Joyeux Noël à tous !
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Joyeux Noël à tous !
Savoir si la brasserie au coin des boulevards de La Chapelle et Barbès va se faire préoccupe pas mal de monde dans notre quartier. Des questions de vive voix ou des commentaires sur notre blog en sont la trace la plus tangible.
Une de nos adhérentes, grand reporter pour la rédaction de ce blog depuis des années, est allée voir le chantier et questionner ceux qui y travaillent. De cette enquête très poussée, il ressort les informations suivantes :
Beaucoup s'interrogent aussi sur les conditions dans lesquelles cette brasserie va opérer car il est vrai qu'aujourd'hui les trafics en tout genre sont plutôt les rois sur ce bout de trottoir très encombré.
Reconnaissons d'abord le courage des gérants qui ont décidé de se lancer dans ce projet. Ils sont certes des hommes d'expérience et savent ce qu'ils font mais ils n'arrivent pas dans un endroit facile. A notre connaissance, ces gérants ont eu des contacts avec le commissaire du 18e et ils travaillent ensemble au bon déroulement des choses. Enfin disons que l'implantation d'une structure de qualité peut radicalement changer l'environnement. Quand on voit ce qui se passe côté Louxor où les tags et autres graffitis fleurissaient avant les travaux et l'état actuel, on peut être raisonnablement optimiste.
C'est le bazar! Voilà une phrase qui pourrait résumer la situation actuelle sur le parvis de la Gare du Nord...
Depuis l'achèvement fin 2006 des travaux du projet de réaménagement (qui était initialement très alléchant sur le papier), force est de constater que cette zone dite de rencontre n'est pas respectée. Dans une telle zone, le piéton est prioritaire rappelons-le. Les véhicules sont donc censés rouler au pas et ne pas stationner trop longtemps. Les riverains et les usagers conviendront avec nous qu'il n'en est rien.
Il semble que la Ville de Paris souhaite revoir l'organisation des espaces. Pour cela, elle a fait appel au bureau d'études AREP (sigle pour "Aménagement, Recherche, Pôle d'échanges" et filiale du groupe SNCF, via sa 5e branche Gares & Connexions) dans le cadre de ce projet piloté par le STIF et financé par la Ville.
C'est par l'intermédiaire d'Elise Fajgeles, adjointe au Maire du 10e chargée des Transports et de l'Aménagement de l'espace public, qu'Action Barbès a été sollicitée par Gauthier Hitter, architecte urbaniste au sein d'AREP Ville, filiale d'AREP dédiée aux études architecturales et urbaines, pour échanger sur notre perception des abords de la gare. Voici l'essentiel de notre échange.
Quelques mots sur AREP?
La société AREP a été créée en 1997 et regroupe environ 500 personnes. Nous travaillons plus particulièrement pour des collectivités en France mais également à l'international (pour les gares des villes de Turin, Shanghai, Turin, Wuhan..). Plus près d'ici, nous avons travaillé en 2007 sur la restructuration de la Gare de l'Est dans le cadre de l'arrivée du TGV Est.
Pourriez-vous nous présenter le cadre de cette étude pour l'amélioration de l'intermodalité aux abords de la Gare du nord?
Nous sommes dans la phase d’élaboration d’un diagnostic, qui sera suivie d’une phase de programmation et de propositions de pistes d’actions pour une remise d’étude fin février 2014. Dans la première phase, pour bien comprendre le fonctionnement et les dysfonctionnements du dispositif de transports mais aussi des usages urbains, nous rencontrons les différents acteurs présents sur le site. Nous observons ce qui marche mal d'un point de vue urbain et d'un point de vue fonctionnel. Depuis une dizaine d'années, les esprits ont évolué et on a compris (admis?) qu' une place de gare est aussi un lieu de vie, de rencontres. Nous devons avoir une vision plus globale. On ne peut pas parler de la Gare du Nord sans prendre en compte la future ligne 15, le projet d'aménagement Paris-Nord-Est, le prolongement de la ligne 14 jusqu'à Saint-Denis Pleyel, le tramway T8 prolongé. Ensuite, on décline en fonction des temporalités et des financements. La Ville de Paris relance actuellement une seconde phase de marché sur Paris-Nord-Est. La Direction de l'Urbanisme de la Ville de Paris a une vision stratégique à long terme avec les communes voisines.
Quels problèmes majeurs avez vous déjà identifiés?
D'une manière globale, la situation n'est pas satisfaisante. C'est une évidence.
Taxis: lors de la restructuration de l'espace autour de la gare, on est parti d'un bon principe d'une circulation aisée rue de Dunkerque le long de la gare. Mais on voit bien qu'au quotidien, les usages ont été détournés, voire non respectés et sont donc différents du projet de départ, avec également de nouveaux usages (comme les VTC - Voitures de Tourisme avec Chauffeurs -). De nombreux taxis, après avoir déposé leurs clients devant le parvis ne retournent pas rue de Maubeuge mais reprennent des passagers quelques mètres plus loin. La circulation n'est pas facilitée par ces mauvaises pratiques (d'autant que des voitures particulières passent aussi par là). On souffre de la grande proximité du boulevard de Magenta souvent saturé. La Gare du Nord ne bénéficie malheureusement pas d'un espace de respiration comme c'est le cas devant la Gare de l'Est. L'idée serait de reconsulter le PC Lutèce pour voir ce qu'on peut améliorer.
RATP: La gare routière pour la RATP est un vrai plus. Elle ne bénéficie pas d'une vraie gare routière dans les autres gares. Elle y tient donc. Une réflexion sur la circulation et les arrêts sera sans doute à mener.
Les piétons et les cyclistes ne sont-ils pas oubliés ?
Bien au contraire. Notre démarche est aussi de reparler des piétons. C'est une réelle préoccupation. D'ailleurs, sur les pôles d'échanges, elle est au cœur de la réflexion.
Nous n'oublions pas les modes doux comme les vélos. Avec en toile de fond, l'idée de promouvoir les transports collectifs (On étudie la part modale: façon dont les usagers accèdent aux transports collectifs et aux modes doux, i.e. non motorisés et non polluants, comme les vélos etc.). Nous réfléchissons à une vélo-station avec gardiennage et réparations. L'abri-vélos devant l'entrée banlieue est détourné de son objet et pas vraiment utilisé comme parking deux roues non motorisées. Il serait à revoir.
Il nous semble indispensable de réfléchir au stationnement des autocars de tourisme, aux porte-huit, à la future restructuration de l'hôpital Lariboisière avec un nouveau bâtiment à l'angle du boulevard de la chapelle.
Ce sont des éléments dont je n'avais pas connaissance. Vous faites bien de me les signaler. La partie nord des abords de la gare doit aussi s'inscrire dans la réflexion.
Et la liaison entre les deux gares dont on parle depuis si longtemps?
En 2008 déjà, il y avait eu une étude avec l'APUR. Deux solutions avaient été proposées: une liaison plus technique en sous-sol entre les quais de la Gare de l'Est et l'espace du RER E / Eole (Gare Magenta) et une liaison en surface avec un aménagement sur la rue d'Alsace. Le STIF a récemment lancé un appel d'offres pour une nouvelle étude bipôle Gare de l'Est - Gare du Nord. Notre bureau d'études AREP Ville a postulé. Nous espérons une réponse prochaine positive. On voit bien qu'on est nécessairement dans une dimension plus large.
La réflexion sur les abords de la Gare de l'Est devrait aussi se faire. Le projet de liaison rapide "CDG Express" est déjà ancien mais devrait finir par émerger. Il peut s'inscrire dans le Grand Paris (avec une remise à plat des transports).
* *
Dans le cadre de cet échange fort intéressant, nous avons émis quelques suggestions: pour les motos-taxis, trouver un lieu défini afin d'éviter les stationnements débordants et donc illicites sur les trottoirs. Ce qui éviterait également le racolage devant la sortie de la gare. Rendre la sortie côté Lariboisière, long couloir de béton, plus agréable (éclairage, couleurs, fresques...). Trouver un espace clos pour les chauffeurs de taxis avec toilettes, ce qui éviterait une partie des recoins urinoirs sur la voirie. Travailler avec Vélib' pour un rechargement des stations plus efficaces aux abords de la gare. Imaginer un lien avec le viaduc (métro aérien de la ligne 2).
La Gare de l'Est sera également concernée par la suite puisqu’il s'agit d'une étude "bipôle" et pourrait, à ce titre, bénéficier de moyens additionnels pour l'aménagement de ses abords. Nous suivrons cela de près.
Suite à la récente ouverture de l'Institut des Cultures d'Islam, la démolition de la mosquée El Fath située au coin de la rue des Poissonniers et de la rue Polonceau a commencé.
Des adhérents d'Action Barbès ont bien voulu nous envoyer ces quelques photos qui montrent qu'on n'a pas perdu de temps. A cet endroit doit être construite une annexe de l'ICI (Institut des cultures d'Islam).
Merci à Andres Criscaut pour ses photos !
Sous l’œil perplexe de quelques passants !
L'ambiance studieuse et motivée qui a présidé à la première réunion de la Commission Barbès-Chapelle de notre association a débouché sur une note très positive, à savoir la revalorisation urbaine et la mise en lumière du patrimoine représenté par le viaduc du métro aérien. C'était le 10 décembre dernier.
Loin de s'éterniser sur les dégâts que cause la présence des marchés sauvages, qu'ils soient de la misère ou du recel — comment trouver un autre nom aux petits trafics qui occupent à la nuit tombante la place Caplat-Charbonnière ? — la commission a opté pour la recherche de pistes innovantes qui pourraient transformer l'image du boulevard de la Chapelle entre Barbès et la place du même nom.
Certes il faut réfléchir au croisement de Tombouctou-Maubeuge avec le boulevard! On ne peut laisser les automobilistes qui font l'effort de louer une place chez Vinci Barbès-Rochechouart (104 bd de la Chapelle) perdre leur temps dans l'embouteillage qui régulièrement sature la place de la Chapelle. De ce fait ils y contribuent aussi par leur présence, alors que rien ne les y obligeait avant l'extension du marché sur une partie de ce barreau. Et pourquoi donc cette extension décidée sans concertation ? Si concertation il y a eu, elle n'est pas arrivée jusqu'à Action Barbès.
C'est l'ensemble de cette partie à la croisée de plusieurs voies qu'il faut repenser. Les sens de circulation ont changé plusieurs fois en quelques années, sans qu'on en comprenne bien les motivations. La commission a promis de proposer une solution cohérente.
La place de la Chapelle elle-même est un nœud de trafic inextricable ! Matin et soir, la circulation y est impossible. Les changements de sens de certaines rues du quartier côté 18e, faits sans concertation avec la mairie du 10e, n'ont pas arrangé la situation, mais ont apporté un supplément de confort aux riverains desdites rues (y compris aux enfants des écoles proches), et une meilleure sécurité aux piétons. Quant à la place elle-même, elle est saturée à certaines heures. Réfléchissons à la réduction du flux automobile, détournons-le, limitons-le. Il y a un moment où les grands moyens sont nécessaires. Nous aimerions imiter l'avenue Jean-Jaurès... plutôt que le gymkhana actuel de la rue Marx-Dormoy. Des réflexions sont en cours. Des moyens existent. Attendons un peu les propositions de notre commission.
Pourquoi avons-nous encore deux voies de circulation sur le boulevard de la Chapelle entre Barbès et Chapelle ? Qui répond à cette question à la mairie ? L'accumulation de véhicules aux heures de pointe alimente le nœud de la place de la Chapelle, il n'est pas besoin d'être tacticien pour le comprendre. Avec ou sans marché alimentaire, il serait judicieux de réguler l'afflux de voitures. Impossible ! diront certains. Comment ? Mais voyez ce qui se passe le long du marché de Belleville deux fois par semaine ! N'a-t-on pas là aussi de nombreux commerçants, de nombreux camions et de non moins nombreux acheteurs ? Il n'y a pourtant qu'une voie de circulation, à côté de laquelle se trouve une piste cyclable protégée par un séparateur. On ne demande ni plus ni moins.
Nous n'avons pas l'intention de vous exposer ici toutes les réflexions en cours, juste de vous donner quelques exemples sur le problème de la circulation. Mais la propreté est aussi au cœur du sujet, qu'elle soit des rues, des trottoirs ou à l'intérieur de la station de métro. De même, les occupations de l'espace public, comme nous l'évoquions plus haut, ne peuvent être passés sous silence. Il faut s'interroger sur l'action des forces de police, et savoir en quoi elles font avancer la sécurité pour les habitants.
Mais il faut toutefois sérier les problèmes et s'attaquer de façon rationnelle à chacun d'eux. Il faut aussi avoir en tête que l'image d'un quartier joue en sa défaveur quand elle n'est pas bonne, décriée, mise en avant à chaque instant. La presse souvent a du mal à voir le positif dans ce bout de quartier qui est le nôtre et que nous aimons malgré ses travers, il faut l'y aider. L'espoir que l'ouverture du Louxor a fait naître ne doit pas retomber. A ce sujet, remarquons que ses mosaïques n'ont pas été dégradées, malgré les craintes que nous formulions pendant le chantier. C'est donc que le beau peut être respecté. A Barbès aussi. La brasserie à l'angle, de l'autre côté du Louxor, même si son chantier semble un peu endormi, va apporter également son lot de changements positifs. Les vendeurs de cigarettes ne s’assiéront pas à la terrasse ! Où iront-ils ? C'est une bonne question. Pour l'heure nous n'avons pas la réponse. Le retour d'un libraire en lieu et place de feu Virgin est une bonne chose également. Les vendeurs de textiles bradés auraient bien investi les lieux aussi.... sans la pression de la mairie du 18e sur le bailleur social.
L'idée fondatrice de notre commission est bien de transformer le quartier en cessant de geindre et de dénoncer, ou de vouloir repousser les problèmes chez les voisins. Tentons de valoriser l'existant. Savez-vous notamment que le viaduc du métro aérien est classé ? Que pouvons-nous faire dès lors pour obtenir qu'il soit vu comme tel ? Qu'il soit entretenu et mis en valeur ? D'autres grandes transformations viendront perturber l'apparence du quartier dans quelques années : la construction d'un pavillon nouveau à Lariboisière et le déplacement de l'entrée des urgences. Voici des modifications qu'il faut anticiper et surtout prendre en compte.
Nous vous tiendrons informés des résultats des travaux de notre commission, qui au vu de l'étendue du chantier a du pain sur la planche... Nous avons, pour être plus efficaces, créé des sous-commissions qui se répartissent les tâches. N'hésitez pas à nous faire part de vos idées dans les commentaires du blog, en n'utilisant pas cet espace toutefois comme un déversoir de tous vos reproches, car nous ne sommes qu'une association de quartier dont les pouvoirs sont ceux de l'imagination et de la bonne volonté.