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  • Les voyages en avion low cost critiqués dans la presse suédoise

    Puisque nous parlons ici de cartes postales et de vacances, en alternance avec des sujets plus sérieux, il ne vous paraîtra pas incongru de pousser jusqu'au mode de déplacement. Nous lisions le week end dernier dans la sélection d'articles européens fait par PressEurop un article paru dans SYDSVENSKAN de Malmö le 9 août, une critique bien sentie et bien argmentée de la compagnie low cost Ryanair.

    Pour ceux qui prennent plaisir à lire les anecdotes de voyage, fussent-elles d'un humour grinçant, qu'ils cherchent aussi dans la page de PressEurop les articles du Monde intitulés "L'Europe selon Ryanair", ils sont au nombre de trois et en libre lecture. Ils compléteront le témoignage du journaliste suédois. Du côté du respect du code du travail et des salariés, ce n'est pas mieux... voir l'article de l'Expansion/Express il y a quelques mois.

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    A bas le low cost à tout prix !   par Per Svensson

    C'est en français, rassurez-vous, pour les amateurs de suédois, voici le lien vers la version d'origine : ici


     

    " Sous la houlette de son fantasque dirigeant, Ryanair multiplie les coups bas pour devancer ses concurrents. Or ce modèle commercial nous ramène au capitalisme sauvage du XIXe siècle, s’insurge le journaliste Per Svensson, qui déplore le peu de mobilisation contre ces pratiques. "

    " Qu’ont en commun Michael O’Leary [le patron de Ryanair] et l’Oncle Picsou ? Tous deux sont riches à millions. Qu’est-ce qui les distingue ? Picsou a bâti sa fortune sur sa propre pingrerie, Michael O’Leary sur celle des autres.

    Bien que Michael O’Leary ait déclaré vouloir créer des places debout dans ses avions et y rendre les séjours aux toilettes payants, Ryanair est aujourd’hui la première compagnie aérienne d’Europe en termes de fréquentation, avec 80 millions de passagers par an. C’est aussi, en dépit d’un léger repli au dernier trimestre, une entreprise particulièrement rentable.

    Sur le dernier exercice (2012-2013), Ryanair a réalisé un chiffre d’affaires de 4,9 milliards d’euros, avec un bénéfice en hausse d’un peu plus de 11 %, soit 569 millions d’euros. Des chiffres que l’on peut mettre en parallèle avec ceux de Lufthansa, par exemple, qui a annoncé un peu plus de 3 % de bénéfices sur l’exercice 2012, soit 990 millions d’euros, pour un chiffre d’affaires net de 30 milliards. Lufthansa doit donc embarquer six fois plus de passagers que Ryanair pour gagner à peine le double. Autrement dit, deux euros Ryanair valent plus que six euros Lufthansa.

    Ryanair devient la norme

    Comment cela s’explique-t-il ? Lowest cost always wins” [les coûts les moins élevés l’emportent toujours], répondait Michael O’Leary lors d’une conférence de presse donnée à Göteborg à l’automne dernier. C’est la doctrine constitutive du capitalisme mondial, fondée sur l’idée que, sur un marché devenu planétaire, le prix passe toujours avant la qualité. Et que, pour être moins cher que la concurrence, il faut avoir des coûts inférieurs.

    Michael O’Leary est également le parfait reflet de son époque à un autre point de vue : il semble taillé pour un univers médiatique qui aime les méchants charismatiques et "tweetable". Il "fait buzz" en permanence et aime à poser au milieu de demoiselles en bikini. Cet objectif peut être atteint de plusieurs manières. Le modèle commercial de Ryanair se fonde sur le principe du “bad enough” : le traitement réservé aux employés et aux passagers doit être suffisamment mauvais pour que le prix du billet soit suffisamment bas pour que les clients acceptent non seulement d’être traités comme de vieilles chaussettes, mais se fichent également éperdument de savoir que les employés de la société sont encore plus mal traités qu’eux. Le fait que Ryanair soit une entreprise qui malmène à la fois son personnel et ses passagers n’est pas un scoop.

    Ryanair n’est ni une jeune entreprise prodige, ni une brebis galeuse, ni une exception qui viendrait confirmer la règle. Ryanair est, ou est en passe de devenir, la norme ; une des illustrations les plus frappantes d’un vaste changement de paradigme.

    Le modèle social européen dans lequel j’ai grandi, où le marché de l’emploi et la vie économique sont caractérisés par la concertation, l’équilibre des pouvoirs et la répartition des richesses, est en net recul. Le 20e siècle est définitivement derrière nous. A la place, nous allons bientôt revenir au 19e siècle : le capitalisme sauvage, le rejet du syndicalisme, le dumping salarial, l’exploitation des travailleurs. Et Ryanair ouvre la voie.

    Je n’ai jamais pris de vol Ryanair. Et je ne le ferai jamais, sous aucun prétexte. Non seulement parce que je préfère voyager comme un être civilisé, mais aussi parce que, étant libéral, je considère que l’on doit essayer, autant que faire se peut, d’être politiquement et moralement responsable de son mode de consommation, d’exercer son pouvoir de consommateur, tout simplement.

    Contre la néandertalisation de l’Economie

    Quatre-vingts millions de passagers peuvent-ils avoir tort ? Oui. Et je m’étonne qu’ils ne soient pas plus nombreux à en prendre conscience. Autant que je sache, bon nombre de passagers Ryanair sont des jeunes gens instruits et sensibles aux thématiques sociales. Certains d’entre eux renoncent à consommer des produits carnés pour protester contre l’industrie de la viande.

    D’autres, assez nombreux j’imagine, boycottent les artistes qui ne respectent pas les femmes ou tiennent des propos racistes. Pourtant, ils voyagent sur Ryanair – alors que Ryanair n’est pas seulement une honte en soi. Du fait même de son existence, elle oblige les compagnies sérieuses à s’adapter à ce que l’on appelle "une situation de concurrence inédite", autrement dit les oblige à devenir brutales à leur tour ou à disparaître.

     Il est donc difficile de comprendre comment quelqu’un qui se dit “de gauche” peut faire la queue devant un guichet Ryanair sans rougir. Dans l’histoire récente, aucune autre entreprise n’a, à la fois directement et indirectement – par la force de l’exemple – autant contribué à saper les fondements sociaux que la “gauche” prétend vouloir défendre et qui constituent le socle sur lequel les sociétés prospères d’Europe de l’Ouest se sont érigées après-guerre : la sécurité au travail, la décence des salaires, la solidarité mutuelle entre les employés et leur entreprise, et ainsi de suite…

    Pourquoi la question n’est-elle pas soulevée plus souvent par les intellectuels ? Pourquoi le cas Ryanair ne fait-il l’objet d’aucun débat de fond ? Pourquoi la gauche suédoise contemporaine se préoccupe-t-elle si peu de l’économie et de la violence de certains rapports de force ?

    Comment se fait-il, pour parler concrètement, que Lilla Hjärtat [personnage de la littérature jeunesse suédoise jugé raciste] et le changement d’une voyelle dans les pronoms personnels [le pronom neutre “hen” a été proposé pour remplacer le féminin “hon” (elle) et le masculin “han” (il)] soient des thèmes de débat plus mobilisateurs en Suède que Michael O’Leary et la néandertalisation de la vie économique ? "

     

    Traduction : Jean-Baptiste Bor

  • Chanter Paris

    La ville n'en finit pas d'avoir des amoureux par centaines de milliers et c'est là justice après tout. N'ayons pas peur de dire que Paris est la plus belle ville du monde et ce ne sont pas les statistiques du tourisme qui démentent cette affirmation : plus de 25 millions chaque année nous dit le site de la mairie de Paris.

    Beaucoup de poètes ont chanté Paris. Bruant, Fragson, plus près de nous Trenet, Barbara et bien d'autres.

    Ce que nous aimerions, c'est connaitre votre goût : quelle est pour vous la plus belle chanson parlant de Paris ? Vous pouvez nous répondre en plaçant un lien dans les commentaires à ce billet. Le premier qui aura mentionné la chanson la plus citée dans les réponses gagnera une adhésion gratuite d'un an à l'association Action Barbès. Et ça c'est un vrai cadeau !

    En attendant, on va griller la politesse à quelques uns en vous recommandant d'écouter la magnifique chanson de Charles Trenet "Revoir Paris"

  • Carte postale du Marais poitevin

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    Après mon périple américain, me voilà de retour dans mon cher Marais poitevin. C’est l’avantage de la retraite dont il faut profiter avant les hélas nécessaires réformes programmées pour l’automne et les nombreuses activités d’Action Barbès à la rentrée.

    Sans grande notoriété jusque dans les années 80, le Marais poitevin connait depuis environ 30 ans un engouement touristique qui ne se dément pas d’années en années. C’est un coup de cœur qui l’a sauvé ! Invité par Ségolène Royal, alors députée des Deux Sèvres, François Mitterrand est tombé sous son charme et a fait en sorte que des crédits soient débloqués pour son entretien. Il faut dire que la fin des années 70 avaient été terribles pour le Marais. Depuis des siècles on y produisait du lait et du beurre, des haricots blancs appelés ici « mojettes », des fromages de chèvre, …. L’ensemble de mon petit village nommé La Garette était alors exclusivement constitué de cultivateurs (sauf notre maison en été « Parigots têtes de veaux » que l’on nous appelait gentiment). Puis vint un inexorable exode et le village ne compte plus aujourd’hui aucun cultivateur. Les maisons ont été rachetées par les employés des compagnies d’assurance et autres mutuelles dont Niort, à seulement 10 km, est la capitale en France, ce qui fait de cette ville la 4e place financière de notre pays.

    Je ne vous présente pas le Marais poitevin (je mets un pont d’honneur à mettre un M majuscule même si cela constitue sans doute une faute de français). Le site du Parc Inter Régional le fera mieux que moi. A noter d’ailleurs que, malgré les efforts de ces dernières années, le Parc Inter Régional n’arrive toujours pas à obtenir le si convoité label de Parc Naturel. Parmi les sujets traités sur le site, ne manquez pas tout ce qui concerne l’architecture des maisons maraichines si particulières.

    Il faut aborder quelques points assez sensibles.

    Le Marais est l’objet d’une bataille du partage des eaux. En aval (la Vendée en gros), la culture du maïs et autres engendre un important besoin d’eau. En amont, le Marais dit « mouillé » veut conserver son eau, notamment pour permettre des conditions optimales pour les touristes (promenades en bateaux, pêche, etc. …). Le sujet est très sérieux et une bonne gestion de l’eau est sans aucun doute la clé de la survie du Marais. Notons aussi que pendant des siècles, les marais ont été inondés pendant l’hiver, recouvrant les sols d’un limon fertile tout en tuant les nuisibles. La régulation des courants, et surtout celui de la Sèvre niortaise, perturbe ce cycle naturel.

    Les marais en général sont des lieux de foisonnement de vie, ce que nous appelons aujourd’hui biodiversité. Or, cette biodiversité est maintenant clairement menacée. L’équilibre biologique des zones humides est très fragile et l’introduction d’éléments « exogènes » comme les écrevisses américaines mangeuses d’œufs de poissions ou les ragondins creusant des galeries sont des éléments de grave déséquilibre, sans parler des pollutions chimiques. La situation n’est certes pas désespérée mais il faut y apporter la plus grande attention.

    L’entretien des marais reste un problème. Autrefois, une bonne douzaine de vaches dans un marais de un hectare assurait un entretien parfait. Pour les plus petites parcelles bordées de haies, quelques chèvres faisaient merveille. Aujourd’hui, la très grande majorité des marais reste sans entretien. Quelques propriétaires ont bien accepté de prêter leurs terrains afin qu’ils soient entretenus gratuitement par des vaches à viande ou des chevaux, mais cela reste marginal. Il y a là un vrai problème.

    Bon, que tout cela ne vous décourage pas de venir visiter ce beau pays ! Il y a moult chambres d’hôtes très bien et je précise qu’il n’y a pas de moustiques ! L’eau ici n’est pas stagnante comme en Camargue. Bref, un petit paradis je vous dis.

    Quelques liens :

    Site de Sansais La Garette

    Sèvre Niortaise Marais Poitevin

    Pays du Marais poitevin

  • Basse-Autriche : circulation douce

    Nous recevons une carte postale depuis la Wachau en Basse-Autriche.

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    Le bac à traille (en allemand Rollfähre) est un exemple de circulation douce. Dans le cas présent, il ne s'agit pas de relier la place de la République au carrefour Barbès en remontant le boulevard Magenta en Vélib, mais plutôt de relier la rive droite du Danube à sa rive gauche à la hauteur de Weißenkirchen près de Krems, dans la vallée du Danube appelée ici "Wachau". Le bac à traille circule le long d'un câble et avance exclusivement grâce à la force du courant. Aucune énergie extérieure ne vient lui prêter assistance. Dans la Wachau, il existe encore trois bacs de ce type, en activité depuis le milieu du 19ème siècle. Ce qui est formidable, pendant la traversée, c'est le silence et le calme de ce mode de transport. Sur la photo, on reconnaît le câble auquel est suspendu le bac.

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  • Le plus grand miroir d'eau du monde?

    Dernière carte postale de l'été 2013... car il faut bien que les derniers retardataires se décident à rentrer : les prochaines vacances n'en seront que meilleures!

    Mais de quel miroir d'eau parle-t-on? Nous ne faisons pas allusion à celui de la nouvelle Place de la République inaugurée à la mi juin (cf. nos deux articles spécifiques du lundi 17 juin et du jeudi 20 juin) mais évoquons aujourd'hui le miroir d'eau de Bordeaux  inauguré 7 ans avant son petit frère parisien, à la mi 2006

    Le site web de la ville de Bordeaux nous le présente en effet comme le plus grand miroir d'eau du monde par sa surface (3450 m²), équivalente à environ 1/3 d'un terrain de foot ou encore 13 terrains de tennis. En comparaison, le miroir d'eau parisien avec ses 270 m² ne représente même pas 1/10 de sa superficie.    

    Faisant face à la Place de la Bourse (autrefois dite "Royale", construite par Jacques Gabriel entre 1729 et 1733), ce miroir d'eau se situe sur les quais de la Garonne dans le périmètre du Port de la Lune désignant l'ensemble urbain et architectural exceptionnel  inscrit depuis 2007 sur la Liste du patrimoine mondial de l'UNESCO.

    Son concepteur est le fontainier Jean-Max Llorca, également l'auteur des colonnes d'eau du parc André Citroën à Paris 15e, qui s'est inspiré de la Place Saint Marc de Venise lorsqu'elle est légèrement submergée par l'Aqua Alta en hiver. Le scénographe de l'aménagement des quais, dans lequel s'inscrit le miroir d'eau, est le paysagiste-urbaniste français Michel Corajoud qui a d'ailleurs posté sur son site plusieurs vidéos de ce miroir d'eau.

    Les deux miroirs d'eau, à Bordeaux et Paris, fonctionnent de manière intermittente. Sur les quais de Bordeaux, le miroir d'eau alterne effet-miroir (durant 15 minutes, après le remplissage) et effet-brouillard (avec les brumisateurs en action durant 3 minutes après la vidange du bassin). A Paris, le fonctionnement intermittent alterne jets d'eau et brumisateurs. 

    Lorsque l'eau n'est pas troublée, comme en ce matin de début septembre, le bâti exceptionnel de la Place de la Bourse se reflète alors en prolongement des façades des quais, dont les ordonnancements classiques sont ainsi mis en valeur par l'effet-miroir. 

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    Crédit Photos F.Rémongin

    A la différence de la Place de la République de Paris, où le miroir d'eau est comme protégé dans une place arborée, le miroir d'eau bordelais trône dans un espace totalement minéral et minimaliste. Non pas que Bordeaux eût été fâchée avec les arbres, bien au contraire : nous vous l'avons largement démontré (cf. notre article du 6 septembre dernier)! 

    Le parti-pris a été de laisser la vedette à l'architecture des façades des quais et des immeubles du XVIIIe siècle, telle une vitrine rayonnante sur le fleuve, mais aussi à la pierre qui revêt une très belle apparence lorsqu'elle joue avec la lumière.

    ... Comme le tramway, au corps lisse bleuté, glissant sans caténaire, presque silencieusement, dont l'arrêt Place de la Bourse se fait sans mobilier urbain, sans abri voyageur, afin de ne pas gâcher l'effet-miroir et l'unité entre le bâti et son reflet ; et ce tramway s'efface presque devant le plus bel ornement de la façade des quais, dans le brouillard du miroir d'eau, lorsque les brumisateurs entrent en jeu.

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    Puis après l'effet-brouillard, la surface se remplit à nouveau avec une vue dégagée sur la Place de la Bourse. Comme sur la photo ci-dessous où l'on aperçoit, à gauche de la Fontaine des trois grâces du XIXe siècle, l'une des 11 sculptures monumentales de l'artiste catalan Jaume Plensa invité par la mairie jusqu'en octobre pour une exposition conçue comme un parcours dans la ville de figures humaines géantes visibles de jour comme de nuit.

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    Retour à Paris... Sur la Place de la République, la présence du miroir d'eau est conjuguée aux espaces ombragés liés au feuillage dense des arbres (des féviers d'Amérique, nous a-t-on dit, qui ont été ajoutés aux platanes déjà existants, conservés ou renouvelés lors du réaménagement). Ainsi ce miroir d'eau a-t-il pour but de rendre la place plus confortable et agréable à vivre. A l'ouest de la statue et à proximité immédiate du nouveau Café Monde et Médias, il permet notamment aux enfants de profiter des jeux d'eau et contribue à lutter contre les "îlots de chaleur" au bénéfice des habitants qui peuvent se rafraîchir. Et le brouillard avec les brumisateurs est du plus bel effet, comme à Bordeaux, pour le plus grand bonheur des enfants. 

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    Les clients du Café Monde et Médias peuvent pratiquement "buller" les pieds dans l'eau et se rafraîchir aux brumes du plan d'eau, qui vient terminer sa course sur la terrasse et sous l'auvent. 

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    A Paris comme à Bordeaux, les habitants et les touristes s'approprient les miroirs d'eau, qui sont devenus des espaces ludiques, notamment en été, sous le soleil et la chaleur, comme lors de ces derniers mois... Les enfants et les moins jeunes pataugent sans complexe, brouillant ainsi l'image narcissique et classique de la Place de la Bourse se mirant dans l'eau.

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    En définitive, à Paris comme à Bordeaux, la présence de ces miroirs d'eau n'est pas si anodine: ils permettent aux Bordelais, aux Parisiens et aux visiteurs de se côtoyer dans la bonne humeur, de mieux vivre ensemble, et d'investir l'espace public et le patrimoine urbain.

    Nous en voulons pour preuve l'étonnement faussement candide exprimé par le maire du 10e sur Twitter :

    Je crois que les enfants confondent la place de la République avec une piscine

  • Sauvons les serres d'Auteuil

    Nous vous avons déjà parlé en Juin 2011 du funeste projet de la Fédération Française de Tennis à propos de l'extension du stade Roland Garros. Très encouragé et soutenu par la Ville de Paris, ce projet refait surface après une première annulation du permis de construire par le tribunal administratif. Une nouvelle demande de permis de construire vient d'être déposée.

    Le comité de soutien des serres d'Auteuil nous a fait passer les informations ci-dessous.

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    Cliquez sur la photo pour accéder au texte

    Voilà un beau sujet de débat dans le cadre des prochaines élections municipales.

  • Les Journées du Patrimoine 2013

     

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    Comme chaque année avec l'automne reviennent les journées européennes du patrimoine (14 & 15 Septembre). Vous en trouverez le programme complet sur le site Les journées du patrimoine 2013 à Paris et en Ile-de-France.

     

    Le comportement des Français vis à vis du patrimoine est très ambivalent. Le succès de ces journées du patrimoine est incontestable. Plusieurs millions de personnes, partout en France, vont visiter des lieux, partie intégrante de notre Histoire. Mais il est clair aussi que le traitement réservé au patrimoine en France n'est pas à la hauteur de ce qu'il devrait être. Visite t-on l'Elysée, l'hôtel de Matignon ou le Palais Bourbon par curiosité de connaître un lieu de pouvoir ou par son aspect historique ? Qu'il s'agisse de projets aussi emblématiques que celui de l'hôtel Lambert dans l'Ile Saint Louis ou celui plus récent des serres d'Auteuil, reconnaissons que la mobilisation reste assez faible concernant la défense de notre patrimoine. Action Barbès s'est toujours fait le défenseur de notre patrimoine, non pas par conservatisme, mais par souci de préparer un avenir qui dépend aussi de notre passé.

     

    Au delà de ces considérations, nos 9e, 10e & 18e présentent de nombreux lieux ne manquant pas d'intérêt pour une visite.  A vous de voir. En lien ci-après, quelques suggestions.

     

    Dans le 9e

     

    Dans le 10e

     

    Dans le 18e

  • Le chantier Vano continue

    Vous avez été plusieurs, pendant l'été, à vous inquiéter de l'arrêt du chantier "Vano" ou plutôt de la future brasserie. A en juger par les commentaires que nous recevons, l'attente est grande. Nous sommes donc allés aux nouvelles auprès d'Afaf Gabelotaud, chargée du commerce dans le 18e : elle a répondu illico à nos questions.

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    L'inactivité était-elle due aux vacances simplement ? Peut-être un ajustement entre les différentes entreprises qui interviennent... L'ouverture est-elle toujours prévue pour le début de l'année prochaine?
    Par ailleurs, nos photos en témoignent, le nettoyage derrière les palissades de chantier a de toute évidence été négligé!  Cartons, emballages de cartouches de cigarettes, canettes...Ne peut-on pas rappeler de façon énergique au responsable du chantier ses obligations en matière d'environnement?
     
    Voici la réponse de l'élue :
     
    "Le site doit être livré en octobre, comme prévu, aux futurs preneurs pour leurs travaux d'aménagement (brasserie et Foot Locker), pour une ouverture en février pour la brasserie et plus tôt fin d'année pour le magasin. Les entreprises actuelles sont missionnées par les assurances pour refaire à l'identique.
    J'ai signalé, en début de semaine, avec insistance le manque honteux d'entretien sur le chantier. J'espère que le message est passé."

    L'élue nous a incitée à la solliciter de nouveau si aucune amélioration n'est visible. Vous pouvez également vous exprimer sur le blog à ce sujet. Et même nous envoyer vos photos si le coeur vous en dit. Nous collationnons...   

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    Pour compléter nos informations, nous avons également contacté le cabinet de Mao Peninou, adjoint de Bertrand Delanoe, chargé de la propreté. Quelques chiffres nous ont été donnés.
     
    "Au premier semestre 2013, grâce notamment à l'action de 2 agents du CAPP affectés tout spécialement à la ZSP : 635 PV ont été dressés dont 497 sur les épanchements urinaires.
     
    A peu près 30 agents sont mobilisés chaque jour pour l'entretien de la ZSP : le carrefour Barbès est à cet égard balayé jusqu'à 4 fois par jour.

    La benne pour la saisie des marchandises vendues à la sauvette est en service dès 8 heures du matin désormais en semaine."

    Des efforts soutenus, donc, même si l'aspect du quartier ne le laisse pas supposer. Dommage. 

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  • Drogues et prohibition

    L'article publié dans Le Parisien d'hier nous annonçant l'ouverture de la Salle de Consommation à Moindre Risque (SCMR) pour novembre prochain ne dit pas grand-chose sur sa future installation prévue depuis des mois le long des voies de la gare du Nord en contrebas du boulevard de la Chapelle. Contrairement au Parisien, nous continuons à nommer ce local une "salle de conso" (cf. notre article du 23 juillet dernier) et non une "salle de shoot", qui en soi révèle le regard négatif qu'on porte sur cette expérience. Plus, nous continuons à informer. En témoigne la vidéo découverte sur la toile tout récemment.

    Cela nous vient du Canada ! Et c'est une interview qui remet les choses à leur place. Line Beauchesne est professeure titulaire au Département de criminologie de l'Université d'Ottawa. Elle étudie la prohibition depuis 20 ans. De cette politique des drogues, elle dresse trois constats : l'inutilité, la nuisance et le gaspillage. Inutile, d'abord, parce qu'interdire n'élimine aucunement l'accessibilité des produits illicites. Nuisible, ensuite, parce que la prohibition oblige l'argent à suivre la voie des marchés noirs ce qui renforce le pouvoir des mafias dont les réseaux sont maintenant mondialisés. Gaspillage, enfin, parce que 95 % des ressources publiques investies vont à la répression plutôt qu'au traitement et à la prévention. L'échec est donc total : éliminer la drogue est une utopie et les moyens mis de l'avant ne font qu'empirer la situation.

    "Ce qu'il faut comprendre, c'est que la prohibition des drogues n'a rien à voir avec des questions de santé publique". Le ton est donné et les explications argumentées suivent. La vidéo dure 53 minutes. Oui, c'est long. Mais ce n'est pas trop pour y voir clair en pensant au projet de la SCMR.

    Non, l'interdiction et la répression n'ont pas réglé le problème de la consommation de drogues. Ayons le courage de regarder cette question bien en face, abordons la d'une manière intelligente et pas en fonction de principes qui ne font qu'aggraver les choses.

     

    Le livre :

    Les drogues : les coûts cachés de la prohibition

    Par Line Beauchesne

  • Inauguration d'une ”auberge de jeunesse” dans le 10e

    Répondant à une invitation et poussés par la curiosité, jeudi soir nous sommes allés voir la nouvelle auberge de jeunesse St-Christophers' Inn Gare du Nord, située au 5 rue de Dunkerque. Emplacement privilégié, entre deux gares, au croisement des lignes de métros et de RER, comment peut-on mieux rêver pour s'installer à Paris ? Ouvert depuis le 4 juillet, "l'hostel" fêtait ce soir-là son inauguration en grande pompe : neutralisation du petit tronçon de la Image 7.jpgrue de Dunkerque entre la rue des Deux Gares et la rue La Fayette, camion de régie devant la porte, sécurité bien présente, animateurs au look déjanté, très coloré et animatrices court vêtues. A l'intérieur le champagne coulait à flot, la musique couvrait les voix et l'ambiance était festive. 

    Impressionnante métamorphose de ce bel immeuble des années d'entre deux guerres, occupé jusqu'à là par le groupe d'assurances et caisses de retraites Taitbout. La cour intérieure, spacieuse, a été convertie en patio couvert d'une verrière qui laisse voir le ciel et les 6 étages de l'immeuble sur ses quatre faces. 

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    P1060560.jpgL'hôtel comprend 127 chambres, des chambres individuelles, twin, voire même en suite pour les plus luxueuses, ou des dortoirs de 10, 8, 6 ou 4 lits, soit 187 couchages. Les prix s'étalent sur une large échelle de trente et quelques euros jusqu'à plus de cent euros, en fonction des périodes et des chambres. Le premier étage est entièrement réservé aux femmes. Les couloirs sont colorés, la décoration se veut informative, même si parfois les inscriptions manquent de goût.

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    Nous avons noté la bonne idée de proposer des tiroirs verrouillables sous les lits. Chaque couchette dispose d'un rideau qui rend la cohabitation plus douce dans les dortoirs, elle est équipée de deux petits spots lumineux et deux ports USB. L'hôtel offre bien sûr un coin salon où l'on peut surfer sur la toile, mais le wifi est accessible partout dans l'hôtel et gratuitement.

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    Mais tout n'est pas dans l'informatique. Le bar du rez de chaussée, ce soir-là transformé en discothèque, est entouré de nombreuses tables et fauteuils, à des niveaux différents qui rend le tout très accueillant. Selon notre guide, le taux de remplissage serait déjà très élevé au bout de deux mois de fonctionnement seulement. Les plus nombreux sont les Américains, les Australiens, les Anglo-saxons en général. Cet hôtel est le second établissement de cet investisseur privé (rien à voir avec la Fédération des auberges de jeunesse), le premier étant St-Christopher's Inn Canal, situé au bord du bassin de la Villette.

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    Pendant notre visite, l'accueil se poursuivait sans discontinuer.

    La durée des séjours oscille entre deux et trois nuitées. Peut-être pas assez pour découvrir le Paris caché de fond en comble mais au moins pour donner l'envie de revenir, plus tard avec un pouvoir d'achat au mieux supérieur... 


    Nous avons croisé le maire du 10e Rémi Féraud qui, dans une courte intervention faite de la tribune, a souligné l'évolution positive de ce secteur avec l'implantation de deux hôtels, de catégories certes différentes, Hotel Hor et St Christopher's Inn. 

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  • Le Sénat a eu raison de la gastronomie

    Il s'est trouvé 189 sénateurs, la semaine dernière, pour entraver la bonne idée des députés qui avaient promu fin juin le label "Fait maison". C'était une façon de renseigner le consommateur souvent trompé par ce qu'on lui sert au restaurant, y compris quand il s'attend, d'après la carte, à une cuisine dite bourgeoise ou gastronomique. Un reportage d'il y a quelques années avait montré l'incroyable quantité d'emballages plastiques dans les poubelles de certains restaurants — toujours plus nombreux malheureusement — dénonçant des plats préparés sous vide et non dans la cuisine de l'établissement. 

    Que faut-il saluer ici : 

    1. le goût des sénateurs pour la cuisine préparée à l'avance dans des cuisines industrielles ? On peut en douter car la cantine du Sénat est réputée!

    2. la puissance du lobby agroalimentaire qui a fait passer le message de son opposition à la reconnaissance du "fait maison" ?

    3. la victoire des restaurateurs qui réduisent leur coût au détriment de la qualité de ce qu'ils servent...

    A vous de choisir...

    * Fait maison = Ce logo aurait dû obligatoirement accompagner les plats entièrement cuisinés sur place à base de produits bruts, les distinguant ainsi des plats ou ingrédients tout faits, simplement réchauffés ou assemblés.

    Pour comprendre les enjeux, lire l'article du Monde du 4 juillet dernier par Angela Bolis qui fait le point sur les positions des différents protagonistes et leurs intérêts respectifs. Ou dans le Nouvel Obs le 28 juillet qui relate le point de vue d'un restaurateur, Xavier Denamur.

     

    Note post-publication de cet article:

    Nous avions tweeté cet article le jour de sa parution. En réponse, nous avons reçu de la part du groupe des sénateurs UMP ce tweet contenant un lien vers leur communiqué:

    paris,restauration,label-fait-maison

    Et par souci de pluralisme, voici le tweet envoyé par le groupe des sénateurs PS le jour du vote au sénat avec le lien vers leur communiqué:

  • De la fumée plus ou moins chère...

    Cigarette_by_mila_v.jpgUne fumeuse nous écrit : 

    Je suis fumeuse et je l'assume, d'autant que je ne fume que trois à quatre cigarettes par jour.
    Je reviens de Corse où mes envies de fumer en dégustant un verre assise devant la mer bleue m'ont amenée chez le buraliste.
    Je fume des cigarettes Pueblo (tabac sans additifs), et quel fut mon étonnement au moment de payer : un billet de cinq euros était suffisant ! Un paquet de Pueblo que je paie 6,30 € à Paris, coûte sur l'Île de Beauté 4,75 €.
    Pourquoi ?

    La Corse bénéficie de longue date d'un Statut fiscal dérogatoire motivé par son insularité. Ce régime remonte au Consulat. La dernière mesure législative qui régit le statut fiscal particulier de l'Île de Beauté est la loi n° 94-1131 portant statut fiscal de la Corse du 27 décembre 1994.
    Pour compenser le manque à gagner pour les collectivités corses, la loi de 1994 a instauré divers prélèvements sur les recettes de l'État au profit desdites collectivités. (Extrait de  l'article de Wikipedia)


    Voici ce que Corentin Chauvel écrivait dans 20 minutes le 28 janvier 2010
    Les fumeurs corses sont soulagés, les buralistes aussi. "Le tabac en Corse n'augmentera pas", annonce ce jeudi le quotidien régional Corse Matin. Jusqu'en 2015, les paquets de cigarettes resteront toujours 25% moins chers que ceux du continent.
    Cette dérogation a été obtenue au terme d'une longue lutte menée par le député de Haute-Corse, Sauveur Gandolfi-Scheit, et soutenue par le ministre du Budget, Eric Woerth, auprès des instances européennes. C'est en effet là que tout s'est joué.
    Un régime fiscal dérogatoire, "qui remonte à deux siècles".
    Le 1er janvier 2010, une directive européenne, rédigée il y a sept ans, aurait due être appliquée sur l'Île de beauté, avec "pour conséquence immédiate l'augmentation de 25% du paquet de cigarettes". Le régime fiscal dérogatoire corse, "qui remonte à deux siècles", serait alors parti en fumée, rapporte Corse Matin.
    Les conséquences d'un rééchelonnement des prix avec le continent auraient été désastreuses selon la chambre syndicale corse des débitants de tabac: baisse de 50 % du chiffre d'affaires des buralistes voire une fermeture des deux tiers des bureaux de tabac corses, marché noir...
    Cinq ans de répit
    C'est dans une lettre du 22 janvier dernier (ndl 2010) qu'Eric Woerth a finalement annoncé la bonne nouvelle à Sauveur Gandolfi-Scheit. Malgré les réticences de l'Union européenne, un accord définitif sur une dérogation de cinq ans a été validé dans le cadre du conseil Ecofin, qui réunit les ministres de l'Economie et des Finances.
    Toutefois, le ministre du Budget a prévenu : "A cette échéance (1er janvier 2015), cette fiscalité devra être alignée sur celle du territoire national, sauf à entamer le moment venu de nouvelles négociations au niveau communautaire. 

    Les Corses deviendront-ils en partie non fumeurs comme les collègues du continent, ou trouveront-ils une manière de contourner les taxes en achetant à la manière de... Barbès ? 

    Petit rappel : en novembre 1799, Napoléon Bonaparte devient premier consul. Il suspend la constitution pour la Corse et y nomme un administrateur général. Le premier administrateur, Miot de Melito, fait alléger le poids de la fiscalité, dont la réduction des droits d'enregistrement pour les ventes, les donations et les mariages, la suppression des droits de timbre, l'évaluation forfaitaire des droits de succession de 100 fois le montant de la contribution foncière, la suppression de la patente dans les communes de moins de 1 800 habitants et la réduction des droits de douanes pour les denrées importées.

    Chère Corse !