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Rechercher : projet 360°

  • Voici des nouvelles de la rue Affre, Goutte d'Or

    paris,18e,goutte-d-or,voirie,aménagement,affre,saint-mathieu,saint-bernard,cavéLundi dernier, nous vous avions cordialement invités à participer aux échanges entre habitants, mairie et service de voirie à propos de cette petite voie de la Goutte d'Or, qui a besoin d'un réaménagement car elle ne répond pas aux normes pompiers (largeur, accès, passage) et n'offre pas aux piétons un cheminement très sûr. Jusque là, beaucoup de rues ont bénéficié de ces aménagements nécessaires. Une des plus récentes est la rue Laghouat. La rue Saint-Luc est elle-aussi touchée par une réfection de chaussée, pour ne citer que celles-ci à proximité. La rue Myrha, aussi, bien sûr mais là, on touche à l'urbanime et à l'habitat et ce n'est pas tout à fait terminé. 

    Souvenons-nous également que tous les abords de l'église Saint-Bernard ont été "relookés" pendant l'été 2005. Dominique Lamy, adjoint chargé des transports et des déplacements (au sens large) était déjà l'animateur des consultations avec les habitants et Action Barbès faisait déjà aussi des comptes rendus pour ses adhérents...

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    Les objectifs du projet sont simples 

    il faut rendre la rue plus confortable, aussi bien pour les habitants que pour les passants, sécuriser leur cheminement sur les trottoirs, conserver des stationnements aux véhicules automobiles d'un côté  et créer des espaces pour les deux roues de l'autre, harmoniser les perspectives, autrement dit : aligner la totalité de la chaussée entre les rues Myrha et Saint-Mathieu, et enfin, intégrer la possibilité d'un double sens pour les cyclistes dès que le quartier de la Goutte d'or pourra bénéficier d'un statut de zone 30 (30 km-heure). Et cerise sur le gâteau : on pense à planter cinq arbres sur la partie comprise entre la rue Cavé et la rue Saint-Mathieu. 

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    Les changements prévus

    Le développement de l'usage des deux-roues motorisés (2RM) conduit à créer des stationnements spécifiques en mordant sur des espaces traditionnement dédiés aux véhicules des particuliers dans les rues que la mairie aménage. Ici sur le tronçon Myrha-Cavé, on s'oriente vers la suppression de 10 places pour les voitures et la création de 15 places pour les 2RM. C'est une évolution assumée par la Ville, même si parfois elle n'est pas du goût des propriétaires de voiture. C'est le stationnement automobile côté impair qui disparaît ainsi. C'est également une obligation si l'on veut respecter les normes dites pompiers. 

    Même type de transformations sur l'autre partie de la rue, entre Cavé et Saint-Mathieu, c'est à dire suppression du stationnement côté impair avec agrandissement du trottoir et, en plus, plantation de 5 arbres côté école donc, et un  alignement avec l'autre partie de la rue. Mais ici deux options demandent à être discutées : soit on privilégie le stationnement des 2RM, soit on préserve de l'espace pour les automobiles. Entre les deux options, c'est 15 places de motos contre 10 places de voitures. Tout en sachant que les motos se serrent à l'occasion et les voitures, non ! Mais aussi que les motos encombrent les trottoirs faute de suffisamment d'aires de stationnement qui leur soient réservées...

    Quel est le calendrier ?

    Tout cela se discute, en effet. Discuter, discuter, oui, mais rapidement.... car pour bénéficier des subventions de l'Agence Nationale de Rénovation Urbaine(ANRU), le chantier du premier tronçon (Myrha-Cavé) doit être lancé avant la fin de l'année. La suite se fera en deux phases pendant l'année 2013.

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  • Municipales 2014 : dans le 18e

    Nous continuons la publication de nos articles par arrondissement avec aujourd’hui le troisième et dernier volet de cette série et consacré au 18e.

    Nous avons rencontré Pierre Yves Bournazel, Eric Lejoindre et Pascal Julien, respectivement tête de liste pour UMP-UDI-MoDem, PS-PCF-PRG et EELV. Le candidat socialiste était entouré de Daniel Vaillant, actuel maire du 18e et de Myriam El Khomri, adjointe au maire de Paris chargée de la sécurité.

    A la différence des autres entretiens que nous avons eus dans le 9e et le 10e, ceux faits avec les candidats du 18e sont plus informels et n’ont donc pas une structure qui permet de comparer avec autant de précision les déclarations sur un même sujet...



    Marché des biffins

    Pour le candidat UMP, le marché des biffins sous le viaduc à Barbès est le résultat d’une paupérisation de la population. Il y a à cet endroit une concentration des difficultés qui demande un traitement dans la durée, en concertation avec les acteurs locaux comme les associations mais aussi les riverains. Se pose la question du maintien du marché alimentaire sous le viaduc, selon lui. Ne faut-il pas le redimensionner en le sécurisant en faisant intervenir la police en prévention mais aussi en établissant des amendes ? Cette mission pourrait être donnée aux auxiliaires de la Ville de Paris, les fameux ISVP qui connaissent bien le quartier et suppléent ainsi la défaillance de la police nationale. Quoiqu’il en soit et bien qu’ayant voté l’installation du marché de la porte Montmartre, P.Y Bournazel n’en souhaite pas la multiplication dans l’arrondissement.

    paris,municipales-2014Concernant le marché des biffins, Pascal Julien fait le lien avec ce qui s’est passé porte Montmartre. "Au cours de la mandature commencée en 2001, ce sont les écologistes qui ont porté le projet du carré des biffins. A l’époque, Daniel Vaillant était contre et les communistes aussi. Cela a bien fonctionné mais fonctionne moins bien depuis quelque temps. Il y a 100 places mais comme les gens ne sont pas là tout le temps, cela fait en réalité plutôt 250/300. Ce que nous disons, c’est qu’il faut ouvrir d’autres carrés des biffins, dans la première couronne. Ce serait mieux que rien. Notons au passage qu’aucune mairie socialiste ne veut ouvrir un carré des biffins. Je le déplore. Avec ces carrés, on ne résoudra pas le problème de la misère mais au moins on ne la méprisera plus".

     



    Circulation

    Il faut améliorer l'offre de transport en commun" pense P.Y Bournazel, .....

    ...... et veiller à l'accessibilité. Il faut améliorer la fréquence des bus, étendre leurs horaires, à terme les avoir 24h/24 comme dans d'autres villes, certes pas tout de suite, mais progressivement. Pour le métro, le candidat se félicite de la reprise du Grand Métro par l’actuel gouvernement, il va désengorger les lignes existantes et permette à des gens qui ne peuvent pas aller travailler sans voiture de le faire. A sa grande fierté, il a obtenu de la RATP que les lignes 4, 12 et 13 passant dans le 18e fassent l’objet d’une priorité dans la modernisation, notamment pour les accès.
    Il veut construire des parkings près des gares à l'extérieur de Paris pour que les véhicules n’y entrent pas et notamment près des gares nouvelles du Grand Métro. Mais aussi aux portes de Paris. Il défend aussi l’idée d’un Eco-Pass qui régulerait les autorisations de rouler dans Paris en fonction de la nécessité, de l'heure, de l'intérêt du déplacement, sorte de capteur informatisé.

    « Il faut décourager la voiture à l’échelle nationale » pour Pascal Julien. « L’interdire brutalement façon Londres, je suis contre. Il faut que ceux qui n’ont pas besoin de la voiture ne la prennent pas. Déjà ça, ce serait bien et on réduirait une bonne partie du trafic. Voilà pourquoi nous sommes en faveur d’une augmentation du prix de l’essence. Le prix actuel n’est pas à hauteur de la réalité écologique. Par ailleurs, je ne suis pas convaincu par l’installation de parkings aux entrées de ville. Cela ne résout pas le problème écologique de fond dans la mesure où on continue à utiliser une voiture. Par contre, porte de La Chapelle, là où je ferai la Halle Fret dans le cadre du projet Chapelle Internationale, on peut faire en sorte que ce soit par le train qu’arrivent désormais tout un tas de marchandises qui arrivent aujourd’hui en camions ».



    Réaménagement des portes de Paris

    paris,municipales-2014Un des grands projets de P.Y Bournazel est le réaménagement des portes de Paris dans le 18e, avec en arrière plan le lien entre Paris et les communes limitrophes.

    Pour la zone porte de Clignancourt porte Montmartre, son programme prévoit la création de la Cité des Métiers d'Arts (entre la résidence sociale et le boulevard périphérique, coté Ouest).  Des contacts avec des professionnels artisans d’art ont été pris et l’accueil est bon. Cette Cité des Métiers d’Art pourrait être associée avec des activités très proches comme un centre de formation, des salles de répétition, etc... Il faut embellir l'espace et apporter de l'emploi. Ce serait un investissement mixte, privé, public, et la vente de parcelles aux promoteurs pourrait attirer du logement privé intermédiaire pour assurer la mixité sociale.
    Pour la zone porte de La Chapelle porte d’Aubervilliers, le projet s’appuie sur le nouveau campus universitaire Condorcet qui doit y voir le jour et qu’il considère comme une facette attractive. P.Y Bournazel affirme que la porte de La Chapelle est un endroit stratégique pour Paris dont le développement économique doit faire l’objet d’une requalification globale avec création d’une cité étudiante internationale nouvelle associée à une cité de l’innovation numérique, mais pas uniquement numérique. La situation privilégiée de cette entrée de Paris, aux confins de la capitale, des nouvelles zones de développement à Pantin, Aubervilliers et l’accès direct à Roissy CDG sont des atouts.


    Goutte d’Or

    A tort ou à raison, les habitants de la GO nous disent souvent leur désarroi, leur sentiment d’être traités comme des habitants de seconde zone. N’y a-t-il pas un effort spécifique à faire dans ce quartier ?

    « Oui, et j'ai voté souvent avec la majorité municipale les programmes de rénovation des immeubles » nous dit Pierre Yves Bournazel « mais dans l'habitat rénové il y a aussi des problèmes d'insalubrité, disent les habitants. Il faut donner la priorité de la rénovation à l'habitat indigne, car il y va de la santé des habitants, faire de la qualité et de l'habitat durable. C'est encore plus important dans les quartiers populaires, si l'on veut aller vers une égalité des chances. Un toit est la première priorité de l'homme » dit-il et qui par ailleurs s'insurge contre la possible construction de 6000 nouveaux logements sociaux dans le 18e sur la prochaine mandature.
    En ce qui concerne les équipements, P.Y Bournazel pense que la Goutte d’Or n’a pas été si mal traitée que cela, mais que les habitants ne se les sont pas appropriés. "Ils ne sont pas pour eux ! Ils ne s'y sentent pas à l’aise" (référence au centre Barbara par exemple nldr).

    « Je n’ai pas le même sentiment de traitement de seconde zone » dit Pascal Julien. « La perception des choses est toujours quelque chose de compliqué. La Goutte d’Or a été rénovée, le mot délaissé ne convient pas. Que les choses n’aient pas été bien faites, peut-être, mais parler d’espace délaissé, pour moi, n’est pas un terme recevable. Toutes les opérations de réhabilitation, de réduction de l’habitat insalubre, sans parler des équipements comme le centre Barbara, montrent que ce n’est pas un espace délaissé. Maintenant, tout n’a pas forcément été bien fait. Sur le plan de l’urbanisme, certaines choses auraient pu être améliorées, notamment certaines rues avec des alignements pas très heureux.
    Par ailleurs, nous les écologistes, nous demandons dans notre programme que soit inscrit dans le Plan Local d’Urbanisme (PLU) que des parcelles soient inconstructibles, appropriables par les habitants sous forme de jardins partagés, par exemple. Nous demandons qu’on ne bétonne pas tout. L’espace vert doit être considéré comme un équipement, pas comme la cinquième roue du carrosse. N’oublions pas que le quartier de la Goutte d’Or va être très dense et manquer d’espaces verts.
    Je termine en disant que je regrette la fin du Lavoir Moderne Parisien ».



    Zone de Sécurité Prioritaire (ZSP)

    La présence policière dans la ZSP Goutte d’Or est critiquée par certains habitants, la situation ne s'améliorant pas visiblement. Comment convaincre ces habitants qu'elle est utile, voire indispensable ? Telle est la question posée mais que nous avons détaillé pour les écologistes qui, eux, prévoient de remplacer les CRS par des policiers de terrain comme indiqué dans leur programme. Cela est-il réaliste ? Comment ? Où trouvez-vous ces policiers ? Les CRS sont en force d'appui en cas de problème. On est davantage dans la dissuasion. En cas de gros problème comment font-ils ? Car, certes, on peut penser que les CRS ne servent à rien mais il faut savoir que, lorsqu'il y a des actions policières contre le marché aux voleurs, des saisies de cigarettes avec les agents de la douane en soutien, les hommes présents dans les environs arrivent très vite pour défendre les autres.

    « Moi je doute de l’efficacité des CRS qui restent dans leurs camions » commence Pascal Julien. « J’ai vu des gens commettre des infractions devant les CRS, donc ils ne servent pas. Pour qu’une politique de sécurité soit efficace, et j’y suis attaché, il faut qu’elle soit comprise. Vous-même, vous venez de le dire dans votre question, cette politique n’est pas comprise parce que cette présence n’est pas efficace. Je suis plutôt partisan de cette ZSP. Nous l’avons élaborée dans un partenariat avec beaucoup d’associations et de riverains. Ce n’est pas quelque chose qui a été imposé, il y a de la co-production, la sécurité c’est de la co-production. Il y avait besoin de cela. Mais cette ZSP serait encore mieux acceptée si on n’avait pu éviter deux choses. D’abord ces CRS et aussi l’opération du 6 juin qui n’a pas été bien perçue par beaucoup de monde. On nous dit que cette opération était ciblée, sur des trafics, … mais ce sont finalement les sans-papiers qui ont souffert. Il y a une ambiguïté ».

    « Il y a aussi les phénomènes de bandes » continue Pascal Julien. « Des gamins qui viennent avec des battes de baseball, qui se font un petit western entre eux, créent un climat incertain, on va dire les choses comme cela. Il y a un report de la ZSP, les mêmes se sont déplacés. Pour ma part, je propose le harcèlement, je suis pour le harcèlement. Je n’aime pas les opérations coup de poing type de celle du 6 juin qui discréditent la ZSP (bouclage de la partie Sud de la Goutte d'Or le 6 juin 2013 par la police ndlr). Qu’on envoie les policiers des douanes ou de la BAC en permanence, je n’ai aucun problème avec cela.

    Concernant le renforcement des forces de police, je suis le seul à avoir demandé la réouverture d’un commissariat, celui de la rue Raymond Queneau. Dans le quartier Chapelle, il y avait une antenne de police et j’ai demandé à ce que cela devienne une unité de police de quartier (UPQ). Je déplore la politique de la droite à cet égard qui n’a fait que diminuer les effectifs. Il y en a 63 qui sont arrivés, récemment, je m’en réjouis mais on ne forme pas les policiers comme cela, il faut du temps ».

    P. Y Bournazel constate que le bilan de la ZSP n'est pas probant, au passage il souligne qu'il l'a voté avec l'exécutif parisien. La zone délimite bien la présence policière mais pas les trafics, pas la délinquance ! « Il y a des reports, parlez-en avec les habitants de Simplon » dit-il et ajoute « La police est là, mais les trafics perdurent ». Pour lui, il veut un retour de la police nationale à son cœur de métier, les enquêtes, le démantèlement des réseaux, etc. … Et sur place, à effectifs constants, il voit un redéploiement de la police de proximité à pied, celle qui connaît les habitants, les commerçants... en la concentrant sur les quartiers connaissant les incivilités. Il évoque un autre axe d'action : les travaux d'intérêt général, en réparation immédiate... au cas par cas. Il faut imaginer quelque chose entre l'impunité et la prison.

    paris,municipales-2014Côté Eric Lejoindre, on  affirme que les résultats sont là, mais qu'ils sont encore peu visibles. Daniel Vaillant, lui, rapporte les propos d'un préfet de l'époque où il était ministre de l'Intérieur : « Au-dessous de 25% de baisse des chiffres d'un phénomène quelconque de délinquance, aucune amélioration n'est perceptible ». Devant les interrogations d’Action Barbès exprimant l'incompréhension des habitants et particulièrement leur doute devant les forces de police quand elles côtoient les habituels trafics du quartier sans intervenir, le candidat socialiste certifie que les résultats sont probants en matière de prostitution et de proxénétisme, par exemple; des fermetures administratives ont calmé certains coins, le taux d'élucidation des affaires remonte, etc. … Ces résultats ne sont pas connus et n'interviennent donc pas dans le jugement des habitants. Peut-être pourrait-il y avoir un effort de communication sur ce sujet. En revanche, le phénomène de marché à la sauvette, par son ampleur et sa visibilité, tant sur place que médiatique, occulte tous les résultats obtenus par ailleurs.
    Nous sentons que les socialistes veulent nous convaincre que la ZSP est une bonne chose, que la situation s'améliore. « Le dispositif a permis de prendre en compte les signalements faits par les habitants, des planques ont suivi, puis des interpellations, et de la détention aussi, parce qu'il y a derrière un travail patient. Il n'y a pas toujours la réponse judiciaire appropriée mais on progresse » nous dit Myriam El Khomri, chargée  de la sécurité à l’Hôtel de Ville. Elle nous donne des précisions sur le cas du bonneteau que les juges ont eu du mal à re-qualifier comme escroquerie avec des peines d'enfermement à la clé. Mais c'est fait. C'est un signal fort qui a fait baisser l'activité. « On a tort de ne pas communiquer sur ces acquis. Nous avons travaillé à un compte ZSP sur Facebook, mais la période de campagne interdit qu'il soit activé... Pas facile ! Le plus dur est la dérégulation de l'espace public, il va falloir être patient, toutefois la présence policière a fait baisser les trafics de contrefaçon, l'aide des douanes a été déterminante, le gros investissement des services aussi, la présence des inspecteurs de sécurité (qu'on ne voit pas parce qu'ils sont en civil..) » précise-t-elle encore, avant d’ajouter «Il y a eu beaucoup de réunions dernièrement avec des copropriétés notamment et les associations. Tout est prêt pour que ça change ».

     


    Conseils de quartier CQs

    Eric Lejoindre souhaite re-mobiliser les conseils de quartiers où désormais la présence des élus est moins déterminante (depuis la nouvelle organisation des CQ du 18e). « Il nous faut être attentifs à un type d'enfermement de certaines personnes, qui concentrées sur une seule source d'information peuvent croire n'importe quoi. Il faut promouvoir la diversité d’opinions » dit-il. (On venait de traverser l'épisode d'enfants absents des écoles à cause de la rumeur sur les "genres" ndlr)

    P.Y Bournazel voit deux pistes pour les re-dynamiser. Une séquence formelle de prise de décision commençant par un vote par les CQs, avalisé par le Conseil d’Arrondissement puis monté au Conseil de Paris. Il souhaite que les CQs puissent prendre en charge  l’aménagement d’un quartier (voirie, propreté, …) en liaison avec des associations.

  • Paris et ses hôtels particuliers

    expo hotel particulier.JPGLe projet de réhabilitation du Louxor a permis à Action Barbès de s’intéresser de plus près aux questions liées au patrimoine. C’est dans cette optique que nous vous recommandons vivement d’aller visiter l’’exposition L’hôtel particulier, une ambition parisienne qui se tient depuis le 5 octobre et jusqu’au 19 février 2012 à la Cité de l’Architecture et du Patrimoine au Trocadéro.

    Beaucoup d’hôtels particuliers ont été détruits au cours des siècles, mais Paris en garde encore pas mal d’exemples. On peut même dire que ceux-ci ont structuré la ville. Du Marais et de la place des Vosges au quartier de la Chaussée d’Antin, à deux pas du carrefour Barbès, en passant par le faubourg Saint-Germain, la ville de Paris reste profondément marquée par ces demeures qui reflètent un art de vivre, certes réservé  à quelques très rares privilégiés, mais témoins d’une civilisation en plein épanouissement.

    Disons le tout net, l’exposition est remarquable ! Elle est en gros organisée en trois étapes qui nous font comprendre l’évolution de l’architecture des hôtels particuliers, leur place dans la ville et la floraison d’arts connexes liés à ce développement.

    La première étape est celle de l’évolution de la structure de l’hôtel particulier. De la Renaissance où l’organisation du bâtiment reste encore très simple autour de la chambre qui sert à la fois de lieu de réception, de repas et de repos jusqu’au salon du XVIIIème siècle, lieu de réception, pièce centrale de l’édifice, là où s’expriment l’art de vivre, la sociabilité, en passant par la pièce d’apparat du Grand Siècle, celui de Louis XIV, l’exposition nous explique, nous montre, cette évolution qui est assimilable à celle de la civilisation. Pour ce faire, et de manière très pédagogique, une suite typique a été reconstituée, formée d’un vestibule, d’une antichambre, d’un salon, d’un cabinet bibliothèque plus intime, puis d’une galerie, permettant de comprendre comment on passe de la cour au jardin, du vestibule pour l’accueil au salon pour la réception, dans un ordre social très structuré.

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    Hôtel de Thellusson par Jean Baptiste Lallment (1716-1803) (source WIkipédiA)

    La seconde étape nous montre quatre hôtels particuliers représentatifs de leur époque. Le plus ancien, celui de Cluny au Quartier latin, construit pour l’abbé de Cluny lors de ses séjours à Paris. Ensuite l’hôtel Lambert, joyau du XVIIème siècle à la pointe orientale de l’île Saint-Louis, œuvre de Le Vau. Puis l’hôtel de Thélluson, si typique du XVIIIème siècle et enfin  le Palais Rose construit au tout début du XXème siècle. Quatre représentants de leur époque dont, hélas, seuls l’hôtel de Cluny et l’hôtel Lambert subsistent aujourd’hui.

    Enfin, la troisième étape nous montre le développement de l’art de la décoration (peintures murales, mobilier) et des jardins.

    Autour du quartier Barbès, peu d’hôtels particuliers encore en place. Notons la maison de Thiers, place Saint-Georges, d’un intérêt en vérité limité, la mairie du 9ème, l’hôtel d’Augny, l'hôtel Wendel, mais surtout l’hôtel  Bourrienne au 58 rue d’Hauteville, véritable bijou du début du XIXème siècle avec sa décoration Directoire. Le visiter, c’est se remettre dans l’ambiance des fêtes de cette époque postrévolutionnaire, celle des Merveilleuses, de Mme Tallien, de Mme de Beauharnais, qui y vivaient des amours intenses et agitées.

    Donc en un mot comme en cent, allez visiter l’exposition L’hôtel particulier, une ambition parisienne.

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    Salon hôtel Bourrienne (source)

  • Château rouge : le chantier respecte son planning

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    Une nouvelle visite a été organisée jeudi dernier en début d'après midi, par la RATP, pour montrer l'avancement des travaux aux habitants du quartier. L'assistant de la cheffe de projet nous a accueillis dans la base de vie de la rue Custine et reprenant l'état de la station là où l'avaient laissé nos adhérents en juin dernier, il a fait un rapide descriptif des lieux et nous a entrainés dans le sous-sol de la place du Château Rouge pour constater que le chantier avance grand train.


    station chateau rouge nouvel accès

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    La petite troupe a eu le plaisir de descendre dans la station — dont l'espace a été multiplié par 4 ! — par le nouvel escalier de l'accès spécialement créé côté ouest, vers la rue Custine.

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    Vu le nouvel espace disponible pour l'accueil et la déambulation des usagers futurs, les systèmes de sécurité incendie et notamment de désenfumage ont été repensés complétement. On découvre un vaste espace, là où seront construits les locaux techniques, l'accueil du public, les tourniquets d'accès, le mur de distributeurs automatiques et leurs coulisses électroniques... Pour l'instant les murs sont bruts de décoffrage, si l'on peut dire, mais on peut se rendre compte de la configuration des espaces grâce à la préfiguration en 3D ci-dessous.

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    Tous les travaux de gros œuvre et de génie civil sont terminés. Il n'y aura plus de nuisances sonores nocturnes comme certains riverains ont pu les entendre cet été. En effet, comment faire autrement quand il fallait procéder à l'éclatement de la voûte ancienne tout en maintenant le trafic des rames juste au-dessous ? Peut-être une petite faille dans la communication de la RATP qui n'a pas cru que ces bruits toucheraient des habitations aussi éloignées... Sinon, les immeubles situés en « ligne de front » ont bien été avertis.

     

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    Le chantier reste un objet de découverte et d'expérimentation, car pour la première fois la RATP a du déposer la voûte de couverture des tunnels pour la remplacer par une nouvelle, tout en conservant une sécurité maximale à la fois pour ses trains au-dessous, grâce à un platelage métallique, et ses ouvriers au-dessus. Pari gagné, tout est parfait.

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    L'étroit boyau qui permettait aux usagers de changer de quai en passant sous le boulevard Barbès devient un local technique et le « back stage » des distributeurs automatiques de billets. Même si l'on nous dit que telle qu'elle était la station correspondait aux normes de sécurité en vigueur, nous ne sommes pas mécontents de savoir que les flux importants de voyageurs, voire intenses aux heures de pointe, ne s'y croiseront plus.

    Nous apprenons également que l'un des murs de la station accueillera une fresque. Le choix de l'artiste est en cours. Pas d'indiscrétion possible sur le type d’œuvre... Puisque nous sommes dans les considérations artistiques, revenons au jour, et sur les aspects extérieurs de la station. La bouche de métro faisant face à la rue Dejean était jusque-là entourée d'un garde-corps en fonte peinte en vert et datant des années 1960. Pas une œuvre d'art en soi, à dire vrai. Il sera déposé et remplacé par un mobilier tout nouveau de la collection Marc et Caterina Aurel (et nom Marc-Aurèle ! donc du nom du designer, comme nous l'a fait remarquer un lecteur attentif) qui petit à petit équipera les stations en rénovation qui ne bénéficiaient pas du légendaire modèle Art nouveau de Hector Guimard. Il semble que la RATP mette tout en œuvre pour traiter cette station d'un quartier populaire avec le maximum de soins.

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    Il reste un an de travaux avec des contraintes sur la circulation automobile en surface et sur la déambulation des piétons. Ces derniers se conforment tant bien que mal aux itinéraires contournants qu'on leur impose, et qui sont conçus et mis en œuvre par la Direction de la Voirie et des Déplacementes au plus près de leur sécurité. Nous ne parlerons pas d'une certaine incivilité pour ne pas fâcher... Les dernières modifications d'itinéraires piétons se termineront le 9 décembre prochain pour ne plus bouger jusqu'à la fin du chantier à l'été 2017.

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  • Comment mieux partager l'espace public.... entre hommes et femmes.

    Nous avons participé au printemps à un conseil de quartier Goutte d'or Château rouge (30 mars 2016) qui en fin de séance avait débattu sur la présence d'espaces qui semblaient inconfortables aux femmes du quartier. Une lauréate d'un projet retenu par la Ville, expliquait qu'un réaménagement simple et peu coûteux de la placette située au début de la rue de la Goutte d'or (voir ci-dessous le plan), avec implantation de bacs à plantes, disposées de façon intelligente, permettrait de la rendre plus accueillante aux femmes. En effet, celles-ci rechignent à la fréquenter, voire à la traverser, car ce lieu est souvent occupé exclusivement par des hommes. D'autres participants se sont alors élevés contre cette description, démontrant qu'il s'agit d'une place à palabres... Peut-être, mais la "palabre" doit-elle être l'apanage des seuls hommes?. Les femmes ayant les cuisines peut-être pour bavarder ? La salle fut un peu houleuse à ce moment-là. On comprend bien pourquoi. On touche là à des traditions, des habitudes méditerranéennes qui tiennent malgré l'éloignement. Néanmoins, il faut évoluer et donner aux femmes, d'où qu'elles viennent, leur place, toute leur place, y compris dans l'espace public. Ce n'est pas gagné... mais ne lâchons pas le morceau ! 

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    Plus récemment, nous avons été informés d'une opération de marches exploratoires organisées par la Politique de la Ville avec l'aide de l'équipe de Développement local Goutte d'Or. 

    De quoi s'agit-il ? 

    L’Équipe de Développement Local de la Goutte d’Or a mis en place des ateliers préparatoires à la participation des femmes dans l'espace public, afin de déboucher sur des marches exploratoires à destination des femmes du quartier, des habitantes, des personnes qui y travaillent, ou qui y viennent en visite. Ces marches seront des diagnostics faits par les femmes, dont l’objectif est de produire un programme d’action sur le court, moyen et long terme pour favoriser la présence des femmes dans les espaces publics du quartier. Un pas vers un meilleur partage de l'espace, vers des rencontres, vers un sentiment de légitimité sur les territoires, tous les territoires.

    Un cabinet extérieur (« A Places Égales ») accompagne l'équipe de développement local dans son travail.

    La première marche a eu lieu le 29 juin dans l'après midi. Le but était que les marcheuses se familiarisent avec les outils et les techniques qui vont permettre le diagnostic. Le rôle de chacune, l'importance de l'observation pendant la marche. Plus tard un débriefing libérera la parole et invitera les marcheuses à exprimer leurs sentiments, leurs observations, leurs analyses collectives de la situation. 

    Cette première marche avait été préparée dans des ateliers. Si l'on marche dès le plus jeune âge, on n'observe pas si aisément ... D'abord le 16 juin, une projection montrant une démarche analogue, réalisée à Rouen, avait permis aux participantes de se familiariser avec le processus. Plutôt que de longues explications, regardez vous-mêmes : 

    Où ont-elles marché ?

    Puis, dans un second atelier le 23 juin, il a fallu définir le périmètre de la marche et ne pas partir à l'aventure... Sur quels critères ? En étudiant les trajets réguliers de chacune, en repérant les dysfonctionnements et problématiques de certains espaces du quartier, mais en relevant parallèlement leurs potentiels, peut-être un peu cachés, et à mettre en valeur. En bref, il a fallu construire collectivement le tracé de la marche. 

    goutte d'or, marche-exploratoire

    Si la démarche vous intéresse, si vous voulez participer aux prochaines marches, prenez contact avec l'équipe de développement local de la Goutte d'or qui vous expliquera comment rattraper ce que vous avez peut-être raté en atelier. 3 séances ont déjà eu lieu en juin, mais 3 autres se profilent pour la rentrée. 

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  • Des changements dans le contrôle du stationnement automobile

    Dès l'été 2016, il était question de la privatisation du contrôle du stationnement dans le cadre du projet de réforme du statut de la Ville de Paris. Les pouvoirs de circulation et de police dans la capitale, exercés par la préfecture de police, étaient revendiqués par la municipalité depuis des lustres (loi de modernisation de l'action territoriale et d'affirmation des métropoles). Revenir aux statuts des autres villes de France (hors loi dite PLM), c'était aussi récupérer les quelque 1800 agents de surveillance de la ville (ASP), nos anciennes pervenches et autres diminutifs plus ou moins gentils dont on les avait affublés au cours du temps. Ces personnels étaient financés par la ville mais restaient sous l'autorité du préfet. Dans l'esprit de la maire, ce retour des effectifs de police devait se coupler avec une réorganisation de leur mission, et notamment les dégager du contrôle du stationnement.

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    En novembre 2016, au siège de la Direction de la prévention, de la sécurité et de la protection (DPSP), nous avions rencontré son directeur Matthieu Clouzeau, qui avait expliqué l'organisation des 10 nouvelles circonscriptions créées, composant chacune de 300 agents (voir notre article sur le sujet), tout cela dans le cadre de la création des brigade de lutte contre les incivilités.

    Il anticipait alors la difficulté d'un redéploiement des agents, tous n'étant pas également motivés pour des tâches de terrain plus répressives ou plus exposées, comme le sont les actions de lutte contre les incivilités (jets de mégots, dépôts sauvages de déchets sur la voie publique, occupation illicite de celle-ci, épanchements d’urine, ventes à la sauvette,…) de jour et même en début de nuit, puisque les plages horaires ont été élargies.

    La privatisation ou l'externalisation du contrôle, selon qu'on se place dans le langage secteur public ou privé, est donc opérationnel depuis le 1er janvier 2018. Deux sociétés (Stretteo, filiale d'Indigo, pour les 1er à 7e, 11e à 16e et 20e et Moovia, filiale d'Urbis Park et Egis, dans les 8e, 9e, 18 et 19e arrondissements) sont chargées de ces missions. Le passage de l'un à l'autre a été plutôt réussi et sans délai, contrairement au changement de prestataire pour les Vélib'. Hum, soyons patients de ce côté-ci.

    Ainsi la maire de Paris a libéré les agents de surveillance de Paris (ASP) du contrôle du stationnement payant, pour les affecter aux missions prioritaires de lutte contre les incivilités, lutte contre la pollution, surveillance de bâtiments municipaux et contrôle de nos politiques de déplacements (couloirs bus, opérations Paris Respire, etc.) et élargir ainsi le périmètre du service public parisien. Ce sont près de 1.600 agents qui voient leur emploi public pérennisé en rejoignant à leur tour la DPSP, pour porter l’effectif total de cette direction à près de 3.500 agents.

    Pour terminer, vous avez certainement entendu dans tous les médias depuis le début de l'année que les tarifs des amendes pour non paiement de la taxe d'occupation de l'espace public (et oui ce n'est plus le prix du stationnement!) allaient changer. C'est fait. Nous vous offrons une petite illustration tout droit sortie du site de la ville paris.fr. On ne parle plus d'amende au demeurant mais de forfait pour post stationnement (FPS) !

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    Un conseil aux automobilistes peu vigilants sur le paiement de la nouvelle "redevance d'occupation du domaine public" : ne regardez pas au loin s'il y a présence ou non d'uniformes verbalisateurs. On les remarque très peu... 

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  • La dernière réunion du conseil de quartier Goutte d'Or Château-Rouge

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    En effet, la dernière réunion du conseil de quartier Goutte d'Or Château-Rouge s'est tenue le 28 février au Centre Fleury-Barbara, et il ne se réunira plus avant l'automne prochain, selon toute vraisemblance, car la campagne électorale pour la Présidentielle et les Législatives limite l'utilisation des salles municipales pendant cette période. Dont acte. 

    Une salle pleine, beaucoup de femmes... , des chaises rangées en amphithéâtre ou presque, et à la table des invitées des intervenantes que nous avions rencontrées lors d'une session en novembre dernier sur le thème du harcèlement de rue, dans un autre arrondissement de Paris.

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    Parmi elles, Dominique Poggy, sociologue, dirige et anime une association Places égales. Ces dernières années, elle a expérimenté les marches exploratoires et formé des personnes à la méthodologie de ces marches exploratoires de femmes dans l'espace public, destinées à observer quelles sont les rues et places qui créent problème, qui mettent mal à l'aise les femmes quand elles doivent les emprunter et les conduisent à modifier leur itinéraire dans un mouvement presque inconscient d'évitement. Egalement, Christine Guillemaut, de l'Observatoire de l'égalité hommes/femmes et cheffe de projet sur les violences de genre, qui étaient ici au coeur du sujet. 

    Des "marcheuses" du quartier sont venues raconter leur expérience, les relations qui se sont nouées entre elles, alors qu'elles se ne connaissaient pas au début de la période, et le regard nouveau qu'elles portent sur elles dans le quartier. Elles ont affirmé aussi combien les choses doivent changer. C'est à dire qu'elles ne sont pas en cause, elles ont toute légitimité à se déplacer librement dans l'espace public. Il leur appartient autant qu'aux hommes, plusieurs d'entre elles l'ont martelé : " c'est au quartier de changer, pas à nous ! "

    La Goutte d'Or n'est pas le seul quartier à avoir organisé ces marches de femmes à la découverte des lieux difficiles pour elles. Découverte qui n'en est pas une pour elles, mais des lieux qui demandent à être découverts par les autorités publiques, reconnus comme tels, et aménagés pour qu'ils changent. Le regard des hommes doit changer également, les habitudes culturelles ne sont pas immuables et surtout ne peuvent plus être une excuse ou un passe-droit. C'est un travail compliqué parfois, assez long souvent, mais dans cette démarche, les femmes du quartier peuvent trouver du soutien auprès de Paris Macadam (22 rue de la Goutte d'Or), l'association que préside Gertrude Godart, qui accompagnait les marcheuses lors des différentes sorties, commencées en juin 2016. 

    D'autres quartiers sont classés Politique de la ville et s'approprient ce type d'expérimentation. Avec le même encadrement, des femmes avaient pris les devants à Rouen, il y a déjà quelques temps, et une petite vidéo est disponible sur le site de la ville de Rouen, c'est ici.  

    Le Commissariat général à l'égalité des territoires consacre des pages pour informer sur ce thème et sa lecture est enrichissante : Les femmes marchent pour améliorer leur cadre de vie. Qui le démentirait ?  

    ***

    Le conseil de quartier s'est terminé par un tirage au sort des candidats au poste de conseiller de quartier pour combler le départ de certaines personnes et des défections accumulées au cours du temps. La fonction demande du temps et de la disponibilité, deux exigences qui ne sont peut-être pas assez mises en avant lors des recrutements. 

    Enfin, nous vous proposons un engagement qui sera peut-être moins exigeant, au moins dans le temps, ce serait de répondre positivement à l'appel de la Salle Saint-Bruno qui cherche des bénévoles et des bonnes volontés pour préparer la Goutte d'Or en fête dès maintenant. 

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    Contacter la salle Saint-Bruno Maud Gillet 
    Coordinatrice Animation locale
    Association Salle Saint Bruno
    9 rue Saint Bruno 75018 Paris
    01 53 09 99 56
    www.gouttedor-et-vous.org
    www.gouttedorenfete.org

    Enregistrer

  • ”Corps et âmes”, Dorignac au musée de Montmartre

    Le musée de Montmartre sait faire une place à des peintres moins connus, ou un peu oubliés, dont les réalisations sont trop rarement exposées aux yeux d'un public curieux. Cette fois, c'est Georges Dorignac, avec une exposition intitulée "Corps et âmes". L'œuvre est pourtant singulière, originale, belle, racée. Saluons la Piscine de Roubaix et le musée des Beaux-Arts de Bordeaux qui ont initié l'hommage à Georges Dorignac en 2017.

    Les œuvres exposées peuvent surprendre par leur diversité. Il faut dire que le cheminement du peintre est complexe. On peine à trouver une ligne commune à travers les portraits de femme dans sa période des Noirs, qui firent sa renommée, ses représentations de la maternité, ses paysages proches des pointillistes, ses portraits de paysannes ou d'ouvriers saisis dans l'effort ou ses projets décoratifs, empreints d'orientalisme. Pourtant son œuvre est puissante, sincère, touchante.

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    Il faut se souvenir que c'est un jeune homme qui en 1898 arrive à Paris et intègre l'école des Beaux Arts. Il a alors 19 ans. Au bout de six mois il préfère néanmoins prendre sa liberté et se consacrer à une carrière de peintre indépendant. La jeunesse, la fougue, la technique maitrisée, une vie de famille bien remplie peuvent expliquer quelques tâtonnements. De 13 ans à 18 ans, il fréquentait l'école des Beaux-Arts de Bordeaux où il avait obtenu des prix qui le confirmèrent dans sa vocation et le conduisirent à Paris. Il a déjà acquis là la maitrise de son art qu'il n'aura de cesse d'améliorer avec rigueur et passion, sans compromis. Toutefois il veut lui donner un surplus d'âme, et il y réussira pleinement, comme on peut le constater en parcourant les salles du musée.

    C'est pas moins de 85 œuvres, peintures, aquarelles, sanguines et fusains, réalisées entre 1901 et 1924 qui sont présentées dans cette exposition. Le musée de Montmartre est ouvert tous les jours de 10h à 19h d'avril à septembre et de 10h à 18h d'octobre à mars

    Quelques dates dans le parcours du peintre :

    1879 naissance de Georges Dorignac à Bordeaux

    1998 arrivée à Paris.

    1900 il s'installe au 22 rue du Chevallier de La Barre, naissance de ses filles.

    1900 à 1904 il s'associe à l'École de Bilbao.

    1906 il représente la maternité, sa femme, ses filles ; peintures douces et tendres. Il rencontre Signac et Derain

    1908 il s'installe à Verneuil-sur-Seine

    1910 vol de ses œuvres, ruine, il trouve refuge à La Ruche, École de Paris. Il rencontre Modigliani, Soutine. Questionnement intense ; il peint des paysages pointillistes. Puis abandonne la couleur.

    1912 début de la période noire ; plusieurs expositions et acquisitions de l'État.

    1914 séjour d'un an à Bordeaux puis retour à Paris à l'été 2015.

    À partir de 1915 plusieurs acquisitions de l'État et l'intérêt des amateurs le soulagent des préoccupations matérielles.

    1918 il se consacre à des sujets de décoration, dessins, cartons pour la tapisserie, la céramique, la mosaïque, commande pour un plafond de théâtre, paravent, affiche... notamment celle du Salon d'Automne de 1922.

    21 décembre 1925 il meurt des suites d'une opération de l'estomac à Paris.

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    C'est où ?

    Musée de Montmartre 12 rue Cortot, Paris 18e

    C'est quand ?

    Jusqu'au 8 septembre 2019 

  • Conseil de la Nuit : bilan après un an de fonctionnement

    ... et premières mesures prises par la Mairie

    Dans un précédent article, nous vous avions fait part de la création du Conseil de la Nuit par la Ville de Paris en janvier 2015 et de la participation de notre association au groupe de travail traitant de la thématique "Tranquillité publique et prévention" (lire notre article du 21 janvier 2015), pour faire suite à notre participation à la mise en oeuvre de la charte "Silence On fête" dans le quartier Clignancourt - Ramey - Muller.

    La 2e assemblée plénière du Conseil de la Nuit s'est tenue le 21 octobre 2015 à l'Hôtel de Ville. Elle avait pour objectif de dresser un bilan de la 1ère année de fonctionnement de ce conseil et de présenter les premières mesures qui seront mises en oeuvre en 2016 par la Mairie de Paris.

    La 1ère année de fonctionnement a ainsi vu de nombreux partenaires (institutionnels, associations de riverains, organisations professionnelles, organisateurs spécialisées, etc..) participer aux 7 groupes de travail thématiques mis en place (De nouveaux espaces pour les nuits à Paris ; Prévention des conduites à risques ; Vie nocturne et discriminations ; Mobilités nocturnes ; Tranquillité publique et médiation ; Les commerces et le travail de la nuit ; Information et promotion de la vie nocturne), à raison de 2 réunions par groupe de travail. 

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    Ce travail a abouti à la définition de 37 actions à mettre en oeuvre, dont 8 actions "transversales" (c'est à dire communes aux différentes thématiques). Vous pouvez retrouver le tableau de synthèse correspondant ici (diffusé avec l'autorisation des responsables du Projet Politique de la nuit, il n'en reste pas moins un document de travail).

    Au niveau du groupe de travail "Tranquillité publique et prévention" auquel nous participons, il est ressorti plus particulièrement les actions suivantes :

    . Coordonner et renforcer les actions d'information et surtout de formation des exploitants et de leurs équipes, ainsi que la valorisation, la diffusion et la mise en oeuvre des bonnes pratiques ;

    . Rencontrer les usagers de la nuit sur l'espace public, afin de les sensibiliser sur les nuisances et effectuer les rappels à la règle ;

    . Assurer à l'ensemble des intervenants une connaissance partagée des problématiques de la nuit ;

    . Soutenir le développement de commissions de concertation locales traitant des problématiques liées aux usages de la nuit ;

    . Organiser des rencontres régulières entre la Préfecture de Police, la Ville de Paris, les organisations professionnelles et les riverains. 

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    © www.thatsmee.fr : Les Grandes Marches Place de la Bastille

    Le travail réalisé dans ce groupe, concernant un sujet sensible pour de nombreuses associations de riverains (notamment celles réunies dans le réseau Vivre Paris) a été, dans l'ensemble, constructif. Il a notamment permis aux différents participants de mieux se connaître. En particulier, les associations de riverains ont pu constaté que les organisations professionnelles avaient une réelle volonté d'arriver à une situation satisfaisante pour tous, même si des désaccords importants subsistent avec certaines d'entre elles, et qu'il était enrichissant et nécessaire de trouver des solutions en menant une démarche concertée.

    Ce travail a également été l'occasion de réaliser un diagnostic partagé par tous sur certaines difficultés rencontrées, et causes de nombreuses nuisances :

    - le problème des établissements ne faisant pas partie d'une organisation professionnelle qui sont à l'origine d'une part importante des nuisances et sur lesquels il est souvent très difficile d'agir

    - le problème des personnes qui s'alcoolisent à l'extérieur des établissements et qui créent beaucoup de nuisances

    - le problème des épiceries qui vendent de l'alcool la nuit malgré les interdictions.

     

    A l'issue de ce bilan, Frédéric Hocquard, conseiller de Paris délégué à la Maire de Paris chargé de la Nuit, a présenté les premières mesures que la Ville de Paris a prévu de mettre en oeuvre à partir de 2016. Ces mesures se rangent dans 3 axes définis sur la base des 37 propositions d'actions :

     

    Un axe PARTICIPATION

    La Ville souhaite tout d'abord la participation au Conseil de la Nuit d'un représentant des "usagers" de la nuit au sens large (usagers des établissements de nuit mais également usagers des services offerts la nuit ou travailleurs). Pour atteindre cet objectif, la Ville de Paris a prévu l'élection d'un représentant via une procédure dématérialisée (à l'instar des différentes actions de concertation mises en oeuvre par la Mairie : budget participatif, modification PLU, etc...). F. Hocquard a précisé que cette démarche est distincte de l'élection du "maire de la nuit", organisée par les organisations professionnelles. Cette proposition a été accueillie avec un peu de surprise par le réseau Vivre Paris car il considère que ce sujet n'a jamais été abordé dans les groupes de travail.

    Par ailleurs, la Ville de Paris a prévu de mettre en oeuvre une charte parisienne de la Vie nocturne applicable à l'ensemble du territoire parisien, dans l'esprit des chartes existantes dans d'autres villes françaises ou européennes.

     

    Un axe PREVENTION, MEDIATION, REGULATION

    La Ville de Paris prévoit de mettre en oeuvre les actions suivantes :

    • le développement de campagnes de sensibilisation contre l'alcoolisation massive (le "Binge Drinking"), avec la mobilisation d'associations spécialisées via le versement de subventions pour financer leurs actions;

    • La réalisation de campagnes de mesures acoustiques dans les quartiers identifiés comme problématiques, dont des mesures chez les particuliers. Pour F. Hocquard, la réalisation de telles campagnes permettra d'objectiver les nuisances subies ou ressenties. La Ville de Paris a ainsi prévu de retenir un prestataire spécialisé à l'issue d'une procédure de marché public;

    • Le développement systématique d'instances de concertation locales chargées notamment du suivi des chartes, à l'instar du dispositif mis en oeuvre dans le 18e avec "Silence On fête". Sur ce sujet, nous avons précisé l'importance de mettre en oeuvre des outils efficaces pour permettre un réel suivi des engagements pris. En effet, notre association a rappelé que la mise en oeuvre de la charte "Silence On fête" a effectivement permis d'améliorer la situation au niveau du carrefour Clignancourt - Ramey - Muller mais qu'en l'absence d'un suivi poussé par la mairie du 18e, de nombreux engagements ne sont déjà plus respectés, un peu plus de 6 mois après la signature de la charte;

    • la mise en oeuvre de "brigades vertes" pour lutter contre les incivilités au sens large. Une partie des missions de ces brigades vertes consisterait à intervenir au niveau des sites sensibles en terme de nuisances sonores. Cette mesure s'inscrit dans la volonté de la Maire de Paris de moderniser le statut de la Ville de Paris, avec notamment la récupération de certaines compétences d'ordre public assumées plus ou moins par la Préfecture de Police.

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    Un axe PROMOTION ET DEVELOPPEMENT

    La Ville de Paris souhaite lancer les actions suivantes :

    . Renforcer la promotion de la vie nocturne parisienne via l'office de tourisme de la Ville. En particulier, une campagne promotionnelle est prévue au 1er semestre 2016 en partenariat avec AIR FRANCE, via la diffusion de films promotionnels dans les avions ;

    . La création d'une cartographie exhaustive des lieux d'activités nocturnes;

    . La création de nouveaux lieux de sorties dans le cadre de l'appel à projets pour redonner vie à 25 "pavillons" appartenant à la Ville de Paris, situés notamment dans les bois de Boulogne et Vincennes;

    . Le renforcement des informations relatives aux activités nocturnes sur le site "Que faire à Paris".

    La Ville de Paris souhaite également un renforcement de l'offre de transports la nuit, avec notamment un allongement d'une heure du métro a minima le week-end et le renforcement du maillage du Noctilien. Sur ce sujet, dans l'ensemble partagé par l'ensemble des candidats aux élections régionales, une étude est actuellement menée par le STIF afin d'en étudier la faisabilité.

     

    Ces 1ères mesures, qui dans l'ensemble se sont avérées décevantes pour les associations du réseau Vivre Paris (lire leur avis sur leur site), devraient être suivies d'autres actions qui seront débattues dans les prochaines séances du Conseil de la Nuit.

      

    NB : pour les personnes intéressées, vous pourrez retrouver tous les documents relatifs au Conseil de La Nuit ICI

     

  • Abords de la Gare de l'Est : nouveau champ de bataille des chaînes de burgers ? Une possible arrivée de ”FIVE GUYS”...?

    Nous avons déjà évoqué l'impact des commerces et des lieux de restauration sur l'évolution d'un quartier : depuis quelques années notamment avec la Brasserie Barbès dont la prochaine ouverture devrait contribuer à l'amélioration des abords du carrefour Barbès : voir notre série d'articles au fil des mois sur la construction de la Brasserie. 

    Cette fois-ci, nous portons notre attention sur un autre front : le quartier des gares du 10e, que nous relatons régulièrement sur ce Blog.

    Les abords de la Gare de l'Est : le contexte

    A ce titre, nous avons maintes fois exprimé notre souhait de voir une requalification des abords de la Gare de l'Est, situés aux confins de 5 des 6 quartiers du 10e : Lariboisière / Saint-Vincent-de-Paul, Louis Blanc / Aqueduc, Porte Saint-Denis / Paradis, Château d'Eau / Lancry et Grange-aux-Belles / Terrage. Notamment, notre nouvelle proposition dans le cadre du dispositif de Budget Participatif de la Ville de Paris résume les problématiques et les enjeux de ce secteur :

    "Repenser et aménager les abords inter-quartiers de la Gare de l'Est"

    (Notre proposition est un condensé des remarques que nous avons faites dans nos différents articles sur la situation des alentours de la Gare de l'Est et du quartier des 2 gares du 10e).

    Malheureusement, sur ce secteur des abords de la Gare de l'Est, nos élus semblent avoir un peu de mal à prendre le pouls de la situation et tardent ainsi à s'emparer de ce sujet, invoquant la nécessité de prendre son mal en patience en raison de projets qui feraient évoluer ces abords sur le long terme :

    . Une possible nouvelle liaison inter-gares (projet développé dans le cadre de la dernière campagne pour les élections municipales de mars 2014),

    . La liaison ferroviaire "CDG Express" qui relierait la Gare de l'Est à l'aéroport Charles-de-Gaulle à l'horizon 2023,

    . L'intégration de ce quartier dans le périmètre "Paris Nord Est Elargi" dont la transformation serait sur 30 ans !

     

    A défaut d'y voir les politiques, nous constatons que les chaines de burgers se montrent plus rapides à investir ce terrain des gares du 10e, et notamment celui de la Gare de l'Est... Ces grandes enseignes de restauration rapide ont bien compris leurs intérêts dans l'évolution de ce secteur dit du "bi pôle des 2 gares", avec son statut international de porte de l'Europe, qui accueille 613 000 voyageurs / jour. 

    ... A l'instar de ce grand nom américain, et nouvel acteur dans le paysage français du burger :

    gare-de-l-est,five-guys,burger-king,restauration-rapide,fast-food,Cliquez sur l'image pour l'agrandir

    Une possible arrivée d'un nouveau géant américain des burgers : Five Guys ?

    Aux abords de la Gare de l'Est, après la présence, de longue date, de Quick, McDonald's et de nombreux kebabs et autres indépendants de la restauration rapide, une nouvelle arrivée pourrait bien donner un sacré coup de pied dans la fourmilière !

    La brasserie "L'Ecu de France" dont la fermeture est annoncée depuis novembre dernier a donc baissé définitivement le rideau vendredi 13 février dernier. Des travaux de restructuration du lieu semblent avoir déjà commencé.

    Le nouvel arrivant pourrait être la chaîne américaine Five Guys qui ferait ainsi son entrée sur le marché français, et dont l'arrivée a été récemment annoncée par le site spécialisé FastAndFood. L'arrivée de ce géant américain du burger, attendu comme le messie par les amateurs de burgers, a été reprise en cœur par plusieurs médias (e.g. Le Figaro Economie, L'Express, HuffingtonPost, Metronews, GQ etc.), notamment en raison de sa notoriété outre-atlantique à laquelle le président américain Barack Obama a contribué en 2009 en se rendant dans l'un de ses restaurants (voir la vidéo). 

    Pour ce premier restaurant "porte-drapeau" de la chaîne ("Flagship-store" ou vaisseau amiral), c'est donc un emplacement de choix, comme en témoigne cette photo de la façade principale de la grande brasserie "L'Ecu de France" (après sa fermeture définitive mi février) à proximité immédiate de la Gare de l'Est :

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    Nous nous sommes donc plu à imaginer à quoi pourrait ressembler cette première implantation de la chaîne "Five Guys" en France, en lieu et place de "L'Ecu de France" :

    paris,10e,gare-de-l-est,five-guys,burger-king,restauration-rapide,fast-foodCliquez sur l'image pour l'agrandir 

    Pourquoi une telle appropriation des espaces de restauration par les chaînes de burgers ? La raison est simple : en France, désormais, 1 sandwich sur 2 est un burger, contre 1 sur 9 il y a 15 ans (source : Capital).

    Voici une illustration de cette Burger-Mania avec notre sélection de portraits de clients "Five Guys" : quelques photos glanées sur le compte Twitter de @Five_Guys : nous vous laissons le soin d'apprécier (ou non) !   

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    Le "mercato" des chaines de restauration rapide

    En novembre dernier, suite à l'annonce de la fermeture programmée de la brasserie de "L'Ecu de France", nous avions interrogé les élus du 10e sur le devenir de ce lieu, mais ceux-ci n'étaient pas renseignés et étaient donc dans l'impossibilité de nous apporter la moindre information...

    Pour la reprise de cet emplacement commercial, on a assisté à un véritable mercato (au sens footballistique), rythmé par diverses rumeurs. Pendant plusieurs mois, et même encore maintenant, plusieurs noms de chaînes de burgers ont ainsi circulé comme possibles repreneurs du lieu. Parmi eux, un autre acteur américain du burger, Blu Burger Grille, qui aurait été ainsi candidat pour faire son entrée sur le marché français. Naturellement, les rumeurs ont évoqué Burger King : le géant américain, après avoir quitté le marché français en 1997, y est revenu en décembre 2013 avec l'ouverture de son restaurant au coeur de la Gare Saint-Lazare (suivi, en 2014, par de nouveaux restaurants dans les quartiers d'Alésia et des Champs-Elysées, et à la Cité des Sciences). KFC a également figuré parmi les possibles prétendants...

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    Au regard de la guerre sans merci à laquelle se livrent les grandes enseignes de restauration rapide, notamment pour les emplacements stratégiques, nul doute qu'il soit si dur de percer le secret relatif au nom de la nouvelle enseigne. Et il ne serait pas invraisemblable qu'un nouveau nom surgisse pour cet emplacement commercial privilégié. L'hypothèse "Five Guys" n'est donc peut-être pas définitive... Dossier à suivre donc.  

    *     *

    Quel qu'il soit, la prochaine ouverture d'un nouveau fast-food tirera-t-elle vers le haut ce quartier des abords de la Gare de l'Est ? Pas certain... au regard du développement de ce qui peut sembler un nouveau type de mono-activité : celle des chaînes de restauration rapide, sur ce secteur !

    Nous pourrions donc ne pas être tout à fait dans la même situation que celle de l'ouverture de la Brasserie Barbès à laquelle nous faisions allusion en préambule, à savoir un nouveau restaurant, un nouveau lieu accompagnant favorablement l'évolution du quartier Barbès, après l'ouverture du Louxor en avril 2013 !   

    Mais aux abords de la Gare de l'Est, vous pouvez encore profiter de quelques restaurants et cafés plus traditionnels, de proximité et de qualité où il fait bon se retrouver et manger : comme "A la Ville de Provins" (dont les citations de Courteline ou Groucho Marx sur les murs servent de point de rendez-vous aux membres des cafés-philo qui s'y réunissent) de Pascal Vincenzi au 74 boulevard de Strasbourg, "Le buffet de la gare" au 70 boulevard de Strasbourg, "Extérieur Quai" dans la partie basse de la rue d'Alsace au n°5"Une Cigogne à Paris" (photo infra) du jeune chef Damien Offerlé au 27 rue d'Alsace en haut de l'escalier monumental (sa page Facebook), le café et restaurant voisin "Au Train de Vie" à l'angle des rues d'Alsace et des Deux Gares, la brasserie "La Strasbourgeoise" au 5 rue du 8 mai 1945 et sur le boulevard Magenta : les traiteurs-restaurateurs du Marché couvert Saint-Quentin et la "P'tite Bougnate" lui faisant face à l'angle de la rue de Chabrol... Peut-être connaissez-vous d'autres adresses sympathiques, auquel cas n'hésitez pas à les partager avec nous via les commentaires au bas de cet article !

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    "Une Cigogne à Paris" au n°27 rue d'Alsace, surplombant les quais de la Gare de l'Est

     

  • Marché Barbès : une situation qui n'est plus tolérable !

    Cf. Article dans Le Parisien : " Le marché de Barbès est devenu « ingérable » "

     

    Rappelez-vous. On s'était un peu fâché début novembre devant l'absence de réponse de la mairie du 18e au sujet de la placette Charbonnière et surtout du marché Barbès. Voir ici notre article du 3 novembre 2015 (et dans les commentaires la réponse du maire Eric Lejoindre). Nous l'avions ensuite rencontré en présence de Rémi Féraud, maire du 10e, pour échanger sur ces problématiques.

    Afaf Gabelotaud, adjointe chargée du commerce dans le 18e, s'était engagée à nous recevoir. Ce fut chose faite le 22 janvier dernier. Au fil de l'entretien, nous avons compris pourquoi ce rendez-vous avait tant tardé. Et le dépit de l'élue face à une gestion déficiente et manifestement opaque était perceptible.

    Retour sur 2015  

    Dans le cadre du projet de Promenade Urbaine (PU), il nous paraissait évident qu'une réflexion devait être menée sur le marché. Pourquoi ? Parce que le marché dysfonctionne et nous le répétons depuis des années dans le blog et à chaque réunion quand l'occasion s'en présente : l'état sanitaire n'est pas satisfaisant ; l'état de l'espace voué au marché n'est pas propre à l'arrivée des marchands, déchets, dépôts variés, odeurs d'urine, etc. ; il n'est pas propre non plus après le marché et le passage des agents de la Propreté de Paris (DPE), palettes et cageots restant sur le sol voire dans les rues adjacentes ; présence de marchés illicites lors du marché, aux abords, autour de la station, dans les rues adjacentes, et après le marché au gré des mouvements de la police ; salissures nombreuses après le départ de ces marchés illicites ; pas de verbalisation des marchands qui ne respectent pas le règlement ; stationnement des camions sur les trottoirs avec dommages aux séparateurs des pistes cyclables ; entrave au cheminement piéton ; livraisons nocturnes non permises ; stationnement anarchique des clients en voiture, en 2e file, non verbalisé ; débords de certains stands ne respectant pas les limites du marché ; etc, etc.... Oui, la liste est longue !

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    Promenade sous le viaduc entre les palettes de fruits et légumes autour de minuit

    Jusque là, les réunions d'échange avec l'Atelier parisien d'urbanisme (Apur) et la Direction de la Voirie et des Déplacements (DVD) n'avaient intéressé que le tronçon compris entre la rue de Tombouctou et la station Stalingrad. Le tronçon précédent... compliqué, nous disait-on.

    A notre demande, l'association avait été reçue à la Direction de la Prévention et de la Protection (DPP) à l'hôtel de ville, en présence de deux responsables de la Direction du développement économique, de l'emploi et de l'enseignement supérieur (DDEEES) en juillet de l'année dernière. Nous souhaitions notamment une réduction du nombre de stands pour éviter les camions sur le trottoir le long de l'hôpital, une gestion moins anarchique de l'ensemble, pour faire court. Nous apprenions alors qu'un nouveau cahier des charges venait d'être rédigé dans le cadre d'un appel d'offre pour la désignation de nouveaux délégataires (dont on nous disait en passant qu'ils ne se bousculaient pas pour postuler). On en prenait pour 4 ans, le temps de la délégation ! Autant dire que notre idée d'espace convivial au centre du marché, un aménagement proposé dans le cadre du budget participatif 2015, ne pouvait être mis en place ! Pas même discuté ou analysé...

    On nous confirmait aussi qu'il n'y avait quasiment aucune verbalisation des commerçants malgré les nombreuses infractions à la législation. Sans parler des ventes à la sauvette dans l'allée centrale gérée tant bien que mal par des agents de la DPP (aux dires des clients du marché, plutôt mal que bien). Heureusement, ce jour-là, c'était l'été, il y avait un beau soleil...

    Ces informations n'avaient pas fait l'objet d'un article à l'époque. Nous attendions d'en savoir un peu plus et espérions naïvement que la situation évoluerait dans le bon sens.

    Le point sur la situation actuelle   

    Côté entretien du lieu, nous n'avons pas manqué de signaler les palettes qui trainent régulièrement après le marché, et parfois dans les rues avoisinantes, les bannes en plastique que l'on retrouve adossées à l'un ou l'autre des piliers du métro. Pourtant de la responsabilité du gestionnaire... Ou non ? Ce sont bien ses services qui les mettent en place les veilles de marché et les reprennent ensuite.

    Toutefois, la discussion a surtout porté sur la complexité de fonctionnement de ces marchés et plus particulièrement de celui-ci.

    Le nouveau cahier des charges a été établi peu après les élections municipales. Dans ce cadre, les mairies d'arrondissement sont consultées mais la décision est prise par les services de l'Hôtel de Ville. Pourquoi cette fois une communication si difficile ? Pendant huit mois, le poste de la Direction des marchés n'a pas été pourvu ! Forcément, communiquer devenait mission impossible. On peut déplorer aussi que les services n'optent pas pour davantage de concertation en amont avec notamment les conseils de quartier ou associations, a minima, pour recueillir des informations qui pourraient s'avérer précieuses. Démocratie participative ignorée ? Elle existe pourtant, nous l'avons rencontrée lors de nos réunions avec l'Apur. Alors, est-ce une question de Services ? Oui chez les uns, et non chez les autres ? Ce serait donc plutôt une question de personnes....

    Que fait le nouveau gestionnaire ? — nous apprenons que l'ancien (le groupe Dadoun) a été reconduit... Étonnement. C'est lui qui est chargé de recruter les placiers — ici aussi le même que précédemment est reconduit... Stupéfaction — et sa mission s'étend au choix des commerçants. A ce stade, nous n'avons plus beaucoup d'illusions sur une évolution positive. Le processus est celui-ci : le gestionnaire gère et verse une redevance à la Ville qui ne garde que l'abonnement et le désabonnement des commerçants sans les avoir choisis. En clair, la Ville donne le macaron : elle valide un choix fait par un autre, sans maitriser aucun critère de sélection.

    On comprend bien que les dysfonctionnements résultent d'une mauvaise gestion. Volontaire ou pas. On peut s'interroger.

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    Des palettes fraîchement déchargées derrière des bannes du marché destinées à couvrir les stands...

     

    Il règne sur ces marchés une forme d'opacité, situation probablement pas unique dans la capitale, et peut-être même ailleurs qu'à Paris. On apprend au cours de la conversation que le placier reçoit un smic comme salaire. Peut-on raisonnablement penser qu'un placier, qui doit être là dès 5h du matin jusqu'au moins 14h30, dans des conditions parfois difficiles, accepte d'être payé au smic ? Pourtant, beaucoup sont là depuis de nombreuses années. Là encore, on s'interroge.

    Des questions légitimes 

    Plus la rencontre se prolonge, plus nous apprenons de détails sur l'organisation du marché, et plus le nombre de questions qui nous viennent à l'esprit s'accroit :

    Pourquoi est-il impossible de verbaliser les commerçants qui n'appliquent pas la législation malgré les signalements du délégataire ?

    Pourquoi est-il impossible de réduire le nombre de stands ?

    Pourquoi certains camions non autorisés — car trop gros tonnage — continuent-ils allègrement à être tolérés ?

    Pourquoi les camions qui stationnent sur le trottoir et la piste cyclable ne font-ils pas l'objet de procès verbaux ?

    Pourquoi des caristes répartissent-ils en toute tranquillité un nombre important de palettes déchargées de camions de plus de 20 tonnes en pleine nuit (23h30 – 1h du matin environ), prenant les bannes des stands pour occulter et protéger la marchandise d'éventuels vols (de leur propre aveu) ?

    Pourquoi la ville a-t-elle laissé la situation se dégrader ainsi à Barbès ???

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    Les transpalettes fonctionnent en toute tranquillité.

     

    Chacun se fera son idée. Mais personne ne nous empêchera de penser que le marché est source de pratiques pas très orthodoxes.

    Prochaine étape : une réunion avec Action Barbès, les élus concernés, la DDEEES, la Police et le délégataire annoncée par Afaf Gabelotaud.

    Cependant, comme il apparait que les décisions appartiennent à l'Hôtel de Ville, nous avons demandé un rendez-vous à Olivia Polski à qui nous avions déjà envoyé nos observations l'an dernier. Pas de réponse à ce jour malgré notre relance.

    Le marché Barbès intéresse-t-il l'Hôtel de Ville ? Sera-t-il vraiment possible de voir le projet de promenade urbaine aboutir si le tronçon Barbès-Tombouctou n'est pas sérieusement traité ? Y aurait-il quelque part un blocage qui expliquerait le silence persistant de l’Hôtel de Ville sur le sujet ?
     
  • Le tour de Lariboisière

    Comme souvent nous avons été contactés ces jours-ci par un journaliste désireux de collecter des avis d'habitants du quartier face à l'implantation d'une salle de consommation à moindre risque. Le projet est toujours d'actualité même si sa concrétisation tarde. Vous trouverez toutes les informations souhaitées dans notre blog sur plus de deux ans (cliquer ici) et notamment les causes du délai de la mise en place de ce dispositif que nous réclamons. Après notre association, il a l'intention de rencontrer les opposants au projet.

    Au terme d'une bonne demi-heure d'échanges avec ce jeune journaliste indépendant qui prépare un reportage de 10 minutes qu'il espère « placer » auprès de la rédaction de France Culture ou France Bleue, après une présentation succincte de la position de l'association, après l'affirmation que la salle peut améliorer les conditions de vie dans le quartier, tant des usagers de drogues eux-mêmes que des habitants, nous proposons un tour de l'hôpital.

     

    Rue Ambroise Paré : il est 17h30. La nuit est tombée mais le ciel est encore clair, les nuages sont éclairés par les rayons de soleil en altitude. Il n'y a pas foule dans la rue. Des employés de l'hôpital se hâtent vers l'entrée arrière de la gare du nord. Pas de file de taxis débordant sur la rue de Maubeuge. Aucune présence de toxicomanes autour de la sanisette. Quelques mots pour expliquer l'utilisation qui en est faite et le mécontentement des plus proches riverains (ceux de la résidence La Sablière); pour évoquer l'expérience de sa fermeture pendant une période, comme s'y était engagé le maire du 10e. Situation pire, des intrusions dans les halls d'immeubles, une augmentation des consommations de drogue en scènes ouvertes. Résultat : la sanisette fut ré-ouverte.

     

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    Rue de Maubeuge : nous montrons la fresque qui décore la sortie du parking Vinci Gare du Nord. Jolie. Cette déco a caché un temps la misère des toxicomanes qui procédaient à leur injection le plus vite possible, entre deux passages d'utilisateurs du parking. Puis, sans doute, les protestations trop nombreuses ont poussé la SNCF à faire poser de hautes grilles (voir photo ci-dessus). Nous les avons découvertes vendredi. De même nous avons découvert la dépose de la boite à seringues usagées fixée initialement au muret peint. (voir photo). Le recoin qui servait de parking privé et que les électriciens de la gare fréquentaient régulièrement — avec moult plaintes vis-à-vis des toxicomanes et des précaires regroupés là — a changé d'allure. La place est nette, limitée par de hautes grilles, elle aussi. (voir photo).

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    Nous quittons le côté gare pour le côté hôpital. La rue est encore en sens unique. Certaines sources nous disent qu'elle repasserait en double sens. Une fois de plus. Dans quel but ? Nous y reviendrons.

    Le jeune journaliste connaît l'association SAFE, qui gère les distributeurs de seringues, les entretient, les réapprovisionne. Chaque jour. Nous découvrons qu'un nouvel appareil a été récemment implanté un peu plus loin en remontant la rue (voir photo). L'emprise sur le trottoir n'a pas encore reçu sa couche de bitume. Il est rutilant, pas de graffiti, pas de marques. Nous insistons sur la nécessaire présence de ces automates qui délivrent gratuitement quelque 250 kits de deux seringues stériles chacun, chaque jour. Ils sont désormais trois dans le quartier, ces deux-ci et un troisième accoté au mur de l'hôpital qui donne sur le boulevard de La Chapelle.

     

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    Nous expliquons la demande de l'association pour que des récupérateurs de seringues côtoient les distributeurs. Demande jamais exhaussée parce que les agents de la Direction de la propreté et de l'eau (DPE- Propreté de Paris) ne doivent pas être soumis aux risques de contamination des virus HIV et hépatites. Seul le Smash ramasse les seringues souillées parce que son personnel est équipé de façon adéquate. Malgré cela, nous soulignons que les seringues ne sont pas si nombreuses à joncher le sol, soit les usagers ne les laissent pas toujours sur place, soit le ramassage est efficace. Nous en croiserons une plus loin au cours de notre promenade.

     

    Boulevard de La Chapelle : Sur le terre-plein central se trouve une sanisette, que nous « visitons » aussi ! Difficile d'ouvrir la porte. Le nettoyage est en cours.... C'est propre, en effet, mais des emballages de médicaments, des produits de substitution à l'héroïne, sont tassés au pied des parois. Ils ne passent pas les filtres dont est équipée la sanisette. Nous expliquons que les agents de JCDecaux vident quotidiennement le récupérateur d'eau usée qui se trouve dans la partie arrière de la sanisette et que celui-ci recueille des dizaines de seringues.

    Le troisième distributeur, celui du boulevard, est dans un triste état mais remplit correctement sa fonction (voir photo ci-dessous). Ce soir-là, les trottoirs sont plutôt propres, même les pieds d'arbres ne concentrent que quelques papiers mouillés. Il est encore tôt (17h50), la placette Caplat-Charbonnière ne fait pas le plein. Les événements violents qui ont occupé les esprits toute la journée ont un peu vidé les rues, peut-être. Difficile d'émettre un avis rationnel sur la question.

     

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    Quoi qu'il en soit, les vendeurs à la sauvette regroupés là, laisseront une quantité de mégots, de papiers et de cartons, ou encore de cellophanes et de blisters, emballages divers des « objets tombés du camion » qu'ils revendent. C'est le lieu de tous les deals, le bien nommé « marché aux voleurs », entre troc et convivialité...

     

    Enfin la rue Guy Patin : nous revenons à notre point de départ, en arpentant le dernier côté de notre quadrilatère. Au nord de la rue, une station Autolib'. Les voitures sont en charge. Pas trace d'une seringue égarée. Pas de présence non plus de toxicomanes. C'est pourtant dans les halls de ces immeubles, notamment, que parfois des intrusions ont été dénoncées. Pas ce soir. Tout un côté de la rue est bordé d'immeubles typiquement haussmanniens, cinq étages et des chambres de bonne tout en haut. Sur le modèle de ceux du boulevard de Magenta. Dans l'un deux, l'association Coordination toxicomanies est venue à l'automne faire une séance d'information à destination des habitants. Une façon de leur donner les bons réflexes s'ils croisent un usager de drogue, entre le portail et l'escalier, en train de s'injecter. Le moment de l'injection est très stressant pour l'homme qui a passé une partie de sa journée à collecter la somme qui va lui permettre d'acheter sa dose. Il faut rappeler ici que les usagers de drogue du quartier ne sont pas des consommateurs de coke qui en général se font livrer à domicile... Non, ici, on est chez les précaires, les très précaires, parfois sans domicile, et souvent étrangers. Il faut faire vite, ne pas être interrompu de préférence, ne pas rater la veine, ne pas l'endommager, ne pas perdre le produit... le stress total. Si quelqu'un entre et vient casser ce rite délicat, il dérange, il risque au mieux la mauvaise humeur du toxicomane, au pire une certaine violence. Il faut le savoir et agir en conséquence.

    L'hôpital occupe l'autre côté de la rue, et au 2 il héberge le centre du don du sang.

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    Derrière les grilles, tout est propre ou presque, juste quelques canettes font des tâches de couleur. Ce n'est pas toujours le cas. Au bout de la rue, arrivés près de la placette, nous découvrons une seringue usagée, ce sera la seule rencontrée malgré notre attention et nos regards scrutant les caniveaux. Le micro du journaliste pique la curiosité d'un homme sans âge qui nous adresse la parole : « Vous faites quoi ? » « — On parle dans le micro... Un reportage sur l'évolution du quartier », répondons-nous évasivement. L'homme est un usager de drogue, cela ne fait aucun doute. Il l'a d'ailleurs annoncé lui même à regret. Nous l'interrogeons sur la salle de conso. Ira-t-il quand elle sera en service ? Certainement pas. Il aime sa tranquillité. Il craint la promiscuité de ces endroits, l'agressivité des autres usagers à l'occasion. Pourtant il est familier des médiateurs de Gaïa qu'il connait, qu'il rencontre au camion, ou qu'il croise dans la rue. Il leur fait confiance. Nous lui expliquons qu'ils seront à la salle, qu'il pourra leur parler et que les conditions d'injection seront plus sereines. Rien n'y fait. Souhaitons qu'après l'ouverture, la salle fasse ses preuves, et que les avis changent.

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    Rien à voir avec notre marche exploratoire, mais nous constatons que le carrefour Chapelle-Tombouctou-Maubeuge n'a pas bénéficié de l'aménagement de voirie promis, qui aurait dû permettre aux automobilistes de revenir vers Barbès et son parking en sous-sol. Des adhérents nous demandent régulièrement pourquoi rien en bouge de ce point de vue et se lassent de devoir tourner à la place de La Chapelle...