Poulain", une boite d’une dizaine de petites montres-gousset en or ; tout le monde s’approche …

    drouot,doudeauville,18e

    Les assistants font le va-et-vient entre les acheteurs et l’estrade "des ordinateurs", demandant un nom, donnant un ticket, prenant une carte bancaire. Le commissaire priseur connaît bon nombre des acheteurs "M. X, allons, 10 €, ça ne se refuse pas ! Bon, 5 €, adjugé", "Un Mac Book air, 200 €. En l’état. Ne venez pas me demander le mot de passe ou de le débloquer !". Il s’efforce en même temps de maintenir un minimum de calme, poussant de grands "Silence ! Et repassez derrière les tables, merci !", ordonnant à un petit malin  qui s’est infiltré du côté pro, pour voir un objet de plus près, de repasser immédiatement du côté public. Sévérité très bonhomme, bien sûr.

    Voilà, Drouot-Montmartre, ce nid à bonnes affaires installé rue Doudeauville, ce lieu sympathique et vivant à rendu l’âme.

    drouot,doudeauville,18e

    Deux questions se posent à nous : pourquoi ? et quoi à la place ?

    Elément de réponse à "pourquoi" : depuis quelques années, "notre Drouot", conçu au départ pour écouler la "drouille", c’est à dire le tout venant de peu de valeur, pas assez noble pour Drouot-Richelieu, était monté en gamme, proposant de belles et bonnes affaires, meubles, tableaux, etc. que l’on retrouvait fréquemment… aux Puces de Saint-Ouen. Dans le même temps, Drouot-Richelieu, sorte de club dont les membres sont soixante-dix maisons de ventes de Paris, ne se porte plus aussi bien. Beaucoup des seize salles sont irrégulièrement ouvertes, même en juin, période de pointe de ce commerce. Et surtout, bon nombre des plus grandes maisons de vente (Tajan, Piasa, Artcurial, Cornette de Saint Cyr…) ont ouvert leur propre salle des ventes, ne procédant à Drouot-Richelieu qu’a leurs ventes courantes… les mêmes ou presque maintenant qu’à Drouot-Montmartre ! 

    Quid du futur ? Il s’agit d’un espace privé, faisant partie d'une grande copropriété, même si les pouvoirs publics peuvent tenter d’influer sur le choix du commerce. Pas facile d'envisager ce grand espace, sans fenêtres, avec bien peu d’ouverture sur la rue Doudeauville, mais un espace de chargement rue d’Oran très pratique. Des indiscrétions nous laissent entendre qu'un magasin de meuble et qu'une grande surface de bricolage se sont mis sur les rangs, affaire à suivre...

  • Face à l'insécurité locale, un nouveau ”Cri d’alerte des habitants de la rue de la Goutte d’Or”

    La sécurité du secteur Barbès-Goutte d'Or sud s'est dégradée de manière alarmante depuis plus d'un an maintenant. Tous les habitants, commerçants et associations locales n'ont de cesse de tirer la sonnette d'alarme à ce propos (voir notre article du 2 septembre 2020), mais la préfecture, très satisfaite des "ses chiffres", reste totalement sourde à la détresse des habitants et s'obstine à nier la réalité de la situation qui ne fait que s'aggraver.

    L'épisode de la bibliothèque de la Goutte d'Or (voir notamment notre article du 17 décembre 2020) n'a malheureusement été q'un exemple parmi tant d'autres, et le déploiement de forces de police aux alentours immédiats de la bibliothèque à certes "calmé le jeu" sur quelques dizaines de mètres de rue, mais a surtout eu comme effet de reporter les trafics vers les rues voisines.

    Et si parfois, nous constatons dernièrement une présence policière au carrefour Barbès-Rochechouart, haut lieu de revente de cigarettes de contrebande et surtout de deals en tous genres depuis plus de vingt ans, c'est essentiellement pour y faire... du contrôle routier !

    Las, cette fois c'est le conseil syndical d'une copropriété de la rue de la Goutte d'Or, toute proche du commissariat de police judiciaire situé dans cette rue, qui lance un appel au secours au Président de la République à travers un courrier qu'il lui adresse. Nous reproduisons ici ce courrier avec l'aimable autorisation du conseil syndical.

     

    Objet : Cri d’alerte des habitants de la rue de la Goutte d’Or

    Monsieur le Président de la République,

    Résidents d’un quartier dit "populaire" de la capitale depuis une quarantaine d’années, nous subissons avec une vive inquiétude la dégradation accélérée de notre environnement.

    Nous avions connu et signalé une situation déjà chaotique par bien des aspects, au cours des décennies écoulées (marché aux voleurs sous le métro aérien, prostitution, vente constante de tabac de contrebande).

    Nous espérions une amélioration et un soin attentif sur la durée à ce quartier parisien où nous avions plaisir à demeurer.

    Or, depuis 2016, la présence massive et quotidienne d’hommes qui investissent l’espace de la rue de la Goutte d’Or, les vols à la tire rue des Islettes, la récente rixe mortelle, les trafics multiples supposés, les destructions aux abords de la médiathèque génèrent insécurité et sentiment de malaise.

    Ces vandalismes, délits et incivilités s’imposent aux habitants du quartier comme "loi du milieu" et leur imposent de modifier leurs horaires, leurs trajets, en deux mots leur mode de vie. Une atmosphère "malsaine" s’instaure, indigne d’un lieu d’habitation ou d’un quartier à vivre en plein cœur de Paris !

    On traverse la rue de la Goutte d’Or, le "piéton de Paris" n’y musarde ni ne s’y attarde. On se sent sommé de préférer la prudence au plaisir de la promenade.

    Des associations, des commerçants, des résidents à titre individuel se sont maintes fois manifestés durant des années auprès des services municipaux et des élus sur ces problèmes récurrents, sans véritable résultat durable.

    Ainsi, sommes-nous scandalisés par l’impunité qui semble régner dans le quartier par rapport à des faits délictueux commis devant l’Hôtel de police et à proximité d’une crèche et d’une école maternelle et primaire.

    Vivons-nous dans une zone de non-droit, tolérée ou admise à quelques mètres de Montmartre ? Faudrait-il, dans un silence malsain, se contenter d’admettre l’inadmissible ? Certains habitants ayant atteint un état d’exaspération pensent partir, du moins ceux qui le peuvent, accentuant ainsi la ghettoïsation.

    Cela suffit ! Nous exigeons des pouvoirs publics que cette situation soit au plus vite assainie et demandons à nos élus d’intervenir avec fermeté pour que les résidents puissent aller et venir sans être gênés des présences menaçantes d’individus sans foi ni loi qui entravent leur liberté.

    Nous nous désolons de n’être ni entendus, ni soutenus et nous invitons les élus locaux, les parlementaires, et l’Etat à venir enfin nous rencontrer pour aborder avec lucidité la réalité de notre quartier et trouver, enfin, des solutions pérennes.

    Nous vous prions de croire Monsieur le Président à l’expression de nos sentiments républicains et vous adressons nos respectueuses salutations.

    Le Conseil Syndical

    Copie à :

    -    M. Jean Castex, Premier ministre ;
    -    M. Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur ;
    -    Mme Marlène Schiappa, ministre déléguée auprès du ministre de l’Intérieur, chargée de la Citoyenneté ;
    -    Mme Nadia Hai, ministre déléguée auprès de la ministre de la Cohésion des territoires et des Relations avec les collectivités territoriales, chargée de la Ville ;
    -    Mme Anne Hidalgo, maire de Paris ;
    -    M. Eric Lejoindre, maire du 18ème arrondissement de Paris ;
    -    M. Nicolas Nordman, adjoint à la maire de Paris en charge de la prévention, de l'aide aux victimes, de la sécurité et de la police municipale ;
    -    M. Kevin Havet, adjoint au maire du 18ème arrondissement de Paris chargé de la sécurité, de la police municipale et de la vie nocturne ;
    -    Mme Danièle Obono, députée de la 17ème circonscription de Paris.

    IMG_20210121_153237.jpg

    Présence policière aux abords de la bibliothèque de la Goutte d'Or