Il ne se passe pas une journée sans que le site d’information de la préfecture de police ne nous transmette à nous, blogueurs, comme aux agences de presse et aux journaux, des brèves relatant les arrestations et les élucidations de vols, de délits, voire de crimes. Très souvent, les caméras de vidéosurveillance sont mises en avant car les bandes, visionnées a posteriori, ont permis d’y identifier les auteurs des méfaits.
Vous voulez des exemples ? En voici.
Premier exemple : "Le 26 septembre 2010, il est environ 6h40 quand deux individus cagoulés et gantés font irruption dans un commerce de proximité du 11e arrondissement. Ils frappent la gérante, l’aspergent de gaz lacrymogène, la jettent au sol afin de la forcer à ouvrir le coffre fort de son bureau. Ils y dérobent 6 000 euros ainsi que des cartouches de cigarettes et prennent la fuite à pied. Dans sa course, l’un des malfrats perd un trousseau de clés muni d’un cordon de couleur bleue… sous l’œil vigilant d’une caméra de vidéoprotection.
Le prélèvement génétique effectué sur ce cordon mène les policiers du service d’investigation transversale (SIT), en charge de l’enquête, jusqu’à un jeune âgé de 20 ans, incarcéré à Fleury-Mérogis pour d’autres faits. La perquisition de sa cellule permet la découverte d’une paire de chaussures similaires à celle visible sur les bandes vidéo. A son domicile, les enquêteurs constatent que les clés découvertes déverrouillent la boîte aux lettres et la porte d’entrée. Malgré ces éléments, le jeune homme nie les faits.
L’enquête met également en lumière la complicité d’un ancien salarié du commerce dévalisé. Le 20 avril, ce dernier se présente de lui-même aux enquêteurs, reconnaît les faits, mais tait l’identité de son complice.
Tous deux ont été déférés en vue de l‘ouverture d’une information judiciaire."
Second exemple : "Samedi 16 avril, 22h40, un couple est agressé par deux individus dans une station de métro du 19e arrondissement. L’homme, un couteau sous la gorge, est dépouillé de son téléphone portable par un premier malfrat. Son amie est, quant à elle, tenue en respect par le complice muni d’un tesson de bouteille. Les deux comparses prennent la fuite.
Sur les bandes de vidéoprotection, les deux voleurs apparaissent clairement en train de déambuler dans la station quelques temps avant les faits. Un signalement est largement diffusé aux services de police et de gendarmerie.
Le 21 avril, une patrouille de la sous direction régionale de la police des transports (SDRPT) remarque, dans la même station, deux toxicomanes notoires correspondants en tous points aux agresseurs.
Interpellés, le premier a reconnu le vol mais pas l’utilisation d’armes, il a été déféré le lendemain. Le second n’a pu être entendu car hospitalisé d’office."
(Ci-contre : un passage de tourniquet très peu orthodoxe, non fixé sur les caméras de la PP à l'époque, mais sur celle d'un caméraman de la télé...
Et de poursuivre dans son numéro de PPrama du 27 avril : "Le plan de vidéoprotection pour Paris (PVPP) est conçu pour offrir aux policiers de la Capitale un outil d’aide à la décision pour l’ensemble de leurs missions. La brigade de sapeurs-pompiers de Paris bénéficiera également d’un renvoi d’images dans le futur centre opérationnel de la caserne Champerret afin de faciliter ses interventions d’urgence et de secours.
Le prestataire de la préfecture de police construit actuellement le réseau de télécommunication dédié dont la préfecture restera propriétaire.
A ce jour, sur les 400 km de fibres optiques prévus en souterrain, 60 km sont déjà réalisés. Ce système vidéo basé sur l’infrastructure réseaux haut débit, sera conçu pour permettre le visionnage des images dans 55 sites, dont les travaux d’aménagement sont engagés pour 50% d’entre eux.
Afin de protéger la vie privée, les futures caméras masqueront les zones privatives et des dispositifs stricts de sécurité permettront une gestion rigoureuse des droits d’accès.
Plus de 2 500 opérateurs seront formés dès l’été 2011 sur une maquette à l’échelle humaine située sur un site dédié. Cette formation des personnels de la préfecture de police sera évolutive et assurée pendant les 15 ans d'exploitation."
Bien. Les travaux continuent. La préfecture entre dans la modernité, croirait-on. 2 500 opérateurs formés en quelques mois sur une maquette à l’échelle humaine, lit-on. Formés à regarder des bandes vidéo ou des écrans. Nous nous demandons parfois, si les Parisiens ne préféreraient pas voir les personnels de la préfecture de police un peu plus sur le terrain et un peu moins derrière des écrans, aussi modernes soient-ils y compris avec un flux d’information transmis par hyper-ultra-haut débit.
Car la lecture des brèves quotidiennes montrent bien que les caméras ne dissuadent pas les agresseurs d’agresser… On les retrouve parfois.