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Rechercher : cellule d'écoute

  • Participation démocratique et les Services de la Mairie de Paris

    L’ensemble de l’étude sera publié très prochainement mais nous pouvons d’ores et déjà noter quelques points forts :

    • écouter les parisiens a obligé les Services de la Ville à faire de la pédagogie, à expliquer aux habitants le mode de fonctionnement de la Ville et les contraintes de celle-ci. Cet effort d’explication a contraint les Services d’abord à « penser » leur travail puis à développer les outils de communication appropriés, ce qui est nouveau ;
    • le contact direct entre les Services de la Ville et la population entraine souvent les fonctionnaires à justifier des choix techniques faits par les autorités politiques, ce qui les place dans une situation souvent mal vécue par eux;
    • la diversité des contacts (Conseils de quartier, associations, personnes se déclarant experts, etc. …) semble perturber le processus de décision, les Services se demandant quelle légitimité a un Conseil de quartier par exemple vis-à-vis de son arrondissement. Dans ce contexte, les Services ont considérablement augmenté et amélioré les relations directes qu’ils ont avec les Mairies d’arrondissement qu’ils considèrent comme seules légitimes pour prendre des décisions in fine ;
    • certaines Directions ont réorganisé leurs façons de travailler pour mieux intégrer les attentes des parisiens. C’est ainsi que la Direction de la propreté a mis en place, en étroite collaboration avec les habitants de certains arrondissements, un système d’écoute pour répondre ponctuellement et efficacement aux demandes spécifiques.

     

    D’une manière générale les conclusions de cette enquête ont été plutôt bien reçues par l’auditoire de parisiens présents mais ceux-ci n’ont pas manqué de souligner les lourdeurs encore existantes au sein des Services de la Ville comme l’ont démontré l’élaboration du Plan Local d’Urbanisme et la préparation du Plan de Déplacements. Il n’est pas contestable qu’un effort a été fait mais nous sommes encore loin de relations apaisées tant les intérêts et points de vue des acteurs sont divergents.

    La mise en place des 121 Conseils de quartier à Paris depuis 2002 semble avoir un peu modifié la donne dans les rapports que les Services de la Ville de Paris entretiennent avec les habitants. C’est du moins ce qui ressort d’une intéressante étude menée par l’Observatoire Parisien de la Démocratie Locale et présentée par Florence Haegel, chercheuse au CEVIPOF CNRS Sciences Po et Olivier Borraz, chercheur au même institut, étude présentée au cours d’un séminaire organisé le 2 décembre dernier avec pour thème « Le sens du service ».

    Près de 80% des fonctionnaires de la Ville sont au contact des parisiens et la façon dont ils perçoivent leurs demandes n’est pas sans intérêt.

    Menée avec des étudiants à Sciences Po par le biais d’entretiens (160), l’enquête a eu une approche « fonctionnelle » auprès des grandes Directions (voirie, urbanisme, propreté, etc. …) et une approche « géographique » dans les 13ème, 17ème et 19ème arrondissements afin de respecter l’ équilibre politique actuel dans la capitale. C’est l’ensemble de la chaine des agents, fonctionnaires de la Ville, qui a été interviewé.
  • Festival Magic Barbès

    Capture d’écran 2017-03-18 à 16.48.11.jpgDu 21 au 26 mars le Festival Magic Barbès - Paris 18e

    Bibliothèque de la Goutte d’Or
    FGO-Barbara
    Institut des Cultures d’Islam

    Vous adressent les cartons d'invitation à la 7e édition de Magic Barbès, où souffle un vent d'impertinence avec le thème Insolences

    La Goutte d’Or est un lieu d’enracinement des luttes, de défense des libertés et des initiatives nouvelles où peut s’exprimer un esprit d’insoumission. Quartier populaire aux facettes taillées par l’histoire du milieu ouvrier et par celles de diverses vagues d’immigrations, caractérisé par un métissage qui perdure et continue de se tisser jour après jour et par des lieux underground qui tiennent le haut du pavé, c’est un terrain fertile pour les artistes qui cherchent à ouvrir les horizons.

    Il s’agit pour nous, à travers une programmation éclectique et curieuse, de faire preuve d’audace, de favoriser la découverte et mettre à l’honneur cet esprit indépendant. C’est une invitation à emprunter les chemins de traverse pour entendre la voix de ceux qui, par l’art, s’engagent et bousculent. Cet évènement est l’occasion pour nous d’affirmer et défendre ce à quoi nous aspirons tous : un monde solidaire, ouvert et multiple.

     

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    Parcours d'insolences !
     

    Anne-Flore Cabanis est la lauréate de l’appel à projet lancé par l’ICI et FGO-Barbara pour le festival Magic Barbès 2017, placé sous le signe de l’insolence. 
    Pendant deux mois, l’artiste est allée à la rencontre des habitants qui font la vitalité de la Goutte d’Or et a exploré avec eux le thème des insolences historiques et contemporaines dans ce quartier. Au terme de ces échanges, elle a recueilli des paroles et des sons à découvrir en suivant ces jeux de mots inscrits en couleurs sur les trottoirs et la chaussée, mêlés à celui des lignes colorées dessinées par l’artiste. Des points d’écoute de créations sonores ponctuent le parcours, ébruitant de grandes et petites insolences.

    Coproduction : Institut des Cultures d'Islam et FGO-Barbara, Paris
     
     
                        Vous retrouverez l'intégralité de l'agenda sur la page de
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  • En souvenir du 17 octobre 1961, d'une violence à l'autre

    On lisait dans l'agenda du maire de Paris le 17 octobre dernier : 
    11h15 • Dépôt de gerbe à l’occasion de la commémoration du 17 octobre 1961
    Angle du Pont Saint-Michel et du quai du Marché Neuf (4e)

    On se souvient aussi en lisant l'article de wikipedia, ou mieux, l'interview de l'historien Gilles Manceron, auteur de La Triple Occultation d'un massacre (publié avec Le 17 octobre des Algériens, de Maurice et Paulette Péju, éd. La Découverte), publié par Soren Seelow dans le Monde du 17 octobre 2011. La Goutte d'Or se souviendra aussi dans une visite guidée samedi 20 à midi, suivie d'une rencontre avec Leïla Sebbar, écrivaine et journaliste : voir le détail sur le site de l'Institut des cultures d'Islam.

    Un dernier témoignage celui de Jean-François Kahn : 1 minute et demie.

    Cette année, malgré la célébration du 50e anniversaire de la République algérienne, ou peut-être à cause..., le souvenir de cet événement douloureux est resté discret, jusqu'à ce que le président de la république l'évoque et reconnaisse sa réalité.

    Les médias, en revanche, ne se lassent pas d'observer et de commenter le phénomène terroriste. Il fait vendre. Toutefois de plus en plus, et sous l'impulsion du gouvernement actuel et de son ministre de l'interieur*, ils font preuve de précautions de langage pour bien distinguer le terrorisme islamiste radical de l'immense majorité des compatriotes mulsulmans. 

    La séparation de l'Eglise et de l'Etat, au début du 20e siècle, ne s'est pas faite sans heurts. On pourrait espérer, un siècle plus tard, que la séparation entre les cultes et les affaires de l'Etat se passe plus paisiblement. Chacun restant libre dans sa sphère privée... Mais les hommes tirent-ils un profit quelconque des leçons de l'Histoire ? Rien n'est moins sûr.

    La pensée extrême peut paraître séduisante à qui se sent mal dans sa vie, en marge, apatride sur les terres où il vit. Or cette pensée extrême qui promet non pas "des lendemains qui chantent" ici-bàs, mais les mirages d'une félicité totale, a bien des atouts.  (Et l'avantage de ne pas avoir de service de réclamation en cas de tromperie sur les effets promis.) Le ministre de l'Intérieur, Manuel Valls, qui était sur France Inter mercredi matin n'échappe pas à des questions sur l'assassinat d'un avocat perpétré en Corse la veille.  Il livre son analyse. Et poursuit sur le thème d'un autre terrorisme, celui des cellules islamistes radicales.


    Manuel Valls, ministre de l'intérieur par franceinter

    * Manuel Valls, le 17 octobre, dans l'émission du matin de Patrick Cohen sur France Inter - 8h45 - 

  • Quelques explications - 2ème partie

    Après avoir parlé du patrimoine, considérons la question de la programmation culturelle.

     

     

    LA PROGRAMMATION

    « Le Louxor était un cinéma, il doit donc rester un cinéma ». Voilà l’argument avancé par la Ville de Paris, aidée en cela par ceux qui défendent son projet de cinéma Art & Essai. Notons d’abord que l’affirmation est un peu rapide : le Louxor était bien un cinéma à l’origine mais n’a pas été que cela. La mention Palais du Cinéma sur sa façade est trompeuse. Maurice Chevalier à ses débuts, Fats Domino, Gilbert Bécaud et bien d’autres s’y sont produits, sans parler du court intermède de la discothèque des années 80. Il n’y a donc pas de fatalité à ce que le Louxor reste un cinéma. La Mairie de Paris elle-même n’a-t-elle pas, pour quelques projets phares, changé la destination de certains équipements ? Le prestigieux projet du 104 rue d’Aubervilliers dans le 19ème ou celui de la Gaité Lyrique dans le 3ème arrondissement le démontrent.

    Mais en réalité, la vraie question est de savoir si le projet tel que proposé par la Ville est adapté à Paris en général et au quartier Barbès en particulier ? Autrement dit, la réalisation d’un cinéma de 3 salles avec une programmation Art & Essai correspond elle aux attentes des Parisiens et des habitants du quartier ?

     

     

    Le Syndicat des Cinémas Art et Essai a publié très récemment une intéressante enquête qui cerne le profil du public de ce type de salle. Le spectateur standard, si l’on peut s’exprimer ainsi, est une femme d’une cinquantaine d’années, issue d’un milieu dit « favorisé », qui fréquente les salles seule et habite dans les quartiers riches de Paris. Qui nous fera croire qu’il s’agit là du public que l’on trouve à Barbès ? Qui nous fera croire que ce spectateur type viendra à Barbès pour voir un film ? Les difficultés rencontrées par des salles comme La Pagode dans le 7ème ou Le Balzac dans le 8ème, deux arrondissements qui ne sont pas dans les plus défavorisés, attestent du contraire. Plus près de nous, l’excellent Max Linder sur les Grands Boulevards est contraint de partager sa programmation entre films commerciaux et cinéma Art et Essai pour assurer sa pérennité. Tous sont subventionnés par la Ville de Paris, ce qui n’est pas critiquable, bien au contraire, mais démontre leur fragilité dans un environnement pourtant plutôt favorable en ce qui les concerne.

    Par ailleurs, qui pense sérieusement que le public du quartier, et en particulier celui, nombreux, de la Goutte d’Or, viendra voir des films Art et Essai dans le Louxor rénové ? Si l’implantation d’une bibliothèque rue de la Goutte d’Or correspond bien aux attentes des habitants de ce quartier, il est facile d’imaginer que ce même public ne traversera pas le boulevard de La Chapelle pour voir un film Art et Essai. C’est d’un véritable pôle de vie et de culture dont le carrefour Barbès a besoin, pôle à la pérennité assurée et indépendant de subventions souvent aléatoires, pas uniquement d’un cinéma Art et Essai.

    C’est pourquoi il faut demander à la Mairie de Paris d’adapter son projet culturel, d’autant que le projet actuel entraîne la destruction de la salle. (Voir l’article patrimoine.)

    On a parlé de polyvalence et cela a été beaucoup raillé, notamment par ceux qui n’en comprennent pas le sens et le limitent au terme un peu péjoratif des salles dites « polyvalentes » de nos campagnes. Par polyvalence, il convient d'entendre diversification des activités (pas seulement du cinéma) et diversification de l’utilisation du lieu (notamment par le biais des associations du quartier par exemple). Il est juste de reconnaitre que la réunion du 28 novembre a ouvert une petite brèche dans le dispositif et que des promesses ont été faites pour être plus à l’écoute. Mais tant que le projet restera dans les limites contraignantes d’un cinéma, les marges de manœuvre concernant la programmation ne restent-elles pas très étroites ?

    Enfin, et là pour répondre à certaines critiques, il est opportun de dire qu'émettre des réserves sur ce qui vous est présenté ne signifie pas que l’on doive obligatoirement proposer quelque chose à la place

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    On l’aura compris, respect du patrimoine et programmation culturelle sont intimement liés. La programmation culturelle, résultat d’une réelle concertation avec les habitants et associations du quartier, influe sur l’utilisation du bâtiment. Tel qu’il est conçu aujourd’hui,  le projet et la méthode choisis par la Ville ne sont pas les bons. Pour respecter le patrimoine, il faut que la programmation s’adapte à l’existant. La Ville a choisi l’inverse. Pour faire du Louxor rénové un centre attractif, la Ville s’obstine à y maintenir du cinéma et uniquement du cinéma à quelques exceptions près. La Mairie de Paris fait fausse route.

    Enfin, et de façon à être très clair, notre combat pour, non seulement sauver le Louxor mais faire en sorte qu’il devienne un pôle culturel vivant, ne s’inscrit pas dans une opposition systématique à ce que fait la Ville ni même dans un positionnement anti-cinéma. C’est parce que le projet est inadapté au quartier d’abord, à la ville ensuite, qu'il faut se lever, forts que nous devons être des promesses d’écoute qui ont été réitérées il y a moins d’un an lors de la campagne électorale par l’actuel Maire de Paris.

  • Municipales 2014 : et le 2e tour ?

    paris,municipales2014Nous verrons mercredi matin quelle est la composition des listes de deuxième tour, c’est-à-dire les alliances qui seront passées entre les candidats dans les 9e, 10e et 18e arrondissements.

    La situation est assez claire dans les 10e et 18e où l’alliance annoncée depuis longtemps entre socialistes et écologistes devrait permettre une élection confortable pour Rémi Féraud (10e) et Eric Lejoindre (18e). Bien qu’améliorant nettement leurs scores de 2008, les écologistes ne sont néanmoins pas en situation, dans ces deux arrondissements, d’être faiseurs de rois. Auront-ils néanmoins des places dans la liste commune PS/EELV pour siéger au conseil de Paris ? Très probable dans le 18e et assez envisageable dans le 10e.

    Toujours dans les 10e et 18e, même si les listes dissidentes, qui malgré leur faible score ont fait du tort à la droite, rejoignent les candidats UMP Déborah Pawlik (10e) et Pierre Yves Bournazel (18e), ce qui n’est pas assuré, la victoire n’est plus à portée de mains de ces deux candidats. Remarquons une certaine ingratitude des électeurs puisque les deux candidats UMP dissidents, dans le 10e Serge Federbusch, et dans le 18e Roxane Decorte, pourtant extrêmement présents sur le terrain entre 2008 et 2014, ont été lourdement sanctionnés. Avec 26,3% des voix, la droite républicaine se tasse légèrement (28,5% en 2008) dans le 10e et améliore son score de 5 points dans le 18e (30,5% en 2014 contre 24,9 en 2008).

    Le cas du 9e mérite un traitement spécial. ...

    D’abord pour constater la surprise que constitue l’arrivée en tête, certes de peu, de la candidate UMP Delphine Bürkli au premier tour (39,4%). En 6 ans, cette candidate a gagné 9 points en passant de 30 à 39% des voix, certes dans le cadre de l'acccord UMP-UDI-MoDem. C’est là un saut très important dû, à n’en pas douter, à son intense travail de proximité et d’écoute dans l’arrondissement.

    La droite se trouve-t-elle en situation de remporter la mairie du 9e au second tour pour autant ? Ses réserves sont minces en vérité. Le centre, qui uni faisait encore de bons scores en 2008 aux municipales et à la présidentielle de 2012, s’est effondré et sa candidate, Sandra Fellous, dont on ne savait pas au juste si elle défendait les couleurs du MoDem bien qu’en dissidence ou de Paris Libéré, ne fait qu’un peu plus de 4%. On peut imaginer que les voix des électeurs centristes ayant voté pour Sandra Fellous se reporteront facilement sur Delphine Bürkli. Au delà, point de réserve. Quelques voix du Front National peut être. Le total de la droite républicaine est donc au mieux de 43/44%.

    Le relatif mauvais score de la candidate socialiste Pauline Véron est-il une vraie surprise ? Oui et non.

    Oui, parce que les précédents scrutins — municipales de 2008 liste Bravo 43% au premier tour et les scores des socialistes à la présidentielle puis aux législatives de 2012 dans le 9e — pouvaient laisser croire à une meilleure performance. Mais la candidate socialiste a perdu 10 points en 6 ans !
    Oui encore, parce que les échos de la campagne étaient assez bons en général, les habitants du 9e ne manifestant pas un quelconque éloignement voire mécontentement à l’égard de Pauline Véron et de l’équipe sortante.

    Non, ce n'est pas vraiment une surprise parce que les socialistes n’ont pas senti les changements dans la population du 9e et cette erreur d’analyse remonte à loin.
    Elu en 2001 maire du 9e à la faveur des bisbilles au sein de la droite — l’inamovible maire RPR Gabriel Kaspereit ne voulait pas de Pierre Lellouche comme successeur et a joué la carte Bravo en sous mains — Jacques Bravo a su au cours de sa première mandature (2001-2008) réveiller un arrondissement assoupi en créant écoles et crèches, en revitalisant le tissu associatif, en installant les conseils de quartier, etc.… Homme ouvert et facile d’accès, très présent sur le terrain, son profil consensuel lui permettait de dépasser le seul camp de la gauche et il plaisait à nombre de personnes de droite et du centre. Sa facile réélection en 2008 en a été la preuve. Mais avec le départ de Jacques Bravo, c’est aussi le retour en force de la politique et de ses clivages gauche-droite.

    Arrivés en 2001 à la mairie du 9e et confortés par la réélection de 2008, les socialistes ont-ils perçu que l’arrondissement ne leur était peut-être pas automatiquement acquis ? La campagne monotone de l’équipe PS-PCF-PRG de Pauline Véron qui a ronronné dans une autosatisfaction légèrement béate, un peu dans l'entre-soi socialiste, n’a sûrement pas incité les électeurs de gauche du 9e à se mobiliser. Le défaut des électeurs centristes passés avec armes et bagages à l’UMP a fait le reste.

    Alors, la gauche risque-t-elle de perdre la mairie du 9e ? Sur le papier, non ! Le total des voix de gauche se monte à plus de 51% mais ce total est un peu artificiel. Comment vont se comporter les électeurs écolos qui, avec 8%, détiennent aujourd’hui la clé de l’arrondissement ? Beaucoup de ceux-ci sont assez mécontents de ce qui se passe au niveau national et pourraient manifester ce mécontentement en ne votant pas le 30 mars par exemple. A moins qu’une place leur soit réservée dans les trois premiers de la liste commune afin qu’ils aient un conseiller de Paris. Cette hypothèse reste peu probable néanmoins (MAJ : des informations non encore confirmées donnent l'écologiste Jonathan Sorel arrivé 3e au premier avec 8% en deuxième position sur la liste commune EELV/PS). Le report des voix de la gauche extrême (4,3%) reste aussi aléatoire tant les propos ont été vifs avant le premier tour et les déclarations de ces dernières heures peu encourageantes.

    Donc les jeux sont serrés dans le 9e. A n’en pas douter, la mobilisation de la droite sera maximum, l’arrondissement étant devenu un symbole de ce qu’ils appellent leur « reconquête ». Pour gagner, la gauche devra mobiliser les pêcheurs à la ligne du 23 mars ! Seule cette mobilisation pourra la mener au succès. Cela nous promet une campagne de second tour bien intéressante.

     

    9e

     

    Participation

    57,9 %

    Delphine Burkli UMP

    39,4 %

    Pauline Véron PS

    39,2 %

    Jonathan Sorel EELV

    8 %

    Annie Thierry FN

    4,9 %

    Sandra Fellous PL

    4,2 %

    Benoit Schneckenburger PG

    3,7 %

    Charline Joliveau LO

    0,6 %

     

     

    10e

     

    Participation

    53,5 %

    Rémi Féraud PS

    44,4 %

    Déborah Pawlik UMP

    21,5 %

    Anne Souyris EELV

    11,5 %

    Guillaume Etievant PG

    6,4 %

    Luc Le Garsmeur FN

    5,4 %

    Serge Federbusch PL

    4,8 %

    Antoine Bevort PP

    3,3 %

    Gaspard Delanoë PFT

    0,9 %

    Didier Tanguy LO

  • Vie associative

    La Maison des Associations du 9ème est ouverte depuis avril 2006. En mai 2007, Jérôme Jegou en a pris la direction après avoir passé 9 ans à la Maire du 3ème arrondissement où il a travaillé au service culture, évènements et communication. C’est un choix personnel qui l’a amené dans le 9ème. Déjà en contact avec le milieu associatif pour la réalisation de projets culturels dans le 3ème, Jérôme Jegou ne pouvait pas passer à côté du projet Maison des Associations tel qu’il se développe à Paris et s’impliquer encore plus dans le processus.

    o0o

    Paris Neuvième (PN) : une des priorités déclarée lors de l’ouverture de la Maison des Associations du 9ème était la mise en réseau des associations de l’arrondissement, qu’elles se connaissent mieux. Où en est-on ?

    Jérôme Jegou (JJ) : aujourd’hui la Maison des Associations du 9ème compte 100 inscrits contre 60 lorsque je suis arrivé en Mai. Le réseau prend petit à petit. Je souhaiterais, à partir de 2008, monter des rencontres thématiques inter-associatives (l’emploi, le sport, la culture, l’économie sociale, etc. ….). Le but est certes de créer un réseau dans le 9ème arrondissement mais encore faut il qu’il y est des associations inscrites à la Maison des Associations. Avant de créer un réseau, il faut avoir des inscrits. Ce que je veux, c’est faire connaître l’établissement et que ce lieu soit incontournable, que toutes les associations du 9ème se disent « notre référent, c’est la Maison des Associations ».

    Sur les 40 nouveaux inscrits depuis mon arrivée ici, 20% sont de nouvelles associations que nous trouvons chaque mois sur le Journal Officiel. Le reste, ce sont des associations existantes qui nous ont rejoints. Nous travaillons aujourd’hui sur un fichier de 400 associations dans le 9ème. Le but est qu’un maximum de ces associations nous rejoigne, qu’elles s’inscrivent à la Maison des Associations.

    PN : une deuxième priorité était l’information sur l’environnement du monde associatif, les assurances, les questions juridiques, etc. …

    JJ : Nous avons monté un cycle de formation « les 9 formations de la MDA9 », un rendez vous mensuel le dernier jeudi de chaque mois de septembre à juin. On fera cela chaque année et les thèmes abordés tiendront compte de la demande. Pour débuter, certains thèmes ont été imposés, d’autres viennent d’une forte demande comme celui de la communication par exemple.

    PN : pourriez vous développer un peu l’idée des rencontres thématiques ?

    JJ : la chose n’est pas encore finalisée. L’idée est de faire un état des lieux, de voir la proportion des associations culturelles, de solidarité, etc. …. parmi les inscrits et de les faire se rencontrer par thème, l’international par exemple. Il s’agit d’échanger des bonnes pratiques mais aussi d’accueillir des intervenants extérieurs. Le plus avancé est aujourd’hui celui que nous appelons « ateliers coopératifs internationaux » qui concerne 15 associations du 9ème et que nous montons avec d’autres arrondissements. Nous voulons faire jouer la synergie avec les autres Maisons des Associations.

    PN : et d’autres projets ?

    JJ : oui beaucoup d’autres. Un projet plus festif, essayer de créer une fête annuelle des associations du 9ème pour qu’elles se rencontrent. Ce sera propre au 9ème.

    J’aimerais aussi développer les activités de « facilitateur » de la Maison des Associations dans le cadre de montage de projets. Quelque soit la nature du projet, nous pouvons être un relais incontestable, incontournable, un pont entre la Mairie et l’association : aide logistique, matérielle, ….

    PN : ce dernier point ne pose t-il pas la question de la coordination avec la Mairie à qui les associations s’adressent en général ?

    JJ : quand un nouvel équipement de proximité arrive dans un arrondissement, il y a de nouvelles habitudes à prendre. La Maison des Associations dépend de la Maire du 9ème, donc on travaille ensemble. Le but est maintenant, sous la responsabilité de l’adjointe au Maire chargée de la vie associative, de se tenir informés et de coordonner nos actions.

    PN : comment s’articule cette dépendance vis-à-vis de la Mairie du 9ème ? Et vis-à-vis de l’Hôtel de Ville ?

    JJ : c’est très simple. Les Maisons des Associations appartiennent à la Ville de Paris et sont rattachées administrativement à la Direction de la Décentralisation et de la Vie Associative. Pour le reste, monter les projets, développer la vie associative, être un acteur local, …. , c’est la Mairie d’arrondissement notre interlocuteur. Ca se passe très bien avec la Mairie du 9e qui mène une politique forte de soutien aux associations.

    PN : vous êtes d’accord avec l’affirmation souvent faite par le Maire de notre arrondissement suivant laquelle il y aurait un renouveau de la vie associative dans le 9ème ?

    JJ : oui et il y a des raisons à ce renouveau. Je viens d’un arrondissement – le 3ème – qui s’est ouvert depuis 1995 à la vie associative. Je sens un souffle nouveau comme je l’ai connu dans le 3ème qui a 6 ans d’avance sur le 9ème en la matière. De nouveaux réflexes ont été pris car les structures d’écoute, d’accueil, ont été créées. Avant 2001, cela ne se faisait pas par manque de structures, aujourd’hui cela se fait. Cela se vérifie aussi par des chiffres. 50 000 associations à Paris, 2300 associations dans le 9ème, 200 nouvelles créations chaque année, certes beaucoup ont disparu ou sont inactives mais notre arrondissement reste dans la fourchette haute pour le nombre de créations. La réussite du Forum des Associations version 2007 en est la preuve. Je ne sous-estime pas l’importance du beau temps ce samedi là mais il y a eu beaucoup de public, plus d’associations qu’en 2006, voilà des signes concrets.

    PN : avez-vous des objectifs chiffrés ?

    JJ : oui mais ils sont modestes, là n’est pas l’essentiel. Nous allons mener une enquête qualitative par voie téléphonique, nous ferons une synthèse de cela avec des recommandations, le tout sera remis au Maire de l’arrondissement. Sur le plan quantitatif, je m’étais engagé auprès du Maire à avoir 100 inscrits fin 2007, nous les avons déjà, peut être irons nous jusqu’à 120 ? Je ne suis pas dans une logique de chiffre. Je préfère de loin avoir 100 associations actives, présentes, impliquées que 250 dormantes. 60 inscrits en Mai était un peu juste, 100 aujourd’hui permet d’envisager des choses.

    PN : chaque arrondissement de Paris a maintenant sa Maison des Associations. Y a-t-il coordination ?

    JJ : oui la dernière Maison à ouvrir sera celle du 17ème le 1er novembre prochain. Nous avons des réunions régulières – une fois par semaine – au cours desquelles nous échangeons des informations. Nous avons des règles communes de fonctionnement et la mise en place de ces 20 équipements de proximité a été lourde, complexe. Cette phase de création est désormais terminée et nous allons passer au fonctionnement régulier, avoir un développement avec des projets, un réseau associatif parisien. Nous utilisons entre autres un réseau informatique – le COMMUN – dans lequel nous avons tous les fichiers en partage de toutes les Maisons des Associations de Paris.

    oOo

    Pour compléter l’information concernant les associations, retenons l’ouverture très récente du Carrefour des Associations Parisiennes. Installé dans l’ancienne gare de Reuilly, avenue Daumesnil dans le 12ème arrondissement, gare qui a été réhabilitée et aménagée de manière fonctionnelle mais avec soins, ce centre veut être un point « ressources » pour les associations parisiennes qui y trouveront informations et conseils dans le cadre de leur création, leur développement ou leur gestion courante. Il vient en complément des 20 Maisons des Associations et sera aussi un lieu d’échanges et de formation.

    Un sondage récent réalisé par CSA nous dit que 84% des français placent les associations loin devant les politiques et les syndicats pour représenter et défendre l’intérêt général. Bien sûr, on peut penser que l’image que les français ont du monde associatif ne correspond peut-être pas à la réalité des choses. Disons aussi que Bertrand Delanoë et son équipe ont bien compris le phénomène, en ont joué pour conquérir en 2001 la Mairie de Paris comme le rappelle assez justement un supplément du journal Libération paru samedi 20 octobre et consacré au phénomène associatif à Paris. Notons enfin que l’’effort de la Mairie de Paris concernant la vie associative dans la capitale a été réel pendant la mandature et que cela devrait jouer un rôle important lors des prochaines municipales. Sans dire que tout va bien dans le meilleur des mondes ……

  • La culture à la rescousse !

    Pour la première fois depuis son ouverture en avril 2013, le cinéma Le Louxor accueillait la plénière du conseil de quartier Lariboisière Saint-Vincent-de-Paul samedi dernier, et de surcroît dès 9h30... Bravo aux lève-tôt qui sont venus.

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    Les amateurs étaient bien là, dans la salle 2 au sous-sol, toutefois bien moins nombreux que lors de la réunion précédente qui réunissait les habitants de deux conseils de quartier du 10e, là aussi une première (voir notre article du 18 novembre). 

    L'équipe d'animation, dont on ne répétera jamais assez qu'elle est indépendante de toute institution et composée de bénévoles, tous habitant le quartier, avait voulu marquer une transition avec les problèmes de sécurité qui reviennent assez souvent dans les thèmes — et même spontanément quand on laisse la parole à la salle et que le sujet traité est tout autre — elle avait donc choisi de présenter la culture, les équipements culturels dans le nord de l'arrondissement et de déborder sur la marge, dans le 18e, avec FGO-Barbara du boulevard de La Chapelle (voir également l'album photo partagé par le Conseil de Quartier sur sa page Facebook).

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    Centre Fleury Goutte d'Or Barbara 

    Les intervenants extérieurs se sont succédés. Dans l'ordre d'entrée en scène : Stéphanie Hanna a présenté le Louxor (voir sur le site) et les bons résultats de fréquentation après plus de 18 mois, Lucie Brugier a fait de même pour le Centre Fleury Goutte d'Or Barbara. L'offre est impressionnante et les animations nombreuses, souvent gratuites ou abordables. On a malheureusement appris l'abandon du point restauration au rez-de-chaussée, pas assez de fréquentation pour se maintenir. Voici en images une présentation de l'accompagnement proposé aux musiciens, attention « ça pulse » ! Cliquez ici.

    Capture d’écran 2014-12-14 à 20.33.09.jpgPuis, la directrice de la médiathèque Françoise-Sagan, Viviane Ezratty, et son assistant Christophe Séné nous ont ouvert les portes de ce nouvel équipement municipal situé dans l'ancien Carré Saint-Lazare, précisément 8, rue Léon Schwartzenberg, derrière le square Alban-Satragne. Nous devrions dire entr'ouvert les portes car les travaux ne sont pas terminés — fin prévue d'ici à une ou deux semaines, puis passage de la commission de sécurité... — en conséquence, le centre n'est pas accessible au public pour l'instant, malgré une équipe de direction déjà à l'oeuvre depuis un an. On peut raisonnablement en prévoir l'inauguration en mai prochain. (Clin d'oeil : nous vous glissons un petit plan ci-dessus car dans la salle, certains ont craint que la médiathèque soit un peu difficile à trouver... ) 

    Les deux responsables de la médiathèque ont su capter l'attention des participants. Jugez plutôt : ce seront 4000 m2 de rayonnage, un auditorium de 100 places, plus de 12 000 DVD qui pourront être visionnés sur place, une programmation culturelle ébouriffante, une salle avec 40 ordinateurs à disposition, des tablettes, des liseuses.... et pour ceux qui ne sont pas encore à l'aise avec cet univers numérique, ils pourront se mettre à jour grâce à l'atelier de formation en surfant.

    Ce n'est pas tout, le cadre est magnifique. Il a été rénové, agrandi, modernisé : voici un lien qui vous permet de regarder les photos mises en ligne en octobre dernier. C'est la deuxième plus grande bibliothèque médiathèque de la Ville de Paris par la taille. Et elle est dans le 10e. A vous d'en profiter bientôt....

     

    Revenons en attendant à notre conseil de quartier dans la salle du Louxor. De façon très heureuse un membre de l'équipe d'animation a souligné les thèmes très contrastés des deux dernières plénières, celle-ci sur les équipements culturels du quartier et la précédente sur la présence policière. L'un n'exclut pas l'autre bien sûr. Toutefois, le lecture d'un extrait du poème de Jean-Pierre Siméon — un des fondateurs du Printemps des poètes Eloge à l'inconnu, a créé un moment d'écoute intense et de réflexion. Aucun débat n'a suivi sur le thème abordé (L'autre, l'inconnu, la peur de l'autre et de l'inconnu...), c'est dommage. On pourrait le regretter, mais honnêtement, il faut l'attribuer au manque de temps, principalement, puisque nous devions sans faute libérer la salle pour une projection à 11h.

    Voici le texte pour ceux qui l'ont entendu et aimé. Pour les autres, une occasion de le découvrir. En attendant la création d'une commission culture comme le souhaite l'équipe d'animation.

    Extraits de Eloge de l'Inconnu, par Jean-Pierre Siméon.

    Poème paru dans Sermons joyeux aux éditions Les Solitaires Intempestifs.

     

    Le pire
    si vous voulez savoir (..)
    le pire ici maintenant là entre nous (..)
    le pire à l’œuvre grignotant rongeant
    la pensée et le cœur de chacun
    logé dans la chair de l’âme (…)
    le pire c’est la peur la peur
    de l’inconnu
    du non connu
    du non reconnu
    c’est ça : de ce qu’on ne reconnaît pas
    comme sien
    comme semblable à soi
    à sa vérité à ce qu’on croit sa vérité
    la peur la défiance
    et bientôt le mépris
    et bientôt le dégoût
    et bientôt la haine
    de ce qui dissemble
    n’est pas conforme à soi
    à sa loi intime à sa mesure propre (…)
    or c’est absurde
    rien n’est comme soi
    rien ni personne
    et on n ‘est pas soi-même
    comme on croit être soi-même
    partout l’inconnu partout (…)

    Plus loin le poète va jusqu’à nous dire nous dire que l’inconnu c’est la respiration ordinaire de la conscience

    il n’y a que ça
    le connu n’existe pas c’est un leurre (…)
    alors quoi ?

    Chercher à monter la garde et à ériger des murs ou bien lutter contre la peur ?  mais comment ?

    à revers à l’envers
    par l’éloge scandaleux de l’inconnu
    de l’inattendu de l’impensé de l’impossible
    éloge constant militant entêtant
    de la surprise qui déprend de soi
    qui fait se connaître inconnu dans l’autre
    oui convaincre par l’absurde
    logique d’homéopathie
    prouver que la peur de l’inconnu
    naturelle
    légitime
    est niaise et vaine
    puisqu’il y a plus d’inconnu que de connu dans le connu
    c’est l’affaire de l’art
    la grande affaire de l’art
    il s’agit de dévoiler exhiber démontrer l’obscur
    de le mettre là-devant
    le tenir pour ce qu’il est
    sans surtout sans
    le commentaire qui l’éclaire
    le trahit et l’annule
    pas de transparence dans l’art
    si elle ne mène à l’obscur
    il ne s’agit pas de comprendre
    mais d’admettre
    ou bien comprendre c’est étreindre
    embrasser l’insaisissable
    donc non pas saisir
    mais éprouver l’excès du monde
    sa crue son débordement infini
    l’illimité devant l’homme
    l’illimité dans l’homme
    preuve d’une liberté insolvable
    or la peur de l’inconnu
    est peur de cette liberté-là
    or la peur d’être libre
    bâtit toutes les prisons humaines
    prisons mentales
    prisons de chair
    et prisons de pierres
    barbelés camps et lagers
    contre
    contre la sale peur
    contre souverainement luttons
    à chaque instant sans indulgence sans compromis
    faisons l’éloge de l’inconnu
    en toute chose à chaque instant
    cherchons l’autre visage du monde
    célébrons oui l’étranger visageparis,louxor,fgo-barbara,conseil-de-quartier,lariboisière-saint-vincent-de-paul,médiathèque-françoise-sagan,printemps-des-poètes

     

    * Merci à Danielle Marty de nous avoir transmis le texte de l'extrait choisi et quelque peu raccourci par elle...  aux risques de s'attirer les foudres du poète. 

  • Vidéosurveillance : ce que nous dit la Préfecture de police

    paris, préfecture-de-police, camérasIl ne se passe pas une journée sans que le site d’information de la préfecture de police ne nous transmette à nous, blogueurs, comme aux agences de presse et aux journaux, des brèves relatant les arrestations et les élucidations de vols, de délits, voire de crimes. Très souvent, les caméras de vidéosurveillance sont mises en avant car les bandes, visionnées a posteriori, ont permis d’y identifier les auteurs des méfaits.

    Vous voulez des exemples ? En voici.

    Premier exemple : "Le 26 septembre 2010, il est environ 6h40 quand deux individus cagoulés et gantés font irruption dans un commerce de proximité du 11e arrondissement. Ils frappent la gérante, l’aspergent de gaz lacrymogène, la jettent au sol afin de la forcer à ouvrir le coffre fort de son bureau. Ils y dérobent 6 000 euros ainsi que des cartouches de cigarettes et prennent la fuite à pied. Dans sa course, l’un des malfrats perd un trousseau de clés muni d’un cordon de couleur bleue… sous l’œil vigilant d’une caméra de vidéoprotection.
    images?q=tbn:ANd9GcRQh7uvqKaK2MgJoVfQPBJ_sLLQwM0tXs_N8w4AR0aoSlJkf9ibFQ&t=1Le prélèvement génétique effectué sur ce cordon mène les policiers du service d’investigation transversale (SIT), en charge de l’enquête, jusqu’à un jeune âgé de 20 ans, incarcéré à Fleury-Mérogis pour d’autres faits. La perquisition de sa cellule permet la découverte d’une paire de chaussures similaires à celle visible sur les bandes vidéo. A son domicile, les enquêteurs constatent que les clés découvertes déverrouillent la boîte aux lettres et la porte d’entrée. Malgré ces éléments, le jeune homme nie les faits.
    L’enquête met également en lumière la complicité d’un ancien salarié du commerce dévalisé. Le 20 avril, ce dernier se présente de lui-même aux enquêteurs, reconnaît les faits, mais tait l’identité de son complice.
    Tous deux ont été déférés en vue de l‘ouverture d’une information judiciaire."

    Second exemple : "Samedi 16 avril, 22h40, un couple est agressé par deux individus dans une station de métro du 19e arrondissement. L’homme, un couteau sous la gorge, est dépouillé de son téléphone portable par un premier malfrat. Son amie est, quant à elle, tenue en respect par le complice muni d’un tesson de bouteille. Les deux comparses prennent la fuite.
    Sur les bandes de vidéoprotection, les deux voleurs apparaissent clairement en train de déambuler dans la station quelques temps avant les faits. Un signalement est largement diffusé aux services de police et de gendarmerie.
    images?q=tbn:ANd9GcR4l1ilLKDOcgEF9C1Wr07OZpFk0MxoB2zRrlYuebVg8apkIfXCLe 21 avril, une patrouille de la sous direction régionale de la police des transports (SDRPT) remarque, dans la même station, deux toxicomanes notoires correspondants en tous points aux agresseurs.
    Interpellés, le premier a reconnu le vol mais pas l’utilisation d’armes, il a été déféré le lendemain. Le second n’a pu être entendu car hospitalisé d’office."

    (Ci-contre : un passage de tourniquet très peu orthodoxe, non fixé sur les caméras de la PP à l'époque, mais sur celle d'un caméraman de la télé...

    Et de poursuivre dans son numéro de PPrama du 27 avril : "Le plan de vidéoprotection pour Paris (PVPP) est conçu pour offrir aux policiers de la Capitale un outil d’aide à la décision pour l’ensemble de leurs missions. La brigade de sapeurs-pompiers de Paris bénéficiera également d’un renvoi d’images dans le futur centre opérationnel de la caserne Champerret afin de faciliter ses interventions d’urgence et de secours.
    Le prestataire de la préfecture de police construit actuellement le réseau de télécommunication dédié dont la préfecture restera propriétaire.
    A ce jour, sur les 400 km de fibres optiques prévus en souterrain, 60 km sont déjà réalisés. Ce système vidéo basé sur l’infrastructure réseaux haut débit, sera conçu pour permettre le visionnage des images dans 55 sites, dont les travaux d’aménagement sont engagés pour 50% d’entre eux.
    Afin de protéger la vie privée, les futures caméras masqueront les zones privatives et des dispositifs stricts de sécurité permettront une gestion rigoureuse des droits d’accès.
    Plus de 2 500 opérateurs seront formés dès l’été 2011 sur une maquette à l’échelle humaine située sur un site dédié. Cette formation des personnels de la préfecture de police sera évolutive et assurée pendant les 15 ans d'exploitation."

    Bien. Les travaux continuent. La préfecture entre dans la modernité, croirait-on. 2 500 opérateurs formés en quelques mois sur une maquette à l’échelle humaine, lit-on. Formés à regarder des bandes vidéo ou des écrans. Nous nous demandons parfois, si les Parisiens ne préféreraient pas voir les personnels de la préfecture de police un peu plus sur le terrain et un peu moins derrière des écrans, aussi modernes soient-ils y compris avec un flux d’information transmis par hyper-ultra-haut débit.

    Car la lecture des brèves quotidiennes montrent bien que les caméras ne dissuadent pas les agresseurs d’agresser… On les retrouve parfois.

  • ZSP Barbès-Chateau-Rouge : quel bilan?

    La Zone de Sécurité Prioritaire (ZSP) Barbès-Château-Rouge, première du genre, a été mise en place en septembre 2012. Depuis, plusieurs réunions de bilan se sont tenues à la mairie du 18e. Action Barbès a également été invitée deux fois à assister aux réunions bi-mensuelles au commissariat de l'arrondissement (dernière en date celle de janvier 2014)

    Le 10 février dernier, il s'agissait notamment de présenter l'analyse d'un questionnaire envoyé à un échantillon de 1 200 habitants et professionnels du quartier avec le même panel que pour le questionnaire 2013.

    Nous étions plusieurs dans l'association à y avoir répondu cette année-là. Or, nous avons constaté que le questionnaire distribué en septembre 2014 ne nous est pas parvenu. Un peu ennuyeux si c'est le cas pour d'autres habitants. Un retour bien faible et peu satisfaisant : 163 personnes (14%) ont répondu ! Difficile d'établir raisonnablement un quelconque bilan sur l'évolution du cadre de vie et la perception de l'insécurité. Pascal Julien, élu EELV, l'a également déploré et a insisté sur la nécessité de modifier la forme de cette consultation. Volontairement, nous ne nous attarderons donc pas sur des données peu significatives. Précisons juste que ce sont principalement des femmes, entre 30 et 60 ans, vivant en couple avec des enfants, qui ont répondu, que davantage de personnes travaillant dans le secteur de la ZSP ont participé et que la préoccupation première est bien celle de la réappropriation de l'espace public.

    Les interventions des différentes personnalités invitées étaient plus intéressantes.

    ZSP, mairie 18, sécurité, prévention

    Premier à s'exprimer, François Molins, procureur de la République.

    "Avec la ZSP, le traitement judiciaire est différent de celui d'autres arrondissements, à savoir: plus de rapidité et plus de fermeté. On est à 44% de déférés contre 18% ailleurs".

    procureur de paris, ZSP, mairie 18

    Non moins important, le volet préventif pour lequel il a donné quelques exemples : une cellule de prévention de la récidive (en cours de mise en place), une convention avec des élèves exclus définitivement de leur établissement et des stages de responsabilité parentale.

      

    ZSP, Colombe Brossel, mairie 18, prévention, sécuritéPrésente également, l'adjointe à la maire de Paris chargée de la prévention, de la sécurité et de la politique de la Ville, Colombe Brossel, que nous avions rencontrée quelques jours auparavant pour une marche dans le secteur Barbès avec quelques uns de nos adhérents. Là encore, elle n'a pas caché les difficultés rencontrées, le côté  "usant " de l'exercice, se référant même au "tonneau des danaïdes"! Pas de langue de bois donc. Les services de la Ville, Propreté, Prévention et Protection (DPP), Espaces Verts (DEVE) accompagnent le dispositif sans oublier les services sociaux. Le nouveau contrat de prévention et de sécurité est en cours de finalisation et devrait être connu le mois prochain.

    Le commissaire du 18e, Nelson Bouard, s'est ensuite longuement exprimé sur son bilan des deux dernières années. Avec beaucoup de chiffres. Tout d'abord, le nombre de policiers blessés en nette augmentation passant de 39 en 2013 à 57 en 2014, signe pour Nelson Bouard de l'engagement de ses hommes. En effet, les interpellations, toutes infractions confondues sont passées pour la même période de 6 800 à 10 275 précisément !

    La lutte contre les trafics de drogue s'est intensifiée envers les dealers mais le commissaire a tenu à  ajouter que les solutions sont d'abord sanitaires et sociales pour les toxicomanes. Il a évoqué les reports sur le 10e et le 9e (rue du Delta) qui avaient été anticipés et qui sont désormais peu visibles. 

    Bonne nouvelle (il en faut) du côté du square Léon où le climat est maintenant apaisé après une période plus problématique notamment en matière de violences et injures. De même, les vols avec violence, après leur forte augmentation en 2011-2012, ont nettement diminué.

    Pour la placette Charbonnière et alentours (Caplat, Islettes et boulevard de la Chapelle) qui préoccupe nos adhérents habitant le secteur, la reconquête de l'espace public est fragile! Pourtant, le nombre d'interpellations a doublé en un an. La foule y est très hétéroclite, badauds mais aussi sauvette, revendeurs et receleurs. Nelson Bouard fait d'ailleurs le lien entre cette augmentation et le nombre de policiers blessés. "Une caméra devrait être installée d'ici quelques semaines, la plus rentable du 18e ! " a-t-il conclu.
    Il attend comme nous avec impatience l'ouverture de la brasserie Barbès.

    Egalement évoqués comme à chaque réunion : le Marché Dejean pour lequel la situation semble évoluer positivement (un décret a interdit le stationnement des camionnettes et ainsi réduit les possibilités de stockage des marchandises revendues dans la rue), les trafics de cigarettes de contrebande qui ont évincé celles de contrefaçon (point de satisfaction, des enquêtes ont permis de trouver dans le quartier des "nourrices" où les revendeurs cachent leurs réserves), les nombreuses fermetures de commerces de bouche et débit de boissons, la lutte contre le proxénétisme, la régulation du marché de la Chapelle (qui à nos yeux n'est pas encore au summum...) par les actions de la DPP...

    Entendu dans la salle

    Les habitants présents ont tous salué le travail effectué par les services de police. C'est déjà ça! En revanche, mixité sociale et politique du logement à revoir, manque de diversité des commerces : l'exaspération de certains riverains n'a pas manqué de s'exprimer.

    Sur le dernier point, Daniel Vaillant, agacé par certaines remarques, a rappelé les règles de la liberté du commerce. "Oui, parfois, c'est l'anarchie et on a des problèmes avec certains commerçants; le projet de marché des 5 continents prend forme et il faudra les inciter à s'y installer. Mais il ne faut pas croire que ça réglera tout". C. Brossel a précisé que la ville travaillait actuellement avec la Caisse des Dépôts et Consignations pour le rachat de bas d'immeuble dans le privé. Une piste...

    Parmi les questions posées par Action Barbès, celle de la requalification des arcades de la rue de la Goutte d'or.

    Les élus ont reconnu l'erreur de conception de l'architecte de l'époque, et le manque d'éclairage satisfaisant. Le projet est en cours puisqu'on attend la sélection de l'atelier d'urbanisme qui aura la lourde tâche de trouver un aménagement satisfaisant.

    On ne peut donc pas dire qu'il ne se passe rien de Barbès à Château-Rouge comme on l'entend parfois. Il est important aussi de relayer les aspects positifs de notre quartier, ce que nous nous efforçons de faire dans notre blog. Pour autant, notre ténacité et notre vigilance ne faiblissent pas. Qu'on se le dise! 

    oOo

    A propos de cette ZSP, on peut aussi lire le reportage publié par le quotidien Libération : A Château-Rouge, l'idée que rien ne bouge