Connaissez-vous le square Nadar ? À quelques pas du Sacré-Cœur, ce petit square abrite la statue du Chevalier de la Barre, que le site de la Ville de Paris décrit comme "entourée de sophoras". La réalité est toute autre et plutôt affligeante : cette très belle statue s’élève au bord d’un espace au sol poussiéreux, qui, pendant la plus grande partie du temps, devient un "espace canin", en d’autres termes, un lieu où les chiens peuvent s’ébattre librement, et aussi évidemment se soulager ; et pour couronner le tout, ce sont d’énormes poubelles qui s’entassent près du piédestal. C’est ainsi que ce très jeune homme, victime de l’intolérance et de la barbarie, à qui nos concitoyens ont su rendre hommage, se retrouve environné de chiens et de poubelles.
Au fait, que savons-nous de la courte vie du Chevalier ? Accusé de ne pas avoir salué une procession, il fut longuement torturé avant d’être décapité puis brulé. C’était le 1er juillet 1766, il avait dix-neuf ans. Une statue, réalisée par le sculpteur Armand Bloch, et placée sur le parvis du Sacré-Cœur, fut inaugurée le 3 septembre 1905, avant d’être, en 1926, déplacée dans le square ; elle fut fondue en 1941 pour en récupérer le métal. En 2001, une nouvelle statue, œuvre d’Emmanuel Ball et financée par souscription, fut placée sur le socle qui n’avait pas été détruit et qui porte l’inscription, tirée du Dictionnaire Philosophique de Voltaire : "La tolérance universelle est la plus grande des lois".
Bien que l’intérêt d’espaces ludiques canins soit incontestable, et même si la Ville de Paris manque d’emplacements pour ses conteneurs à déchets, ne pourrait-on offrir à ce jeune martyr un environnement plus digne du symbole, ô combien d’actualité, qu’il représente ?
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Le chevalier aux poubelles
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Le festival Magic Barbès est de retour !
On l'avait évoqué lors d'un précédent article, à partir de ce jeudi 30 septembre, revient le festival Magic Barbès, orchestré par le FGO Barbara.
C'est une édition "au féminin" qui s'annonce cette année, mettant en avant "Les Héritières", des femmes artistes du 18e dont le travail s'inscrit dans une longue tradition artistique locale.
Exposition, concerts, rencontres, spectacles... c'est un programme riche qui s'offre à vous jusqu'à dimanche, comme vous pouvez le voir en détail ci-dessous.
Et pour plus de détails encore, rendez-vous sur la page du festival du le site du FGO Barbara.
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Les "P'tits Baudets" reprennent du service
Les P'tits Baudets reprennent du service. Les P'tits Baudets ? Tout simplement une série de concerts pour le jeune public, donnés le dimanche après-midi aux Trois Baudets, la salle de concerts du boulevard de Clichy consacrée à la jeune scène française. Et jusqu'au mois de décembre les places sont gratuites (sur réservation uniquement) !
Vous retrouverez ce dimanche 3 octobre, Rit Qui Qui avec leur spectacle "Vivre heureux dans un pull qui gratte". Ce nouveau spectacle de Rit Qui Qui confirme leur genre musical ancré dans le jazz en voyageant volontiers dans la pop, le rap ou la world, avec une écriture humoristique et une poésie des mots.
(50 min. À partir de 5 ans)C'est où ?
Les Trois Baudet, 64 boulevard de Clichy, Paris 18e
C'est quand ?
Dimanche 3 octobre 2021, à 15 h 30
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La rue comme local poubelles...
Devant le numéro 23 de la rue de Jessaint, au débouché de la rue Affre dans la Goutte d'Or, est installée une corbeille de rue. Jusque là rien d'inhabituel, si ce n'est la présence récurrente de sacs d'ordures ménagères entassés autour de ladite corbeille. Et par "récurrente", il faut comprendre "quotidienne" et ce depuis plusieurs années. De prime abord, on pourrait penser que les habitants de cet immeuble sont bien peu civils à ainsi abandonner leurs déchets dans l'espace public, qui plus est à quelques mètres du square Alain Bashung, risquant ainsi d'attirer des rats par ici.
Mais arrêtons là les spéculations et n'incriminons pas les habitants du 23 rue de Jessaint, qui, s'ils sont bien les auteurs de ces dépôts sauvages, sont les premières victimes de cette situation. En effet, en échangeant avec ces habitants, on apprend que dans cet immeuble appartenant à la Ville de Paris et géré par par un bailleur social, l'accès au local poubelles est fermé aux habitants, leur seule solution pour se débarrasser de leurs déchets étant des vide-ordures minuscules. Bien contre leur volonté - ils réclament depuis longtemps un local poubelles accessible dans leur immeuble - ils n'ont pas d'autre choix que de déposer leurs sacs d'ordures sur la voie publique : "Vous imaginez bien qu'on est pas ravi d'avoir un tas de poubelles devant chez soi" nous confiait, dépitée, une habitante de l'immeuble. Il faut noter que les sacs sont toujours correctement fermés et déposés "proprement", mais un dépôt sauvage en appelant d'autres, on constate que d'autres types de déchets (gravats, mobilier...) viennent souvent grossir le tas.
23 rue de Jessaint, juin 2020
Nous avons nous-même alerté les élus concernés du 18e sur ce sujet il y a plusieurs mois, mais rien n'y fait. Il n'y aurait pas de solution en vue avec les bailleurs sociaux (une solution proposée : poser ses ordures dans un immeuble voisin ! Qui consentirait à cela pour soi-même ?). Il faudrait donc accepter que la rue soit considérée comme un local poubelle possible. Une situation d'autant plus préoccupante qu'il semblerait que l'immeuble sis au numéro 53 de la rue de la Goutte d'Or et celui au 5-7 de la rue de la Charbonnière, toujours dans le quartier de la Goutte d'Or, connaissent des situations similaires.
On se demande donc ce qu'il faut faire pour que les règles élémentaires d'hygiène soient appliquées ici et que des travaux de mise en conformité soient entrepris dans les immeubles concernés - les bailleurs sociaux ont des budgets pour cela -, et que l'on respecte enfin les familles qui vivent dans ces immeubles, ainsi que les habitants du quartier qui voient leurs rues transformées en local poubelles ?
23 rue de Jessaint, août 2021
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"Pas de Deux" au LMP
Coïncidence : nos quartiers accueillent en même temps Dune, méga-production cinéma de science fiction, au Louxor, et Pas de Deux, prenante pièce de théâtre … de science fiction, au Lavoir Moderne Parisien !
Pas de deux, dans une belle ambiance post apocalyptique, sableuse, brumeuse et rougeâtre met le chef survivant d’une armée disparue (Jérémie Bédrune) face à un prisonnier (Julien Favart, qui est aussi l’auteur). Responsable de sa défaite ? Interrogatoire façon Guantanamo ? Parfois, oui. Questions absurdes. Aussi. Joute verbale, malgré les coups ? Aussi, et habile, du cruel à l’humour !
Deux hommes, privés de repères, peut-être les seuls survivants … Si c’est le cas, pourquoi s’affronter encore ? 1944 en Afrique, ou aujourd’hui en Afghanistan ? "J’ai choisi ces deux figures extrêmes pour explorer la multiplicité de l’homme" dit Julien Favart. Deviner l’autre ? Le convaincre ? L’anéantir ? En restera-t-il deux, un ou zéro à la fin ?
Les deux acteurs doivent travailler comme en miroir, dans une asymétrie calculée. L’échange est aussi bien mental que physique, très physique (de plus, au Lavoir, on est à quelques mètres des comédiens).
Il faudrait féliciter l’ensemble de la Compagnie Graine de Soleil, pour le texte, donc, la mise en scène, la lumière (Marine Flores), la scénographie Zakariae Heddouchi (dans les conditions minimalistes du Lavoir. Ce n’est pas le Puy du Fou !) Appréciez aussi un accompagnement musical, en direct, discret et élégant de Jonathan Morali.
C'est où ?
Le Lavoir Moderne Parisien – 35 rue Léon, Paris 18e
01 46 06 08 05 / lavoirmoderneparisien.com
C'est quand ?
Du mercredi au samedi, 20 h, le dimanche à 17 h. Durée : 1 h 30. Jusqu’au dimanche 26 septembre 2021.
- Plein tarif : 19 €
- Abonnés : 13,33 € et 10 €
- Chômeurs, habitants du 18e, plus de 65 ans : 15 €
- Intermittent, minima sociaux : 12 €
- Moins de 26ans : 10 €








