Voilà 40 ans que la famille Lebcher tient le kiosque à journaux de Barbès au pied des marches du métro. Ce fut d'abord Jean-Michel, le père aujourd'hui retraité, puis maintenant le fils, Samir. Sa modestie dut-elle en souffrir, il est une figure de notre quartier comme le prouve un article paru en septembre dernier dans Le Parisien.
Cette date anniversaire est pour nous l'occasion de nous intéresser à ces fameux kiosques parisiens, partie intégrante de notre environnement quotidien.
Les kiosques
C'est l'architecte Gabriel Davioud qui dessina les kiosques parisiens en 1857. Tout comme les fontaines Wallace, les colonnes Morris ou les bouches de métro d'Hector Guimard, ces petits édifices sont dans notre quotidien. Ils sont aussi un élément fondamental de notre vie démocratique même si la presse écrite traverse aujourd'hui une crise.
Les quelque 400 kiosques parisiens sont gérés par la société MediaKiosk, dont l'actionnaire de référence est la société JC Decaux. De fait, ces kiosques sont la propriété de la Ville de Paris et MediaKiosk les gère dans le cadre d'une Délégation de Service Public de 15 ans qui vient d'être renouvelée cette année (voir aussi les informations données par MediaKiosk sur le sujet). C'est la Ville qui décide de l'implantation des kiosques, bien sûr en accord avec le délégataire. Ce dernier a la charge de l'entretien des kiosques et se rémunère, entre autre, avec la publicité qui y est affichée.
Les kiosques actuels ne sont évidemment pas ceux d'origine. Ils ont été remplacés la dernière fois dans les années 70/80, notamment pour certains par ces affreuses structures en verre et alu. Beaucoup de ceux installés dans les années 80 sont en très mauvais état.
Dans son offre pour la nouvelle DSP, le délégataire retenu, MediaKiosk a proposé le remplacement de 360 kiosques d'ici juin 2019, 49 autres devant être rénovés. La mairie de Paris a décidé donc du changement des kiosques de la capitale.
Les nouveaux kiosques ont été conçus avec l'aide des kiosquiers eux-mêmes, le but étant de rendre leur travail plus facile, c'est-à-dire rendre les kiosques plus fonctionnels qu'ils ne le sont aujourd'hui. Mais également d'améliorer significativement les conditions de travail du kiosquier. Il s'agit aussi de pouvoir élargir leur offre, ne pas se contenter de vendre de la presse mais de proposer des cartes de téléphone, des petits souvenirs, des boissons ou des cartes postales, par exemple.
Pour mieux comprendre la procédure et le résultat des appels d'offres, la lecture de l'exposé des motifs lors du débat au Conseil de Paris ne manque pas d'intérêt.
Voici à quoi ils devraient ressembler :
Ce nouvel arrangement n'a pas manqué de générer une polémique, notamment auprès des défenseurs du patrimoine parisien comme le prouve une pétition mise en ligne ou cet article du magasine Challenge.
Les kiosquiers
Les kiosquiers sont des travailleurs indépendants. Ils sont rémunérés au pourcentage des ventes de la façon suivante : sur le prix de vente unitaire d'un journal, la répartition est la suivante :
- 50% pour l'éditeur (Le Monde, L'Express, le Figaro par exemple)
- 25% pour le kiosquier (à Paris)
- 10% pour la messagerie
- 10% pour les distributeurs
- 5% autres prestataires
Il s'agit là d'une répartition moyenne pour donner une idée de la place des différents acteurs.
En coordination avec MediaKiosk, le kiosquier peut demander de vendre certains journaux comme c'est le cas de notre ami Samir qui diffuse des journaux d'Afrique du Nord et du Moyen Orient, la clientèle étant là. Il peut aussi se voir imposer certaines publications comme s'en plaint Samir dans l'article du Parisien mentionné plus haut.
Il est indiscutable que les kiosquiers rencontrent pas mal de difficultés, à commencer bien sûr par la crise de la presse écrite qui a un lourd impact sur leur rémunération. Pour la quantité de travail fournie, il est clair que le compte n'y est pas. La Mairie de Paris en a pris conscience et a voté ces derniers temps le principe d'une aide aux kiosquiers mais cela ne rend pas l'avenir plus facile.
Commentaires
Ce changement me rappelle celui des abribus. Est-ce bien utile de changer tous ces kiosques qui ont gardé un certain cachet et sont en bon état ? J'aimerais que l'on entretienne la voirie, celle qui est abimée, que l'on rebouche tous les nids de poule, et que l'on fasse un bon ménage dans les panneaux de signalisation. Voilà une dépense qui me parait plus utile que la rénovation des kiosques. Le design d'après la photo fait "ville nouvelle", se rapproche davantage des points de presse "Relay" dans une autre couleur, mais s'éloigne de la Fontaine Wallace que l'on va peut être changer prochainement ?
du nouveau, oui, s'il en manque; mais , par pitié, conservez l'ancien qui est en état et qui donne réellement un cachet à la ville
Est ce bien nécessaire d'avoir 3 kiosques place de Clichy ? D'autant que celui qui est du côté du cinéma occupe 80% de la largeur du trottoir ! Ça laisse peu de place aux piétons, on est obligé de le contourner. Ça me rend dingue, tout comme la sucette Decaux qui se trouvait devant le cinéma au coin de la terrasse de la brasserie. Elle a été supprimée suite au non renouvellement du contrat avec Decaux et enfin on circule bien sur ce trottoir. Pour le kiosque, pareil, qd il a été démonté, j'ai espéré que ce soit définitif, c'était tellement évident que ça allait faciliter la circulation piétonne surtout avec les arrêts de bus juste à côté mais malheureusement non, c'était pour installer un nouveau modèle. Je trouve que 2 kiosques c largement suffisant, j'achetais tjrs mes revues à celui de la sortie du métro sur le terre-plein central, en plus le kiosquier était sympa, il a arrêté, je ne connais pas le nouveau. Trop de mobilier urbain, redonnons de la plce aux piétons svp ! Un autre truc qui me rend dingue, c les potelets qui empêchent les voitures de stationner sur les trottoirs. Combien y en a à Paris ? Ça doit se compter en millions! Bravo à la boite qui a eu contrat mais merde est ce qu'on est obligé de mettre autant d'obstacles pour que les gens respectent les trottoirs et les piétons et surtout ça n'empeche pas les scooters de les emprunter. Il me semble que je n'ai vu ça qu'à Paris. Vive la marche à pied !