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Rechercher : projet Balcon vert

  • Le Trianon, un nouveau lieu « tendance » ?

    Deuxième partie de l'entretien avec Guy Balensi, directeur du Théâtre Le Trianon, sur le boulevard de Rochechouart

    Attentifs aux informations qui laissaient entendre un changement de direction à la tête du théâtre Le Trianon, deux des membres du conseil d'administration d'Action Barbès, Brigitte Faure et Claude Louis, ont été reçus par Guy Balensi. Il leur a raconté ce que représente pour lui ce lieu, les bons moments, ses souvenirs, la traversée d'une partie du 20e siècle avec des hauts et des bas, et l'avenir de la salle.


    Les spectacles qui ont bien marché, qui lui ont laissé de bons souvenirs

    Les Caramels Fous, Higelin chante Trénet, plusieurs spectacles de cirques : le cirque Eloize (Ndl: Magique ! je me souviens de l'eau qui ruisselait sur scène, du rideau rouge transformé en cordes à nœuds), le cirque Archaos, le cirque Coche...

    Ainsi que le Festival de Tango, la Nuit de la Baguetterie, les mémorables 'Retour de Flamme' de Serge Bromberg (Lobster Films) qui nous projetait ses trésors, des films muets courts, récemment retrouvés et restaurés.

    Les Tréteaux Lyriques (qui avaient lieu auparavant dans le cadre bourgeois du TBB à Boulogne Billancourt).

    Opération montée par la SPEDIDAM depuis 1992, les Nuits des Musiciens, retransmises par FR3, ont attiré un nouveau public  et des musiciens, des interprètes prestigieux :  Claude Nougaro, Bireli Lagrene, Patrice Caratini, Charles Aznavour il y a deux ans.

    Et Carla Bruni, qui partie pour y chanter une semaine, est restée trois semaines dans cette salle qu'elle avait elle-même choisie. Elle laisse le souvenir d'une 'grande pro, pas prise de tête' : « entourée par 4 musiciens, dont Louis Bertignac, elle s'en est vraiment bien sortie ».

     

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    Le lieu fut aussi un décor pour de nombreux films ; Guy Balensi évoque quelques tournages dont il se souvient :

    Les Misérables du 20e siècle de Claude Lelouch (1995) ; Un Sac de Billes de Jacques Doillon (1975); Grand Bonheur de Hervé Le Roux (1993) ; Le Roi de Paris de Dominique Maillet, avec Philippe Noiret (1995) ; Le Créateur d'Albert Dupontel, (1999) pour une bonne partie tourné dans cette salle. The Dancer (1995) et Danny The Dog (2005), deux productions de Luc Besson qui a été séduit par le lieu, au point de concevoir une séquence écrite sur mesure.

    Des défilés de mode s'y sont déroulés : Jean-Paul Gaultier et Montana, avant que le Caroussel du Louvre n'ouvre (ooops).

    Les spectacles, qu'il a accueillis ou coproduits, auront touché tous les publics, à un moment ou à un autre, de Lorenzaccio au Hip-Hop, à Fame et Sharleen Spiteri (ex-chanteuse de Texas).

     

    Guy Balensi insiste sur le fait qu'il n'y a pas de recette pour la réussite, il est bien placé pour l'affirmer : souvenir d'une fête pour Amélie Poulain au cours de laquelle Jean-Pierre Jeunet lui confiait : 'à un million de spectateurs  j'étais content, alors là, à huit millions...

    Hair qui semblait un bon pari a perdu de l'argent : les frais pour monter un spectacle sont lourds et difficiles à amortir.

    Le Trianon rentrait quelquefois en coproduction parmi les partenaires du financement des spectacles. (cf. les deux tarifs proposés aux Tréteaux, à moins de 6000 entrées, et à plus...Guy Balensi lui-même a été étonné du succès.)

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    Pour entretenir ce lieu historique, il n'est pas aidé (par la Ville ou l'Etat)

    L'inscription au titre des monuments historiques intervient en 1982, pour la façade, la salle et le hall. Ne pas confondre avec le 'classement' qui est pratiqué pour des biens qui tomberont un jour dans l'escarcelle de l'État, précise Guy Balensi.

    La servitude qui accompagne l'inscription est que les travaux sont surveillés par les Architectes des Bâtiments de France Ils imposent leurs techniques de restauration dans les règles de l'art (intégristes, hum, hum!, à cheval sur les détails, becs de gaz et verrières) ainsi que leurs prestataires. Les travaux ont alors tendance à coûter quatre fois plus cher, la subvention de 20% du montant des travaux ne compense pas le surcoût : pour la rénovation de la façade, Guy Balensi avait un devis aux environs de 200 000 euros, l'entreprise 'recommandée' par l'architecte demandait 800 000 euros...

    Il connait bien les limites de la salle : on lui a proposé de racheter les murs, mais il a décliné, le prix était trop élevé.Quand les huit héritiers de André Carrus, successeur de Albert Chauvin ont mis en vente tout le pâté de maisons dont ils étaient (sont ?) encore les propriétaires, proposant à chaque occupant de racheter ses murs, aucun n'a relevé l'offre.

     

    Et à l'avenir ?

    L'exploitation s'est terminée fin février avec Fame, la comédie musicale.

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    Guy Balensi prévoit six mois de gros travaux : la fosse d'orchestre doit disparaître, les fauteuils seront changés, amovibles ou escamotables pour rentrer dans le sol. Pour une réouverture à la rentrée de ce « nouveau  Trianon », qui devrait être plutôt orienté 'concerts'...

    A-t'il envie de continuer à s'occuper du Trianon ? On le lui a proposé, mais non, il ne croit pas aux choix de spécialiser l'activité. Il a des projets d'écriture. Peut-être aussi de continuer sur les traces de son grand père dont la première passion était la chasse et les chiens de chasse. [Sur Montmartre, ce sera difficile sans doute...]

    Monsieur Balensi s'intéresse à l'avenir du Louxor, qui, nous dit-il, avait été acheté par Jules Ouaki, le fondateur de l'enseigne Tati, pour éviter qu'un concurrent ne l'achète et s'y installe. Il n'est pas convaincu par « la boite dans la boite ».

    Il brille par sa connaissance de l'histoire du quartier : une colle à Claude Louis ? - Savez-vous pourquoi le cirque Médrano a été si vite détruit ? Claude sait, mais ne bronche pas. - La Famille Bouglione en était propriétaire, et quand ils ont eu vent de la rumeur d'une inscription à l'inventaire, ils ont déposé le permis de démolir et de construire en urgence, boulevard Morland, pour ne pas se retrouver avec un bien invendable sur les bras et la « boule » n'a pas tardé. Le quartier a été envahi de souris !

    Et pour conclure, il nous donnait rendez-vous pour le lundi 15 février, à 20 heures. Doushka Esposito est une jeune chanteuse qu'il accueille 'pour rien' : « ma vocation est aussi d'aider les artistes ». Et là, on sent que Claude a un pincement au cœur...que sera le Trianon de demain ?

    Merci à nos reporters. Pour l'avenir du Trianon, nous allons attendre un peu mais nous scruterons pour en savoir plus au fil du temps.

     

  • Une salle pleine ... à craquer.

    Conseil de quartier Goutte d'Or le 23 novembre

     

    Espace public : prostitution, vente à la sauvette, drogues, propreté… tout y est passé pendant ce conseil de quartier très animé, devant une salle archicomble. Thème hautement sensible dans ce secteur du 18e.

    Pour répondre aux questions, le commissaire divisionnaire M.Clouzeau, le premier adjoint Eric Lejoindre, un représentant de la DPP (Direction de la prévention et de la protection), le responsable RATP de la ligne 4.

     

    PHOTOS - Goutte d'Or CQ du 23 nov 2010 web.JPG

     photo de la salle de l'école élémentarie de la rue P. Budin.

     

    Plusieurs habitants, jeunes qui viennent de s’installer et moins jeunes qui habitent le quartier depuis de très nombreuses années, ont le sentiment que leur quartier est abandonné, qu’il n’est plus le même. Dealers, toxicomanes qui se droguent sous les fenêtres et dans les halls d’immeubles, agressions, prostitution, extension des espaces de vente à la sauvette, gêne pour les commerçants et perte de chiffre d’affaires, métro Barbès difficile d’accès, bruits nocturnes liés aux débits de boissons alcoolisées illégaux, la situation se dégraderait.

    Les rues les plus citées, rue Dejean, Poulet, de Suez, de Panama, Myrha, boulevard Barbès aussi, le carrefour Barbès et le marché boulevard de La Chapelle, rue des Poissonniers.

    Eric Lejoindre a tenté de rappeler les efforts conséquents de la Ville et de la mairie du 18e pour éradiquer l’habitat insalubre, refaire  le square Léon (coût 500 000 €), mettre en place des équipes de développement local, subventionner des associations, faire avancer le projet de « marché des cinq continents » - qui attend depuis au moins 10 ans-. Son discours n’a pas été vraiment entendu.

    Le commissaire Clouzeau, qui a choisi de venir dans le 18e, a reconnu les difficultés rencontrées par ses agents.  Pour avoir connu le quartier il y a 20 ans, il ne lui semble pas que la situation se soit dégradée. Et pourtant, impossible d’éradiquer la vente à la sauvette : « police-menottes-prison », ce n’est pas possible. « On est devant des infractions : on ne peut mettre que des contraventions aux vendeurs, très nombreux en effet, PV qui ne seront d’ailleurs jamais payés ». Car si on en fait un délit, encore faut-il qu’il soit suivi d’une sanction. Or la garde à vue n’est guère à la mode et on ne peut pas en mettre 100 ! Puisqu'ils ne tiendraient pas dans le commissariat ! Ce phénomène est donc traité comme un problème d’ordre public : et nous, usagers de da station, nous constatons que la police fait un contrôle, les vendeurs changent de trottoir, la police repart, les vendeurs reviennent.   

    La hiérarchie des priorités : impossible aussi de mobiliser en permanence trop de policiers, alors qu’il y a des problèmes plus graves comme le trafic de stupéfiants. La seule sanction possible, et même efficace, reste la saisie de la marchandise. «  Mon meilleur outil, c’est la benne !! » conclut-il à ce sujet.

    Et la prostitution ? Rappelons que le racolage est devenu un délit. Une forte pression a été exercée sur Paris intra muros il y a quelques années. De fait, elle s’est alors déplacée, vers les boulevards des Maréchaux, et les bois, souvent dans des conditions d’insécurité considérables. Mais on la voit réapparaitre depuis quelques mois dans les voitures et même dans des halls d’immeubles. Les interpellations quotidiennes sont toutes classées sans suite par le Parquet qui estime que les prostituées sont avant tout des victimes et qu’il faut attaquer les réseaux. « On vide la baignoire avec une cuillère percée » !! s'exclame le commissaire. Pas d’évolution possible sans changement de politique pénale.

    Au final, on comprend que la ville ne reste pas inactive surtout en matière de réhabilitation, d’urbanisme, de logements, d’aide aux associations qui œuvrent sur le terrain. Là, les habitants le reconnaissent volontiers. Ils reconnaissent également que la Préfecture de police, mène des actions régulières : ainsi le 18 novembre dernier, une opération conjointe police/douanes de lutte contre la vente à la sauvette de cigarettes contrefaites dans le secteur Barbès/Rochechouart (18e) a permis d’interpeller 28 personnes. Ils reconnaissent encore que beaucoup de moyens et de personnes sont mobilisés, mais ils voient surtout que la misère est plus grande. Malgré cela, ce 23 novembre ils étaient très nombreux à ne pas voir le résultat de tous ces investissements humains et financiers et le faisaient savoir tant à la mairie qu’à la police. Les expressions «  quartier non mixte » et « ghettoïsation » sont revenues souvent dans les interventions. 

    PHOTOS - Jessaint Chapelle DPE.JPGMais personne n’a fait remarquer qu’il y avait depuis plusieurs années des suppressions importantes de fonctionnaires de police, de magistrats, d’enseignants, de moyens dans les services publics…

    En conclusion, nous n’avons pas été surpris par les déclarations de uns et des autres, car nous ne connaissons que trop la situation dans nos quartiers, toutefois l’absence d’évocation des suppressions d’effectifs dans la police, comme dans les autres services publics au demeurant, laisse perplexe. De la part du commissaire, on peut comprendre qu’il ne les mette pas en avant, par respect de la politique de son ministère, mais de la part des élus, ce silence est moins compréhensible.

     

  • Rencontre avec le nouveau commissaire du 10e

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    Contrairement à ce que la Préfecture de police indique sur son site internet, le commissaire du 10e arrondissement de Paris est bien Gilbert Grinstein et non Jacques Rigon, son prédécesseur, que nous avions rencontré en avril 2009 et qui, semble-t-il, est devenu commissaire du 19e arrondissement depuis novembre 2010. C’est donc bien lui qui nous a reçus jeudi 2 février avec Mme  Motard de la Mission de prévention et de communication (MPC).

    La météo peu clémente ne nous avait pas découragés pour aller poser nos questions et celles envoyées par certains de nos adhérents. On nous consacrait un temps que l’on sait précieux,  il s'agissait donc d'être concis !

    L’action d’un commissariat, rappelons-le, se limite en termes de répression à la petite et moyenne délinquance. Tout ce qui relève du délit. Si l’affaire est plus sérieuse, c’est la police judiciaire qui prend le relais.

    Monsieur le Commissaire, quelles sont vos priorités ?images?q=tbn:ANd9GcSLjJZRzO72XUH14gal-2L4Xvp7lZKQ0RRHKH_bbLSjDs2vZ908

    « Tout est prioritaire. On ventile les effectifs (350-400 policiers, hors administratifs) 24h/24 le plus efficacement possible ». Pour les définir, Gilbert Grinstein réunit chaque mardi après-midi les services de la voie publique, la DSPAP, la BAC, la MPC, la police administrative. Mains courantes, dépôts de plainte, courriers transmis par le maire de l'arrondissement, le maire de Paris, le préfet et même la Présidence de la République, tout est passé au crible. « On prend contact avec la personne qui a envoyé la doléance pour  calibrer [vérifier que les forces que l’on compte envoyer sont proportionnelles au sérieux de l’affaire] et on assure le suivi la ou les semaines suivantes jusqu'à amélioration de la situation et clôture du dossier. » Le conseil du commissaire : mieux vaut écrire directement au commissariat du 10e et par mail, on gagne du temps ! --> commissariat-10@interieur.gouv.fr

    Quelles actions sont menées aux abords de la station Barbès pour lutter contre la vente à la sauvette, les trafics, et les marchés illégaux ?

    « Ces problématiques sont du ressort du 18e ». Cette réponse ne nous a pas étonnés. Nous l'avions déjà entendue. Il y a cependant des politiques conjointes avec le 9e et le 18e, ajoute le commissaire, sans nous les expliquer. La discussion a donc été rapidement terminée sur ce point.

    Et ailleurs, dans l’ensemble de votre secteur ?

    « En ce qui concerne le haut de la rue du Faubourg Poissonnière (que le commissaire abrège volontiers en Faubourg Poiss’ – ou Poisse ? –) sur lequel quelques bandes tentent d’implanter du racket, nous intervenons depuis plusieurs années ; les problèmes sont parfaitement identifiés et on a bon espoir de régler la situation. » Le racket s’exerce sans doute sur les commerçants. De notre côté, nous avons des signalements par nos adhérents qui se plaignent de la présence de groupes, très bruyants à la belle saison particulièrement, d’alcoolisation excessive due à l’ouverture nocturne de supérettes à proximité, et de trafics de produits illégaux. Nous voyons ce trottoir du faubourg côté 10e comme la base arrière de Barbès. Moins en vue, plus à l’abri. La situation avait poussé les riverains à lancer une pétition au printemps dernier : ils avaient été entendus par les maires du 9ème et du 10ème et les commissaires.

    Par ailleurs, le commissariat verbalise régulièrement pour des incivilités, mais G. Grinstein juge assez inefficace de délivrer des amendes à des gens le plus souvent insolvables et à mobiliser en sus des policiers qui seraient mieux affectés ailleurs. De même, il attire notre attention sur les comportements incivils qui sont devenus presque des gestes culturels : le crachat se répand, les gens jettent leur paquet de cigarettes sur la voie publique sans même y faire attention. Au bout d’un moment, il faut aussi se poser la question de notre éducation, constate-t-il, un peu las.

    EtkuAjBdfxxitWT5YAsifjl72eJkfbmt4t8yenImKBVaiQDB_Rd1H6kmuBWtceBJ « Le Plan-caméras  (une cinquantaine pour l'arrondissement d'ici à l'été) est excellent pour lutter contre la délinquance. Il sera possible de mettre des « vidéo patrouilleurs » pour faciliter le travail et notamment pour gérer plus efficacement les doléances des habitants ». C'est l'avis du commissaire, que l’on ne partage pas forcément. 
    Des études ont montré qu'elle pouvait être au mieux une aide à la résolution des affaires mais pas une protection des citoyens comme son nom tendrait à le laisser penser. De plus, elle siphonne les budgets de la prévention.

    Comme nous l'entendons de beaucoup d'élus, G. Grinstein pense par ailleurs que l'ouverture du Louxor sera un facteur d'apaisement pour ce secteur. « Quand une rue est animée, ça dissuade les trafics, donc vive la culture », s’est-il exclamé. Puisse-t-il avoir raison !

    Où en est-on pour le secteur Gare du Nord- Hôpital Lariboisière ?

    De l’aveu du commissaire, le secteur est le plus lourd de l’arrondissement. « Tout le monde n’a pas la chance d’avoir à proximité la première gare d’Europe et la troisième du monde…  avec tous les flux et les problèmes liés aux trafics, vols ou mendicité. Et il faut ajouter les trafics de drogues rue Ambroise-Paré devant l’Hôpital Lariboisière. »  Le commissaire recense deux à trois grosses affaires de trafic par semaine. Il déploie bon nombre de policiers en civil et a installé des « planques ».

    Et au niveau de la circulation ?

    Nous avons une fois de plus déploré les problèmes de circulation autour de l'hôpital les jours de marché. Mme Motard précise qu'effectivement les policiers évitent d'y aller en voiture. La circulation est gérée par la Direction de la circulation, sur laquelle le commissariat n’a pas vraiment d’influence. « De plus, mettre des agents vers le marché ne résoudrait rien. » Quant au projet de l'hôpital de faire entrer les urgences par le boulevard de La Chapelle, après la construction d’un nouveau pavillon au nord, G. Grinstein n'a pas mâché ses mots : « C'est une erreur totale ». Il souhaiterait, tout comme nous, une grande consultation sur le plan global de circulation dans Paris. Il existe un Plan de Paris des Déplacements (PDP) qui vise la réduction de la place de la voiture... Des efforts sont encore nécessaires.

    Dernière information : contrairement à ce que nous écrivions le 16 novembre (puis le 1er décembre) dernier dans notre blog à propos des enlèvements d'épaves (qui nous avait été indiqué au téléphone par le commissariat), il y a bien un épaviste pour le 10e. Encore faut-il que les riverains informent la police (via le mail ci-dessus).

    G. Grinstein compte agir en bon gestionnaire : le nombre de ses troupes et le volume horaire dédié sont comptés. Il s’agit donc de répartir les agents le plus intelligemment et le plus efficacement possible. La question de savoir si le nombre d’agents est suffisant semble, en revanche, ne pas se poser pour lui. Devoir de réserve oblige, sans doute... en cette période électorale, la sécurité est un sujet « brûlant ».

    Prochaine étape pour Action Barbès: rdv avec le commissaire Clouzeau du 18e pour revenir sur le blog avec des informations précises sur les abords de la station.

     infos utiles :

    MPC du 10e : 01 45 23 80 21 ou 01 45 23 80 17

    MPC du 9e :   01 44 83 80 41 ou 01 44 83 80 96

    MPC du 18e : 01 53 41 51 45 - 46 - 47

     

     

  • Changements en vue Gare du Nord

    Action Barbès participait la semaine dernière à une réunion de la Commission Extra Municipale des Déplacements (CEMD) sur la Gare du Nord à la mairie du 10e.

    Au fait, c'est quoi une CEMD?

    Il s'agit de réunir élus, représentants de directions de la ville,  institutionnels, membres de conseils de quartier et d'associations concernés autour d'une problématique. Une commission qui ne s'était plus réunie depuis quelques années et dont nous demandions la réactivation. Une satisfaction pour notre association.

    Le 24 juin, les services de la Direction de la voirie et des déplacements (DVD) présentaient les modifications de voirie à venir cet été. Dans très peu de temps, donc. Tous les riverains du quartier connaissent bien les encombrements quotidiens devant la gare rue de Dunkerque. Un vrai bazar pour parler clair!

    La SNCF, qui présentait le matin même, en présence de Guillaume Pepy et Anne Hidalgo, son plan ambitieux de rénovation totale de la gare (petite révolution même), ne pouvait sans doute plus faire la sourde oreille face aux vives critiques qui comparaient la Gare du Nord avec Saint-Pancras, gare d’arrivée de l'Eurostar à Londres (voir lien sur projet SNCF en bas d'article).

    paris,paris 10e,gare du nord

    Gare de Saint-Pancras International

    Revenons à notre quartier et au nouveau plan de circulation qui sera mis en place dès le 20 août.

    Services de la Ville et SNCF ont donc travaillé de concert.

    Première modification de taille, la mise à sens unique de la rue de Dunkerque, de la rue du Faubourg Saint-Denis au boulevard de Magenta. La rue de Compiègne sera mise à double sens tout comme la rue de Maubeuge dans sa partie Nord entre la rue Paré et le boulevard de la Chapelle. Il s'agit notamment d'éviter l'accumulation de véhicules devant l'entrée de la gare. Ainsi, le premier niveau de sous-sol du parking de la gare sera pour les taxis réservés et la dépose-minute. 

    Rue de Dunkerque, on veut regagner de l'espace pour les circulations douces et les piétons ( ce qui semble normal pour une zone piétonne...).

    paris,paris 10e,gare du nord

    Le côté Sud verra les stationnements supprimés (actuellement, il s'agit d'une dépose-minute qui n'est pas respectée) au profit des piétons.

    Mais, comme l'a fait remarquer très justement un membre de conseil de quartier, il faudra veiller à ce que l'espace libéré ne soit pas réinvesti par les deux-roues motorisés.

    paris,paris 10e,gare du nord

    Le côté Nord verra également supprimé l'espace actuellement occupé en partie par une dépose taxis au profit d'un espace pour les cyclistes. Il faut ensuite imaginer de grands pots d'arbres devant l'entrée qui devraient permettre d'éviter tout stationnement. A savoir, les pots définitifs ne seront pas déposés avant l'automne mais en attendant, on devrait récupérer ceux de Paris-Plage.

     Et beaucoup plus tard...

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    La SNCF souhaite créer un espace totalement piétons...

    paris,paris 10e,gare du nord

     

    Et sur le boulevard de Denain?

    Là aussi, les habitants savent que la zone piétonne n'est pas respectée. Vitesse des voitures excessive, nombreux véhicules qui ne sont pas autorisés à emprunter cette voie, stationnements intempestifs ... Nous avions proposé, dans le cadre du budget participatif, de réduire l'entrée du boulevard par de la végétalisation. Proposition retoquée par la ville mais oh surprise, il est bien question de mettre deux pots de part et d'autre et aussi de reconstituer un trottoir traversant, obligeant ainsi les automobilistes à lever le pied ! (à l'automne)

    paris,paris 10e,gare du nord

    Et plus question d'avoir des autocars sur le boulevard, c'est dit.

     

    On pourrait permettre l'installation de contre-terrasses pour dissuader le stationnement interdit. Une expérimentation de quelques mois avant bilan.

    Différents points ont été soulevés par les représentants d'habitants, comme, la nécessité d'une signalétique claire et une présence policière pour faire respecter les règles. Action Barbès a par ailleurs repris la problématique des autocars de tourisme et des porte-huit rue de Maubeuge. Pas de réponse précise, l'élue chargée des déplacements nous a renvoyés à sa réponse lors de notre vœu en conseil d'arrondissement.

    Rémi Féraud a reconnu bien volontiers que la transformation du parvis n'avait pas apporté le changement et le progrès qu'on attendait. On va observer de près les conséquences des modifications qui auront lieu à partir du 20 août. La CEMD se réunira pour un premier bilan en début d'automne.

    La SNCF, quant à elle, envisage une véritable transformation de la gare et de ses abords et a fait appel à Jean-Michel Wilmotte.

    Voir les informations diffusées par la SNCF avec possibilité de télécharger le document.

    La gare s'ouvrirait vers le Nord et donc vers le boulevard de la Chapelle, comme nous l'avions déjà entendu lors de la réunion sur Paris-Nord-Est élargi.

     

  • Organisez votre Nuit Blanche !

    L'édition 2014 de la Nuit Blanche se déroulera la nuit de ce prochain samedi 4 octobre.

    Cette année, pour cette Nuit Blanche, le directeur artistique de l'édition 2014, José-Manuel Gonçalvès (par ailleurs directeur du Centquatre) et la Mairie de Paris ont décidé d'offrir aux Parisiens un itinéraire de "Grande Randonnée Artistique" (dénommé «G.R.A.» par les "initiés"), qui se limite essentiellement — et malheureusement pour nous — à la Rive Gauche de Paris, avec une petite incursion sur la Rive Droite mais uniquement aux abords de l'Hôtel de Ville.

    Nous vous proposons donc de découvrir les parcours dans les 9e et 18e, complémentaires, qui ne font donc pas partie de l'itinéraire "officiel" de la Nuit Blanche 2014 : des itinéraires que nous labelliserons «OFF».

    Et le 10e, demanderez-vous ? Nous avons questionné la mairie du 10e : il semble bien qu'il n'y ait pas de programme «OFF» dans cet arrondissement.

    Si vous souhaitez vous aventurer sur l'autre berge de la Seine, nous vous donnons également les clés du programme officiel de cette "Grande Randonnée Artistique" de la Nuit Blanche 2014, avec quelques informations pratiques.

    Dans un proche avenir, nous espérons vivement que l'édition 2015 de la Nuit Blanche intègre et, pourquoi pas, mette en exergue la Promenade Urbaine entre Barbès et Stalingrad dans son parcours.

    Découvrons donc ce qui nous attend, côté «OFF» dans nos quartiers, mais aussi côté «IN» (dans le cadre de la «G.R.A.» proposée au titre de cette Nuit Blanche 2014!)...

      

    La Nuit Blanche «OFF» dans le 9e : créations dans la cour de la mairie et dans l'Hôtel Drouot

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    Dans le 9e, vous pourrez découvrir deux événements «OFF»D'une part, l'artiste Olivier Kosovsky habitant le 9e, proposera une Nuit Végétale dans la cour de la mairie de 19h30 à minuit. On nous annonce une oeuvre florale, poétique et vivante :

    paris,9e,18e,nuit-blanche,art-contemporain

     

    D'autre part, de 19h à 2h (et jusqu'à 4h en façade), vous pourrez vous rendre à l'Hôtel Drouot qui accueillera une oeuvre du vidéaste contemporain français Ange Leccia.    

    Des informations sont également disponibles sur le site de la Mairie du 9e.

     

    La Nuit Blanche «OFF» dans le 18e : parcours artistique dans différents quartiers

    Le 18e aura son propre parcours artistique «OFF», complémentaire de la Nuit Blanche "officielle" à travers certains quartiers de l'arrondissement (en cliquant ici : voici un bref aperçu des quartiers concernés).

    Vous pouvez retrouver les informations détaillées de ces installations en cliquant sur l'affiche ci-dessous : 

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    Cliquez sur l'affiche pour le parcours « OFF » dans le 18e

     

    Vous pourrez notamment découvrir l'installation sonore et lumineuse de l'oeuvre participative "Cocoon" de l'artiste américaine Kate Browne dans le square Léon à la Goutte d'Or : 

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    Des informations sont également disponibles sur le site de la Mairie du 18e.

    Et si votre curiosité n'est toujours pas rassasiée par ces nombreuses créations, vous pourrez rejoindre l'itinéraire officiel proposé dans le cadre de la Nuit Blanche 2014. 

     

    Pour en savoir plus sur le parcours "officiel" et la «G.R.A.» de la Nuit Blanche 2014

    Dans le cadre de la Nuit Blanche 2014, l'itinéraire de "Grande Randonnée Artistique", axé sur la Rive Gauche, vous mènera de l'Hôtel de Ville au Panthéon, de Montparnasse à l'Hôpital Necker, de la Gare d'Austerlitz à l'ancienne Gare Masséna, du Parc Georges-Brassens au Parc André-Citroën en passant par la petite Ceinture.

    La Nuit Blanche 2014 a son propre site et également ses applications mobiles pour vous aider à vous orienter dans cette «G.R.A.».

    Retenons qu'une quinzaine de projets artistiques sera visible au-delà de la Nuit Blanche du samedi 4 octobre, et demeurera donc de manière pérenne dans l'espace public, dans le cadre d'une collaboration avec la FIAC, des galeries et d'autres institutions (comme l'Hôpital Necker-Enfants malades).

    Si vous souhaitez voir la carte du circuit "officiel", cliquez sur l'affiche ci-dessous :  

    paris,9e,18e,nuit-blanche,art-contemporain,

    Cliquez sur l'affiche pour le parcours officiel de la « G.R.A. »

     

    Pour mieux apprécier la logique des différents points de vue artistiques et des oeuvres qui vont émailler la grande randonnée, nous vous proposons d'écouter José-Manuel Gonçalvès, le directeur artistique de la Nuit Blanche 2014, donner des explications dans cette vidéo :


     

    Information pratique : pour vous déplacer lors de la Nuit Blanche 2014  

    paris,9e,18e,nuit-blanche,art-contemporainLa Ville et la RATP mettent en place un dispositif de transport spécifique, à la fin du service habituel, pour desservir les lieux «G.R.A.» de la Nuit Blanche 2014, sur les lignes 4 et 14 du métro, la ligne de tramway T3a et le réseau Noctilien.

     

    Cliquez sur le visuel ci-dessus pour accéder au détail de ces informations.

     

     

  • Histoire des rues de la Goutte d'Or : la rue Marx Dormoy

    Traditionnellement, le blog d’Action Barbès fait relâche pour l’été et quitte l’actualité de nos quartiers. Mais cette année durant la pause estivale, nous vous invitons à une promenade dans le temps à travers une série d’articles sur l’histoire des rues de la Goutte d’Or, ce quartier des faubourgs de Paris né dans la commune de La Chapelle.

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    Nous commençons cette série avec la plus ancienne voie de ce secteur qui forme la frontière Est du quartier administratif de la Goutte d’Or, à savoir la rue Marx Dormoy. Cette rue n'est pas à proprement parler une rue de la Goutte d'Or, mais la connaissance de son histoire est essentielle pour mieux appréhender l'histoire des rues du quartier qui nous intéresse ici.

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    La rue Marx Dormoy est une voie du 18ème arrondissement qui commence place de la Chapelle pour finir 590 mètres plus loin, au carrefour qu’elle forme avec les rues de la Chapelle, Ordener, Philippe de Girard et Riquet. Elle a pris le nom de René Marx Dormoy par le décret du 7 juillet 1945 qui célèbre la mémoire du politicien français assassiné le 26 juillet 1941. Auparavant, cette rue constituait la première partie de la rue de la Chapelle. Mais nous reviendrons sur cet épisode pour commencer par ses origines.

     

    Les origines de cette voie remonte au moins au temps des Parisis, quand Paris n’était que Lutèce, petite ville éloignée de quelques kilomètres de là. En effet, la rue Marx Dormoy constitue l’un des tronçons d’une des plus anciennes voies encore existantes dans le territoire francilien. Cette route partait de Lutèce, de l’île de la cité, en direction du Nord, passant par le col situé entre la butte Montmartre et les buttes Chaumont (col situé rue de la Chapelle au niveau de l’église Saint-Denys de la Chapelle) et en passant par l’Estrée (Saint-Denis) pour rejoindre les villes du Nord. C’est cette route qui desservait la célèbre foire du Lendit, sise d’abord sur le village de La Chapelle et ensuite à Saint-Denis.

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    Beaucoup plus tard, sous l’Ancien Régime, cette voie a gardé une grande importance, notamment dans la vie des rois de France. En effet, la route de Paris à Saint-Denis (actuellement les rues Marx Dormoy et de la Chapelle et l’avenue du Président Wilson à Saint-Denis) était jalonnée de huit montjoies dont trois sur le parcours de l’actuelle rue Marx Dormoy. Une montjoie est un socle de pierre surmonté d’une croix destinée à la dévotion. Les "montjoies du Lendit" faisaient elles-mêmes référence à "La Montjoie", nom d'un monticule de guet qui était situé sur l’actuelle Plaine Saint-Denis, celle-là même qui était évoquée dans le cri de guerre des Capétiens:  « Montjoie Saint-Denis ! »

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    Les montjoies du Lendit et la basilique Saint-denis

     

    C’est par cette voie que les rois de France passaient pour entrer à Paris après leur sacre, en faisant une halte au clos Saint-Lazare voisin (le plus grand clos de Paris, situé dans l'actuel 10ème arrondissement) qui marquait l’entrée de Paris, entrée qui sera matérialisée ensuite par la barrière Saint-Denis (appelée également "barrière de La Chapelle", aujourd’hui place de la Chapelle). Le dernier roi à emprunter cette rue pour entrer à Paris fut Louis XVIII en 1815 (voir gravure ci-dessous), une célébration alors très contestée car très symboliquement marquée comme un retour à l'Ancien Régime. À la mort du roi, la dépouille royale prenait le chemin inverse pour rejoindre la basilique de Saint-Denis où se trouvent les sépultures des rois de France, marquant des arrêts à chaque montjoie.

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    Entrée solennelle de Louis XVIII dans la ville de Paris à la barrière Saint-denis le 9 mai 1815

     

    La portion de cette route entre Paris et le village de La Chapelle, bordée d'habitations dès le 17ème siècle (qui correspond donc à l’actuelle rue Marx Dormoy), se nommait "Faubourg de Gloire". Mais c’est seulement à la Révolution et la création des communes qu’elle fut placée dans le giron de La Chapelle ainsi que le territoire qui deviendra le sud des quartiers de la Goutte d’Or et de la Chapelle et qui dépendait de paroisses parisiennes jusque-là. Au début du 19ème siècle, l’ensemble de l’artère pris le nom de Grande Rue, de l’actuelle place de la Chapelle jusqu’à l’avenue du Président Wilson à Saint-Denis, alors en partie chapelloise. 

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    Le faubourg de Gloire (rue Marx Dormoy) en 1814

     

    En 1860, lors de l’annexion des communes faubouriennes à Paris, la commune de La Chapelle fut absorbée par la capitale, le Nord de son territoire, au-delà des fortifications de Thiers (aujourd’hui le périphérique) étant redistribué entre Saint-Denis, Saint-Ouen et Aubervilliers. La Grande Rue est classée dans les voies parisiennes par le décret du 23 mai 1863 et devient officiellement la « rue de la Chapelle » en 1867.

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    L'ancienne mairie de la Chapelle à l'angle de la rue Doudeauvile, carte postale vers 1900

     

    À l'angle de la rue Doudeauville se dressait la mairie de la commune de La Chapelle, remplacée aujourd'hui par le collège Marx Dormoy. Au moment de l'annexion des communes suburbaines de Paris en 1860, le 18ème arrondissement a été créé sur les anciennes municipalités de Montmartre et la Chapelle, il a été question un temps que la mairie de La Chapelle devienne celle du nouvel arrondissement, projet abandonné comme on le sait. 

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    "Vue générale de la Rue de la Chapelle" (actuellement place de la Chapelle et rue Marx Dormoy), vers 1910

     

    Et enfin, c’est donc en 1945 que la rue est divisée en deux portions, la première partie prenant le nom de rue Marx Dormoy, telle que nous la connaissons aujourd'hui.

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    Barricade rue de la Chapelle (rue Marx Dormoy) pendant La Commune, le 19 mars 1871

     

     

     à venir : la rue des Poissonniers

  • Salle de conso : Comité de voisinage n°3

    Le 3ème Comité de voisinage dans le cadre du suivi du projet de salle de consommation à moindre risque (SCMR) s'est tenu le jeudi 26 janvier à la mairie du 10e arrondissement. Nous vous donnons ici l'essentiel de ce qui s'y est dit. Pour les personnes particulièrement intéressées, notez que les compte-rendus complets de ces réunions seront mis en ligne sur le site de la mairie du 10e, certes avec un certain décalage puisqu'il faut que ces documents soient approuvés d'une réunion à l'autre. (lien avec la page de la mairie du 10e dédiée au sujet)

    Tous les acteurs concernés étaient présents avec même la présence du nouveau commissaire du 10e arrondissement. L'ordre du jour consistait essentiellement en un point de la situation par l'association Gaia qui gère la salle d'injection et d'un point de situation du quartier avec les évolutions constatées.

    Gaia a remis en séance des tableaux de chiffres à propos de la fréquentation de la salle pour chaque mois depuis son ouverture (octobre 2016) et des statistiques de fréquentation pour les lundis et samedis.

    A la fin octobre, l'espace Gaia comptait 234 inscrits et 547 au 23 janvier. Le nombre de passages mensuels a beaucoup augmenté, passant de 1467 fin octobre à 3184 fin décembre, ce qui en cumulé donne 7211 passages fin décembre (autant d'injections qui ne se sont pas faites dans la rue souligne Gaia). Le nombre d'usagers différents sur le mois est aussi intéressant : 234 en octobre et 390 en décembre. La fréquentation quotidienne est d'un peu moins de 200 passages pour une centaine d'usagers. 80% des personnes qui passent par la salle sont des hommes. La très grosse majorité des produits consommés sont des médicaments type Skénan détournés de leur usage. Cocaïne et héroïne sont nettement moins utilisées. Gaia constate donc que le profil des personnes venant à la SCMR est quasiment le même que celui des usagers de drogues fréquentant le quartier avant l'ouverture de la salle. Il convient de noter une assez forte présence de russophones (Géorgiens, Ukrainiens, Russes). Gaia fait appel à des services de traduction par téléphone pour communiquer avec ces usagers. Sur une question de Déborah Pawlick, Conseillère de Paris (LR), Gaia précise qu'il n'y a pas eu d'incident médical majeur, juste une convulsion qui a pu être traitée dans la salle. Pas d'overdose non plus. Avec tous ces chiffres, Gaia confirme que la montée en puissance de la SCMR se fait suivant ses plans.

    Au delà des données statistiques, il faut considérer aussi le traitement social proposé aux usagers de drogues, ceux-ci étant la plupart du temps dans une situation plus que précaire. Gaia précise d'abord qu'elle a effectué quelques consultations médicales, des soins mais aussi des dépistages VIH (21) et hépatite C (16). L'équipe en place prend petit à petit ses marques et organise des accompagnements individuels souvent très complexes avec des personnes très fragilisées. L'essentiel des problèmes sont liés à l'hébergement des usagers SDF. Gaia travaille avec la Direction Régionale et Interdépartementale de l'Hébergement et du Logement (DRIHL) qui est un Service de l'Etat et a exprimé ses besoins pour 2017. Le représentant de la Mission Interministérielle de Lutte contre les Drogues et les Conduites Addictives (MILDECA), confirme que le préfet de Région a demandé aux Services de l'Etat d'apporter une série de réponses en matière d'hébergement. Il précise que le préfet de Région accompagnera sur le plan social le travail remarquable de Gaia.

    Les maraudes, antérieures à l'ouverture de la salle, continuent. La SCMR permet d'avoir des contacts de meilleure qualité avec les usagers rencontrés dans la rue. On constate même la venue de gens qu'on ne pensait pas y voir au départ. Les maraudes servent aussi à maintenir le contact avec les riverains, notamment les gardiens d'immeubles et les commerçants. Gaia constate de bonnes réactions de leur part et garde le lien.

    Sur une remarque d'une association de quartier à propos de la consommation répréhensible de crack, Gaia précise que la poly-consommation de drogues par les usagers est chose courante depuis longtemps. Ce point est confirmé par le représentant de la MILDECA qui indique qu'un dispositif spécial a été mis en place entre la police et les douanes pour contrôler ce trafic de crack. La multiplicité des produits est absolument la règle. L'adaptation est nécessaire. Les modes de consommation et les modes de livraison des trafiquants évoluent sur internet ; les produits arrivent pas la poste, ou des livreurs livrent au domicile des consommateurs. La SCMR ne vise pas à lutter contre ces trafics. La politique de réduction des risques doit aller bien plus loin que la salle, qui ne doit pas porter la responsabilité de lutter contre cette évolution.

    Le nouveau commissaire fait le point des actions de la police et de la situation telle qu'il la voit. La police ne constate pas de points de fixation particuliers. Les renforts, assez nombreux, sont là et permettent un dispositif de surveillance renforcé. Les policiers indiquent fréquemment l'adresse de la salle d'injection aux usagers de drogues. La surveillance des lieux de trafics fait l'objet d'une attention spéciale mais la police ne constate pas d'augmentation de ceux-ci, même en ce qui concerne le crack. Le commissaire fait remarquer que la surveillance vidéo est importante autour de la salle, pas moins de 7 caméras 24h sur 24. La SCMR n'engendre pas de trafics dans le 10e arrondissement. Ceux-ci sont liés aux gares. D'importantes saisies sont faites à la gare du Nord régulièrement. Enfin, il est à noter que les contacts entre les usagers de drogues et les policiers sont assez bons.

    La Direction de la Propreté et de l'Eau de la Ville de Paris ne constate pas d'augmentation du nombre de seringues usagées dans la rue. Ceci est en lien avec les informations données par l'association SAFE qui confirme qu'il y a de moins en moins de matériel usagé dans l'espace public depuis l'ouverture de la salle. Néanmoins, SAFE reconnait que la sanisette en face de l'hôpital est toujours utilisée comme "salle de shoot" lorsque la salle est fermée. L'ouverture de la salle correspond à une baisse tangible de la quantité de matériel diffusé par les distributeurs dans la rue : moins 25% boulevard de La Chapelle et moins 30% rue de Maubeuge, ce qui fait que les distributeurs ne sont plus jamais vides comme cela était souvent le cas avant l'ouverture de la salle.

    Les interventions des associations de quartier et de collectifs de riverains font ressortir quelques points longuement discutés. Les plus importants sont la présence et de la consommation de crack et la distribution de matériel stérile à l'entrée de la salle. Gaia redit que seuls les injecteurs sont autorisés à venir dans la salle mais que la poly-consommation est un fait , "c'est cette réalité là qu'il faut gérer". Le commissaire précise que les personnes qui détiennent seulement du crack sont mis systématiquement en garde à vue à la demande expresse du procureur de la République. La diffusion de matériel stérile par la SCMR n'ayant pas fait l'objet d'une information précise avant son ouverture est sujette à contestation par une association de riverains, contestation confortée par Deborak Pawlick. L'analyse juridique de la loi Santé de 2016 autorisant à titre expérimental l'ouverture de SCMR remise en séance par le représentant de la MILDECA ne convainc néanmoins pas ces détracteurs et ce malgré les remarques de certains, élus et associations, qui mentionnent que la salle est un CAARUD et à ce titre habilitée à diffuser du matériel même si celui-ci n'est pas utilisé dans la SCMR.

    Prochain Comité le 22 mars.

    Voir l'article de L'Express à propos du premier bilan national de l'expérimentation.

  • Situation à Barbès: le préfet réagit

    A la suite des nombreux courriers de riverains et d'Action Barbès envoyés au préfet de police de Paris en décembre, ce dernier a réagi et organisé une réunion le 17 janvier dernier à la mairie du 18e (voir notre article du 5 janvier).

    Le soir même, Le Parisien relatait dans son édition du soir en ligne l'essentiel de la réunion avec le Préfet sous la plume de sa journaliste Cécile Beaulieu. Vous pouvez le lire ici. On y retrouve les grandes lignes des actions que la police s'engage à mettre en œuvre avec détermination pour regagner la maitrise de l'espace public, redonner la liberté de mouvement aux habitants, faciliter les allers et venus des femmes dans ce même espace public souvent accaparé par une présence trop masculine, mettre un terme aux ventes de cigarettes en remontant et en faisant tomber les filières...

    Nous y étions.

    Une délégation impressionnante!

    Tout d'abord, notons une mobilisation des autorités policières sans précédent, sur place, dans le 18e, pour répondre aux plaintes des habitants. Après être venu prendre la température en personne dans le quartier, le vendredi 13 janvier (nous étions là!), le Préfet Cadot s'est entouré de son directeur adjoint Serge Boulanger, de plusieurs directeurs de services et commissaires centraux, Yves Crespin directeur de la police judiciaire et Pascal Le Borgne directeur de la sécurité de proximité, du Commissaire Jacques Rigon, chef de district 10-11-12-18-19-20, et coordonnateur de l'opération de grande envergure qui s'annonce. Avec bien entendu la commissaire centrale du 18e, Valérie Goetz, pour exprimer au plus près la connaissance du terrain. La Ville n'était pas en reste : les deux maires des 10e et 18e, Colombe Brossel l'adjointe à la sécurité d'Anne Hidalgo, Matthieu Clouzeau le directeur de la Direction de la prévention, de la sécurité et de la protection (DPSP), Coralie Lever-Matraja, chef de la Circonscription nord de la DPSP, des adjoints et chefs de cabinet.

    Reconnaissons que les visites sur place du Préfet le vendredi 13 et de M. Rigon, le lendemain après midi après le marché, ont du compléter efficacement les informations que les habitants avaient été nombreux à faire parvenir à la préfecture, ajoutons-y les nombreux courriers reçus à notre initiative, et un tableau assez fidèle commençait à prendre forme en haut lieu.

    En préambule

    Nous tenterons de donner ici l'essentiel tant la réunion a été longue (plus de 2h30) et les informations détaillées.

    Les occupations illicites de l'espace public, de toute nature, ne sont pas contestées. Le Préfet a tout d'abord souhaité présenter un bilan des actions menées. Mais c'est la suite qui intéresse les habitants. Aussi a-t-il expliqué qu'il fallait maintenant "construire une démarche organisée comprise par les habitants et mener ainsi un travail en commun avec les acteurs locaux". Le périmètre comprend le secteur de Château-rouge, celui du carrefour Barbès, la placette Caplat-Charbonnière, et s'étend jusqu'à la place de la Chapelle.  Il recoupe en partie la Zone de sécurité prioritaire Barbès-Chateau-rouge (ZSP) qui est toujours d'actualité mais dont nous n'entendons plus guère parler depuis quasiment deux ans.

    Il faut changer de braquet!

    C'est le leitmotiv de cette réunion. Tous les responsables présents l'ont martelé et on ne pouvait qu'approuver. Colombe Brossel précisait :"Malgré toutes les actions mises en place avec la PP et la DPSP, on voit bien que les améliorations sont soit trop lentes, soit trop faibles, soit les deux. Nous voulons faire en sorte que la vie à Barbès soit améliorée. Certains lieux sont très anciens, la placette Caplat-Charbonnière par ex. Il faut qu'on change de braquet pour que les améliorations réelles puissent voir le jour. Au-delà des aménagements urbains (comme la Promenade urbaine) qui sont en projet. La dérégulation de l'espace public à Barbès est un sujet majeur pour la mairie de Paris. On le reconquerra mètre par mètre ! "

    Quelques chiffres

    En 2016, les agents du 18e ont procédé à 259 interpellations pour vols à la tire, dont 221 sur le seul carrefour, et 107 sur ce dernier trimestre.

    4200 PV simplifiés ont été dressés. 32 tonnes de marchandises vendues illégalement saisies. Du côté des commerces, une cinquantaine de fermetures avec des durées parfois allongées à 40 jours.

    Ce sont 296 tonnes de marchandises, déballées sur l'espace public, saisies sur le 18e en 2016 et pour les contrefaçons 20 000 pièces saisies.

    6 réseaux de trafic démantelés, dont celui d'une banque privée illégale à destination de l'Afrique, qui a été saisie d'un million d'euro en cash après, évidemment, plusieurs mois d'enquête.

    Les cigarettes, ce sont 2 à 3 livraisons par semaine, qui passent par Dubai, puis Le Caire ou Alger. Quand on sait qu'au bout de la chaine, c'est environ 15 euros de bénéfice par cartouche vendue, on comprend aisément l'ampleur du problème.

    Quant à l'opération qui nous avait été annoncée pour la mi-décembre lors de la rencontre avec les maires le 2 décembre, la DPSP a dressé 426 PV sur le seul boulevard Barbès pour occupation illicite des trottoirs.

    Notre intervention et notre opinion

    Nous sommes bien évidemment intervenus puisque le but était aussi d'écouter les habitants qui vivent les problèmes au quotidien. Nous avons insisté sur la dégradation de la situation même si nous ne nions pas la présence policière et les actions menées. Mais ce qui est fait ne suffit plus. L'espace public de notre quartier doit être aussi agréable qu'ailleurs. En ce qui concerne les ventes sauvette les jours de marché, nous avons exprimé notre souhait que l'on différencie les ventes via les trafics organisés de celles des biffins qui vendent des objets récupérés çà et là. Nous avons donc demandé que la Ville réfléchisse à l'implantation d'un lieu pérenne pour les biffins, contrôlé bien sûr par une association comme c'est le cas Porte Montmartre. Souhait que nous avions émis lors de la mandature précédente auprès de Daniel Vaillant, alors maire du 18e. Nous avons bien conscience que tout n'est pas simple, mais on peut a minima commencer la réflexion autour d'une table avec les acteurs concernés. Enfin, nous avons signalé l'état très dégradé des pieds d'arbres sur le boulevard Barbès. (et que dire du boulevard de Magenta...)

    Nul doute que la Préfecture a pris la mesure du phénomène. Barbès n'est pas le seul site où l'espace public est l'objet d'occupation illicite, où les trafics fleurissent, où le droit n'est plus respecté. Mais, ici, nous sommes à Paris, le cadre évolue, les habitants changent et ne le supportent plus. D'autant que d'autres territoires ont été reconquis ces derniers années, comme la porte de Montreuil, ou le boulevard de Belleville, avec des efforts considérables de la police. Alors, pourquoi pas ici ?

    Prochaine réunion prévue plénière dans deux mois. D'ici là, nous avons une première réunion en petit comité prévue la semaine prochaine avec Jacques Rigon pour un premier point.

  • Faites l'une pour l'autre

    paris,18e,goutte-d-or,chiaira-condiChiara Calzolaio et la Goutte d’Or étaient faites pour se rencontrer. C’est rue Doudeauville que cette jeune Italienne habite aujourd’hui : « les Champs-Elysées du quartier ». Originaire de Macerata, dans les Marches, elle en est tombée amoureuse à l’occasion d’un séjour parisien précédent, dans le cadre d’un Master en anthropologie à l’EHESS. Aujourd’hui doctorante à l’Iris, elle consacre sa thèse aux violences liées à la guerre contre le trafic de drogue à la frontière entre le Mexique et les États-Unis, en particulier à Ciudad Juarez (lien vers ses travaux universitaires via Ehess

    Cette ville frontalière traîne une image d’ultra violence – notamment en raison des meurtres de femmes non élucidés qui y ont été commis – mais « attention, c’est un effet d’image un peu trompeur », rapporte Chiara, qui y a séjourné à plusieurs reprises. En tout cas, le projet de salle de consommation à moindre risque, dans le 18e arrondissement, ne la laisse pas indifférente : les associations de soutien aux toxicomanes qu’elle a rencontrées outre-Atlantique l’ont convaincue de la pertinence de tels dispositifs de prévention. « Ça marche ! Au moins, les gens avec qui j’ai discuté utilisaient des seringues propres », raconte-t-elle. Chiara espère d’ailleurs participer à une étude de l’Inserm qui vise à mesurer la manière dont l’ouverture de ce type de salles modifie les pratiques des toxicomanes.

     

    Le défi de la mixité

    À la Goutte d’or, la jeune anthropologue apporte également son expérience associative, qu’elle partage avec un évident plaisir. Ainsi, aux membres de la Coopérative alimentaire, elle fait profiter de sa connaissance des « groupes d’achats solidaires » italiens, les GAS : des réseaux en plein essor – environ 900 dans le pays – qui privilégient l’achat de proximité, les produits de qualité et l’engagement social des fournisseurs. Et tout cela, bien sûr, sans intermédiaire, par la création de liens directs avec les producteurs, comme dans les Amap françaises. Lait, œufs, légumes, fruits, pain, épicerie, cosmétiques : les GAS « permettent à des gens qui n’en auraient pas les moyens autrement d’accéder à des produits de qualité, c’est-à-dire bons et produits de manière éthique ». Pour sa part, le GAS de Macerata réunit 400 familles et une vingtaine de producteurs.

    Ce système, raconte Chiara, fonctionne globalement très bien. L’accent est mis sur la solidarité : octroi de micro-crédits aux coopérateurs qui traversent une passe difficile, bourse d’échange d’habits et de livres, organisation d’ateliers de cuisine, couture ou tissage selon les compétences de chacun. Certes, « des discussions infinies se nouent » parfois à propos de sujets secondaires. Certes, « les coopérateurs les plus actifs sont un peu toujours les mêmes ». Mais dans le fond, le véritable défi est ailleurs : « Le problème structurel de ce genre d’initiative, c’est celui de la mixité sociale ou culturelle ». Une formule qui rencontre bien des échos à la Goutte d’Or…

    Chiara Condi

    Toujours vécu

    La suite ? Si la campagne manque à Chiara – éduquée aux plaisirs de la bonne chère dans le potager familial – elle aura du mal à quitter la France. Pour des raisons professionnelles, d’abord : « Je veux continuer à faire de la recherche. Or, en Italie, vu le manque de moyens publics, je ne pourrais pas. En France, c’est envisageable ».

    Pour des raisons personnelles, ensuite – son attachement pour le quartier, notamment. « Bien sûr, il ne faut pas idéaliser : c’est fatigant parfois, il  y a plein de poubelles partout, d’autres quartiers sont plus beaux. Mais j’aime les ponts qui passent au-dessus des gares, le café Omadis, le square Léon. Si j’ai envie du Paris classique, il suffit de monter au Sacré-Cœur. Si j’ai envie de sortir mal habillée, je le fais. C’était dur de s’installer en France, venant du Mexique ! J’ai trouvé ici un côté d’humanité que je n’ai pas vu ailleurs à Paris, beaucoup plus chaleureux. S’il m’arrivait quelque chose ici, je sais que les gens réagiraient. C’est d’ailleurs ce qui s’est passé après un accident de vélo : on m’a accompagnée aux urgences. La Goutte d’Or, j’ai l’impression d’y avoir toujours vécu ».

  • Station Château-Rouge : le point sur les travaux

    Une réunion publique relative aux travaux de rénovation de la station de métro Château-Rouge s'est tenue le jeudi 4 février 2016 à la Mairie du 18e, en présence de représentants de la RATP, d'élus de l'arrondissement accompagnés des services de la mairie (Direction de la Voirie et des Déplacements et Direction de l'Urbanisme) et de Mme Goetz, commissaire du 18e arrondissement.

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    Cette réunion a tout d'abord été l'occasion pour la représentante de la RATP, Mme Passeron, de faire un point d'avancement sur les travaux.

    Après un bref rappel sur les objectifs du projet (voir notre article du 29 novembre 2014), Mme Passeron a précisé que les travaux se déroulaient selon le calendrier prévu. Depuis juillet 2015, les deux premières phases de travaux ont ainsi permis de créer le génie civil de la future extension de la salle d'échange qui se situera sous le boulevard Barbès. Une nouvelle phase de travaux a démarré fin janvier 2016, avec pour conséquence l'importante extension de l'emprise de chantier située du côté pair du boulevard (autour de l'entrée du métro).

    La fermeture complète de la station est prévue le 20 mai 2016 pour la suite des travaux notamment à l'intérieur de la station proprement dite. Elle comprendra l’agrandissement de l’emprise de chantier pour y intégrer les trémies d’entrée et de sortie de la station et ne rouvrira qu'à l’achèvement des travaux de restructuration prévu en juillet 2017. Afin de permettre une bonne information, la RATP a prévu un dispositif de communication spécifique au moment de la fermeture.

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    Vous pouvez télécharger ici présentation complète de la RATP.

     

    Des échanges dans la salle à l’issue de cette présentation deux points sont à relever :

    - Absence d’escalier mécanique au niveau du nouvel accès place du Château-Rouge : en réponse à une interrogation sur ce point, Mme Passeron a précisé que l’installation d’un escalier mécanique, qui nécessite un volume plus important qu’un simple escalier afin d ‘intégrer la machinerie, ne s’est pas avéré possible à cause principalement de la présence d’une galerie souterraine d’eau potable. Les schémas présentés lors de la réunion ont permis de bien appréhender cette difficulté.

    -  Suppression du passage piéton entre la rue Poulet ouest et le boulevard Barbès, au droit de la sortie de l’escalier mécanique. Notre association a souligné la nécessité de rétablir au plus vite le passage piéton supprimé lors de l’extension de l’emprise de chantier fin janvier 2016. En effet, malgré sa suppression, les piétons continuent de traverser au même endroit lorsqu’ils sortent du métro, ce qui pose des problèmes de sécurité. Sur ce point, la mairie du 18e et la RATP ont convenu d’étudier la possibilité de réinstaller au plus vite un passage piéton dans cette zone.

    A l’issue de cette présentation, Félix Beppo, adjoint au maire en charge de l’espace public, de la voirie et des déplacements, a fait part des importantes difficultés rencontrées en raison des contraintes liées aux emprises de chantier mis en place en janvier 2016, notamment la réduction de l’espace public et les circulations liées au chantier... Devant cette situation compliquée, il a ainsi expliqué que la mairie du 18e avait décidé d’étudier différentes pistes visant à réduire ces difficultés mais qu’à ce stade rien n’était tranché. Pour mémoire, les pistes envisagées avaient été présentées au comité de suivi du 16 novembre 2015.

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    Quant à la fermeture anticipée de la station Château-Rouge, l'élu a précisé avoir sollicité le Syndicat des Transports d’Ile de France, seul habilité à décider une modification de la date de fermeture, sans réponse à ce jour. Il est à noter qu’au vu du calendrier, il est à présent très peu probable que la fermeture de la station soit anticipée.

    Pour l'éventuelle réouverture à la circulation « normale » de la rue Dejean, actuellement piétonne, la Direction de la Voirie et des Déplacements a ainsi présenté deux scénarios de modification de plan de circulation du quartier intégrant la réouverture à la circulation « normale » de la rue Dejean :

    - Plan de circulation non modifié, comprenant uniquement la suppression de la voie piétonne et le retour à la circulation normale de la rue Dejean 

    - Modification du plan de circulation avec accès, inversion du sens de la rue Dejean, accessible depuis le Boulevard Barbès

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    En anticipation de la décision ou non de rouvrir cette rue à une circulation normale, la mairie à retiré le 1er janvier 2016 les autorisations de contre-étalages de 13 commerces de la rue Dejean (avec maintien autorisation étalage) à titre conservatoire. Bien que cette décision ait fait l’objet de plusieurs réunions d’échange avec les commerçants concernés fin 2015, ces derniers ont vivement réagi en exprimant leur totale opposition. Le journal Le Parisien a ainsi relayé leur mécontentement dans un article du 27 janvier 2016.

    Nous n’avons malheureusement pas pu participer à l’ensemble de la réunion. D'après les informations obtenues dans le Parisien du 7 février 2016, il semblerait que le sujet des vendeurs à la sauvette dans et autour de la rue Dejean ait monopolisé les discussions. Il n’a ainsi pas été possible de conclure sur le sujet de la réouverture de cette rue à la circulation.

    Toutefois, devant la forte opposition des commerçants, il est peu probable que la réouverture de la rue  à la circulation normale soit décidée, d’autant plus que, contrairement à ce qui était envisagé, la rue ne servira pas à l’approvisionnement du chantier.

    Cliquez ici pour la présentation de la Mairie sur le plan de circulation.

     

  • Des colonnes à verre dans le 9e

    Fini les grosses bombonnes de papa ! Celles qui empiétaient sur nos trottoirs et à dire vrai enlaidissaient la ville. Bonjour les colonnes à verre. Le 9e a un programme ambitieux d'installation de ces équipements tout au long de la mandature et les deux premières installées cette année l'ont été respectivement devant les 10 et 16 avenue Trudaine.

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    Colonne à verre installée devant le 10 avenue Trudaine. Il a fallu démonter un banc et la mairie a eu la bonne idée d'encadrer la colonne par deux gros pots de plantes.

     

    Avouons le, la nouveauté est relative, des colonnes à verre ont déjà été installées dans Paris mais il semble que celles-ci soient d'un type nouveau. Elles se présentent ainsi.

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    Nous avons demandé à Sébastien Dulermo, adjoint à la mairie du 9e chargé entre autres de la propreté, de bien vouloir nous donner quelques informations sur ce projet :

    Action Barbès (AB) - Quels sont les objectifs avec ces installations de colonnes à verre (esthétique, nuisances sonores réduites, …) ?

    Sébastien Dulermo (SD) - La Mairie du 9e est clairement engagée dans une politique de désencombrement de l’espace public. Nous avons la volonté de permettre un meilleur partage de l’espace et de donner plus de place aux modes actifs (piétons et vélos). L’enfouissement des colonnes à verre permet de débarrasser l’espace public d’un mobilier urbain pas très esthétique et de réduire les nuisances sonores.

    AB – Quel en est le coût d'installation et est-ce plus économique côté collecte ?

    SD - L’enfouissement d’une colonne à verre est plus coûteux que la mise en place d’une colonne à verre aérienne : entre 10 et 15 000 euros + la fourniture de la cuve. Cependant, les colonnes à verre enterrées permettent de collecter un tonnage plus important (3 m3 contre 2 m3) ce qui peut permettre de réduire les fréquences de collecte. Je dois également préciser que la collecte du verre génère des recettes pour la collectivité : aides d’éco-organismes et recettes liées à la revente du verre collecté.

    AB – Quelle est la fréquence du ramassage et a t-on des statistiques sur les quantités enlevées ? Ces ramassages sont ils faits par les Services de la Ville ou bien par des sociétés privées spécialisées ?

    SD - La collecte, sur les colonnes ou en porte à porte, fait l’objet de marchés et est donc réalisée par des entreprises privées. La fréquence de la collecte des colonnes à verre dépend de leur taux de remplissage, le principe étant qu’elles doivent être collectées autant que besoin et ne jamais être en débord. Ainsi, nous avons des colonnes qui permettent de collecter beaucoup de verre (par exemple, la colonne située place Gustave Toudouze a permis de collecter 58 000 kg de janvier à décembre 2015) et d’autres sont moins performantes comme celle de la rue La Fayette (4 200 kg sur la même période). En 2015 ces colonnes ont permis de collecter 362 000 kg sur le 9e.

    AB – Par le passé, certaines de ces colonnes ont montré des faiblesses comme par exemple place Turgot ou en haut de la rue du Faubourg Poissonnière. Qu'en est-il aujourd'hui ? Y a t-il eu des améliorations ?

    SD - Récemment il y a eu des difficultés sur les colonnes à verre enterrées. En raison d’un conflit entre l’entreprise chargée de la fourniture et l’entreprise chargée de la collecte, deux colonnes à verre enterrées du 9e arrondissement sont restées hors service pendant plusieurs mois (celles de la place Gustave Toudouze et du square de Montholon). Il a fallu l’intervention de Delphine Bürkli en Conseil de Paris pour que les réparations soient engagées et le problème est aujourd’hui résolu.

    Quant à la colonne située en haut de la rue du Faubourg Poissonnière (enterrée lors des travaux d’aménagement du boulevard Magenta) il s’agit d’un problème lié à un ancien modèle de colonne. Après de nombreuses années,  je peux vous annoncer qu’elle sera réparée au premier trimestre 2016.

    AB – Comment sont choisis les sites d'installation et comment se fixe l'ordre dans lequel ces colonnes sont installées ?

    SD - Notre volonté d’enfouir les colonnes se heurte à des difficultés techniques. Le sous-sol parisien est sur-occupé par des réseaux concessionnaires (électricité, gaz, chauffage urbain, climatisation, réseaux télécoms…) et il faut donc trouver des espaces disponibles pour l’enfouissement. Par ailleurs, nous devons également prendre en compte notre engagement à planter des arbres sur l’espace public, qui obéit aux mêmes contraintes.

    Par exemple, au carrefour à l’angle des rues Pierre Sémard, Maubeuge et Condorcet, nous avons pu utiliser un espace libre de réseaux souterrains en plantant sept arbres et en enterrant une colonne à verre.

    Les emplacements des futures colonnes sont choisis en fonction de la possibilité technique et de la densité de la zone (habitations et restaurants/bars)

    En 2016, trois colonnes à verre pourront être enterrées et plusieurs emplacements ont d’ores et déjà pu être trouvés.

    AB – Les commerçants, restaurants compris, ont-ils le droit d'utiliser ces colonnes ?

    SD - La volonté, c’est de collecter le plus de verre possible. C’est précieux car le verre se recycle à 100% et à l’infini et qu’il génère des ressources financières pour la collectivité. Les bars et restaurants peuvent utiliser ces colonnes. En parallèle, ils peuvent également faire appel à une entreprise privée pour être collecter quotidiennement en porte à porte (il s’agit de contrats « gros producteurs de verre », qui sont au nombre de 152 dans le 9e).

     

  • Commerce : autre arrondissement, autre priorité

    Invités par la Mairie du 18e à participer au lancement du nouveau contrat de revitalisation commerciale le 6 janvier, nous nous sommes retrouvés quatre membres de notre association dans la salle des fêtes de la mairie quasiment comble dès 18h30. Gros succès de communication de la mairie du 18e... ou réelle inquiétude des habitants devant des stores baissés depuis des mois ou des commerces qui leur plaisent moyennement ? 

    Olivia Polski, adjointe chargée du commerce et de l'artisanat, notamment, à la Mairie de Paris, était à la tribune aux côtés d'Eric Lejoindre, maire du 18e, qui a présenté sommairement le but de la rencontre, entrée en matière complétée par une présentation plus chiffrée par l'Atelier parisien d'urbanisme (APUR). On trouve facilement le rapport mis en ligne récemment, basé sur les deux derniers recensements réalisés à Paris, celui de 2011 et celui de 2014. (voir notre article du 5 janvier 2016 sur le même thème, traité dans le 10e). Il convient ensuite de décliner les chiffres par arrondissement avec des focus personnalisés en fonction des priorités politiques et de l'état des lieux. 

    Nous ne revenons pas sur l'évolution générale du commerce à Paris durant la période 2011-2014. La situation s'est améliorée et les deux, voire trois phases de mobilisation à travers les opérations Vital' Quartier 1 et 2, puis l'actuelle extension de Vital'Quartier 2, n'y sont pas étrangères. Le secteur Popincourt parmi les pionnières et plus près de chez nous, le secteur des deux gares (Nord et Est), ont retenu toute notre attention depuis 2004 et nous avons suivi les opérations entreprises dans ce cadre, au fil du temps (voir nos articles sur ce sujet). Toutefois le 18e n'avait pas été retenu jusqu'ici, sans doute moins frappé par la monoactivité ou la désertification commerciale, priorités de ces dispositifs.

    Pourtant, certains quartiers du 18e souffrent d'une forte vacance commerciale, c'est à dire des boutiques ne retrouvent pas repreneur, n'intéressent pas, et les stores restent désespérément baissés plusieurs années quand il ne se couvrent pas d'affiches. La mairie veut donc maintenant redynamiser des zones, qui ne sont pas uniformes sur tout l'arrondissement. Elles sont principalement localisées dans les quartiers Amiraux-Simplon, La Chapelle et Goutte d'Or. Avec des particularités pour chaque zone.

    Comme le signalait très clairement Eric Lejoindre « le commerce est un enjeu majeur et le commerce de proximité en particulier est intimement lié au caractère de Paris. Dans le 18e nous voulons une montée en gamme et faire vivre les quartiers ». Il faut donc réunir tous les acteurs et faire en sorte qu'ils aillent dans le même sens. Le maire faisait également remarquer qu'en France « le commerce est libre, et pour qu'il vive, il lui faut des clients ». On en déduira que les enseignes tombées dans l'oubli n'ont peut-être pas su trouver leur clientèle. On ne décrète pas telle ou telle activité sans une étude de marché préalable, même à minima.

    C'est ce qu'expliquera plus tard Olivia Polski dans sa présentation des aides et soutiens dont peuvent bénéficier les entrepreneurs, commerçants et artisans, pour favoriser leur activité. Elle renchérira en martelant que « le commerce, ce n'est pas que de l'économie, c'est aussi du lien social, du paysage... » Elle a aussi insisté sur la nécessité de motiver les bailleurs publics ou privés pour qu'ils ne laissent pas leur rez de chaussée à l'abandon, ou qu'ils se laissent tenter par des repreneurs investisseurs plus sensibles à la rentabilité qu'à la vie d'un quartier.

     

    Préemption, acquisition et attribution

    Le droit de préemption est un levier important pour intervenir dans ce cadre. Il sera délégué pour une période de 12 ans à un opérateur choisi par la Ville (c'est le cas dans le 10e de la Sémaest, voir nos articles), qui pourra acquérir des murs de boutiques, les rénover dans le respect des normes actuelles, puis signer un bail avec un candidat commerçant ou artisan. La Ville a alloué 37 millions d'euros pour les acquisitions de locaux. Lancement de l’opération fin 2016 après un vote au conseil de Paris.

    Nous avons apprécié ce dispositif dans le 10e, il peut être efficace, même s'il n'a pas pu modérer la monoactivité (robes de cérémonie) sur le Magenta depuis sa création. Souvent faute d'avoir eu vent à temps des mutations et des changements de commerces.

    Les habitants présents ont pu s’exprimer notamment sur le périmètre délimité jugé insuffisant par certains. Le 18e a des quartiers bien différents et on a fait remarquer qu’une concertation par secteur aurait été plus judicieuse. On a aussi demandé une intervention rapide pour les commerces des arcades de la rue de la Goutte d’or et encore signalé des commerces à l’abandon rue des Gardes et rue Polonceau (voir notre article d'octobre). Certains ont suggéré de faire travailler les commerçants et particulièrement des boulangers pour fournir les repas des écoles et donc favoriser les circuits courts. (pas facile quand on sait qu’il faut fournir 14000 repas par jour, a rétorqué Eric Lejoindre, tout en approuvant le principe !). Et encore faciliter le protocole d’accompagnement pour les projets d’animation des commerçants, processus trop lent.

    La Ville a ouvert une plateforme pour permettre aux habitants de signaler des locaux ou de faire des propositions. Déjà 70 venues du 18e sont en ligne... Les conseils de quartier devraient être consultés, nous a-t-on dit.

    Bien, très bien, mais nous doutons de la réelle volonté de concertation quand nous apprenons que celle-ci se terminera fin février avec une réunion de restitution à l’Hôtel de Ville. La participation citoyenne demande un peu plus de temps...

    Pour donner son avis, c’est ici: vitalité commerciale de Paris : donnez votre avis