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Rechercher : réunion sur le projet balcon vert

  • Prévention, tranquillité, sécurité

    C'est le thème choisi par  Bertrand Delanoë, qui cette année pour la seconde fois présente son compte rendu annuel de mandat en déclinant des sujets importants pour la vie de la cité. Après le conseil de quartier Château Rouge-Goutte d'Or que nous décrivions ici même samedi 22, on peut penser que l'ambiance sera un peu houleuse à la mairie du 18e ce soir, à 18h30.

    BD 3 nov 2011 CR mandat.jpg

    Les élus du 18e connaissent bien les problèmes que rencontrent les habitants de certains quartiers du 18e. Nous pensons sincèrement qu'ils ne cherchent pas à détourner les yeux. La situation est complexe et relève de nombreuses approches. Les solutions ne sont pas immédiates.

    En revanche, nous estimons que dans une ville comme Paris, la séparation des pouvoirs de police et d'administration ne favorise pas l'analyse objective de la délinquance, de ses causes, de l'environnement social dans lequel elle prospère, de l'observation minutieuse des délits qui font exploser les bilans... Vous voulez un exemple ?

    Souvenez-vous des chiffres des vols à l'arraché, à la roulotte, avec violence ou non de la fin du mandat de Lionel Jospin, quand Daniel Vaillant justement était ministre de l'intérieur, au tout début de la mandature Delanoé comme maire de Paris. D'un côté, les élus de droite, leur candidat qui prétendait à un second mandat à la présidence de la République, les montraient du doigt aussi souvent que possible. Et ce n'était pas mentir. De l'aute côté, Vaillant pointait les vols de téléphones portables qui n'étaient pas encore marqués par les fabricants, donc difficiles à bloquer, etc. ceux qu'on ne volerait plus maintenant, les bons vieux portables qui faisaient à peine des photos... Et bien sûr la mise en place de la police de proximité qui facilitait le dépôt de plaintes. Aujourd'hui, Claude Guéant accuse les smart phone de faire monter les chiffres, affirmant par ailleurs que tout baigne... Le commissaire Clouzeau expliquait en conseil de quartier que téléphoner dans la rue avec un smart phone était comme agiter un billet de deux cents euros à bout de bras. "D'un autre côté, s'il faut se cacher pour téléphoner...," ont rétorqué des habitants. Idem pour les colliers en or, il faudrait ne plus les porter à l'extérieur, car ces vols là aussi font monter les chiffres de la criminalité. C'est certain. Mais ce n'est pas nouveau non plus, déjà dans la forêt de Bondy, à une autre époque.... et les bas-fonds parisiens ont aussi leur petite réputation. C'est le propre des statistiques de révéler des chiffres. Parfois, ils ne sont pas bons pour qui est aux mannettes.

    Une autre conséquence de ce pouvoir à deux têtes est la gestion des agents de surveillance de la Ville de Paris, les ASP, que la mairie finance mais dont le préfet a seul, ou à peu près, la maîtrise. Nous avons été surpris lors de la réunion publique de Goutte d'Or Château Rouge de constater combien sont nombreux les habitants qui ignorent cette disposition. Presque tous incriminent la mairie quand ils rencontrent des problèmes de sécurité dans leur quartier. Ils reprochent, par exemple, à leur maire les horaires trop limités des patrouilles de médiateurs de nuit qui ont été mises en oeuvre dans le 18e justement, par la Ville. Aux frais des contribuables parisiens naturellement, qui parallèlement participent au budget de l'état qui va à la police nationale, sensée faire régner la tranquillité dans notre capitale.

    A lire cette page du site de la Ville, pour savoir qui est responsable de quoi... :

    Des pouvoirs de police reconnus au Maire de Paris
    Pour  des raisons historiques mais aussi politiques, les auteurs des deux statuts de 1975 et 1982 n’avaient pas souhaité, dans un premier temps, transférer au profit du Maire de Paris, les attributions du Préfet de police définies dans l’arrêté des consuls du 12 messidor an VIII (1er juillet 1800).
    La loi du 29 décembre 1986 a modifié cette donne en reconnaissant au Maire de Paris un pouvoir de police en matière de salubrité sur la voie publique et la charge du maintien du bon ordre dans les foires et marchés.
    Par ailleurs, aux termes de la loi du 27 février 2002 (article L.2512-4 modifié du CGCT), le Maire de Paris dispose désormais d’une compétence générale pour tout ce qui relève de la circulation et du stationnement à Paris.
    Le Préfet de police exerce, pour sa part, une compétence d’attribution de trois ordres.
    1) « Pour tenir compte des conditions de circulation dans l’agglomération parisienne et en région Île-de-France », il reste compétent pour fixer les règles de circulation et de stationnement sur certains axes importants énumérés par le décret n° 2002-810 en date du 2 mai 2002 (ex : boulevard périphérique, voie Georges Pompidou, avenue des Champs-Elysées). Le maire de Paris est alors consulté sur tous les projets d’arrêtés pris par le préfet de police.
    2) « Pour des motifs d’ordre public ou liés à la sécurité des personnes et des biens ou pour assurer la protection du siège des institutions de la République et des représentations diplomatiques », il réglemente les conditions de circulation et de stationnement sur des portions de voies ou dans des périmètres définis par l’arrêté n° 2002-1076 du préfet de police, en date du 6 mai 2002, publié au BMO du 14 mai 2002 (ex : Ambassade des États-Unis, Île de la cité…).
    3) « En cas de manifestation de voie publique à caractère revendicatif, festif, sportif ou culturel », le préfet de police conserve la police de la circulation et du stationnement. Toutefois, les arrêtés adoptés à cet effet ont un caractère temporaire et sont pris après avis du maire de Paris.
    Pour assurer l’exécution et le respect des règles définies en matière de circulation et de stationnement, l’article L.2512-14 in fine du CGCT prévoit que des agents de la Ville de Paris pourront ainsi être placés sous l’autorité du Préfet. A cette fin, 400 agents de surveillance de Paris (ASP) ont été recrutés dès 2001. Aptes à dresser des contraventions pour toutes les infractions aux règles de la circulation, ils ont également pour mission de verbaliser dans le domaine de la propreté ou des nuisances sonores (article L.2512-16-1 du CGCT).

    Au risque d'abuser de votre temps de lecture pour ce jour, je voudrais encore vous proposer un extrait du t11_logo.gifrapport de la commission d'enquête n° 340 (2001-2002) du Sénat sur la délinquance des mineurs déposé le 27 juin 2002. Bien que datant de 2002, elle est très instructive et d'une étonnante actualité.

    Les victimes des mineurs sont souvent des mineurs (lien): Entendu par la commission d'enquête, M. Jean-Marie Petitclerc, éducateur spécialisé, s'est ainsi exprimé : « (...) On présente souvent les jeunes comme étant les acteurs, les facteurs, les auteurs de cette violence. N'oublions pas qu'ils en sont les premières victimes et que 80 % des actes de violence commis par les mineurs le sont à l'encontre d'autres mineurs ! Quatre faits sur cinq ! Autrement dit, dans notre pays, le climat de violence qui règne est ressenti quatre fois plus douloureusement par les mineurs que par les adultes...»

    Les mineurs délinquants sont souvent des victimes (lien): «...victimes de l'indifférence, de coups, de maltraitance et d'abus sexuels, les enfants reproduisent à l'extérieur ce qu'ils vivent chez eux. De nombreux délinquants ont ainsi, en même temps qu'un dossier de délinquance, un dossier d'assistance éducative tant leur vie, leur famille, est difficile et tant ils sont dans un mal-être qui entraîne un mal-faire », déclare Mme Marie-France Ponelle, responsable de l'antenne des mineurs du barreau de Paris.

    Une surdélinquance des jeunes issus de l'émigration : (le rapport du Sénat osait cette affirmation, rarement repris par les responsables de façon aussi ouverte : lien) ces jeunes cumulent certains facteurs associés à la délinquance : une plus faible supervision parentale, une résidence plus fréquente dans le parc HLM hors centre-ville, un niveau de revenu et de scolarisation faible des parents, un absentéisme scolaire plus élevé, explique le sociologue auditionné, Sébastian Roché, qui a conduit en 2000 une enquête sur le sujet.

    La déclaration de M. Malek Boutih, président de SOS racisme à l'époque, entendu également devant la commission d'enquête, pourrait être actuelle, plus de dix ans après :

    « Beaucoup de raisons expliquent pourquoi il y a plus de « bronzés » que de blancs dans les centres de jeunes détenus, mais ce ne sont pas des éléments culturels ; ce ne sont pas des sourates du Coran ni leurs parents qui les poussent. Il faut même faire très attention dans les discours lorsqu'on insiste sur la responsabilité des parents. Que se passe-t-il lorsqu'on a des parents très sévères dans le quartier ? En dernier ressort, quand ils n'en peuvent plus, ils mettent le gosse à la porte, donc à la rue. (...)

    « Par ailleurs, dans les familles d'immigrés, les enfants prennent très vite le pouvoir. Déjà, d'une manière générale en France, le rapport au savoir a tendance à s'inverser en raison des modifications technologiques, des nouveaux rapports urbains, et les jeunes générations ont parfois une meilleure connaissance que leurs parents de la société. Alors, chez les immigrés, imaginez !...

    « Je n'ai pas envie que les enfants d'immigrés, qui constituent ce que j'appelle la nouvelle génération de Français, deviennent les noirs américains de notre société, qui ne soient bons qu'à faire du sport ou des films et, pour le reste, passage par la case « prison ». Je sais que la vie est dure, que la société est dure, qu'il y a beaucoup d'injustice. Mais je ne crois pas que les comportements de violence aident à s'en sortir. A l'inverse, ces comportements structurent, organisent la violence et l'implantent définitivement dans la société ».

    L'intégralité du rapport est accessible ici.

  • ZSP : des méthodes nouvelles d'échanges entre services

    Zone de sécurité prioritaire

    Jeudi dernier, au commissariat de la rue de Clignancourt, nous pensions participer à une réunion bilan de la ZSP 18e comme annoncé dans l'un de nos précédents articles. Sans doute avions-nous lu trop rapidement l'invitation de Myriam El Khomery, adjointe au Maire de Paris chargée de la sécurité, dans laquelle elle écrivait :

    « Après six mois de mise en place de la Zone de Sécurité Prioritaire sur le quartier Château-Rouge Goutte d’Or Barbès, le commissaire du 18e Nelson Bouard et moi-même souhaitons réunir une quinzaine d’habitants du quartier, dans le cadre de la réunion opérationnelle hebdomadaire des services de Police, comme nous nous y étions engagés lors de la mise en place du dispositif.

    Il nous apparait important de pouvoir avoir cet échange, en présence des différentes directions des services de police. »

    Mise à part Action Barbès, trois autres associations étaient présentes: Cavé-Goutte d'or, Collectif Château Rouge-Goutte d'or, Bol d'or et une dizaine d'habitants représentant leur immeuble, choisis sans doute parmi les lieux les plus sensibles. Nous avons d'ailleurs demandé à Myriam El Khomery comment elle a procédé pour le choix des invités.

    paris,barbès,police,ZSPCôté ministère de l'Intérieur : nombreux policiers du commissariat du 18e bien sûr, responsables des compagnies républicaines de sécurité, brigade anti criminalité, répression du proxénétisme, brigade des stupéfiants, direction de la protection des populations, police régionale des transports.

    Et aussi la direction des douanes, la RATP, la DPP, la DPE, le Parquet.

    Du côté des élus, Myriam El Khomry et Dominique Lamy, adjoint au maire du 18e.

    Il y avait foule, de quoi expliquer la durée de la réunion : le commissaire Bouard la clôturera en effet presque 4 heures plus tard ! Remercions ici l'ensemble des participants pour leur disponiblité.

    Alors la ZSP, ça change quoi ?

    Nous ne ferons pas ici un compte rendu détaillé qui serait fastidieux pour le lecteur. Vous imaginez facilement les pages de notes prises en 4 heures !

    Chaque service devait exposer ses actions, faire part des résultats obtenus lors des 15 derniers jours (les réunions initialement hebdomadaires sont devenues bimensuelles depuis avril) : contrôles administratifs qui aboutissent à des fermetures de commerces, avertissements, PV, procédures...

    Gros travail sur les commerces qui ne respectent pas les règles, les ventes d'alcool illicites, de nuit par exemple qui entraînent alcoolisme et nuisances sonores, puis urines sur l'espace public? Rappels à l'ordre, PV, procédures : un suivi très sérieux est mené.

    Et aussi saisies, lutte contre diverses fraudes, répression du proxénétisme, lutte contre les trafics de stupéfiants, interpellations... Autant d'actions que le riverain ne voit pas forcément.

    220px-Police-IMG_4105.jpgMais la ZSP, c'est également des actions de prévention qui n'ont été évoquées que brièvement car ce n'était pas l'objet d'une réunion opérationnelle.

    Le volet prévention existe cependant. Quatre groupes de travail sont actuellement constitués : éducation/parentalité - emploi et insertion professionnelle avec le suivi d'une quarantaine de jeunes) - prise en charge sanitaire et sociale des toxicomanes en lien avec les associations - prévention de la récidive piloté par le Parquet. Pour aider à la mise en oeuvre de ces actions, une enveloppe de 70 000 € a été donnée par l'Etat.

    « Six mois de mise en place ne permettent pas d' avoir des résultats tout de suite et sur tout » a rappelé l'adjointe à la sécurité répondant ainsi à l'exaspération d'habitants qui ne voient pas d'évolution positive.

    Ce qui est sûr, c'est que les méthodes de travail ont changé, les services se rencontrent et collaborent étroitement, associatifs et habitants sont invités et écoutés. Difficile de dire que rien ne change !

    Nous pourrons ainsi vous donner régulièrement des nouvelles du dispositif. Et même, nous le souhaitons ardemment, vous donner des signes tangibles d'améliorations concrètes. Nous n'en sommes pas encore là. Il faudra être patients, on travaille désormais dans le moyen terme. Ça aussi, c'est nouveau ! Pour terminer voici encore une annonce encourageante : un partenaire supplémentaire va entrer dans le dispositif ZSP, c'est la Direction générale des Finances avec ses contrôleurs pour débusquer la délinquance financière, les abus, le travail au noir, l'exploitation des plus fragiles...

  • Pris sur le vif: immeuble en péril

    Nous avions déjà évoqué les éventuels désordres graves touchant à la structure des immeubles, susceptibles de porter atteinte à la sécurité des passants : ce fut à la fin de notre dernier article sur les auvents avec l'évocation de nos doutes quant à la structure de l'auvent situé au 151 boulevard Magenta.

    Nous avions alors interrogé le Bureau de la Sécurité de l'Habitat ("BSH") de la Préfecture de Police de Paris (relevant de la Direction des Transports et de la Protection du Public, et de sa Sous-Direction de la sécurité), chargé de gérer ces questions et d'élaborer les mesures nécessaires pour la prévention du danger.

    Le BSH nous avait alors répondu que "l'architecte de sécurité [de la Préfecture de Police] s'est rendu sur place le 18 décembre 2012 mais n'a pas constaté de désordres constitutifs d'un péril au sens de l'article L.511-1 du Code de la construction et de l'habitation. Toutefois, afin d'éviter toute aggravation de la situation, la gérante de cette boutique [NDLR: Madame Lamy] a été invitée par courrier du 9 janvier 2013 à réaliser certains travaux." - courrier dont une copie a été adressée à la Mairie du 10e arrondissement et que vous trouverez en cliquant ici.

    Rappelons que l'article L.511-1 du Code de la construction et de l'habitation indique le traitement du péril lié à l'état des bâtiments relève du pouvoir du maire.          

    Sur ce sujet des désordres structurels pouvant affecter les immeubles et susceptibles de constituer un péril pour les passants et les habitants (au sens de l'article L.511-1 et suivants du code de la construction et de l'habitation), voici un exemple concret qui s'est déroulé hier, photos prises sur le vif...

    Le bâtiment que nous évoquons ci-dessous, est celui formant l'angle des 86 boulevard Magenta et 123 rue du faubourg Saint-Denis (face au Marché couvert Saint-Quentin): un très bel immeuble, comme l'atteste cette photo prise le 25 mars 1911 à l'occasion du "Cinquantenaire" (et de ses "Affaires Exceptionnelles") du Grand Bazar Magenta qui se trouvait dans cet immeuble.   

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    Photo tirée du livre "Mémoire Des Rues - Paris 10e" édité par Parimagine - voir notre article du 3 mai 2014 - en partenariat avec Histoire et Vies du 10e 

     

    Hier, en fin de matinée, une partie du "corbeau" (pièce en relief) supportant le balcon du 2e étage s'est détachée de la façade donnant dans la rue du faubourg Saint-Denis:

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    La zone a rapidement été sécurisée par les pompiers et la police, qui ont dépêché un architecte de sécurité de la Préfecture de Police.

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    Peu après, alors que les pompiers intervenaient pour vérifier l'état du balcon incriminé (qui avait déjà fait l'objet d'un renforcement avec une pièce métallique), un deuxième corbeau (cette fois-ci entier, et ayant plus de trois fois le volume du précédent morceau) est venu s'écraser, endommageant également l'habillage métallique de la corniche au-dessus du commerce:

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    Il s'agit d'un cas classique de pierres effritées suite à des infiltrations d'eau. Sur ce même immeuble, on peut par ailleurs distinguer d'autres désordres structurels, laissant présager de futurs soucis si des mesures de sécurité et de prévention ne sont pas prises rapidement (exemple : purge de la façade et enlèvement de tous les éléments de matériaux menaçant de se détacher, sondages et avis de l'architecte de sécurité etc.):

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    Dans le cas de ces désordres structurels, généralement dues à un défaut d'entretien de l'immeuble, le BSH de la Préfecture de Police (mentionné ci-dessus) peut enjoindre les copropriétaires de l'immeuble de prendre certaines mesures de sécurité et réaliser certains travaux. En cas de non réalisation de ces travaux, l'administration peut imposer, par arrêté de péril, à chaque copropriétaire d'exécuter les travaux prescrits. Une telle injonction a alors pour effet de suspendre la perception des loyers jusqu'à l'abrogation de cet arrêté de péril. En cas d'inaction prolongée, l'administration peut réaliser ces travaux d'office et aux frais des copropriétaires. En outre, dans l'éventualité où des accidents surviendraient, les responsabilités pénales et civiles des copropriétaires et du Syndic peuvent être engagées.

    D'une manière générale, soyez donc vigilants avec l'entretien des structures de votre immeuble. N'attendez pas, notamment si vous découvrez d'éventuelles fissures : prévenez rapidement votre syndic ou votre propriétaire. En cas de doute, vous pouvez entrer en contact avec le BSH (qui fera alors appel au Service des Architectes de Sécurité de la Préfecture de Police pour un éventuel diagnostic) via cette adresse courriel:

    pp-dtpp-sdsp-bsh-qualite@interieur.gouv.fr

  • De nouveaux noms de femmes dans le paysage du 10e

    Autrefois, les rues de Paris étaient désignées d'après leurs caractéristiques (églises ou monuments, comme la rue Saint-Denis, les métiers exercés, comme la rue des Boulangers, leurs populations, comme la rue des Lombards). Puis plus tard, à partir du 17e siècle, dès Sully mais surtout sous Louis XIV, le pouvoir décida du nom des rues de Paris, notamment pour rendre un hommage public à certains personnages. Ce furent, au gré de l'Histoire, les souverains, les héros et grands hommes du passé, les notables, les militaires, les érudits, les compositeurs. A Paris, depuis 1985, l'attribution des noms est examinée par une commission spécifique: la Commission de Dénomination des Voies, Places, Espaces Verts et Equipements Publics Municipaux, qui émet un avis sur un projet de dénomination, voté en conseil d'arrondissement. Le Conseil de Paris confirme alors cette nouvelle dénomination. 

    Le Journal du Dimanche du 7 mars 2013 nous apprenait que l'historienne Malka Marcovich, dans son livre "Parisiennes; de Marie Stuart à Simone de Beauvoir, ces femmes qui ont inspiré les rues de Paris", estimait à moins de 5 % en 2010 le nombre de voies et places parisiennes (∼ 200 sur 6 000) portant un nom de femme, même si ce nombre devait progresser de plus d'un quart d'ici 2013...

    Aussi la Ville de Paris, sous l'impulsion de son maire Bertrand Delanoë, a-t-elle souhaité récemment développer la parité (et également la diversité) dans les nouvelles propositions de dénomination des espaces publics parisiens en 2013. A ce titre, les arrondissements sur lesquels notre association Action Barbès est engagée ne sont pas en reste, comme le 10e où de nouveaux noms de femmes sont apparus dans son espace public.

    L'une des premières dénominations significatives concerne Madeleine Braun (1907-1980) qui fut présentée en Conseil d'Arrondissement du 10e en mai 2008 par le Conseiller de Paris Alain Lhostis. Mais il a fallu attendre septembre 2012, pour que le nom de Madeleine Braun s'inscrive effectivement dans l'espace public du 10e, lors de l'inauguration de la place lui rendant hommage après les travaux d'aménagement.

    dénominations,femmes,histoire,voirie,10e,conseil-d-arrondissement,conseil-de-paris,cultureNous avions déjà évoqué cette nouvelle place Madeleine Braun devant la Gare de l'Est, à l'intersection des rues du 8 mai 1945 et du faubourg Saint-Martin devant le couvent des Récollets.

    Nous avions également présenté l'histoire de Madeleine Braun qui donne son nom à cette nouvelle place au coeur du 10e: tour à tour, résistante dès 1939 dans le cadre de son engagement au PCF, puis l'une des premières femmes députées (1945-1951) en étant 5 fois vice-présidente de l'Assemblée Nationale (qui a mis sa biographie sur son site), puis co-directrice des Editeurs Français Réunis, avec Louis Aragon à partir de 1951.

    Un hommage est également rendue à une autre femme résistante, contemporaine de Madeleine Braun, avec la dénomination attribuée à l'une des trois esplanades composant la nouvelle place de la République. Cette femme est Emilienne Moreau-Évrard (1898-1971) 

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    Emilienne Moreau-Evrard s'illustre déjà lors de la Grande Guerre, dès ses 17 ans, auprès des soldats britanniques. Elle adhère à la fédération socialiste du Pas-de-Calais en 1934. A nouveau, pendant la Seconde Guerre mondiale, elle est agent de liaison dans la résistance. En août 1945, elle est décorée de la Croix de la Libération par le Général de Gaulle.

    De façon anecdotique, comme sur la place Madeleine Braun, nous avons remarqué que les plaques font souvent l'objet de collages sauvages d'autocollants (cf. photos supra), qui ne sont pas systématiquement nettoyés: un entretien régulier serait certainement à prévoir...  

    Sur la Place de la République, Emilienne Moreau-Evrard côtoie deux hommes: 2 autres résistants auxquels la Ville a rendu hommage: le syndicaliste et communiste André Tollet (1913-2001) dont le nom a été attribué à l'esplanade centrale et le Commandant gaulliste Jacques Blasquez (1912-1998) dont la terrasse se situe du côté du 11e.

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    Côté espaces verts, le jardin situé au 14 rue Juliette Dodu devient le square Juliette Dodu. Juliette Dodu (1850-1909) avait donné son nom à la rue en 1910. Postière, elle se serait fait remarquer par son attitude héroïque pendant la guerre de 1870. Ce lieu était initialement destiné à être une résidence privée haut de gamme, mais la volonté et le combat des riverains ont permis à cet espace de devenir un jardin. Ce square est donc emblématique dans le 10e, à l'instar du combat qui avait permis la création du jardin Villemin     

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    Le square situé au 2 rue Robert Blache devient le Square Madeleine Tribolati. Madeleine Tribolati (1905-1995) est une des figures historiques de la CFTC. Notons que le siège historique de la CFTC se situait jusqu'en mai 2011 rue des écluses Saint-Martin (où se situe désormais un centre d'hébergement Emmaüs). Toutefois, nous avons constaté que cette nouvelle dénomination n'est pas encore apparente dans le square qui affiche encore son ancien nom: Robert Blache, à l'instar de la rue. En revanche, le nouveau nom du square apparaît bien sur le site de la Ville. 

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    Du côté des équipements publics municipaux, depuis le 12 septembre dernier, date de son inauguration, la piscine du centre sportif Parmentier est désormais appelée Piscine Catherine Lagatu. Résistante pendant la Seconde Guerre, militante communiste depuis 1946, Catherine Lagatu (1919-2007) fut la responsable de la gauche dans le 10e où elle succéda en 1954 à l'élu communiste Alban Satragne et siégea au Conseil de Paris jusqu'en 1965. Elle fut Sénatrice de Paris entre 1968 et 1977. Alain Lhostis lui succéda comme candidat du PCF dans le 10e en 1973. Catherine Lagatu contribua à la réalisation de nombreux équipements publics dans le 10e, comme la maison des jeunes Château-Landon et sa piscine, la poste centrale du 10e, l'école Parmentier et la piscine attenante qui porte désormais son nom, etc.   

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    Un autre équipement sportif rend hommage depuis peu à une femme: Marie Paradis (1778-1839). Il s'agit du nouveau gymnase ouvert début 2013, que nous avons déjà présenté sur ce Blog et qui est situé à l'écart du boulevard de Magenta dans le calme du site historique du clos Saint-Lazare. Originaire de Chamonix et servante d'auberge, Marie Paradis fut la première femme à atteindre le sommet du Mont-Blanc, dans un but publicitaire pour faire connaître son auberge.

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    Sur la photo ci-dessus, on peut remarquer que la vitre du Gymnase Marie Paradis réfléchit les travaux de rénovation d'un édifice à l'architecture particulière et imposante, lui faisant face.

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    Ce bâtiment, en cours de réhabilitation et réaménagement, est destiné à héberger la prochaine médiathèque Françoise Sagan, située à l'emplacement du carré historique du clos Saint-Lazare. Ce lieu, riche en histoire depuis le 12e siècle, a été, tour à tour, une léproserie royale au 17e siècle, un lieu des frères lazaristes (la Congrégation de la Mission fondée par Saint-Vincent-de-Paul), puis une prison pendant la Révolution, et au 19e siècle, un hôpital-prison pour femmes. Pour plus d'informations historiques, le site de la future médiathèque détaille l'histoire du Carré Saint-Lazare.

    La dénomination de cette nouvelle médiathèque a suscité des débats animés lors des conseils d'arrondissement du 10e en juin et octobre 2013. L'attribution du nom de l'écrivain Françoise Sagan (1935-2004) a été proposée par Bertrand Delanoë, souhaitant rendre un hommage à cette femme l'année du 10e anniversaire de sa mort et du 60e anniversaire de la parution de son premier roman Bonjour Tristesse (1954) qui l'a fait connaître à 19 ans. La vie de Françoise Sagan ne laisse pas indifférent: par son style de vie, son amour du jeu, sa passion des belles voitures, elle a même beaucoup de détracteurs qui ne voit pas en elle une personnalité remarquable de l'éducation et de la culture, comme l'a par exemple souligné Marie-Thérèse Eychart élue communiste du 10e en charge dans le 10e de la Petite enfance, des Droits de l'Homme et de la lutte contre les discriminations et par ailleurs Maître de conférence en Littérature. D'où quelques interrogations et oppositions à une telle dénomination pour ce nouveau lieu culturel et prestigieux...  

    Deux associations du 10e, Histoire & Vies du 10e (Jeannine Christophe) et Ensemble, nous sommes le 10e (Sylvie Scherer) ont présenté un voeu conjoint s'étonnant aussi de la proposition du nom de Françoise Sagan et insistant sur la nécessité de conserver l'histoire du lieu dans la dénomination de la nouvelle médiathèque. Ainsi en laissant le nom de Saint-Lazare à la médiathèque (comme elle est déjà communément appelée; notons que le JDD dans son article "Ce que l'année 2014 nous réserve à Paris" mentionne la "médiathèque Saint-Lazare"), et en dénommant les différentes salles d'après les femmes qui y furent emprisonnées (Louise Michel, Nathalie LemelAimée de Coigny, Hélène Brion, Jeanne Humbert etc.) afin de répondre au besoin de parité dans les dénominations publiques.         

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    Nous avons tenté de dresser un inventaire exhaustif des nouveaux noms de femmes apparaissant dans l'espace public du 10e. Mais, comme d'habitude, n'hésitez pas à nous faire part d'éventuels oublis ou de vos commentaires dans la partie correspondante ci-après. Et pour les 18e et 9e arrondissements, nous devrions nous atteler prochainement à cette même tâche...

  • Budget participartif : Éclairage de l’église Saint-Bernard de La Chapelle

    Le budget participatif 2016 va entrer dans sa phase finale avec la mise au vote des projets finalistes qui se déroulera du 16 septembre au 2 octobre prochain. Sur près de 3200 projets déposés, 622 — dont 37 au niveau parisien et 585 au niveau des arrondissements — ont été retenus pour le vote final ; 146 projets concernent les quartiers populaires. Les projets classés « Quartiers populaires »  bénéficient d’une enveloppe globale distincte de 30 millions d’euros.

    Cette année, Action Barbès n’a pas proposé de projet, toutefois elle en soutient deux déposés par un de ses adhérents de la Goutte d’Or, et ceux-là ont été retenus pour cette dernière étape. Il s’agit du projet n° 32 « Éclairage de l’église Saint-Bernard de la Chapelle » et du projet n° 27 « Une rue-jardin Richomme » . Tous deux bénéficient de l’estampille « quartiers populaires ». Nous reviendrons dans un prochain article sur le projet de la rue Richomme pour mieux nous intéresser ici à celui concernant l’église Saint-Bernard.

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    Un peu d’histoire

    L’église Saint-Bernard de la Chapelle est un édifice religieux construit de 1858 à 1861, dernière construction prestigieuse d'une commune en pleine expansion. En effet, la commune de la  Chapelle Saint-Denis a connu un essor démographique et industriel remarquable à partir des années 1830, obligeant les édiles municipaux à mener une politique urbaine ambitieuse.

    Pour accompagner ce développement industriel et cette forte croissance démographique (le village passe de 800 habitants en 1806 à 33.346 habitants en 1856), impulsés notamment par la présence des voies de chemin de fer du Nord et de la gare de marchandises créée sur la commune, de nombreuses rues et places sont percées (en particulier dans le quartier de la Goutte d'Or) ainsi que des bâtiments publics (écoles, mairie). Mais il s'avère également nécessaire de repenser l'offre lithurgique, l'église Saint-Denys de la Chapelle (16, rue de la Chapelle) se trouvant bien trop petite pour le nombre de fidèles, croissant sans cesse. Dès 1854, le Conseil municipal conduit par Antoine Hébert adopte l'idée d'un nouvel édifice religieux. C'est le quartier excentré de la Goutte d'Or qui est choisi pour son emplacement.

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    Un premier projet est proposé par l'architecte Paul-Eugène Lequeux. Ce projet est rejeté mais pas perdu, car c'est celui qui servira à la construction de l'église N.D. de Clignancourt située face à la mairie du 18e arrondissement. C'est finalement le projet de l'architecte Auguste-Joseph Magne qui est retenu. Magne imagine un pastiche gothique du XVe siècle qui sera salué comme une réussite en la matière, entre autres par Viollet-le-Duc. Le Conseil municipal vote la construction de cette nouvelle église en 1857. Le préfet de la Seine en approuve les plans et devis le 25 juin 1858. La première pierre est posée le 10 août 1858, et l'église est consacrée le 29 octobre 1861. Mais entre la pose de la première pierre et sa livraison, l'édifice change de propriétaire. En effet, sous l'impulsion du préfet Haussmann, plusieurs communes limitrophes sont annexées à Paris (loi du 16 juin 1859, effective le 1er janvier 1860) dont la Chapelle Saint-Denis. Ainsi, l'église Saint-Bernard devient de fait un édifice parisien. En guise de bienvenue, la ville de Paris offre à Saint-Bernard son porche, non prévu sur le plan initial, et la grille de pourtour.

    Plus tard, lors de La Commune de Paris, l’église Saint-Bernard de la Chapelle est investie par le Club de la Révolution où officie Louise Michel.

    Aujourd’hui l’église Saint-Bernard est plus connue pour son occupation en faveur des Sans-papiers en 1996 et son évacuation très violente par les forces de l’ordre.

    Enfin, l’église Saint-Bernard est inscrite puis classée Monument historique en totalité (incluant la grille de pourtour et les emmarchements du parvis ainsi que le sol de la parcelle) depuis novembre 2012. Elle est l’unique monument historique du quartier de la Goutte d’Or.

     

    Un repère urbain

    Avec sa flèche qui culmine à soixante mètres de hauteur, l’église Saint-Bernard est un repère urbain central dans le quartier de la Goutte d’Or. Hormis la rue Affre ouverte antérieurement, les rues Pierre L’Ermite, Saint-Bruno, Saint-Jérôme, Saint-Luc et Saint-Matthieu qui l’entourent, ont été percées dans son alignement et offrent autant de points de vue sur le monument néogothique. Depuis la rue Marx-Dormoy, l’église est la ligne de mire d’une perspective monumentale ouverte par la rue Jean-François Lépine. 

    Mais ce monument historique rayonne et est visible bien au-delà du quartier de la Goutte d’Or. Malgré la surélévation progressive des immeubles faubouriens, on peut voir la flèche de l’église depuis la rue de Maubeuge, du boulevard de La Chapelle, des quais de la station de métro La Chapelle mais également depuis l’impasse du Curé dans le quartier Marx-Dormoy et des futurs aménagements urbains entre la rue de la Chapelle et les voies du chemin de fer. Ne parlons pas des étages les plus élevés des quartiers alentour, des tours du 19e arrondissement ou de l’Est de la Butte Montmartre qui jouissent d’une vue privilégiée sur l’église Saint-Bernard de La Chapelle.

     

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    Un mise en lumière respectueuse du monument

    Le projet d’éclairage de ce monument a été validé par les services techniques de la ville qui estiment le coût total de sa réalisation à 300.000 euros (soit 1% du budget consacré aux quartiers populaires), estimation conforme à ce genre de travaux. La commission ad-hoc en charge de choisir les projets finalistes au budget participatif a, elle, émis un « avis très favorable » à cette idée. 

    S’il est choisi par les Parisien-ne-s, l’éclairage de l’église Saint-Bernard de La Chapelle consisterait à intégrer un « kit illuminations » aux lanternes lyres qui éclairent déjà les abords de l’édifice, en plus de "touches" de lumière sur les détails et la flèche. L’intégrité du bâtiment serait respecté.

     

    Pour voter

    Tou-te-s les Parisien-ne-s peuvent voter au budget participatif, sans condition d’âge ni de nationalité. Pour participer au vote et soutenir vos projets favoris, il suffit de vous inscrire sur la plateforme dédiée pour consulter les projets en lice et de vous connecter entre le 16 septembre et le 2 octobre pour choisir vos projets favoris. Par ailleurs, de nombreuses urnes seront déposées à de différents endroits sur le territoire parisien. 

    Il est à noter que chacun peut choisir d’une part parmi les projet dits « parisiens » dont l’envergure est municipale et d’autre part parmi les projets dits « d’arrondissements » dans l’arrondissement dans lequel on habite et/ou l'on travaille. 

    Un blog existe pour promouvoir ce projet : Eclairage Saint-Bernard Précipitez-vous pour en savoir plus.

  • Le Louxor prendra-t-il le chemin du 104 ?

    Le 104 fait partie des grands projets culturels de la Ville de Paris.

    Situé au 104, rue d'Aubervilliers dans le 19e arrondissement, il est conçu comme "un espace de production d'art", qui a la fois accueille des artistes, mais permet aussi aux citoyens de partager cet espace créatif avec ces mêmes artistes. Inauguré voilà quelques mois à grand renfort de communication, le projet est en crise. Crise financière d’une part – 500 000 € de déficit en 2009 sur un budget total de 12 millions d’ euros subventionnés à hauteur de 8 millions par la Ville de Paris, démission de l’équipe dirigeante, mais surtout crise parce que le projet culturel s’avère inopérant : peu ou pas de visiteurs dans cet ensemble architectural rénové à grands frais – 100 millions d’euros - pas d’insertion dans le quartier. Le magazine Mouvement, relayé par le site Paris-Art, s'est lancé dans une Lien permanent  commentaire

  • Mardi prochain : conseil de quartier LARIBOISIERE SAINT VINCENT de PAUL

     

    Mardi 25 janvier 2011

     à l’école élémentaire, 3 rue de Belzunce, de 19 h à 21 h

    Le « nouveau » Louxor : Point sur le projet, comment l’enrichir ?

    avec Michel Gomez, délégué de la Mission cinéma de la Ville de Paris 

    suivi des projets d’investissements (escalier Alsace) et  aménagements 2011.

     

     

    le 25 janvier vous sera offerte la possibilité de dire à la Mission cinéma combien ce lieu a besoin de s’ancrer dans le quartier si l’on veut qu’il vive réellement du et avec le quartier. Nous le répétons sans varier et sans être vraiment compris, que le choix du projet culturel, un cinéma Art et essai, s’il devait rester dans ces limites, ne pourrait à lui-seul attirer suffisamment de spectateurs pour atteindre un équilibre d’exploitation, sans non plus répondre aux besoins du quartier Barbès.

     

    Nous nous retrouverons sur place.

    L'affiche officicelle de la mairie avec le bulletin pour s'inscrire et intégrer l'équipe d'animation ici.

     

  • Le budget participatif : kezako ?

    paris,budget-participatif,promenade-urbaineA très grand renfort de communication allant du numérique aux rencontres de quartier à la papa, la mairie de Paris lance le budget participatif. "Je souhaite donner les clés du budget aux citoyens" nous dit Anne Hidalgo dans une déclaration quand même à la limite de la démagogie.

    De quoi s'agit-il ?

    Le budget annuel de la Ville de Paris (environ 9,1 milliards d'€) est en gros constitué de deux parties : les investissements (environ 1,6 milliards d'€ soit 17,5% du total) et le fonctionnement (environ 7,5 milliards d'€ soit 82,5% du total). Source mairie de Paris budget primitif 2014.

    Sur la durée de la mandature (2014-2020), le budget participatif consiste à mettre 5% du budget d'investissement, soit 426 millions d'€ nous dit la publicité, à la disposition des Parisiens pour mettre en place les projets proposés et décidés par eux. A se demander si la mairie sait compter : 1,6 milliard € (budget d'investissement) par an sur 6 ans font 9,6 milliards et 5% de 9,6 milliards font 480 millions ! Mettons la différence sur les arrondis. Il n'empêche que 5% du budget d'investissement ne représentent en fait que 0,9% du budget total, on ne peut pas dire que "les clés du budget" nous sont rendues !

    Le fonctionnement de ce dispositif est assez bien expliqué sur le site de la Ville de Paris. Voir ici. Et en prime une vidéo, la mairie ne recule jamais devant la communication.

     


    Parisiens, prenez les clés du budget ! par mairiedeparis

     

    Avantages et inconvénients.

    Donner aux Parisiens les moyens financiers de réaliser leurs projets est en soi une bonne idée. On peut sans doute regretter la modicité de la somme allouée, on aurait pu par exemple monter jusqu'au 1% symbolique du budget total de la ville de Paris. mais enfin, c'est mieux que rien et c'est surtout mieux qu'avant puisque les sommes réservées aux projets des conseils de quartier n'étaient pas, et de loin, aussi importantes.

    Tel qu'on le voit aujourd'hui, le dispositif comporte quand même trois écueils majeurs.

    Le premier est celui de l'implication des Parisiens dans celui-ci. Quand on sait que même les modestes sommes allouées aux conseils de quartier pour les investissements et le fonctionnement n'étaient pas employées la plupart du temps, il y a de quoi se poser des questions.

    L'autre écueil est le choix des projets par vote des Parisiens. Prenons un exemple concret pour illustrer nos craintes. Imaginons que le projet de promenade urbaine entre Barbès et Stalingrad si cher à notre association soit financé par ce dispositif. Imaginons seulement car nous sommes très opposés à ce cas de figure. Mais prenons cette hypothèse. Pour que le projet se fasse, il est nécessaire de financer des études d'abord, puis la réalisation de la promenade urbaine elle-même ensuite. Comment faire ? Les Parisiens qui ne vivent pas à Barbès ne s'en préoccupent pas, on ne saurait le leur reprocher, mais comment obtenir une majorité de votes sur tout Paris afin d'inclure le projet dans le cadre du budget participatif ?

    Les informations diffusées par la mairie de Paris à propos des 15 premiers projets soumis au vote des Parisiens sont à cet égard inquiétantes. Rappelons que nous sommes dans le cadre d'un budget d'investissement. En toute logique, ce type de budget est fait pour financer des projets pérennes, une piscine par exemple ou bien un aménagement de voirie. Et on touche là la limite du processus. Les investissements de projets pérennes sont souvent lourds et il est clair que les modestes 70 millions prévus par la mairie de Paris chaque année n'y suffiront pas. Alors on labellise "investissement" des projets qui n'en sont pas vraiment : des tipis à Paris pour organiser des anniversaires, des grands écrans pour des événements, etc. ... Si certains projets ne sont pas sans intérêt, n'amuse t-on pas le tapis avec les miettes d'un budget.

    Dernier écueil, le processus considéré comme démocratique puisque tous les Parisiens votent est quand même étrange si ce n'est démagogique. Que met-on dans le terme "Parisiens" ? Il eut sans doute été plus judicieux de faire appel aux Conseils de Quartier par exemple ou au moins se limiter au niveau de l'arrondissement.

  • Promenade urbaine : ”Barbès-Jaurès : Inventaire avant travaux”

    Le projet de Promenade urbaine, qu'on ne présente plus ici, inspire Les Xérographes, la petite maison d'édition de la Goutte d'Or. En effet, Les Xérographes ont lancé l'idée d'un ouvrage collectif autour de la Promenade urbaine, un livre dont l'objectif est de faire le portrait d'un lieu en transformation.

    Le projet commence à se préciser, et les personnes intéressées peuvent prendre part à l'élaboration de ce projet. Ce samedi 23 mars, une séance de travail aura lieu chez Les Xérographes, sur le thème "Inventaire avant travaux", avec un appel à vos récits, vos images, vos usages du lieu. Tout le monde est le bienvenu pour participer à cet ouvrage-témoignage.

    barbès-jaurès-mars2019.jpg

     

    C'est où ?

    Les Xérographes, 19 rue Cavé, Paris 18e

    C'est quand ?

    Samedi 23 mars 2019, de 17 h à 20 h

  • Salle de conso : Comité de voisinage n°2

    La deuxième réunion du Comité de voisinage dans le cadre de la salle de consommation à moindre risque (SCMR) s'est tenue le lundi 21 novembre dernier (voir notre article du 10 octobre dernier sur la première réunion de ce comité).

    Comme vous le montre la photo, l'assiduité des différents organismes membres du comité est réelle et les débats de très bonne tenue. L'ordre du jour de la réunion était particulièrement chargé, aussi vous ne trouverez dans cet article qu'un résumé aussi complet que possible de ce qui s'y est dit.

    Allons d'abord à l'essentiel : depuis son ouverture le 17 octobre dernier, la vie du quartier n'a pas été bouleversée et tout se passe relativement bien. Chacun reconnait tout au long de la réunion qu'il est beaucoup trop tôt pour tirer quelque conclusion que ce soit de ce mois d'opération. Un renforcement de la présence policière a été notée.

    La Charte du comité de voisinage a été définitivement adoptée au cours de la réunion. Celle-ci intègre les demandes de modifications qui avaient été faites au cours du premier comité. Sa lecture fixe bien les domaines de compétence du comité et son fonctionnement. Vous pouvez la télécharger : Charte du comité de voisinage.

    L'association GAIA qui gère la salle a donné des informations à propos de son fonctionnement depuis son ouverture : ...

    ... 60 passages le premier jour et 160 au 20 novembre. Sachant qu'une personne peut passer plusieurs fois dans la journée, GAIA estime que 120 personnes viennent chaque jour. Ceci est dans la droite ligne des prévisions de GAIA qui se montre donc satisfaite de ces six premières semaines. L'association précise que les règles de fonctionnement sont bien acceptées par les usagers de drogue. L'équipe qui gère la salle, une première en France, se "rode" petit à petit. On compte 358 inscrits à mi-novembre, la grande majorité déjà connue de GAIA qui a eu aussi la surprise de voir venir des gens qui avaient juré de ne pas y aller. "Le bouche à oreille fonctionne bien" précise Elisabeth Avril, Directrice de GAIA. Les maraudes dans le quartier continuent néanmoins afin d'y maintenir une présence. Par contre, les antennes mobiles de GAIA ne stationneront plus dans le quartier du fait de l'installation de la SCMR. Important pour le quartier, GAIA assure que les personnes qui ressortent de la salle de consommation sont en capacité de le faire sans problème. Sur le plan médical, il n'y a rien de particulier à signaler si ce n'est quelques bobos sans gravité soignés dans la salle (des abcès, par exemple), mais aussi dépistage des virus HIV et Hépatite C. Importance donnée à l'hygiène. Sur le plan social, l'essentiel des demandes concerne le logement et l'ouverture des droits qui y sont liés, tant la population qui fréquente la salle est la plus démunie et souvent SDF. GAIA reconnait que certains usagers sont "très abimés", ce qui a un impact sur l'espace public. La forte présence de la police, si elle rassure les riverains, fait un peu fuir quelques usagers.

    A la suite de cet exposé assez complet, quelques sujets sont venus en débat.

    Si on reconnait que l'ouverture de la SCMR n'a pas créé "l'appel d'air" redouté (en clair une arrivée massive d'usagers de drogue), quelques personnes nouvelles accompagnées de chiens sont apparues dans le quartier. GAIA assure que ces personnes, même si elles sont inconnues dans le quartier, ne le sont pas de l'association. Néanmoins, Rémi Féraud, maire du 10e, demande à GAIA de travailler sur cette question, notamment sur le comportement dans la rue, ce que GAIA accepte.

    Deborah Pawlik, conseillère de Paris (LR), demande quelques chiffres à propos des bénéficiaires des soins sociaux et des appels téléphoniques. GAIA précise qu'elle a reçu six appels de riverains pour intrusion dans des immeubles. Il y a eu pendant les six semaines 350 entretiens sociaux et 200 entretiens médicaux.

    La question de la présences de chiens est soulevée. GAIA précise que les chiens sont d'une très grande importance pour les usagers de drogues et que la très large majorité des chiens, si ce n'est la totalité, sont en règle (tatoués, vaccinés). La salle dispose de muselières si nécessaire et bien sûr les chiens ne pénètrent pas dans la salle. Le Maire du 10e précise que la présence de chiens ne doit pas être dissuasive pour les autres usagers de la salle. 

    Est-il normal que soit délivré du matériel qui n'est pas utilisé dans la salle ? Elisabeth Avril rappelle que la SCMR est un CAARUD et qu'en conséquence il n'est pas anormal qu'elle fournisse du matériel pour l'injection. Il est également rappelé que le cahier des charges de la salle ne stipule pas que tout le matériel doit y être utilisé. 

    Des riverains signalent qu'il y a encore des seringues usagées dans le quartier et qu'il semble que la présence de dealers soit plus importante. Tout ne peut pas disparaitre d'un seul coup, se défend GAIA. Le grand nombre d'injections qui ont eu lieu dans la SCMR (plus de 3000 en six semaines) a quand même un impact. L'association SAFE qui gère les distributeurs de seringues, dit qu'il est trop tôt pour tirer des conclusions sur ce point, même s'il semble que certains comportements aient changé. Il semble qu'il y ait eu un report des usagers sur la rue Saint-Vincent-de-Paul suite aux travaux de la SNCF au carrefour Maubeuge/Ambroise-Paré. Rémi Féraud demande des éléments chiffrés sur ce point pour le comité n°3.

    La Police précise qu'il y a eu un renforcement de sa présence tant avec des équipes VTT en tenue que des policiers en civil (BAC10). Elle n'a pas noté d'incidents particuliers liés à l'ouverture de la salle et confirme son souci d'adapter son travail notamment en fonction des heures d'ouverture de la SCMR. Elle est particulièrement vigilante le matin et en début de soirée, aux heures où la salle est fermée. GAIA ajoute que les rapports avec la police sont constants, que des réunions régulières se tiennent pour la formation des policiers qui viennent également visiter la salle. Des renforts sont prévus pour décembre.

    Le Maire du 10e indique qu'un périmètre de "tolérance" a été défini par le Procureur de la République afin de tenir compte des dispositions légales concernant le port et l'usage de drogue. Néanmoins, ce périmètre reste une information confidentielle, à la demande du parquet. Il souligne aussi que la plupart des personnes fréquentant la salle sont des utilisateurs de Skénan, médicament qui n'est pas illégal.

    Déborah Pawlik souhaite avoir un complément d'information sur la présence des dealers qui semble plus importante depuis l'ouverture de la salle, sur la sanisette devant l'hôpital qui est une vraie "salle de shoot", sur la présence de toxicomanes dans les parkings et sur les bagarres dans le quartier. La présence des dealers fait l'objet d'une attention particulière de la BAC10 en civil répond la Police. Le Maire précise que si la fermeture de la sanisette de la rue Ambroise-Paré a bien été envisagée, une expérience antérieure a montré que ce n'est pas une bonne idée à cause du report que cela crée. En ce qui concerne les parkings, là encore il est trop tôt pour tirer des conclusions. Ce qui est constaté est une nette augmentation de consommation de krach, sans rapport avec la salle.

    Prochaine réunion le 26 janvier 2017.

     

  • Des nénuphars dans le Delta ??? chouette....

    Qu'est-ce qu'il leur prend à la rédaction ? Ils ont fumé la moquette. Que nenni.... ils rêvent. Vous habitants du 9e, avez-vous lu la liste des projets proposés au Budget Participatif de la ville ? 

    La mairie du 9e nous a adressé ces jours-ci une liste. En effet, sur les 53 projets qui ont été déposés cette année dans le cadre du budget participatif, par des habitants, des associations ou les conseils de quartier, 17 projets ont été retenus par les services de la ville après étude technique et de faisabilité. Ils sont passés également par la commission d'arrondissement du 9e et les voici sur votre écran, soumis à votre vote jusqu'au 1er octobre. Comme le dit l'usage (ou quelqu'un d'autre ?), toute charité bien ordonnée commence par soi-même, nous reprenons ici les projets qui nous sont les plus proches... et notamment "l'embellissement de la rue du Delta". Embellissement dites-vous ? Comme la rue Manuel ? Euh, oui, nous l'imaginons. L'avez-vous vue, la rue Manuel ? Vous nous pardonnerez ce petit coup de pub' pour un élu parisien, mais son tweet est très expressif : cliquer ici

    Pas mal, n'est-ce pas ? Cette banquette fleurie qui remplace une file de voitures. Nous en avions aussi parlé ici même. A relire peut-être.

    La liste des projets près de chez vous : 

    • Aménagement en "promenade" de la rue Pierre Sémard (350 000 €)
    • Des nouveaux bancs place Lino Ventura (15 000 €)
    • Embellissement de la rue du Delta (270 000 €)
    • Embellissement de la rue Saulnier (530 000 €)
    • Mise en valeur de l’entrée du quartier Pigalle-Montmartre (600 000 €)
    • Réaménager l'angle des rues de la Rochefoucauld et Jean-Baptiste Pigalle (220 000 €)
    • Redonner vie à la fontaine Pigalle (245 000 €)
    • Rénovation de la fontaine du square de la Trinité (100 000 €)
    • Végétalisation de la rue de Chantilly (180 000 €)
    • Apprentissage du vélo - permis vélos (5 000 €)
    • Rénovation de la salle d'escrime Buffault (240 000 €)

    (Le gymnase Buffault n'est pas près de chez nous, puisqu'il est quasiment à Cadet, mais c'est une touche personnelle... Souvenir ! )

    L'enveloppe globale disponible pour mettre en œuvre ces 17 projets à partir de 2018, est de 1,8 millions d’euros

  • Salle d'injection médicalisée : où en sommes nous ?

    L'évolution du projet de salle de consommation à moindre risque (SCMR) prévu au 39 boulevard de La Chapelle semble aujourd'hui extrêmement ralentie, si ce n'est au point mort.
     
    L'avis négatif du Conseil d'Etat à propos du projet de Décret du gouvernement qui aurait permis une ouverture rapide de cette salle a, semble t-il, sonné le coup d'arrêt du projet. En effet, dans la foulée de cet avis négatif (rappelons que les avis du Conseil d'Etat au gouvernement ne sont pas rendus publics), la ministre de la Santé, Marisol Touraine, a admis qu'au préalable il fallait modifier la Loi de 1970, tout en réaffirmant, pour la forme, la volonté du gouvernement de mener à bien ce projet, volonté réitérée par le Président de la République le 1er décembre dernier.
     
    Las. L'Assemblée Nationale ne l'a pas entendu de cette oreille et avant de légiférer sur la question, elle a confié aux députés Laurent Marcangeli (UMP) et Anne-Yvonne Le Dain (PS) une mission d'évaluation des politiques publiques concernant l'usage de substances illicites. Les deux députés devront remettre leur rapport en septembre 2014.
     
    Il ne faut pas être grand clerc pour voir que le gouvernement ne va pas se précipiter pour modifier la Loi de 1970 et va attendre que cette mission d’évaluation ait rendu ses conclusions.
     
    Nous l'avons déjà dit sur ce blog : aujourd'hui, le projet de SCMR boulevard de La Chapelle et plus généralement toute la politique de prévention des risques liés à la toxicomanie sont une question de volonté politique. Les déclarations des uns ou des autres, voire même les engagements comme celui de Mme Hidalgo, candidate à la mairie de Paris, de réaliser le projet à Paris, ne semblent là que pour sauver la face. C'est l'agenda politique qui décidera et sur ce point, il y a toutes les raisons d'être assez pessimiste car, dès 2015 il y les élections régionales puis viendra le grand raout des présidentielles/législatives. Dans ce contexte là, il y a de fortes chances que le sujet soit, hélas, renvoyé aux calendes grecques.
     
     
    Par ailleurs, nous vous proposons de regarder ce débat qui s'est tenu sur iTélé en octobre et qui ne manque pas d'intérêt.
     
     
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