Web
Analytics

Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Rechercher : projet 360°

  • Le Louxor : Bertrand Delanoë interpellé

    L'association Action Barbès, que Paris Neuvième soutient activement, a diffusé hier un communiqué de presse à propos du projet de réhabilitation du cinéma Le Louxor situé au carrefour des 9e, 10e et 18e arrondissements. Ce communiqué fait suite à l'annonce par la Mairie de Paris du choix de l'architecte en charge de mener les travaux. Voici le texte intégral :

     

    Projet Louxor boulevard de Magenta :

    Patrimoine en danger, projet bâclé, débat tronqué !

    Action Barbès – association regroupant des habitants du quartier Barbès Rochechouart (9ème, 10ème et 18ème arrondissements de Paris) – dénonce avec la plus grande fermeté le projet de réhabilitation du cinéma Le Louxor, boulevard de Magenta (10ème), tel qu’il a été approuvé et lancé par la Mairie de Paris.

    Un patrimoine en danger : le cinéma Le Louxor est l’une des dernières, si ce n’est la dernière, salle de cinéma existante à Paris conçue pour le cinéma muet en 1921. Elle constitue un ensemble architectural homogène, témoin encore authentique de l’époque de l’invention du cinéma, en excellent état de conservation contrairement aux apparences, avec son écran de cinéma et sa fosse d’orchestre juste en dessous, sa grande salle avec ses deux balcons, le tout dans un volume proportionné, unique, généreux. La salle vaut aussi par sa riche décoration que les travaux successifs n’ont pas détériorée : « colonnes papyriformes, lotus et papyrus, grille à disque ailé, corniche à gorge et tores, toute la grammaire égyptisante est présente, traitée en mosaïques multicolores » pour citer les propos d’un expert, consulté lors du rachat du bâtiment en 2003.

    Que ce soit donc le bâtiment lui même ou sa décoration, tant extérieure qu’intérieure, le Louxor représente un intérêt patrimonial certain. Or, tel qu’il est présenté aujourd’hui, le projet défendu par la Mairie de Paris et malgré ses déclarations, ne tient pas en compte la rareté de l’édifice. Les 3 salles de cinéma prévues impliquent des travaux lourds touchant à la structure du bâtiment, en détruisent la cohérence. Les travaux d’insonorisation prévus, que l’on aurait pu concevoir autrement, vont porter gravement atteinte au décor et à la volumétrie de la salle.

    En résumé, les travaux induisent une destruction pure et simple d’un bâtiment dont la structure est en très bon état, en construisant coûte que coûte, et à grands frais, trois salles de cinéma conventionnel.

    Sans être conservateur par principe, Action Barbès demande à ce que le projet intègre les  contraintes patrimoniales et adapte la programmation architecturale au bâtiment et non l’inverse.

    Un projet bâclé : confiée dès le rachat du Louxor par la Mairie de Paris à la mission cinéma de la Ville, la conception du projet se borne à mettre en place 3 salles de cinéma – que peut concevoir d’autre la Mission cinéma que du cinéma ? – dont une salle dédiée à la culture méditerranéenne.

    Dans toutes les déclarations de la Mairie de Paris sur le sujet, il avait toujours été question d’une certaine « polyvalence » dans les activités du Louxor réhabilité. Le projet « monolithique » cinéma d’aujourd’hui ne répond pas à ce critère de polyvalence. Action Barbès avait, dès l’origine, demandé à la Mairie de Paris de bien vouloir consacrer une partie du projet, certes minoritaire, pour des activités liées au quartier Barbès, par le biais, par exemple, des associations des arrondissements avoisinants et qui sont demandeurs. Rien de tout cela aujourd’hui.

    Un débat tronqué : la Mairie de Paris s’était engagée, dès le rachat du Louxor, à préparer le nouveau projet en consultant différents partenaires, notamment les habitants du quartier. Ces engagements ont d’ailleurs été réitérés, et avec force, lors de la récente campagne électorale municipale. Or, de consultation publique, point ! C’est ainsi que la Mairie de Paris a tranché seule sur le contenu du projet.

    Action Barbès interpelle donc Bertrand Delanoë, Maire de Paris, pour faire en sorte que le beau projet de réhabilitation du cinéma Le Louxor soit remis sur des rails :

     

    • plus conformes aux demandes des experts soutenus en cela par la population en ce qui concerne le respect du patrimoine
    • plus conformes aux attentes des habitants du quartier Barbès pour ce qui concerne le contenu du projet,
    • plus conformes aux promesses faites par lui-même et ses colistiers en ce qui concerne la concertation.

     

    Action Barbès reste mobilisée pour qu’une réelle concertation soit engagée dans un esprit constructif, faire en sorte que Paris dans son ensemble et le quartier Barbès en particulier profitent au mieux de ce projet.

    9e55de2cd425c48e445d2f38ced3fefe.jpg

     

  • La police et les arbres…. et la suite.

    On peut estimer que l'été n'est pas le temps idéal de l'élagage. Bien que si l'arbre est adulte et en bon état de santé, ces quelques coupes ne vont pas lui nuire. Vous l'aviez remarqué aussi ? Les agents de la DEVE sont intervenus ici et là sur les arbres du quartier. Pas par fantaisie ou nécessité esthétique quant aux voies parisiennes, mais à la demande de la Préfecture. En effet, tout notre quartier est sous haute surveillance dans le cadre de l’opération policière appelée « Barbès respire » — étendue maintenant à La Chapelle — et parfois des branches d’arbre viennent gêner l’oeil noir de la caméra de vidéo-surveillance. Il faut savoir que commandées depuis une salle de contrôle dans un commissariat central, ces boules-là révèlent tous les mouvements de personnes sur le macadam parisien. A condition bien sûr que leur vision circulaire, souvent à 360°, ne soit pas entravée par des feuilles, des branches… Dans ce cas, la police obtient rapidement un élagage de l’arbre à la frondaison trop expansive. 
     
    Ce sont ces surveillances qui permettent d’intervenir rapidement en cas de rixes, ou d’installation de marchés illicites. Elles permettent aussi l’identification de trafiquants et de revendeurs de cigarettes de contrebande. Elles facilitent leur interpellation sur site plus tard. Le responsable de l'opération Barbès Respire nous a dit l'avantage pour lui de la présence de ces caméras, installées en grande nombre dans les 18e et 19e arrondissements. (Nous n'étions pas emballés à l'époque des "1000 caméras pour Paris", le fameux PVPP, il faut le reconnaître. Notre avis était qu'elles ne protègent pas des agressions, mais qu'elles sont utiles à la résolution des affaires de délinquance de rue après commission des faits. )
     
    Par ailleurs, la surveillance et les nombreuses plaintes qui sont remontées au 2e district de la police de proximité concernant des commerces peu regardant sur les conditions d’exercice de leurs activités ont débouché sur des fermetures administratives, allant de 20 jours à 3 mois, selon les irrégularités commises. Nous en connaissons trois, un commerce alimentaire place de La Chapelle, un restaurant dans la Goutte d’Or et une boutique de « méga promos » assez débordante du boulevard Barbès. Les fermetures administratives sont dures pour les commerçants, elles les privent de chiffre d’affaires. Toutefois elles interviennent après des rappels à la réglementation qui ne sont pas entendus, au vu des résultats et de la sanction qui finit par tomber. 
     

    paris,18e,police,caméra-de-vidéoprotection,commerces-fermetures-administratives
    Le barreau Guy Patin le 17 juin, entre foule et police. 

     
    Le mois du Ramadan a été chaud, à tout point de vue, et l’état du sous viaduc en a témoigné certains petits matins. D'ici à l'année prochaine il restera encore à harmoniser les périodes d’animations sous le viaduc, liées à cette fête traditionnelle pour le monde musulman, et le passage des équipes de la Propreté de Paris. On doit pouvoir faire mieux, à condition de communiquer et de respecter les compromis trouvés, de part et d'autre. Nous pensons que la mairie du 18e a un rôle à jouer dans ce processus. On ne peut pas faire comme si tout cela n’existait pas. On voit avec bonheur passer la brigade spéciale d’après-marché, la "fonctionnelle", les mercredis et samedis; on note l’énormité de sa tâche, les tonnes de détritus qu’il faut faire disparaître dans un temps record, et on la félicite du résultat. A situation spéciale, intervention spéciale. Il faudra en prendre de la graine l’an prochain. Ça laisse un peu de temps à la réflexion. 
     
  • Les kiosques à Paris

    Voilà 40 ans que la famille Lebcher tient le kiosque à journaux de Barbès au pied des marches du métro. Ce fut d'abord Jean-Michel, le père aujourd'hui retraité, puis maintenant le fils, Samir. Sa modestie dut-elle en souffrir, il est une figure de notre quartier comme le prouve un article paru en septembre dernier dans Le Parisien.

    Cette date anniversaire est pour nous l'occasion de nous intéresser à ces fameux kiosques parisiens, partie intégrante de notre environnement quotidien.

    Les kiosques

    paris,kiosques,presse,démocratie

     

    C'est l'architecte Gabriel Davioud qui dessina les kiosques parisiens en 1857. Tout comme les fontaines Wallace, les colonnes Morris ou les bouches de métro d'Hector Guimard, ces petits édifices sont dans notre quotidien. Ils sont aussi un élément fondamental de notre vie démocratique même si la presse écrite traverse aujourd'hui une crise.

    Enregistrer

    Les quelque 400 kiosques parisiens sont gérés par la société MediaKiosk, dont l'actionnaire de référence est la société JC Decaux.  De fait, ces kiosques sont la propriété de la Ville de Paris et MediaKiosk les gère dans le cadre d'une Délégation de Service Public de 15 ans qui vient d'être renouvelée cette année (voir aussi les informations données par MediaKiosk sur le sujet). C'est la Ville qui décide de l'implantation des kiosques, bien sûr en accord avec le délégataire. Ce dernier a la charge de l'entretien des kiosques et se rémunère, entre autre, avec la publicité qui y est affichée.

    paris,kiosques,presse,démocratieLes kiosques actuels ne sont évidemment pas ceux d'origine. Ils ont été remplacés la dernière fois dans les années 70/80, notamment pour certains par ces affreuses structures en verre et alu. Beaucoup de ceux installés dans les années 80 sont en très mauvais état.

    Dans son offre pour la nouvelle DSP, le délégataire retenu, MediaKiosk a proposé le remplacement de 360 kiosques d'ici juin 2019, 49 autres devant être rénovés. La mairie de Paris a décidé donc du changement des kiosques de la capitale.

    Les nouveaux kiosques ont été conçus avec l'aide des kiosquiers eux-mêmes, le but étant de rendre leur travail plus facile, c'est-à-dire rendre les kiosques plus fonctionnels qu'ils ne le sont aujourd'hui. Mais également d'améliorer significativement les conditions de travail du kiosquier. Il s'agit aussi de pouvoir élargir leur offre, ne pas se contenter de vendre de la presse mais de proposer des cartes de téléphone, des petits souvenirs, des boissons ou des cartes postales, par exemple.

    Pour mieux comprendre la procédure et le résultat des appels d'offres, la lecture de l'exposé des motifs lors du débat au Conseil de Paris ne manque pas d'intérêt.

    Voici à quoi ils devraient ressembler :

    paris,kiosques,presse,démocratie

    paris,kiosques,presse,démocratie

    Ce nouvel arrangement n'a pas manqué de générer une polémique, notamment auprès des défenseurs du patrimoine parisien comme le prouve une pétition mise en ligne ou cet article du magasine Challenge.

    Les kiosquiers

    Les kiosquiers sont des travailleurs indépendants. Ils sont rémunérés au pourcentage des ventes de la façon suivante : sur le prix de vente unitaire d'un journal, la répartition est la suivante :

    • 50% pour l'éditeur (Le Monde, L'Express, le Figaro par exemple)
    • 25% pour le kiosquier (à Paris)
    • 10% pour la messagerie
    • 10% pour les distributeurs
    • 5% autres prestataires

    Il s'agit là d'une répartition moyenne pour donner une idée de la place des différents acteurs.

    En coordination avec MediaKiosk, le kiosquier peut demander de vendre certains journaux comme c'est le cas de notre ami Samir qui diffuse des journaux d'Afrique du Nord et du Moyen Orient, la clientèle étant là. Il peut aussi se voir imposer certaines publications comme s'en plaint Samir dans l'article du Parisien mentionné plus haut.

    Il est indiscutable que les kiosquiers rencontrent pas mal de difficultés, à commencer bien sûr par la crise de la presse écrite qui a un lourd impact sur leur rémunération. Pour la quantité de travail fournie, il est clair que le compte n'y est pas. La Mairie de Paris en a pris conscience et a voté ces derniers temps le principe d'une aide aux kiosquiers mais cela ne rend pas l'avenir plus facile.

    Enregistrer

  • On reparle des caméras ?

    Est-ce le nombre croissant de nos lecteurs du blog qui nous vaut de nouvelles participations ? Ou bien nos voisins du quartier se sentent-ils écrivains, ou pigistes - pour être plus humbles - qu'ils nous envoient leurs observations ou leurs billets d'humeur ? Nous avons eu l'inauguration d'une plaque commémorant le cirque Medrano récemment, puis les très belles photos sur le street art boulevard de Magenta. Aujourd'hui nous vous proposons un billet d'humeur suivi d'une suggestion de verbalisation commode et rapide qui ne plaira certainement pas à nos voisins et amis automobilistes...

    Voici de quoi il s'agit : depuis plusieurs années, l'accès de la rue Ambroise-Paré vers le boulevard de Magenta est réservé aux véhicules d'urgence comme les ambulances qui sortent de l'hôpital, les camions de pompiers ou le Samu. Il est donc fermé aux autres, quels qu'ils soient, et cette interdiction est matérialisée par deux gros sens interdits à l'entrée du passage. A dessein et pour sécuriser le cheminement piétons sur le boulevard, les services de voirie avait surélevé le passage. De cette manière, les piétons ne franchissent pas de trottoir, pas de dénivelé. C'est ce qui nous avait été expliqué lors du réaménagement du boulevard de Magenta/

    paris,paré-patin,ambulances,véhicules-d-urgence,police

    Mais pourtant.... voyez ce que nous dit cette lectrice, habitante du quartier :

    En partant ce matin vers 10h30, je vois deux agents de police sur le passage Paré/Patin qui font passer un bus sur ce passage vers Magenta. Je m'arrête, je me présente et leur demande s'il y a un problème car je m'étonne de voir des véhicules passer par là. lls sont du commissariat du 10ème. J'en profite pour leur faire remarquer qu'un porte-huit stationne un peu plus loin. "Une voiture gêne dans le virage au niveau des croix de saint-André" (ndlr: les barrières qui séparent le trottoir de la chaussée), me disent-ils; "et donc le porte-huit ne peut pas passer".
    "Alors, vous avez été avertis du problème ou vous passiez là par hasard?" je demande à mon tour.
    "Les deux", me répond l'un des agents.
    Bon. Je reste plantée là à observer.

    paris,paré-patin,ambulances,véhicules-d-urgence,police

     

    "On attend le véhicule d'enlèvement qu'on a demandé", poursuit l'agent.
    J'enchaine sur mes observations, quand je bois un café en terrasse au café Le Magenta, d'où l'on constate que l'interdiction n'est pas du tout respectée et je m'interroge tout haut sur l'absence de verbalisation. J'ajoute "maintenant qu'il y a une caméra, vous pouvez voir ceux qui empruntent le sens interdit et donc verbaliser ?
    - Non pas possible, il faut contrôler le conducteur...
    - oui, mais le conducteur, on le voit sur la vidéo ?
    - Oui, mais on ne sait pas à qui appartient le véhicule.
    - Je ne comprends pas, on ne voit pas les plaques d'immatriculation ?
    - Bien sûr que si, mais il faut contrôler le conducteur, car il n'est pas forcément propriétaire du véhicule...
    - Bon, alors elles ne servent à rien ces caméras ? suis-je obligée de conclure.
    - ah, si, pour la sécurité.
    Là, je n'ai pas insisté car je commençais sérieusement à les agacer!

    paris,paré-patin,ambulances,véhicules-d-urgence,police

    Je rentre à 11H25. Plus d'agents en place, mais la voiture est toujours là et le porte-huit aussi.
    On se demande si les agents ne se sont pas un peu moqués de notre lectrice-pigiste, car en appliquant ce raisonnement, toutes les verbalisations issues du "regard" impitoyable des radars postés sur les autoroutes seraient sans valeur. Là aussi, le cliché se réfère à une immatriculation. C'est ce numéro qui fait le lien avec l'infraction. Ensuite, conducteur et propriétaire se débrouillent pour régler l'amende. Pourquoi en serait-il autrement en ville ? Idem pour les chauffards qui "brûlent" le feu rouge... N'est-ce pas un cas simple de sécurité, messieurs les agents de police du 10e ?
     
    D'une voiture, on remarque très peu la caméra dite 360°, c'est pourquoi nous l'avons grossie sur la photo ci-dessus. De la même couleur que l'ensemble du mobilier urbain de signalisation, elle veille néanmoins.... Aussi, amis automobilistes, ne vous fiez pas trop aux aimables discours des agents de police rencontrés sur place, il se peut bien que vous receviez une contravention à votre domicile, un jour... de la même façon que pour un excès de vitesse sur autoroute. Mieux vaut faire le tour de l'hôpital... et repecter le sens interdit Sinon c'est 4 points en moins sur le permis de conduire. (Amende de classe 4)
    Et qu'on se le dise : Circuler en marche arrière dans une rue à sens unique est puni exactement de la même manière que le non respect du sens interdit en marche normale.
  • Louxor en danger

    Projet Louxor boulevard de Magenta :
    Action Barbès demande une meilleure adaptation du projet
    aux conditions du site
    (Culture, patrimoine, environnement)

     

    Vendredi 28 novembre, la Mairie de Paris organise enfin une réunion d’information à propos du projet de requalification du cinéma Le Louxor. Préalablement à cette réunion et afin d’alimenter le débat, Action Barbès* souhaite compléter les quelques informations déjà publiées par la Ville de Paris.


    Le projet tel qu’il est présenté à ce jour ne satisfait pas au critère de la diversité culturelle tel qu’il avait été annoncé et bien accueilli par tous lors du rachat du Louxor par la Ville en 2003. Carrefour de nombreuses cultures, le quartier Barbès se prête pourtant bien à la mise en place d’un projet diversifié, tant dans sa forme (multiactivité) que dans son fond (pluriethnisme du quartier).


    Action Barbès note aussi que la définition du projet a été mise au point sans aucune concertation préalable, ni des Conseils de quartier, ni des associations des arrondissements limitrophes.

    Tel qu’il est conçu aujourd’hui, le projet de requalification du Louxor – création de 3 salles de cinéma Art & Essai de taille différente, dont une dédiée aux cultures du Sud – consiste ni plus ni moins en la destruction de la salle encore existante, dont l’intérêt patrimonial est élevé car un des derniers témoins de l’époque de l’essor du cinéma par le biais des grandes salles parisiennes. Les salles du début des années vingt sont assez rares pour mériter une réelle attention!


    Action Barbès, appuyée par de nombreux experts et associations de défense du patrimoine, demande que le projet de requalification soit modifié pour tenir compte de l’aspect patrimonial : c’est le projet qui doit s’adapter au lieu et non le lieu au projet. Action Barbès prône le maintien de la structure de la salle dans son intégralité (à l’intérieur : fosse d’orchestre, claustra des bruiteurs de chaque côté de l’écran, balcons, décors égyptisants, lumière naturelle par le plafond, etc. - à l’extérieur : mosaïques de Gentil et Bourdet sur des dessins de Tibéri). La sauvegarde d’un ensemble aussi exceptionnel constitue pour le quartier un véritable atout).


    Par ailleurs, Action Barbès attire l’attention sur les aspects environnementaux de réalisation du projet. Retenons que celui-ci signifie un énorme cuvelage en béton sous la structure de la salle, le contraire des volontés de Haute Qualité Environnementale (HQE) préconisées par le « Grenelle de l’environnement », Bertrand Delanoë, Maire de Paris, et toute l'Europe...
    Où sont les calculs de CO² dégagé par la démolition des caves, le transport des gravois,le forage des dizaines de micro-pieux, l’extraction de plusieurs m3 de terre et de pierre, le coulage des semelles neuves, les étaiements des pignons voisins pour l'énorme cuvelage en béton à couler en sous-oeuvre (sous le Louxor). Quelle largeur prendre pour creuser autour des façades ? La poussière et les nuisances de ce chantier
    pour le quartier ont-elles été évaluées ? Le bruit des forages, les allers et venues des camions, le tonnage des gravois, car il semble probable que l'on recasse tous les aménagements… sur le boulevard de Magenta...


    Nous avons là une opération de « Haute Calamité Environnementale (HCE) »!


    Action Barbès s’oppose donc au projet de requalification du Louxor tel qu’il a été présenté à ce jour : culturellement incomplet, destructeur du point de vue du patrimoine, écologiquement désastreux et financièrement incertain. En conséquence, Action Barbès demande avec force et détermination que le projet soit révisé, notamment par l’apport d’une véritable concertation avec les habitants et associations des arrondissements concernés. Enfin, Action Barbès déclare s’inscrire dans une démarche dynamique et équilibrée, tout à la fois respectueuse du patrimoine et de l’environnement, mais résolument moderne et vivante.

     

    Télécharger le dossier de presse complet

    _______________________________________________

    * Action Barbès est une association loi 1901 qui a pour but l’amélioration de la vie des habitants du quartier Barbès placé aux confins des 9e, 10e et 18e arrondissements de Paris. Particulièrement active dans le suivi des aménagements en axes civilisés des boulevards, elle continue de suivre avec grande attention le projet de rénovation du cinéma Le Louxor qui, à la suite de ses actions, a été racheté par la Ville en 2003. Elle participe également à la démocratie locale dans les conseils de quartier. Elle se préoccupe aussi des questions de vie quotidienne comme la propreté. Créée en 2001, elle compte environ 150 adhérents. Action Barbès est connue et reconnue par les élus des 3 arrondissements.

  • Les caméras satisfont la préfecture de police

    A plusieurs reprises nous avons dit ici notre doute quant à l'efficacité des caméras de vidéosurveillance. (C'est amusant... j'ai croisé sur le ptit écran un échange entre les protagonistes du feuilleton de FR3 Plus belle la vie sur ce thème; ils n'étaient pas d'accord ! On se sent moins seul.) Puisqu'il y a débat, même si celui-ci est devenu confidentiel car d'autres sujets tiennent le haut de l'affiche, nous ne voulons pas être totalement partiaux et continuer à vous asséner notre incrédulité, ni une fois de plus vous proposer des liens vers des rapports qui disent tous, plus ou moins, que l'efficacité pour réduire la criminalité n'est pas démontrée. En revanche, pour aider à la résolution des délits et donc des enquêtes, oui, c'est une aide ponctuelle. 

    La Préfecture propose un long article sur la question qui n'est pas inintéressant. Comme c'est l'été, la période des vacances, et que l'énergie du comité de rédaction faiblit doucement, sans vergogne nous allons "pomper" dans les écrits de la préfecture, la PP pour les intimes. 

    • Voici l'article mis en ligne le 4 juillet dans le bulletin appelé le Panorama hebdomadaire de la Préfecture de police (PPeama n°222)

    "La vidéoprotection constitue désormais un outil de prévention, de dissuasion et de lutte contre la délinquance au quotidien, au service de tous les citoyens mais également des policiers. Le champ d'action de la vidéo est large : diagnostic de situation, levée de doute, gestion optimisée des interventions de secours, missions répressives, dissuasives, preuve judiciaire. Actuellement, 655 caméras PVPP sont opérationnelles dans la capitale."

    Vous voulez que nous vous en montrions une toute récemment installée au croisement des rues de Rochehcouart, Dunkerque et avenue Trudaine. Elle ne saute pas aux yeux, mais elle dispose bel et bien d'un rayon d'action optimum, 360 degrés. Qui dit mieux ? Elle envoie des images au commissariat du 9e qui peut lancer une intervention si le besoin s'en fait sentir.

     (Ci-dessous la caméra 360° au sommet de son mât; à ne pas confondre avec le lampadaire !)

    paris,police,caméra,pvpp,préfecture

    M. Daniel PADOIN, Chef d'état-major de la direction de la sécurité de proximité de l’agglomération parisienne (DSPAP) nous parle du PVPP.

    Un peu d'histoire sur les trente dernières années, les origines du PVPP  ( Plan de vidéo-protection de Paris)

    • De quand date la 1ère caméra en fonctionnement à Paris ?

    Le recours à la vidéoprotection par la PP est ancien, puisqu’au cours des années 1980 et 90, 320 caméras analogiques avaient été déployées sur la voie publique parisienne :
    - 120 caméras appartenant à la PP (protection de certains bâtiments officiels et gestion de l’ordre public sur les principaux parcours de manifestations revendicatives) ; 
    - 200 caméras appartenant à la Mairie de Paris (gestion du trafic routier).

    Mais l’obsolescence technique des matériels, l’absence d’enregistrement des images et la localisation très disparate des caméras dans l’espace parisien constituaient de gros handicaps, privant les stratégies de sécurité publique du recours à l’image, tout particulièrement au service de la lutte contre la délinquance.

    Aussi, en 2007, un plan de vidéoprotection pour Paris (PVPP) a été mis en œuvre dans le cadre d’un contrat de partenariat public/privé qui aboutira d’ici à la fin de l’année 2012 au déploiement de 1104 caméras de voie publique réparties dans les vingt arrondissements parisiens selon un maillage répondant à cinq finalités opérationnelles : ordre public et protection des institutions, circulation, délinquance, terrorisme et secours.

     Problématique
    Quelles ont été les autorisations nécessaires à la mise en place du PVPP ?

    - L'avis favorable du ministère des Finances et du Budget en juillet 2010 ;
    - le vote par le Conseil de Paris de la convention d'occupation du domaine public le 23 novembre 2009 ;
    - les autorisations administratives de la Ville de Paris qui s'appuient sur l'avis des concessionnaires en surface et en sous sol (ErDF, France Telecom, etc.) ;
    - la mise en place d'un comité d'éthique, instance indépendante ;
    - l'avis favorable de la commission départementale de vidéoprotection présidée par un magistrat en date du 10 novembre 2010 ;
    - l'avis du service territorial de l'architecture et du patrimoine (architecte des bâtiments de France) le 5 avril 2011 ;
    - l'homologation provisoire de sécurité prononcée le 21 décembre 2011 pour une durée de 6 mois par l'autorité qualifiée sur avis de la commission d'homologation SSI (sécurité des systèmes d'information) ; l'homologation définitive devrait intervenir pour la livraison globale du système, fin 2012 ;
    - l 'arrêté préfectoral du 21 décembre 2011 désignant les agents autorisés à visionner les images.

     Respect de la vie privée
    Qui est autorisé à visionner les images ?

    D’une part, le respect des textes garantissant les libertés individuelles (Constitution, Convention européenne des droits de l'homme et des libertés fondamentales) et la législation sur la vidéoprotection sont rappelés par la charte d’éthique.
    D’autre part, un arrêté préfectoral désigne les agents des services actifs de la préfecture de police et des militaires de la brigade des sapeurs-pompiers de Paris (BSPP) autorisés à accéder aux images et enregistrements issus des caméras. Les images sont stockées 30jours maximum, avec une extraction possible par les enquêteurs, uniquement dans le cadre d'une procédure judiciaire et après signature numérique de la séquence extraite.
    De plus il existe un floutage dynamique des zones privatives de telle sorte que les images de l’intérieur des locaux d’habitation, et celles de leurs entrées ne peuvent être visualisées.

    Enfin, plus de 500 panneaux d’information du public « Espace public sous VIDEOPROTECTION pour votre sécurité » ont été implantés dans Paris et aux entrées de la Capitale ; ils mentionnent les coordonnées pour toutes informations et exercice de votre droit d'accès aux images : tel 01.40.79.71.71 et www.prefecturedepolice.fr.

     Efficacité du PVPP
    La caméra est-elle un outil indispensable aux policiers ?

    images?q=tbn:ANd9GcRdL7T_ZY8qUTQzH0A7h5SoLKABPmNokCInObDW2e53A1M_4Yr0FALe PVPP a permis depuis sa mise en place de : prévenir la commission de certains actes de délinquance, mieux orienter le travail des policiers sur la voie publique grâce à des vidéopatrouilles, apporter une aide dans la prise de décisions aux salles d’information et de commandement, et constituer un nouvel outil à disposition des enquêteurs dans les services chargés d’effectuer des investigations judiciaires.
    Il ne se substitue pas à l’action des policiers mais permet de démultiplier et d’accroître leur présence sur le terrain, leur réactivité et leur faculté d’intervenir à bon escient, afin qu’ils se trouvent au bon endroit, au bon moment et avec les meilleures informations.

    Voilà ! Vous savez tout ! Dans la version de la préfecture. L'année n'est pas finie, nous avons le temps de  vous reparler des caméras, sous un autre angle. Vive le pluralisme intellectuel !!

    Ce dernier petit paragraphe nous paraît honnête  : Il ne se substitue pas à l’action des policiers mais permet de démultiplier et d’accroître leur présence sur le terrain, leur réactivité et leur faculté d’intervenir à bon escient, afin qu’ils se trouvent au bon endroit, au bon moment et avec les meilleures informations. et reflète la prise de conscience des autorités (ou leur retour à un discours moins enfumeur). Les caméras ne font pas tout. Rien ne remplace la présence des hommes sur le terrain, mais les budgets sont tels dans tous les services publics qu'on a cru - ou voulu faire croire -  un moment qu'on pourrait les remplacer à moindre frais. C'est faux. Pire. La conviction de certains est allée jusqu'à faire croire au public, par un matraquage médiatique bien ciblé, que désormais, protégées par les caméras, les vieilles dames n'avaient plus à craindre des coups tordus entre la poste et leur domicile. Ce n'est pas tout à fait cela... 

    Localisation : pour savoir où sont implantées les caméras dans nos arrondissements, cliquez sur celui qui vous intéresse = 9e / 10e / 18e.

  • Budget participatif cuvée 2015

    Nous vous avons déjà parlé du budget participatif, cette possibilité offerte aux Parisiens de proposer des investissements concernant la capitale. Vous pouvez vous référer à notre article du 20 septembre dernier "Budget participatif, kézako ?"

    Logo 2015.pngLa cuvée 2015 du budget participatif est arrivée. Elle a été présentée mardi 13 janvier dernier à l'Hôtel de Ville par la maire de Paris, Anne Hidalgo, et son adjointe à la Démocratie locale, Pauline Véron.

    Quelques modifications ont été apportées au projet initial de 2014 mais l'essentiel demeure.

    A noter qu'une charte du budget participatif a été votée en Conseil de Paris, sorte de règlement qui doit être accepté par les participants bien évidemment.

    Pour faire simple, les Parisiens soumettent des idées d'investissement, les Services de la Ville contrôlent leur pertinence et leur faisabilité et ils sont soumis aux votes des Parisiens. Cela donne un planning serré. Qu'on en juge :

    - date limite de remise des propositions : 15 mars 2015

    - analyse des projets par la Ville : avril et mai 2015

    - présentation des projets retenus : juin 2015

    - vote des Parisiens : septembre 2015

    La grande nouveauté par rapport à 2014 est la possibilité de présenter des projets d'investissement à l'échelle de l'arrondissement. En effet, chaque mairie d'arrondissement, si elle le souhaite, pourra réserver une part de son budget dit "Investissement d'Intérêt Local" (part plafonnée à 30% de ce budget) à des projets présentés par les habitants de l'arrondissement. C'est là une nouveauté heureuse par rapport à l'ancien projet qui délaissait quelque peu les arrondissements. La mairie du 9e y consacrera 400 000€ en 2015, celle du 10e environ 2 millions et celle du 18e 3,8 millions.

    Comme à son habitude, la mairie de Paris ne lésine pas sur les outils de communication liés à ce projet. Bien sûr, il y a une présentation générale sur le site paris.fr "Budget participatif 2015, donnez vos idées". Reste en ligne le site de départ "Budget participatif" et vient d'être ouvert le site véritablement utile pour 2015 et intitulé "Madame la Maire, j'ai une idée". Ce dernier est un véritable outil de travail sur lequel chacun peut bien sûr s'informer, poser des questions et aussi déposer ses projets. Son style est assez épuré et reconnaissons qu'il est facile d'utilisation.

     

    paris,budget-participatif,démocratie locale,investissementsCinq questions à Pauline Véron, adjointe à la maire de Paris chargée de la Démocratie locale, Participation citoyenne, Vie associative, Jeunesse et Emploi :

     

     

    1 – Quels sont les sujets pouvant faire l'objet de propositions dans le cadre du budget participatif ? Y a t-il des restrictions ?

    Tous les Parisiens, quel que soit leur âge ou leur nationalité, pourront soumettre des idées. Aucune connaissance technique n’est nécessaire. Pour déposer un projet, il suffit de se rendre sur la plateforme "Madame la Maire j’ai une idée" qui vient d’ouvrir à l’adresse, de créer un compte et de décrire sa proposition. Vous avez jusqu’au 15 mars ! Au-delà de ces outils informatiques, les citoyens auront la possibilité de se rencontrer, de s’informer, de débattre et de construire collectivement les projets, grâce à plusieurs dispositifs d’accompagnement : ateliers, formations, réunions publiques, etc. Pour être recevable dans le cadre du budget participatif le projet doit relever de l’intérêt général et des compétences de la Mairie de Paris. Il doit également s’agir d’un projet d’investissement c’est-à-dire d’un aménagement dans l’espace public ou dans un bâtiment de la ville, ou d’une construction neuve. Le projet ne peut pas relever d’une dépense dite de fonctionnement comme une subvention pour une association. Si on prend comme exemple  le domaine de la propreté, il peut être proposé l’achat de nouveaux matériels, de mobiliers urbains favorisant des comportements visant à lutter contre les incivilités mais pas d’augmenter le budget de la propreté pour augmenter le nombre d’agents. La Mairie de Paris a prévu par ailleurs dans son fonctionnement d’augmenter le personnel chargé de la propreté dans les arrondissements.

    2 – Les propositions soumises à l'approbation des Parisiens doivent concernées l'ensemble de Paris. Comment concilier la vision forcément locale (par arrondissements par exemple) que les Parisiens ont et la vision globale nécessaire au niveau de la ville ?

    Les Parisiens peuvent proposer des projets « parisiens » ou des projets localisés dans un arrondissement. Un projet sera considéré comme parisien s’il profite à tous les parisiens, par exemple l’aménagement d’une place emblématique, ou s’il concerne plusieurs arrondissements comme des murs végétalisés. Un projet qui est « à cheval » sur deux ou trois arrondissements sera également considéré comme parisien. Les autres projets s’ils concernent un aménagement dans une rue ou un projet dans un square seront automatiquement localisés dans l’arrondissement concerné et relèveront du budget participatif d’arrondissement. J’ajoute que nous avons particulièrement à cœur de faire participer les jeunes et les habitants des quartiers populaires à cette belle aventure démocratique.

    3 – Pourriez-vous nous expliquer bien en détails comment les mairies d'arrondissement vont être impliquées ? On a parlé de volontariat de ces mairies, est-ce le cas pour les 9e, 10e et 18e dont Action Barbès se préoccupe ? Comment seront proposés puis choisis et financés les projets à ce niveau ? Tout cela n'est pas encore très clair.

    Nous avons proposé à tous les Maires d’arrondissements de participer au budget participatif en mettant en place des budgets participatifs d’arrondissement en plus du budget participatif parisien. Ainsi, ce sont les Maires d’arrondissements qui décident de la participation de leur arrondissement au Budget participatif et du montant qu’ils lui allouent, jusqu’à 30% de leur dotation locale d’investissements. Tous ont répondu positivement ! Je m’en réjouie. Il sera donc possible de proposer des projets localisés dans les 20 arrondissements de la capitale. Et pour chaque euro qu’un Maire d’arrondissement décide de consacrer au Budget participatif, la Maire de Paris a décidé que la Ville ajouterait un euro, permettant de doubler les enveloppes d’arrondissement. En tout le budget participatif représentera 5% du budget d’investissement de Paris au cours de la mandature, soit près d’un demi-milliard d’euro. C’est une somme considérable ! En 2015, c’est 75 millions d’euros qui seront affecté au budget participatif. Si l’on regroupe les enveloppes des 9éme, 10éme et 18éme arrondissements, c’est plus de 6 millions d’euros qui vont permettre aux Parisiens de proposer des projets d’embellissement, d’aménagement, de rénovation dans leur quartier. En effet, les Maires des 10éme et 18éme ont fait le choix de consacrer 30 % de leurs enveloppes localisées au budget participatif, et la Maire du 9éme, 11%.

    4 – Pouvez-vous nous donner des garanties sur la fiabilité du système de vote ? Et nous dire pour quoi ce corps électoral si large ?

    Nous avons fait le choix de ne mettre ni condition d’âge, ni condition de nationalité : tous les Parisiens sans exception peuvent proposer des projets et tous pourront voter sur les projets soumis au vote en septembre. C’est un choix politique fort ! La Maire défend depuis de nombreuses années le droit de vote des étrangers non communautaires aux élections municipales. Dans la cadre du budget participatif, il s’agit d’une votation citoyenne et non d’une élection formelle mais c’est un premier pas. Quant au vote des enfants, c’est également un choix pleinement assumé, c’est le choix de la pédagogie. Outre le fait de nous proposer des idées innovantes pour Paris, nous pensons que la mise en place du budget participatif permettra d’expliquer le fonctionnement de la ville de Paris aux Parisiens. Nous souhaitons que tous les Parisiens, y compris les plus petits, se sentent acteurs de leur ville.

    5 – Comment voyez-vous le rôle des conseils de quartier dans cette affaire ?

    Les Conseils de quartier ont un rôle fondamental à jouer dans le cadre du budget participatif. Ils ont l’expérience de la gestion d’un budget et ont souvent déjà réfléchi à certains aménagements dans leur quartier. Sur la plateforme « Madame la Maire j’ai une idée » vous pouvez poster votre projet en tant qu’habitant mais également en tant que collectif. Et j’espère que les Conseils de quartiers seront nombreux à proposer des projets en tant que projets de conseils de quartier. Nous l’incitons fortement et proposons aux maires d’arrondissement d’organiser des marches exploratoires et des réunions publiques pour présenter le budget participatif et débattre des projets proposés.

    OoO

    La ville de New York a elle aussi mis en place un budget participatif. Voici la vidéo de présentation (en anglais) :

     

  • Budget participatif : adieu la rue-jardin, bonjour la rue-bagnole !

    Lors de la réunion du 13 mars dernier en mairie du 18e, on nous a annoncé officiellement l'anéantissement du projet du budget participatif "Une rue-jardin Richomme", un de ceux choisis en 2017 par les Parisiennes et les Parisiens du 18e.

    1742927545.jpg

    En 2017, nous avons proposé le projet de la rue-jardin Richomme au Budget participatif. L'idée d'une piétonisation de la rue et de sa végétalisation avait alors été très bien accueillie par les habitants et a emporté leurs suffrages. Nous nous réjouissions d'un projet qui allait offrir un peu d'espace piéton et de verdure, pour les enfants en particulier. En effet, des centaines d'enfants et de parents empruntent quotidiennement cette rue qui dessert essentiellement des crèches et des écoles. Le projet est donc très attendu par petits et grands.

    Mais voilà, la mairie du 18e nous a annoncé que la circulation automobile y serait maintenue - annihilant l'essence même du projet -, que les seuls travaux engagés seraient un réaménagement du carrefour des rues Richomme et Erckmann-Chatrian (juste une surélévation des passages piétons), et que la question de la végétalisation de la rue est renvoyée sine-die. Bref, la mairie a signifié aux habitants que leur vote n'a aucune valeur et que finalement la rue-jardin Richomme ne verra pas le jour. Adieu la rue-jardin, bonjour la rue-bagnole !

    Signalons que, contrairement à ce qui se pratique habituellement pour le budget participatif, Action Barbès, association porteuse du projet, n'a jamais été consultée par les services de la Ville durant l'élaboration de ce fiasco. Nous comprenons maintenant pourquoi nous avons été tenus à l'écart. 

    Il est proprement scandaleux que ce projet voté au budget participatif soit mis au rebut sans autre forme de procès. Ce reniement municipal jette également un lourd discrédit sur le budget participatif, qui se révèle être ici une mascarade de démocratie participative. Les voix des quartiers populaires valent-elles si peu pour qu'on les bafoue ainsi ? Et dire qu'on nous rabâche sans cesse "Priorité aux quartiers populaires !"... Ce que l'on constate c'est qu'à Paris, on peut piétonniser rien de moins que les quais de Seine, et c'est très bien, mais pas un petit bout de rue de la Goutte d'Or. On ne saurait l'accepter.

     

     

  • Gare du Nord 2024 : la SNCF jette l'éponge

    C'est une surprise de taille que révélait hier RTL en annonçant le renoncement de la SNCF au projet de rénovation de la Gare du Nord en vue notamment des JO de Paris 2024.

    Après des années de soubresauts (voir notre article de novembre 2020 qui rappelle l'historique du projet), le projet très controversé, et pour cause il aurait créé un centre commercial géant dans la gare, ne verra finalement pas le jour. Le permis de construire avait pourtant été déposé cet été, mais si l'on en croit les information de RTL, le surcoût annoncé du projet (plus du double du coût initial envisagé) et l'impossibilité d'achever la rénovation pour l'échéance des Jeux olympiques de 2024 auraient conduit la SNCF à tout simplement tirer un trait sur le projet.

    Si l'abandon de ce projet démesuré et bien peu écologique est une très bonne nouvelle, on regrettera tout de même que la jonction nord vers le boulevard de La Chapelle ne soit de fait plus à l'ordre du jour. Les informations sont encore trop lacunaires pour savoir quels aménagements la SNCF va tout de même envisager dans la gare du Nord, le problème des infrastructures inadaptées à l'accroissement de la fréquentation restant entier. Car si le communiqué de la SNCF reste très vague, il précise bien que la partie commerciale est abandonnée, doit-on comprendre qu'une rénovation réduite sera tout de même conduite ? une affaire à suivre.

    Autre interrogation inhérente à cet abandon, une question qui touche en premier lieu les riverains de la gare :  les abords de la gare seront-ils réaménagés par la Ville comme cela était prévu ? En effet, concomitamment avec la rénovation de la gare, un réaménagement d'ampleur était annoncé côté Ville de Paris, avec notamment une piétonisation de la place Napoléon III. Les aménagements devaient répondre aux nouvelles circulations induites par la transformation de la Gare du Nord, cela devra évidemment être revu le cas échéant.

    Plus largement, l'abandon du projet de rénovation de la Gare du Nord va très vite soulever beaucoup de nouvelles questions, y compris sur l'organisation des JO de 2024 à Paris.

    gare-du-nord,2024,abandon

  • Budget participartif : Éclairage de l’église Saint-Bernard de La Chapelle

    Le budget participatif 2016 va entrer dans sa phase finale avec la mise au vote des projets finalistes qui se déroulera du 16 septembre au 2 octobre prochain. Sur près de 3200 projets déposés, 622 — dont 37 au niveau parisien et 585 au niveau des arrondissements — ont été retenus pour le vote final ; 146 projets concernent les quartiers populaires. Les projets classés « Quartiers populaires »  bénéficient d’une enveloppe globale distincte de 30 millions d’euros.

    Cette année, Action Barbès n’a pas proposé de projet, toutefois elle en soutient deux déposés par un de ses adhérents de la Goutte d’Or, et ceux-là ont été retenus pour cette dernière étape. Il s’agit du projet n° 32 « Éclairage de l’église Saint-Bernard de la Chapelle » et du projet n° 27 « Une rue-jardin Richomme » . Tous deux bénéficient de l’estampille « quartiers populaires ». Nous reviendrons dans un prochain article sur le projet de la rue Richomme pour mieux nous intéresser ici à celui concernant l’église Saint-Bernard.

    paris,goutte-d-or,budget-participatif,saint-bernard

    Un peu d’histoire

    L’église Saint-Bernard de la Chapelle est un édifice religieux construit de 1858 à 1861, dernière construction prestigieuse d'une commune en pleine expansion. En effet, la commune de la  Chapelle Saint-Denis a connu un essor démographique et industriel remarquable à partir des années 1830, obligeant les édiles municipaux à mener une politique urbaine ambitieuse.

    Pour accompagner ce développement industriel et cette forte croissance démographique (le village passe de 800 habitants en 1806 à 33.346 habitants en 1856), impulsés notamment par la présence des voies de chemin de fer du Nord et de la gare de marchandises créée sur la commune, de nombreuses rues et places sont percées (en particulier dans le quartier de la Goutte d'Or) ainsi que des bâtiments publics (écoles, mairie). Mais il s'avère également nécessaire de repenser l'offre lithurgique, l'église Saint-Denys de la Chapelle (16, rue de la Chapelle) se trouvant bien trop petite pour le nombre de fidèles, croissant sans cesse. Dès 1854, le Conseil municipal conduit par Antoine Hébert adopte l'idée d'un nouvel édifice religieux. C'est le quartier excentré de la Goutte d'Or qui est choisi pour son emplacement.

    paris,goutte-d-or,budget-participatif,saint-bernard

    Un premier projet est proposé par l'architecte Paul-Eugène Lequeux. Ce projet est rejeté mais pas perdu, car c'est celui qui servira à la construction de l'église N.D. de Clignancourt située face à la mairie du 18e arrondissement. C'est finalement le projet de l'architecte Auguste-Joseph Magne qui est retenu. Magne imagine un pastiche gothique du XVe siècle qui sera salué comme une réussite en la matière, entre autres par Viollet-le-Duc. Le Conseil municipal vote la construction de cette nouvelle église en 1857. Le préfet de la Seine en approuve les plans et devis le 25 juin 1858. La première pierre est posée le 10 août 1858, et l'église est consacrée le 29 octobre 1861. Mais entre la pose de la première pierre et sa livraison, l'édifice change de propriétaire. En effet, sous l'impulsion du préfet Haussmann, plusieurs communes limitrophes sont annexées à Paris (loi du 16 juin 1859, effective le 1er janvier 1860) dont la Chapelle Saint-Denis. Ainsi, l'église Saint-Bernard devient de fait un édifice parisien. En guise de bienvenue, la ville de Paris offre à Saint-Bernard son porche, non prévu sur le plan initial, et la grille de pourtour.

    Plus tard, lors de La Commune de Paris, l’église Saint-Bernard de la Chapelle est investie par le Club de la Révolution où officie Louise Michel.

    Aujourd’hui l’église Saint-Bernard est plus connue pour son occupation en faveur des Sans-papiers en 1996 et son évacuation très violente par les forces de l’ordre.

    Enfin, l’église Saint-Bernard est inscrite puis classée Monument historique en totalité (incluant la grille de pourtour et les emmarchements du parvis ainsi que le sol de la parcelle) depuis novembre 2012. Elle est l’unique monument historique du quartier de la Goutte d’Or.

     

    Un repère urbain

    Avec sa flèche qui culmine à soixante mètres de hauteur, l’église Saint-Bernard est un repère urbain central dans le quartier de la Goutte d’Or. Hormis la rue Affre ouverte antérieurement, les rues Pierre L’Ermite, Saint-Bruno, Saint-Jérôme, Saint-Luc et Saint-Matthieu qui l’entourent, ont été percées dans son alignement et offrent autant de points de vue sur le monument néogothique. Depuis la rue Marx-Dormoy, l’église est la ligne de mire d’une perspective monumentale ouverte par la rue Jean-François Lépine. 

    Mais ce monument historique rayonne et est visible bien au-delà du quartier de la Goutte d’Or. Malgré la surélévation progressive des immeubles faubouriens, on peut voir la flèche de l’église depuis la rue de Maubeuge, du boulevard de La Chapelle, des quais de la station de métro La Chapelle mais également depuis l’impasse du Curé dans le quartier Marx-Dormoy et des futurs aménagements urbains entre la rue de la Chapelle et les voies du chemin de fer. Ne parlons pas des étages les plus élevés des quartiers alentour, des tours du 19e arrondissement ou de l’Est de la Butte Montmartre qui jouissent d’une vue privilégiée sur l’église Saint-Bernard de La Chapelle.

     

    paris,goutte-d-or,budget-participatif,saint-bernard

    Un mise en lumière respectueuse du monument

    Le projet d’éclairage de ce monument a été validé par les services techniques de la ville qui estiment le coût total de sa réalisation à 300.000 euros (soit 1% du budget consacré aux quartiers populaires), estimation conforme à ce genre de travaux. La commission ad-hoc en charge de choisir les projets finalistes au budget participatif a, elle, émis un « avis très favorable » à cette idée. 

    S’il est choisi par les Parisien-ne-s, l’éclairage de l’église Saint-Bernard de La Chapelle consisterait à intégrer un « kit illuminations » aux lanternes lyres qui éclairent déjà les abords de l’édifice, en plus de "touches" de lumière sur les détails et la flèche. L’intégrité du bâtiment serait respecté.

     

    Pour voter

    Tou-te-s les Parisien-ne-s peuvent voter au budget participatif, sans condition d’âge ni de nationalité. Pour participer au vote et soutenir vos projets favoris, il suffit de vous inscrire sur la plateforme dédiée pour consulter les projets en lice et de vous connecter entre le 16 septembre et le 2 octobre pour choisir vos projets favoris. Par ailleurs, de nombreuses urnes seront déposées à de différents endroits sur le territoire parisien. 

    Il est à noter que chacun peut choisir d’une part parmi les projet dits « parisiens » dont l’envergure est municipale et d’autre part parmi les projets dits « d’arrondissements » dans l’arrondissement dans lequel on habite et/ou l'on travaille. 

    Un blog existe pour promouvoir ce projet : Eclairage Saint-Bernard Précipitez-vous pour en savoir plus.

  • Le Louxor prendra-t-il le chemin du 104 ?

    Le 104 fait partie des grands projets culturels de la Ville de Paris.

    Situé au 104, rue d'Aubervilliers dans le 19e arrondissement, il est conçu comme "un espace de production d'art", qui a la fois accueille des artistes, mais permet aussi aux citoyens de partager cet espace créatif avec ces mêmes artistes. Inauguré voilà quelques mois à grand renfort de communication, le projet est en crise. Crise financière d’une part – 500 000 € de déficit en 2009 sur un budget total de 12 millions d’ euros subventionnés à hauteur de 8 millions par la Ville de Paris, démission de l’équipe dirigeante, mais surtout crise parce que le projet culturel s’avère inopérant : peu ou pas de visiteurs dans cet ensemble architectural rénové à grands frais – 100 millions d’euros - pas d’insertion dans le quartier. Le magazine Mouvement, relayé par le site Paris-Art, s'est lancé dans une Lien permanent  commentaire

  • Mardi prochain : conseil de quartier LARIBOISIERE SAINT VINCENT de PAUL

     

    Mardi 25 janvier 2011

     à l’école élémentaire, 3 rue de Belzunce, de 19 h à 21 h

    Le « nouveau » Louxor : Point sur le projet, comment l’enrichir ?

    avec Michel Gomez, délégué de la Mission cinéma de la Ville de Paris 

    suivi des projets d’investissements (escalier Alsace) et  aménagements 2011.

     

     

    le 25 janvier vous sera offerte la possibilité de dire à la Mission cinéma combien ce lieu a besoin de s’ancrer dans le quartier si l’on veut qu’il vive réellement du et avec le quartier. Nous le répétons sans varier et sans être vraiment compris, que le choix du projet culturel, un cinéma Art et essai, s’il devait rester dans ces limites, ne pourrait à lui-seul attirer suffisamment de spectateurs pour atteindre un équilibre d’exploitation, sans non plus répondre aux besoins du quartier Barbès.

     

    Nous nous retrouverons sur place.

    L'affiche officicelle de la mairie avec le bulletin pour s'inscrire et intégrer l'équipe d'animation ici.