Nous n'arpentons pas quotidiennement les couloirs des changements de la station République (pour être honnête, c'est même une station que j'évite au même titre que Bastille ou Place Clichy!). Pourtant l'article du Parisien du 5 octobre nous a laissés dubitatifs et furieux. Quel désastre ! Qui va payer les réparations et quand ?
Nous avons suivi le dossier de la rénovation de la Place de la République, parce que notre cher Magenta y débouche, parce que le 10e arrondissement y a sa rive sud, et que le projet avait siphonné une bonne partie des budgets que les conseils de quartier auraient bien affectés à d'autres travaux de voirie. (voir notre article et notre opération cartes postales pour le réaménagement des abords de la Gare de l'Est)
Photo empruntée au Parisien (Crédits LP/JD)
les infiltrations ruinent tout le carrelage de la station rénovée il y a 3 ans.
Certains penchent pour une responsabilité du chantier de rénovation de la place, parce que la dépose des revêtements de surface, en bref le bitume, a laissé le sol à nu et que le ruissellement des eaux de pluie et les infiltrations ont fait le reste. On croit rêver ou plutôt cauchemarder ! Même si cette hypothèse reste à prouver, même si c'est à l'enquête de dire exactement qui sont les responsables, cette constatation de bon sens tient la route. Paris est une taupinière (nous préférons à fourmilière, un choix personnel !) où tous les espaces de sous-sol recèlent sinon des trésors au moins des couloirs de métro, comme ici. Certes, la Ville de Paris est maître d'ouvrage : elle a choisi les architectes et le projet, puis financé le tout. Une fortune ! Tout le monde n'est pas satisfait du résultat. On a entendu parler (ici même sur ce blog) de manque de structuration de l'espace... Toutefois, le succès a été au rendez-vous avec l'été chaud que nous avons connu et la fréquentation a été plus importante que ce que les édiles avaient espéré.
Pour notre part, l'immensité de la surface dallée nous paraissait être une cause possible de fragilité. Mouvements de terrains, gel en hiver. Des considérations plus paysannes que réellement expertes. Dès les premières semaines, nous avions remarqué des joints entre les dalles qui se délitaient. Rien de bien méchant. On nous a rétorqué que le parvis de l'Hôtel de Ville était lui aussi dallé, vaste et qu'il tenait le coup. En effet.
L'article et la photo publiés dans le Parisien du 5 octobre sous la plume de Julien Duffé nous inquiètent sur les conditions dans lesquelles sont réalisées les constructions publiques. Nous ne revenons pas sur le rôle du maître d'ouvrage, qui choisit le projet et celui qui le réalisera. Mais, ensuite, le maître d'oeuvre a la compétence et de le devoir d'organiser le chantier, de mettre en contact les différents intervenants, et en cette matière, de faire se rencontrer les protagonistes embarqués dans l'aventure. Il doit anticiper tous les risques, sans prémunir, avertir, alerter, suivre, etc. Que s'est-il donc passé ?
De recherches en trouvailles, nous avons lu cet extrait d'un article sur les infiltrations d'eau de pluie, publié sur le site de Horticulture et Paysage :
"La place de la République est l’une des places les plus importantes de Paris, avec 280 m de long pour 120 m de large, soit près de 37 000 m2. Emblématique et très fréquenté, cet espace se situe au carrefour de 7 axes majeurs de circulation, 5 lignes de métro et 4 lignes de bus. Autrement dit, la place de la République est le siège de nombreux réseaux, dont notamment celui des galeries souterraines de la RATP. A l’occasion de sa requalification planifiée dès 2011, Sogea Ile-de-France sous maîtrise d’œuvre des architectes urbanistes TVK, a réalisé l’implantation de deux puits d’infiltration des eaux pluviales qui, sur une profondeur de 13 m, évacuent les eaux de pluie à proximité de la nappe phréatique."
Si tout cela a été bien fait, d'où viennent les infiltrations dans les couloirs du métro ?
Nous espérons que les entreprises de travaux publics ont de bons assureurs.