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Rechercher : opération Barbès Respire

  • Le tour de Lariboisière

    Comme souvent nous avons été contactés ces jours-ci par un journaliste désireux de collecter des avis d'habitants du quartier face à l'implantation d'une salle de consommation à moindre risque. Le projet est toujours d'actualité même si sa concrétisation tarde. Vous trouverez toutes les informations souhaitées dans notre blog sur plus de deux ans (cliquer ici) et notamment les causes du délai de la mise en place de ce dispositif que nous réclamons. Après notre association, il a l'intention de rencontrer les opposants au projet.

    Au terme d'une bonne demi-heure d'échanges avec ce jeune journaliste indépendant qui prépare un reportage de 10 minutes qu'il espère « placer » auprès de la rédaction de France Culture ou France Bleue, après une présentation succincte de la position de l'association, après l'affirmation que la salle peut améliorer les conditions de vie dans le quartier, tant des usagers de drogues eux-mêmes que des habitants, nous proposons un tour de l'hôpital.

     

    Rue Ambroise Paré : il est 17h30. La nuit est tombée mais le ciel est encore clair, les nuages sont éclairés par les rayons de soleil en altitude. Il n'y a pas foule dans la rue. Des employés de l'hôpital se hâtent vers l'entrée arrière de la gare du nord. Pas de file de taxis débordant sur la rue de Maubeuge. Aucune présence de toxicomanes autour de la sanisette. Quelques mots pour expliquer l'utilisation qui en est faite et le mécontentement des plus proches riverains (ceux de la résidence La Sablière); pour évoquer l'expérience de sa fermeture pendant une période, comme s'y était engagé le maire du 10e. Situation pire, des intrusions dans les halls d'immeubles, une augmentation des consommations de drogue en scènes ouvertes. Résultat : la sanisette fut ré-ouverte.

     

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    Rue de Maubeuge : nous montrons la fresque qui décore la sortie du parking Vinci Gare du Nord. Jolie. Cette déco a caché un temps la misère des toxicomanes qui procédaient à leur injection le plus vite possible, entre deux passages d'utilisateurs du parking. Puis, sans doute, les protestations trop nombreuses ont poussé la SNCF à faire poser de hautes grilles (voir photo ci-dessus). Nous les avons découvertes vendredi. De même nous avons découvert la dépose de la boite à seringues usagées fixée initialement au muret peint. (voir photo). Le recoin qui servait de parking privé et que les électriciens de la gare fréquentaient régulièrement — avec moult plaintes vis-à-vis des toxicomanes et des précaires regroupés là — a changé d'allure. La place est nette, limitée par de hautes grilles, elle aussi. (voir photo).

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    Nous quittons le côté gare pour le côté hôpital. La rue est encore en sens unique. Certaines sources nous disent qu'elle repasserait en double sens. Une fois de plus. Dans quel but ? Nous y reviendrons.

    Le jeune journaliste connaît l'association SAFE, qui gère les distributeurs de seringues, les entretient, les réapprovisionne. Chaque jour. Nous découvrons qu'un nouvel appareil a été récemment implanté un peu plus loin en remontant la rue (voir photo). L'emprise sur le trottoir n'a pas encore reçu sa couche de bitume. Il est rutilant, pas de graffiti, pas de marques. Nous insistons sur la nécessaire présence de ces automates qui délivrent gratuitement quelque 250 kits de deux seringues stériles chacun, chaque jour. Ils sont désormais trois dans le quartier, ces deux-ci et un troisième accoté au mur de l'hôpital qui donne sur le boulevard de La Chapelle.

     

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    Nous expliquons la demande de l'association pour que des récupérateurs de seringues côtoient les distributeurs. Demande jamais exhaussée parce que les agents de la Direction de la propreté et de l'eau (DPE- Propreté de Paris) ne doivent pas être soumis aux risques de contamination des virus HIV et hépatites. Seul le Smash ramasse les seringues souillées parce que son personnel est équipé de façon adéquate. Malgré cela, nous soulignons que les seringues ne sont pas si nombreuses à joncher le sol, soit les usagers ne les laissent pas toujours sur place, soit le ramassage est efficace. Nous en croiserons une plus loin au cours de notre promenade.

     

    Boulevard de La Chapelle : Sur le terre-plein central se trouve une sanisette, que nous « visitons » aussi ! Difficile d'ouvrir la porte. Le nettoyage est en cours.... C'est propre, en effet, mais des emballages de médicaments, des produits de substitution à l'héroïne, sont tassés au pied des parois. Ils ne passent pas les filtres dont est équipée la sanisette. Nous expliquons que les agents de JCDecaux vident quotidiennement le récupérateur d'eau usée qui se trouve dans la partie arrière de la sanisette et que celui-ci recueille des dizaines de seringues.

    Le troisième distributeur, celui du boulevard, est dans un triste état mais remplit correctement sa fonction (voir photo ci-dessous). Ce soir-là, les trottoirs sont plutôt propres, même les pieds d'arbres ne concentrent que quelques papiers mouillés. Il est encore tôt (17h50), la placette Caplat-Charbonnière ne fait pas le plein. Les événements violents qui ont occupé les esprits toute la journée ont un peu vidé les rues, peut-être. Difficile d'émettre un avis rationnel sur la question.

     

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    Quoi qu'il en soit, les vendeurs à la sauvette regroupés là, laisseront une quantité de mégots, de papiers et de cartons, ou encore de cellophanes et de blisters, emballages divers des « objets tombés du camion » qu'ils revendent. C'est le lieu de tous les deals, le bien nommé « marché aux voleurs », entre troc et convivialité...

     

    Enfin la rue Guy Patin : nous revenons à notre point de départ, en arpentant le dernier côté de notre quadrilatère. Au nord de la rue, une station Autolib'. Les voitures sont en charge. Pas trace d'une seringue égarée. Pas de présence non plus de toxicomanes. C'est pourtant dans les halls de ces immeubles, notamment, que parfois des intrusions ont été dénoncées. Pas ce soir. Tout un côté de la rue est bordé d'immeubles typiquement haussmanniens, cinq étages et des chambres de bonne tout en haut. Sur le modèle de ceux du boulevard de Magenta. Dans l'un deux, l'association Coordination toxicomanies est venue à l'automne faire une séance d'information à destination des habitants. Une façon de leur donner les bons réflexes s'ils croisent un usager de drogue, entre le portail et l'escalier, en train de s'injecter. Le moment de l'injection est très stressant pour l'homme qui a passé une partie de sa journée à collecter la somme qui va lui permettre d'acheter sa dose. Il faut rappeler ici que les usagers de drogue du quartier ne sont pas des consommateurs de coke qui en général se font livrer à domicile... Non, ici, on est chez les précaires, les très précaires, parfois sans domicile, et souvent étrangers. Il faut faire vite, ne pas être interrompu de préférence, ne pas rater la veine, ne pas l'endommager, ne pas perdre le produit... le stress total. Si quelqu'un entre et vient casser ce rite délicat, il dérange, il risque au mieux la mauvaise humeur du toxicomane, au pire une certaine violence. Il faut le savoir et agir en conséquence.

    L'hôpital occupe l'autre côté de la rue, et au 2 il héberge le centre du don du sang.

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    Derrière les grilles, tout est propre ou presque, juste quelques canettes font des tâches de couleur. Ce n'est pas toujours le cas. Au bout de la rue, arrivés près de la placette, nous découvrons une seringue usagée, ce sera la seule rencontrée malgré notre attention et nos regards scrutant les caniveaux. Le micro du journaliste pique la curiosité d'un homme sans âge qui nous adresse la parole : « Vous faites quoi ? » « — On parle dans le micro... Un reportage sur l'évolution du quartier », répondons-nous évasivement. L'homme est un usager de drogue, cela ne fait aucun doute. Il l'a d'ailleurs annoncé lui même à regret. Nous l'interrogeons sur la salle de conso. Ira-t-il quand elle sera en service ? Certainement pas. Il aime sa tranquillité. Il craint la promiscuité de ces endroits, l'agressivité des autres usagers à l'occasion. Pourtant il est familier des médiateurs de Gaïa qu'il connait, qu'il rencontre au camion, ou qu'il croise dans la rue. Il leur fait confiance. Nous lui expliquons qu'ils seront à la salle, qu'il pourra leur parler et que les conditions d'injection seront plus sereines. Rien n'y fait. Souhaitons qu'après l'ouverture, la salle fasse ses preuves, et que les avis changent.

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    Rien à voir avec notre marche exploratoire, mais nous constatons que le carrefour Chapelle-Tombouctou-Maubeuge n'a pas bénéficié de l'aménagement de voirie promis, qui aurait dû permettre aux automobilistes de revenir vers Barbès et son parking en sous-sol. Des adhérents nous demandent régulièrement pourquoi rien en bouge de ce point de vue et se lassent de devoir tourner à la place de La Chapelle... 

  • Projet de métropole du Grand Paris à la mairie du 18e

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    Une réunion intéressante sur le futur Grand Paris est proposée par la mairie du 18e qui nous envoie ceci:
     
    "Jour après jour, le projet de Métropole du Grand Paris se concrétise. La modification de la loi MAPTAM (Modernisation de l’Action Publique Territoriale et d’Affirmation des Métropoles, loi du 27 Janvier 2014) est en cours et doit définir les conditions juridiques et budgétaires ainsi que l’organisation administrative de la future Métropole.

    Ainsi, la Métropole du Grand Paris sera créée au 1er janvier 2016. Elle définira et mettra en œuvre des actions à une échelle pertinente pour améliorer le cadre de vie de ses habitants, développer un modèle urbain, social et économique durable, renforcer le rayonnement de la seule métropole mondiale de notre pays et réduire les inégalités entre ses territoires. Elle interviendra dans des domaines aussi importants que le logement et l’aménagement, l’environnement ou encore le développement économique".

     

    Rendez-vous le mardi 20 janvier à 18h15 dans la salle des fêtes de la mairie du 18e.

     
  • 24h pour enlever l'épave du 147 boulevard de Magenta

    Oui, 24 heures si l'on compte à partir du moment où nous en avons fait la demande auprès du commissariat du 10e arrondissement par message électronique. 

    Un de nos adhérents, qui habite dans un immeuble du Magenta, voyait de sa fenêtre cette petite voiture grise (voir photo ci-dessous), à la vitre brisée, garée sur un lincoln — c'est le nom qu'on donne aux places de stationnement empiétant sur le trottoir —, depuis plusieurs semaines malgré ses signalements. Les emplacements ne sont pas si nombreux sur le Magenta pour qu'on laisse les épaves squatter l'espace. Il a donc profité de ce qu'il réglait sa cotisation d'adhérent à notre association (^_^) pour nous en informer. 

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    épave face au 147 boulevard de Magenta

    Une bonne idée. Le commissaire du 10e prête toujours une oreille attentive à nos requêtes. Nous le savons et n'abusons pas. Cette fois encore la réponse ne s'est pas fait attendre. Jugez-en. 

    Nous avons écrit mardi 12 janvier à 17h32 au commissaire Minicoli et nous recevions cette réponse le 13 janvier à 16h02 !  

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    Deux mots : rapidité, efficacité. Merci !

     

     

  • La ville de Paris met en place un conseil de la nuit

    Dans le cadre de la médiation entre les bars du quartier Clignancourt-Muller-Ramey et ses habitants, nous avons participé à plusieurs réunions tenues à la mairie du 18e et sur le terrain. Le représentant d'Action Barbès, très actif au sein du conseil de quartier Montmartre depuis qu'il a été tiré au sort l'an passé, est tout désigné pour suivre de près ces pourparlers. Nous sommes là au coeur de son quartier. 

    C'est dans ce carrefour que demeure également le "maire de la nuit" qui a eu son heure de gloire lors de son élection par les "acteurs de la nuit" en novembre 2013. Nous parlons de Clément Léon R, un trentenaire qui craint que Paris ne s'endorme sous l'influence des associations de riverains soucieuses de leur tranquillité nocturne. A l'instar des patrons de bars, de cafés, tout lieu de vie nocturne, qui ont  leurs représentants, il parlerait au nom des consommateurs, des noctambules, des jeunes et moins jeunes qui aiment Paris la nuit, le Gai Paris, selon une expression franchement surannée. Les uns veulent que Paris vive la nuit, les autres veulent qu'on respecte leur tranquillité. Vaste programme et large fossé. Un sujet donc longuement débattu lors des Etats généraux de la Nuit en 2010, organisés par la Mairie de Paris et l'adjoint de Bertrand Delanoë, Mao Peninou, à l'époque. (On peut visionner la séance en conseil de Paris ici) On était arrivé péniblement à la création des Pierrots de la nuit, des jeunes clowns chargés de calmer les fêtards et les buveurs quand les heures passent et que le taux d'alcool augmente, souvent, et surtout à des efforts de la part des bars et salles de musique en matière d'isolation phonique. (relire dans Le Monde du 12 novembre 2010)

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    Manifestement cela n'a pas suffi. Mais il est bon d'y revenir, de se pencher sur la même problématique, de faire un bilan des mesures prises alors, de juger de leurs effets, de leur efficacité, de tester la satisfaction ou l'insatisfaction des habitants, en somme réaliser un nouveau diagnostic, en s'appuyant sur ce qu'on sait déjà. Rien n'est figé, la ville évolue.

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    Pour l'instant où en sommes-nous du Conseil de la nuit ? Aux prémices. On forme les rangs. La première réunion a eu lieu en décembre 2014.

    Qui compose le conseil  ?

    Cinq collèges réuniront les intéressés.
    1- celui des institutions (élus, services de la ville, préfecture, conseil régional, etc.)
    2- celui des associations (riverains, de prévention ou de médiation, étudiantes, etc.)
    3- celui des professionnels et de leurs organisations, y compris syndicats de travailleurs
    4- celui des organismes spécialisés (Défenseur des droits, RATP, Stif, Sacem, Adami, Apur, etc.)
    5- enfin celui des personnalités qualifiées (acteurs des soirées parisiennes, artistes, gérants de lieux, chercheurs, etc.)

    Comment travailleront-ils ?

    Par groupes de travail sur des thématiques pertinentes. Sept thèmes ont été définis : 

    1- De nouveaux espaces pour les nuits à Paris
    2- Prévention des conduites à risques
    3- Vie nocturne et discriminations 
    4- Mobilités nocturnes 
    5- Tranquillité publique et médiation 
    6- Les commerces et le travail la nuit 
    7- Information et promotion de la vue nocturne

    Quelle supervision pour aboutir à des résultats ? 

    Un comité de pilotage permettra d'harmoniser l'ensemble des travaux, avec dans chaque groupe l'aide des directions des services de la ville les plus en phase avec le thème traité. Il suivra l'évolution de la réflexion et en présentera les résultats en des séances plénières régulières. Il veillera également à des échanges entre groupes de travail, voire avec d'autres métropoles françaises ou étrangères. D'autres villes se sont dotées d'un conseil de la nuit, comme Genève, Barcelone ou Bruxelles, entre autres métropoles attractives.

    Un rapport comparatif a même été fait sur les situations de Berlin, Barcelone, Amsterdam et Paris. Il est en anglais mais mérite un regard attentif. 

    Nous pouvons à Paris nous inspirer de ce qui ailleurs fonctionne et apporte des améliorations.

     

    Un chef de projet a été nommé pour coordonner, soutenir les activités du comité de pilotage, gérer la communication aussi. Il s'agit de Thierry Charlois, que nous avons rencontré tout début décembre en mairie du 18e, dans le cadre de la médiation entre gérants de bars-restaurants et riverains autour du carrefour Clignancourt-Ramey-Muller. Une approche très concrète de ce qui se produit dans de nombreux quartiers parisiens. On pensera immédiatement à la rue Jean-Pierre Timbaud, mais pas que... 

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    Une nuit de liesse au carrefour Clignancourt-Ramey-Muller - Photo Julien Givord

     

  • Là où l'on reparle de Charlie

    Dans quelques jours ouvriront les portes du Festival de la bande dessinée d'Angoulême. Le 42e cette année, il se tiendra du 29 janvier au 1er février. Nous avons voulu visiter les archives de l'INA à la recherche de quelques vidéos sur le sujet. Qui dit bande dessinée dit dessin et dessinateurs, et bien sûr des noms apparaissent qui nous ramènent au regretté Charlie. Reiser, Wolinski et d'autres répondent ici aux questions du journaliste en janvier 1978.

    Regardez avec nous, sans nostalgie, s'il vous plait, le show must go on, et la vie continue.

     

    Désolé pour les scories que représentent les publicités qu'il est impossible de supprimer, à coup sûr, avant de mettre en ligne sur notre blog.

    Jacques Chancel est mort récemment, également, mais il a laissé des moments enregistrés, ses Radioscopies, aimablement mises à disposition par l'INA, que l'on a plaisir à ré-écouter. Ici, nous vous proposons de retrouver l'interview de Cabu. Elle dure un peu moins d'une heure.  C'était le 25 janvier 1980... 35 ans !  

     

    Autre petit clin d'oeil à Jacques Chancel : certains moments de pur bonheur ont été montrés également vendredi soir sur France 2 dans un remake du Grand échiquier avec Frédéric Taddéï, visible encore quelques jours sur Pluzz.

     

  • Arsène s'étonnerait

    Voici déjà presque trois ans qu'Arsène nous a quittés. Arsène ? C'était le vieux monsieur, cordonnier de métier, assis au fond de son échoppe de la rue de Dunkerque, Paris 9e. Une toute petite boutique coincée entre un marchand de tapis et une vendeuse de colifichets indiens. Un vieil homme à la vie bien remplie. Nous en avions parlé ici même dans le blog, en avril 2012 pour lui rendre un dernier hommage. 

    Sa boutique était devenue son lieu de vie unique. Plus facile en vieillissant que de prendre les transports en commun... Les voisins lui ont rendu visite et l'ont soutenu tout au long de cette période. Mais que penserait-il de la transformation de sa boutique en salon de massage ? Difficile à dire.

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    En utilisant la fonction décrite ci-dessus, nous avons remonté le temps et retrouvé l'image désuète de la cordonnerie de l'époque (mai 2008). Le grand âge d'Arsène et ses humbles revenus ne permettaient pas des réfections de façades. 

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    Mai 2012 à gauche : Arsène nous a quittés. Les volets de la boutique restent fermés. A côté, la boutique de prêt à porter et accessoires est devenue un "Beauty time"...un salon de beauté. Presque par capillarité, cette activité ne tardera pas à s'étendre à la vieille cordonnerie (septembre 2013, photo de droite), avant d'être rénovée assez récemment et de s'afficher clairement comme salon de massage, de la tête, des épaules, des pieds, du visage, le tout traditionnel chinois. Un lieu de relaxation. 

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    Les salons de massage se sont multipliés depuis une dizaine d'années. On peut douter que le nombre des amateurs de massages asiatiques se soit développé dans les mêmes proportions. Pourquoi ? Parce que si tel était le cas, le massage, comme la kinésithérapie, étant une activité de proximité, leur présence serait alors assez répartie et  homogène sur l'ensemble du territoire, au moins sur la totalité des arrondissements parisiens. Or c'est loin d'être le cas. Ils se sont d'abord concentrés dans certains quartiers seulement, particulièrement les 2e, 3e, 4e, 9e, 10e et 18e, d'après la presse qui a souvent traité le sujet.

    Faut-il en conclure que les locaux en pied d'immeuble étaient plus souvent vides, plus nombreux et accessibles dans ces arrondissements, moins prisés ou devenus trop chers pour les commerces traditionnels ? Le commerce de proximité avait-t-il décliné au cours des années 2000 et laissé des murs vacants ? Les premières inquiétudes, premières plaintes de la part des habitants, dont nous nous souvenons, provenaient dans le 9e des rues Rodier, de la Tour d'Auvergne... et avaient été exprimées en conseil d'arrondissement et en réunions plénières de conseils de quartier. Mais en quelques années, le phénomène s'est étendu et a touché tout Paris. En 2011 déjà, on comptait 127 instituts de beauté et une trentaine de salons de massage dans le seul 17e. C'était déjà une activité rémunératrice ! (information du Parisien repris dans le bloc note de Geoffroy Boulard, élu du 17e). Les "beaux quartiers", touchés à leur tour, n'appréciaient pas : Claude Goasguen, maire du 16e, saisissait alors le préfet de police pour qu'il intervienne. (Le Parisien 31 octobre 2011).

    A plusieurs reprises (Le Parisien 9 octobre 2013, 11 avril 2014 et 27 mars 2014 entre autres) la police a démantelé des réseaux de prostitution qui géraient des salons de massage. Nous sommes donc assez légitimes pour penser que tout ce qui se passe derrière les vitrines opaques n'est pas que du massage zen ! En apporter la preuve est une autre histoire. Il faut dire aussi que les salons de beauté existent bel et bien... et que le massage a des propriétés assez sensuelles.

    Toutefois encore récemment — octobre 2014 ­— une affaire gérée par la Brigade de répression du proxénétisme (BRP) se concluait par la mise en garde à vue de gérants soupçonnés d'employer des masseuses faisant commerce de leurs charmes (rue Manuel et Bellefond). Une publicité en ligne pour un salon situé dans ce secteur ne précise-t-elle pas que le salon ne reçoit que des hommes ? Quant à la vidéo sur son site – déconseillée aux moins de 16 ans ! — elle laisse peu de doute sur la nature de la prestation finale.

    salons de massage, rue ROdier

    C'est un sujet que nous avons déjà traité plusieurs fois. En mai et juillet 2012, en juillet et octobre 2013. La situation ne semble pas évoluer beaucoup. Au contraire, le nombre des salons augmente. Faudra-t-il alors se résoudre à ce statut quo et peut-être même se consoler en pensant que la prostitution est moins dure à l'abri dans un salon de massage que sur le pavé parisien entre Belleville et Ménilmontant. Il s'agit dans ces deux cas d'une prostitution majoritairement chinoise.

    C'est un sujet qui divise profondément. On l'a vu lors de la tentative de légiférer sur la question, pas d'interdire la prostitution, mais de pénaliser les clients, et bien sûr de réprimer le proxénétisme. C'était il y a un an, en décembre 2013. Pour savoir comment s'en sortent nos voisins européens dans ce champ de contradictions, nous vous invitons à lire cet article de myeurop.com qui fait le point. 

    Il y a fort à parier que nous vivrons encore longtemps avec des salons de massage au pied de nos immeubles. Plaintes et enquêtes de la BRD ont du mal à aboutir. En revanche, les fermetures administratives grâce à l'action du fisc, de l'Urssaf et de l'Inspection du travail causent des dommages pécuniaires aux gérants proxénètes. C'est un début.

    Arsène nous a emmenés bien loin des chaussures qu'il aimait réparer.  

  • Dimanche, un concert d'orgue à Notre Dame de Lorette

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    DIMANCHE 18 JANVIER 2015 À 16H

    CONCERT BACH  À  NOTRE-DAME-DE-LORETTE

    Patrick Prunel, violon
    Christophe Oudin, violoncelle
    Éric Lebrun et Marie Ange Leurent, orgue

    André Tubeuf, présentation.

     
     Programme
    Johann Sebastian Bach

     
    Sonate n° 1 en sol majeur BWV1027
    Sonate n° 1 pour violon en sol mineur BWV1001
    Orgelbüchlein : chorals BWV 599 à 615
     
     
     Libre  participation

    Église Notre-Dame-de-Lorette, 18bis rue de Châteaudun, Paris 9e

     

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  • Conseil de quartier Anvers Montholon

    Après un long moment d'absence, les conseils de quartier (CQs) reprennent vie dans le 9e ! Une réunion plénière commune des conseils de quartier Pigalle-Martyrs et Anvers-Montholon (voir notre article sur la nouvelle dénomination des CQs du 9e) se tiendra le

    Mercredi 28 janvier à 19h

    à l'école du 5 rue Milton (entrée par le 10 rue Hippolyte Lebas)

    Deux sujets liés à l'ordre du jour :

    - le budget participatif 2015

    - une marche exploratoire des quartiers avec les élus et les Services de la Ville de Paris dans le cadre des propositions éligibles au budget participatif

    Pleniere CQ Anvers Montholon 28 janv 2015.png

    (Télécharger l'affiche en cliquant sur l'illustration)

     

    Nota important : le budget participatif 2015 a fait l'objet d'une présentation à l'Hôtel de Ville le 13 janvier. Un article "Budget participatif cuvée 2015" est en préparation.

  • Budget participatif cuvée 2015

    Nous vous avons déjà parlé du budget participatif, cette possibilité offerte aux Parisiens de proposer des investissements concernant la capitale. Vous pouvez vous référer à notre article du 20 septembre dernier "Budget participatif, kézako ?"

    Logo 2015.pngLa cuvée 2015 du budget participatif est arrivée. Elle a été présentée mardi 13 janvier dernier à l'Hôtel de Ville par la maire de Paris, Anne Hidalgo, et son adjointe à la Démocratie locale, Pauline Véron.

    Quelques modifications ont été apportées au projet initial de 2014 mais l'essentiel demeure.

    A noter qu'une charte du budget participatif a été votée en Conseil de Paris, sorte de règlement qui doit être accepté par les participants bien évidemment.

    Pour faire simple, les Parisiens soumettent des idées d'investissement, les Services de la Ville contrôlent leur pertinence et leur faisabilité et ils sont soumis aux votes des Parisiens. Cela donne un planning serré. Qu'on en juge :

    - date limite de remise des propositions : 15 mars 2015

    - analyse des projets par la Ville : avril et mai 2015

    - présentation des projets retenus : juin 2015

    - vote des Parisiens : septembre 2015

    La grande nouveauté par rapport à 2014 est la possibilité de présenter des projets d'investissement à l'échelle de l'arrondissement. En effet, chaque mairie d'arrondissement, si elle le souhaite, pourra réserver une part de son budget dit "Investissement d'Intérêt Local" (part plafonnée à 30% de ce budget) à des projets présentés par les habitants de l'arrondissement. C'est là une nouveauté heureuse par rapport à l'ancien projet qui délaissait quelque peu les arrondissements. La mairie du 9e y consacrera 400 000€ en 2015, celle du 10e environ 2 millions et celle du 18e 3,8 millions.

    Comme à son habitude, la mairie de Paris ne lésine pas sur les outils de communication liés à ce projet. Bien sûr, il y a une présentation générale sur le site paris.fr "Budget participatif 2015, donnez vos idées". Reste en ligne le site de départ "Budget participatif" et vient d'être ouvert le site véritablement utile pour 2015 et intitulé "Madame la Maire, j'ai une idée". Ce dernier est un véritable outil de travail sur lequel chacun peut bien sûr s'informer, poser des questions et aussi déposer ses projets. Son style est assez épuré et reconnaissons qu'il est facile d'utilisation.

     

    paris,budget-participatif,démocratie locale,investissementsCinq questions à Pauline Véron, adjointe à la maire de Paris chargée de la Démocratie locale, Participation citoyenne, Vie associative, Jeunesse et Emploi :

     

     

    1 – Quels sont les sujets pouvant faire l'objet de propositions dans le cadre du budget participatif ? Y a t-il des restrictions ?

    Tous les Parisiens, quel que soit leur âge ou leur nationalité, pourront soumettre des idées. Aucune connaissance technique n’est nécessaire. Pour déposer un projet, il suffit de se rendre sur la plateforme "Madame la Maire j’ai une idée" qui vient d’ouvrir à l’adresse, de créer un compte et de décrire sa proposition. Vous avez jusqu’au 15 mars ! Au-delà de ces outils informatiques, les citoyens auront la possibilité de se rencontrer, de s’informer, de débattre et de construire collectivement les projets, grâce à plusieurs dispositifs d’accompagnement : ateliers, formations, réunions publiques, etc. Pour être recevable dans le cadre du budget participatif le projet doit relever de l’intérêt général et des compétences de la Mairie de Paris. Il doit également s’agir d’un projet d’investissement c’est-à-dire d’un aménagement dans l’espace public ou dans un bâtiment de la ville, ou d’une construction neuve. Le projet ne peut pas relever d’une dépense dite de fonctionnement comme une subvention pour une association. Si on prend comme exemple  le domaine de la propreté, il peut être proposé l’achat de nouveaux matériels, de mobiliers urbains favorisant des comportements visant à lutter contre les incivilités mais pas d’augmenter le budget de la propreté pour augmenter le nombre d’agents. La Mairie de Paris a prévu par ailleurs dans son fonctionnement d’augmenter le personnel chargé de la propreté dans les arrondissements.

    2 – Les propositions soumises à l'approbation des Parisiens doivent concernées l'ensemble de Paris. Comment concilier la vision forcément locale (par arrondissements par exemple) que les Parisiens ont et la vision globale nécessaire au niveau de la ville ?

    Les Parisiens peuvent proposer des projets « parisiens » ou des projets localisés dans un arrondissement. Un projet sera considéré comme parisien s’il profite à tous les parisiens, par exemple l’aménagement d’une place emblématique, ou s’il concerne plusieurs arrondissements comme des murs végétalisés. Un projet qui est « à cheval » sur deux ou trois arrondissements sera également considéré comme parisien. Les autres projets s’ils concernent un aménagement dans une rue ou un projet dans un square seront automatiquement localisés dans l’arrondissement concerné et relèveront du budget participatif d’arrondissement. J’ajoute que nous avons particulièrement à cœur de faire participer les jeunes et les habitants des quartiers populaires à cette belle aventure démocratique.

    3 – Pourriez-vous nous expliquer bien en détails comment les mairies d'arrondissement vont être impliquées ? On a parlé de volontariat de ces mairies, est-ce le cas pour les 9e, 10e et 18e dont Action Barbès se préoccupe ? Comment seront proposés puis choisis et financés les projets à ce niveau ? Tout cela n'est pas encore très clair.

    Nous avons proposé à tous les Maires d’arrondissements de participer au budget participatif en mettant en place des budgets participatifs d’arrondissement en plus du budget participatif parisien. Ainsi, ce sont les Maires d’arrondissements qui décident de la participation de leur arrondissement au Budget participatif et du montant qu’ils lui allouent, jusqu’à 30% de leur dotation locale d’investissements. Tous ont répondu positivement ! Je m’en réjouie. Il sera donc possible de proposer des projets localisés dans les 20 arrondissements de la capitale. Et pour chaque euro qu’un Maire d’arrondissement décide de consacrer au Budget participatif, la Maire de Paris a décidé que la Ville ajouterait un euro, permettant de doubler les enveloppes d’arrondissement. En tout le budget participatif représentera 5% du budget d’investissement de Paris au cours de la mandature, soit près d’un demi-milliard d’euro. C’est une somme considérable ! En 2015, c’est 75 millions d’euros qui seront affecté au budget participatif. Si l’on regroupe les enveloppes des 9éme, 10éme et 18éme arrondissements, c’est plus de 6 millions d’euros qui vont permettre aux Parisiens de proposer des projets d’embellissement, d’aménagement, de rénovation dans leur quartier. En effet, les Maires des 10éme et 18éme ont fait le choix de consacrer 30 % de leurs enveloppes localisées au budget participatif, et la Maire du 9éme, 11%.

    4 – Pouvez-vous nous donner des garanties sur la fiabilité du système de vote ? Et nous dire pour quoi ce corps électoral si large ?

    Nous avons fait le choix de ne mettre ni condition d’âge, ni condition de nationalité : tous les Parisiens sans exception peuvent proposer des projets et tous pourront voter sur les projets soumis au vote en septembre. C’est un choix politique fort ! La Maire défend depuis de nombreuses années le droit de vote des étrangers non communautaires aux élections municipales. Dans la cadre du budget participatif, il s’agit d’une votation citoyenne et non d’une élection formelle mais c’est un premier pas. Quant au vote des enfants, c’est également un choix pleinement assumé, c’est le choix de la pédagogie. Outre le fait de nous proposer des idées innovantes pour Paris, nous pensons que la mise en place du budget participatif permettra d’expliquer le fonctionnement de la ville de Paris aux Parisiens. Nous souhaitons que tous les Parisiens, y compris les plus petits, se sentent acteurs de leur ville.

    5 – Comment voyez-vous le rôle des conseils de quartier dans cette affaire ?

    Les Conseils de quartier ont un rôle fondamental à jouer dans le cadre du budget participatif. Ils ont l’expérience de la gestion d’un budget et ont souvent déjà réfléchi à certains aménagements dans leur quartier. Sur la plateforme « Madame la Maire j’ai une idée » vous pouvez poster votre projet en tant qu’habitant mais également en tant que collectif. Et j’espère que les Conseils de quartiers seront nombreux à proposer des projets en tant que projets de conseils de quartier. Nous l’incitons fortement et proposons aux maires d’arrondissement d’organiser des marches exploratoires et des réunions publiques pour présenter le budget participatif et débattre des projets proposés.

    OoO

    La ville de New York a elle aussi mis en place un budget participatif. Voici la vidéo de présentation (en anglais) :

     

  • Mais que sont les ”no go zones” ?

    paris,laïcité,usa

    La vision que certains de nos amis américains ont de la France est souvent simpliste. Ce n'est pas leur faire injure de le dire. Comme d'ailleurs la vision des USA par certains Français l'est bien souvent aussi.

    Nous avons connu une période difficile dans nos relations avec les Américains lorsque la France a refusé de faire partie de la coalition lors de l'invasion de l'Iraq par les troupes occidentales emmenées par l'armée américaine. Souvenez vous, même les frites "françaises" (French fries) avaient été débaptisées ! Nous connaissons aujourd'hui une autre période de "French bashing" et elle concerne notre environnement proche : la description des "no go zones" - les zones où il ne faut pas aller.

    C'est la très droitière chaîne d'informations en continu FoxNews

    ... qui nous régale de cette vision caricaturale de la zone Magenta, de la Goutte d'Or et autres. Il faut le prendre à la rigolade tant la chose est ridicule. Voici une première vidéo reprise et commentée pat le Petit Journal de Canal+ dans son édition du 13 janvier.


    Les zones interdites de Paris d'après Fox News - Humour

     

    Voici une seconde vidéo, toujours reprise par le Petit Journal dans son édition du lendemain 14 janvier (début à 2mn15) :

     

    Ca n'a pas manqué de réagir sur Twitter et Facebook ! Voici un message humoristique de la Cheffe du Service étranger de France Culture, Claude Guibal sur Twitter et celle très bien venue du maire du 18e arrondissement de Paris, Eric Lejoindre, sur Facebook.

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    Voir aussi la réaction d'Eric Lejoindre sur dixhuitinfo.com : "La vision caricaturale du 18e selon FoxNews".

     

    L'affaire ne s'arrête pas là.  Ne lâchant rien, le Petit Journal propose à ses téléspectateurs d'envoyer un courriel à la rédaction de FoxNews. Voici la démarche lancée sur Twiiter :

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    Avec pas mal d'efficacité puisque le Petit Journal, toujours lui, publiait ce tweet le 15 janvier :

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    En effet, le pseudo expert a présenté quelques excuses frileuses relayées par Le Parisien "Hier, Nolan Peterson a fait machine arrière. Du moins, il a essayé. Pour apporter du crédit à ses propos, il a expliqué dans un article publié sur le site BlueForceTracker qu'il a vécu dans la capitale française « durant deux ans, de 2004 à 2006 ». Nolan Peterson affirme que les références à l'Irak et l'Afghanistan renvoient aux émeutes de 2005 à Paris et dans sa banlieue. « Dans ce contexte précis [...], je pense que mes observations et opinions ne sont pas si absurdes que cela », poursuit-il. Par ailleurs, il assure qu'il n'a pas participé à la création de la carte diffusée par Fox News. Sur celle-ci, Montmartre fait partie des zones de non-droit ! « Cela est bien sûr ridicule », admet l'« expert », qui finit par assurer qu'il adorerait revenir à Paris. La première chaîne d'informations américaine s'est également justifiée dans un article, expliquant qu'elle avait voulu représenter une partie des 751 zones urbaines sensibles (ZUS) fixées par l'Etat français en 1996. Et Fox News en remet une couche en expliquant que ces ZUS sont qualifiées de zones de non-droit par certains observateurs. Elles abriteraient des centaines de musulmans radicalisés comme l'étaient les frères Kouachi et seraient régies par la charia plutôt que la loi française. « Le gouvernement français y a perdu le contrôle », affirme Soeren Kern, une autre « experte » interrogée par la chaîne."

    Le Parisien ajoute "Pour la mairie de Paris, il n'y a toutefois pas d'inquiétudes : « Nous avons environ dix médias américains implantés à Paris et qui traitent de l'actualité parisienne. Nous leur faisons confiance. Tout comme nous faisons confiance aux touristes ( NDLR : 1,6 million d'Américains sont venus en 2014, plus gros contingent étranger) qui témoignent de ce qu'ils voient à Paris. » Et d'ajouter : « Ce n'est pas un traitement réservé à Paris. Le Royaume-Uni également a connu un tel traitement de la part de Fox News. »"

    Le petit Journal toujours tenace en a remis une couche dans son édition du 15 janvier :

     

     

     oOo

    Et puisque nous sommes dans l'humour, voici un bref résumé de ce qui s'est passé cette semaine !

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  • Nouveau rendez vous musical à la Sorbonne Cligancourt

    Le Choeur et Orchestre Sorbonne Universités propose une pause-musicale le 12 février à 12h30 à la bibliothèque du Centre Clignancourt 2 rue Francis de Croisset, 18e (métro Porte de Clignancourt).

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    © Léo Andrés

    Un beau programme et un agréable moment de détente à l'heure du déjeuner:

    J. Haydn
    Quatuor op.76 n°2 en ré mineur (Hob.III.76) [dit «Les Quintes»]
    F. A. Hoffmeister
    Duo concertant n°1 en sol majeur pour flûte et alto
    F. Mendelssohn
    Quatuor à cordes n°6 op. 80

    Le concert est gratuit mais il faut s'inscrire ici.

     

  • Vivre à Paris

    paris,plu,commerce-de-proximité,logementDepuis plusieurs années, Paris est la ville la plus visitée au monde ! Objet d'une polémique au cours des dernières élections municipales, cette information est confirmée par le rapport publié par l'Office de tourisme de Paris : près de 30  millions de visiteurs à Paris intra-muros en 2013. Il est clair que cette affluence a un impact sur la vie quotidienne des Parisiens. Pour ceux qui aiment les chiffres, cela représente en moyenne 82 000 visiteurs par jour soit 3,5% de la population qui est d'environ 2,3 millions d'habitants. C'est considérable. Nos arrondissements et principalement le 9e et le 18e sont touchés par ce phénomène avec les Grands Magasins et Montmartre par exemple, mais aussi le 10e où se trouvent les deux gares Nord et Est. L'économie de la ville s'en ressent. A certains égards, l'impact est positif, pas de doutes, mais cette formidable quantité de visiteurs a aussi des effets pervers sur la vie des Parisiens (pour plus d'informations, se reporter au document Le tourisme à Paris, chiffres clé publié par l'office du tourisme - édition 2014 pour les chiffres 2013)

    D'abord sur le logement, .....

    .... sur l'immobilier. Dire que se loger à Paris est devenu une vraie galère est une banalité mais aussi hélas, une réalité. Le prix de l'immobilier a atteint des sommets (presque 9000€/m2 dans le 9e, 7500€ dans le 10e et le 18e environ) ce qui ne manque pas d'avoir un impact, évidemment, sur le prix des loyers. Les effets pervers sont de deux ordres.

    D'abord, la pierre est vue comme un investissement sérieux dans la période de crise économique et financière que nous connaissons, ce qui fait monter les prix. Ensuite, cette montée des prix fait que certains investisseurs cherchent à maximiser leur investissement non pas en louant sur le long terme leurs biens mais en pratiquant les locations temporaires aux tarifs plus élevés. Ce phénomène s'est considérablement développé dans Paris et dans nos quartiers plus particulièrement. Il suffit de taper locations temporaires sur un moteur de recherche bien connu pour voir le nombre d'agences proposant des services de cet ordre. Autant de logements en moins pour les candidats à vivre à Paris. Notons aussi que cela change grandement la vie au quotidien pour les habitants d'un immeuble. D'habitants stables pouvant avoir liés des relations de bon voisinage voire d'entraide, on passe parfois à des immeubles dans lesquels les résidents "tournent", transformant parfois le hall d'entrée en hall d'hôtel. La Ville de Paris a vu le problème, tout occupée qu'elle est à chercher et créer des logements. Elle a pris des dispositions très contraignantes à ce propos comme l'indique une page dédiée au sujet sur le site paris.fr. Sans compter que ces locations temporaires font concurrence (déloyale ?) aux hôtels, très nombreux dans la capitale.

    paris,plu,commerce-de-proximité,logementLe second effet pervers de cette affluence de touristes sur la vie des Parisiens touche aux commerces. Certes les habitudes des consommateurs ont évolué avec le temps. On ne fait plus ses courses aujourd'hui comme on les faisait encore dans les années 60 voire 70. Mais la modification de la nature des commerces est bien sous l'influence du tourisme. Il suffit de se promener à Montmartre pour en être sûr mais beaucoup de rues de nos quartiers n'échappent pas au phénomène comme la rue des Abbesses dans le 18e ou la rue des Martyrs dans le 9e. Combien de commerces de bouche disparus pour laisser la place à ceux qui vendent vêtements, gadgets, souvenirs. Il n'y a guère que les boulangeries qui ont résisté ! Certes, là aussi la mairie de Paris a vu le problème. Des dispositions pour protéger les commerces de proximité sont contenues dans le Plan Local d'Urbanisme (PLU) pour certaines rues. Le nombre de ces rues devrait d'ailleurs augmenter à l'occasion de la révision du PLU en cours (voir notre article du 18 janvier). Certes la mairie de Paris a crée la SEMAEST, société d'économie mixte qui permet de préempter les murs d'un commerce lorsque ceux-ci sont à vendre et mis en place Vital'Quartier. Certes encore la récente loi dite Pinel va permettre à une société d'économie mixte de préempter le bail commercial d'un commerce mais il n'en reste pas moins que les résultats ne sont pas à la hauteur de ce que nous pourrions attendre et que le tissu des commerces de proximité, c'est à dire des commerces de bouche, se défait petit à petit. Pour ceux qui connaissent bien la rue des Martyrs, la chose est évidente. Sans remonter aux années 70 où il y avait encore des petites remorques, des marchands des quatre saisons, dans la rue comme on peut encore le voir rue Lepic, la nature des commerces a profondément changé. Beaucoup de coiffeurs, d'opticiens, de marchands de chocolat ou bien d'alimentation de luxe (saumon, caviar, jambons d'Espagne, ...) tout ce qui ne constitue pas, reconnaissons le, le quotidien de tout le monde. Sans parler des salons de massages qui ont proliférer surtout dans le 9e et le 10e (voir notre article du 20 janvier) et sans oublier la pléthore de petits restaurants souvent pour un repas rapide.

    Une vive polémique a lieu en ce moment à propos des projets architecturaux de la Samaritaine dans le 1er et de la tour Triangle dans le 15e. Les défenseurs de ces projets prônent ce qu'ils nomment des gestes architecturaux pour faire en sorte que Paris ne devienne pas une ville musée. C'est là leur principal argument. Mais la ville n'est-elle pas d'abord faite de ses habitants. La vive démographie française fait que Paris a vu le nombre de ses habitants augmenter ces dernières années. Mais à continuer à rendre la vie quotidienne des Parisiens plus difficile par manque de logements accessibles ou de commerces de proximité, c'est ainsi que la capitale deviendra musée.