Le 6 avril des habitants rencontraient le maire et son directeur de cabinet pour faire part de leur exaspération sur l'occupation illicite des trottoirs les jours de marché. Les vendeurs à la sauvette, leurs caddies, leurs déballages à même le sol, les restes et les emballages divers qui jonchent le sol après dispersion des personnes créent une ambiance de marché aux puces sauvage que les habitants supportent de moins en moins.
Les échanges continuent entre la mairie, la préfecture de police et les habitants : ainsi une nouvelle réunion sur place a-t-elle eu lieu samedi 4 dans l'après midi. La situation n'a pas évolué positivement depuis le mois dernier, ont reconnu les participants. Les vendeurs à la sauvette n'ont pas attendu bien longtemps pour occuper le nouveau trottoir élargi le long du métro côté 10e. Voir ci-dessous. Nous nous y attendions d'ailleurs.
Samedi dernier la présence policière était bien visible dès la fin du marché, le vrai : au niveau du barreau Patin, chaque angle de l'intersection était occupé par un homme de la compagnie de CRS, d'autres patrouillaient au long des trottoirs de la rue Guy Patin, un camion stationnait aussi sur la placette Paré-Patin interdisant toute nouvelle installation. La police a occupé le terrain assez tard, jusqu'à 21 heures environ, si bien qu'aucune vente à la sauvette n'a pu se tenir en soirée, ni rue Guy-Patin, ni sous le viaduc.
Le représentant du commissariat a volontiers admis que la présence des policiers est un élément déterminant. Parallèlement il souligne que les moyens du commissariat du 10e ne sont pas illimités et que d'autres missions de la police peuvent souvent primer sur la défense de l'espace public dans notre quartier. Il regrette que les mouvements de foule soient plus nombreux depuis l'installation du dispositif de sécurité sur la Goutte d'Or. Sans doute faudrait-il travailler plus efficacement avec la police du 18e... La coordination n'est pas encore tout à fait au point, les limites des zones sont poreuses pour les déliquants et non pour les policiers.
Une réunion aura lieu bientôt pour tirer un bilan des premiers six mois de la zone de sécurité prioritaire (ZSP) et ce sera le moment de programmer les ajustements nécessaires pour une meilleure efficacité. Action Barbès y est invitée.
Une note positive pour terminer : cet été, il est vraisemblable que la salle de consommation sera ouverte dans le quartier. En même temps, une brigade de terrain devrait être créée pour une meilleure gestion des problèmes d'occupation de l'espace public. Ceci est du moyen terme. En attendant, pour du plus court terme, une mesure simple — et qui s'est avérée efficace sur la partie 18e du terre-plein central avant l'installation du dispositif ZSP — pourrait s'appliquer : la saisie pure et simple des produits mis en vente à la sauvette. C'est ce que Daniel Vaillant appelait perturber le marché, et en effet, la benne ou l'estafette stationnée près de la sortie Patin a souvent été déterminante.
Commentaires
des confiscations des biens personnels des biffins sans inventaire qui bafoue le droit a la propriété en meme temps que le droit de " chiffoner". une honte qui a un prix; la misere et l'exclusion au benefice des societés privés de camions bennes, de l'utilisation abusive des forces de police, le tout pay par nos impots. combien coute la repression policiere des recycleurs pourtant utile sur l'espace public partagé. il est l'espace pour les biffins dans le 10eme dans le 19eme le 20eme arrdt, a egalité des droits des travailleurs biffins dans le 18eme et dans le 14eme arrdt?
En attendant, pour du plus court terme, une mesure simple — et qui s'est avérée efficace sur la partie 18e du terre-plein central avant l'installation du dispositif ZSP — pourrait s'appliquer : la saisie pure et simple des produits mis en vente à la sauvette. C'est ce que Daniel Vaillant appelait perturber le marché, et en effet, la benne ou l'estafette stationnée près de la sortie Patin a souvent été déterminante."
C'est une vision. C'est la vôtre à "Vive les Biffins". Toutefois, souvenez vous que l'espace public, comme le dit son nom, est public, que la circulation des piétons doit y être respectée, et que chaque habitant du quartier doit pouvoir sortir et entrer dans son immeuble sans gêne et sans crainte. Or le nombre des vendeurs à la sauvette est tel que les trottoirs par moment et par endroit sont impraticables, comme la sortie du métro côté Guy Patin. Par ailleurs, le commerce est réglementé : ici nous sommes aux abords d'un marché deux fois par semaine, où les commerçants règlent la taxe liée à la place qu'ils occupent, ils payent - a priori - des impôts sur leur chiffre d'affaires. Comment la République peut-elle autoriser deux sortes de commerce ? l'un soumis à l'impôt, l'autre en dehors de toute règle ? sans que les uns se sentent lésés par rapport aux autres... S'il s'agit de revente de produits usagés, récupérés, des vide-greniers sont autorisés à des dates précises, sur des espaces balisés, et enfin il existe le Carré aux biffins organisé par une association dans le 18e.
Vous désignez par le terme de Biffins les personnes qui vendent à Barbès. Mais les biffins sont loin d'être les plus nombreux. Venez voir vous-même.
bonjour lise,pour repondre a votre vision:
"l'espace public, comme le dit son nom, est public, que la circulation des piétons doit y être respectée, et que chaque habitant du quartier doit pouvoir sortir et entrer dans son immeuble sans gêne et sans crainte"
c'est tout a fait exact. l'espace public partagé par tous et pour tous peut etre considéré comme etant egalement disponible pour les acheteurs et les biffins. cela depend de l'organisation des marchés, qu'il soit de fruits et legumes , de puces, des terrasses, etc. si les biffins avaient le droit de travailler, ils paieraient des taxes si leurs revenus de la biffe le permettaient, et bien que tous soient sous les seuils de pauvreté avec des conditions de vies difficiles voire impossibles..ce sont en grande majorité des marchands honnetes.N'est pas Cahuzac ou Guéant qui veut!
"les biffins sont loin d'être les plus nombreux. Venez voir vous-même." les biffins vendent a Barbès depuis plusieurs dizaines d'années.la crise economique et la repression policiere dont ils sont victimes a porte montreuil, belleville et ailleurs les poussent a venir vendre en marge du marché aux fruits et legumes de barbès. la solution: créer suffisament de places , de cartes et de marchés a paris et en ile de france. le cout de la repression est 10 fois plus cher que de mettre en oeuvre ces solutions economiques et sociales , a l'instar du carré des biffins a porte montmatre, a porte didot et a toulouse. bien a vous et vive les biffins qui montrent la voie de l'emploi pour tous et de l'objectif zero dechets!
Je crois que nous tombons d'accord sur un point qui a son importance : les biffins sont loin d'être les plus nombreux à Barbès les jours de marché. D'ailleurs, leur présence n'a pas posé de problèmes aux riverains pendant de nombreuses années, c'est le débordement de cette activité de biffe ou de récupération qui les noie dans le nombre. On est d'accord que la crise, les problèmes d'emploi, de carte de travail.... ne sont pas étrangers à la situation. Mais elle va forcément évoluer. Le carré aux biffins de la Porte Montmartre a mis du temps... Quels retours en avez-vous ? Le nombre est-il largement dépassé comme on l'entend parfois ? Existe-t-il des ventes d'un autre genre aux alentours du Carré ? Avez-vous des propositions originales à faire pour notre quartier ? Un encadrement est nécessaire, il reste à en trouver les modalités. Les Chiffonniers de Barbès ? Un lieu, des horaires, le respect de l'environnement. A vous lire...
Je vous remercie de cette réponse,Lise. effectivement, l'asso Amelior ( http://amelior.canalblog.com ) dont je suis le fondateur est prete a mettre en oeuvre des solutions associatives innovantes afin que tout le monde y trouve son compte et retrouve ses droits, à chacun legitimes: riverains et commerçants en premier, passants et touristes, eboueurs et policiers, biffins et acheteurs chineurs. il n'y a pas de fatalité! il y a par contre urgence et nous, adhérents et membres de l'asso amelior, sommes tout a fait disposé a en dbattre ensemble, dans un seul souci de résultats concrets et durables, pour tou.te.s les personnes concernés; l'espace public ne manque pas, le besoin de partage apparemment non plus, et des votes et decisions democratiques en faveur de l'organisation locale des marchés des biffins sont pourtant aujourd'hui rester lettre morte ( absence de volonté politique), malgré des financements disponibles en region ile de france. d'experience, il est certain que les élus et la police ne pourront régler seul cet aspect economique et sociale de la crise que nous traversons. cordialement et a bientot !
méme aux marché boulevard ney il y a des vendeurs a la sauvette , des roumains qui viennent avec toutes leurs familles , nous les commerçants nous avons marre , nous payons nos impots , et les pouvoirs publics ne font rien
Bonjour @stecoeur : ces étalages du Bd Ney sont là depuis fort longtemps, c'est le désordre et le mécontentement qu'ils créaient auprès des riverains qui ont conduit la mairie du 18e à créer un Carré des biffins près de la porte Montmartre. Mais, on a franchi des étapes supplémentaires depuis lors, et on en retrouve dans plusieurs lieux. Nous ne connaissons pas bien la situation sur le bd Ney, car nous sommes une asso de quartier (autour de Barbès) mais nous comprenons votre lassitude devant une concurrence complètement inégale. Les camps de nomades qui sont installés sous les bretelles du périphérique, leur démantèlement régulier, les lois de circulation en Europe et les conditions de vie plus que difficiles que subissent les populations tziganes et roms en Europe de l'Est ne favorisent pas la résorption du problème. Ajoutons à cette liste la difficulté d'accès à l'emploi, pour tout le monde bien sûr, mais encore plus pour eux.., il me semble.
J'ai trouvé sur le site du Sénat, un article très complet sur les obligations des états visant à l'intégration des Roms, un défi pour l'Union européenne et ses membres.
voir ici : http://www.senat.fr/rap/r12-199/r12-1994.html