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  • Salle de conso : Comité de voisinage n°2

    La deuxième réunion du Comité de voisinage dans le cadre de la salle de consommation à moindre risque (SCMR) s'est tenue le lundi 21 novembre dernier (voir notre article du 10 octobre dernier sur la première réunion de ce comité).

    Comme vous le montre la photo, l'assiduité des différents organismes membres du comité est réelle et les débats de très bonne tenue. L'ordre du jour de la réunion était particulièrement chargé, aussi vous ne trouverez dans cet article qu'un résumé aussi complet que possible de ce qui s'y est dit.

    Allons d'abord à l'essentiel : depuis son ouverture le 17 octobre dernier, la vie du quartier n'a pas été bouleversée et tout se passe relativement bien. Chacun reconnait tout au long de la réunion qu'il est beaucoup trop tôt pour tirer quelque conclusion que ce soit de ce mois d'opération. Un renforcement de la présence policière a été notée.

    La Charte du comité de voisinage a été définitivement adoptée au cours de la réunion. Celle-ci intègre les demandes de modifications qui avaient été faites au cours du premier comité. Sa lecture fixe bien les domaines de compétence du comité et son fonctionnement. Vous pouvez la télécharger : Charte du comité de voisinage.

    L'association GAIA qui gère la salle a donné des informations à propos de son fonctionnement depuis son ouverture : ...

    ... 60 passages le premier jour et 160 au 20 novembre. Sachant qu'une personne peut passer plusieurs fois dans la journée, GAIA estime que 120 personnes viennent chaque jour. Ceci est dans la droite ligne des prévisions de GAIA qui se montre donc satisfaite de ces six premières semaines. L'association précise que les règles de fonctionnement sont bien acceptées par les usagers de drogue. L'équipe qui gère la salle, une première en France, se "rode" petit à petit. On compte 358 inscrits à mi-novembre, la grande majorité déjà connue de GAIA qui a eu aussi la surprise de voir venir des gens qui avaient juré de ne pas y aller. "Le bouche à oreille fonctionne bien" précise Elisabeth Avril, Directrice de GAIA. Les maraudes dans le quartier continuent néanmoins afin d'y maintenir une présence. Par contre, les antennes mobiles de GAIA ne stationneront plus dans le quartier du fait de l'installation de la SCMR. Important pour le quartier, GAIA assure que les personnes qui ressortent de la salle de consommation sont en capacité de le faire sans problème. Sur le plan médical, il n'y a rien de particulier à signaler si ce n'est quelques bobos sans gravité soignés dans la salle (des abcès, par exemple), mais aussi dépistage des virus HIV et Hépatite C. Importance donnée à l'hygiène. Sur le plan social, l'essentiel des demandes concerne le logement et l'ouverture des droits qui y sont liés, tant la population qui fréquente la salle est la plus démunie et souvent SDF. GAIA reconnait que certains usagers sont "très abimés", ce qui a un impact sur l'espace public. La forte présence de la police, si elle rassure les riverains, fait un peu fuir quelques usagers.

    A la suite de cet exposé assez complet, quelques sujets sont venus en débat.

    Si on reconnait que l'ouverture de la SCMR n'a pas créé "l'appel d'air" redouté (en clair une arrivée massive d'usagers de drogue), quelques personnes nouvelles accompagnées de chiens sont apparues dans le quartier. GAIA assure que ces personnes, même si elles sont inconnues dans le quartier, ne le sont pas de l'association. Néanmoins, Rémi Féraud, maire du 10e, demande à GAIA de travailler sur cette question, notamment sur le comportement dans la rue, ce que GAIA accepte.

    Deborah Pawlik, conseillère de Paris (LR), demande quelques chiffres à propos des bénéficiaires des soins sociaux et des appels téléphoniques. GAIA précise qu'elle a reçu six appels de riverains pour intrusion dans des immeubles. Il y a eu pendant les six semaines 350 entretiens sociaux et 200 entretiens médicaux.

    La question de la présences de chiens est soulevée. GAIA précise que les chiens sont d'une très grande importance pour les usagers de drogues et que la très large majorité des chiens, si ce n'est la totalité, sont en règle (tatoués, vaccinés). La salle dispose de muselières si nécessaire et bien sûr les chiens ne pénètrent pas dans la salle. Le Maire du 10e précise que la présence de chiens ne doit pas être dissuasive pour les autres usagers de la salle. 

    Est-il normal que soit délivré du matériel qui n'est pas utilisé dans la salle ? Elisabeth Avril rappelle que la SCMR est un CAARUD et qu'en conséquence il n'est pas anormal qu'elle fournisse du matériel pour l'injection. Il est également rappelé que le cahier des charges de la salle ne stipule pas que tout le matériel doit y être utilisé. 

    Des riverains signalent qu'il y a encore des seringues usagées dans le quartier et qu'il semble que la présence de dealers soit plus importante. Tout ne peut pas disparaitre d'un seul coup, se défend GAIA. Le grand nombre d'injections qui ont eu lieu dans la SCMR (plus de 3000 en six semaines) a quand même un impact. L'association SAFE qui gère les distributeurs de seringues, dit qu'il est trop tôt pour tirer des conclusions sur ce point, même s'il semble que certains comportements aient changé. Il semble qu'il y ait eu un report des usagers sur la rue Saint-Vincent-de-Paul suite aux travaux de la SNCF au carrefour Maubeuge/Ambroise-Paré. Rémi Féraud demande des éléments chiffrés sur ce point pour le comité n°3.

    La Police précise qu'il y a eu un renforcement de sa présence tant avec des équipes VTT en tenue que des policiers en civil (BAC10). Elle n'a pas noté d'incidents particuliers liés à l'ouverture de la salle et confirme son souci d'adapter son travail notamment en fonction des heures d'ouverture de la SCMR. Elle est particulièrement vigilante le matin et en début de soirée, aux heures où la salle est fermée. GAIA ajoute que les rapports avec la police sont constants, que des réunions régulières se tiennent pour la formation des policiers qui viennent également visiter la salle. Des renforts sont prévus pour décembre.

    Le Maire du 10e indique qu'un périmètre de "tolérance" a été défini par le Procureur de la République afin de tenir compte des dispositions légales concernant le port et l'usage de drogue. Néanmoins, ce périmètre reste une information confidentielle, à la demande du parquet. Il souligne aussi que la plupart des personnes fréquentant la salle sont des utilisateurs de Skénan, médicament qui n'est pas illégal.

    Déborah Pawlik souhaite avoir un complément d'information sur la présence des dealers qui semble plus importante depuis l'ouverture de la salle, sur la sanisette devant l'hôpital qui est une vraie "salle de shoot", sur la présence de toxicomanes dans les parkings et sur les bagarres dans le quartier. La présence des dealers fait l'objet d'une attention particulière de la BAC10 en civil répond la Police. Le Maire précise que si la fermeture de la sanisette de la rue Ambroise-Paré a bien été envisagée, une expérience antérieure a montré que ce n'est pas une bonne idée à cause du report que cela crée. En ce qui concerne les parkings, là encore il est trop tôt pour tirer des conclusions. Ce qui est constaté est une nette augmentation de consommation de krach, sans rapport avec la salle.

    Prochaine réunion le 26 janvier 2017.

     

  • Le conseil d'arrondissement du 9e nouvelle manière

    paris,conseil d'arrondissementLe premier vrai conseil d'arrondissement du 9e s'est tenu lundi dernier dans sa nouvelle configuration, c'est à dire depuis le renversement de majorité et donc l'élection de Delphine Bürkli (UMP) au poste de maire de cet arrondissement.

    Depuis la création d'Action Barbès en 2001, association inter-arrondissements 9e-10e-18e, c'est la première fois qu'une majorité de droite dirige un arrondissement objet de ses attentions. Il est donc intéressant pour nous de voir comment les choses peuvent se passer et ce qui différencie vraiment la droite de la gauche au niveau très local qui est le nôtre. La configuration est d'autant plus intéressante que la chef de file de la nouvelle opposition socialiste dans le 9e, Pauline Véron, est aussi adjointe à la maire de Paris en charge de la démocratie locale, entre autres.

    L'ordre du jour du conseil de lundi portait surtout sur les différentes nominations aux conseils d'établissements des écoles, collèges, lycées, conservatoire de musique (ici notons que Stéphane Bern qui préside le conservatoire du 9e depuis de nombreuses années a fait acte de candidature à sa propre succession et que la nouvelle maire du 9e a donné son accord), nominations des élus référents pour les conseils de quartier (Sébastien Dulermo pour Trudaine Rochechouart qui nous concerne directement et qui était déjà très actif dans ce conseil). Tout cela n'a pas posé de problèmes particuliers.

    Plus sérieuse a été l'empoignade à propos de la mise en place d'une nouvelle commission d'attribution des logements sociaux, la nouvelle majorité estimant que la commission actuelle mise en place par les socialistes ne fonctionnait pas bien. ....

    ... Notons qu'à l'instar de quelques arrondissements ayant déjà lancé l'expérience, les dossiers seront désormais anonymes dans le 9e. La liste des critères d'attribution des logements sociaux d'une part, la composition et le fonctionnement de la commission d'attribution d'autre part, font l'objet de réels désaccords entre la majorité et l'opposition municipale. Mais ces différences sur les critères et le fonctionnement ne sont que le reflet des divergences dans ce qu'il est convenu d'appeler "la mixité sociale". La volonté de la droite est de rééquilibrer les  choses en faveur de ce qu'elle appelle "les classes moyennes" sans d'ailleurs bien définir ce terme dans les conditions de vie à Paris. La droite reproche à la gauche d'avoir fait trop de logements très sociaux (les plus aidés), à savoir des logements pour les moins favorisés et ainsi obliger les classes moyennes à quitter Paris vu le niveau de prix du marché libre de l'immobilier. La réalité est-elle celle-là ? Dire que les socialistes ont favorisé le logement très social est faux. Seulement 20% environ des logements sociaux crées sous l'ancienne mandature sont vraiment dans ce critère. L'essentiel de ce qui a été fait l'a été dans la catégorie logement intermédiaire. C'est sans doute d'ailleurs un reproche qu'on peut faire à l'équipe Delanoë. Et la droite, dans sa volonté de rééquilibrer les choses se heurte à un problème qu'elle ne semble pas vouloir voir, à savoir que 80% des demandes de logements sociaux le sont pour les logements les plus aidés (PLAI pour les initiés). Or c'est bien cette demande là qu'il faut satisfaire.

    Seconde passe d'armes intéressante, la révision de la charte des conseils de quartier. Le diagnostic semble être partagé dans tout Paris et par tous les partis politiques, les conseils de quartier sont un peu à bout de souffle et il convient de passer à autre chose, une nouvelle étape. Mais quoi ? La maire du 9e a demandé à la conseillère déléguée en charge de l'animation locale et des associations (notons au passage l'utilisation du mot "animation locale" et non "démocratie locale") Isabelle Vugt de mettre en place une nouvelle charte des conseils de quartier pour le 9e. Celle-ci dit travailler avec un tableau récapitulatif de ce qui marche et de ce qui ne marche pas dans les 20 arrondissements de Paris et d'en tirer ainsi le meilleur pour le 9e. Dans le même temps, Pauline Véron adjointe à la maire de Paris en charge de la démocratie locale, participation citoyenne, vie associative, jeunesse et emploi, dit avoir mis en chantier la préparation de nouvelles règles concernant les conseils de quartier, règles qui devraient s'appliquer dans tout Paris. A suivre.

    Troisième passe d'armes à propos du rythme scolaire et des activités péri-scolaires mises en place à la rentrée de septembre 2013. Delphine Bürkli a fait de ce sujet un de ses chevaux de bataille pendant la campagne électorale et a donc pris le sujet à bras le corps dès son élection. Elle passe beaucoup de temps dans les écoles de l'arrondissement à écouter les plaintes des parents d'élèves. En gros, la droite reproche la précipitation avec laquelle les choses ont été mises en place et qui n'a pas pu garantir la qualité des prestations demandées aux associations choisies pour animer les activités péri-scolaires. Dire qu'il n'y a pas de problèmes serait être de très mauvaise foi. Le tableau est-il aussi désastreux que le laisse entendre la droite, sûrement pas non plus. Au-delà de ces modalités, les divergences sont très nettes dans l'approche générale. La droite veut rétablir ce qu'elle appelle "l'autorité des maitres" — en gros les directeurs d'école — qui, d'après elle, a été malmenée par la mise en place précipitée des activités périscolaires, mais aussi faire en sorte que l'enseignement au sens large (cours et activités annexes), prépare l'enfant à vivre dans un monde de plus en plus concurrentiel. La gauche, elle, voit dans la réforme une opportunité pour faire monter le niveau général des enfants qui, il est vrai, s'est dangereusement dégradé depuis un moment comme l'indiquent de nombreux classements internationaux. Enfin, une éternelle bataille de chiffres, tous plus ou moins incontrôlables mais qu'on se jette à la figure dans un débat stérile. La droite prétend que la réforme aurait coûté entre 80 et 100 millions d'€ à la ville de Paris alors que les socialistes disent 62 et encore, la part directe due réellement à la mise en place des ateliers péri-scolaires ne serait que de 14 millions pour la Ville. Allez comprendre !

     Le prochain conseil se tiendra le 10 juin.

  • La CANTINE AFGHANE à la Java

    affiche 18 avril 2010 La JAVA et la cantine afghane web.jpg

     

    Les Richesses De L'Exil

    La Cantine afghane nous convie à une soirée à la Java le 18 avril prochain.

    La Cantine afghane est une association d'habitants du 10ème qui fait cuisiner les éxilés afghans du bord du canal pour leur rendre leur dignité et faire partager leur culture pour balayer les préjugés...

    L'argent ainsi récolté est consacré à des cours de Français.

    Le 18 avril, l'association organise avec les réfugiés un évènement festif et culturel à la Java, 105 rue du Faubourg du Temple, où se cotoieront des artistes de styles différents depuis la musique afghane traditionnelle jusqu'au rap et drum and bass.

    Une soirée où vous aurez également l’occasion de découvrir la richesse de la cuisine afghane à travers différents plats préparés par « La Cantine Afghane ».

    L'entrée est à 10 Euros.

    Une soirée « melting-pot » garantie !

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    Pour en apprendre un peu plus sur la musique afghane, sur les Afghans en exil, regardez ce film de Franck Schneider, découvert sur Dailymotion, bien sûr, produit par Stratis et La Cuisine aux Images, avec les Ateliers d'Ethnomusicologie de Genève. Très intéressant, particulièrement pour les amoureux des musiques du monde.
    L'ensemble Kaboul en exil
    envoyé par 51_PEG. - Clip, interview et concert.

    En exil, les musiciens de l'Ensemble Kaboul jouent pour leurs compatriotes contraints au silence. Malgré les conflits incessants, ils chantent l'amour de leur terre natale. Ici, on retrouve Khaled et Hossein Arman, Ustad Malang Nedjrabi, Paul Grant, Osman Arman, Yosuf Mahmood, Bismilah Khusravi et Ustad Mahwash. Certains seront à la Java.

    lajava.gif

  • Du Tati sans chichis...

    Habitant le quartier où règne Tati du haut de son bel immeuble haussmannien, lettres de lumière visibles depuis la place de la République... nous ne pouvions passer sous silence la nouvelle lue dans Le Parisien fin janvier : Tati se lance dans l'assurance !

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    Tati a gardé son nom - pourquoi renoncer à une enseigne aussi célèbre ? - mais le groupe qui occupe les magasins des boulevards Barbès et de Rochechouart n'a plus rien de commun avec la famille Ouaki qui avait cédé le cinéma Louxor en 2003 à la Ville de Paris. Tati est l'une des enseignes du groupe Vetura-Fabio Luci, un groupe textile qui posséde 140 magasins en France et au Portugal, d'après son site commercial. Il a repris l'affaire en 2004 après décision du Tribunal de commerce de Paris, comme le rappelait Libération dans son article du 6 août 2004, intitulé Fabio Luci, un autre spécialiste du bazar.

    Le service après vente en matière de vêtements, (même s'il s'agit de robes de mariage et que les divorces sont un des aléas de la chose) et de bijoux n'est pas une grosse contrainte pour le vendeur. En revanche assurer les foyers et, à la suite, assumer les dossiers d'indemnisation est une autre paire de manches, sans jeu de mots. L'article dit que Fabio Luci s'adosse au numéro un mondial de l'assurance, l'américain Metlife. Cela est-il rassurant pour autant ? Il ne s'agit pas d'une mutuelle, il faut donc rémunérer les actionnaires.. et tout cela avec des taux de cotisation plus bas. Cherchez l'erreur.

    L'avenir nous dira la satisfaction ou non des courageux qui vont aller voir comment on assure chez Tati. Et surtout comment on traite les dossiers de sinistre et ensuite les indemnisations.

  • Festival au Louxor consacré au cinéma du Maghreb

    9e édition du Panorama des films du Maghreb et du Moyen Orient

     
    Le Louxor participe à la 9e édition du Panorama des films du Maghreb sur 4 séances entre le 2 et le 6 mai. Des découvertes à ne pas rater ! 
     
     
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    -> 2 mai à 20h : Fatma. Rencontre avec le réalisateur Khaled Ghorbal (photo à droite)
     
     
     
     
     
     
     
     
     
    -> 5 mai à 18h : A quoi rêvent les Fennecs ? Rencontre avec la réalisatrice Sarah Tikanouine. (Ci-dessous la réalisatrice présente son documentaire sur une belle expérience de foot féminin.)
     
     
     
    paris,barbès,louxor-> 5 mai à 20h : Round Trip. Rencontre avec le réalisateur syrien Meyar Al Roumi (le film sera présenté en avant-première).
     
     
     
     
     

    -> 6 mai à 20h : L’armée du salut. Rencontre avec le réalisateur Abdellah Taïa.
    Le fim a été sélectionné au Festival de Tanger et projeté à la Mostra de Venise. (lire chronique ciné sur le site de Yabiladi.com)

    Abdellah, adolescent marocain, aime son frère aîné, Slimane. Histoire d’un amour impossible. À sens unique. En deux temps. 1999. 2009. Dans un Maroc pauvre, sensuel et opaque.
 À l’intérieur d’une famille nombreuse où le silence et la violence règnent en maîtres absolus… Portrait d’un jeune homme torturé et malin.
Portrait subjectif d’un pays, le Maroc, qui ne sait pas encore où aller.

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  • ”Ecchymoses invisibles”, du théâtre pour dénoncer les violences faites aux femmes

    En prolongement de la Journée Internationale de lutte contre les violences faites aux femmes (25 novembre), la mairie du 18e propose, ce vendredi 29 novembre, une pièce de théâtre : "Ecchymoses invisibles".

    "Un huis-clos conjugal déroutant, sans compromis ni tabou


    Face à la brutalité de Michel, Corinne a érigé des remparts de silence. Mais ce soir elle n’a d’autre choix que de se confronter au monstre de colère qui habite son mari.

    Fuir une relation toxique, après vingt-quatre ans de vie commune, représente un véritable saut dans le vide. Et ça, Corinne ne le sait que trop bien. Séducteur en apparence, destructeur en réalité, Michel son mari, a fait d’elle une femme mutique aux multiples blessures.

    Passionné d’aviation, Michel a invité pour la soirée son collègue afin de lui montrer ses nouvelles maquettes. Corinne, en charge de préparer l’apéritif dînatoire, n’a finalement pas pu s’acquitter de cette tâche et redoute la colère de celui-ci.

    Victime de la dureté des mots et des gestes de Michel, elle cherche ce soir une issue à cette violence. Que peut-elle faire face à la personnalité perverse de son mari ? Parler ? Se taire ? Rester ? Fuir ?"

    L'entrée est libre et gratuite.

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    C'est où ?

    Mairie du 18e, 1 place Jules Joffrin

    C'est quand ?

    Vendredi 29 novembre 2019, à 20 h

  • En catimini...

    Nous vous informions le 15 juin dernier, la Mairie du 18e s'en étant bien gardée, le déménagement surprise et sans concertation des toilettes situées sur la place Cheikha Remitti à quelques dizaines de mètres de là, sur le petit ilot où trône un micocoulier, au bout de la rue de Jessaint et au début de la rue de la Goutte d'Or (voir notre article).

    Nous vous y relations la colère des commerçants auxquels la Mairie impose des toilettes devant leur terrasse/étal/vitrine. Des élus nous ont affirmés que l'Équipe de développement local (EDL) aurait mené une concertation sans trouver d'opposition. De notre côté nous n'avons toujours pas trouvé trace d'un quelconque "concerté" dans le coin, par contre des oppositions, nous n'avons trouvé que cela.

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    Nouvelle perspective monumentale pensée par la Mairie du 18e

    Faisant fi de l'avis de ses administrés, la Mairie a organisé le déplacement ce lundi (jour de fermeture des commerces)... à six heures du matin ! Était-ce pour s'éviter la colère, justifiée, des commerçants en agissant en catimini, hors de leur présence ? On peut légitimement se poser la question ; les commerçants touchés, eux, se la posent clairement. D'autant qu'on ne peut pas arguer que cet horaire matinal, très inhabituel pour ce type de travaux, était prévu pour ne pas gêner la circulation car la circulation est justement coupée rue de la Goutte d'Or ces jours-là toute la journée pour permettre la mise en place de la structure qui couvrira le TEP. 

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    Nouvelle vue pour la Boucherie Ammar

    Les commerçants ne décolèrent pas, autant pour ce nouvel aménagement qui cause un préjudice à leur commerce, que pour le silence et l'indifférence de la Mairie à leur égard. On ne peut que les comprendre.

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    On se régale de la nouvelle vue depuis la terrasse du Chien de la Lune

     

  • Le Directeur Général des Services

    Il y a 2 mois que Christophe Moreau a endossé ses habits de Directeur Général des Services de la Mairie du 9ème arrondissement. Ce jeune homme – 35 ans – a déjà une longue expérience des rouages de la Ville. Après des études à Sciences Politiques, il a passé le concours pour devenir Attaché de la Ville et a commencé sa carrière lors de la création du SAMU social en 1993 où il était responsable des équipes de nuit. Il a ensuite occupé différents postes au sein de la Direction de l’Action Sociale, de l’Enfance et de la Santé avant de rejoindre en 2003 la Direction des Affaires Scolaires où il s’occupait plus particulièrement des crèches. Début 2006, à la demande du Maire de notre arrondissement, il a rejoint la Mairie comme Directeur Général des Services. Il explique son choix par l’intérêt de la fonction. Les Directions centrales de la Ville ont compétence sur l’ensemble de la capitale mais ne traitent que de sujets spécifiques. Lui souhaitait pouvoir traiter de tous les sujets dans un contexte géographique certes plus restreint mais faisant appel à la proximité. Cela correspond pour lui aussi à une promotion, quand bien même la Mairie du 9ème ne serait que la « plus grosse des petites Mairies d’arrondissement de Paris » suivant sa formule. Pour lui, notre arrondissement est vivant et à taille humaine.

     

    « Mon travail, c’est de faire tourner la boutique » dit il dans une expression qui a le mérite de la clarté. Le Maire et son cabinet sont là pour donner les impulsions politiques, déterminer les priorités. Lui est là pour mettre en œuvre les décisions dans le souci du respect des lois et règlements en vigueur. Il lui faut trouver les moyens, s’assurer de la régularité des procédures, faire le suivi budgétaire, coordonner les actions avec les 21 Directions de la Ville aux rouages un peu complexes. Il lui faut aussi tenir compte de la spécificité des Mairies d’arrondissement qui ne sont pas des Mairies de plein exercice, qui n’ont pas d’existence juridique propre. Il se trouve donc au carrefour de plusieurs entités qui doivent travailler ensemble, les élus bien sûr, la Mairie de Paris dont il dépend aussi hiérarchiquement, les Services centraux. Il avoue bien volontiers que son expérience passée au sein de l’Administration centrale parisienne l’aide beaucoup, lui permettant de trouver rapidement les bons interlocuteurs.

     

    A cette lourdeur du fonctionnement administratif de la Ville vient s’ajouter un facteur politique non négligeable puisque depuis quelques années, on assiste à une volonté de déconcentration des pouvoirs de l’Hôtel de Ville vers les Mairies d’arrondissement. D’une gestion très centralisée et très hiérarchisée de la Ville, on passe lentement vers des décisions prises localement dans le cadre d’échanges évidemment plus difficiles à gérer. Christophe Moreau ne cache pas qu’un des attraits de son nouveau poste est dans cette tendance qui pour lui semble irréversible tout en restant bien conscient que ce processus a des limites qui sont celles de l’homogénéité de la Ville de Paris, de la cohérence dans les politiques suivies et surtout de l’égalité de traitement des arrondissements de la capitale.

     

    Deux gros dossiers l’occupent plus particulièrement depuis sa prise de fonction. Dans le cadre de la déconcentration des pouvoirs au sein de la Ville, il lui faut mettre en place les outils de pilotage nécessaires afin que ce transfert de gestion se déroule de façon correcte. C’est bien là toute l’organisation locale qu’il faut reconsidérer. Son second souci est l’amélioration des services apportés aux citoyens. La mise en place de la charte d’accueil voulue par l’actuelle municipalité est un moment important qui implique la mobilisation des agents dans une approche nouvelle de leurs relations avec les citoyens. Christophe Moreau parle volontiers de la « polyvalence » que doivent acquérir les agents de la Ville pour mieux satisfaire les demandes des usagers. Cela passe par un redéploiement des compétences de chacun, une optimisation des moyens, sans être vécu par les agents comme une contrainte mais au contraire comme un attrait supplémentaire à leur travail. Il reconnaît qu’on est là dans une démarche qui prendra certainement beaucoup de temps.

     

    Pour le court terme, la mission qui lui a confié le Maire est claire : il a une petite année pour faire en sorte de bien connaître son nouvel environnement, que tout fonctionne au mieux, car dès 2007, le temps des échéances politiques arrivant, les élus n’auront plus guère de temps à lui consacrer et la machine devra être très opérationnelle.

     

    Souhaitons lui la bienvenue dans notre arrondissement et bonne chance dans sa mission au service des citoyens que nous sommes.

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  • Démocratie

    Deux points sont à retenir de cette réunion :

    1/ la charte des Conseils de quartier du 9ème va être modifiée pour y intégrer l’expérience acquise au cours de ces dernières années. Il s’agit de modifications légères dont la principale peut être résumée en la création d’un binôme élu référant-collectif d’animation dans le fonctionnement des Conseils. L’idée est là d’impliquer plus les membres des collectifs dans la vie courante des Conseils et de ne pas laisser seulement l’élu référant assurer la coordination des travaux. Cela passera par un engagement moral des membres des collectifs à assurer un suivi plus serré des travaux des Conseils ;

    2/ les personnes présentes étaient bien sûr toutes très concernées par le développement de l’activité des Conseils de quartier qui pose encore problème, l’adhésion des habitants restant encore modeste. Il est prévu d’organiser fin Juin une réunion spécifique sur le sujet afin d’étudier ensemble les actions à mener pour rendre les Conseils plus attractifs et donc plus fréquentés qu’ils ne le sont aujourd’hui.

     

    medium_Republique.jpgDans le registre de la Démocratie locale s’est tenu Samedi 10 Juin un petit séminaire organisé par l’Observatoire Parisien de la Démocratie Locale et dont le thème était : la Démocratie locale a-t-elle une histoire ? Il s’agissait de remettre le sujet en perspective et de voir concrètement comment cette Démocratie participative a fonctionné en différents endroits.

     

    Dans une présentation d’introduction, il a été utilement rappelé que la question de la Démocratie locale était avant tout une idée urbaine. En effet, autant en milieu rural le lieu d’exercice de cette Démocratie est le village, entité naturelle, autant en ville la chose est sans doute moins évidente. Dans ce cadre d’ailleurs, il a été noté qu’autant le village avait été un lieu de domination (le seigneur dans les temps anciens puis les notables plus récemment) autant la ville avait été un lieu d’émancipation. L’Histoire de la ville de Paris en est un bon exemple. La Démocratie locale serait donc une problématique urbaine.

    Dans l’exercice de cette démocratie locale, la France a des particularités qui lui sont propres. La volonté de la Révolution puis de la République d’instaurer l’égalité parmi les citoyens a entrainé une espèce de nivellement des droits ne tenant pas compte des spécificités locales. La création des départements placés sous la haute autorité des Préfets n’a pas laissé de place à l’expression des besoins locaux. Ce jacobinisme a fait que l’Etat tout puissant est devenu comme une sorte d’outil d’oppression empêchant par sa volonté d’unification toute action locale spécifique avec comme argument le risque de diviser la République. C’est là une problématique spécifique à la France que l’on ne retrouve pas dans des Etats fédéraux comme l’Allemagne ou l’Espagne par exemple. Si bien qu’il a fallu attendre, malgré quelques tentatives comme celle, échouée, du référendum sur les Régions organisé par le Général de Gaulle en 1969, la loi de décentralisation mise en place par Gaston Deferre en 1982 pour engager le processus de déconcentration du pouvoir central et donner plus d’autonomie en local.

    Avec comme exemple la vie locale dans la ville de Colombes, longtemps aux mains du Parti communiste ou celui des aménagements dans le 13ème arrondissement de Paris dans les années 50/60, il a été rappelé que la vie démocratique locale de ces années là a été essentiellement basée sur le monde associatif, qu’il soit politique, laïque voire chrétien.

    De l’avis commun des intervenants, la vie démocratique locale est aujourd’hui essentiellement orientée sur des thèmes spécifiques, humanitaires principalement, mais finalement assez peu rattachés à la vie locale, les questions des sans-papiers, des SDF ou de l’aide au tiers monde dépassant largement le cadre des quartiers.

    medium_Republique_des_blogs.JPGEnfin, pour conclure cet article, notons qu’une initiative intéressante a été lancée par des internautes avec la création de « la République des blogs » qui se veut une alternative aux modes de débat traditionnel dans la perspective des prochaines échéances électorales. C’est un projet intéressant à suivre.

    Publier des informations locales et donner aux habitants de notre arrondissement le goût de vivre ensemble est, vous le savez, l’objectif de ce blog. Un des aspects, et certainement pas le moins important, est celui de notre vie citoyenne qui commence à l’échelon local. Dans ce registre, retenons dans l’actualité trois sujets de nature différente mais tous liés par la question politique dans le bon sens du terme.

    medium_Conseils_de_quartier_9e.jpgJeudi 8 Juin s’est tenue à la Mairie du 9ème la réunion plénière des Conseils de quartier de l’arrondissement. Une cinquantaine de personnes étaient présentes. Bien qu’en légère augmentation par rapport à 2005, n’est ce pas le signe, reconnaissons le, d’un certain manque d’intérêt des habitants pour ces instances. ?

  • Défendre le patrimoine n'est pas être conservateur

    On a souvent tendance à caricaturer les positions de ceux qui préconisent un meilleur respect du patrimoine, d'en faire des conservateurs un peu extrèmistes. Le débat a d'ailleurs été instrumentalisé par le monde politique et pour faire simple, la défense du patrimoine serait de droite alors que le dynamisme et les accommodements avec ce patrimoine, sous couvert de mordernité, serait de gauche. En fait la question n'est pas celle-là.

    " Quand on a saisi les clés du patrimoine, on ne le regarde plus comme un paradis perdu, mais comme une langue qui nous est offerte, avec sa grammaire et sa rhétorique. On en saisit l’individualité, produit d’expressions propres à un lieu et à un groupe humain. Et l’on n’en saisit que mieux la fragilité : la mort de la culture vient toujours de sa domination par une autre. S’attacher à faire vivre notre héritage est le moyen de garder cette personnalité, par rapport à d’autres cultures dont l’ambition est hégémonique. Ce n’est certainement pas en nous crispant sur notre héritage que nous y parviendrons, mais plutôt en en inscrivant les données vivantes dans l’architecture de notre temps, au-delà de l’appauvrissement de cette sous-culture universelle qui nous menace. Le patrimoine n’est pas seulement un héritage, il est l’enjeu du futur que nous voulons construire." conclut François Loyer dans une conférence préparée pour l'association SOS Paris. (télécharger cette conférence).

    En complément à ces considérations intellectuelles, voici le point de vue d'un architecte.

    "Un bâtiment ancien reconstitué n'a aucun sens, c'est Disneyland. Soit on conserve le maximum, soit on le démolit et on assume. La reconstitution n'est pas de l'architecture, c'est du populisme et de la démagogie.

    Adapter le bâtiment au programme de manière irréversible et profonde est non seulement idiot (voir l'article 5 de la Charte de Venise), c'est une erreur de programmation récurrente que l'on rencontre souvent dans la maîtrise d'ouvrage publique. En France, en particulier à Paris , où l'on veut coûte que coûte être à la mode (c'est ancien, au 18ème siècle on se gaussait en Europe de la légerté des français cf. Gotthold Ephraim Lessing, les lettres de Wolfgang Amadeus Mozart à son père etc.), on ne sait pas apprécier les potentialités d'une parcelle, d'un espace, en particulier celui d'un bâtiment patrimonial. En clair, on n'adapte pas le programme à l'espace, on décide d'abord d'un programme (que l'on veut d'abord branché, souvent hélas bling-bling: arts numériques, cinéma d'art et d'essai, musique pour public "jeune") et on le force à rentrer dans une parcelle comme celle du Louxor ou du Centre Barbara. A aucun moment, on se pose la question de la pertinence du lieu et de sa configuration, bref de ses potentialités. Or, la parcelle de Louxor est longue et étroite, elle se prête volontiers à un type d'usage mais pas à d'autres, notamment au cinéma (manque de chance). Ce n'est pas le type de programme qui est critiquable, c'est le fait qu'il soit inadapté! De là les innombrables quiproquos, méprises etc. avec certains/certaines ("vous voulez un musée figé", "vous êtes contre le cinéma (sic)", "vous défendez la musique (sic)")"

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  • Démocratie locale ou animation locale ?

    Que se passe t-il dans le 9e ? Pas de conseils de quartier depuis 6 mois, un CICA réaménagé, regardons ces sujets de plus près.

    La nouvelle municipalité issue des élections de mars dernier a abandonné l'intitulé démocratie locale pour celui d'animation locale en y incluant les relations avec les associations pour la conseillère d'arrondissement déléguée, Isabelle Vught. Il ne faut peut-être pas attacher trop d'importance à ce changement mais les mots ont néanmoins un sens.

    Le Comité d'Initiative et de Consultation d'Arrondissement (CICA)

    Le Comité d'Initiative et de Consultation d'Arrondissement (CICA) est l'organisme qui fait le lien entre les associations qui souhaitent s'impliquer dans la vie locale et la municipalité. Par une lettre datée du 27 juin reçue par Action Barbès, Delphine Bürkli, la nouvelle maire du 9e,  annonce sa volonté de réaménager le fonctionnement du CICA afin de permettre aux associations d'interpeller le Conseil d'arrondissement et se mettre ainsi en conformité avec le code général des collectivités territoriales (loi de décentralisation de 1982). Action Barbès milite depuis longtemps pour que dans le 9e, à l'instar de ce qui est fait dans le 10e par exemple, les associations puissent poser des questions, émettre des voeux devant les élus rassemblés. Nous en avons souvent parlé avec la maire qui y semblait favorable. La formule retenue ici est hybride. En effet, si les associations pourront bien s'exprimer devant la municipalité, elles ne pourront le faire qu'épisodiquement, le CICA ne se réunissant qu'une fois tous les trois mois au mieux. Par ailleurs, sous couvert d'efficacité et de préparation des réponses par les élus, la mairie envisage de faire une sélection des thèmes mis à l'ordre du jour. Il est clair que cette manière de procéder n'est pas acceptable. Que les associations envoient quelques jours à l'avance les sujets qui les préoccupent pour ne pas prendre par surprise les élus est évident, mais une sélection de ceux-ci est inacceptable, quand bien même celle-ci serait faite par le bureau du CICA et quand bien même cette disposition serait conforme à la loi de 1982. Tout ceci pour dire qu'en fait l'interpellation de la municipalité via le CICA n'est probablement pas la meilleure façon de procéder. Pourquoi ne pas incorporer une telle disposition dans le règlement intérieur du conseil d'arrondissement qui se tient lui une fois par mois, sachant que si elle respecte le champ de compétence du conseil, l'interpellation est acceptée de droit, c'est à dire sans pré-sélection ?

    Conseils de quartier

    Dès son arrivée à la mairie du 9e, Delphine Bürkli n'a pas caché sa volonté d'actualiser la charte des conseils de quartier du 9e. Il est vrai que cette question avait fait consensus dans Paris lors de la campagne électorale, chacun constatant un net essoufflement de ces conseils. Concernant le 9e, il faut aussi remarquer que ces conseils de quartier n'ont jamais vraiment fonctionné comme ils auraient du le faire. Pour prendre exemple encore sur le 10e, il suffit d'avoir assisté à une séance du conseil de quartier Saint-Vincent de Paul Lariboisière dans le 10e et à une séance du conseil de quartier voisin Trudaine Rochechouart pour bien voir la différence, sans dire pour autant que le fonctionnement de celui du 10e est exemplaire. Où en est-on de cette mise à jour ? Y a t-il eu concertation avec les équipes d'animation voire les conseils eux-mêmes ? Personne ne semble le savoir aujourd'hui. En tout cas, Action Barbès ne le sait pas.

    Ce que nous constatons par contre, c'est qu'aucun conseil de quartier ne s'est tenu depuis 6 mois, toujours à notre connaissance, et que cela n'est pas normal.

  • Louxor, vraie restauration de l'extérieur

    Nous sommes restés abonnés au bulletin d'information de l'association SOS Paris, qui avait partagé notre position lors de la bataille du Louxor ! Souvenez-vous : conservation du patrimoine, restauration de l'existant, recherche de l'original.... Charte de Venise. Si vous n'avez pas suivi les événements d'alors, il reste de nombreux témoignages de cette passe d'arme avec la Mairie de Paris qui ne partageait pas notre engagement, regardez dans la marge de droite. Le nom de François Loyer y figure à plusieurs reprises. Il a écrit plus d'un texte pour tenter de convaincre nos interlocuteurs que le Louxor méritait un autre traitement, par égard pour le caractère unique de son architecture, pour son statut de survivant des salles de cinéma muet. 

    Il est dès lors compréhensible, que M. Loyer revienne sur sa déception, confirmée, semble-t-il, quand il voit le résultat de la rénovation des lieux. Il l'écrit dans le dernier numéro du bulletin de SOS Paris, paru en mai. C'est page 8. Voir ci-dessous. En ce qui nous concerne, nous avons fait notre deuil. Tourné la page.. Désormais nous nous réjouissons d'avoir un cinéma à deux pas.

     

    LE LOUXOR : PASTICHER OU RESTAURER, IL FAUT CHOISIR !

    Après 2 ans de travaux, la rénovation du Louxor, salle de cinéma mythique ouverte pour la première fois en 1921, touche à sa fin. L'extérieur a retrouvé toute sa splendeur, mais sur l'inté- rieur nous avons de fortes réserves : il consiste en rien d'autre qu'un coûteux pastiche.

    Une association de quartier, "Action Barbès", s'était mobilisée pour la sauvegarde du cinéma des années vingt - le plus beau et sans doute le plus ancien des cinémas de Paris. La pétition qu’elle avait lancée n'a pas ébranlé la Ville, qui a opéré là l'un des plus grands crimes patrimoniaux qu'on puisse imaginer : la destruction intégrale, puis la reconstruction en "fac-similé" des intérieurs. Un peu comme si l'on substituait une reproduction de la Joconde à l'original dans les salles du Louvre ! Nous avions déjà mené campagne en 2009-2010 pour empêcher cette opération, sans succès.

    Les photos flatteuses de l'intérieur qu'on nous montre sont celles d'une imitation sans grand rapport avec l'édifice initial, tel qu'il avait survécu jusqu'en 2009. La salle a été totalement transformée, réduite en volume comme en capacité (de 1300 à 350 places) et le décor, entièrement neuf, "adapté" à ce nouveau volume. Les façades ont certes été restaurées, mais il ne reste plus qu'elles. Car l'intérieur a été démoli. Qu'il ait été remplacé par un plagiat ne nous consolera pas de la disparition de l'original.

    Le patrimoine est un monde exigeant : il suppose le respect de l'authenticité de l’œuvre. Comment pourrait-on concevoir de s'extasier devant la copie - plus ou moins habile, plus ou moins fidèle - quand on sait qu'elle a été substituée à un original détruit sans vergogne ? Plus hypocrite encore, en la circonstance, le décor d'un des murs intérieurs a été conservé dans l'épaisseur des lourdes structures dont il a été enveloppé : pour le revoir, il faudrait détruire à nouveau presque entièrement la construction nouvelle, afin de le retrouver (mais dans quel état ?) après avoir dépensé quelques millions d'euros... Et on découvrirait alors que la salle d'origine n'est plus qu'un souvenir, depuis la destruction de l'édifice.

    Notre position n'est pas facile à tenir : on est vite qualifié d'intégriste quand on se bat pour la conservation des œuvres dans leur intégrité. Il est plus "commercial" de montrer un décor à neuf, clinquant, qui attirera les touristes en leur livrant une version édulcorée du passé. Jusqu'à ce que, vingt ou trente ans plus tard, le manque d'authenticité de la copie devienne si flagrant qu'il paraisse insupportable ! Je serai mort quand on s’apercevra qu'on nous avait menti. N'applaudissons pas au faux, quand ce faux est le produit d'une destruction volontaire, consciente et programmée, de l'original. Je dirais bien autre chose si la Ville avait su prendre conscience du caractère exceptionnel de l'édifice et en avait accompagné la restauration avec autant d'effort qu'elle a mis à le détruire puis à le reconstruire...

    Hélas, les politiques sont rarement des amateurs. La grossièreté du jugement des philistins est un désespoir pour tous ceux qui savent regarder. Le pauvre Louxor en a fait les frais...