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Rechercher : cellule d'écoute

  • Réunion mensuelle pour la ZSP élargie

    Lundi 9 avril, la "Cellule d'écoute et d'évaluation" de la ZSP élargie a réuni autour de la table, comme chaque mois, associations, collectifs de riverains et institutionnels. Vous pouvez retrouver la liste des participants dans nos articles du 14 février et du 14 mars. Se sont ajoutés cette fois la toute nouvelle association des commerçants Goutte d'or/Chapelle et des représentants des rues Marcadet et Riquet. A noter la présence de Mme Girard, secrétaire adjointe de l'H,ôtel de ville chargée plus particulièrement de l'espace public. Nous déplorons l'absence d'élus. Côté 18e un membre du cabinet du maire était présent mais pas l'adjointe chargée de la sécurité Sarah Proust ; côté 10e, il semble qu'un problème de communication n'ait pas permis à Stéphane Bribard d'être averti en temps utile. On dira que ce n'est que partie remise pour les deux arrondissements concernés.

    La réunion a commencé par un bilan chiffré en matière d'interpellation: PV simplifiés, arrestations,  déferrements au Parquet avec un focus sur la vente de cigarettes pour le mois de mars. La consommation illicite d'alcool sur la voie publique, les achats d'actes sexuels et la possession et usages de drogues sont également sanctionnés. Les chiffres présentés rendent compte d'une baisse de 24% de la délinquance de voie publique pour les secteurs Lariboisière/Chapelle/Marx Dormoy. En revanche, le bilan est plus mitigé pour Barbès/Château Rouge. Valérie Goetz précise qu’ont été saisis de très nombreux caddies utilisés, particulièrement sur le boulevard Barbès, pour des ventes alimentaires. Le travail avec les douanes se poursuit et commence à porter ses fruits avec une saisie récente de téléphones dans une boutique. Une réflexion est en cours sur une possible verbalisation des acheteurs de cigarettes.

    A savoir : 78 tonnes de marchandises issues des ventes à la sauvette ont été saisies depuis le début de l'année dans le 18e arrondissement, sans compter celles des jours de marché. Un chiffre impressionnant sachant qu'il faut aussi se débarrasser de ces "encombrants". Ainsi, chaque mardi, un camion benne vient récupérer au commissariat, rue de Clignancourt, les marchandises qui n'ont pas pu être mises directement à la benne lors des saisies.

    Les opérations coups de poing se poursuivent. "On est dans une action massive sur l'ensemble du périmètre" a conclu le commissaire Jacques Rigon.

    Et la DPSP?

    Coralie Lever-Matraja, responsable de la DPSP 18e, évoque une activité très dense des agents avec notamment 2516 PV pour stationnement gênant et une importante verbalisation pour dépôts sauvages, ce qui représente 52% de l'activité et qui est une priorité. La verbalisation pour jets de mégots représente 15% de l'activité. Les actions se sont polarisées sur la ZSP historique donc dans la Goutte d'Or et à Château Rouge. Le secteur Lariboisière est crédité de 248 PV et celui de la Chapelle de 273 PV.

    La parole aux associations

    De l'avis général, la présence policière est bien visible et appréciée, que ce soit aux abords de la salle de consommation, dans le secteur Dejean ou place de La Chapelle. Cependant, la présence de compagnies de sécurité n'est pas vraiment comprise quand les trafics se font à proximité des camions sans intervention des agents. Il y a donc  bien des améliorations mais le retour des beaux jours fait craindre simultanément le retour des nuisances nocturnes dues à des populations fortement alcoolisées et donc souvent bruyantes.

    Pour la prochaine réunion, les associations ont demandé que la RATP soit représentée pour parler des stations Barbès et La Chapelle qui, pour l'une est fermée les jours de marché côté Patin et, pour l'autre —  à certaines heures — envahie de vendeurs sauvette . Action Barbès est revenue une fois de plus sur le marché alimentaire qui est impraticable, surtout le samedi, avec encore des étals débordants et des vendeurs très nombreux dans l'allée centrale. Les agents de la DPSP ne sont pas suffisamment présents, bien que l'on nous affirme le contraire. Et le résultat n'est pas satisfaisant.

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    SOS La Chapelle déplore les distributions alimentaires sauvages qui ont lieu rue Pajol et qui laissent la rue dans un état épouvantable. L'association regrette aussi que, en matière d'éclairage, la mairie ne soit pas suffisamment réactive alors que c'est un aspect très important en matière de sécurité pour les habitants. Mme Girard précise alors que de nombreux lampadaires font l'objet de vandalisme. D'une manière générale, les associations s'accordent pour dire que la Ville n'agit pas assez vite, alors qu'il y a urgence. Pour exemple, le collectif du boulevard Barbès demande depuis des mois le contrôle de certains commerces qui ne respectent pas la législation sur les devantures. Rien n'a bougé, les services de l'urbanisme sont aux abonnés absents.

    Nous savons que les remarques et demandes des associations ont été relayées lors de la réunion de la Cellule de coordination opérationnelle des Forces de sécurité intérieure qui s'est tenue le 12 avril. Prochaine rencontre en mai.

  • ZSP élargie : bilan à six mois

    La cellule d’écoute de la ZSP élargie s'est réunie fin juin après six mois de mise en place du dispositif. La précédente réunion s'était tenue au mois de mai (voir notre article du 23 mai).  Du côté des institutions, les chefs de district, les DPSP (Direction de la prévention, de la sécurité et de la protection) des 18e et 10e arrondissements, les élus d’arrondissement en charge de la sécurité ont tous répondu présent pour répondre à la dizaine d’associations et collectifs d’habitants habituels.

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    Action Barbès a contribué à ce point d’étape, selon une formule désormais consolidée : un retour sur l’action des forces de police et de la DPSP, suivi par une prise de parole des représentants associatifs pour exposer les problématiques spécifiques à chaque secteur, afin de permettre une adaptation et un meilleur ciblage des actions des services mobilisés.

    Les sauvettes

    Conviée pour la première fois, la Brigade des réseaux ferrés (BRF) a donné  un aperçu sur l’organisation de son service et sur les résultats des opérations menées à la Gare du Nord, où les sauvettes ont pratiquement disparu. La présence systématique de la BRF pendant les jours de marché aux stations Barbès-Rochechouart et La Chapelle a contribué à la diminution des nuisances. Cette action dissuasive est complétée par un travail de fond sur les infractions les plus courantes (vols à la tire, trafic de drogue et sauvettes), opéré par une cellule spécifique en civil, moins visible mais très efficace, comme le montre l’augmentation du nombre d’interpellations.

    Les associations du secteur de La Chapelle n'ont pas manqué de réagir sur la concentration des sauvettes place de La Chapelle, sur le pont de Jessaint et dans le couloir souterrain reliant la station La Chapelle à la Gare du Nord. Le représentant de la BRF a volontiers admis que le travail par secteurs, postulat de la ZSP, est une exception à la stratégie de réseau appliquée par sa brigade et n’a pas forcément de résultats probants. Le risque est effectivement de déplacer le problème là où il y a moins de pression, et il est donc nécessaire d’assurer une coordination avec l'ensemble des personnels afin d’éviter les phénomènes de report entre la rue, la gare et le métro.

    Interpellé sur la fermeture de la sortie rue Guy Patin à la station Barbès-Rochechouart, vivement contestée par les riverains, le représentant de  la BFR a précisé que cette décision, si elle arrange la RATP, n’a pas d’effets positifs sur les trafics, bien au contraire. En effet, la fermeture de la sortie empêche de fluidifier la circulation et cristallise les sauvettes aux alentours de la station. Pour le commissaire Jacques Rigon, cette position fait désormais consensus parmi les institutions, et il sera difficile pour la RATP de ne pas en tenir compte lors de la réunion prévue le 11 juillet avec les forces de police et les représentants des équipes municipales.

    La situation des mineurs non accompagnés

    Jacques Rigon a annoncé un changement d’échelle dans la coopération avec le Maroc : une "task force" de huit agents marocains travaille désormais dans le secteur de la Goutte d’Or pour tenter d'apporter une solution pérenne. Cette équipe pluridisciplinaire, composée de forces de police, agents des Ministères de la Famille et de la Jeunesse, mène une enquête approfondie pour retrouver les familles, qui pourront demander le rapprochement avec les membres du foyer et permettre aux autorités françaises d’organiser le rapatriement.
    Les associations ont partagé le constat d’une présence moins forte de ce groupe depuis quelques semaines, reflux qui reste difficile à expliquer. Un commissaire du 18e arrondissement, a avancé deux hypothèses: le travail d’enquête de l'équipe marocaine, dont les membres ont pu s’entretenir avec certains mineurs lors des interpellations, et les contrôles ciblés sur les commerces du secteur, pour vérifier la présence de points de recel. Cette opération a permis d’interpeller un commerçant peu scrupuleux et de saisir ainsi son stock de marchandises volées. De quoi perturber les trafics...

    Le marché du ramadan sous le viaduc aérien : quel bilan ?

    Pour les autorités, c'est un succès encourageant ; la mobilisation quotidienne des forces de police a permis d'assurer des échanges calmes et apaisés, grâce à l’absence de sauvettes et de ventes en dehors des produits traditionnels, sans débordements majeurs. Le collectif de riverains Lariboisière-Gare du Nord a, par contre, émis des réserves quant à la légitimité d’une telle mobilisation de forces de police pour une fête religieuse. Sarah Proust, adjointe au maire du 18e en charge de la prévention et de la tranquillité publique, a alors rappelé que la vente de denrées alimentaires pendant le mois du ramadan a plutôt un caractère traditionnel et culturel. "Sans compter que les enjeux de sécurité et d’ordre public justifient largement l’encadrement de la part des effectifs de police" a t-elle conclu.
    L'association des commerçants a félicité l'initiative, mais a insisté sur la fracture que cette « zone de tolérance » crée avec les commerces du secteur, soumis à des contraintes réglementaires et judiciaires bien plus importantes. Sa représentante a avancé une proposition intéressante :
    institutionnaliser le marché pour les années à venir, avec une organisation et une communication en amont de la part des mairies d’arrondissement, pour éviter les disparités avec les commerçants. Une suggestion qui a semblé faire consensus. Action Barbès avait déjà évoqué l'an passé cette idée et donc la soutiendra pour l'an prochain. Il faudra cependant qu'un dispositif adéquat de nettoiement de l'espace plus efficace soit mis en place par la mairie, chaque soir. En effet, cette année, les agents de la propreté intervenaient le lendemain en début de matinée.

    Du côté des associations

    Pour nos lecteurs qui s'intéressent aux articles sur le suivi de la salle de consommation, ils ne seront pas étonnés de retrouver des avis divergents sur la situation aux abords de la Scmr. Ainsi, le collectif des riverains Lariboisière-Gare du Nord a dressé un bilan inquiétant et anxiogène sur le secteur, pointant une augmentation des agressions verbales et des menaces personnelles vis-à-vis des membres les plus visibles du collectif. Le témoignage du collectif des parents d’élèves Scmr 75 a permis d’apporter un éclairage différent. "La situation n'est pas si apocalyptique, et on note une forte amélioration dans les halls d’immeuble que les usagers avaient l’habitude d’investir et de squatter" a précisé un représentant.
    Dans le secteur Barbès-Myrha-Château Rouge, l'arrêté d'interdiction de consommation et de vente d'alcool n'est toujours pas respecté. Une situation particulièrement dégradée rue de Panama, où des salons de coiffure se livreraient à la vente de boissons alcoolisées, occasionnant débordements et incivilités aux alentours de la placette Suez-Panama.
    L'association Vie Dejean a aussi déploré le retour des ventes à la sauvette le soir sur le secteur Château Rouge, période où la pression policière était moins forte et concentrée sur le marché du ramadan. L'amélioration reste donc fragile et les actions seront à poursuivre.

    Du côté de la place de La Chapelle, après plusieurs semaines difficiles, un vent d'espoir semble souffler... Ainsi, les associations ont constaté une présence systématique des agents de police et le renforcement des verbalisations de la part de la DPSP. La Fête de la musique, le 21 juin, a été l’occasion de restituer la place de La Chapelle aux riverains, dans une ambiance conviviale et apaisée que le quartier n’avait pas connue depuis des mois.
    Des améliorations tangibles aussi dans le secteur Pajol, grâce à des opérations spécifiques contre les rodéos de scooters sur l’Esplanade Nathalie-Sarraute et des verbalisations systématiques sur la rue Marx-Dormoy, et dans le secteur Marcadet, malgré la recrudescence des sauvettes, où la politique de tolérance zéro vis-à-vis des restaurants à l’occasion de la Fête de la musique a été particulièrement appréciée par les habitants.
    Le commissaire Jacques Rigon a conclu la réunion à 21h (!) faisant part de sa satisfaction sur le fonctionnement de la cellule d’écoute et sur une petite victoire remportée par son équipe : le périmètre de la ZSP élargie bénéficiera dès septembre 2018 du nouveau dispositif des « quartiers de reconquête républicaine », avec un étoffement des effectifs de police actifs dans le secteur. Rendez-vous à la rentrée pour plus de détails sur ce nouveau dispositif.

  • Incompréhensible changement à la tête de la ZSP

    Nous venons d'apprendre le changement de direction de la "Zone de Sécurité Prioritaire (ZSP) 10-18". Désormais ce sera la commissaire Emmanuelle Oster, arrivée récemment à la tête du commissariat central du 18e arrondissement, qui dirigera les opérations en lieu et place du chef district, le commissaire Jacques Rigon, qui menait cette mission jusque là. Nous croyons savoir que la Préfecture - et donc le ministère de l'Intérieur - reprocherait au commissaire Rigon son insuffisance de résultats, mettant en cause ses méthodes.

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    Pour avoir suivi la ZSP dès sa mise en place, en septembre 2012 pour sa première version, en étant associés aux différentes formes de comité de suivi, nous avons pu suivre finement les évolutions de ce dispositif, et nous avons vu défiler bien des ministres de l'Intérieur, préfets et commissaires. D'ailleurs, ce changement est sans doute lié à l'arrivée du nouveau préfet Didier Lallement, qui vient lui-même de remplacer Michel Delpuech à la fin du mois de mars dernier.

    De notre point de vue, celui de riverains "avertis" et impliqués de très longue date, nous ne comprenons pas cette décision qui nous paraît bien injuste. En effet, si les résultats en matière de sécurité sont certes insuffisants dans le secteur, à notre avis ce n'est pas tant une question de méthode que de moyens qui n'ont jamais été à la hauteur des enjeux locaux. D'ailleurs, lors de la dernière réunion de la cellule d'écoute de la ZSP, nous avions précisément pointé ce problème d'effectifs insuffisants.

    En effet, il nous paraît bien fallacieux de la part de la Préfecture de reprocher une insuffisance de résultats sur la ZSP alors que, dès qu'un événement s'annonce ailleurs à Paris, cette même Préfecture vide les effectifs de police du secteur. Nous pouvons le constater dans nos rues depuis plus de six mois, tous les samedis — jours où se cumulent le plus de problèmes sur nos quartiers — où la Préfecture enlève systématiquement tous les effectifs disponibles dans la ZSP au profit des zones de manifestation des "Gilets jaunes". Ce choix est bien celui de la Préfecture. Une Préfecture qui malgré le changement de tête récent ne semble hélas pas avoir encore pris la mesure de la gravité de ce qu'il se passe dans nos quartiers (et ne dit-on pas qu'on ne change pas de capitaine en pleine tempête ?). Car des changements de méthodes, nous en avons vus plus d'un ici, mais la seule chose qu'on ait vu avoir une influence réelle sur la situation délictuelle dans nos quartiers c'est précisément l'augmentation d'effectifs avec une présence effective et durable sur le terrain. Ce fût le cas lors de la création de la brigade "anti-sauvette" qui a réussi à les faire baisser nettement sur le secteur de Château Rouge, mais c'était avant la période des manifestations du mouvement des Gilets jaunes, depuis les ventes à la sauvette sont réapparues... surtout le samedi.

    Dans le cadre du dispositif ZSP, nous perdons donc non seulement un commissaire dont l'implication sans faille et la connaissance très fine du terrain manquera très certainement (Jacques Rigon avait été commissaire du 10e auparavant), mais nous perdons aussi du temps, c'est à dire les mois nécessaires à ce qu'une nouvelle direction s'installe, comme à chaque fois que ce fut le cas, lors d'un changement à la tête de la ZSP ou de celle des commissariats d'arrondissements.

    Malgré ces circonstances, nous souhaitons évidemment un plein succès à la commissaire Oster dans sa nouvelle mission. Et quant à la forme que prendra le suivi de la ZSP et l'implication des riverains, si elle est prolongée, nous n'avons aucune indication pour l'instant. Nous ne manquerons pas de vous en informer quand nous en aurons connaissance.

  • ZSP élargie: c'est parti!

    Une très longue réunion menée par le chef de district Jacques Rigon s'est tenue lundi 5 février au commissariat du 20e  dans le cadre de l'opération Barbès Respire (voir notre article du 8 janvier). Adieu Barbès-Chapelle Respire, il faudra désormais écrire ZSP élargie.

    Pour échanger sur les avancées de ce dispositif, les représentants d'associations et de collectifs ne seront désormais plus seuls autour de la table. En effet, pour cette 1ère rencontre de l'année 2018, étaient présents les commissaires des 10e et 18e Damien Vallot et Valérie Goetz, un représentant du cabinet du préfet, des policiers chargés des cellules d'écoute mises en place récemment. Et côté ville, S. Bribard élu du 10e, A. Thini-Villerel chargé de mission au cabinet du maire du 18e, C. Bourguet du cabinet de Colombe Brossel et C. Lever-Matraja responsable de la DPSP 18e.

    L'association Vivre Gare du Nord et Est et le collectif Tranquillité Myrha ont désormais rejoint SOS La Chapelle, Demain La Chapelle, le Collectif Barbès, La Vie Dejean et Action Barbès autour de la table.

    Petit historique de la mise en place du dispositif

    C'est en janvier 2017 que tout a commencé après plusieurs interpellations des pouvoirs publics et des élus par des habitants du secteur Barbès réunis en collectif. Action Barbès avait rencontré les maires du 10e et 18e puis relayé un courrier à envoyer au préfet. La conjonction de ces actions avait alors abouti à deux réunions avec le préfet à la mairie du 18e. Le chef de district Jacques Rigon a organisé rapidement des réunions avec notre association et SOS Chapelle, puis Demain La Chapelle pour représenter le secteur Chapelle de chaque côté du viaduc. Le cercle s'est donc depuis considérablement élargi.

    Côté préfecture, il s'agissait d'être plus efficace, donc de réduire un empilement de dispositifs mis en place de part et d'autre de "l'épine dorsale" du boulevard de la Chapelle. Nous savions que les choses avançaient mais il fallait donner du temps au temps. Depuis le 22 janvier de cette année, il existe un seul dispositif : une zone de sécurité prioritaire (déjà présente côté 18e) élargie 10-18 et qui couvre l'intégralité du bassin déjà évoqué dans nos articles précédents.

     

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    Détails du dispositif

    Comme on le voit sur la carte ci-dessus, la zone est significativement étendue avec 4 quartiers définis : Barbès-Goutte d'or ; Scmr-Lariboisière-Gare du nord ; Château rouge-Doudeauville-Marcadet ; Chapelle-Dormoy-Pajol pour obtenir un maillage complet  et éviter les phénomènes de reports ; une zone pilotée par le chef de district. Le périmètre est ainsi délimité par le boulevard Barbès à l'ouest, les rues Ordener et Riquet au nord, les rues Pajol et Philippe de Girard à l'est et la rue La Fayette au sud.

    Pour une meilleure efficacité, J. Rigon a insisté sur l'importance de ce qu'il nomme "une police de contact" qui devra être sur les points névralgiques du secteur (une vingtaine identifiée). C'est aussi un dispositif spécifique d'écoute et d'échange avec un gradé référent par secteur qui se fera connaitre auprès de la population. Par ailleurs, deux référents (un par commissariat) peuvent déjà être contactés par mail. Ils assurent le lien avec les référents de secteur. (voir ci-dessous)

     

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    Enfin, dernier élément du dispositif, les associations participeront à une réunion mensuelle, comme celle du 5 février, avant chaque grande réunion opérationnelle, cette dernière étant réservée aux institutionnels et élus. C'est une première à Paris et sans doute sur le territoire. Certes, Action Barbès a le souvenir d'avoir été conviée à assister à ces réunions, par deux fois, après la mise en place de la ZSP en 2012. Mais il s'agissait alors essentiellement d'écouter. Puis, assez vite, le lien avec les habitants et les associations s'est rompu à notre grand regret.

    Lors de ces réunions à venir, les résultats obtenus seront toujours communiqués et ils seront complétés par un point sur l'évolution de la délinquance par quartier.

    Les actions communes avec la DPSP seront amplifiées pour les incivilités, le stationnement, les commerces.

    Par ailleurs, les commissaires ont rappelé le dispositif "réserve citoyenne" créé en janvier 2017. Plus d'informations, ici.

    La parole aux associations

    L'amélioration sur le secteur Château-rouge et particulièrement la rue Dejean a fait consensus. C'est moins convaincant pour la rue des Poissonniers où les ventes sauvette alimentaire laissent les trottoirs sales. La nécessité de contrôler certains commerces, particulièrement en matière d'hygiène, semble s'imposer. Du mieux aussi rue Myrha mais surtout en journée ; les nuisances nocturnes n'ont pas cessé.

    Sur le boulevard Barbès, on note un peu moins d'intrusions dans les halls d'immeubles, en revanche la sortie du métro est toujours très problématique avec les trop nombreux vendeurs de cigarettes et des vols à la tire fréquents. Aucune nouvelle du côté de la mairie sur une réouverture ou un déplacement du kiosque.

    Des mineurs isolés sont pris en charge quotidiennement par le centre d’action sociale protestant (CASP) mais d'autres seraient arrivés (voir notre article du 14 décembre). On les retrouve souvent le soir rue des Islettes où des agressions ont eu lieu.

    Du côté de la placette Polonceau, un peu moins d'occupation liée au trafic de drogue depuis peu. La commissaire du 18e précise que de nombreuses opérations ont été menées ainsi que des fermetures de commerces avec le risque que les trafics se déplacent alors dans les halls d'immeuble ou même dans des logements. Rien n'est simple et donc pas de solution miracle à attendre.

    Du côté des occupations et dégradations des Autolib, il y a du mieux rues de Sofia et Guy Patin. Le résultat probable de l'action menée conjointement par la police et la société, a précisé J. Rigon. Les véhicules sont mieux sécurisés et les policiers ont désormais des badges pour fermer d'éventuelles voitures restées ouvertes.

    Pour le marché, nous sommes nombreux à constater les ventes illicites dans l'allée centrale. L'absence d'agents de la DPSP est déplorée le samedi. C. Lever-Matraja en a bien conscience. Elle précise qu'elle dispose de deux équipages le mercredi mais qu'il faut faire appel au volontariat pour le samedi. Or, chaque 1er dimanche du mois, les agents vont  sécuriser la piétonnisation des Champs Elysées, donc pour Barbès, la veille....

    Les ventes sauvette sont aussi nombreuses sur le pont de Jessaint et sur le bouievard de la Chapelle entre la rue de Tombouctou et la place de la Chapelle. Les services de propreté passant le matin, les trottoirs restent dans un état de malpropreté jusqu'au lendemain. Les horaires de passage seraient à revoir mais pour cette question, la balle est dans le camp de la mairie. Le "pont aux pigeons", passerelle située entre le boulevard et la rue de Jessaint, lui aussi lieu de vente très fréquenté, est dans un état épouvantable. La possible fermeture de cet espace (vraiment petit) a été plusieurs fois évoquée et là encore, on attend toujours une action des élus.

    Du côté de la Chapelle, la présence policière est visible mais beaucoup de problèmes restent à régler, notamment en matière de commerces. Un renfort par la DPSP a été demandé par l'association SOS La Chapelle.

    Enfin, le secteur Gare du Nord et les abords de la salle de consommation bénéficient de la nouvelle ZSP. Attendons un peu pour en observer les effets positifs.

    Nous connaissons depuis la semaine dernière les villes qui vont bénéficier de la nouvelle police de sécurité du quotidien. Le secteur de la ZSP élargie sera concerné à partir de janvier 2019; ce sera l'unique secteur parisien choisi.

    Pour rappel, un arrêté anti-alcool a permis tout récemment d'étendre la zone concernée dans le 18e, sachant qu'un tel dispositif existe également côté 10e.

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  • ZSP élargie: un mois plus tard

    Le dispositif se nomme désormais "Cellule d'écoute et d'évaluation", une cellule qui se réunira une fois par mois. Nous vous renvoyons à notre article du 14 février sur la précédente réunion pour connaître la liste des participants. Ont été associés pour la première fois, des représentants du collectif "riverains-Lariboisière-gare du Nord" opposé au maintien de la salle de consommation rue Paré, et du collectif Marcadet. La réunion du 5 mars fut intéressante mais longue... On peut regretter l'absence d'élus ou de représentants des mairies concernées : certes, dans le 10e se tenait le conseil d'arrondissement  mais dans le 18e, tel n'était pas le cas. Personne non plus pour représenter la DPSP 10e. Côté police, nous avons fait la connaissance des nouveaux commissaires adjoints : Jérémy Ransinangue pour le 10e et Mathieu Debatisse pour le 18e (arrivé le matin même !).

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    Les quatre quartiers de la ZSP bénéficient tous de renfort de police notamment avec les  compagnies de sécurisation, notamment pour la rue Ambroise Paré. La Brigade spécialisée de terrain (BST) est également renforcée depuis la semaine dernière. Les policiers sont progressivement équipés de smartphones (nouveaux équipements opérationnels - NEO) et de tablettes numériques (une par équipage) permettant ainsi l'accès rapide et direct à l'ensemble des fichiers et des applications professionnelles. D'où des contrôles modernisés et très raccourcis.

    Quelques chiffres

    Il s'agit des chiffres à compter du 22 janvier de cette année depuis la mise en place  officielle de la nouvelle ZSP 10-18. Ils sont répartis en 4 points.

    - police de contact : comme son nom l'indique, il s'agit d'aller à la rencontre des habitants, des commerçants, particulièrement dans les secteurs "chauds". 3 200 prises de contacts ont déjà eu lieu et 780 prospections dans les halls d'immeubles.

    - amélioration de la physionomie visible : l'objectif est de lutter contre toutes les formes d'incivilités et sur la délinquance de voie publique qui nuisent au quotidien et ce, en partenariat avec la Direction de la Prévention, de la Sécurité et de la Protection (DPSP). Plus de 3 000 évictions pour ventes illégales de cigarettes ont eu lieu à Barbès et place de la Chapelle qui ont donné lieu à 435 procédures simplifiées, des interpellations avec judiciarisation à la clé. A noter, une saisie de 174 cartouches rue de la Chapelle et 13 tonnes de marchandises parties à la benne.

    D'autres évictions et saisies ont également eu lieu avec les diverses ventes à la sauvette (jours de marché, rue du faubourg Saint-Denis).

    L'arrêté anti-alcool sur l'ensemble de la ZSP élargie a permis de nombreuses verbalisations (48 sur le secteur Château Rouge). Toutes les infractions sont cernées que ce soit en matière de prostitution (clients verbalisés) ou encore de stationnements gênants qui ne manquent pas côté 18e.

    - Lutte contre la délinquance : 485 arrestations dont 29 pour vol à la tire,  27 avec violence,  10 vols à la portière, 10 pour cambriolages et 79 pour recel. Il y a eu 137 arrestations pour infraction à la législation en matière de stupéfiants. C'est le secteur Barbès- Goutte d'Or qui remporte la palme !

    - Opérations coup de poing : 46 en tout avec contrôles de commerces, opérations de lutte contre les sauvettes, contre la prostitution et contre l'immigration irrégulière. Le partenariat avec la société Autolib continue pour empêcher l'occupation et la dégradation des véhicules à raison d'une opération par mois. La dernière intervention concernant le trafic de cigarettes a débouché sur 29 arrestations et 29 déferrements, donc un durcissement des réponses judiciaires. Les douanes vont être associées, ce qui permettra la saisie des espèces et la destruction des paquets.

    Le partenariat avec la DPSP

    Dix-huit opérations conjointes ont été menées sur les rues Cail et Perdonnet. Sur Château Rouge, elles ont lieu deux fois par semaine et des agents sont présents tous les jours rue Dejean. Pour permettre une meilleure  fluidification des sorties de métro, les stations Barbès et Chapelle bénéficient chacune d'une opération par semaine en fin de journée.

    Les arcades de la rue de la Goutte d'or, que nous avons très souvent évoquées pour leur saleté récurrente ont droit à minima à une opération par semaine pour mettre fin aux occupations illicites.

    Au mois de janvier : 672 PV sur Barbès et Château Rouge dont une majorité pour dépôts  et jets de mégots (435) pour seulement 43 PV pour épanchements d'urine. Une cartographie qui précisera par quartier, nombres et types d'infractions, sera disponible le mois prochain. D'ores et déjà, le 18e est le gagnant pour l'ensemble des arrondissements parisiens. Il restera à se déployer davantage sur le secteur Lariboisière. Coralie Lever-Matraja, responsable de la DPSP 18e a tenu à préciser que la verbalisation n'était pas toujours simple face à certains contrevenants récalcitrants. En cas de refus de présentation de papiers d'identité, il est fait appel à la police. Rappelons que les agents de la brigade de lutte contre les incivilités sont en civil.

    Du côté des associations

    Les échanges ont eu lieu par quartier. Pour les environs de la salle de consommation, les représentants du collectif contre la Scmr ont pu amplement s'exprimer. Pour eux, la délinquance visible rue Paré n'existait pas avant l'ouverture, une vision que nous ne partageons pas, même si nous ne contestons pas les nuisances subies et la nécessité d'améliorer la vie dans ce quartier.

    Pour le secteur Gare du Nord, l'association Vivre gares du Nord et de l'Est a insisté sur les problèmes de mendicité "agressive" notamment par des enfants, des vols de bagages..."La maire du 10e est très vigilante en ce qui concerne les enfants afin que ceux-ci soient rapidement pris en charge et placés" a précisé le commissaire du 10e.

    En ce qui nous concerne, nous constatons une présence policière bien visible sur l'ensemble du périmètre et une amélioration notable de la situation du côté de  la placette Polonceau, de même pour  Château Rouge, ce qui est confirmé par l'association Vie Dejean. Par contre, le marché est toujours difficilement praticable à certains moments, l'entrée de la station de métro parfois complètement bouchée et des ventes ont toujours lieu à l'intérieur de l'espace Ratp. Des mineurs isolés sont encore dans le quartier Goutte d'Or et particulièrement rue des Islettes mais nous savons aussi que l'association Casp (Centre d'action social protestant) diligentée par la ville, est présente sur le terrain pour aller à leur rencontre et tenter des prises en charge.

    Du mieux aussi rue Myrha, rue de Panama. Pour la rue des Poissonniers, il y a encore une bonne marge d'amélioration... tant pour les ventes à la sauvette que pour la propreté (mais là, c'est le domaine des services de la ville). Les interventions conjuguées de la police et la DPSP ont apaisé la rue Dejean du côté des sauvettes mais le non-respect de certains commerçants en matière de législation n'en est désormais que plus flagrant. L'association Vie Dejean continue à demander plus de contrôles,  particulièrement pour les heures de livraison.

    Du côté de la Chapelle, des efforts conséquents sont mis en place. Mais pour les associations, le secteur reste difficile et dès que la police quitte les lieux, les activités illicites reprennent. SOS La chapelle déplore, une fois de plus, l'état de la rue Pajol après les distributions  alimentaires de rue organisées par des associations qui ne dépendent pas de la ville et qui ne gèrent pas le  nettoyage des trottoirs.

    Côté 10e, de nombreuses saisies de chaussures vendues ont été effectuées sur le trottoir de la rue du Faubourg Saint-Denis. L'association Demain La Chapelle estime le bilan de la DPSP plutôt négatif car pas d'amélioration visible en matière d'incivilités. Souhaitons que le responsable du 10e soit présent lors de la prochaine réunion.

    On a également évoqué le mauvais éclairage à certains endroits et particulièrement la rue Marx Dormoy. Des demandes ont déjà été faites à la ville...

    La liste des points abordés n'est pas reprise dans son intégralité, ce serait bien fastidieux pour les lecteurs ! Prochain rendez-vous en avril.

  • ZSP 10-18, où en est-on à dix mois ?

    Le 7 novembre dernier, au commissariat du 20e arrondissement, s’est tenue la dernière réunion de la « Cellule d’écoute de la ZSP 10-18 », sous la houlette du commissaire Jacques Rigon, chef du 2e district de Paris. Étaient présents, les commissaires centraux des 10e et 18e et les responsables de secteurs de la ZSP, Sarah Proust, adjointe au maire du 18e chargée des questions de sécurité et Stéphane Bribard, son homologue du 10e, ainsi que des représentants des services chargés de la sécurité de chaque arrondissement. Le cabinet de la maire de Paris avait également répondu présent. Les associations de riverains étaient également présentes, ainsi qu’une représentante du Conseil de quartier de La Chapelle.

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    Nous ne détaillerons pas ici tout ce qui a été évoqué au cours de cette rencontre qui a duré pas moins de trois longues heures. La réunion a débuté avec la présentation de la nouvelle commissaire centrale du 18e arrondissement, Emmanuelle Oster, qui succède à Valérie Goetz rue de Clignancourt. Arrivée depuis quelques jours, cette réunion a été pour elle une bonne occasion de prendre la mesure des problèmes qui se présentent à elle. Le M18, magazine bimensuel de la mairie du 18e, lui consacre un portrait en quatrième de couverture du numéro de novembre-décembre 2018

    Le commissaire Rigon a détaillé les actions policières dans le périmètre de la ZSP 10-18. Depuis la dernière réunion qui s’est tenue le 11 septembre dernier, il a été effectué plus de 4 000 « prises de contact », soit plus de 22 000 depuis le début de l’année et la mise en place de la ZSP élargie. Au quotidien, les équipes dédiées à la ZSP bénéficient de l’appui des forces mobiles, avec une à deux sections de CRS ou de gardes mobiles, ces forces sont principalement déployées vers les stations de métro Barbès-Rochechouart et La Chapelle. Côté « délinquance », il a été procédé à 425 arrestations depuis septembre (stupéfiants, vols, recels). Il est à noter que le total des faits constatés de délinquance est en baisse de 15% depuis le début de l’année.

    Suite notamment à quelques articles de presse très alarmistes, la Préfecture de police a mis un accent particulier sur les abords de la Salle de consommation à moindre risque (SCMR). Six opérations ont été menées sur le secteur, avec des policiers en civil, pour viser spécifiquement les scènes de deal et d’injection de rue. Le bilan est relativement maigre, avec au total seulement 22 arrestations pour deal ou injection sur l’espace public, et aucun fait constaté aux abords immédiats de la SCMR, rue Ambroise-Paré et rue Saint-Vincent-de-Paul. L’essentiel des problèmes rencontrés se concentrent entre 17h et 19h dans la cour des taxis de la gare du Nord.

    Le contrôle des commerces a abouti à 83 sanctions dont 50 fermetures administratives temporaires. La Ville a annoncé une sanction rare à l’encontre d’un commerçant du marché de Lariboisière à Barbès, avec sa radiation définitive pour sa complicité active avec des vendeurs à la sauvette qui s’installent dans l’allée centrale du marché, ce commerçant n’hésitant pas à cacher de la marchandise non seulement dans son stand mais également dans son camion. Mais, ne nous y trompons pas, ce cas de complicité, même s’il n’est peut-être pas le seul, est rare, l’essentiel des commerçants du marché subissant ces ventes à la sauvette qui nuisent à leur commerce.

    Pour les « ventes à la sauvette », toutes catégories confondues, depuis septembre, c’est 11 300 évictions simples et 2 800 procédures simplifiées qui ont été effectuées. À noter, les saisies pour destruction représentent plus de 100 tonnes de marchandises depuis le début de l’année. À propos des ventes à la sauvette, nous avons rappelé la position d’Action Barbès qui tient à distinguer le deal, le recel et le commerce déguisé d’un côté, du « marché de la misère » de l’autre ; ce dernier, expression de la grande misère sociale et économique de certains de nos concitoyens, mériterait une vraie réflexion de la Ville et aussi de l’État. L’idée d’une prise en charge sociale de toutes les personnes tentant de boucler, ici, les fins de mois difficiles nous semblant relever d’un vœu pieux, il nous apparaîtrait plus opportun à moyen terme d’organiser un marché des biffins, à l’instar de celui de la porte de Montmartre, plutôt que de chasser tous les jours de marché de pauvres gens à travers les rues de la Goutte d’Or. En ce qui concerne, le deal, le recel et autres ventes crapuleuses, il n’est bien évidemment pas question d’une telle compréhension. À ce sujet, il a été procédé à 4 200 évictions de vendeurs de cigarettes (19 000 depuis dix mois), 3 300 procédures simplifiées (saisie de la marchandise sans emmener la personne fautive au commissariat) et 157 interpellations (670 depuis dix mois, dont 316 avec garde à vue).

    Pour faire respecter le décret préfectoral sur l’interdiction de consommation et de vente d’alcool à certains horaires sur une zone qui englobe la ZSP, c’est seulement 32 verbalisations qui ont été faites. Un petit bilan pour un problème récurrent sur certains secteurs, comme les abords de la gare du Nord, à Château Rouge ou encore vers Marcadet-Poissonniers.

    La mairie du 18e, quant à elle, annonce un bilan d’étape à dix mois avec 5 600 procès-verbaux dressés pour diverses infractions et 16 400 PV pour stationnement. Il y a eu un renforcement de la présence des agents de la DPSP dans les espaces verts, avec des passages beaucoup plus fréquents. Comme d’autres associations, nous regrettons la disparition des gardiens de square, qui par le passé ont su faire la preuve de leur efficacité. Nous avons également appris qu’à présent la Ville a accès à 940 caméras de vidéosurveillance.

    Nous finirons avec ce rappel que nous avons fait, avec d’autres associations et collectifs, sur les nombreux problèmes engendrés par la mise en place de « Paris respire » les samedis à Château Rouge : stationnement sauvage et circulation chaotique autour du secteur, le quartier n’étant plus qu’un concert de klaxons tout au long de l’après-midi. Selon nous, un secteur piétonnisé trop restreint et pas assez surveillé.

     

  • Les ”Fables du Calao”, un parcours sonore dans la Goutte d'Or

    On a vu apparaître récemment de drôles d'oiseaux colorés un peu partout dans la Goutte d'Or. Ces calaos stylisés sont les jalons d'un parcours visuel et sonore proposé par le collectif MU, l’Institut des Cultures d’Islam et le cercle Kapsiki : "Les Fables du Calao".

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    Depuis le 8 avril 2021, vous pouvez découvrir le parcours des "Fables du Calao", composé de 14 calaos (oiseaux emblématiques de la culture sénoufo, cette population d’Afrique de l’Ouest) en résine, de différentes couleurs. Les oiseaux sont perchés, un peu partout, en hauteur dans les rues de la Goutte d’Or, et sont installés pour une durée de deux ans. Les animaux sont les indicateurs de points d’écoute qui nous font découvrir des ambiances sonores et des histoires séculaires.

    fables-du-calao,mu,18e,ici,exposition

    Pour écouter ces histoires vous devez vous munir de votre smartphone connecté à l’application SoundWays et équipé d'écouteurs, mais vous pouvez également retirer un audio-guide à l’Institut des Cultures d’Islam, ouvert expressément.

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  • Paris et le cinéma dans la rue

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    c’est le nombre d’autorisations de prises de vues délivrées en 2012 (1170 en 2011) par la cellule des prises de vues de l’état-major de la direction de la sécurité de proximité de l’agglomération parisienne.

    La réglementation

    En effet, à Paris, les opérations de prises de vues sur la voie publique sont réglementées et font l’objet, d’une compétence partagée entre la préfecture de police et la mairie de Paris.

    847 des autorisations accordées ont relevé d'une procédure simplifiée (673 en 2011), c’est-à-dire réservée aux tournages effectués en équipe réduite (moins de 10 personnes, techniciens compris), avec un matériel spécifique (une caméra à l’épaule ou sur pied, un à deux projecteurs sur pied ou portatifs).

    252 contrôles ont par ailleurs été effectués sur des lieux de tournages, au cours de l’année.

    Détail des tournages 

    • 96 longs métrages (107 en 2011), 
    • 146 courts métrages (120 en 2011), 
    • 98 publicités (83 en 2011) et 
    • 64 séries télé ou téléfilms (92 en 2011).

    Actu

    La cellule de prises de vues de la préfecture de police était présente à la 3e édition du salon des lieux de tournage, qui s’est tenu les 14 et 15 février, parc de la Villette (19e). Près de 357 visiteurs sont venus à sa rencontre pour bénéficier de son expertise, obtenir des renseignements sur les conditions de délivrance des autorisations de tournage sur la voie publique ou connaître les modalités d'occupation de l'espace public en matière de circulation, de stationnement.

    Quelques films tournés en 2012

    Parmi les tournages autorisés l’an dernier, figurent notamment « Le coeur des hommes 3 » de Marc Esposito, « Quai d'Orsay » de Bertrand Tavernier, ou encore « La grande boucle » de Laurent Tuel qui a nécessité des prises de vues sur les Champs-Elysées (8e) le jour de l’arrivée du Tour de France.

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  • Ne pas être trop confiant... Prudence.

    Nous sommes nombreux à avoir entendu le récit d'une arnaque au dépannage. Des dépannages d’urgence à domicile rendus nécessaires par une porte qui claque et qui vous laisse sur le palier, une fuite intempestive un dimanche matin, un chauffe-eau qui s'éteint sans crier gare, etc. Les personnes âgées sont les victimes les plus faciles et les plus menacées par les margoulins de tout poil, dont les publicités fleurissent partout,  cotoyant des listes de numéros de téléphone de services publics tout à fait honorables et leur empruntant ainsi une apparence de légitimité.

    paris,dépannage,arnaque,victimeElles se retouvent démunies par la soudaineté de la panne et sont tentées de recourir à ces entreprises, qui peuvent exiger des sommes faramineuses pour un déplacement, une réparation bancale, puis disparaître dans la nature.

    La préfecture de police fournit de précieuses informations sur la question pour prévénir le mal :

    Entreprise fictive
    A Paris, ces entreprises aux méthodes de vente agressives et opportunistes, et au personnel non qualifié, sont omni présentes dans les annuaires et dans des publicités, sous forme de cartons aux nombreux numéros de téléphone créant un amalgame avec les services publics.
    Elles peuvent disparaître aussi facilement qu’elles sont apparues : les nombreuses adresses dans la capitale sont souvent fictives.

    Une cellule spéciale à la DDPP
    1500 plaintes par an en moyenne arrivent à la direction départementale de la protection du public (DDPP) de Paris, qui a créé une cellule spécialisée contre ces « arnaques ». Elle y répond par des enquêtes mais aussi par une action préventive : information des usagers (fiches réflexes, accueil téléphonique…), traitement rapide des plaintes, actions concertées avec les autres services administratifs concernés (fisc par ex.).

    Sanctions
    Enfin, une politique résolument répressive, validée par le Parquet donne lieu à de lourdes sanctions pécuniaires. En effet, la liste des infractions est importante : défaut de publicité des prix, pratiques commerciales trompeuses, abus de faiblesse, défaut de qualification professionnelle…

    Ce qu’il faut faire
    Dans ce domaine la vigilance de chacun est aussi déterminante : résister aux pressions des techniciens, ne pas signer de documents qui engagent, éviter toute décision hâtive et privilégier le contact avec les artisans de quartier ou ceux recommandés par l’assureur, les mairies ou les chambres de métiers et jeter les publicités trouvées dans les boîtes à lettres !

    Donc, un conseil, pas de hâte excessive pour la réparation. Préférez votre artisan habituel... Un bon entretien régulier coûte souvent moins cher. Renseignez-vous aussi auprès de vos voisins, au besoin. 

  • Métro aérien: le bruit est-il une fatalité?

    Un adhérent nouvellement arrivé dans le quartier nous a interrogés sur les nuisances sonores du métro de la ligne 2 afin de savoir s'il était envisageable de les réduire.

    Paris, paris 10e, paris 18e, RATP

    Nous avons relayé ces questions à Didier Perret de l'Agence du développement pour Paris de la RATP que nous croisons dans les réunions du Comité de pilotage Barbès. Voici en intégralité sa réponse.

    Effectivement, faire circuler un métro génère des bruits et des vibrations, et en raison de la densité d'habitations à proximité de nos réseaux, cette question est bien évidemment au cœur de nos préoccupations.
    Pour cette raison, depuis plusieurs dizaines d'années, la RATP s'est dotée d'une cellule composée d'ingénieurs acousticiens et d'experts sur les questions environnementales. Un laboratoire d'essais et mesures interne RATP vient compléter ce dispositif d'analyse.
    Concrètement, et c'est aussi la force d'une entreprise intégrée comme la RATP qui regroupe toutes les activités - exploitation, maintenance du matériel roulant, gestionnaire des infrastructures, Maîtrise d'Ouvrage et Maîtrise d'Œuvre des projets, nous intervenons à tous les niveaux :
    • Sur les infrastructures, avec des expertises techniques et acoustiques qui conduisent à réaliser de la maintenance des infrastructures à un niveau d'exigence qui permet la prise en compte des problématiques environnementales - dispositifs spécifiques, pas de maintenance adaptés ...
    • Sur le matériel roulant, avec des cahiers des charges qui intègrent ces questions de bruit et vibration – acquisition de matériel roulant moins sonore.
    • Sur les projets, avec l'intégration en phase conception de projets des solutions identifiées par retour d’expérience, ou bien lors de partages avec les autres gestionnaires d’infrastructures et exploitants de réseaux urbains.

    Par cette approche globale, la RATP s’inscrit dans une dynamique de réduction continue des impacts de ses activités sur son environnement, et concernant plus particulièrement la ligne 2 du métro, un matériel roulant dernière technologie et des maintenances rigoureuses - infrastructures voie et matériel, permettent de limiter le plus possible les bruits et vibrations lors de la circulation des rames. Pour compléter cette organisation, et parce que les riverains de nos lignes sont des témoins privilégiés d’éventuels dysfonctionnements, nous disposons d’une cellule spécifique qui assure un suivi des plaintes qui concernent le bruit et les vibrations.

    Pour faciliter les démarches clients, le point d’entrée reste le service clientèle de la RATP (http://www.ratp.fr/contact/client) ou par téléphone.

     

    Maintenant, vous en savez autant que nous, et si des dysfonctionnements sont à signaler, n'hésitez pas. 

     
  • Plan vélo 2010-2014

    Double-sens cyclable et zone 30 dans le 10e

    Bertrand Delanoe l'avait annoncé lors de la cérémonie de voeux. Après deux réunions de concertation sur les doubles sens cyclables dans le 10e auxquelles Action barbès a participé, une réunion publique aura lieu le 6 mai à 18h30 à la  mairie du 10e . A l'ordre du jour : zone 30 et double sens cyclables et " plan vélo 2010-2014".

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    Si les cheminements vélos peuvent  être facilités, il n'en demeure pas moins que les difficultés resteront très prégnantes dans le nord de Paris et de manière générale dans les arrondissements périphériques. En effet, le réseau cyclable est mieux développé dans le centre de Paris et  peut davantage se faire en continu. C'est pourquoi nous avons  demandé que soit réaménagé l'axe porte de La Chapelle - place de La Chapelle notamment. Nous avons également fait des propositions de mise en zone 30 autour de l'hôpital Lariboisière et dans le secteur de l'église St Vincent-de-Paul. Les services de la DVD ( Direction de la voirie et des déplacements) représentés par Christelle Godinho devraient les étudier. Saluons ici la qualité d’écoute de notre interlocutrice et sa volonté de tenir compte des avis des plus grands utilisateurs de la voirie parisienne, les cyclistes, les piétons et les habitants des quartiers.

    Pour être à jour en matière de circulation à vélo, Action Barbès vous propose une visite au site de Mieux se déplacer à bicyclette (MDB), association avec laquelle nous nous sommes associés pour demander une analyse des entrées automobiles par la porte de La Chapelle et un aménagement de cet axe La Chapelle - Marx-Dormoy, dont dépendent en partie les embouteillages récurrents dans notre quartier.

  • Les Naufragés aux Bouffes du Nord

    Les Bouffes du Nord mettent à l'affiche du 12 septembre au 2 octobre Les Naufragés, une pièce tirée du roman Les naufragés, Avec les clochards de Paris de Patrick Declerck, mise en scène par Emmanuel Meirieu, avec François Cottrelle et Stéphane Balmino.

    "Patrick Declerck a suivi pendant plus de quinze ans les clochards de Paris. Psychanalyste, il ouvre au Centre d'Accueil et de Soins Hospitalier de Nanterre la première consultation d'écoute destinée aux SDF. De cette expérience, il tirera son livre Les Naufragés.

    "C'est l’odeur dont je me souviendrais le plus longtemps, écrit-il, une odeur âcre, écoeurante, qui vous prend à la gorge, imprègne vos vêtements, une odeur d'aisselles et d’entrejambes, de pieds purulents qui ont pas été déchaussés depuis des semaines. J'ai suivi les clochards de Paris dans la rue, dans le métro, les centres d'hébergement, à l'hôpital. J'ai aidé à les soigner, je pense en avoir soulagé plusieurs, je sais n'en avoir guéri aucun. Je les ai haïs la plupart du temps. Ils puent la crasse et le mauvais vin, ils puent la haine, la rancœur, l'envie. Ils se volent entre eux, ils terrorisent les plus faibles, ils violent leurs femmes. Mais il n'y a pas eu que la haine. C'est pour ça que je suis resté longtemps à les regarder, à les écouter. C'est pour ça que maintenant que je les ai quittés, il y a des soirs où ils me manquent un peu. Les souvenirs se bousculent, les morts et les vivants, les morts vivants, tous ceux que j’ai croisés, le temps d’un mot, d’un pansement, d’un comprimé, d'un repas chaud."

    Je veux vous donner à écouter le témoignage de cet homme parti vivre avec les naufragés, les misérables, et continuer à raconter au théâtre les histoires oubliées de ceux qui ne sont rien."

    Emmanuel Meirieu

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    C'est où ?

    Théâtre des Bouffes du Nord, 37 bis boulevard de La Chapelle, Paris 10e

    C'est quand ?

    Du 12 septembre au 2 octobre 2019, du mardi au samedi à 19 h