L'équipe d'animation avait opté pour un programme ambitieux, peut-être trop pour que les sujets soient suffisamment développés et débattus. D'autant que les habitants étaient venus très nombreux, sans doute attirés par l'annonce "améliorer le cadre de vie dans le nord de l’arrondissement".
En préambule, un appel à candidature pour rejoindre l'équipe d'animation a été lancé, avec un certain succès, reconnaissons-le, puisque pas moins de sept personnes ont répondu positivement. Reste à souhaiter que ces bonnes volontés trouvent plaisir à participer à l'organisation des conseils de quartier.
Incontournable désormais, le projet de Promenade urbaine de Barbès à Stalingrad a été présenté. Plus exactement, ont été évoquées les premières pistes de l'Apur suite à la réunion du 13 janvier à laquelle nous participions pour représenter Action Barbès (depuis ce CQ, une 2e réunion avec l'Apur s'est tenue le 16 février à la mairie du 10e). Le tronçon à l'étude pour le moment est délimité par le carrefour Tombouctou à l'ouest et la station de métro Chapelle à l'est. Il concentre les plus importants problèmes : marché de la misère (qui se déplace jusqu'à la rue Château-Landon), campement de migrants (dont nous constatons chaque jour l'extension), déchetterie, fermeture de la sortie nord de la station de métro et circulation très dense). L'Apur devrait organiser des réunions publiques au fur et à mesure des avancées de la réflexion, c'est du moins ce qui est souhaité.
Quelles réponses du maire du 10e ?
Les priorités de la mandature vont au nord de l'arrondissement. Pour cela, la coordination avec le 18e, qui restait assez aléatoire notamment au niveau des services, a démarré. Le réaménagement du boulevard de la Chapelle est inscrit depuis décembre dernier dans le plan d'investissement de la mandature (PIM). Rémi Féraud reconnaît que les problèmes sociaux ont explosé, et que la puissance publique est assez désarmée face à l'étendue des phénomènes d'exclusion. S'il ne nie pas les problèmes, le maire est persuadé que des aménagements sur cet axe peuvent enclencher des dynamiques positives. " On n'a pas d'idée préconçue mais cela doit bouger et ça bougera" a-t-il conclu sur le sujet.
Abordant le cas de la fameuse place "T10" dont l'aménagement n'a pu jusque là être engagé, le maire, rappelé bruyamment à ses promesses par quelques habitants, a promis que la place serait bien modifiée.
Rue Louis Blanc vers La Chapelle, aux abords de la place "T10"...
Autre sujet abordé maintes fois par Action Barbès ici même : la fermeture du site de Fernand-Widal et le projet du nouveau Lariboisière. Sujet sensible qui divise actuellement la majorité municipale. Nous avions rencontré Christian Nicolas, directeur de l'hôpital Lariboisière, à ce sujet (voir ici). Depuis 2010, le projet a évolué et il ne prévoit plus de déplacer l'intégralité des lits (ceux de gériatrie, en particulier) de Fernand-Widal à Lariboisière. En cause : le financement... La vente d'une parcelle côté rue Guy-Patin est même envisagée. Les communistes y sont fermement opposés, c'est ce qu'a rappelé Dante Bassino, élu de l'arrondissement. Pas question de déplacer les personnes âgées vers Bichat voire au-delà du périphérique, a-t-il déclaré. Pour Rémi Féraud pourtant, il n'est pas question de mettre un veto au nouveau projet, car il engage sa responsabilité de maire face à la nécessité de restructurer l'hôpital, clairement de le moderniser, car ce dernier n'est plus équipé pour la médecine du futur. "S'il faut mettre le service de gériatrie à Bichat, je ne m'y opposerai pas ". Un sujet à suivre de près dans les mois et années qui viennent.
Un peu plus loin de Barbès, la caserne de la rue de Château-Landon, actuellement vide et pour laquelle un projet reste à inventer. On sait seulement qu'elle permettra l'extension de la maternelle Louis-Blanc actuellement à l'étroit. On parle de la création d'un espace dédié aux entreprises innovantes. D'ici là, il faudra trouver une solution pour l'Armée du Salut qui y distribue des repas aux plus démunis.