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Carte postale du Marais poitevin

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Après mon périple américain, me voilà de retour dans mon cher Marais poitevin. C’est l’avantage de la retraite dont il faut profiter avant les hélas nécessaires réformes programmées pour l’automne et les nombreuses activités d’Action Barbès à la rentrée.

Sans grande notoriété jusque dans les années 80, le Marais poitevin connait depuis environ 30 ans un engouement touristique qui ne se dément pas d’années en années. C’est un coup de cœur qui l’a sauvé ! Invité par Ségolène Royal, alors députée des Deux Sèvres, François Mitterrand est tombé sous son charme et a fait en sorte que des crédits soient débloqués pour son entretien. Il faut dire que la fin des années 70 avaient été terribles pour le Marais. Depuis des siècles on y produisait du lait et du beurre, des haricots blancs appelés ici « mojettes », des fromages de chèvre, …. L’ensemble de mon petit village nommé La Garette était alors exclusivement constitué de cultivateurs (sauf notre maison en été « Parigots têtes de veaux » que l’on nous appelait gentiment). Puis vint un inexorable exode et le village ne compte plus aujourd’hui aucun cultivateur. Les maisons ont été rachetées par les employés des compagnies d’assurance et autres mutuelles dont Niort, à seulement 10 km, est la capitale en France, ce qui fait de cette ville la 4e place financière de notre pays.

Je ne vous présente pas le Marais poitevin (je mets un pont d’honneur à mettre un M majuscule même si cela constitue sans doute une faute de français). Le site du Parc Inter Régional le fera mieux que moi. A noter d’ailleurs que, malgré les efforts de ces dernières années, le Parc Inter Régional n’arrive toujours pas à obtenir le si convoité label de Parc Naturel. Parmi les sujets traités sur le site, ne manquez pas tout ce qui concerne l’architecture des maisons maraichines si particulières.

Il faut aborder quelques points assez sensibles.

Le Marais est l’objet d’une bataille du partage des eaux. En aval (la Vendée en gros), la culture du maïs et autres engendre un important besoin d’eau. En amont, le Marais dit « mouillé » veut conserver son eau, notamment pour permettre des conditions optimales pour les touristes (promenades en bateaux, pêche, etc. …). Le sujet est très sérieux et une bonne gestion de l’eau est sans aucun doute la clé de la survie du Marais. Notons aussi que pendant des siècles, les marais ont été inondés pendant l’hiver, recouvrant les sols d’un limon fertile tout en tuant les nuisibles. La régulation des courants, et surtout celui de la Sèvre niortaise, perturbe ce cycle naturel.

Les marais en général sont des lieux de foisonnement de vie, ce que nous appelons aujourd’hui biodiversité. Or, cette biodiversité est maintenant clairement menacée. L’équilibre biologique des zones humides est très fragile et l’introduction d’éléments « exogènes » comme les écrevisses américaines mangeuses d’œufs de poissions ou les ragondins creusant des galeries sont des éléments de grave déséquilibre, sans parler des pollutions chimiques. La situation n’est certes pas désespérée mais il faut y apporter la plus grande attention.

L’entretien des marais reste un problème. Autrefois, une bonne douzaine de vaches dans un marais de un hectare assurait un entretien parfait. Pour les plus petites parcelles bordées de haies, quelques chèvres faisaient merveille. Aujourd’hui, la très grande majorité des marais reste sans entretien. Quelques propriétaires ont bien accepté de prêter leurs terrains afin qu’ils soient entretenus gratuitement par des vaches à viande ou des chevaux, mais cela reste marginal. Il y a là un vrai problème.

Bon, que tout cela ne vous décourage pas de venir visiter ce beau pays ! Il y a moult chambres d’hôtes très bien et je précise qu’il n’y a pas de moustiques ! L’eau ici n’est pas stagnante comme en Camargue. Bref, un petit paradis je vous dis.

Quelques liens :

Site de Sansais La Garette

Sèvre Niortaise Marais Poitevin

Pays du Marais poitevin

Commentaires

  • Merci de cette carte postale d'une région quelque peu oubliée.

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