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Rechercher : projet Balcon vert

  • Retour sur le Louxor - 1ere partie

    Le Louxor vient de fêter sa première année. La mairie de Paris n'a pas manqué l'occasion de mettre en valeur cette réalisation en publiant des chiffres de fréquentation très satisfaisants - 260 000 spectateurs pour les trois salles, soit 40% au dessus des prévisions des exploitants. Nul doute que la qualité et la diversité de la programmation soient des atouts majeurs dans ce succès. Le Parisien s'est fait l'écho de l'événement (Carton plein pour le Louxor - article payant hélas) et aussi le très bon site Paris Louxor avec une interview d'Emmanuel Papillon et Martin Bidou, L'an 1 du nouveau Louxor. Espérons que ce site ne nous en voudra pas de reprendre une des phrases d'introduction de l'article dont nous partageons le point de vue : " Nous saluons le travail effectué lors de cette première année et restons attentifs à son évolution et particulièrement aux liens avec le quartier pour que tout un chacun puisse accéder au cinéma. "

    Comme une bonne nouvelle n'arrive jamais seule, nous avons reçu en début de semaine une étude universitaire intitulée "La réouverture du Louxor en 2013 en tant que cinéma Art et Essai : les enjeux d'un projet culturel d'initiative populaire". Il s'agit d'un travail réalisé dans le cadre d'un master 2 professionnel "Administration culturelle publique et privée" de l'Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines.

     

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     Vous pouvez télécharger l'étude (PDF) en cliquant sur la photo

    Cette étude présente le grand avantage de rassembler en un seul document l’aventure compliquée du Louxor ces dix dernières années. Ce type de travail universitaire est toujours utile, notamment par les très nombreuses références mentionnées. Il convient donc de présenter nos sincères félicitations à son auteure.

    Action Barbès a été parmi bien d'autres un acteur de ce projet et connait donc son évolution de manière intime.Nous pouvons donc formuler quelques remarques, certaines parce que des faits ne sont pas complètement expliqués, d'autres plus subjectives, ce que nous reconnaissons bien volontiers.

    La machine à communiquer de la mairie de Paris fonctionne très bien et dans l’histoire récente du Louxor, c’est sa version qui prédomine au détriment d’une réalité connue hélas seulement de quelques personnes qu’on n’a pas voulu laisser s’exprimer. La véracité du récit historique en prend donc un coup si on veut bien nous permettre l'expression. Il est par exemple tout à fait faux d’affirmer comme l’a fait la ville de Paris qu’il n’y avait pas d’autres solutions que de réaliser la fameuse « boite dans la boite » pour l’isolement phonique du cinéma. D’autres architectes, tout aussi compétents que Ph. Pumain, s’étaient penchés sur la question et étaient d’un avis différent. Il est aussi tout à fait faux de présenter le projet culturel cinéma Art & Essai dans le cadre d’une politique culturelle volontariste de la ville de Paris. D’abord parce que le classement en Art & Essai est trompeur dans son appellation et que des critères qui n’avaient rien de culturels mais financiers ont aussi joué fortement dans ce choix : on sait que l’optimisation financière d’un tel établissement se réalise avec 3 salles de jauges différentes. Il est encore tout à fait faux de dire que le Louxor a été "réhabilité". Le Louxor a été détruit (sauf les extérieurs) et reconstruit, voilà la réalité des faits. C’est là le reproche majeur qu'on peut faire à ce travail : suivre de trop près la communication de la ville de Paris même si à certains endroits ces sujets sont mentionnés mais sans les approfondir.

    Autre petit grief, que l'on peut faire à cette étude, c'est d'être passée tout à fait à côté de la question patrimoniale posée par le projet du Louxor et qui se posera dans de nombreux endroits encore. La question est : lorsqu’on veut implanter une activité quelle qu’elle soit dans un lieu présentant un intérêt patrimonial, est-ce que c’est à cette activité de s’adapter au lieu ou est-ce au lieu de s’adapter à  cette activité ? Voilà la question posée par François Loyer et soutenue par Action Barbès. La mairie de Paris y a répondu comme on le sait, c’est à dire qu’elle a fait démolir le Louxor mais sa communication réussit à faire croire aux gens que la ville a une vraie politique patrimoniale.

    Enfin, plus subjectif, l'étude est vraiment trop gentille avec la politique dite "culturelle" de Bertrand Delanoë. Sauf à penser que la réalisation de projets spectaculaires et fort coûteux (104 = 100 millions €, Gaité Lyrique 50 millions, Louxor 30 millions, …) constitue une politique culturelle digne de ce nom, on reste quand même frappé par le côté paillettes des actions culturelles au détriment d’autres comme par exemple le nécessaire soutien aux librairies qui sont en train de disparaitre de la capitale. Heureusement, Emmanuel Papillon et son équipe sauvent la mise culturelle au Louxor par la qualité remarquable de la programmation. Les très bons chiffres de fréquentation publiés par la ville de Paris  le démontrent.

  • Halle Saint-Pierre : Paris Print Club

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    La nouvelle exposition que présente la Halle Saint-Pierre nous tient à coeur. Pour sa qualité bien évidemment — nous la recommandons chaudement  —, mais pas seulement. Les artistes qui participent à l'exposition Paris Print Club ont un projet déjà bien ficelé (voir la présentation ci-dessous) et cherchent depuis plusieurs mois à s'implanter dans la Goutte d'Or. Pourquoi ? Parce qu'ils aiment la Goutte d'Or, que ce quartier leur apparaît comme ouvert sur le monde, ouvert sur la nouveauté, ouvert sur l'art. Parce que ses habitants sont curieux, disponibles pour des aventures nouvelles, parce que le projet que le groupe propose présente des savoir-faire originaux et de qualité. 
     
    Concrètement ils cherchent un local, vaste, environ 200 à 300 m2, bien situé et facile d'accès pour le public. Certaines pistes sont prometteuses mais rien n'es encore signé.
     
    Pour vous permettre de les découvrir et les connaître mieux, la Halle Saint-Pierre organise une exposition du 29 avril au 11 mai, avec un coup de projection le 3 mai, jour du vernissage de 15h à 19h où vous serez accueillis par les artistes eux-mêmes. C'est un monde d'estampes et d'humour auquel vous ne serez pas insensibles, nous en faisons le pari !
     
    Les artistes présentés : Simon Thompson, Julien Pelletier, Marcos Carrasquer, Guillaume Guilpart, Djilian Deroche, Théo Lescot, Paula Saint Hillier, Jules Canouet, Loup Thévenin, Adrian Forrow, Baptiste Perrin, Camille Lebourges, Félix Meunier, Ludmilla Cerveny, Mathieu Desjardin, Roméo Julien, Tristan Pernet, Vincent Pianina, Annabelle Buxton, Antoine Caecke, Antoine Marchalot, Paul Loubet, Pol Edouard Flores, Samuel Riversmoore, Satanik Mike, Singeon, Dans Le Ciel Tout Va Bien, Tamas Pal, Kawanabe Kyosai, Daniel Johnstoon, Glen Baxter, Willem, Kurt Schwitters, Tito Gascuel
     
    Sur la page de l'événement facebook: https://www.facebook.com/events/569251033181716
     

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    Le Paris Print Club :  une association d'artistes

    _/ Porté par un collectif de douze imprimeurs, relieurs, auteurs et éditeurs, le Paris Print Club est un atelier d’édition d’art et de recherche sur le livre basé à Paris. Né de la rencontre de machines, de savoir-faire, d’encres et de l’envie de créer ensemble.

    _/ S’il est avant tout un lieu dédié à l’édition d’art et à la diffusion d’artistes contemporains, le Paris Print Club s’articule autour de quatre axes distincts et synergiques. 

     

    • Un laboratoire de recherche, de conception et de réalisation de projets graphiques.
    • Un lieu d’exposition, à travers un espace galerie en relation avec l’atelier et complémentaire par son autonomie.
    • Un atelier pour l’impression et la réalisation de livres, d’éditions, d’estampes, d’affiches à tirages limités.
    • Un lieu de vie, ouvert sur le quartier dans lequel il est implanté, proposant des ateliers d’initiation à l’impression et l’édition d’art.

    _/ Cette association s’est créée autour d’un désir commun de production d’estampes et de livres. L’atelier propose une approche exhaustive de la chaîne du livre. Du choix de papier à la technique d’impression ou de reliure, chaque possibilité d’intervention est un choix éditorial qui participe à la qualité d’une réalisation. L’arc des compétences réunies dans le Paris Print Club permet d’avoir un regard éclairé sur chacune des dimensions de l’objet imprimé, qu’il s’agisse d’un livre, d’un multiple ou d’une estampe, de réfléchir collectivement à chacune de ses dimensions sensibles.

    _/ Pour mener à bien cette envie commune de recherche et de projets, il est nécessaire de posséder ses propres moyens de production, techniques et physiques. Le Paris Print Club, rassemblant éditeur-artisan-auteur a pour vocation d’être une base autonome ouverte à tout créateur contemporain.

    _/ Le PPC se compose du collectif éditorial et de sérigraphie 3 fois par jour composé d’Idir Davaine et de Clément Vuillier, de l’éditeur et graveur Julien Pelletier, du sérigraphe et illustrateur Jérémie Fisher, de DuVent, collectif d’édition de gravure et de reliure avec Paula Saint-Hillier, Djilian Deroche et Guillaume Guilpart, de Simon Thompson lui aussi illustrateur et sérigraphe, des éditions Orbis Pictus Club dirigées par Frédéric Déjean, du studio d’édition et de sérigraphie Frenchfourch dirigé par Tristan Pernet, et enfin, des libraires BD Spirit. 

     

    _/ Ces différentes entités se regroupent sous la forme d’une association tout en préservant leurs singularités ainsi que leur autonomie, permettant une richesse d’action décuplée. Assurant des travaux d’auteurs aussi bien que des éditions ou des commandes, les ressources de leurs membres sont diverses et permettent un éveil constant sur l’actualité et le passé des arts graphiques et des techniques de l’artisanat d’art.

     

    Le projet inclut la création d'ateliers ouverts aux adultes et aux enfants à partir de 10-12 ans : 

    • Sérigraphie
    • Micro-édition
    • Reliure
    • Gravure et impression
    • Typographie

    On attend avec impatience la découverte du local idéal. On a déjà une petite idée, mais chut.... on risquerait de faire capoter. 

  • L’entreprenariat au féminin

    Le discours officiel, ou si l’on préfère dans l’air du temps, va à la promotion de la création d’entreprises. On veut y voir non seulement une finalité économique mais aussi un aboutissement personnel dans une vie professionnelle devenue de plus en plus cahoteuse. C’est là le message délivré par les femmes d’expérience qui constituaient le panel venu échanger avec la salle. Elles ont parlé de liberté professionnelle, d’envie, même de rêve, et ont toutes déclaré que seules la volonté et la confiance en soi pouvaient permettre d’arriver à ses fins.

    La salle n’a pas tardé à prendre la parole et c’est en fait une autre musique que l’on a  entendue. Le besoin de parler de soi, de ses difficultés, de son malaise était le plus fort et on sentait s’exprimer une certaine détresse sociale, très en décalage avec le discours positif et volontariste ambiant.

    Les hommes en général, et les banquiers en particulier, ont certes eu les oreilles qui ont du siffler car cause, pour certaines, de leurs difficultés, mais le marché, l’adéquation entre l’idée de l’entreprise, du projet, et le marché, bref la réalité économique n’a que fort peu été évoquée.

    Le hiatus était presque physiquement palpable entre ces femmes, celles de la salle, dont certaines en situation difficile, venues écouter conseils et partage d’expériences, et celles du panel, venues justement dire leur expérience, ce qu’elles avaient vécu et manifestement réussi. Deux mondes en présence. A tel point qu’on pouvait légitimement se demander si la réponse proposée – la création d’entreprise – était adaptée à la réalité du problème – l’emploi des femmes de plus de 45 ans ?

    Véronique Morali a bien voulu nous accorder une petite interview au cours de laquelle différents sujets sont abordés.
     
    Liens :
     

    Véronique Morali, femme d’affaires influente, est Présidente de l’association Force Femmes. Pour la deuxième année consécutive, cette association organisait hier jeudi une journée d'information et d'échange sur la création d'entreprise à destination des femmes de plus de 45 ans.

    Entreprendre au féminin

    Dans son petit fascicule de présentation, Force Femmes est très clair quant à ses objectifs : « accompagner et soutenir des femmes de plus de 45 ans dans leurs démarches de recherche d’emploi » et donc aussi les aider dans le processus de création d’entreprise.

    La matinée était placée sous le thème de l'échange et du partage d'expériences.  Une table ronde traitant de l'entreprenariat au féminin a réuni des femmes aux parcours et profils variés : entrepreneuses confirmées et débutantes, femmes à la tête de grandes entreprises et femmes ayant créé leur propre emploi, entrepreneuses par volonté et entrepreneuses par nécessité.  

    L’après midi s'est ouvert sur une présentation du parcours et des acteurs de la création d'entreprise en France. Les femmes présentes ont pu obtenir des réponses concrètes à leurs questions, affiner leurs projets et prendre des contacts, grâce aux espaces de rencontre organisés sur :

    • monter son projet avec Action’Elles, Boutiques de Gestion, la Chambre de commerce et d’industrie, la Chambre des métiers et de l’artisanat…
    • trouver des financements avec : Adie, Love money, France initiative, France Active…
    • lancer son activité avec A’dmissions, Paris Pionnières, Union des couveuses…
    • le coin des experts : Entreprendre pour la Cité, Greffe du Tribunal de commerce de Paris, Club des cédants et repreneurs d’affaires, etc.

     

    Le forum

    La salle Rossini était bien pleine et les quelques hommes présents se sentaient pour une fois bien seuls. Après les discours d’ouverture d’usage prononcés par Jacques Bravo, Maire de notre arrondissement, d’Augustin de Romanet, Directeur Général de la Caisse des Dépôts et Consignations et soutien actif de Force Femmes, on est entré dans le vif du sujet avec les témoignages des unes et des autres et les questions posées au panel de femmes entrepreneurs présentes.

  • Louxor : Il faut une programmation culturelle diversifiée

    Dans le projet « de réhabilitation et d'extension » du Louxor (cf. exposé des motifs de la délibération  DPA 2009-211) tel qu'il est proposé par la Ville de Paris, le choix de la programmation culturelle - 3 salles de cinéma, dont une dédiée aux « musiques nouvelles du Sud »  - est la source de nombreux problèmes. Nous avons traité la question patrimoniale sur laquelle, bien sûr, nous reviendrons, mais regardons la question de la programmation culturelle.

    En grosses lettres sur la façade Nord du bâtiment sont inscrits les mots suivants : LOUXOR PALAIS DU CINEMA. Cela suffit aux défenseurs du projet pour se satisfaire d'un retour au cinéma. C'est une logique au premier degré.

    La mairie de Paris a néanmoins tenté des investigations pour arrêter ses choix en matière culturelle. On en retrouve la trace notamment dans une délibération du Conseil d'arrondissement du 10ème en date du 19 mars 2007....

    Une étude a été confiée en premier lieu à la société RS Programmation, reprise par la société COTEBA qui a elle-même d'ailleurs changé de nom en 2008. Une lecture attentive de ce document nous montre que l'intention est toute d'artifice. On y lit : « Les débats autour de l'aménagement du Louxor, même s'il est clair qu'il gardera une vocation cinématographique avec la création de trois salles, ne sont pas totalement clos, le cahier des charges de son exploitation restant à définir. » Qui débat avec qui ? A quoi sert ce débat puisque la décision de 3 salles de cinéma est confirmée ? Au passage, notons ces propos : « .... rappelle qu'il s'agit d'un élément du patrimoine dont les décors sont uniques au monde (Art Nouveau - années 1920) et souligne que l'équipement culturel qu'il va devenir ajoutera au confort du voisinage dans la mesure où il y aura nécessité de créer des coffrages d'insonorisation afin de cacher les décors à sauvegarder. L'intervenant souligne enfin qu'il n'est pas question, lors des Journées du Patrimoine, de faire visiter, pour quelque raison que ce soit, le chantier du Louxor. Par contre, ce qui répondrait à une demande légitime serait que la Direction du Patrimoine et de l'Architecture, veille à photographier ce qui sera découvert, reconstitué et éventuellement caché afin d'envisager une exposition en mairie. » Telle est la conception des élus du 10ème concernant la sauvegarde du patrimoine !

    Revenons à la programmation culturelle. Que sont « les musiques nouvelles du Sud » ? Pour l'instant on ne le sait pas. Notons qu'au moment du rachat du Louxor par la Ville de Paris en 2003, on parlait de musique du monde. Pourquoi ce changement ? L'étude de programmation n'a pas fait, à notre connaissance, l'objet d'une publication, ce qui fait que le débat tourne dans le cercle restreint des  élus seulement. Est-ce normal ? On doit le regretter. Pour être honnête, il faut convenir que la Mission Cinéma de la Ville s'est engagée au cours d'une réunion inter-arrondissements (9e/10e/18e) en juin 2009 à consulter les habitants, les associations locales et les Conseils de quartier dans le cadre de la rédaction du cahier des charges destiné au futur exploitant du Louxor. Celui-ci bénéficiera d'une  Délégation de Service Public (DSP) qui lui sera confiée par la Mairie de Paris. Or cela se limite au projet de cinéma. Sur la programmation culturelle dans son ensemble, point de débat.

    Le Louxor n'a-t-il été qu'un cinéma ? On sait bien que non. Il n'a pas été exclusivement un cinéma comme cela se faisait dans les années 1920/1930 et même plus tard. Un exemple de ce qu'a pu être le Louxor à cette époque était le Roxy Rochechouart. Situé au 65bis rue de Rochechouart, cet établissement était un cinéma music-hall. Il est l'exemple de la diversité de programmation qui pourrait être retrouvée au Louxor. Diversité sans doute plus adaptée à la fois au contexte local du quartier Barbès et aux attentes des Parisiens dans leur ensemble. Encore faudrait-il le leur demander. Mais la Mission Cinéma de la Ville a tranché : ce sera un cinéma. Pas de débat sur la question !

    Source :

    Guide Trudaine Rochechouart dans tous ses éclats, page 48.

    Mémoires des Rues de Paris - Paris 9e/1900-1940 - Philippe Roy - Editions Parimagine - page 154 - 20€

     

  • Rue Pierre budin, fin du combat

    Jeudi dernier, 18h30, école élémentaire de la rue Pierre Budin, là où trois semaines plus tôt s’était tenue la réunion publique du conseil de quartier Goutte d’Or Château rouge dans une ambiance houleuse. Nous avions titré le lendemain « Goutte d'Or-Château rouge, au bord de l'explosion »… 

    La rue Budin faisait partie des revendications des habitants venus dire haut et fort leur insatisfaction, leur mal de vivre, en un mot définitif, leur ras-le-bol de la situation.

    Changement de décor jeudi soir : la foule avait disparu du préau. Une douzaine de personnes étaient réunies autour de Dominique Lamy, élu chargé de la voirie, et Valère Griot, chef de la subdivision du 18e arrondissement (Direction de la voirie) dans la salle de classe du Cours moyen 2. Distribution du plan provisoire des aménagements prévus, objet de cette dernière réunion publique (des affichettes étaient collées aux murs de l’école et dans la rue).

    En introduction, Dominique Lamy a rappelé que le projet avait été porté avant tout par les parents d’élèves de l’école et que ce soir nous participions à une réunion conclusive, élargie aux acteurs locaux, habitants et associations, après une série de réunions en mairie pour affiner le projet.

    Nous brosserons rapidement le tableau de la nature des aménagements :

    • suppression totale des stationnements automobiles grâce à la réduction de la largeur de l’unique voie circulable,
    • balisage de la chaussée par des plots de chaque côté et mise à même niveau (ou presque, 2 à 3 cm de bordure seulement) avec les trottoirs élargis,
    • revêtement asphalte pour les cheminements piétons et pavés en écailles de poisson pour la chaussée roulable,
    • ralentisseur de vitesse en plateau à l’entrée et à la sortie de la rue,
    • maintien de l’éclairage actuel,
    • élargissement du trottoir au droit de la nouvelle crèche, en conformité avec les normes Vigipirate.

    Travaux de début janvier à fin mars 2012.

    Inauguration prévue début avril 2012, en l’absence de tout retard dû aux intempéries car nous serons en période hivernale. L’accès pour les piétons sera assuré et sécurisé tout au long des travaux.

    En dehors d’un débat sur le revêtement de la chaussée – pavés ou pas – et la possibilité de neutraliser les renfoncements de porches qui favorisent la multiplication des urinoirs sauvages, la réunion a débouché sur un consensus total pour le projet. On s’en félicite, car honnêtement la mairie a fait un bon travail en assurant le financement des travaux en amont. Bien sûr il faut savoir que les parents d’élèves avaient entamé leur « combat » il y a maintenant quatre ans, déjà, comme l’a précisé l’un d’eux.

    Tout est bien qui finit bien… Pourtant nous nous sommes demandé où étaient tous les habitants venus protester au conseil de quartier du 20 octobre. L’enjeu était d’importance. Une fois rénovée la rue Budin, le quartier n’est pas pacifié pour autant, au regard de tous les écueils qui avaient été énumérés en conseil de quartier. Une vision plus globale de tout le quartier a été réclamée par une habitante. Elle pensait notamment à l’implantation de sanisettes, à des réductions d’espace où se concentrent les attroupements, à des mesures contre les ventes illicites, etc. Dominique Lamy a répondu avec beaucoup de bon sens que tout aménagement de voirie, même provisoire, est soumis à de nombreuses contraintes : il doit respecter la loi, celle sur les accès pompiers, celle sur les normes d’accès PMR (personnes à mobilité réduite), respecter les décrets européens, le code de la route et le PLU. On ne fait pas ce que l’on veut, même pour poser une balise pendant trois mois. Aussi la mairie du 18e poursuit-elle sa politique de rénovation urbaine dans le quartier et gère-t-elle de façon rationnelle ses crédits. On acceptera en effet qu’il serait dommage de refaire une chaussée ou un trottoir, de les aménager en surface ou en profondeur, pour les détruire à nouveau à la veille de la rénovation d’un immeuble, voire sa destruction. Les présents ont soupiré…

     

  • La Nuit Blanche 2015 dans le 18e

    Pensez à retenir votre soirée du samedi 3 octobre.... et plus tard dans la nuit si affinités !

    Cette année le parcours officiel de Nuit Blanche passera dans le 18e. Rendez-vous samedi 3 octobre, dès 19h et jusqu'au petit matin, pour découvrir et profiter de tous les événements près de chez vous ! 

    Pour cette 14e édition, Nuit Blanche mettra la planète à l’honneur. Au programme :  street art, performances, installations sonores ou visuelles, de plus d'une trentaine d'artistes internationaux... Les propositions artistiques de cette Nuit Blanche seront autant d'invitations à découvrir de nouveaux territoires et à s'inventer dans la ville.

    Et pour la première fois dans le cadre de Nuit Blanche, la Mairie du 18ouvrira ses portes toute la nuit. Ne manquez pas ce rendez-vous avec le grand musicien Erik TRUFFAZ qui jouera aux côtés du magicien Etienne SAGLIO pour une création inédite.

    PROJET FANTÔME - Performance
    Mairie du 18e - 1, place Jules Joffrin / 20h-7h

    Minimaliste et spectaculaire, Projet Fantôme vous plongera, médusés, au cœur d’un univers fantasmatique. Cette chorégraphie onirique et envoûtante, bercée par le son unique de la trompette d’Érik Truffaz, vous invite à abandonner vos certitudes sur ce qui est vrai et faux à la fois !

     --> Erik Truffaz donnera un concert aux Bouffes du Nord le 17 novembre à 20h. Voir sur le site du théâtre.

    Un aperçu de la musique de ce grand trompettiste ?

     

    Encore plus proche de notre chez Carrefour, FACADES, rue Dejean, sera mis en lumière lors d'une performance collective réalisée avec une dizaine de femmes de la Goutte d'Or (voir notre article du 27 mai dernier détaillant ce projet de l'artiste Katjastroph). 

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    Au programme dans la Goutte d'Or 

    - Vimala Pons et Tsirihaka Harrivel / ALL NIGHT REVUE 1 A performance
    // 26 ter, rue Ordener - 19h-7h

    - Claudio Di Palma / ASPIRATIONS
    installation, performance
    // Ground Control - 26 ter, rue Ordener - 19h-2h

    - Michel Bertier et Jean-Luc Parant / Poésie is not dead, Parvis Poétiques, Souffleurs commandos poétiques
    peep Show Poésie, performance, lecture
    // Place Louis Baillot - minuit-3h

    - Christophe Beauregard / CHEAP THRILLS 
    installation, projection
    // Ecole élémentaire Pierre Budin

    - Bertrand Lamarche / POURSUITE 
    vidéo
    // Ecole élémentaire Pierre Budin

    - Le cinéma de la Nouvelle Lune / LE CINEMA DE LA NOUVELLE LUNE A L’ECOLE 
    vidéo
    // Ecole élémentaire Pierre Budin 

     - Katjastroph / FACADES
    installation, exposition
    // Façade rue Dejean - rue Dejean -19h-2h

    -  Charles Robinson, Violette Pouzet-Roussel et Lena Circus / DANS LES CITES 
    performance, lecture
    // Église Saint-Bernard de la Chapelle - 11, rue Affre  - 20h-5h

     

  • Les antennes de téléphonie continuent à déranger

    Notre association ne porte pas le sujet des antennes de téléphonie en priorité et vous, lecteurs habitués de ce blog, vous le comprenez car le nombre des problèmes à Barbès mérite qu'on se concentre sur certains et qu'on n'embrasse pas trop — car qui trop embrasse mal étreint !

    Toutefois, nous avons reçu une demande de quelques voisins du boulevard Barbès qui aimeraient que notre blog relaie leur lutte et leur protestation. Voyons donc de quoi il s'agit. 

    C'est un projet de Free sur l'immeuble du 46 boulevard Barbès, soit très près de la rue Dejean, sur la place du Château Rouge. Ci-dessous un extrait du cadastre qui montre la parcelle. 

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    Les proches voisins de ce site ont créé un blog baptisé Pas d'onde à Château Rouge

    L'opérateur Free dans un document que nous avons consulté explique sa motivation en ces termes : 

    Dans le cadre d’attribution de la 4ème licence de téléphonie mobile obtenue le 12 janvier 2010, Free Mobile s’est engagé à répondre à la forte demande de la population en faveur de l’Internet mobile et aux attentes des consommateurs, en proposant des services innovants, simples et accessibles.

    Nous avons ouvert commercialement nos services de multimédia mobile depuis le 10 janvier 2012, avec une couverture en propre de plus de 27% de la population. Dans les zones qui ne sont pas encore couvertes par notre réseau, les appels sont acheminés sur le réseau d’Orange via notre accord d’itinérance.

    Afin de répondre aux obligations de couverture de la population fixées par l’Autorité de Régulation des Communications Electroniques et des Postes (ARCEP), notamment 75% de couverture de la population en janvier 2015 et 90% en janvier 2018, nous projetons d’installer un relais de téléphonie mobile sur un immeuble sis au 46, boulevard Barbès 75018 PARIS géré par un bailleur privé, afin de développer et d’exploiter notre réseau 3G et 4G.

    Pour assurer la couverture radio, ce projet nécessitera l’implantation de trois antennes relais émettant sur les bandes de fréquence 700/900/1800/2100/2600 MHz.

    Malgré la récente baisse des valeurs limites d'exposition aux ondes électromagnétiques imposée par la Ville de Paris, le collectif de voisins ne s'en contente pas et estime que les procédures de contrôles et de mises en oeuvre doivent être revues et renforcées. 

    Capture d’écran 2017-04-10 à 19.00.57.jpg

    Nous ne prendrons pas position de façon très ferme et définitive, car le sujet est complexe. Nous sommes tous heureux d'avoir une connexion fluide et efficace pour nos portables. La 3G, la 4G, toujours plus, est-ce vraiment nécessaire ? Cela reste à approfondir, surtout si cela devait être au détriment de la santé des habitants. 

    Sur la page Facebook Pas d'onde à Château rouge, vous pourrez lire les arguments du collectif et toutes les informations précises qu'il met à disposition, comme la déclaration préalable (qui a été accordée en janvier dernier) et le détail du recours administratif déposé fin mars.

    Les Parisiens sont nombreux à contester l'implantation des antennes de téléphonie mobile sur leur immeuble, et dans le cas précis du 18e, il se trouve une autre adresse proche touchée par un projet similaire, c'est la rue Championnet, où un autre collectif s'est créé et vous invite à une réunion  le 20 avril, à 19h30, à la maison des Associations du 18e, 15 passage Ramey

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  • Puisque tout le monde consulte....

    Depuis le jeudi 2 novembre et jusqu’au 30 novembre, la RATP invite ses voyageurs à participer à un « appel à idées ».

    Il s'agira de faire émerger les attentes des usagers en termes d’innovation, d’ambiance, de nouveaux services, d’environnement, de mobilité, aussi bien dans les stations que via l’offre en ligne. Quelques exemples sont donnés, comme des relais colis dans les couloirs, des prises électriques dans les stations de métro ou encore d’audiobooks en libre-service dans les bus. 

    De la communication de la part de la RATP.... ?

    .... oui, forcément.

    Pour Elisabeth Borne, présidente de la Régie autonome des transports parisiens, « cette vaste consultation, inédite par son ampleur, répond à l’ambition de la RATP d’incarner la mobilité durable et la ville intelligente au service des voyageurs. Nous avons choisi d’associer les voyageurs à cette démarche afin de créer une offre de nouveaux services conçue au plus près de leurs attentes. Nous retiendrons les projets qui recueilleront le plus de votes tout en offrant les services potentiellement les plus utiles ».

    Si l'on veut bien lire attentivement ces lignes, on nage en plein jargon actuel "ville intelligente" et "mobilité durable" ! Est-ce bien le reflet des attentes des usagers des transports en commun ? Certes, chacun apprécie les nouveautés technologiques qui permettent de voir dans quel laps de temps le prochain bus va faire son apparition, sauf qu'il n'est pas rare que les chiffres affichés montrent des signes d'incohérence... On note aussi un souci de moins polluer : certains bus (notamment le 42) fonctionnent en électrique, ce qui ne manque pas de créer une drôle d'impression de stop and go pas très loin de la panne. Mais, nous allons nous habituer. Toutefois, ce que demande l'usager du bus ou du métro, c'est une bonne fiabilité de son transport préféré, une vitesse commerciale que les embouteillages ne viendraient pas ralentir, donc un respect des couloirs de bus, et dans le métro, des rames un peu moins surchargées à certaines heures, avec une offre alternative quand on ne peut pas augmenter leur nombre. 

    Il n'est pas certain que les "idées" de ceux qui voudront bien se porter sur la plate-forme mise à disposition fassent le bonheur des usagers dans leur grande majorité. Sous certains aspects, cela ressemble beaucoup à l'opération Budget participatif de la Mairie de Paris, dont on a noté il y a peu qu'il ne mobilise pas les foules. Même si nous le regrettons.

    Voici donc les étapes du projet telles que nous les rappelle la RATP : 

    • du 2 au 30 novembre : appel à idées sur 7 thématiques : Innovation et digital, Ambiance, Nouveaux services, Environnement, Mobilité et expérience du voyage, Commerces, Autres. Durant toute cette période, les internautes pourront partager leurs idées, donner leur avis, faire des commentaires et suivre toutes les propositions en temps réel pour faire avancer leurs idées préférées. Du 8 au 10 novembre, des agents iront à la rencontre des voyageurs dans 5 stations et gares du réseau pour expliquer la démarche et les inciter à participer.
    • du 9 au 30 janvier : les internautes pourront voter pour une première sélection de 15 idées choisies par un jury, dont les membres sont issus de la RATP et de partenaires extérieurs.
    • le 6 février : la RATP annoncera les 3 à 5 projets à réaliser ayant remporté le plus de votes.
  • Sous viaduc du pont Saint-Ange : l'antichambre de Calais

    Notre projet de Promenade Urbaine entre Barbès et Stalingrad progresse, si ce n'est dans les faits au moins dans les esprits et notre association va tout faire pour que cela continue. Mais, avant une quelconque progression, nous ne pouvons ignorer la situation actuelle des migrants en attente d'un voyage compliqué vers l'Angleterre ou plus loin, outre-atlantique. Situation très préoccupante, tant du point de vue humain que du point de vue sanitaire. Notre projet d'un espace continu de promenade se heurte à leur présence. Humainement, nous ne pouvons faire comme s'ils n'existaient pas et demander à ce que le "problème" soit traité...  Il faut considérer les hommes et non l'occupation illicite et leur statut de clandestins. Sans une solution d'hébergement temporaire dans des locaux appropriés, plutôt dans le 10e, car la proximité des gares jouent un rôle important, sans l'aide d'une association caritative, sans un financement ad hoc, nous ne serons pas en mesure de faire avancer le dossier. Aussi, soyons clairs, dans le cadre du projet de promenade urbaine, régler, ou essayer de régler la question des migrants est une priorité. C'est ainsi que notre association a demandé au Secrétariat général de l'Hôtel de Ville, lors du dernier comité de pilotage Barbès, que le cabinet de Dominique Versini, adjointe chargée de la lutte contre l'exclusion et la précarité, soit représenté dans les prochains groupes de travail. Et peut-être des associations comme Emmaüs.

    Dans cette vidéo que nous vous proposons, la conclusion est de la responsabilité des auteurs, mais les faits sont tenaces et les migrants ne disparaîtront pas par magie. Sous le viaduc du pont Saint-Ange, non plus. Ne faisons pas comme si des aménagements interdisant leur installation dans cet espace allaient être LA solution. Pas plus que les palissades un temps ne l'ont été, ni la clôture par des grilles, ni l'occupation par des matériaux d'Eurovia... Des mesures analogues ne feront que déplacer les installations, les repousser.

     

    En décembre (18.12.2014) une manifestation à Calais, en ville, réclamait un changement de politique. Les expulsions n'étant pas aux yeux des organisateurs une solution, ni digne, ni efficace. (voir la vidéo ci-dessous) La présence des migrants à Calais est une longue histoire. On se souvient de la fermeture du centre de Sangatte, le 23 mai 2002, seulement trois ans après son ouverture. Fini le soi disant "appel d'air de l'immigration clandestine dans le monde". Sans qu'aucune amélioration à terme n'en résulte. Une réflexion à froid, éclairée, prenant la vraie mesure du problème, aurait dû apporter des solutions plus pérennes et plus humaines que le statut quo. C'est Calais et sa maire, qui ont fait pencher la balance récemment vers l'action : "Beauvau a confirmé mercredi la création d'un accueil de jour pour clandestins à Calais, sur demande de la maire Natacha Bouchard (UMP)". (voir article du Figaro du 4 septembre 2014). Sans garantie de succès. La France n'est pas seule en cause, l'instabilité de l'Afrique y est pour beaucoup.

     

    Il y a quelques jours, nous avons appris que l'ONG Human Rights Watch a montré du doigt la France et les conditions que sa police réserve parfois aux populations migrantes.  Lire l'article de Libération du 20 janvier dernier. Ou celui du Monde du même jour. Nous ne prendrons pas position sur des faits qui se passent à Calais. Ici à Paris, il ne semble pas qu'il faille déplorer des violences de cet ordre. Mais, les conditions de vie sous ce viaduc battus par les vents du nord, sans sanitaires, sous des tentes légères, sont déjà une grande violence en soi. 

    Pour mieux comprendre lire le témoignage d'Olivier Favier dans dormirajamais.org où il dépeint les réfugiés sous le viaduc. C'était en septembre. 

     

  • Un an après ... CoopaParis victime de son succès

    Samedi matin, 38 rue Myrha. Une file joyeuse et bon enfant s’étire derrière la caisse. On s’enquiert des nouveaux produits. On veut renouveler son adhésion pour 2015. Une poussette se fait tout petite dans un coin, un panier dans un autre. Des légumes, livrés tard, attendent patiemment d’être disposés pour la vente. Les blagues fusent entre deux bousculades. On se faufile devant le présentoir aux lentilles pour attraper des pâtes, au fond de la boutique. On entrouvre un réfrigérateur pour attraper des saucisses. Il y a foule. D’ailleurs, il y a ceux qui préfèrent venir un autre jour, jugeant que le samedi matin, l’affluence est trop grande.

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    Devant la boutique - photo Pierre Bazin


    La Coopérative alimentaire de la Goutte d’Or ou CoopaParis qui a inauguré sa boutique il y a un an au 38 rue Myhra, est victime de son succès : 450 foyers adhérents, soit quelque 800 membres, « c’était nos objectifs initiaux pour la fin 2015 ! », souligne Christophe Pradal, un des fondateurs de CoopaParis. Et cela, grâce au seul bouche à oreille ou presque, puisque aucune recherche active de coopérateurs n’a été faite.

     

    Participation réinventée

    Ses principes ont séduit une clientèle venue de tout le 18e arrondissement (et parfois au-delà) : une association de consommateurs en lien direct avec des producteurs ; le choix de la proximité ; des produits de qualité, souvent bio et à juste prix* ; la défense de l’agriculture paysanne ; une vocation solidaire. Sa gamme de produits, également, avec 50 fournisseurs différents : charcuterie et viande ; pain 100 % bio fabriqué spécialement pour CoopaParis par la boulangerie Tembely, au coin de la rue ; fromages ; tisanes, confitures, pâtes, jus et légumineuses…

    *Autrement dit, le prix qui permet au producteur de vivre de son travail, au consommateur d’acheter et à la coopérative d’exister.

    Le projet est entièrement autogéré : les décisions se prennent à mains levées une fois par mois dans le cadre d’une réunion aux allures d’Assemblée Générale. « Ce projet vit et existe grâce aux coopérateurs, se félicite Trinka Petitmermet, cofondatrice de CoopaParis. Certes, il reste beaucoup de choses à faire, l’organisation doit être améliorée. Mais on invente et on réinvente la participation ! »

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     Vote à mains levées pendant une réunion mensuelle au Lavoir Moderne Parisien


    Recherche local désespérément

    « Le seul frein au développement, aujourd’hui, c’est donc le local, trop petit, avec une superficie de 32m2 seulement » regrette Christophe, un familier de ce type d’entreprise puisqu’il est aussi le co-fondateur de l’Amap de la Goutte d’Or, en 2006. « En outre, notre bailleur actuel, privé, souhaite vendre son local ». CoopaParis a même déjà décroché une subvention de la fondation Carasso avec l’engagement d’un soutien sur trois ans, pour financer l’achat d’une chambre froide supplémentaire et d’autres équipements à installer dans un local plus grand, doté de surfaces de stockage et d’accueil aux dimensions du projet actuel.

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    Dans la boutique. À gauche, Christophe Pradal.

    Au second plan, avec le gilet rouge : Trinka Petitmermet


    « On peut parfaitement payer le loyer ! Mais à la Goutte d’Or, le parc privé est limité, surtout pour les locaux d’une surface supérieure à 80 m2, on espère donc obtenir un local d’un bailleur social », indique Christophe. Depuis six mois, la coopérative recherche activement des locaux, a sollicité des élus du 18e arrondissement et même écrit au maire. En espérant une réponse…

     

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    Deux coopératrices apprennent le maniement de la caisse

     

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    CoopaParis vend de plus en plus de produits frais, fruits et légumes notamment

     

  • En réponse à l'article du 13 novembre sur la promenade urbaine...

    Nous souhaitons donner une suite à l'article du 13 novembre sur la promenade urbaine de Barbès à Stalingrad, au bas duquel les commentaires postés par des lecteurs nous semblent justes, légitimes.  Et pourtant...

    Le projet de Promenade urbaine, quels que soient les responsables des idées, les concepteurs, l'équipe d'urbanistes ou de gestionnaires de la voirie, puis la qualité de leur mise en œuvre, il faut comprendre que le projet définitif et validé ne pourra satisfaire tout le monde. Nature en ville, respect du patrimoine, attrait pour les habitants ou les promeneurs, entretien de l'espace public. Autant d'aspirations qui ont un but commun, celui de sortir ce parcours sous viaduc de l'abandon où il se trouve.

    Nous l'avons déjà dit ici, ce n'est pas un hasard si les migrants en quête d'un espace où se poser ont élu domicile au long de ce viaduc (à l'origine sur l'espace Eurovia sur le pont Saint-Ange); et pas, par exemple, dans les 14e ou 15e arrondissements à la frontière des 6e et 7e, sur la ligne 6 (Nation – Etoile) qui dispose du même viaduc, long de plus de 6 km et entrecoupé de nombreuses stations aériennes (plus d'une douzaine). La ligne 6 a d'ailleurs été appelée Ligne 2 Sud dans un premier temps. Mais elle n'a pas la même histoire, pas les mêmes peuplements.

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    Crédits photos www.stephanecompoint.com

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    La rue Caillé (18e) en septembre 2010 après destruction des immeubles insalubres.

    Le territoire de notre ligne 2 Nord a son propre caractère. Situé à la marge de quartiers très populaires, parfois insalubres et en voie de ghéttoïsation comme l'était l'ilot Caillé  ou le pâté de maisons remplacé aujourd'hui par le Centre d'animation du 18e (rue Ph. de Girard, photo ci-dessous en août 2008), il ne peut soutenir la comparaison. Il a son histoire, son passé, et ses quartiers au nord du mur des Fermiers généraux, ont accueilli bien des misères, des migrations, des petites gens et des petits métiers, avant le début du 20e siècle et les transformations de la société apparues après la Grande Guerre.

    rue Philippe de Girard

    L'histoire de la Goutte d'or est peut-être la plus illustrée par des textes et des anecdotes (entre Emile Zola et 28rueAffre, vous avez le choix!), mais les autres quartiers le long du boulevard de La Chapelle avaient des caractéristiques assez similaires.

    Toutefois, les immeubles les plus vétustes ont été détruits, laissant la place à des constructions modernes, pas toujours du goût du plus grand nombre. La Goutte d'or dans sa partie sud a été copieusement défigurée dans les années 1980 et 90. Mais, plus récemment, la Ville a tenté de conserver des petits immeubles anciens, des "dents creuses", et bien sûr a laissé en paix un certain nombre d'immeubles du 19e qui, eux, n'ont rien à envier à d'autres quartiers plus huppés.

    En conséquence, n'oublions pas que si le patrimoine doit faire l'objet de tous les soins, si le viaduc doit être mis en valeur par des éclairages choisis, comme le suggère Didier, si la nature doit reprendre ses droits dans cet univers-là, il faut surtout que ce site retrouve une vie normale avec des commerces, des hommes et des femmes, qui font leurs courses, ou se promènent avec leurs enfants, vont au square ou travailler sans devoir jouer des coudes pour passer dans une foule compacte.... Il y a encore du pain sur la planche !

    Quelle que soit votre opinion, essayez de nous la transmettre. Notre blog est lu par de nombreuses personnes, y compris certaines en charge du projet, ou qui y oeuvrent à différents titres, et vos idées ne tomberont pas dans un puits sans fond. Elles viendront grossir le panier commun.

  • Place de la République : on n'y croit pas !

    Nous n'arpentons pas quotidiennement les couloirs des changements de la station République (pour être honnête, c'est même une station que j'évite au même titre que Bastille ou Place Clichy!). Pourtant l'article du Parisien du 5 octobre nous a laissés dubitatifs et furieux. Quel désastre ! Qui va payer  les réparations et quand ?

    Nous avons suivi le dossier de la rénovation de la Place de la République, parce que notre cher Magenta y débouche, parce que le 10e arrondissement y a sa rive sud, et que le projet avait siphonné une bonne partie des budgets que les conseils de quartier auraient bien affectés à d'autres travaux de voirie. (voir notre article et notre opération cartes postales pour le réaménagement des abords de la Gare de l'Est)

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    Photo empruntée au Parisien (Crédits LP/JD)

    les infiltrations ruinent tout le carrelage de la station rénovée il y a 3 ans.

    Certains penchent pour une responsabilité du chantier de rénovation de la place, parce que la dépose des revêtements de surface, en bref le bitume, a laissé le sol à nu et que le ruissellement des eaux de pluie et les infiltrations ont fait le reste. On croit rêver ou plutôt cauchemarder ! Même si cette hypothèse reste à prouver, même si c'est à l'enquête de dire exactement qui sont les responsables, cette constatation de bon sens tient la route. Paris est une taupinière (nous préférons à fourmilière, un choix personnel !) où tous les espaces de sous-sol recèlent sinon des trésors au moins des couloirs de métro, comme ici. Certes, la Ville de Paris est maître d'ouvrage : elle a choisi les architectes et le projet, puis financé le tout. Une fortune ! Tout le monde n'est pas satisfait du résultat. On a entendu parler (ici même sur ce blog) de manque de structuration de l'espace... Toutefois, le succès a été au rendez-vous avec l'été chaud que nous avons connu et la fréquentation a été plus importante que ce que les édiles avaient espéré.

    paris,place-de-la-république,10e,travaux-publicsPour notre part, l'immensité de la surface dallée nous paraissait être une cause possible de fragilité. Mouvements de terrains, gel en hiver. Des considérations plus paysannes que réellement expertes. Dès les premières semaines, nous avions remarqué des joints entre les dalles qui se délitaient. Rien de bien méchant. On nous a rétorqué que le parvis de l'Hôtel de Ville était lui aussi dallé, vaste et qu'il tenait le coup. En effet.

    L'article et la photo publiés dans le Parisien du 5 octobre sous la plume de Julien Duffé nous inquiètent sur les conditions dans lesquelles sont réalisées les constructions publiques. Nous ne revenons pas sur le rôle du maître d'ouvrage, qui choisit le projet et celui qui le réalisera. Mais, ensuite, le maître d'oeuvre a la compétence et de le devoir d'organiser le chantier, de mettre en contact les différents intervenants, et en cette matière, de faire se rencontrer les protagonistes embarqués dans l'aventure. Il doit anticiper tous les risques, sans prémunir, avertir, alerter, suivre, etc. Que s'est-il donc passé ?

    De recherches en trouvailles, nous avons lu cet extrait d'un article sur les infiltrations d'eau de pluie, publié sur le site de Horticulture et Paysage :

    "La place de la République est l’une des places les plus importantes de Paris, avec 280 m de long pour 120 m de large, soit près de 37 000 m2. Emblématique et très fréquenté, cet espace se situe au carrefour de 7 axes majeurs de circulation, 5 lignes de métro et 4 lignes de bus. Autrement dit, la place de la République est le siège de nombreux réseaux, dont notamment celui des galeries souterraines de la RATP. A l’occasion de sa requalification planifiée dès 2011, Sogea Ile-de-France sous maîtrise d’œuvre des architectes urbanistes TVK, a réalisé l’implantation de deux puits d’infiltration des eaux pluviales qui, sur une profondeur de 13 m, évacuent les eaux de pluie à proximité de la nappe phréatique."

    Si tout cela a été bien fait, d'où viennent les infiltrations dans les couloirs du métro ?

    Nous espérons que les entreprises de travaux publics ont de bons assureurs.