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Rechercher : conseils de quartier

  • Interview de Jacques Bravo, Maire du 9ème

    Paris Neuvième (PN) : lors de vos vœux, vous avez fait un bilan en demi teinte de 2005. N’y revenons pas en détails mais pouvez vous nous dire l’événement le plus positif et le plus négatif de votre point de vue pour l’année écoulée. ?

    Jacques Bravo (JB) : Le plus négatif est le drame de la rue de Provence. Etre témoin de l’incendie d’un hôtel et voir douze gamins périr sans oublier les autres victimes, est une chose terrible. On ne l’oubliera jamais. Cela me donne la volonté très forte de développer des centres d’hébergement, des centres d’accueil.

    Des événements heureux, il y en a : les fêtes des enfants, le festival des enfants, tout ce qu’on voit émerger, sortir de terre, les projets qu’on a lancé depuis 2001. Pendant quatre ans avec mon équipe, on a programmé, on a concerté, on a discuté, on a préparé, des équipements, des écoles, des garderies, des logements, etc. … Fin 2005, mais ce sera encore plus vrai en 2006, c’est le temps des livraisons, l’année des résultats, des productions. Donc la satisfaction, et je le dis très clairement, c’est de voir les choses se réaliser. C’est le signe de la vitalité dans un village comme le 9ème.

    PN : Quelles sont les trois grandes priorités de votre action pour 2006 ?

    L’année 2006 verra chaque mois des livraisons comme celle du nouveau square d’Anvers, l’ouverture d’une nouvelle école rue de Rochechouart, du nouveau square Montholon, etc. ... ce sera une première récolte. Je dis bien une première.

    PN : l’année 2006 sera celle la citoyenneté. Qu’est ce que cela signifie pour vous ?

    Pour moi, c’est faire vivre la République dans ses valeurs les plus fondamentales. Faire en sorte que nous soyons citoyens tous ensemble. Depuis mon premier engagement politique, j’avais 20 ans, je me suis toujours dit que je ne comprenais pas pourquoi dans les élections locales, tous ceux qui payaient l’impôt n’avaient pas droit à dire leur mot dans les choses locales. Notamment, le principe de faire en sorte que tous ceux qui habitent une commune puissent avoir la capacité juridique de s’exprimer pour faire vivre la cité. C’est une chose que je porte en moi depuis 40 ans.

    Alors cette année nous allons mener des actions précises. Par exemple et de manière symbolique, en concertation avec l’Architecte des Bâtiments de France, nous allons enfin apposer les mots Liberté, Egalité, Fraternité dans cette Mairie qui est celle du 9ème depuis 1860 et sur laquelle la devise de la République n’apparaît pas. Nous allons le graver au sol, que tout le monde le voit. J’ai aussi en tête de mettre les 17 articles de la Déclaration des Droits de l’Homme de 1789 dans la cour de la Mairie. De manière extrêmement concrète et en concertation avec les chefs d’établissements scolaires, faire en sorte que la journée d’appel militaire qui a lieu d’habitude dans une caserne à Daumesnil ait lieu pour les jeunes du 9ème, dans leur Mairie. J’ai en tête de remettre aux jeunes qui auront 18 ans en 2006 et de manière solennelle un fac-similé de leur carte d’électeur en leur disant que dans certains pays, on se fait tuer pour pouvoir voter. Il y aura des initiatives tous les mois. N’oublions pas le travail de mémoire. Voilà tout ce travail permanent de dire on doit vivre ensemble, on est condamné à vivre ensemble dans le meilleur sens du terme. Donc il faut réapprendre certains principes.

    PN : sur le même sujet, comment faire en sorte qu’un meilleur équilibre s’établisse entre Démocratie représentative et Démocratie participative ? Sentez vous une volonté des habitants du 9ème à plus s ‘impliquer dans les affaires de notre arrondissement ?

    Double question, double réponse. D’abord il faut que les élus tiennent pleinement leur rôle. Moi, j’ai une feuille de route. J’ai été élu en 2001 sur la base de notre programme qui comportait 62 propositions. J’ai écrit début 2001 à tous les électeurs pour leur dire garder cette feuille. J’en rendrai compte en fin de mandat. Dans cette feuille de route il y a la Démocratie participative, il y a tout ce que l’on vient de dire sur la vie citoyenne, etc. … L’élu doit respecter ses propres engagements et en rendre compte.

    Dans le même temps je suis pour une participation la plus large possible des citoyens mais je constate que le citoyen est intelligent, il faut lui faire confiance. Quand vous lui proposer une réunion sur le réaménagement du square d’Anvers, qui touche la vie des familles et des anciens qui vont s’y reposer pendant la journée, quand vous proposez une réunion de concertation sur la redéfinition du square Berlioz et de la place Aldolph Max, quand vous proposez une réunion de concertation sur le réaménagement de la circulation autour de la place Clichy, vous touchez la vie quotidienne des gens et les gens viennent à ces réunions là. Si par contre vous dites tel jour telle heure tout le monde en rangs, réunion de concertation, ne soyez pas surpris d’avoir peu de monde. Quand on propose aux citoyens des réunions de concertation où il y a du grain à moudre, où il y a des décisions à prendre, et où je peux modifier en pleine réunion mon point de vue comme ce fut par exemple le cas en 2002 pour la question du sens de circulation en haut de la rue des Martyrs et de la rue Victor Massé ou comme c’est le cas actuellement avec la restructuration du square Berlioz, la concertation fonctionne. On écoute les citoyens, il y a de vrais enjeux de réaménagement de la vie quotidienne.

    Donc je réponds, Démocratie représentative indispensable, j’engage ma responsabilité de Maire. Démocratie participative résolument oui mais en faisant en sorte que le citoyen joue vraiment le rôle qu’il veut jouer. Parfois on est heureusement surpris de voir des participations très fortes comme pour le réaménagement du square d’Anvers, deux réunions, 500 personnes. Mais parfois vous faites des réunions que vous savez très importantes pour l’avenir du quartier sur la circulation des autobus, sur l’aménagement, etc. … vous avez 20 personnes.

    PN : il a été dit au cours du dernier Conseil d’arrondissement que 41 logements sociaux ont été attribués dans le 9ème au cours de l’année 2005. La Ville dit en financer 4000 chaque année et il y aurait 100 000 demandes. Pourriez nous nous faire un bilan de la situation, comment fonctionne cette commission d’attribution dans l’arrondissement et pourquoi seulement 41 logements dans le 9ème, 1% des 4000 annoncés ?

    41 n’est pas le nombre de logements sociaux attribués dans le 9ème arrondissement. C’est le nombre de logements sociaux attribués par la commission de l’arrondissement. Ce nombre représente à peine 15% du nombre total de logements attribués. Il y en environ 250 qui ont été attribués en 2005. Cela a été fait pour un tiers par l’Etat, un tiers par la Ville de Paris, un tiers par une société d’économie mixte. Sur le tiers de la Ville de Paris, la moitié est allouée par la commission d’arrondissement.

    Quand j’ai été élu Maire, le parc social de l’arrondissement comportait 184 logements sociaux. Aujourd’hui on vient de passer la barre des 900. Le seuil des 1000 sera franchi en 2006. J’ajoute qu’on a autant attribué de logements sociaux en 2005 qu’au cours des 3 années précédentes, ce qui veut dire que tout ce qu’on a programmé et réalisé depuis 2001 commence à être réel.

    Mon prédécesseur voulait garder la totale maîtrise de l’attribution de ces logements. J’ai considéré que la sagesse était de mettre en place une commission tripartite de 12 personnes avec 4 élus toutes couleurs politiques confondues, des associations dont c’est le mandat de s’occuper de logement social et les services publics de la Préfecture comme de la Ville qui savent gérer ces situations. J’ai pris l’engagement de ne pas participer à cette commission. Aucune pression du Maire dans cette affaire. Je la laisse travailler.

    On a 2000 familles en attente dans le 9ème.

    PN : en votre position de Président de la Commission des Finances de la Ville, vous avez publié une note l’automne dernier à propos du budget, de la stabilité de la pression fiscale et du haut niveau d’investissement, particulièrement dans le 9ème. Très Bien. Certaines informations nous disent que le niveau d’endettement de la Ville aurait fait un bond substantiel. Pourriez vous commenter ?

    Paris par rapport à l’ensemble des communes françaises est une ville qui n’est pas pauvre. Que faisait l’ancienne équipe municipale ? Elle se servait de la trésorerie pour rembourser les emprunts et mener une politique financière. Ce qu’on attend d’une municipalité, c’est de contribuer à la vie quotidienne des familles, des riverains et de développer les équipements collectifs (propreté, sécurité, espaces verts, les écoles, etc. …) Donc une ville doit se servir de sa capacité financière pour investir pour l’avenir. L’exploit que l’on est en train de réussir, c’est de fonctionner avec un taux de pression fiscale constant. Mais il faut investir. L’idée c’est de se servir des droits de mutation comme ressource importante et aussi de l’emprunt. La vraie politique est de dire que l’emprunt, l’endettement, est justifié si c’est pour investir. Si je prends les plus grandes communes de France et que je les compare à la situation de Paris en ce début de février 2006, le niveau d’endettement de la Ville de Paris est nettement en dessous du niveau d’endettement, quelque soit la mesure, en nominal ou en ratios de pourcentage des recettes par exemple. Nous sommes au quart de Marseille, nous sommes à la moitié de Bordeaux, donc la question pour Paris est de se servir de cette capacité d’emprunt pour investir pour les Parisiens – le tramway par exemple. Quand on maîtrise l’évolution de l’endettement, on fait de la bonne politique. Actuellement, l’endettement de la Ville de Paris permet d’investir pour résoudre les questions des habitats insalubres, des conditions de vie indignes, des logements sociaux, des transports, etc. …Sur ce terrain là, je suis fier de que nous faisons. Alors je suis d’accord, l’endettement a augmenté car l’investissement a plus que doublé. Le remboursement de TVA fait par l’Etat à la commune deux ans plus tard reflète la réalité des investissements faits par un partenaire. Il est clair que la Ville de Paris investit aujourd’hui chaque année deux fois plus que par le passé. Pour 2006, ce sera 1,2 milliard d’€ d’investissement. Je suis un Président de la Commission des Finances satisfait.

  • Restructuration de Lariboisière : les opposants s'activent

    Il est évident que la restructuration de l'hôpital Lariboisière dans le cadre du projet Paris Nord Est de l'AP-HP aura un impact important sur le quartier autour du carrefour Barbès et bien  au-delà. C'est pour cela que nous nous y intéressons de près. Après avoir rencontré la direction de l'hôpital en décembre 2014 (voir notre article) qui nous a présenté les modifications au projet initialement prévu, paris,lariboisière,santé,hôpital,hôpital-lariboisièredes voix se sont élevées contre celui-ci, notamment du côté des élus communistes du 10e arrondissement mais aussi du syndicat CGT. Soucieux de vous fournir une information aussi complète que possible, nous avons donc rencontré les trois élus communistes du 10e, à savoir Didier Le Reste, Dante Bassino et Dominique Tourte. Voici leurs réponses à nos interrogations.

    Comment regardez-vous le projet « hôpital Paris Nord » de l'APHP dans son ensemble ?

    Didier Le Reste (DLR) - Avec les élus communistes du 10earrondissement, nous ne sommes pas hostiles par principe au projet d’hôpital Nord, si celui-ci était créé pour répondre aux besoins de santé des populations de Seine-Saint-Denis sans vider les hôpitaux du Nord parisien. Il ne s’agit pas de déshabiller Paul pour habiller Jacques ! Par ailleurs, il faut faire attention au gigantisme. De nombreux services qui sont des services de proximité n’ont aucun intérêt, autre que financier, à être regroupés dans des grands pôles.

    N'est ce pas à l'échelle de la métropole du Grand Paris que ce projet devrait être envisagé ?

    DLR - Les besoins de santé peuvent et doivent effectivement être envisagés à grande échelle, celle du grand Paris, .....

    ... mais également à l’échelle régionale et nationale. N’oublions pas que certains hôpitaux parisiens, le Val de Grâce notamment qui est sur la sellette, sont des centres d’excellence reconnus nationalement et même internationalement.

    La loi de financement de la sécurité sociale pour 2015 (PLFSS), a été marquée par une volonté de réaliser un certain nombre d’économies, d’où cette volonté de vendre les terrains les plus attractifs et les plus rentables de l’AP-HP, et donc les sites parisiens. Aujourd’hui au lieu de réfléchir à un projet francilien de santé, on oppose les sites hospitaliers entre eux sur la base des coûts estimés de leur rénovation et de la valeur potentielle de la vente de leur patrimoine immobilier au plus offrant.

    Tel que présenté par l'AP-HP, le projet prévoit une profonde mais nécessaire restructuration de l'hôpital Lariboisière. Cette restructuration est aussi une modernisation pour un meilleur traitement des patients. Etes-vous d'accord avec cette affirmation ou y a t-il quelque chose qui ne vous convient pas dans ce projet ?

    DLR - Nous sommes pleinement engagés dans le projet du nouvel hôpital Lariboisière-Fernand-Widal et n’acceptons pas les remises en cause de ce projet.

    Pour mémoire, la fermeture du site de l’hôpital Fernand Widal est prévue depuis plusieurs années par l’AP-HP. Cet hôpital accueille aujourd’hui encore des services de gériatrie et de soins de suite et de réadaptation de longue durée (environ 140 lits), d’addictologie et de psychiatrie. Après de longues négociations et échanges, un consensus avait été trouvé entre les habitants du 10e, la communauté hospitalière, les syndicats et les élus de gauche de l’arrondissement. Ce consensus était fondé autour de la reconstruction de l’hôpital Lariboisière sur lui-même et l’accueil sur ce site rénové de tous les services et tous les personnels de l’hôpital Fernand Widal.

    C’est ce projet, engagement de l’AP-HP et engagement de la liste conduite par Rémi Féraud, sur lequel la maire de Paris Anne Hidalgo s’était personnellement prononcée, que nous continuons de défendre.

    Le projet prévoit déjà la vente de l’hôpital Fernand-Widal, dont le site doit être utilisé pour accueillir des logements, dont une part de logement social, des équipements publics, comme une crèche, un espace vert...

    Sur cette base le Conseil de Paris avait voté la modification du plan local d’urbanisme pour permettre l’utilisation du site de Fernand-Widal à des fins autres qu’hospitalières.

    Et aujourd’hui, alors que ce consensus avait été difficile à trouver, on nous dit qu’il faudrait en plus vendre jusqu’à un tiers de l’hôpital Lariboisière et mettre ainsi en péril le transfert des services de Fernand-Widal.

    Les services de gériatrie ne sont pas les seuls à être mis en danger par une vente aussi importante de l’hôpital Lariboisière, la capacité de la maternité à fonctionner est aussi en question, tout comme les deux crèches des personnels qui risquent purement et simplement d’être supprimées.

    Dante Bassino (DB) - On a toujours voulu partir d'un projet de soins. Les lits de gériatrie à Fernand Widal sont des lits, soit de longue durée, soit de réadaptation. Il est nécessaire d'avoir ces lits au sein d'un hôpital de manière à ce que les personnes qui sont hospitalisées en gériatrie bénéficient des services d'un hôpital. Ces personnes ne sont pas seulement âgées, elles peuvent avoir un cancer et donc aussi des problèmes d'hématologie, des problèmes de gastro-entérite, etc. ... Le fait de les mettre à Lariboisière permet l'accès à ces soins sans avoir besoin de transport tout en gardant de la proximité puisque les patients aujourd'hui à Fernand Widal sont essentiellement des patients qui viennent des quartiers voisins.
    Notre projet ne considère pas uniquement les habitants du 10e, les 18e et 19e arrondissements sont aussi concernés. 75% des patients de Fernand Widal viennent de ces trois arrondissements. Le meilleur endroit pour les accueillir est Lariboisière.

    Enfin, ce qu'il est important de dire sur les hôpitaux c'est que s'ils sont en mauvais état, c'est qu'il y a eu sous investissement de l'AP-HP depuis des années.

    Des voix parmi vos amis politiques se sont élevées contre ce projet parce qu'un service de gériatrie de Fernand Widal serait transféré à Bichat et pas à Lariboisière. Qu'en dites-vous ? Est-ce là la raison principale de votre désaccord sur le projet ?

    DLR - Comme indiqué précédemment, ce n’est pas le seul élément qui pose problème. Ceci étant dit, la possibilité de garder dans le dixième arrondissement les services de soins de suites et de réadaptation et les services de long séjour est cruciale. Il ne s’agit pas ici d’opposer les arrondissements les uns aux autres pour garder un service de santé au sein de notre arrondissement, mais de travailler à un maillage du territoire parisien. Les services de gériatrie sont des services de proximité qui gagnent à être au plus près possible du domicile des patients. C’est déterminant pour lutter contre l’isolement, trop important, des personnes âgées. Pour une personne âgée, un déplacement jusqu’à l’hôpital Bichat en transport public implique soit de prendre la ligne 13, soit de prendre un bus, puis de marcher pendant 15 minutes. Cela peut être un vrai frein pour rendre visite à un conjoint ou un proche hospitalisé.

    Par ailleurs, de nombreuses incertitudes existent sur l’avenir de Bichat, dont la ville de Paris et l’AP-HP partage le constat « d'inadaptation des structures actuelles des hôpitaux à une prise en charge efficace, garantissant pleinement et dans la durée qualité et sécurité des soins

    Pire, Pascale Boistard, Secrétaire d’État auprès de la ministre des Affaires sociales, de la santé et des droits des femmes, a affirmé au Sénat en réponse à Pierre Laurent, sénateur de Paris, que « la majeure partie des activités des hôpitaux Bichat et Beaujon seront [...] regroupées au sein d’un nouvel ensemble, l’Hôpital universitaire du Grand Paris Nord ». Le grand hôpital Nord a vocation à être situé à Saint-Ouen ou Clichy. Ces services de gériatrie seraient-ils donc transférés à Bichat pour ensuite être envoyés dans un deuxième temps hors de Paris ?

    L'opération de rénovation de Lariboisière est aussi une importante opération immobilière avec la vente d'une part de l'emprise actuelle de l'hôpital afin de financer les travaux, dit l'AP-HP. Cette disposition a reçu l'accord de la mairie de Paris et celle du maire du 10e notamment. Y voyez-vous un risque et souhaitez-vous qu'un autre mode de financement du projet soit trouvé ?

    DLR - Au jour d’aujourd’hui, la seule décision irréversible qui ait été prise par la mairie de Paris est celle d’autoriser le site de Fernand Widal à avoir un usage autre qu’hospitalier. Cela a été fait en 2012 sous réserve du transfert de tous les services vers le nouveau Lariboisière.

    Concernant la vente possible d’une partie de l’hôpital Lariboisière, option mise sur la table par l’AP-HP, la Ville ne peut s’engager définitivement avant le vote du Plan local de l’urbanisme qui interviendra à la fin de l’année 2015.

    La révision du plan local de l’urbanisme se fera par phases successives, avec une enquête publique organisée au printemps. Un cahier sera disponible en mairie du 10e où chacun pourra exprimer sa position.

    Aujourd’hui nous ne voyons pas comment les différents services de Lariboisière pourraient avoir suffisamment de place pour fonctionner dans la partie restante du site.
    Se pose en particulier la question de la maternité qui fait partie de l’aile ouest qui pourrait être vendue.

    La maternité devrait donc être intégrée au chausse-pied dans le nouveau bâtiment de Lariboisière, alors que celui-ci est limité en hauteur et n’est pas extensible à loisir. Et ce, alors que dans le même temps l’AP-HP veut augmenter le nombre d’accouchements ! Comment est-ce possible à moins de pratiquer des accouchements à la chaine en multipliant les déclenchements et les césariennes et en réduisant le nombre de jours d’accueil des jeunes mamans à l’hôpital ?

    Une vente aussi importante du patrimoine hospitalier à des fins purement spéculatives est un réel risque pour l’avenir. En particulier dans une dimension francilienne : pour nombre d’habitants de la Seine-Saint-Denis, l’hôpital Lariboisière via gare du Nord est accessible plus facilement que certains hôpitaux de leur département. Sans parler des patients qui sont obligés de venir se faire soigner à Paris du fait de la désertification médicale en province

     

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    Pour compléter ce tableau des opinions à propos de la restructuration de Lariboisière, nous allons demander aux élus écologistes et aux élus socialistes leurs positions respectives. A suivre donc.

     

     

  • Des projets de construction auprès de l'église Saint-Bernard

    Nous avions rencontré en octobre dernier l'association Cavé Goutte d'Or au sujet de l'extension de l'école Saint-Bernard.

    État des lieux par un de nos adhérents

    L’école primaire Saint-Bernard Sainte-Marie de La Chapelle est située au milieu de la Goutte d’Or, à l’angle des rues Saint-Bruno et Pierre l’Ermite, le long de l’église Saint-Bernard. Ce petit établissement privé, très apprécié par les habitants du quartier, appartient au diocèse de Paris. L’association qui le gère souhaite agrandir et moderniser ses locaux en construisant un bâtiment dans la cour, face à la salle Saint-Bruno (ancienne chapelle construite en 1880).

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    Le premier permis de construire, en 2011, a été rejeté par le maire de Paris, au motif que « par son aspect, le projet serait de nature à porter atteinte au caractère et à l’intérêt des lieux avoisinants ainsi qu’à la conservation des perspectives monumentales, notamment aux abords de l’église Saint Bernard ». L’association gestionnaire de l’école, l’OGEC, a déposé une nouvelle demande, avec un projet architectural très légèrement modifié (changement des ouvertures en façade).

    Entretemps, fin 2012, l’église Saint-Bernard a été classée monument historique, ce qui implique une protection de ses abords. Estimant que le projet ne respectait pas les règlements d’urbanisme, une association locale, Cavé Goutte d’Or, a engagé une procédure. L’OGEC a retiré sa demande de permis, puis l’a redéposé, et a pris un nouvel avocat « de poids », le cabinet de l’ancienne ministre Corinne Lepage... Ce volet judiciaire est toujours en cours.

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    Visuel cabinet d’architecture Alter Ego

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    Etat actuel, photo Bruno Hermet

     

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    Visuel cabinet d’architecture Alter Ego (détail)

    http://www.stbernardstemarie.fr/travaux-site-saint-bernard/

    Peu avant Noël, l’OGEC a annoncé que les travaux allaient commencer. Elle assume ainsi le risque de voir le chantier être paralysé si le permis est annulé par le tribunal administratif, mais elle considère qu’il y a urgence. En particulier, ses locaux, qui continuent à accueillir les élèves, ne seraient plus aux normes anti-incendie.

    Par-delà cette bataille juridique, on ne peut qu’être inquiet pour l’avenir. Le visuel du cabinet d’architecture, théoriquement flatteur, n’augure rien de bien joli... Le projet ne se distingue ni par sa beauté, ni par son originalité, et encore moins par son insertion dans le tissu urbain existant. C’est plutôt une sorte de boite sans âme, plantée au beau milieu d’un paysage jusqu’ici préservé. De plus, ce qui est curieusement peu visible sur les visuels de l’architecte, l’extension doit compter un étage de plus que le bâtiment actuel (qui a un toit plat) et que la salle Saint-Bruno, ce qui augmentera la visibilité de l’ajout et son aspect hétérogène par rapport au bâti existant.

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    Les abords de l’église Saint-Bernard et la rue Pierre l’Ermite demeurent une sorte de havre plein de charme, c’est le dernier coin de la Goutte d’Or qui ait gardé son cachet. En conseil d’arrondissement, le maire Daniel Vaillant s’était d’ailleurs déclaré « consterné » par ce projet qui allait « enlaidir le secteur ».

    Si personne ne conteste à l’école Saint-Bernard le droit d’agrandir ses locaux, chacun espère que cela ne se fera pas au détriment de l’équilibre esthétique et de la qualité de vie dans ce quartier.

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    Vue actuelle de l’église depuis la rue Pierre l’Ermite (l’école et sa cour sont à gauche)

    Photo Bruno Hermet

     

  • Station de métro Barbès, un accès fermé fait grand bruit

    Le président des commerçants du marché de Barbès nous avait avertis par un coup de téléphone, et le Parisien aussi dans son article du 17 avril : on allait faire du bruit devant la sortie Guy Patin de la station du métro Barbès-Rochechouart, quitte à devoir s'enchaîner aux grilles de la RATP dès l'aube pour empêcher leur fermeture. C'était sans compter avec la parution de l'article du Parisien, qui n'a pas su tenir sa plume et a révélé le plan trop tôt.

    En effet, nous étions bien au barreau Patin, dès 8 heures du matin, c'est à dire environ une heure avant que les agents de la RATP ne tirent la grille, habituellement. Sauf que.... la grille n'a pas été rouverte après l'interruption du service la nuit ! Une banderolle de l'association des paralysés de France (APF), barrant les grilles dans leur largeur, clamait l'accessibilité d'une France olympique... un brin ironique l'APF ! Il faut reconnaître qu'ils ont souvent eu le talent de trouver des slogans efficaces et humoristiques. Chacun se souviendra des spots de télévision cinglants pour faire respecter les stationnements réservés en ville : « Si tu prends ma place, prends aussi mon handicap ! »

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    Nous n'étions pas les seuls à avoir répondu au rendez-vous. Outre le représentant de la délégation de Paris de l'APF, la commissaire Goetz et une brigade de police du 18e étaient là, un représentant de la Préfecture aussi, des commerçants autour de leur président, Elie Sabban et des membres d'Action Barbès. Au cours de la matinée, nous avons échangé avec de nombreux usagers du métro, des salariés se rendant au travail, des clients du marché avec leurs caddies pleins, des personnes âgées navrées de devoir faire le tour de la station pour pénétrer à l'intérieur. Tous sont indignés par la réaction de la RATP. Nous comprenons que la Régie soit exaspérée par la présence de sauvette au cœur de sa station. Nous comprenons que la densité de la foule perturbe le passage des usagers et rende cette sortie problématique. Mais fermer une issue, une grande sortie comme celle de la rue Guy-Patin, est un acte autoritaire qui ne tient pas compte des usages locaux. On est face à un marché très fréquenté avec des acheteurs qui sont nombreux à venir de loin, souvent de plusieurs stations de métro sur la ligne 2 ou la ligne 4, chargés de sacs ou de caddies qui se prêtent mal à une montée par des escaliers. Beaucoup de personnes âgées viennent faire leur course dans la matinée. Elles évitent soigneusement les heures de rush à l'approche de midi, car l'allée centrale est alors impraticable et loin d'être sécurisante.

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    Cette fermeture est très mal perçue, elle indigne. Tous nous ont fait des remarques en ce sens. Par ailleurs, une situation d'urgence avec évacuation de la station, ou la nécessité pour les pompiers de se rendre à l'intérieur serait dangereusement retardée par ces grilles fermées.

    Les élus ne sont pas restés sans agir. Dans les conseils d'arrondissement des 16 et 17 avril, les élus des 10e et 18e ont voté un vœu pour marquer leur désapprobation à la décision de la RATP et pour demander une réouverture immédiate. Le Conseil de Paris dans ses séances des 2, 3 et 4 mai prendra le relai, dans le même sens, il y a fort à parier.

    Pour autant nous ne sommes pas très optimistes, car les arguments qu'avance une responsable de l'agence de développement de Paris, qui a tout de même pris la peine de nous appeler, sont anciens, connus, éculés : nous réouvrirons la sortie Patin quand une solution aura été trouvée pour évincer les sauvettes de l'intérieur de la station. Et qui trouve la solution ? La journaliste du Parisien, dans son article paru en fin de semaine dernière, ne disait pas autre chose d'après ses contacts : "De son côté Raphaël René-Bazin, responsable de l’agence territoriale de la RATP, reconnaît que la mesure n’est « pas optimum mais nécessaire à la fluidité de la station et à la sécurité des usagers ». Il rappelle avoir « alerté à plusieurs reprises les institutions sur la situation ». Pour le moment, la RATP maintient donc cette mesure." D'autres appelleront cela un statut quo.  

    Attendons la question du  prochain Conseil de Paris à laquelle la RATP devra bien apporter une réponse. Nous supposions pourtant que les agents de sécurité des Réseaux ferrés auraient pu collaborer avec la police. Quelle que soit l'issue de la crise, nous soutenons qu'on ne règle pas la présence des sauvettes en fermant les portes. La fièvre ne disparaît pas en cassant le thermomètre. Circulez, il n'y a rien à voir !

  • Retour sur le dernier CQ Lariboisière Saint-Vincent de Paul

    Une quarantaine de personnes ont assisté et participé au conseil de quartier du 19 septembre consacré aux errances. Etaient invités, Lofti Ouanezar du cabinet de Dominique Versini adjointe chargée de la précarité et de l'exclusion, Pierre Henry directeur général de France Terre d'Asile et Marie-Laurence Sassine de l'association Aurore.

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    Il faut rappeler en préambule que chaque type d'errance nécessite un type d'hébergement spécifique et la prise en charge des personnes vivant dans la rue est effectuée par l'état, la ville et de nombreuses associations. On en a relevé une vingtaine dans le 10e. On estime à environ 3 000 le nombre de personnes en errance dans la capitale. A savoir également, la ville a édité un guide "Solidarité" que vous pouvez télécharger.

    Les 3 actions de la ville

    L. Ouanezar a tenu à rappeler en introduction de son propos que  la prise en charge des publics à la rue relève d'une compétence de l'état. Il a ajouté que la ville  de Paris a décrété la grande exclusion grande cause de la mandature. Elle mène trois formes d'actions.

    • entretenir un dialogue quotidien avec les représentants de Etat

    • mener des actions directes via le centre social (maraudes, accueil de jour et de nuit)

    • soutien aux associations

    2000 places d'hébergement sont mises à disposition de l'Etat dans des bâtiments qui sont inoccupés et en attente d'un réaménagement. Ainsi la caserne Château-Landon a permis la distribution de repas et 200 places ont vu le jour rue Léon-Jouhaux.

    Le rôle de France Terre d'asile

    L'association née il y a une quarantaine d'années et qui compte quelque 900 salariés est dirigée par Pierre Henry, invité par le conseil de quartier. Elle vise à aider toutes les personnes en situation de migrations de droit. Le 10e est un arrondissement fortement concerné; il héberge d'ailleurs une plate forme d'accueil pour demandeurs d'asile au 127, bd de la Villette qui doit permettre une domiciliation postale et un accès à la préfecture. Mais on sait que ce centre est loin d'être suffisant, il suffit de passer devant pour s'en rendre compte. L'association organise également des maraudes afin de repérer les situations de précarité. Il s'agit aussi d'intégrer ceux qui ont obtenu un accès au droit. Avec Emmaüs, France Terre d'asile cogère le Kiosque lieu d'orientation et d'accompagnement des personnes en situation d'exil notamment. Au passage, Pierre Henry a précisé que le dispositif de réacheminement des personnes placées sous le règlement de Dublin (à savoir entrée dans l'Union Européenne via un autre pays) ne fonctionne pas.

    Association Aurore : quelles actions dans le 10e ?

    Il s'agit du dispositif Itinérances qui permet un accueil de jour pour les 18-30 ans qui leur permet de se poser, de prendre une douche, de laver leur linge, d'avoir une collation et de rencontrer un travailleur social (11 244 passages en 2016). Le local est situé au 61, bd de Magenta. Mais les acteurs sociaux vont également à la rencontre des plus jeunes.

    Nous ne citerons pas toutes les interventions de ce conseil de quartier mais nous évoquerons un dernier point qui concerne aussi le 18e, celui des mineurs isolés marocains qui vont du square Bashung aux autolib' de la rue Guy Patin depuis des mois et dont nous parlons régulièrement. Alexandra Cordebard, élue référente du CQ a expliqué la difficulté de prise en charge de ces adolescents pas toujours volontaires. Elle a insisté sur cette situation nouvelle pour laquelle "on ne sait pas faire aujourd'hui". On peut lui reconnaitre cette franchise.

    Enfin, pour expliquer le rôle et les projets de l'Etat, c'est la députée Elise Fajgeles qui s'est exprimée. 200 M d'€ sont prévus pour des places d'hébergement, 5 000 places devraient voir le jour dans l'année à venir et pour compléter 50 000 places dans le logement intermédiaire.

    Il faudra donc suivre avec attention ces actions tout comme la loi en préparation qui devrait permettre de réduire le temps d'attente du statut de réfugié. Nous ne manquerons pas de le faire.

  • Dans le 9e on s'interroge sur la présence de personnes sans-abri

    Nous ne sommes pas franchement là dans le même quartier ! Le Conseil de quartier qui organise cette réunion autour du thème des sans-abri est celui du Quartier Faubourg Montmartre, mais nous saluons l'initiative, qui montre que le problème touche tous les quartiers et peut-être toutes les consciences. 

    Une des associations invitée est Entourage. Elle a initié un vecteur de communication original, à savoir prendre les billets de 5 euros comme support d'un message d'appel au lien social, à la solidarité envers les sans-abri, en soulignant que les billets passent de main en main, de nombreuses fois  — et peuvent être plus efficaces que certaines campagnes plus coûteuses —, pour une meilleure prise de conscience de nos concitoyens. Pour le reste elle vous expliquera quel est le coeur de son action. Une vision sans doute plus moderne de la solidarité et des méthodes en phase avec les normes collaboratives et les réseaux sociaux. Découvrez les sur les pages de leur plateforme.

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    L'autre association invitée est la FNARS, la Fédération des acteurs de la solidarité, qui fédère 870 associations travaillant dans ce domaine. 

    Nos recherches avant publication de cet article nous ont conduits à lire ce document témoignage paru dans le Monde du 12 avril dernier, qui décrit  la situation de la prise en charge et de l'aide aux migrants demandeurs d'asile en France, dans la ville de Rennes. "Le centre d'accueil, une parenthèse pour préparer le futur des exilés" décrit la complexité du travail pour les uns et la difficile intégration suite aux traumatismes qu'ils subissent pour les autres. A lire ! 

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    Nous l'avons déjà signalé ici, dans le blog, le quartier autour de Barbès est largement concerné par le problème des sans-logis, de même que les abords des gares, de l'hôpital, et bien sûr de la salle de consommation à moindre risque. Les associations qui leur viennent en aide s'appellent ici Emmaüs Solidarité, Aurore, Les Enfants du canal, Aux Captifs la libération, France Terre d'asile, etc. 

    Le secteur de La Chapelle a été confronté à la présence de campements de migrants au cours des dernières années, campements devenus totalement indignes, présentant des conditions sanitaires insupportables aussi bien pour les personnes réduites à y vivre, que pour les riverains. Tous les espaces qui étaient régulièrement occupés par ces habitats plus que précaires sont désormais grillagés, en interdisant l'accès tant aux migrants qu'aux habitants. Est-ce bien la solution ? Le Conseil de Paris a récemment voté un voeu pour leur dépose sous la pression du groupe des Verts. On avance une date : l'été. L'émotion dans le quartier grandit.... Nous sommes plus que démunis pour prendre une position rigide sur le sujet. Il nous semble toutefois que les moyens manquent pour traiter le problème au niveau de l'Etat, mais la Ville a-t-elle un début de projet construit et global, financièrement cohérent, qui la sortirait du traitement au jour le jour d'hébergement des familles en chambres d'hôtel ? Un hébergement très coûteux, qui plombe ses comptes dédiés à la solidarité et qui enrichit tous les propriétaires de pensions ou d'hôtels de qualité médiocre. 

  • Marché Saint-Quentin: un vrai coup de projecteur

    paris,marché-saint-quentin,commerceL'équipe d'animation du conseil de quartier Lariboisière-Saint-Vincent-de-Paul a décidé avant de partir en vacances de dédier sa réunion de rentrée au marché Saint-Quentin. C'est une vraie bonne idée car sans elle, nous ne serions pas allés rencontrer les commerçants, sur place, chez eux, avec le même souci de faire connaissance, de connaître le mode de fonctionnement du marché, ses atouts et ses difficultés.

    Nous avions donné un premier et petit coup de projecteur à ce marché couvert en juillet dernier lors de l'inauguration d'un nouvel espace "convivialité" que tout le monde attendait depuis de très longs mois (voir notre article du 22 juillet).

    Ce marché couvert est installé depuis près de 150 ans dans l'une des dernières halles, encore en place, construites par l'architecte Victor Baltard, auquel le Musée d'Orsay a rendu un bel hommage au début de l'annéeIl fut connu en tant que l'architecte des halles centrales de Paris puis fut désigné architecte officiel de la Ville de Paris (1860-1870).  

    Cette fois, la rédaction du blog a donc décidé à son tour de consacrer plusieurs articles au marché, à la fois pour mieux connaître les marchés parisiens et leur longue histoire, et vous faire découvrir les attraits d'un vrai marché à l'ancienne, où l'on trouve de bons produits à des prix qui supportent la comparaison avec les supermarchés apparus ces dernières années à tous nos coins de rues (et dont parfois certains ferment aussi sans crier gare, c'est le cas du Monop' dans le haut Magenta fermé fin juin).

    La presse s'est fait l'écho cet été de la redécouverte des marchés de proximité. Déjà en juin, on pouvait lire dans Le Parisien que La qualité et la proximité sont les deux principaux atouts des 80 marchés alimentaires. Ils ont aussi su s’adapter aux horaires des parisiens avec des étals ouverts parfois au-delà de 20 heures. Au-delà de 20h... pas partout, car c'est justement un des regrets de certains de nos interlocuteurs rencontrés au marché Saint-Quentin. Nous reviendrons sur cette question demain. 

    Une étude du CROCIS de mai 2013 intitulée "Les marchés franciliens dans l'air du temps" notait que :

    "Face notamment aux questionnements récents et aux problèmes liés à la sécurité et à la traçabilité des aliments, les consommateurs se tournent à nouveau vers les marchés, qui sont revenus dans l'air du temps. Ils constituent l'un des circuits privilégiés de consommation de la population, avec comme premier argument la qualité, puis l'ambiance et la variété des produits (source : CCI France).

    Aujourd'hui, les marchés représentent un quart des fruits et légumes et un quart des produits de la mer vendus en France."

    C'est encourageant ! Et ce constat légitimise tout à fait le thème choisi pour le prochain conseil de quartier qui se tiendra le mardi 1er octobre, au collège Bernard Palissy 21 rue des Petits Hôtels, de 19h à 21h.

  • L'air du métro est en ”pic de pollution permanent”

    L'Association nationale pour l'amélioration de la qualité de l'air (Respire) et le Syndicat autonome de la RATP (SAT-RATP) publient une étude qu'ils ont commanditée, portant sur la qualité de l'air dans les stations de métro. Cette étude met à mal les méthodes de la RATP utilisées pour mesurer la pollution atmosphérique dans son réseau souterrain, et l'étude révèle des taux de concentration de polluants très inquiétants pour les usagers et les personnels de la RATP.

    Respire et le SAT-RATP affirment que si l'on appliquait les normes en vigueur à l'air libre, alors l'air du métro afficherait un "pic de pollution permanent". Une pollution qui est composée principalement de particules fines émises par l'usure des matériels roulants lors des freinages à l'arrivée dans les stations. Voilà qui est très inquiétant pour les quatre millions d'usagers quotidiens du réseau.

    Cette étude menée du 24 septembre au 2 décembre 2020 par Jean-Baptiste Renard, directeur de recherche au LPC2E-CNRS à Orléans, montre que les mesures effectuées par la RATP sont insuffisantes, voire même fausses. En effet, la RATP mesure la pollution atmosphérique dans son réseau souterrain (métro et RER) à l'aide de seulement trois stations équipées de capteurs (Auber, Châtelet et Franklin-Roosevelt). Et le capteur de la station Châtelet est tellement encrassé que ses données sont totalement inexploitables ("valeurs surévaluées et incohérentes") !

    Les mesures effectuées pour cette étude, sur un nombre plus important de stations que la RATP, montrent que les concentrations de polluants sont nettement plus fortes que celles publiées par la RATP. Cependant, la situation varie considérablement d'une station à l'autre, la bonne ventilation d'une station pouvant réduire la pollution atmosphérique au point de la rendre similaire à celle de l'air libre. Par contre, côté RER, la situation n'est vraiment pas bonne, notamment à cause des tunnels à voie unique qui pourraient favoriser l’expulsion des particules de pollution lors de l’entrée de la rame en station, mais également des trains plus lourds qui dégagent plus de polluants au freinage.

    "Notre étude montre que la RATP ne fait pas les efforts nécessaires pour évaluer sérieusement la qualité de l’air à l’intérieur des enceintes, alors que les niveaux mesurés atteignent des seuils préoccupants. Mesurer la gravité du problème est la première étape pour pouvoir le résoudre. La RATP ne prend pas les mesures nécessaires pour protéger ses employés et ses utilisateurs.", déclare Olivier Blond, directeur de Respire.

    Il est vrai que cette étude pointe un problème grave qui a de réelles conséquences en terme de santé publique. Alors qu’arrive à échéance le délai imparti par le Conseil d’État au Premier ministre pour définir de nouvelles normes pour la qualité de l’air à l'intérieur des enceintes de métro (Décision du 29 juillet 2020), Respire et le SAT-RATP observent que "le Premier ministre n’a pas réalisé la modification demandée, pas plus que le gouvernement n’a agi suite à l’injonction du Conseil d’Etat sur la pollution de l’air". Et les commanditaires de l'études concluent que "l’inaction de l’État, actionnaire à 100 % de la RATP est préoccupante quand la pollution de l’air est responsable d’une crise sanitaire majeure. Il doit agir".

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    Le capteur encrassé de la station Châtelet

     

  • Rediffusion : Pour une révision du plan de circulation de la Goutte d'Or

    Lundi 10 décembre dernier, à l'école élémentaire du 11 rue Cavé, nous avons assisté à la présentation du projet d'aménagement des rues Myrha et Léon. Un projet très attendu par les habitants du quartier, tant l'état de ces rues est déplorable et la circulation piétonne y est difficile : trottoirs étroits et souvent encombrés, accès aux commerces difficile, stationnement sauvage, circulation automobile anarchique...

    Disons-le sans ambages, nous avons été fortement déçus par le projet qui a été présenté à la bonne cinquantaine de personnes venue assister à cette réunion. En effet, le projet présenté, même s'il montre de - bien petits - élargissements de trottoirs et des passages piétons mieux sécurisés, est pensé d'abord pour les automobilistes et non pour les piétons. Certes, le projet est encore en discussion, mais il manque cruellement d'ambition par rapport aux attentes des habitants et commerçants. Seul point positif, la piétonisation sur quelques mètres de la petite portion de la rue Léon sise entre les rues Cavé et Myrha.

    La rue Léon et plus encore la rue Myrha sont des artères centrales dans la vie du cœur de la Goutte d'Or. Dans le quartier, la rue Myrha est sans conteste la rue qui compte le plus de commerces de proximité, véritablement destinés aux habitants. Cette rue mériterait d'être un rue commerçante conviviale, consacrée essentiellement aux circulations douces et aux livraisons des commerces, et de cesser d'être un chemin de traverse pour des automobilistes indélicats. Et si l'on ajoute que cette année la nouvelle salle de concert du 360 va ouvrir précisément à l'angle des rues Léon et Myrha, cette requête semble plaider pour un avenir plus calme pour cette rue étroite. Et pourquoi pas sans voiture, le potentiel commercial est grand dans cette rue, elle pourrait devenir la rue Montorgueil des quartiers populaires.

    Mais cela obligerait à revoir le plan de circulation du quartier. Eh bien justement, beaucoup d'autres facteurs plaident pour une révision en profondeur du plan de circulation dans le quartier de la Goutte d'Or, et nous l'appelons de nos vœux.

     

    Penser les aménagements de manière globale

    La Goutte d'Or va connaître de nombreux travaux de voiries dans les mois/années à venir, et pas seulement dans les rues Léon et Myrha. Au Sud, les travaux de la Promenade urbaine ont commencé sur le boulevard de la Chapelle ; le secteur des arcades de la rue de la Goutte d'Or/place Polonceau/rue Boris Vian doit être restructuré bientôt ; le budget participatif a permis à trois projets de voir le jour prochainement dans ce secteur : réaménagement de la rue Cavé, du pourtour de l'église Saint-Bernard et la rue-jardin Richomme. Ajoutons le secteur "Paris respire" récemment implanté et dont il est question de redéfinir les contours. Malheureusement, tous ces projets sont abordés de manière autonome, il n'y a pas d'approche globale ni de réflexion d'ensemble.

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    Les projets en cours ou à venir touchant la voirie et la circulation

    C'est pourtant la meilleure occasion de revoir le plan de circulation du secteur et de mieux l'adapter, notamment aux contraintes urbaines et aux attentes des habitants très mécontents de la situation actuelle. 

     

    Un vœu pieux ?

    En 2015, les problèmes de stationnement et de circulation dans la Goutte d'Or avaient fait l'objet d'un vœu au Conseil du 18e arrondissement ainsi qu'au Conseil de Paris.  Un vœu dont nous ne sommes pas totalement étrangers. Ce vœu avait été alors voté unanimement par l'ensemble des élus parisiens.

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    Les préconisations de ce vœu n'ont malheureusement pas été suivies d'effet. Pourtant, il y a là les bonnes bases pour une réflexion sur la circulation et le stationnement dans la Goutte d'Or, à savoir : 

    • de mener une campagne de sensibilisation dans le 18ème arrondissement et plus particulièrement dans le secteur de la Goutte d’Or / Château Rouge sur les dangers du stationnement illicite et sur le nécessaire partage du domaine public entre les automobilistes et les piétons,
    • de mener une étude en concertation avec les riverains, commerçants et associatifs pour mutualiser la recherche de solutions les mieux adaptées et les plus efficaces pour empêcher le stationnement illicite des véhicules en particulier sur les trottoirs, (par exemple : la possibilité de favoriser la piétonisation de certaines rues),
    • de remplacer les potelets du parvis Saint-Bernard, par des structures plus pérennes (ex : jardinières ou croix de Saint-André),
    • d’accroître les contrôles pour verbaliser les infractions au Code de la route.

    Mais depuis, force est de constater que l'ambition n'a pas été au rendez-vous sur la question de la circulation et que la lutte contre le stationnement illicite n'est pas au niveau des problèmes rencontrés sur le secteur, et ils sont nombreux. 

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    Stationnement illicite sur la zone piétonne devant le parvis de l'église Saint-Bernard

     

    Une circulation de traverse problématique

    Une bonne partie de la circulation automobile dans la Goutte d'Or  n'a pas de rapport avec le quartier, ces véhicules se contentant de traverser le quartier, trouvant ici des "itinéraires malins" pour éviter les boulevards. Mais des rues aussi étroites et sinueuses que celles de la Goutte d'Or n'ont pas vocation à servir de voies de délestage des grands axes routiers voisins. D'autant que les automobilistes qui prennent ces raccourcis, camions de livraison et taxis pour beaucoup, roulent à vive allure, au risque de renverser un enfant sorti d'une des nombreuses écoles ou crèches du secteur.

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    Les lieux de fréquentation des enfants dans le quartier de la Goutte d'Or

    Dans un article de juin 2015, Les raccourcis de la Goutte d'Or, nous pointions déjà le problème des "chemins de traverse" dans le quartier, à savoir les automobilistes qui prennent les petites rues du quartier pour des itinéraires de délestage des grands axes environnants. De plus, depuis la restriction à une seule voie de circulation sur le boulevard de La Chapelle dans le cadre de la Promenade urbaine, comme nous le craignions et en avions averti les autorités, les rues de Jessaint et de la Goutte d'Or servent dorénavant de deuxième voie du boulevard de La Chapelle aux heures de pointe.

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    Les chemins de traverse de la Goutte d'Or, 2015

    Changer intelligemment le plan de circulation sur ce secteur permettrait de garantir que les rues du quartier soient toujours accessibles pour ceux qui y ont à faire quelque chose (habitants, commerçants, visiteurs), mais impossibles à emprunter pour les indélicats qui veulent juste traverser le quartier et n'ont que faire de la tranquillité et de la sécurité des habitants. 

      

    Trop de stationnements illicites 

    Laisser trop de véhicules pénétrer dans le secteur, c'est aussi entraîner un grand nombre de stationnements illicites, sur la chaussée, les trottoirs et surtout sur les passages piétons, bien trop souvent occupés par des automobilistes délinquants.

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    Les points récurrents de stationnement illicite dans la Goutte d'Or

    Les week-ends, la situation est encore pire, les automobilistes, clients des magasins de gros de Château Rouge pour l'essentiel, cherchent à se garer coûte que coûte. Et toutes les options pour se garer sont envisagées, sur les passages piétons évidemment, mais aussi sur les trottoirs, devant les sorties de garages et sur les pistes cyclables, même sur les places de stationnement réservées aux services de police ! Pour les piétons, la situation est invivable, et ne parlons pas des plus fragiles, personnes âgées, personnes à mobilité réduite, parents avec poussette...

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    La piste cyclable rue d'Oran disparue sous le stationnement illégal

      

    Une desserte du commissariat mal pensée

    La rue de la Goutte d'Or accueille un commissariat de la police judiciaire, il ne s'agit donc pas d'un commissariat de quartier. De nombreux prévenus sont amenés ici, de jour comme de nuit, pour y être entendus et éventuellement placés en garde à vue. Le temps de ces procédures étant compté, pour les services de police il convient d'acheminer les prévenus le plus rapidement possible au commissariat.

    Mais les trajets à emprunter pour les véhicules de police pour rejoindre ce commissariat depuis les grands axes, notamment depuis le boulevard Barbès, ne sont pas simples. De fait, de nombreux véhicules de police traversent les petites rues de la Goutte d'Or à vive allure. Rue Polonceau, où à certains endroits les trottoirs font moins d'un mètre de largeur, la circulation des piétons y est d'autant plus difficile.

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    Trajet des véhicules de police du boulevard Barbès jusqu'au commissariat rue de la Goutte d'Or

    Il est évident que ce commissariat doit être accessible aux véhicules de police, mais les trajectoires actuelles ne sont satisfaisantes, ni pour les riverains, ni pour les policiers obligés à des contournements inutiles.

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    Stationnement d'un véhicule de police sur le passage piéton, pour une urgence viennoiseries, au croisement des rues de Chartes et de la Charbonnière

    Repenser le plan de circulation dans le secteur serait une bonne occasion de prévoir des accès plus directs pour les véhicules de police, certaines petites rues proches du commissariat, comme la rue des Islettes ou la rue Caplat pourraient même leur être réservées. Ainsi, non seulement les policiers verraient leurs trajets simplifiés, mais le quartier y trouverait, en plus, une remarquable tranquillité.

     

    Paris respire... pas vraiment

    La mise en place d'une zone "Paris respire" sur le secteur Château Rouge est une bonne nouvelle pour le quartier... sur le papier. Dans la réalité, le secteur choisi est  trop restreint, et il a des répercussions très négatives en terme de circulation et de stationnement sur les rues qui l'entourent, en premier lieu sur les rues Doudeauville, Léon et Myrha, mais également sur les rues Affre, Ernestine, d'Oran, Stephenson, Cavé, Richomme et Marcadet.

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    La rue Léon ne respire plus les jours de "Paris respire"

    Sans compter que l'interdiction de circuler est très peu respectée, beaucoup de véhicules - encouragés par certains commerçants - y pénètrent en marche arrière, et depuis peu des commerçants se font livrer le samedi après-midi en pleine zone "Paris respire". En effet, les agents de sécurité chargés de faire respecter l'interdiction laissent passer les camions de livraison. Lorsque nous les avons interrogé sur ces agissements, il nous a été répondu qu'ils avaient pour consigne de laisser passer les véhicules de livraison ! Rappelons que l'opération "Paris respire" a été précisément mise en place pour empêcher ces livraisons anarchiques.

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    Livraisons rue des Poissonniers en pleine opération "Paris respire", samedi 22 décembre 2018

    À notre sens, il conviendrait d'élargir ce secteur, d'y inclure les rues Myrha, Léon et Laghouat notamment. Il va sans dire qu'il est impératif de mieux faire respecter l'interdiction d'y circuler, avec une présence visible de la DPSP. Il faudrait aussi mieux communiquer sur l'existence de cette opération, en particulier avec, en amont, des panneaux à destination des automobilistes, pour éviter qu'ils ne viennent s'engouffrer dans le secteur et errer dans les ruelles de la Goutte d'Or. Et pourquoi pas songer à prolonger l'opération au dimanche ?

     

    Une rue-jardin-bagnoles ?

    En 2017, nous avons proposé le projet de la rue-jardin Richomme au Budget participatif. L'idée d'une piétonisation de la rue et de sa végétalisation avait alors été très bien accueillie par les habitants et a emporté leurs suffrages. Nous nous réjouissions d'un projet qui allait offrir un peu d'espace piéton pour les enfants en particulier. En effet, des centaines d'enfants et de parents empruntent quoti

  • Propreté : une 2e marche exploratoire aux abords de la Gare de l'Est

    Outre la présentation du plan propreté 2014 du 10e présenté sur notre blog le 30 juin dernier, nous nous sommes penchés récemment sur le sujet de la propreté dans le 10e, avec le compte-rendu des débats assez vifs lors du Conseil de Quartier Saint-Denis Paradis (voir notre article du 13 octobre) et le récit de notre première marche aux abords de l'hôpital Lariboisière.

    Nous avons obtenu de la part de l'adjointe au maire du 10e, Elise Fajgeles, chargée de l'espace public et de la propreté, un deuxième RdV pour un nouvel état des lieux, cette fois aux abords de la Gare de l'Est. Le jeudi 23 octobre dernier, nous avons ainsi parcouru avec l'élue et une personne de la division territoriale des 9e et 10e du service technique de la propreté de Paris, les rues comprises dans ce périmètre indiqué en rouge :  

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    Cliquez sur le plan pour l'agrandir

     

    Pour ce parcours, nous avions rendez-vous sur la place Madeleine Braun, propre mais envahie par de nombreux deux-roues, plutôt stationnés de manière ordonnée et ne gênant pas la déambulation des piétons. L'aménagement de cette place Madeleine Braun aurait pu donner plus de place aux espaces verts, mais la Ville n'avait pas fait ce choix à l'époque. Alors pourquoi ne pas créer un deuxième emplacement "officiel", bien identifié, pour le stationnement de ces deux-roues?

    Sur la place Madeleine Braun, nous rejoignent de manière quasi-fortuite deux inspecteurs  du CAPP (Centre d'Action pour la Propreté de Paris) : ils nous expliquent leurs missions de sensibilisation et de verbalisation à l'encontre des personnes ne respectant pas le règlement sanitaire (avec une amende de 2e catégorie, de 35 €, pour toute contravention). Nous apprenons ainsi qu'une opération "coup de poing" est en cours ce jour même et durera jusque tard le soir (23h), avec une dizaine d'inspecteurs en civil verbalisant sur deux secteurs de l'arrondissement. Il s'agit de la deuxième action de ce type sur le 10e en une semaine. Malheureusement, à peine ces inspecteurs nous quittent-ils qu'un monsieur, bien propre sur lui, part tranquillement, sans avoir été verbalisé, après avoir uriné au grand jour le long de la colonne Morris de la place...

    Nous commençons à arpenter les rues du périmètre que nous nous sommes fixés. Nous rencontrons également un commerçant, le responsable du café "A la Ville de Provins" à l'angle du 74 boulevard de Strasbourg et de la rue Saint-Laurent. Nous évoquons les nuisances liées au nombre important des bus du réseau noctilien aux abords de la Gare de l'Est, et les possibles axes d'amélioration (augmentation de la fréquence du nettoyage, sanisettes / urinoirs mobiles etc.).

    Nous découvrons les contraintes des agents municipaux de la propreté, qui ne disposent ainsi d'aucun point d'eau dans le tronçon de la rue Saint-Laurent entre le boulevard de Strasbourg et le boulevard Magenta, pour pouvoir en nettoyer correctement les recoins où stagnent entre les voitures des flaques d'urine. Idéalement, la suppression du stationnement sur l'un des 2 côtés de cette petite portion de voirie permettrait aux agents d'assurer correctement leur mission : un sujet qui pourrait donc être évoqué lors d'une concertation pour d'éventuels aménagements des abords inter-quartiers de la Gare de l'Est... Point à suivre donc.

    Au fur et à mesure de notre déambulation, nous mentionnons les points noirs, comme le long de ce baraquement assez précaire de la RATP, propice aux épanchements d'urines et semble-t-il peu accessible pour les agents municipaux, pourtant sur un passage très fréquenté par les voyageurs et les écoliers... 

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    Nous découvrons aussi des dépôts sauvages, dans des endroits inattendus, comme dans l'abribus-terminus RATP sur le terre-plein du boulevard de Strasbourg - un dépôt sauvage semble-t-il récurrent à cet emplacement.         

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    Nous détaillons la poursuite du déploiement des corbeilles "Bagatelle" dans l'espace public et la fréquence de la collecte des sacs des corbeilles de rue (désignées, dans la terminologie du service de la Propreté de Paris par "RDP" - Réceptables de Propreté -). Nous évoquons notamment ce point au regard des besoins, semble-t-il importants, aux abords des enseignes de restauration rapide comme Quick et McDonald's, qui disposeraient de leur propre personnel dédié à la propreté de l'espace public alentours. Aussi débattons-nous de l'utilité de ces corbeilles, dont la taille n'est pas tout à fait adaptée aux déchets / sachets-repas de ces enseignes (que les Anglo-saxons désignent par "brown bags"); leur présence à proximité immédiate ont des effets pervers : les clients de ces enseignes se débarrassent de leurs sacs dans ces corbeilles qui sont pleines rapidement et donc inutilisables, les déchets additionnels peuvent alors se répandre sur le sol, contribuant à la salissure de l'espace public...

     

    Le responsable territorial du service de la propreté de Paris nous expose la répartition des actions de nettoiement, en fonction des rues visitées, et détaille leur fréquence (chaque portion de rue est ainsi nettoyée à l'eau entre 1 et 5 fois par semaine, en fonction des besoins, selon un planning déterminé). Nous évoquons les points noirs, et la manière de les traiter en ajustant, par exemple et avec parcimonie, la fréquence de nettoyage.

    A ce titre, nous évoquons la rue de Valenciennes, qui, comme la rue Saint-Laurent et d'autres coins, fait l'objet d'épanchements d'urine récurrents. Outre la vigilance des inspecteurs du CAPP, qui n'est pas suffisante, des solutions, mentionnées dans le plan d'action 2014 du 10e, comprennent le traitement à l'eau chaude haute pression, en plus des lavages programmés, et l'installation d'un panneau mobile provisoire pour rappeler les règles sanitaires (interdiction et verbalisation le cas échéant).

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    A la fin de notre parcours dédié, nous discutons de la situation particulière et complexe du square Alban Satragne, où se trouve d'ailleurs l'un des 4 ateliers du service technique de la Propreté de Paris pour le 10e. Pour prévenir d'éventuelles agressions dans l'exercice de leur mission, les agents municipaux de propreté y travaillant ont été, pendant une période, accompagnés par des agents de la Direction de la Prévention et de la protection ("DPP") de la Ville de Paris. Nous reviendrons sur le sujet du square Alban Satragne dans un prochain article sur notre blog.

    A l'issue de cette marche exploratoire inter-quartiers aux abords de la Gare de l'Est, nous estimons donc avoir atteint notre objectif : mieux comprendre le diagnostic fait et permettre de mieux cibler certaines actions sur des points noirs que nous avions identifiés. Nous suivrons donc avec attention l'ajustement de certaines mesures. La propreté dans nos quartiers reste un dossier sensible, comme nous le rappelions dans nos précédents articles...

     

  • Ulipo : 22 mai - Le storytelling ou les nouvelles armes de distraction massive

    Les débats citoyens d'ULIPO continuent leur chemin


    La prochaine réunion aura lieu au salon André, entrée par le Théâtre Trévise- 14 rue de Trévise - Paris 9ème

     

    le jeudi 22 mai 2008 à partir de19h30 sur le thème :

     

    Le storytelling ou le nouvelles armes de distraction massive

     

    Entre libre : chacun paie sa consommation.


    Le storytelling ou le nouvelles armes de distraction massive

    Quiz.
    Quel président américain a dit : "Le souci de l'image doit primer sur le sens" ?
    Quel conseiller de Ronald Reagan a dit : "L'idée est de détourner l'attention des gens des enjeux essentiels en créant un monde de mythes et de symboles..." ?
    Quel journaliste a dit : "Une campagne présidentielle est un grand festival de narration dans lequel la presse est à la fois l'acteur, le choeur et le public" ?

    Les spin doctors ont découvert que, pour maîtriser

    la complexité de la communication et ses multiples

    rebondissement, il était utile d'avoir recours

    au pouvoir hypnotique de la narration, du scénario :

    les story spinners sont nés.

    Hommes politiques, hommes du marketing, créatif publicitaires,

    managers ont compris la redoutable efficacité de la technique :

    ils nous servent des scénarios plausibles et formellement

    cohérents dans lesquels ils nous réservent un rôle.

    Leur rêve :

    transformer le monde en un "The Truman show" planétaire.

    Christian Salmon auteur de l'ouvrage "Storytelling, la machine

    à fabriquer des histoires et à formater les esprit"

    nous aidera à saisir l'étendue du phénomène,

    à y voir clair et à trouver la manière

    de ne pas trop tomber dans le panneau.

     

    Nous sommes ouverts à :

    - vos propositions de thèmes,

    - vos propositions de partenariat,

    - vos suggestions de lieux de rencontre.

     

    ULIPO Université libre populaire

    11 rue de Rochechouart 75009 PARIS

    Pour informations : ulipo9@gmail.com

    Et pour en savoir plus www.ulipo.com

     


  • Le triste sort des squares de la Goutte d'Or à La Chapelle

    La Ville de Paris a décidé depuis le 2 mai d'ouvrir, dès 7 heures du matin, dix parcs et jardins. Pourquoi pas ? Cela va permettre aux sportifs de courir ailleurs que sur le bitume. Pour les autres habitants, cela ne changera pas grand-chose car ils seront peu nombreux à aller s'installer sur un banc de si bon matin. Nous ne serions pas négatifs si la lecture de ce paragraphe ne nous exaspérait pas : "Cette dynamique d'ouverture plus large des parcs et jardins engagée par la Ville de Paris répond à l'aspiration des Parisien.ne.s de disposer davantage d'espaces de nature en ville et d'espaces d'activité en plein air."

     

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    Les habitants de notre quartier aspirent aussi à plus d'espaces verts, mais il faut dire qu'ils ne sont pas vraiment gâtés. Doit-on rappeler que le square Alain-Bashung est fermé depuis des mois, le square Louise-de-Marillac depuis plus d'un an et le square Jessaint, rouvert le 18 avril 2017, n'est pas accessible en permanence et pas ouvert aux jeunes enfants. Il reste alors le square Léon, très fréquenté et dont les installations souffrent. En juin de l'an dernier, le conseil de Paris avait voté le réaménagement des squares Léon et Alain-Bashung (voir notre article du 21 juin 2017). Un an plus tard, rien n'a bougé. Pour des quartiers populaires, on pourrait mieux faire puisqu'on nous parle de priorités. Alors, dans le cadre de l'opération "Tous mobilisés", voilà une priorité toute trouvée. Chiche ?