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Louxor : Il faut une programmation culturelle diversifiée

Dans le projet « de réhabilitation et d'extension » du Louxor (cf. exposé des motifs de la délibération  DPA 2009-211) tel qu'il est proposé par la Ville de Paris, le choix de la programmation culturelle - 3 salles de cinéma, dont une dédiée aux « musiques nouvelles du Sud »  - est la source de nombreux problèmes. Nous avons traité la question patrimoniale sur laquelle, bien sûr, nous reviendrons, mais regardons la question de la programmation culturelle.

En grosses lettres sur la façade Nord du bâtiment sont inscrits les mots suivants : LOUXOR PALAIS DU CINEMA. Cela suffit aux défenseurs du projet pour se satisfaire d'un retour au cinéma. C'est une logique au premier degré.

La mairie de Paris a néanmoins tenté des investigations pour arrêter ses choix en matière culturelle. On en retrouve la trace notamment dans une délibération du Conseil d'arrondissement du 10ème en date du 19 mars 2007....

Une étude a été confiée en premier lieu à la société RS Programmation, reprise par la société COTEBA qui a elle-même d'ailleurs changé de nom en 2008. Une lecture attentive de ce document nous montre que l'intention est toute d'artifice. On y lit : « Les débats autour de l'aménagement du Louxor, même s'il est clair qu'il gardera une vocation cinématographique avec la création de trois salles, ne sont pas totalement clos, le cahier des charges de son exploitation restant à définir. » Qui débat avec qui ? A quoi sert ce débat puisque la décision de 3 salles de cinéma est confirmée ? Au passage, notons ces propos : « .... rappelle qu'il s'agit d'un élément du patrimoine dont les décors sont uniques au monde (Art Nouveau - années 1920) et souligne que l'équipement culturel qu'il va devenir ajoutera au confort du voisinage dans la mesure où il y aura nécessité de créer des coffrages d'insonorisation afin de cacher les décors à sauvegarder. L'intervenant souligne enfin qu'il n'est pas question, lors des Journées du Patrimoine, de faire visiter, pour quelque raison que ce soit, le chantier du Louxor. Par contre, ce qui répondrait à une demande légitime serait que la Direction du Patrimoine et de l'Architecture, veille à photographier ce qui sera découvert, reconstitué et éventuellement caché afin d'envisager une exposition en mairie. » Telle est la conception des élus du 10ème concernant la sauvegarde du patrimoine !

Revenons à la programmation culturelle. Que sont « les musiques nouvelles du Sud » ? Pour l'instant on ne le sait pas. Notons qu'au moment du rachat du Louxor par la Ville de Paris en 2003, on parlait de musique du monde. Pourquoi ce changement ? L'étude de programmation n'a pas fait, à notre connaissance, l'objet d'une publication, ce qui fait que le débat tourne dans le cercle restreint des  élus seulement. Est-ce normal ? On doit le regretter. Pour être honnête, il faut convenir que la Mission Cinéma de la Ville s'est engagée au cours d'une réunion inter-arrondissements (9e/10e/18e) en juin 2009 à consulter les habitants, les associations locales et les Conseils de quartier dans le cadre de la rédaction du cahier des charges destiné au futur exploitant du Louxor. Celui-ci bénéficiera d'une  Délégation de Service Public (DSP) qui lui sera confiée par la Mairie de Paris. Or cela se limite au projet de cinéma. Sur la programmation culturelle dans son ensemble, point de débat.

Le Louxor n'a-t-il été qu'un cinéma ? On sait bien que non. Il n'a pas été exclusivement un cinéma comme cela se faisait dans les années 1920/1930 et même plus tard. Un exemple de ce qu'a pu être le Louxor à cette époque était le Roxy Rochechouart. Situé au 65bis rue de Rochechouart, cet établissement était un cinéma music-hall. Il est l'exemple de la diversité de programmation qui pourrait être retrouvée au Louxor. Diversité sans doute plus adaptée à la fois au contexte local du quartier Barbès et aux attentes des Parisiens dans leur ensemble. Encore faudrait-il le leur demander. Mais la Mission Cinéma de la Ville a tranché : ce sera un cinéma. Pas de débat sur la question !

Source :

Guide Trudaine Rochechouart dans tous ses éclats, page 48.

Mémoires des Rues de Paris - Paris 9e/1900-1940 - Philippe Roy - Editions Parimagine - page 154 - 20€

 

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