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Rechercher : sacs RATP sur les trottoirs

  • Trop grand marché de Barbès

    Il déborde, il déborde !!! Où s'arrêtera-t-il ?

    Le marché de Barbès, de son vrai nom Marché de La Chapelle, s'étend du barreau Guy Patin — on appelle barreau le tronçon de la rue Guy Patin qui passe sous le viaduc — jusqu'à la rue de Maubeuge, côté 10e, et la rue de Tombouctou, côté 18e. Passé ce carrefour, on attaque la partie de viaduc qui enjambe les voies de la gare du nord, où a priori il n'y a plus de marché. On verra plus tard qu'il faut marquer des nuances.

    paris,barbès,chapelle,marchéDes barrières métalliques agrémentées de croix de Saint-André en délimitent les accès à l'ouest et à l'est. Tout cet espace est interdit au stationnement les jours où ne se tient pas le marché. Nous le répétons, car régulièrement des voitures y stationnent, du fait que les barrières sont elles-mêmes régulièrement forcées (voir ci-contre). Au point que les services de voirie tardent à les réparer, tardent ou abandonnent. Le dimanche est le jour du plus grand nombre de stationnements illicites.

    Y a-t-il verbalisation ?

    Le marché a lieu tous les mercredis et samedis. Les marchands arrivent très tôt et garent leurs camions au mieux de leurs besoins : les premiers arrivés occupent les places le long du terre plein central, qui devraient être libres de tout autre véhicule, comme l'indiquent les panneaux d'interdiction de stationner à certaines heures et certains jours.

    Y a-t-il verbalisation, voire enlèvement ?

    Quand ces places-là sont prises, il reste le trottoir le long de Lariboisière, à cheval sur la piste cyclable qui devient impraticable, ou complètement sur le trottoir où ne peuvent plus passer les piétons. Pour prévenir ce stationnement ouvertement gênant, certains se garent rue de Maubeuge sur les emplacements réservés aux autocars, pas encore présents aux heures matinales des marchands.

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    Là, précisément le bus de tourisme cherche à se garer rue de Maubeuge sur des emplacements qui lui sont réservés et cachent deux camions du marché qui ne sont donc pas les seuls à occuper le terrain... 

     

    Y a-t-il verbalisation ?

    L'occupation du territoire ne s'arrête pas là. Un occupant chassant l'autre. Certes, ce ne sont pas les quelques stationnements pour autocars de la rue de Maubeuge, occupés par paris,barbès,chapelle,marchédes camions de marchands de fruits et légumes qui jettent les centaines de bus de tourisme dans les rues de Paris ! Toutefois tous sont en quête d'un stationnement autorisé ou non. Malgré des autorisations pour la journée estampillées Préfecture de Police (voir ci-contre), bien en vue derrière le pare-brise, ils sont plus nombreux que les places pouvant les accueillir. C'est ainsi que ce dernier samedi du mois de mai, les deux côtés du pont au-dessus des voies de la gare du Nord était occupés par des cars de touristes de toute nationalité. Un chauffeur allemand à bord de son véhicule n'a pas hésité à nous dire que les rues de Paris étaient pleines, et que son « laisser-passer » lui permettait de se garer là. Devant notre étonnement et la méconnaissance notoire du code de la route, il a admis que la police tolérait ce stationnement sur le pont, et que jamais les policiers ne venaient l'inquiéter. Un habitué somme toute... 

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    Côté 10e ci-dessus, côté 18e ci-dessous.

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    A la question : y a-t-il verbalisation ? La réponse est non. Le chauffeur en témoigne.

     

    Le quartier est sur-occupé les jours de marché, et les samedis il déborde, il explose.

    Le carrefour Chapelle-Maubeuge-Tombouctou, vaste à l'origine, peut-être trop vaste pour être confortable pour les piétons, s'est vu une nouvelle fois malmené par des aménagements à la fois inesthétiques et anarchiques, et qui contribuent à la sur-occupation des lieux. C'est le retour des blocs béton, un dispositif bon marché et solide, qui se déplace difficilement. Car ne l'oublions pas, nous sommes dans un quartier rebelle où le poids en impose plus que le droit ! 

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    Le carrefour Tombouctou-Maubeuge-Chapelle vide et occupé

    En effet, pour rendre plus aisé le cheminement des chalands dans le marché — pour être clair, afin d'éviter la cohue —, l'allée centrale fut élargie, il y a deux saisons environ, et les stands invités à se déplacer vers l'extérieur dans le but également de supprimer les « volants » (des marchands non répertoriés). Les fixations dans le sol furent donc déplacées, les stands plus ou moins repoussés vers l'extérieur. Mais la majorité des marchands sert désormais sa clientèle des deux côtés, vers le centre et vers la rue. La foule n'en est que plus dense, la circulation chaotique. Le travail des récupérateurs de clayettes et de palettes devient un enfer : ils circulent au milieu des clients, à l'arrière des stands et sur la chaussée où ils ne disposent d'aucune place pour regagner le compacteur, tant les voitures en deuxième file sont nombreuses. Ils courent en poussant leur diable entre deux voitures dans l'unique voie roulante... quand elle roule. Kafkaïen.

    Cet élargissement de l'allée centrale du marché a eu pour conséquence une « compensation » demandée par le gestionnaire de marché, à savoir l'autorisation par la Ville, validée par la Préfecture de police, d'installer des stands supplémentaires sur la chaussée du carrefour Chapelle-Maubeuge-Tombouctou. D'où les horribles blocs béton qui trônent au milieu de la chaussée, et interdisent le passage des automobilistes qui voudraient simplement retourner vers le carrefour Barbès, ou, pourquoi pas, regagner le parking Vinci-Chapelle, en sous-sol. Il y a là une bonne douzaine de stands supplémentaires proposant des textiles et des vêtements. On avait cru que le marché de Barbès était un marché alimentaire... sommes-nous depuis toujours dans l'erreur ?

     

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    Erreur ou non, cette extension occupe le terrain elle-aussi. Elle attire également plus de clients, et accessoirement dégage des revenus supplémentaires pour le gestionnaire du marché qui est dans son rôle de faire vivre le marché. Son rôle est aussi de le réguler, de veiller à ce que chacun trouve sa place, que chacun dispose de ce qu'il est en droit d'exiger pour la taxe qu'il règle. Si la situation est tendue pour le stationnement, elle n'est pas idéale pour les conditions sanitaires sur les lieux de vente. Une seule sanisette pour des dizaines de vendeurs et vendeuses qui sont actifs de 6 heures du matin à 14 heures environ. Des armoires électriques qui ne sont pas bien sécurisées, dont les portes ferment plus ou moins bien, alors que l'alimentation électrique est nécessaire, en hiver pour éclairer les stands, et en permanence pour alimenter les armoires ou présentoirs réfrigérés. Elles ont été réparées récemment mais leur état n'est pas "top" !

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    Nous en sommes arrivés à la conclusion, après réflexion et fréquentation intensive dudit marché, qu'il est tentaculaire, trop grand, trop étendu simplement, et que sa réduction serait certainement un premier pas vers une reprise en main des espaces autour du boulevard de La Chapelle, tant au niveau de la circulation que du stationnement, une maitrise des attroupements et des sauvettes en tout genre — que nous n'avons pas voulu aborder ici — qui se cristallisent en ces lieux parce qu'ils se remplissent deux fois par semaine comme nulle part ailleurs de clients potentiels. 

     

    *** Pour alléger notre dénonciation du manque de réaction de la Préfecture de police face à l'occupation illicite de l'espace public, nous admettons que parfois il y a enlèvement de véhicules stationnés sur le pont, comme en témoigne le cliché ci-dessous mais ce n'était pas un jour de marché...  

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  • Les retombées de notre opération cartes postales à Barbès

    En juin 2011, un incendie ravageait les magasins Vano à Barbès. Plusieurs mois plus tard, l'enquête concluait à un incendie accidentel. La Préfecture de police sécurisait le site. Depuis lors, les colleurs d'affiches décorent régulièrement les palissades. On en était là, quand la moutarde nous est montée au nez.

    paris,louxor,barbès,cafés,brasserie,dominique-lamy,afaf-gabelotaud,didier-vallet,daniel-vaillantOn n'allait pas regarder ce triste tableau pendant aussi longtemps qu'on avait supporté l'affichage sauvage sur les mosaïques du Louxor... L'abandon une nouvelle fois ?

    Notre association s'est réunie, a réfléchi, a décidé une opération "cartes postales". Nous avions assez bien réussi la première en faveur de la propreté, même si, avec le temps, nous nous sommes rendu compte que rien n'est jamais acquis, et que sur le trottoir il faut souvent repasser le balai !

    Le but était double, au moins :

    - sensibiliser la mairie du 18e à la lassitude qui gagne les riverains et les usagers devant ce triste tableau

    - sensibiliser également à la difficulté que rencontrera le Louxor, un projet phare pour le Maire de Paris, et par extension pour ses amis du 18e, dans un univers aussi dégradé, dans un cadre sans le moindre lieu un peu sympa susceptible d'accueillir un cinéphile égaré à la sortie du cinéma.

    - puis alerter les bailleurs sociaux sur la parcelle Vano, certes pas tout à fait libre, mais partiellement en ruine, peut-être même démolissable à terme. Qui sait ?

    Avec détermination, notre architecte maison a fait pousser sous son crayon un immeuble moderne dont le pied abrite une grande brasserie, à l'image des cafés du siècle dernier qui accueillaient les habitants du quartier et les provinciaux en villégiature à Paris. A voir le bel article de Nicole Jacques-Lefèvre dans le blog des Amis du Louxor (lien). On serait presque gagné par un accès de nostalgie, Dupont, Rousseau, la Fourni un peu plus loin et le café des Sports, à la place du Crédit Lyonnais.

    Les cartes postales sont parties et même arrivées, en nombre, sur le bureau du maire du 18e, Daniel Vaillant, qui a demandé à ses adjoints de nous recevoir. C'était vendredi dernier 23 mars.

    36113870:jpeg_preview_medium.jpg?20111006034828En première ligne dans cette affaire, Afaf Gabelotaud, chargée du commerce, de l'artisanat et du développement économique, nous a expliqué où en étaient les contacts de la mairie avec les propriétaires des parcelles qui jusqu’en juin 2011 avaient hébergé les activités des établissements Vano, et ses locataires. Il semble en effet que les magasins Vano sous-louaient de nombreux espaces à d’autres marchands, y compris les trottoirs, pour des loyers fort importants, qui néanmoins donnaient satisfaction tant les chiffres d’affaires générés par les flux autour de Barbès sont eux-même importants.

    Les propriétaires sont deux, car la surface totale de Vano se décompose en deux lots, l’un anciennement occupé par le Café Rousseau (qui avait remplacé la Brasserie Charles) et l’autre disposant d’une sortie sur chacun des boulevards et entourant le premier lot. Voir la plan du cadastre ci-dessous : à gauche se situe le boulevard Barbès, et en bas, le boulevard de La Chapelle.

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    Ce que nous apprenons des élus, c’est que le bail commercial dont bénéficiait le gérant de Vano est tombé en même temps que l’incendie. Les murs – ou ce qu’il en reste – sont donc libres. C’était un point qu’il fallait éclaircir.

    Que faire maintenant au niveau de la mairie pour transformer ce coin de rues ?

    paris,louxor,barbès,cafés,brasserie,dominique-lamy,afaf-gabelotaud,didier-vallet,daniel-vaillantOn pense tout de suite au droit de préemption. Mais pour en user, il faut que le bien, en l’occurrence les biens soient en vente, que les propriétaires se déclarent vendeurs. On en n’est pas là. Le propriétaire du lot 177 est très attaché à son bien, par tradition familiale. Il a été lui-même patron d’une brasserie quand il était actif et sa famille aurait possédé le fameux café Rousseau. L’autre propriétaire n’a pas été joint personnellement jusque-là : il communique par le biais de son avocat. En bref, pour l’instant, ni l’un, ni l’autre ne sont vendeurs. Il reste la procédure lourde. La déclaration d’utilité publique (DUP). Lourde et longue, car il faut sérieusement motiver ce qui justifie la DUP. Ici, on peut arguer de la nécessité de construire des logements aidés car la loi SRU sur Paris n’est pas encore respectée en ce qui concerne le taux de 20% de logements sociaux.

    Daniel Vaillant a déjà adressé un courrier en ce sens à Anne Hidalgo, première adjointe du Maire de Paris et à Jean-Yves Mano, le Monsieur Logement de Paris depuis le début. Ils sont favorables au projet, nous ont dit les élus. On peut aussi penser que la détermination que montre le 18e à soutenir notre idée indique qu’elle est pleine de bon sens, qu’elle a des chances de voir le jour à terme, mais cette détermination peut aussi influencer la raisonnement des propriétaires actuels des deux parcelles. La perspective d’une DUP peut les conduire vers une négociation avec la Ville. Souvenons-nous que Le Louxor n’était pas à vendre non plus en 2001-2002. Nous nous plaisons à le répéter comme on se réfère à la jurisprudence…

    paris,louxor,barbès,cafés,brasserie,dominique-lamy,afaf-gabelotaud,didier-vallet,daniel-vaillantLe Louxor ouvrira dans un an, environ, comme l’ont encore confirmé les responsables de la Mission cinéma mercredi soir au conseil de quartier Trudaine Rochechouart. Il faut penser à améliorer son environnement dès maintenant, car l’affaire sera de longue haleine, pour lui donner toutes les chances de trouver un équilibre économique dans les prochaines années. Si, comme le répètent les responsables municipaux et les constructeurs, avec, en fond, le chœur des fervents de la culture et du cinéma, si donc ce lieu apporte de nouvelles populations à Barbès, une animation différente, et contribue à l’amélioration du quartier – ce que nous voulons bien espérer – il n’en reste pas moins qu’on peut lui donner un petit coup de main…

    La vue ci-dessus montre la structure intérieure de la grande salle du rez de chaussée lors d'une visite en novembre 2011.

  • Un été de travaux : la Goutte d'Or en chantier

    L'été est traditionnellement une période intense de travaux dans l'espace public parisien. Et l'été 2019 aura été particulièrement chargé en travaux, dans nos quartiers notamment. Nous vous proposons à travers une série d'articles de faire un point sur les principaux chantiers de l'été dans nos quartiers. Après la Promenade urbaine, nous poursuivons aujourd'hui avec le quartier de la Goutte d'Or.

     

    "Apaiser la rue Cavé"

    Issu d'un projet du Budget participatif, le réaménagement de la rue Cavé (entre la rue Stephenson et la rue Léon) doit permettre d'élargir le trottoir côté impair, de sécuriser la sortie de l'école primaire et de créer une placette devant l'Échomusée au croisement de la rue Saint-Luc. On déplorera ici une absence de végétalisation dans le projet, et surtout l'absence de concertation avec les porteurs de projets du Budget participatif, dont l'Échomusée - pourtant principal porteur du projet - qui a découvert la mise en route du projet avec l'arrivée des engins de chantier ! La mise en oeuvre des projets de voirie du Budget participatif semble suivre un processus d'exception à la Goutte d'Or, où l'on "oublie" celles et ceux qui proposent les idées, contrairement à ce qui se pratique ailleurs dans le 18e et partout à Paris.

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    Rue Cavé, devant l'école primaire, le 1er août 2019

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    Croisement des rues Affre et Cavé, le 21 août 2019

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    Rue cavé, entre la rue Affre et la rue Stephenson,  le 22 août 2019

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    Vue sur la placette créée devant l'Échomusée, le 25 août 2019

     

    Rue Léon et rue Myrha

    Comme leur voisine la rue Cavé, les rues Léon et Myrha bénéficient d'un traitement de fond, avec une réfection de la chaussée et l'élargissement des trottoirs, de la rue Stephenson à la rue des Poissonniers pour la rue Myrha, et de la rue Cavé à la rue Doudeauville pour la rue Léon. Cette réfection devenait urgente, tant l'état de la voirie rue Myrha était catastrophique avec des fissures et des nids de poule comme nul part ailleurs à Paris. Ici c'est un projet de mandature, mais ici aussi la concertation a tourné court, beaucoup d'habitants et d'associations se sont émus de ne pouvoir faire entendre leurs propositions et de faire modifier certains aspects du projet. Pour notre part nous aurions aimé notamment que la réduction de la place de la voiture soit ici plus ambitieuse, et qu'ainsi l'exécutif respecte le voeu de révision du plan de circulation dans la Goutte d'Or, voté à l'unanimité en Conseil de Paris ; la rénovation concomitante des rues Cavé, Léon et Myrha aurait été pourtant une bonne occasion pour y réfléchir.

    Réjouissons-nous cependant du traitement qualitatif de la petite placette formée par le croisement des rues Léon et Myrha, cet endroit bénéficiant d'un très joli pavage de granit.

    Ces travaux d'envergure ont pris un peu de retard par rapport au calendrier initial et vont donc se poursuivre encore jusqu'à l'automne, ce qui ne déplait pas totalement aux habitants qui goutent ici à une vie de quartier fortuitement sans voiture. Une expérience qui montre qu'il est tout à fait possible d'envisager la vie dans le quartier sans voiture, tout du moins en réduisant drastiquement sa présence.

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    Croisement des rues Léon et Myrha, le 25 juillet 2019

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    Rue Myrha, le 24 juillet 2019

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    Croisement des rues Léon et Myrha, le 16 août 2019

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    Croisement des rues Léon et Myrha, le 25 août 2019

     

    Et la Rue-Jardin Richomme ?

    Ce projet du budget participatif qu'Action Barbès avait proposé et qui avait emporté le suffrage des habitants en 2017 semble bien renvoyé au calendes grecques. En effet si on bien vu de petits travaux ici, c'est seulement pour y créer un nouveau passage piéton en plein milieu de la rue Richomme. Dans une rue qui devrait être piétonnisée - et végétalisée -, ce n'est pas bon signe du tout. Il a été également créé un passage surélevé au croisement des rues Richomme et Erckmann - Chatrian. Et si cela nous inquiète, il en est de même pour de nombreux habitants qui se réjouissaient pourtant de voir se réaliser ce projet. 

    travaux,voirie,18e,goutte-d-or,myrha,cavé,léon,rueLe nouveau passage piéton rue Richomme

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    Sur les grilles du jardin de La Goutte Verte, rue Richomme

     

    L'église Saint-Bernard de La Chapelle en péril ?

    Depuis quelques jours, les habitants de la Goutte d'Or voient un échafaudage s'élancer à l'assaut de l'église Saint-Bernard de La Chapelle. Renseignements pris auprès de Karen Taïeb, adjointe à la Maire de Paris chargée du patrimoine, il s'avère que cet échafaudage est mis en place pour sécuriser la flèche de l'église néo-gothique. Une flèche, de bois et de plomb, dont la stabilité a toujours posé problème, dès son édification (1858-1863), et a demandé de nombreuses interventions au cours de son histoire pour qu'elle continue de se dresser dans le ciel parisien. Un panneau explicatif serait le bienvenu à cet endroit.

    Voilà donc un ouvrage éphémère qui devrait hélas s'inscrire durablement dans le paysage du quartier. Espérons tout de même que les travaux de consolidation ne tardent pas trop, comme cela est souvent le cas pour beaucoup d'églises parisiennes, des églises qui font partie du patrimoine municipales, rappelons-le. En effet, on ne compte plus années où l'on a vu apparaitre les filets de protection drapant l'église Saint-Laurent dans le 10e, pour ne prendre que cet exemple. Nous aurons sans doute l'occasion sur ce blog de revenir sur la question de la préservation du patrimoine, une question que l'actualité a mise sur le devant de la scène avec l'incendie de Notre-Dame.

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    Église Saint-Bernard de La Chapelle, le 27 août 2019. On peut voir que la croix penche au sommet de la flèche (qui elle aussi penche légèrement).

  • Parlons encore de nos déchets !

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    La question de l’organisation de la collecte de nos déchets faisant l’actualité dans notre arrondissement (privée ou pas privée ?), il n’est pas inutile de se pencher sur cette grave question : comment traiter nos déchets ?

    Fin 2007, le Conseil de Paris a adopté à l’unanimité le Plan de Prévention des Déchets pour Paris dans le cadre de l’Agenda 21.

    Le document nous fait d’abord un bref rappel de la situation :

     

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    558kg de déchets par habitant en 2006 ! Soit un total de 1,2 million de tonnes pour la même année, 100 kg de déchets toutes les 3 secondes pour les 2,1 millions d’habitants ! On comprend la taille du problème.

    Le plan se base sur trois principes résumés en 5 axes.

    Les principes :

    • réduire,
    • réutiliser,
    • recycler.

    Les axes :

    • parisiens éco-citoyens ;
    • la récup’ c’est mon truc ;
    • professionnels, un fort potentiel ;
    • vers le minimum déchet ;
    • une administration exemplaire.

    Réduire les déchets : la Ville s’engage à ce qu’en 2010 la quantité totale de déchets – en tonnage - soit inférieure à ce qu’elle était en 2005. Sont principalement concernés la publicité papier, les sacs mais surtout les emballages (moins 13 000 tonnes). Un effort devra aussi être fait pour les biens d’équipements pouvant faire l’objet d’une réutilisation.

    Mieux trier les déchets : les efforts engagés ces dernières années sont certes encourageants mais il faut non seulement persévérer mais trier mieux encore : doubler la quantité du tri, c'est-à-dire passer de 13 000 tonnes triées à 26 000, mais aussi en améliorer la qualité afin d’augmenter la quantité de déchets recyclés.

    Faire des Parisiens des éco-citoyens ne sera peut être pas la chose la plus facile ! Ne pointons pas particulièrement du doigt les habitants de la capitale, la question est générale. Elle touche aux comportements individuels. Bien sûr la Ville lancera des campagnes d’information, de sensibilisation. Mais pourquoi acheter des bouteilles d’eau alors que l’eau de Paris – celle de notre robinet - vient de recevoir un label prestigieux de qualité (11 000 tonnes de déchets pas an pour les bouteilles d’eau en plastique) ? Pourquoi ne pas réutiliser les sacs à commission de nos Grands Mères plutôt que ceux proposés en caisse dans les magasins ? La vigilance de chacun sera le succès de tous.

    Récupérer, réhabiliter pour réemployer - la récup c’est mon truc – est un axe qui parle de lui-même. De nombreux réseaux de collecte existent déjà, il faudra les développer et les associations auront là un grand rôle à jouer. D’autant que la réhabilitation / réparation est sans aucun doute un gisement d’emplois non négligeable.

    L’activité économique est directement concernée – professionnels, un fort potentiel – puisque 400 000 tonnes de déchets sur les 1,2 collectées à Paris en 2006 (un tiers) proviennent des entreprises. Là aussi, réduire les déchets, mieux les trier, organiser des collectes spécifiques, veiller à ce que les déchets dangereux soient traités correctement, sans oublier la quantité faramineuse de déchets engendrés par la construction et les travaux publics (4,2 millions de tonnes de déchets) qui ne sont certes pas sous la responsabilité de la Mairie de Paris mais qui n’en restent pas moins de déchets pour autant. La responsabilisation des entreprises est une priorité.

    Chercher à générer le minimum de déchets relève du bon sens. Arriver à cet objectif signifie que le tri sélectif d’une part, la collecte d’autre part, mais aussi la qualité du tri, l’organisation des déchetteries dans un maillage efficace, tout cela fonctionne de façon optimale. L’objectif est ici que la quantité résiduelle de déchets non récupérables, non recyclables, soit la plus faible possible.

    Enfin, bien sûr et c’est la moindre des choses, la Mairie de Paris se veut être une administration exemplaire en ce domaine. Personne, sauf les grincheux, n’en doute !

    Le plan liste donc 51 actions, plus ou moins concrètes, qui fixent les objectifs à relativement court terme, 2010.

    Sans entrer dans un débat idéologique souvent stérile, la question des déchets nous interpelle quand même sur le mode de fonctionnement de notre société : devons-nous, ou plutôt pouvons-nous, continuer à vivre avec le système actuel prônant une consommation qui, par bien des côtés, est devenue irresponsable ? De la gestion de nos ressources naturelles à celle de nos déchets, quel programme !

  • Perturbations dans l'espace public autour du square de Montholon

    Titre trompeur. En réalité, c’est la rue La Fayette et la requalification de ce grand axe parisien qui perturbent la vie des habitants et des passants du quartier. Mais parler du square Montholon  permet de situer plus facilement le lieu que de citer la rue La Fayette, si longue…

    Depuis le 28 février, et par tranche de quelques semaines, chacune des voies qui viennent du sud de l’arrondissement et débouchent sur la rue La Fayette sont ou seront transformées en impasse. Ainsi, après la rue de Trévise du 28 février au 7 mars,  la rue Bleue a-t-elle joué le cul de sac du 7 au 14 mars. Actuellement et pour une période plus longue, jusqu’au 29 avril exactement, la rue Ribouté, certes pas essentielle pour la circulation locale, est  fermée sur la rue La Fayette. Même régime pour la rue Montholon qui n’en est pas à ces premières souffrances.

    En effet, cette voie passe inaperçue, mais elle est antérieure à l’ouverture de la rue La Fayette, créée en qui concerne ce tronçon par décret d’utilité publique du 27 août 1859.  La rue Montholon, quant à elle, a été autorisé en 1780, sur la demande et aux frais des propriétaires du terrain qu’elle traverse, de la rue Sainte-Anne (maintenant rue du Faubourg Poissonnière) à la rue de Rochechouart. Comme il est écrit dans le guide culturel du Conseil de quartier Trudaine-Rochechouart : « Voici un bel exemple d’une rue ancienne que le prolongement de la rue La Fayette en 1862, a coupé de façon si radicale qu’on oublie sa vocation première : relier le faubourg Poissonnière à la rue de Rochechouart. »

    paris, 9e, square Montholon; rue-La-Fayette, travaux, Mobilien 26

    paris, 9e, vélo, cycliste, La FayetteQuant à la rue Papillon, elle subit le même sort depuis le 7 mars et jusqu’au 29 avril. Pour la bonne cause, puisque les accès du square vont être améliorés, mieux éclairés, le tronçon de chaussée surélevé en plateau en vue de ralentir la vitesse des automobiles, les passages pour piétons mieux signalés et mieux sécurisés. La ligne d’autobus 32 est détournée par la rue de Maubeuge.

     

    Ah, le printemps à vélo,
    de Magenta à l’Opéra en roue libre !
    Tout un programme.

  • Locations saisonnières: une avancée mais pas avant 2019!

    Nous avions abandonné de nous insurger contre les locations saisonnières de courte durée qui apportaient pourtant leur lot de touristes bruyants dans nos cages d'escalier depuis des années. En cherchant, il n'était pas rare de découvrir que le petit studio du 5e, récemment rénové par les nouveaux propriétaires, hébergeaient week end après week end, des Hollandais, des Espagnols, des Allemands, des sujets de sa Gracieuse Majesté, jeunes, dynamiques.... fêtards souvent aussi !

    Inutile de demander des comptes au copropriétaire qui n'apparaissait pas toujours aux assemblées générales, et si par chance il venait, ses dénégations faisaient le reste. Quand était-ce déjà ? Des étrangers, non... J'ai bien accueilli des cousins... Peine perdue, on n'allait pas jouer les délateurs professionnels.

    Or, bonne nouvelle, les députés ont voté la transmission automatique des revenus générés sur les plateformes collaboratives, comme AirBnB, au fisc. Pas tout de suite, car il y avait des oppositions, mais à partir de 2019. Il faudra souffrir encore un peu dans certains immeubles bien situés, touristiquement parlant. L'administration fiscale disposera bientôt de chiffres fiables pour documenter la déclaration pré-remplie des contribuables, qui avaient l'indélicatesse, jusque là, de ne pas tout dire de leurs revenus fonciers. De les cacher peut-être même....

    C'est Pascal Cherki, député socialiste de Paris, qui a lancé cette proposition de loi. A Paris, ce type de location fait subir un grave préjudice à l'hôtellerie, pas celle des palaces, mais les hôtels de quartier qui voient défiler des touristes trainant derrière eux sacs et bagages, petits ou gros, sans jamais faire halte dans leur hall. Ce type de location nuit aussi à la vie des quartiers les plus touchés par le phénomène, car les utilisateurs occasionnels d'un studio ou d'un appartenant loué via AirB&B ne fréquentent pas les commerces du quartier, au mieux les restaurants, mais sans doute pas le cours des halles ou le boucher. Elle contribue à la désertification commerciale des lieux, car loués partiellement pendant l'année, ces logements restent souvent vides. Quant à l'ambiance dans la copro... des allers et venues tardives, peu de respect des voisins, car on ne les connaît pas. Et enfin, le plus grand défaut peut-être du système, ces locations ont tiré le prix des loyers vers le haut, en raréfiant le parc des logements loués à l'année, et en augmentant le prix simplement : la semaine au prix du mois, bien souvent.

    (lire aussi l'article de Libération du 6 décembre 2016 et la très récente décision du Conseil de Paris : Résidences secondaires : Paris triple la surtaxe) 

  • Et enfin on l'inaugura...

    Ouiiiiiiiiiiiii ! C’est demain l’inauguration du square Alain Bashung ! Nous y serons, nous essaierons de vous rapporter des photos...

    Avoir attendu le jour de la fête de la musique est une attention que les amis et admirateurs du chanteur disparu apprécieront. S'ils sont attentifs à l'annonce faite à l'AFP par la mairie de Paris et reprise par toute la presse, nationale et même de province, les 1500 m2 de square ne suffiront pas à les accueillir aux côtés des officiels. Nous tenterons de  nous faufiler.

    Retrouvez pour quelques instants (8') Alain Bashung en 2005 dans une émission de Canal + en clair, "En aparté", interview menée par Pascale Clark. Pour les amateurs, la suite de l'émission est ici, cliquez. Ainsi que de nombreux clips sur You Tube ou DaiyMotion.

     Quittons toutefois le showbizz et revenons à ce qui nous a occupés pendant plusieurs articles ici, (le dernier le 22 avril) l'ouverture d'un square dans un quartier, densément peuplé, qui en a besoin. Voici quelques photos prises avant l'inauguration. Le temps pluvieux de ces derniers jours a arrosé copieusement toutes les plantations, qui devraient prendre un bon départ.

    Pour suivre les péripéties et voir les photos au fil du temps
    - article du 17 janvier 2012 : les peleteuses tracent des allées
    - article du 20 mars 2012    : de gros sacs de terre arable sont sur place
    - article du 29 avril 2012     : les premières feuilles apparaissent sur les plantes déjà en place

    Et avant ? Il ne s'appelait pas encore Alain-Bashung.... mais simplement du nom de la rue où il se situe, à savoir rue de Jessaint, au numéro 16.

    - article du 31 août 2011         : un grand rectangle plus ou moins plat
    - article du 17 décembre 2011 : sous un beau soleil d'hiver et du matin
    - article du 8 mars 2011          : toujours rien derrière les grilles

    Pour les plus courageux, retrouvez les archives et notre numéro 19 du bulletin de l'association en 2009... déjà.

  • ”Le Neuf a une idée”, aux habitants de voter

    Nous avions évoqué dans un précédent article le lancement de la première phase du concours “Le Neuf a une idée”, lancé par la mairie du 9e arrondissement, et dont l'idée retenue se verra débattue au Conseil du 9e arrondissement, puis de celui de Paris. Les habitants étaient alors invités à proposer une idée pour améliorer la vie quotidienne dans leur arrondissement. Nous sommes à présent dans la phase de vote par les habitants de l'arrondissement qui sont invités à choisir parmi les idées retenues.  

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    Parmi les quatre-vingt idées proposées, douze sont soumises aux votes des habitants jusqu’au 18 mars. Et la procédure ira bon train, car l’idée qui aura recueilli le plus de voix sera présentée au Conseil d’arrondissement de ce 18 mars.

    Les douze propositions reflètent certaines préoccupations des habitants et nous souscrivons volontiers à quelques unes, comme la meilleure maitrise de la circulation et du stationnement des cars de tourisme que nous appelons de nos voeux depuis plusieurs années déjà.

    Les douze idées :

    - Élaborer un code de la rue destiné à en encadrer les nouveaux usages (trottinettes, accessibilité, etc).
    - Réglementer la circulation et le stationnement des cars de tourisme dans le 9ème arrondissement.
    - Étendre le dispositif "Paris Respire" à plus de rues, ou plus de jours.
    - Garantir aux résidents de l'arrondissement le tarif préférentiel de stationnement le week-end, quel que soit leur véhicule (privé, de fonction, de location, etc).
    - Rédiger une charte de bonne conduite écologique afin que les entreprises et les copropriétés du 9ème arrondissement réduisent leur gaspillage énergétique.
    - Établir l'interdiction de fumer dans les parcs et jardins publics du 9e.
    - Interdire le chauffage extérieur pour les terrasses non-couvertes ou fermées, afin de réduire le gaspillage énergétique.
    - Organiser l'accueil par des résidents bénévoles identifiés comme "ambassadeurs" dans les zones touristiques de l'arrondissement.
    - N'autoriser que la circulation des deux-roues électriques dans la ville.
    - Mettre en place un réseau de voisinage destiné à favoriser l'entre-aide et les services entre les résidents de l'arrondissement.
    - Interdire aux établissements avec terrasses de diffuser de la musique à l’extérieur.
    - Mettre à disposition des sacs à déjections canines.

     

    Pour voter, c'est par ici.

  • ”L'Épicerie - Le Livreur du bled”, une épicerie fine africaine à Château Rouge

    À Château Rouge vient d’ouvrir sans doute l'une des plus élégantes épiceries africaines de France !

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    Elle s’appelle Épicerie, en gros sur la devanture du 48 rue des Poissonniers (juste en dessous du carrefour Doudeauville), avec en plus un logo marrant représentant un souriant "Livreur du bled", puisque c’est aussi le nom de l’Épicerie (L’Épicerie, c’est plus chaleureux que Carrefour City, non ?)

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    Entrez, droit devant vous, une première pièce, joliment habillée de murs sable ou vert wagon, sol en béton ciré gris. C’est la pièce "luxe" de l’Épicerie. Plein de bonnes choses, importées en direct de l’Afrique subsaharienne (Côte d’Ivoire, Cameroun, Congo, Sénégal …).

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    Présentés sur des étagères, avec des étiquettes écrites à la main, pas du tout électroniques, des sachets de graines (mil, millet, farine de haricot, feuilles de bissap, poudre de Moringa, de Baobab …), des cafés (nous voulons essayer une spécialité : le Café Touba, mélange arabica, robusta, poivre de Guinée et clou de girofle !), des petits pots de confitures faites maison : Crème Saka saka, velours de gingembre, de noix de cola …), un import créole : la Sauce Chien (citron, oignon, piments végétariens). "Pas dangereux !" nous a indiqué Hamel Tchakui, l’un des associés.

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    On s’étonne : "Autant d’élégance ne va-t-elle pas intimider la clientèle du quartier ?". "On verra ! On est compétitifs, ils vont le voir. Et aussi on a toutes les choses courantes…"

    La pièce à côté, à droite en entrant, propose effectivement des fruits et légumes, des sodas "courants", du poisson surgelé, des sacs de divers riz (pas en 70 kg !), des fruits, des légumes frais… Plus classique, mais toujours délicatement présenté.

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    Joyeux accueil à L’Epicerie, et à ce moment de volupté élégante qu’elle apporte à notre quartier.

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    L’Epicerie – Le Livreur du Bled est ouverte tous les jours de 10 à 20 h (le dimanche, 10 h à 18 h) et bien sûr, "le Livreur du Bled"… livre !

    48 rue des Poissonniers – Paris 18e

    ServiceClient@LeLivreurduBled.com

  • Une fête des marchés bien discrète à Barbès

    Retour sur quelques jours qui devaient être festifs un peu partout dans Paris.

    La communication de la ville de Paris a surfé sur la Fête des marchés qui se tenait du 30 mai jusqu'au week-end des 2 et 3 juin. Depuis quelques années, en effet, la Ville s’attache à relancer la fréquentation des marchés, dont on constatait un certain assoupissement. Ces jours-là, elle participe financièrement à l’animation sur les marchés qu’elle confie à ses délégataires. De quoi s’agit-il ? Une animation avec des moments conviviaux, des ateliers récup’, des concours du plus bel étalage, des paniers de fruits et légumes à gagner, etc. Il n’est qu’à aller faire un tour sur le compte Twitter de notre gestionnaire local, le groupe Dadoun, pour voir un album photo de cet événement sur d’autres marchés. 

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    La mairie a même fait imprimer, en grand nombre,  des sacs en toile que les marchands ont mission de distribuer à leur clientèle. D’après nos informations, chaque commerçant reçoit un carton. Un agent du groupe Dadoun coordonne les animations. 
    Sur la photo ci-dessous, ne vous trompez pas. Si vous voyez un viaduc, sachez que c’est celui du boulevard de Grenelle et la cliente au large sourire qui montre le caddie isotherme qu’elle vient de recevoir est sur le marché de Grenelle (69 étals entre la rue de Lourmel et la rue du Commerce 15e). 

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    Etonnés de n' avoir croisé ni animation, ni stand festif, ni atelier de quoi que ce soit,  le samedi suivant nous avons interrogé les commerçants directement, en plus de nos voisins qui fréquentent le marché et n’avaient rien vu. Grands yeux, visage interrogatif.  Et votre président, a-t-il vu quelque chose ? L’a-t-on averti de l’événement ? "A part deux jeunes dames vers 9h30 qui se sont présentées dans un français très sommaire — l’animation aurait été difficile avec elles de toute façon — et sont reparties rapidement, on n'a vu personne", nous répond-on. Le placier avait bien averti de l'existence du concours du plus bel étalage, mais à la suite rien. Ni affiches, ni flyers, ni les paniers à gagner, ni les fameux sacs ! Les commerçants ne sont pas contents. Etrange.

    Nous qui sommes des observateurs mais aussi des râleurs, cette situation nous interpelle. Plusieurs explications sont possibles. 
    1° la Ville discrimine et favorise certains marchés par rapport à d’autres, les bons élèves et les mauvais, par exemple. Les enveloppes destinées à financer les animations des marchés parisiens, lors de cette « fête des marchés », iraient plus aisément dans les beaux quartiers ?  Plus calmes, plus gérables. Mais... comme il s’agit d’argent public, ce type de discrimination nous paraît peu probable. Cela s’oppose aussi aux efforts récents de plusieurs directions (Propreté, Commerce, Prévention & sécurité…) pour améliorer la situation, la propreté, et le respect des règles du marché de Barbès. On ferait machine arrière ? Non. Un argument supplémentaire, la Ville ne gère pas elle-même ses marchés, mais passe par une délégation de service public. Ici le groupe Dadoun. 
    2° Les gestionnaires ont tous bénéficié de la livraison des sacs, et des financements relatifs aux gadgets nécessaires à l’animation et aux ateliers de cuisine ou de récupération, mais ici, à Barbès, Dadoun a peut-être jugé que ce serait difficile à mettre en oeuvre ? Qu’en dit la Ville dans ce cas, elle qui cherche à sortir de la grisaille ses quartiers populaires ? Quelle est l’autorité qui a décidé de ne pas offrir de fête des marchés aux habitants du 18e sud et des quartiers alentour ?
    3° Le groupe Dadoun a peut-être mal géré l’affaire, son personnel a-t-il pris des décisions malheureuses ? A force de chercher dans les programmes en ligne, nous avons trouvé que le 2 juin un concours d’étalage aurait été organisé à Barbès…. Par qui ? comment ? si les protagonistes eux-mêmes n’en ont pas été informés correctement. La direction du Groupe Dadoun doit s’expliquer sur ce manquement et sur l’utilisation des fonds alloués par la Ville à cet événement. La Ville elle-même doit faire toute la lumière sur la non-utilisation à Barbès du budget « Fête des marchés ». Certes, ce marché ne manque pas de clients, mais est-ce une raison pour le traiter différemment ? 

    paris,barbès,marchés,fête-des-marchés,animation,commerce

    Un dernier mot, il nous semble que cet "événement" sur le marché aurait pu être couplé avec une autre opération, à savoir "Tous mobilisés pour la Goutte d'Or sud" qui occupe beaucoup la mairie ces dernières semaines. 

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    Ci-dessus le marché Convention, toujours le 15e…

     

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    Pour info,  http://www.parisgratuit.com/fete-des-marches-2018/
    les animations Fête des Marchés alimentaires parisiens du 30 mai au 3 juin 2018
    Des animations et des ateliers gratuits
    invitation gratuite sur les marchés à Paris
    Marché Saint-Honoré (1er), Bourse (2e), Monge (5e), Raspail bio (6e), Saxe-Breteuil (7e), Bastille (11e), Popincourt (11e), Vincent-Auriol (13e), Villemain (14e), Belgrand (20e), Télégraphe (20e)
    Paris 75001 Marché Saint-Honoré Place du marché Saint-Honoré atelier culinaire Stop au gaspillage alimentaire 9h-13h mercredi 30 mai 2018
    Paris 75002 Marché Bourse Place de la Bourse – atelier récup 15h-19h vendredi 1er juin 2018
    Paris 75006 Marché Raspail Boulevard Raspail – atelier culinaire Stop au gaspillage alimentaire 9h-13h dimanche 3 juin 2018
    Paris 75007 Marché Saxe-Breteuil Avenue de Saxe atelier culinaire Stop au gaspillage alimentaire 9h-13h jeudi 31 mai 2018
    Paris 75011 Marché Bastille Boulevard Richard Lenoir atelier culinaire Stop au gaspillage alimentaire 9h-13h dimanche 3 juin 2018
    Paris 75013 Marché Marché Vincent-Auriol Boulevard Richard Lenoir atelier de cuisine santé Disco Soupe 9h45-13h samedi 2 juin 2018
    Groupe Dadoun gestion des marchés alimentaires
    Groupe Dadoun @groupedadoun twitter
     

  • Rencontre avec la direction de Lariboisière

    Mardi, 11 heures, pas de marché, ni alimentaire, ni à la sauvette, la voie est libre jusqu'à l'entrée de l'Hôpital Lariboisière, rue Ambroise-Paré. Nous avons rendez-vous avec Christian Nicolas, directeur de l'hôpital et Marcel Grau, secrétaire général. Notre dernière rencontre date de janvier 2013 ; plus d'un an après, il est temps de faire le point. Précisons que la porte s'ouvre toujours facilement pour Action Barbès et que l'accueil est cordial. Non négligeable car le temps dans les hôpitaux est précieux.

    Deux sujets à notre ordre du jour : les problématiques de proximité liées au quartier et le projet de restructuration de l'hôpital. Voici les questions d'Action Barbès et les réponses de nos interlocuteurs. 

    Abords de l'hôpital

    AB : Lors de notre dernière rencontre, les échanges ont porté essentiellement sur les modifications de voirie liées à la présence embarrassante des porte-huit. Constatez-vous une amélioration de la situation ?

    Le changement est significatif. La voie unique est un réel progrès. De même pour la sortie sur la rue Ambroise-Paré, là où vous êtes intervenus pour demander du stationnement deux roues. Quelques « pirates » (des chauffeurs de porte-huit) se risquent encore près de la maternité mais, globalement, on peut dire que rue Ambroise-Paré, tout va bien. Les porte-huit sont désormais rue de Maubeuge. Ils créent bien sûr des nuisances lorsqu'ils sont à l'aplomb du pavillon Gallien qui accueille le service de réanimation. Une rencontre avec le chef de secteur Vinci a eu lieu récemment. On a pu en discuter. La rue de Maubeuge est aussi un lieu de stationnement des autocars de tourisme qui viennent récupérer ou déposer leurs clients derrière la gare du Nord. Ils sont nombreux particulièrement le dimanche. On en retrouve aussi sur le pont des voies de chemin de fer de la gare. Il faudra absolument trouver des solutions avant la construction du nouveau bâtiment à l'angle Chapelle-Maubeuge car une entrée sera créée rue de Maubeuge.

    AB : Nous savons qu'une étude a été menée pour améliorer l'intermodalité aux abords de la gare du Nord. Dans ce cadre, il est question de l'actuelle gare routière située rue du faubourg Saint-Denis. Cet espace pourrait peut-être accueillir porte-huit et autocars? Action Barbès a remis une proposition de « promenade urbaine » entre Barbès et Stalingrad à la nouvelle Maire de Paris. Nous y abordons la nécessité de revoir le plan de circulation du secteur de l'hôpital, de la place de La Chapelle. Ce projet de notre association a reçu un écho favorable auprès des nouvelles équipes municipales des 18e et 10e arrondissements.

    La municipalité soutient ouvertement notre projet de restructuration du quartier (plan, accès, circulation, parking, aménagement urbain). Pour terminer sur ce point de la circulation, le passage Paré-Patin qui débouche sur le boulevard de Magenta facilite la circulation des ambulanciers indéniablement. Par contre, les modifications du carrefour Tombouctou-Chapelle sont incompréhensibles et il est urgent de ré-ouvrir le passage sous le viaduc au débouché de la rue de Maubeuge. Pour le projet Lariboisère, il ne faut pas oublier que si les flux ne sont pas forcément plus importants à l'avenir, les entrées seront modifiées.

    AB : Les marchés à la sauvette qui perdurent mais se déplacent et occupent les trottoirs du boulevard ont-ils des conséquences pour l'hôpital?

    Nous y avons été confrontés lorsque les trottoirs étaient occupés rue Guy-Patin et rue Ambroise-Paré, notamment devant l'entrée des urgences de la maternité. Ils ont actuellement disparu de la rue Guy-Patin, mais nous voyons le mercredi des nouvelles populations entrer par les urgences boulevard de La Chapelle quand ils sont refoulés par les mouvements des policiers. C'est le « jeu » du chat et de la souris avec la police. Le samedi, on ferme les accès pour une meilleure sécurité. Les détritus d'après-marché se retrouvent aussi dans l'enceinte de l'hôpital, sans doute poussés par le vent. Il semble que les brigades d'après-marché ne nettoient pas les trottoirs du 10e. (Nous allons interroger les services de la propreté à ce sujet.)

    AB : Comment évolue la situation par rapport aux toxicomanes qui fréquentent le quartier ?

    Il y a toujours des intrusions. Les couloirs de l'hôpital sont ouverts au public, on ne peut pas aller contre... On retrouve donc des usagers de drogues un peu partout, notamment dans les toilettes. Des vols sont à déplorés également. Des coffres ont donc été installés dans les chambres. Nous avons rencontré le commissaire Ségura successeur provisoire de Gilbert Grinstein qui a quitté le 10e, et échanger sur la nouvelle brigade spécialisée territoriale (BST).

    AB : La salle de consommation à moindre risque (SCMR) n'a pas pu ouvrir ses portes (voir notre article du 29 décembre). Comment vous positionnez-vous par rapport à ce projet. Quelle est la position de l'Hôpital en général ?

    L'hôpital n'a pas vocation à accueillir une SCMR, bien qu'il existe un service de prise en charge de la toxicomanie très efficace ici (Dr Frank Bellivier). Mais c'est important de bien séparer les choses. Le soin, le sevrage ne sont pas dans la même démarche. Avec la salle on est dans la réduction de risques. Comme les distributeurs de seringues stériles, qui ont initié le processus... Il pourrait être poursuivi avec la SCMR. Certains leur ont reproché d'attirer les trafics mais les gares sont des plateformes, notre quartier en fait partie. Le bus Gaia a son rôle : situé rue de Maubeuge, il est plus discret aussi bien pour les usagers que pour les riverains. La ville dit ne pas abandonner le projet, le maire du 10e y tient. Les riverains commencent à comprendre l'intérêt d'une telle structure. Nous restons optimistes.

    AB : Pour terminer sur un aspect culturel, seriez-vous favorable à la mise à disposition des murs du boulevard de La Chapelle pour le street art, si l'opération est financée par la Ville dans le cadre du projet de « promenade urbaine » ?

    Il est indéniable que le mur entre la rue Guy-Patin et l'entrée des urgences est délabré. Mais il est encore solide et le refaire supposerait un financement. L'APHP a d'autres priorités. Pour le nettoyage des bâtiments tagués, même remarque sur nos priorités de dépenses. Mais pas d'opposition de principe pour une installation par des artistes.

     

    Projet de restructuration du pôle Widal-Lariboisière

    AB : Quelles décisions ont été prises récemment au niveau de l'APHP et au niveau ministériel ? La vente des terrains de Fernand-Widal a-t-elle commencé ? Peut-on raisonnablement envisager un calendrier ?

    Les Architectes des Bâtiments de France (ABF) jugent que la construction d'un nouveau pavillon dans l'angle Nord-Est est faisable (pas d'opposition si respect des parties protégées). Nous disposons au sol d'environ 7000 m2 constructibles. Il faut remettre en valeur l'ensemble, supprimer les verrues, construites au fil du temps... Les pavillons Est seront consacrées aux consultations de médecine. Toutes les urgences seront réunies au rez-de-chaussée sur ce nouveau bâtiment. Une modification notable : l'entrée des véhicules s'effectuera par le boulevard de La Chapelle, et les patients entreront par la rue de Maubeuge. L'entrée principale rue Ambroise-Paré sera maintenue. On passera tous les lits dans le nouveau bâtiment (environ 35 000 m2). Le site présente la possibilité précieuse de faire des travaux tout en conservant les services de l'hôpital actifs.  En ce qui concerne les « peignes » (c'est ainsi qu'on appelle les pavillons d'origine) ainsi libérés côté ouest, on verra par la suite quant à leur utilisation et à l'optimisation des espaces. La maternité, le service de rhumatologie et l'Inserm ne bougeront pas.

    Pour tenter de répondre à vos questions sur la vente de Fernand-Widal et le calendrier des travaux, il faut savoir que le nouveau directeur de l'APHP (Martin Hirsch ) a signifié son accord sur le projet Lariboisière-Saint-Louis. Mais il a deux exigences. La première sur le financement de l'opération et là, les négociations actuelles lui paraissent insuffisantes; il demande une augmentation des subventions de l'Etat, car la vente de Fernand-Widal ne suffira pas à couvrir, et de loin, le coût de la restructuration. Il faut aussi aller plus loin dans l'optimisation du site. La deuxième exigence est d'obtenir une cohérence de l'offre de soin entre ce projet (Nord 1) et celui de Beaujon-Bichat ( Nord 2). Ce dernier est encore plus important. Ces deux sites ont des obligations de sécurité très importantes. Pour Nord 2, un nouvel hôpital doit être construit, car le coût de la rénovation n'est pas avantageux par rapport à la construction neuve. Pour la concrétisation des deux projets, nous sommes sur des échéances à 15 ans. Claude Evin, directeur général de l' Agence régionale de santé est très déterminé sur la nécessité d'investir sur le nord de Paris. On a plutôt une bonne convergence : A Lariboisière, neuro sciences, locomoteur, urgences générales et urgences de spécialités. A Bichat, cardiologie, maladies infectieuses et équipes de recherche. A Beaujon, le digestif.

    Calendrier

    Le dépôt du dossier à la commission nationale qui examine et détermine la subvention à laquelle nous aurons droit  doit être fait d'ici à la fin de l'année, c'est l'aspect financier. L'objectif est de démolir dans 2 ans (2017) et d'avoir un bâtiment neuf à l'horizon 2020-21.

      

    Nous devrons donc patienter pour voir les premières pelleteuses rue de Maubeuge. D'ici là, nous comptons bien aller dans le même sens que la direction de l'hôpital pour pousser la Ville de Paris à élaborer très rapidement un diagnostic et lancer la concertation bien en amont sur les transformations que le projet implique. Notre projet de "promenade urbaine" recoupe celui de Lariboisière. Notre association devrait présenter un vœu lors du premier conseil d'arrondissement de cette nouvelle mandature pour demander la mise en place d'une Commission extra municipale des déplacements (CEMD) inter-arrondissements 10-18. (Vœu qui sera en ligne pour ce conseil du lundi 12 mai.)

  • Municipales 2014 : les abords des gares - un enjeu majeur de la prochaine mandature dans le 10e ?

    gares,gare-de-l-est,gare-du-nord,gare-magenta,tramway,municipales-2014Nous avons évoqué à plusieurs reprises la problématique du cadre de vie autour des deux gares du 10e, et la nécessité d'une amélioration de la qualité de vie dans ces quartiers, notamment aux abords de la Gare de l'Est (ceux de la Gare du Nord ayant fait l'objet d'un réaménagement en 2006). Ce sujet du quartier des Gares est d'ailleurs l'un de nos sujets phares.

    A ce titre, nous avions lancé une initiative de sensibilisation des élus et futurs candidats sur ce sujet, grâce à une opération d'envoi de cartes postales pré-imprimées, et intitulée "Donnez une Chance au quartier des abords de la Gare de l'Est": voir nos articles du 14 septembre, 20 septembre et 31 octobre 2013.

    En outre, nous avions présenté, conjointement avec le Conseil de Quartier Lariboisière Saint-Vincent de Paul, un vœu en pré-conseil d'arrondissement du 10e le 7 octobre dernier. Notons que ce fut la troisième présentation d'un vœu sur ce sujet en conseil d'arrondissement depuis début 2009, i.e. depuis l'amorce d'une concertation inter-quartiers pour un aménagement d'ensemble de l'espace urbain environnant la Gare de l'Est.

     

    Le contexte et l'historique

    Dès 2004, alors que les travaux de transformation du boulevard Magenta allaient bon train, s'est fait sentir la nécessité de repenser l’organisation des différents flux de circulation autour de la Gare de l’Est.

    gares,gare-de-l-est,gare-du-nord,gare-magenta,tramway,municipales-2014Début 2008, lors de la précédente campagne pour les élections municipales, le candidat de Bertrand Delanoë dans le 10e, Rémi Féraud (et son équipe « le 10e, un temps d’avance ») avait inscrit, dans son programme de campagne, le « projet urbain ambitieux » du « réaménagement du « cœur du 10e » entre la Gare de l’Est, le couvent des Récollets et le boulevard de Magenta », et comprenant le projet du "Balcon Vert" et la rue d’Alsace.

    Ainsi, au début de la seconde mandature de Bertrand Delanoë, après une Commission Extra-Municipale des Déplacements (CEMD) en octobre 2008, un travail très important de concertation, impliquant 3 conseils de quartier, les habitants et les associations, a été réalisé pour ce projet de réaménagement d'ensemble des abords de la Gare de l'Est, en coordination également avec les services techniques de la Ville et l’Agence Territoriale de Paris de la RATP.

    Malheureusement, la rénovation de la place de la République et d’autres projets sont venus s'interposer et ont quelque peu siphonné les financements nécessaires pour la réalisation de ce projet ambitieux... mettant ainsi un terme en 2010 à cette concertation inter-quartiers.  

     

    Certes, depuis, quelques aménagements ont été effectués, mais restent partiels, même s'ils ont permis la création de la place Madeleine Braun (dont nous nous sommes largement fait l'écho: voir ici) face au Couvent des Récollets.

    Aujourd'hui, quel état des lieux pouvons-nous faire ? Le diagnostic initial d’un environnement dégradé demeure d’actualité, avec les principaux problèmes suivants :

    . Un partage totalement déséquilibré de l'espace public entre piétons / cyclistes / voitures / bus.
    . Un manque, flagrant, d’accessibilité aux personnes en situation de handicap.
    . Une lisibilité insuffisante des déposes/arrêts de bus.
    . Le sentiment d’insécurité routière ressenti par les piétons, cyclistes, etc.
    . La grande "minéralité" de ces abords (à l’exception d'espaces verts ou arborés très limités, comme le nouveau jardin Saint-Laurent et la place Madeleine Braun).

    A ce diagnostic, s'ajoutent deux constats :

    . La liaison entre les deux gares, évoquée depuis longtemps, n’existe toujours pas (voir notre article du 23 décembre dernier, sur l'intermodalité des deux gares).
    . Le projet de liaison CDG Express, avec comme point d’ancrage parisien la Gare de l’Est, vient d'être relancé par le ministre des Transports, Frédéric Cuvillier (voir l'article du Monde du 23.01.2014).

     

    gares,gare-de-l-est,gare-du-nord,gare-magenta,tramway,municipales-2014

    Aussi, dans le contexte actuel particulier de campagne pour les élections municipales, avons-nous souhaité faire un focus particulier sur les propositions des candidats du 10e, relatives à cette question du cadre de vie et de l'environnement urbain aux abords des gares.

    Nous avons déjà publié deux articles présentant les points de vue des têtes de listes Déborah Pawlik (UMP-UDI-MoDem), Rémi Féraud (PS-PCF-PRG) et Anne Souyris (EELV) sur certains sujets : voir notre article général du 11 mars sur la campagne dans le 10e et celui du 17 mars  spécifiquement axé sur notre projet de promenade urbaine de Barbès à Stalingrad.

    Dans ce nouvel article, nous nous intéressons aux projets d'urbanisme traitant des quartiers des gares. Ainsi, nous ne revenons pas sur la thématique de la sécurité et le projet de la salle de consommation de drogues à moindre risque (SCMR): ces sujets ont déjà été abordés dans nos articles du 11 mars et du 15 mars (notre rencontre avec Anne Hidalgo).

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    Le projet des "deux gares" de Déborah Pawlik (UMP-UDI-MoDem)   

    Déborah Pawlik nous précise d'emblée que ce projet lui tient particulièrement à cœur, car elle estime que la présence de ces gares constitue une "richesse inouïe" pour le 10e alors qu'elle demeure pourtant une "opportunité sous-exploitée". Aussi a-t-elle développé un projet qu'elle a voulu "structurant" dans sa campagne et pour l'arrondissement, avec un objectif clairement affiché d'une modification à long terme des quartiers des deux gares. 

    gares,gare-de-l-est,gare-du-nord,gare-magenta,tramway,municipales-2014Son rêve, précise-t-elle, serait qu'à la fin de la prochaine mandature, les habitants et les familles puissent spontanément envisager l'idée et avoir l'envie de se promener dans ces quartiers, qui pourraient ainsi devenir des lieux de balades.

    C'est donc dans le décor original et très ferroviaire du café "Au Train de Vie", à l'angle des rues des Deux Gares et d'Alsace, que Déborah Pawlik et Nathalie Kosciusko-Morizet ont présenté "leur ambition pour le quartier des deux gares" le 24 février dernier.

    L'enjeu, selon elles, est de doter ces quartiers du 10e d'une "nouvelle attractivité économique, sportive, culturelle, environnementale"Comment ? Par un aménagement urbain d'envergure, à l'instar de ce qui a été fait pour la ZAC (Zone d'Aménagement Concertée) Paris Rive Gauche, qui a vu l'émergence ex-nihilo de nouveaux quartiers aux abords de la Gare d'Austerlitz grâce à la couverture des voies du faisceau ferroviaire.        

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    C'est donc un nouveau quartier "mixte et diversifié" que nous propose Déborah Pawlik. Son idée: créer de nouvelles surfaces foncières, là où l'espace est disponible, afin de permettre de nouvelles constructions. Et cela en deux phases distinctes.

    Dans un premier temps (pouvant durer 5 à 6 ans, i.e. toute la mandature): il s'agirait de couvrir l'actuelle gare routière de la Gare du Nord, et réaliser ainsi, sur cette nouvelle dalle, un centre d'affaires, 300 logements (sociaux, intermédiaires et libres) et des places de stationnement.

    Dans un deuxième temps, à plus long terme (i.e. à partir de 2020, lors d'une nouvelle mandature): la couverture d'une grande partie des voies de la Gare de l'Est serait envisagée, et permettrait la construction de 700 logements, d'une résidence étudiante et de divers équipements publics (crèche, complexe sportif etc.). Au nord de cette dalle couvrant les voies, une nouvelle voie de circulation, traitée en "Zone 30", verrait le jour entre Château-Landon et la rue de Dunkerque. Déborah Pawlik précise également son objectif de verdir ces nouvelles esplanades, avec 1,5 ha d'espaces verts (soit l'équivalent de la surface du Jardin Villemin); à cela s'ajouterait la végétalisation d'une grande partie de la rue d'Alsace, reliant les deux gares, qui serait également rendue piétonne. Nathalie Kosciusko-Morizet est revenue sur ce projet des deux gares lors d'une émission de radio (à réécouter ici). 

    A ces grandes lignes de son projet, Déborah Pawlik ajoute sa volonté de "fluidifier le boulevard de Magenta". Pour les moyens mis en oeuvre pour désengorger cet axe, outre la nouvelle voie de circulation, elle mentionne une technologie britannique de capteurs installés sur la chaussée (dénommée "SCOOT") qui auraient fait leurs preuves à Londres et permettraient d'adapter le cadencement des feux tricolores en fonction du trafic.

    Quant au financement d'un tel projet de transformation urbaine, Déborah Pawlik précise que l'opération correspondrait à un investissement de 280 millions €, dont 70 % pour la création des dalles couvrant la gare routière de la Gare du Nord et les voies de la Gare de l'Est (avec un coût estimé de 3-5000 €/m²). Le budget nécessaire à une telle réalisation serait équilibré et auto-financé grâce aux nouvelles recettes provenant de la collecte des charges foncières sur les nouveaux bâtiments construits (logements, commerces, centre d'affaires etc.).

    Face à un tel projet, les critiques ne se sont pas fait attendre. Outre la dimension "pharaonique" pointée du doigt par les opposants, nous pouvons surtout souligner la grande incertitude liée aux négociations d'achat avec les propriétaires actuels des terrains (RATP, SNCF et Réseaux Ferrés de France - RFF -) et au prix de cet éventuel achat. En considérant la durée des négociations et les délais de mise en chantier, certaines critiques font référence à la durée nécessairement longue, difficilement maîtrisable, pour la réalisation de ce projet d'aménagement, qui s'étalerait donc sur au moins deux mandats (12 ans). A cet égard, reprenons l'exemple de la ZAC Paris Rive Gauche que Déborah Pawlik et Nathalie Kosciusko-Morizet prennent en exemple : son plan d'aménagement fut élaboré entre 1987 et 1990, soit il y a près de 25 ans et l'opération d'aménagement n'est toujours pas achevée; les échelles d'espace et de temps furent mésestimées, impactées par les montages financiers, avec un coût effectif ayant dépassé les montants initialement budgétés.

    Du côté adverse, Rémi Féraud estime que ce projet a été improvisé et n'a pas été élaboré avec rigueur et de façon réaliste, sans contacts préalables avec les éventuels vendeurs des terrains: "J'ai contacté Guillaume Pepy (ndlr: le Président de la SNCF) et ce dernier n'était pas au courant du projet de Nathalie Kosciusko-Morizet". Il ironise également sur la longue durée envisagée de ce projet alors que "Nathalie Kosciusko-Morizet semble dire qu'elle se limiterait à un seul mandat si elle est élue".

    Certains détracteurs voient également, dans le projet de Déborah Pawlik, une intensification de la densification urbaine dans un arrondissement déjà très construit. Et Rémi Féraud d'ajouter, lors de son réunion publique du 17 mars: "Nous aimons le paysage ferroviaire du 10e, que l'opposition voudrait cacher" et de conclure: "Nous ne voulons pas de la couverture des voies"

    Enfin, en proposant un projet avec un horizon long terme, Déborah Pawlik ne détaille pas la manière dont elle pourrait résoudre, à court et moyen terme, les difficultés de l'espace public aux abords immédiats des gares, et notamment de la Gare de l'Est. Aussi ne suggère-t-elle pas dans son programme, d'éventuels aménagements de voirie permettant de remédier aux problèmes existants, dont nous nous sommes fait l'écho notamment avec notre opération "Cartes Postales" en septembre dernier. A cette remarque, Déborah Pawlik réplique que ces aménagements peuvent être réalisés avec les budgets annuels d'investissement de l'arrondissement, en parallèle donc de son grand projet.     

     

    Les Gares dans le "Paris qui ose" de Rémi Féraud (PS-PCF-PRG) 

    Rémi Féraud est dans une situation particulière en tant que maire sortant : certains "projets urbains ambitieux" qu'il mettait en avant dans sa campagne de mars 2008 avec Bertrand Delanoë (comme le "Balcon Vert" de la rue d'Alsace et "l'aménagement du quartier des gares au cœur du 10e") n'ont pas totalement vu le jour. Le candidat qu'il est aujourd'hui, assume.

    Alors que Déborah Pawlik raille (via Facebook et Twitterl'engagement en 2008 de Rémi Féraud en faveur du projet du "Balcon Vert", ce dernier explique qu'avec la crise financière et économique, il n'y a pas eu d'investisseur et la construction du bâtiment n'a donc pas commencé. Toutefois, l'opération du "Balcon Vert" semble refaire surface, comme nous l'avions indiqué dans notre article du 12 décembre 2013, avec l'arrivée d'un nouvel investisseur pour la construction potentielle d'un hôtel, sur le toit duquel serait réalisé un jardin public au niveau de la partie élevée de la rue d'Alsace. Mais en dépit de cette avancée récente, Rémi Féraud reste un peu échaudé et se montre prudent, en affichant un enthousiasme très mesuré. C'est d'ailleurs cette expérience, et les négociations difficiles avec la SNCF et RFF, qui conduisent Rémi Féraud à exprimer de profonds doutes sur la faisabilité du projet présenté par Déborah Pawlik.

    Sur l'aménagement du quartier aux abords de la Gare de l'Est, nous avons déjà mentionné, plus haut, les raisons qui avaient conduit les élus à mettre fin à la concertation inter-quartiers en 2010 sur le projet initial. Anne Hidalgo confirme les faits : "Les aménagements de la nouvelle Place de la République ont impacté, budgétairement, d'autres projets ; entre 2008 et 2010, la crise a été assez violente. Il a fallu revoir un peu tous nos projets" 

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    Une des propositions phares d'Anne Hidalgo, en matière de transports, est la création de nouvelles lignes de tramway, sur pneus (à l'image du "Mettis" à Metz), assurant des liaisons inter-gares. Rémi Féraud insiste sur ce projet de tramway sur pneus, qui devrait permettre d'améliorer la circulation autour des Gares de l'Est et du Nord: "Nous en rêvons ; il permettra d'embellir, de modifier, de rationaliser les transports dans le 10e". Et d'ajouter: "J'y crois beaucoup pour changer la circulation entre la Gare de l'Est et la Gare du Nord".  

    Rappelons qu'un projet similaire de création des "tramways des gares" avait été proposé dans le programme des Verts en 2008 

     

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    Quand on lui parle de l'éventuel impact sur le quartier des gares de la future liaison CDG Express (dont le projet a été récemment relancé: cf. plus haut), Rémi Féraud précise sa vision des choses : "On ne va pas attendre le CDG Express (ndlr: mise en construction en 2017 pour une livraison en 2023, si tout se déroule comme prévu); sinon, on va retomber dans le même attentisme que pour le "Balcon Vert", et on ne peut pas attendre." Rémi Féraud affiche alors sa volonté de faire "du quartier des gares et du nord du 10e notre priorité en matière d'aménagement et d'amélioration de la qualité de vie". 

    Ces aménagements concerneront deux zones identifiées. D'une part (zone n°2 sur le plan ci-dessus), un réaménagement des "abords de la Gare de l'Est pour améliorer le cheminement et la sécurité des piétons, la circulation et le stationnement des bus et embellir un espace public aujourd'hui dégradé"