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Rechercher : réunion sur le projet balcon vert

  • Absinthe toujours...

    Il est des articles qui suscitent l'intérêt des lecteurs et poursuivent leur bonhomme de chemin au gré des commentaires et même du partage de connaissances nouvelles. Ainsi avions-nous reçu les références d'une enquête sur l'alcoolisme dans le quartier de la Goutte d'Or par les frères Bonneff (1913), puis découvert une vidéo suisse sur l'interdiction de l'absinthe dans le Val-de-Travers, en 1910, et maintenant une lectrice nous adresse une affiche qui relate cette mesure radicale et regrettée, si l'on ré-écoute les habitants du canton de Neufchâtel.

    Nous remercions Nicole Jacques-Lefèvre qui nous autorise la reproduction de cette affiche extraite de sa collection personnelle.

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    Pour en découvrir le détail, cliquez ici ou sur l'image.

    En France, l'absinthe fut interdite le 16 mars 1915, puis cette interdiction fut levée en 2011, sous réserve du respect de la réglementation (tolérance de 35mg/l de thuyone). Si vous vous intéressez à l'histoire à rebondissements de l'absinthe, rendez-vous sur le site de l'Heure Verte. On y trouve une multitude d'informations et d'illustrations, notamment une série de cullières à absinthe. Egalement une réponse intéressante à la question "pourquoi l'absinthe a-t-elle été interdite ?" Entre les ligues de moralité, les syndicats viticoles et les véritables défenseurs de la santé publique (l'alcoolisme faisait des ravages à la fin du XIXe s.), il est vrai que l'absinthe avait de nombreux ennemis. 

    cuiller-coquille35-01-s.jpgImage empruntée au site de l'Heure verte. Cuillère originale en forme de coquille Saint-Jacques, également désignée sous le nom de grille à absinthe.

  • Le Montmartrobus au conseil de Paris

    Lors du dernier conseil de Paris qui s'est tenu les 15 et 16 octobre, la butte Montmartre et ses petits bus, les premières navettes de ce genre à avoir été mises en service, ont été évoqués par nos élus parisiens. C'est Sylvain Garel*, du groupe des Verts, qui a présenté un vœu en faveur d'un bus moins polluant...

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    En effet, on a ainsi appris que les bus de cette ligne sont des modèles électriques et ont été fabriqués par une société italienne, qui a disparu depuis. L'entretien des véhicules devient plus délicat. Quand l'un d'eux tombe en panne, ce qui vu leur âge est normal et sera de plus en plus fréquent, il est remplacé par un autre modèle qui, lui, fonctionne au Diesel. Sylvain Garel a voulu attiré l'attention du Conseil de Paris sur cette pollution.

    montmartrobus.jpgJulien Bargeton, le nouvel adjoint chargé des déplacements, des transports et des espaces publics (en remplacement d'Annick Lepetit) lui a répondu que la RATP faisait appel aux modèles Diesel au minimum, dans les situations n'offrant pas d'autres solutions, mais qu'à terme elle allait renoncer à ce type de motorisation.

    Avec Sylvain Garel, nous attendons avec impatience le calendrier relatif à cette promesse...  Tout comme nous attendons des progrès et la mise en place des ZAPA... (voir les détails dans notre article du 1er aout 2012)

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    Sylvain Garel, coprésident du groupe Europe Ecologie Les Verts et Apparentés (EELVA) au Conseil de Paris a été élu le 18 septembre 2012 président de la 8e commission, chargée de l’Urbanisme, du Logement, de Paris Métropole et des relations avec les collectivités d’Ile-de-France. En mars dernier, après plusieurs jours de pollution, une opération visible en voie publique avait été ménée par les élus EELV de Paris pour alerter les habitants et les élus parisiens des risques atmosphériques sur la santé et demander au Préfet de faire appliquer les restrictions de circulation qui sont prévues en pareil cas. (voir sur le site de Paris Tribune)


  • Vous n'avez encore rien vu !

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    Ci-dessus, c'est la rue du faubourg Poissonnière, côté 9e, depuis un mois environ. Le chantier tourne à droite dans la rue du Delta qui a également un cheminement piétons protégé, quand aucun automobiliste, indélicat ou désespéré, ne le réduit à rien pour garer son véhicule.

    paris,delta,grue,Dimanche matin une grue téléscopique portée occupait toute la rue du Delta. Les stabilisateurs latéraux manquaient d'espace pour prendre appui au sol, car des voitures stationnaient malgré les panneaux indiquant la présence de la grue le 27 au matin. Tout est rendu difficile par le manque de respect des consignes, des interdictions, etc. Les indications n'étaient pas très claires, nous a dit paris,chantier,concessionnaire,poissonnièreun passant. Oui, c'est assez vrai. Mais quand bien même elles auraient été plus visibles... Les mauvaises habitudes sont là. On assiste de plus en plus à du "chacun pour soi".

    Revenons à nos chantiers : sur le trottoir opposé du faubourg, côté 10e, il y a une emprise en haut du faubourg qui permet de stocker les matériaux. Avec force palissades vert et blanc balisant l'espace. Plus bas, vous aurez peut-être noté des signes cabalistiques en rouge et vert fluorescents, dessinés sur le trottoir au droit des regards en fonte marqués "gaz".... On sentait bien qu'un nouveau chantier était dans les starting blocks. Le coup de feu de départ sera donné le 2 juin. Qu'on se le dise ! On aimerait aussi que les véhicules qui empruntent le faubourg sur ce tronçon roulent moins vite et prennent en compte les difficultés des piétons à circuler.

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  • Polémique autour de la Commission du Vieux Paris

    paris,commission du vieux parisAction Barbès place la préservation et la mise en valeur de notre patrimoine dans ses sujets de prédilection. Nous avons approfondi notre connaissance en la matière dans le combat hélas perdu pour la sauvegarde du Louxor en son état originel de 1921.

    Dans la capitale, la Commission du Vieux Paris est au coeur du sujet. Nous vous avons déjà présenté cet organisme en février 2011 à l'occasion de la polémique à propos de l'extension du stade Roland Garros et du mauvais sort réservé aux serres d'Auteuil.

    En plein milieu de l'été, un court article paru dans le Canard Enchaîné annonçant que la maire de Paris avait l'intention de réorganiser la Commission (cf. article du 13 août 2014) et notamment ses champs d'investigation a mis le feu aux poudres ! Dans un article bien renseigné, Libération explique la situation.

    Il est vrai que le feu couvait depuis un moment et que la bataille entre la Ville de Paris, d'une part, et les associations de défense du patrimoine, d'autre part, s'est clairement radicalisée notamment avec les déconvenues judiciaires rencontrées par LVMH pour le projet de La Samaritaine rue de Rivoli ou bien la très vive contestation du projet de modernisation de la poste centrale du Louvre par La Poste sans parler du feuilleton du projet de la fameuse canopée aux Halles pour ne citer que des projets emblématiques. La bataille n'est d'ailleurs pas près de se terminer à en juger par un article très argumenté publié le 2 septembre dernier sur le site de La Tribune de l'Art et intitulé "La Samaritaine : une question architecturale ou de liberté de la presse" que nous vous incitons à lire avec attention malgré la longueur.

    Les associations de défense de Paris n'ont pas manqué de réagir, notamment SOS Paris qui a mis en ligne une pétition.

    Action Barbès s'associe à cette action et vous incite donc à signer cette pétition. Pourquoi ? Si certains avis d'associations de préservation du patrimoine nous paraissent quelques fois excessives, relevant d'un conservatisme pas toujours justifié (par exemple, les arguments des défenseurs du projet LVMH rue de Rivoli sont recevables), il est bon que les velléités des responsables politiques puissent être étudiées et parfois contestées par d'incontestables spécialistes comme ceux qui font partie de la Commission du Vieux Paris.

     

  • Municipales 2008 : le logement

    La réponse n’est pas évidente tant les paramètres qui sont en jeu sont importants : démographie, activité économique, environnement, …. et aussi périmètre de la ville. Le tout en interaction.

    Dans ce contexte, que nous proposent les partis politiques ? Disons d’emblée que malgré les apparences, les analyses des uns et des autres ne sont pas si éloignées que cela. Après tout, quelque soient les chiffres utilisés, on en arrive au même résultat à des nuances près et donc à peu près aux mêmes propositions.

    Tous les partis politiques s’engagent à ce que le taux de 20% de logements sociaux soit atteint à Paris dès 2014 alors que la Loi SRU le demande pour 2020. Ils insistent aussi sur la nécessité de maintenir la diversité sociale, mais disons que cette formule n’a pas nécessairement le même sens au MoDem ou à l’UMP qui penchent pour les classes moyennes alors que PS et Verts sont orientés sur les plus défavorisés. Les Verts proposent la création de 54 000 logements sociaux sur la durée de la mandature contre 40 000 pour le PS et le MoDem. L’UMP ne s’engage pas sur une quantité précise de logements sociaux.

    Le seuil des 4000 logements neufs à mettre en route chaque année (environ 3800 en 2006) semble faire consensus (même 4500 pour le MoDem et le PS) ainsi que les dispositifs d’aide pour l’accès à la propriété (taux zéro) ou d’aide à la location (caution garantie). Même consensus également concernant les possibles réquisitions des appartements vides bien que tous s’interrogent mais de façon différente sur la faisabilité de la chose auprès des propriétaires, allant de l’obligation, la contrainte pour Les Verts à l’incitation pour l’UMP. Unanimité également concernant l’éradication de l’insalubrité des vieilles habitations. La mise à disposition de logements pour les étudiants fait aussi consensus : 3000 places pour Les Verts, 4000 pour le PS, 6000 pour le MoDem certes en y intégrant les jeunes travailleurs à comparer aux 5700 pour le PS dans le même périmètre.

    Vous l’aurez compris, les objectifs sont à peu près équivalents. Les moyens pour y parvenir sont eux, semble t-il, différents même si les informations sur le sujet ne sont pas très claires. L’UMP semble pencher vers des partenariats public-privé alors que le PS semble lui vouloir faire financer le tout pas la seule Ville tout comme le MoDem qui préconise le maintien des efforts d’investissement tout en se demandant si les équilibres financiers actuels ne sont pas trop précaires. Mêmes questions concernant la répartition géographique des « efforts ». Il est clair par exemple que notre arrondissement avec 2.5% de logements sociaux actuellement aura bien du mal à atteindre les 20% en 2014 !

    Question cruciale dans la campagne, le logement n'est pas le sujet qui permet de séparer nettement les propositions, comme celle des transports par exemple que nous aborderons prochainement.

    sources des chiffres ci-après : Direction Régionale de l’Equipement Ile-de-France et INSEE
     
     
     

    Les grandes lignes des programmes des 4 principaux partis politiques présentant des listes aux municipales à Paris (Les Verts, Mouvement Démocrate, Parti Socialiste, Union pour un Mouvement Populaire) étant maintenant connues, il n’est sans doute pas inutile de les comparer sur des sujets précis.

    Le logement est non seulement LE grand sujet commun des 4 partis politiques mais c’est aussi, hélas, LE problème à Paris depuis quelques années.

    Tout ou presque a été dit sur la situation actuelle du logement à Paris* : la flambée des prix (plus de 6000€/m² en moyenne pour une acquisition, plus de 20€/m² pour une location), le parc social locatif largement insuffisant (217 440 logements dans le parc locatif social au 1er janvier 2006 pour un loyer moyen de 3.11€/m² avec une mobilité de 5.4% seulement pour un taux de vacance très faible, 1.6%, une demande qui dépasse les 100 000), un peu plus de 3500 logements neufs commencés en 2006, de grandes disparités géographiques entre l’Est et l’Ouest, ….., bref Paris est confronté à un problème majeur dont la solution va contribuer soit à en faire une ville «morte »  réservée à une classe sociale privilégiée ou bien une ville active avec un « ciment social » solide, c'est-à-dire diversifié.

  • ZSP élargie: c'est parti!

    Une très longue réunion menée par le chef de district Jacques Rigon s'est tenue lundi 5 février au commissariat du 20e  dans le cadre de l'opération Barbès Respire (voir notre article du 8 janvier). Adieu Barbès-Chapelle Respire, il faudra désormais écrire ZSP élargie.

    Pour échanger sur les avancées de ce dispositif, les représentants d'associations et de collectifs ne seront désormais plus seuls autour de la table. En effet, pour cette 1ère rencontre de l'année 2018, étaient présents les commissaires des 10e et 18e Damien Vallot et Valérie Goetz, un représentant du cabinet du préfet, des policiers chargés des cellules d'écoute mises en place récemment. Et côté ville, S. Bribard élu du 10e, A. Thini-Villerel chargé de mission au cabinet du maire du 18e, C. Bourguet du cabinet de Colombe Brossel et C. Lever-Matraja responsable de la DPSP 18e.

    L'association Vivre Gare du Nord et Est et le collectif Tranquillité Myrha ont désormais rejoint SOS La Chapelle, Demain La Chapelle, le Collectif Barbès, La Vie Dejean et Action Barbès autour de la table.

    Petit historique de la mise en place du dispositif

    C'est en janvier 2017 que tout a commencé après plusieurs interpellations des pouvoirs publics et des élus par des habitants du secteur Barbès réunis en collectif. Action Barbès avait rencontré les maires du 10e et 18e puis relayé un courrier à envoyer au préfet. La conjonction de ces actions avait alors abouti à deux réunions avec le préfet à la mairie du 18e. Le chef de district Jacques Rigon a organisé rapidement des réunions avec notre association et SOS Chapelle, puis Demain La Chapelle pour représenter le secteur Chapelle de chaque côté du viaduc. Le cercle s'est donc depuis considérablement élargi.

    Côté préfecture, il s'agissait d'être plus efficace, donc de réduire un empilement de dispositifs mis en place de part et d'autre de "l'épine dorsale" du boulevard de la Chapelle. Nous savions que les choses avançaient mais il fallait donner du temps au temps. Depuis le 22 janvier de cette année, il existe un seul dispositif : une zone de sécurité prioritaire (déjà présente côté 18e) élargie 10-18 et qui couvre l'intégralité du bassin déjà évoqué dans nos articles précédents.

     

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    Détails du dispositif

    Comme on le voit sur la carte ci-dessus, la zone est significativement étendue avec 4 quartiers définis : Barbès-Goutte d'or ; Scmr-Lariboisière-Gare du nord ; Château rouge-Doudeauville-Marcadet ; Chapelle-Dormoy-Pajol pour obtenir un maillage complet  et éviter les phénomènes de reports ; une zone pilotée par le chef de district. Le périmètre est ainsi délimité par le boulevard Barbès à l'ouest, les rues Ordener et Riquet au nord, les rues Pajol et Philippe de Girard à l'est et la rue La Fayette au sud.

    Pour une meilleure efficacité, J. Rigon a insisté sur l'importance de ce qu'il nomme "une police de contact" qui devra être sur les points névralgiques du secteur (une vingtaine identifiée). C'est aussi un dispositif spécifique d'écoute et d'échange avec un gradé référent par secteur qui se fera connaitre auprès de la population. Par ailleurs, deux référents (un par commissariat) peuvent déjà être contactés par mail. Ils assurent le lien avec les référents de secteur. (voir ci-dessous)

     

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    Enfin, dernier élément du dispositif, les associations participeront à une réunion mensuelle, comme celle du 5 février, avant chaque grande réunion opérationnelle, cette dernière étant réservée aux institutionnels et élus. C'est une première à Paris et sans doute sur le territoire. Certes, Action Barbès a le souvenir d'avoir été conviée à assister à ces réunions, par deux fois, après la mise en place de la ZSP en 2012. Mais il s'agissait alors essentiellement d'écouter. Puis, assez vite, le lien avec les habitants et les associations s'est rompu à notre grand regret.

    Lors de ces réunions à venir, les résultats obtenus seront toujours communiqués et ils seront complétés par un point sur l'évolution de la délinquance par quartier.

    Les actions communes avec la DPSP seront amplifiées pour les incivilités, le stationnement, les commerces.

    Par ailleurs, les commissaires ont rappelé le dispositif "réserve citoyenne" créé en janvier 2017. Plus d'informations, ici.

    La parole aux associations

    L'amélioration sur le secteur Château-rouge et particulièrement la rue Dejean a fait consensus. C'est moins convaincant pour la rue des Poissonniers où les ventes sauvette alimentaire laissent les trottoirs sales. La nécessité de contrôler certains commerces, particulièrement en matière d'hygiène, semble s'imposer. Du mieux aussi rue Myrha mais surtout en journée ; les nuisances nocturnes n'ont pas cessé.

    Sur le boulevard Barbès, on note un peu moins d'intrusions dans les halls d'immeubles, en revanche la sortie du métro est toujours très problématique avec les trop nombreux vendeurs de cigarettes et des vols à la tire fréquents. Aucune nouvelle du côté de la mairie sur une réouverture ou un déplacement du kiosque.

    Des mineurs isolés sont pris en charge quotidiennement par le centre d’action sociale protestant (CASP) mais d'autres seraient arrivés (voir notre article du 14 décembre). On les retrouve souvent le soir rue des Islettes où des agressions ont eu lieu.

    Du côté de la placette Polonceau, un peu moins d'occupation liée au trafic de drogue depuis peu. La commissaire du 18e précise que de nombreuses opérations ont été menées ainsi que des fermetures de commerces avec le risque que les trafics se déplacent alors dans les halls d'immeuble ou même dans des logements. Rien n'est simple et donc pas de solution miracle à attendre.

    Du côté des occupations et dégradations des Autolib, il y a du mieux rues de Sofia et Guy Patin. Le résultat probable de l'action menée conjointement par la police et la société, a précisé J. Rigon. Les véhicules sont mieux sécurisés et les policiers ont désormais des badges pour fermer d'éventuelles voitures restées ouvertes.

    Pour le marché, nous sommes nombreux à constater les ventes illicites dans l'allée centrale. L'absence d'agents de la DPSP est déplorée le samedi. C. Lever-Matraja en a bien conscience. Elle précise qu'elle dispose de deux équipages le mercredi mais qu'il faut faire appel au volontariat pour le samedi. Or, chaque 1er dimanche du mois, les agents vont  sécuriser la piétonnisation des Champs Elysées, donc pour Barbès, la veille....

    Les ventes sauvette sont aussi nombreuses sur le pont de Jessaint et sur le bouievard de la Chapelle entre la rue de Tombouctou et la place de la Chapelle. Les services de propreté passant le matin, les trottoirs restent dans un état de malpropreté jusqu'au lendemain. Les horaires de passage seraient à revoir mais pour cette question, la balle est dans le camp de la mairie. Le "pont aux pigeons", passerelle située entre le boulevard et la rue de Jessaint, lui aussi lieu de vente très fréquenté, est dans un état épouvantable. La possible fermeture de cet espace (vraiment petit) a été plusieurs fois évoquée et là encore, on attend toujours une action des élus.

    Du côté de la Chapelle, la présence policière est visible mais beaucoup de problèmes restent à régler, notamment en matière de commerces. Un renfort par la DPSP a été demandé par l'association SOS La Chapelle.

    Enfin, le secteur Gare du Nord et les abords de la salle de consommation bénéficient de la nouvelle ZSP. Attendons un peu pour en observer les effets positifs.

    Nous connaissons depuis la semaine dernière les villes qui vont bénéficier de la nouvelle police de sécurité du quotidien. Le secteur de la ZSP élargie sera concerné à partir de janvier 2019; ce sera l'unique secteur parisien choisi.

    Pour rappel, un arrêté anti-alcool a permis tout récemment d'étendre la zone concernée dans le 18e, sachant qu'un tel dispositif existe également côté 10e.

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  • Quelques explications - 1ère partie

     

    Le projet dit "de requalification" du Louxor est emblématique pour beaucoup de raisons. Projet culturel phare de la Ville, il a préoccupé et préoccupe toujours à deux titres : respect du patrimoine et programmation culturelle . Passons en revue ces deux sujets.

    LE PATRIMOINE

    Parler du patrimoine n’est pas toujours chose facile. Longtemps taxés de conservatisme, ses défenseurs n’ont pas toujours la vie simple devant ceux qui confondent modernité et modernisme.

    Qui ne comprend que notre culture d’aujourd’hui puise sa vitalité et sa richesse dans ce qu’il y a de meilleur dans notre passé ? Une très bonne illustration nous est donnée en ce moment même par l’exposition Picasso et les Impressionnistes au Grand Palais. C’est après une longue et minutieuse étude du tableau de Manet Le déjeuner sur l’herbe que Picasso s’est lancé dans son interprétation picturale de l’œuvre. Manet lui-même n’avait-il pas, lui aussi, longuement et minutieusement regardé les œuvres de Delacroix et d’Ingres avant de peindre ? Delacroix, Manet et Picasso n’en étaient pas moins pour autant des précurseurs - des révolutionnaires ? - dans leur art à leur époque. Chacun comprend que sans passé il n’y a pas d’avenir.

    C’est avec cette approche, nous semble t-il, qu'il faut s'emparer d’un des volets du projet Louxor : le respect du patrimoine dans un souci de pérennité de notre culture. Point de conservatisme ici, un simple souci de garder ses racines. Alors pourquoi avec le Louxor ? Eh bien parce que Le Louxor est une des dernières, si ce n’est la dernière, salle de cinéma à Paris et peut être même en France, témoin des années de l’essor du 7ème art. C’est la rareté qui fait la valeur, ce n’est pas Le Louxor en lui-même, mais ce qu’il représente encore, le dernier témoin.

    Pour bien comprendre cette position, il nous faut aussi revenir sur la chronologie des événements liés au Louxor depuis 2003. Au moment de son rachat par la Ville de Paris, personne ne portait attention à l’intérêt patrimonial de la salle. L’extérieur avait été mis à l’inventaire des monuments historiques en 1981 et chacun s’en satisfaisait. C’est dans ce contexte que le projet a été lancé par la Ville. En 2005, des investigations sérieuses faites par des experts incontestables ont mis au jour tout l’intérêt de la salle : sa structure intacte, ses décors égyptisants, sa petite scène et sa fosse d’orchestre, son écran, etc. … tout est encore en place. Des visites organisées en 2007 ont permis de se rendre compte de l'intérêt du bâtiment. N’oublions pas non plus que la Commission du Vieux Paris avait donné un avis défavorable au projet de la Mairie de Paris,  comprenant déjà en 2005 les conséquences des travaux, c’est-à-dire et quoiqu’on en dise, la destruction de la salle.

    Le projet présenté le 28 novembre dernier par l’architecte Philippe Pumain ne contredit en rien ces affirmations : la salle sera détruite puis reconstruite au deux tiers afin de permettre l’installation des équipements nécessaires aux salles du sous sol; les décors disparaitront puisque pour des raisons techniques liées à l’acoustique et au nécessaire isolement du bruit, on va recouvrir ceux-ci de matériaux isolants. Seul l’extérieur sera préservé et le projet consiste donc en un façadisme, hélas très à la mode à Paris, à savoir la reconstitution d’un décor sans aucun intérêt par rapport à  ce qu’est encore Le Louxor aujourd‘hui. Ceux qui défendent le projet au nom d’une certaine modernité avec comme argument que Paris ne doit pas devenir un musée devraient réfléchir plus avant si ils veulent a contrario que Paris devienne un parc d’attraction rempli de copies de bâtiments sauvant certes les apparences mais sans âme ? Un petit Las Vegas.

    Des solutions techniques alternatives existent. De nombreux architectes, qu’ils soient spécialistes du patrimoine ou non, nous l’ont confirmé. La Mairie de Paris ne veut rien entendre, persiste dans son projet conçu avant la découverte de l’importance patrimonial du Louxor et s’apprête à faire démolir le dernier témoin des années folles du cinéma à Paris, détruisant ainsi un peu de notre mémoire. Voilà le sens du combat  à mener. Il est légitime pour les générations futures et s’inscrit dans une approche dynamique de la vie culturelle à Paris.

  • Salle de conso : ce sera à Lariboisière

    Un article publié hier lundi par le quotidien Le Monde annonce que la salle de consommation de drogues à moindre risque (SCMR) sera finalement implantée au sein de l'hôpital Lariboisière et non au 39 boulevard de La Chapelle comme initialement prévu. Cette décision prise certainement conjointement par la mairie de Paris et l'AP-HP ne manque pas de poser des questions.

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    La SCMR va t-elle s'installer rue de Maubeuge ? Ici le mur de l'hôpital Lariboisière

     

    La première est la plus simple et aussi celle à laquelle il est difficile de répondre : est-ce une bonne idée d'implanter une telle structure dans un hôpital ? L'association GAIA qui devrait théoriquement gérer la SCMR nous a répété à plusieurs reprises que si la proximité de Lariboisière était une bonne chose, l'idée de le faire à l'hôpital n'était pas forcément très bonne. La direction de l'hôpital nous a aussi dit plusieurs fois qu'elle ne souhaitait pas l'installation de la SCMR dans ses murs. La question existe et le maire du 10e le reconnait lui-même en disant « Ce sera une entrée séparée qui mènera à une enclave au sein de l’hôpital ». On a ici l'impression que l'on cherche à ménager la chèvre et le chou. On prend une décision qui ne va pas manquer de satisfaire les opposants au projet en prenant le risque de créer les conditions pour que celui-ci ne fonctionne pas puisqu'il sera sans doute difficile de faire entrer les toxicomanes dans une structure si étroitement liée à l'hôpital. D'un projet qui initialement se voulait au plus près des problèmes, c'est à dire au plus près des toxicomanes, on fait un projet qui s'éloigne très sensiblement de son but.

    La deuxième question est celle de savoir ce que gagnent les habitants du quartier avec cette décision. Au mieux, le projet se fait et fonctionne au sein de l'hôpital. Dans ce cas, ils ne gagnent rien, que la SCMR soit là ou ailleurs, pas d'importance. Au pire, le fait d'implanter la SCMR au sein de l'hôpital crée de telles conditions que les toxicomanes n'y viendront pas. Ainsi l'espoir de voir disparaitre des seringues usagées sur la voie publique disparait.

    La troisième question est d'ordre politique. On nous a expliqué avec force arguments que le 39 boulevard de La Chapelle était l'endroit le mieux adapté pour l'implantation de la SCMR. Aujourd'hui, le lieu a tous les défauts, y compris sa proximité avec le camp des migrants. Quand on sait que la salle ne pourra pas ouvrir au mieux avant l'automne 2015 mais plus sûrement début 2016, cela signifie t-il qu'à cette date la question du camp des migrants ne sera pas résolue ? On ne veut pas le croire. Et quid de la pérennité de cette structure. On le sait, l'hôpital Lariboisière va se lancer très prochainement dans une très grande opération de restructuration. Est-ce que l'implantation de la SCMR serait temporaire ? Enfin, quelle a été l'influence de la SNCF dans cette décision. On sait les projets de réorganisation de la gare du Nord, on sait la réticence des personnels à propos du projet.

    En attendant, le minimum que l'on puisse demander à la mairie de Paris en la personne de Bernard Jomier, adjoint de la maire de Paris pour les questions de Santé et à la mairie du 10e en la personne de Rémi Féraud, maire de l'arrondissement, c'est un peu plus d'informations sur l'emplacement retenu, c'est lever le flou, pour ne pas dire l'ambiguïté, qui désormais semble entourer le projet. Nous pensons aussi qu'il est temps que le comité de suivi qui nous a été promis se mette en place.

    Enfin, il est toujours intéressant de se référer aux anciennes déclarations de la mairie du 10e, comme celles publiées sur notre blog le 23 juillet .... 2013, une éternité !

    Un chose apparait comme évidente considérant cette décision. Le bruit fait par les opposants et leur volonté de faire que le projet se rattache à une action médicale de lutte contre la toxicomanie, dénaturant ainsi ce qui devrait rester dans le cadre de la lutte contre les risques liés à cette même toxicomanie, le fait de considérer la toxicomanie comme une question médicale en priorité et pas comme une question sociale, tout cela a fait prendre aux autorités une décision bâtarde dont le risque est de créer des conditions défavorables au succès du projet.

     

  • Municipales 2008 - la presse

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    Artilce "Le calme à Pigalle" suivi d'un commentaire

     

     

    Le calme à Pigalle

    Les enjeux de la campagne, arrondissement par arrondissement. Aujourd’hui, le IXe

     

    A Pigalle, le renforcement des effectifs policiers assurerait la tranquilité des habitants du quartier.
     
    A Pigalle, le renforcement des effectifs policiers assurerait la tranquilité des habitants du quartier. Photo: nicolas richoffer/metro
     
    Zoom

    Carte d'identité

    Population : 59 300 habitants

    Superficie : 217,5 hectares

    Espaces verts : 14 201 m2
    Croissance démographique : + 6,3% depuis cinq ans (record parisien + 0,8% pour Paris)
     

     

    Les bagarres entre bandes survenues l’été dernier ont relancé les polémiques sur la sécurité. Entre Blanche, Pigalle et Saint-Georges, la concentration de bars à hôtesses, bars à chichas et de discothèques attire la nuit une population que certains peuvent redouter. Pourtant, le maire socialiste sortant, Jacques Bravo, élu en 2001, affirme s’être mobilisé au quotidien pour que les habitants se sentent davantage en sécurité. “La sécurité relève de la compétence du préfet de police et non de la mienne, précise-t-il. Je lui ai écrit cinq lettres pour lui demander un renforcement d’effectifs. Nous avons obtenu 18 agents en décembre, et 15 autres devraient arriver en février. Nous demandions ça depuis cinq ans.”

    Vie nocturne
    Delphine Burkli, candidate UMP, souhaite un “vrai partenariat avec le commissariat de police”  et “la mise en place d’un système de vidéosurveillance dans certaines rues”. “Rentrer chez soi ne doit pas être un problème”, indique-t-elle. Réaménager la place de Clichy, embellir la coulée verte entre place de Clichy et Blanche “laissée à l’abandon” et le retour des commerces de proximité, notamment rue Fontaine où elle dénombre 22 bars à chichas et où elle compte préempter dès que possible, font partie de son programme. “Il y a au maximum une dizaine de bars à chichas rue Fontaine, rétorque Jacques Bravo. Quant à la préemption, je ne pourrais le faire que s’il y a des choses à vendre. Et la priorité n’irait pas aux commerces de proximité mais aux équipements de petite enfance ou aux centres d’animation qui font défaut dans cette partie de l’arrondissement.” Pour lui, les commerces du IXe se portent bien avec 98 commerces de bouche ou de services rue des Martyrs, le marché d’Anvers et une nouvelle vie pour la rue Cadet et la rue Vignon.

    Gare aux voitures
    Nicole Azzaro, candidate des Verts considère que les nuisances du quartier viennent davantage des voitures. “La sécurité routière est très préoccupante. Entre la place de Clichy et celle de la Trinité, il faut apaiser la circulation et faire plus de place aux circulations douces.  Cela permettrait aussi de réduire les nuisances sonores liées aux voitures.” Pour elle, ni les bars à chichas ni les bars à hôtesses ne posent problème. “Si c’était des crêperies bretonnes, se dirait-on qu’il y en a trop. Pigalle, c’est Pigalle, tout le monde sait qu’il y a du bruit.”    

    Aurélie Sarrot Aurélie Sarrot
    Metrofrance.com, à Paris

     

                                                                                               

     

    Voilà donc un article paru ce jour dans le quotidien gratuit Métro sous la plume d'Aurélie Sarrot. Loin de moi de dire que les informations contenues dans cet article sont fausses mais ceux qui vivent dans ce quartier, et j'en suis, voient bien toute l'exagération et aussi toute l'approximation qu'il contient. Franchement, Pigalle et Blanche ne sont pas Chicago des années 30 ! Pour ceux qui sont rentrés chez eux la nuit vers 3h du matin, ils savent que la police est partout. Que cache cette obsession des bars à chicha ? N'est-ce pas un policier "bourré" qui a tiré une balle sur une personne dans un bistrot bien français celui là il y a quelques jours et qui a rendu la victime tétraplégique ? Que signifie un vrai partenariat avec le Commissaire de police ? Y en t-il des faux ? Que signifie cette défausse permanente du Maire actuel sur la Préfecture de Police ? C'est franchement énervant !

  • Les nouvelles corbeilles de rue font leur apparition

    Nous en avons entendu parler. Elles doivent être installées au nombre de 10 000 dans un premier temps. Mais, pour l'instant, le seul endroit où nous les ayons vues, c'est la place de la République.  Elles sont plutôt chouettes ! Qu'en dites-vous ?

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    Le principe est simple : la structure dispose d'une partie dépourvue de tiges verticales qui permet le passage du sac, sa pose et sa dépose une fois plein. La gros caoutchouc, comme sur les précédentes corbeilles de rue vertes, est là pour maintenir le sac en place.

    Reconnaissons qu'elles ont plus d''allure que les poubelles débarquées dans l'urgence des attentats au début des années 2000 en remplacement de poubelles plus esthétiques mais qui ne présentaient pas des propriétés anti-déflagration. C'était exactement le 12 septembre 2001 : le préfet de police a exigé alors que toutes les poubelles soient retirées. (Lire la déclaration d'Yves Contassot sur le sujet lors du Conseil de Paris en avril 2013.)

    On pouvait lire dans le Parisien en mars qu'elles devaient être agréées par la Préfecture de Paris, c'est chose faite:

    « Nous avions chargé des équipes de créateurs d'imaginer des réceptacles de propreté plus esthétiques. Mais nous avons fait marche arrière, entre autres parce que ces prototypes n'ont pas été homologués par la préfecture de police. Nous nous sommes finalement rabattus sur le catalogue de la centrale d'achats publics des collectivités locales et nous avons trouvé un modèle réunissant tous les critères recherchés », explique-t-on à la mairie de Paris. La corbeille de rue pressentie est en métal et de forme évasée. Sobre, élégante et anti-déflagration, celle-ci a déjà reçu le feu vert de la Ville de Paris. Mais il faut encore obtenir l'agrément de la préfecture de police.

    Maintenant, (et il faut bien rouspéter un peu) nous aimerions que les habitants soient davantage consultés que lors de la pose d'éteignoirs sur les corbeilles de rue vertes, celles que l'on remplace justement par celles-ci, qui n'ont pas plus d'éteignoirs incorporés que les précédentes d'ailleurs. L'opération éteignoirs a été un fiasco discret mais un fiasco quand même. Disparus aussi vite qu'ils avaient été installés, de plus belle, parfois même remplacés avec constance. Les mégots emplissent les canivaux, y compris devant des administrations, qui devraient pourtant donner l'exemple et fournir à leurs agents fumeurs un cendrier d'extérieur avec du sable en guise d'éteignoir. Nous pensons à l'antenne de la préfecture de police située au 6, rue du Delta. 

    intervention d'Yves Contassot : http://elus.paris-eelv.fr/?Apres-plus-de-10-ans-d-attente 

  • Un avis sur la brigade de lutte contre les incivilités

    Nous avons déjà évoqué à de nombreuses reprises dans nos colonnes la mise en place de la brigade de lutte contre les incivilités. Elle est en place dans le 18e depuis plusieurs mois mais ce n'est pas encore le cas partout notamment dans le 10e. Il est donc trop tôt pour dresser un bilan.

    Un de nos adhérents habitant de la Goutte d'or nous a demandé de publier un texte où il s'exprime sur la nouvelle brigade de lutte contre les incivilités issue de la direction de la prévention de la sécurité et de la protection. Ce que nous faisons volontiers même si nous ne partageons pas l'ensemble de ses propos. Nul doute qu'il provoquera des commentaires! Il a choisi de l'intituler : La brigade "anti-civilités" dans ses oeuvres.

    " La Mairie de Paris l'avait annoncé, elle l'a fait : la DPSP (Direction Prévention-Sécurité-Protection), dite brigade anti-incivilités, est à l'oeuvre dans nos rues. Cette police de l'urbanité, issue d'une réforme ayant officiellement coûté 10 millions d'euros, doit compter 1800 agents, en partie prélevés dans les effectifs existants (dont ceux de la surveillance des parcs et jardins, ce qui pose quelques problèmes, et explique en partie la déliquescence de certains squares comme le jardin Alain Bashung qui ne sont plus surveillés  ) voir article du 21 juin sur le blog d'Action Barbès.
     
    On peut observer actuellement l'action de la DPSP "in-vivo" dans les rues de Montmartre, en particulier rue des Trois-Frères à l'heure de l'apéritif. Des agents en civil distribuent nombre de contraventions, qui visent principalement les fumeurs qui jettent leur mégot dans le caniveau devant les bars. Les "brigadiers" ressemblent à des policiers de la BAC, tant par leur allure particulièrement anodine que par leurs méthodes. On peut même les voir "planquer", guettant un fumeur "suspect" et lui "sautant sur le poil" quand l'infraction est commise (comme les policiers en civil ils sont censés arborer un brassard au moment où ils interviennent, mais je ne les ai jamais vu le faire). Il n'y a pas d'information, pas d'avertissement (on aurait pu imaginer par exemple une campagne préalable d'affichettes prévenant que le jet de mégots ne serait plus toléré), juste une répression "aveugle". Cela n'a pas grand chose à voir avec ce que nous avait annoncé l'année dernière la mairie de Paris, par la voix de Colombe Brossel, adjointe à la Sécurité, qui déclarait : « La verbalisation n’est pas la mission prioritaire de cette nouvelle brigade », « l’objectif de cette réforme est de renforcer la présence visible des agents sur le terrain » (Le Parisien, 12/9/2016). Les très nombreuses personnes qui se font verbaliser réagissent avec tristesse : d'abord elles sont sidérées, car en général elles ne connaissent même pas l'existence de cette "police" en civil ; amères car elles ont le sentiment d'être victimes d'une injustice ; blessées souvent car l'amende est d'un montant très élevé : 68 euros - soit l'équivalent d'une journée de salaire d'un parisien "moyen" -, pour une incivilité modeste par rapport à d'innombrables autres. Même réaction de la part de commerçants sanctionnés pour peu de chose, par exemple la présence d'un panonceau présentant le menu devant un restaurant, d'autant plus que cela était jusqu'ici tout à fait admis dans la petite bulle de liberté qui est (ou était) typique de Montmartre. Le plus souvent il s'agit de commerces extrêmement modestes, par exemple une petite boutique de souvenirs, punie parce qu'elle a mis devant sa porte un simple tourniquet de cartes postales. En d'autres termes, cette répression "aveugle" est peut-être un bon moyen d'atteindre le but recherché, mais elle est tout sauf pédagogique, alors que la prévention est, officiellement, la première mission de cette brigade. De même, seuls les commerçants déclarés et les citoyens honnêtes ou naïfs sont, en réalité, sanctionnés : cette brigade n'ayant pas de pouvoirs de police, rien n'est plus simple que de donner un faux nom et une fausse adresse pour échapper au paiement de la contravention.  

    Mais quand on remonte la même rue après le passage de la BSPP, ou a fortiori quand on parcourt, juste à côté, la rue des Abbesses, on est un peu surpris : devant certains commerces il y a toujours des objets non autorisés sur le trottoir, les terrasses de nombreux restaurants débordent allègrement les limites autorisées (tant mieux d'ailleurs, dès lors que cela ne dérange personne, car cela donne beaucoup de charme et de vie à ces rues), etc. Il est difficile de comprendre cette différence de traitement. De même, je n'ai jamais vu ou entendu parler, par exemple, d'actions contre les "graffeurs" qui souillent les murs de Montmartre, certains, bien connus, de manière quasi-quotidienne ; aucune action non plus, à ma connaissance, contre les petits groupes qui mènent grand train et grand bruit toutes les nuits place des Abbesses. Enfin, je n'ai jamais vu la BSPP verbaliser un fumeur ailleurs que devant un bar (cela existe peut-être mais n'a pas l'air très courant) : il faut croire que le mégot abandonné sur le trottoir par un passant est moins incivil et moins polluant que celui jeté devant un bar (alors que ces derniers sont généralement ramassés par les propriétaires après la fermeture).

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    Vu de Barbès ou de la Goutte d'Or, à 300 mètres de là, la situation est assez exotique, voire hallucinante. Dans nos quartiers, n'importe qui peut déverser n'importe quoi dans la rue, y compris ses propres déjections, y compris des déchets alimentaires (certains commerces n'ont même pas de poubelles...), des artisans peuvent jeter des monceaux de gravats, etc., sans risquer, en pratique, quelque contrôle ou contravention que ce soit. Certes il y a un début de début d'essai de retour à la légalité, en sanctionnant des cas extrêmes (commerces non-déclarés, ou insalubres, ou participant au trafic d'objets volés), mais le jour est bien loin où des agents de la Ville de Paris y sèmeront l'effroi chez les jeteurs de mégots... (si vous voyez cela arriver, prévenez tout de suite Le Parisien, il pourrait en faire sa "Une", mais prévenez aussi le GIPN, cela pourrait être utile !). Pour le moment, on en est plutôt à constater que des aliments "frais" (ou périmés) sont vendus en toute illégalité mais librement dans la rue, que des commerces installés dans des locaux appartenant à la Ville de Paris se livrent au su et au vu de tous à des activités parfaitement illégales (par exemple faire de la restauration sans aucune autorisation ni respect des normes d'hygiène), que la police refuse de se déplacer en cas de tapage nocturne, etc. (voir par exemple l'édifiante tribune d'un habitant de la Goutte d'Or, publiée récemment par Le Monde le 14 juin). On sait aussi qu'à la Goutte d'Or l'un des grands fauteurs de trouble est... la Ville de Paris elle-même, car la gestion des poubelles des immeubles de Paris Habitat ne respecte pas les règlements (si votre copropriété a déjà été sanctionnée pour avoir laissé dans la rue les conteneurs verts un peu au-delà de l'heure légale, sachez que cette règle s'applique de manière "différenciée" selon les propriétaires et les adresses). Bref, inutile d'épiloguer, chacun d'entre nous, vivant dans ces quartiers, pourrait dresser une très longue liste des activités illégales ou inciviques dont il est témoin à chaque fois qu'il met un pied dehors. Car il est aujourd'hui, en pratique, beaucoup plus risqué, et beaucoup moins toléré par les autorités, de jeter un mégot rue des Trois-Frères que de dealer rue de la Goutte d'Or, à 30 mètres du poste de police et sous le regard des caméras de surveillance.

    Quant à la dimension "Protection" de la BSPP, une expérience vécue ces jours-ci me laisse dubitatif : j'ai vu une agression très violente se produire non loin d'un groupe de la BSPP qui stationnait à un carrefour (quatre agents en uniforme et un véhicule). Ils n'ont pas réagi, il a fallu que des passants crient pour qu'ils daignent s'interesser à la scène. Finalement deux agents ont accompagné des victimes à la pharmacie la plus proche (elles ne voyaient plus rien, ayant reçu des jets de bombe lacrymogène à bout portant dans les yeux, ce qui peut rendre définitivement aveugle) ; les deux autres agents, comme pour se donner une contenance, ont choisi de... contrôler un vendeur de fruits installé près d'un kiosque à journaux (ce sont des militaires de la mission Sentinelle passant là par hasard qui ont décidé de remonter la rue empruntée par l'agresseur, alors que ce n'est évidemment pas leur mission). Certes la BSPP n'a pas vocation à remplacer la police, mais on peut se demander si les victimes n'auraient pas été fondées à déposer plainte pour non-assistance à personne en danger, de la part d'agents dépositaires de l'autorité publique.
     
    En conclusion, il paraît évident que l'action de la DPSP, à ce jour, se concentre sur les cibles les plus faciles, les plus vulnérables, alors qu'on aurait pu imaginer qu'elle débute son activité par la répression des infractions ou délits les plus graves,  et "descende" ensuite vers des incivilités plus anodines. Et si le projet est en réalité celui de la "tolérance zéro", qu'il s'applique à tout et à tous. L'action de la DPSP obéit aussi, manifestement, à des pressions : dans le cas de la rue des Trois-Frères, de celle d'un collectif de riverains (essentiellement composé de deux personnes) qui se plaignent de nuisances causées par les bars et restaurants traditionnellement implantés dans cette rue, et harcèlent en permanence, depuis deux ans, les autorités policières et municipales (comme quoi cela peut marcher, mais il n'est pas sûr que vous obteniez le même résultat si vous habitez boulevard Barbès, rue Dejean, rue de la Goutte d'Or ou boulevard de La Chapelle !). Le "petit" problème est qu'une loi ou une règle n'est digne de ce nom que lorsqu'elle s'applique de manière indifférenciée à tous et partout. Or ici ce n'est manifestement pas le cas (on sait d'ailleurs que cette différence de traitement a même été reconnue et sanctionnée par la justice, qui, sur plainte de l'association La Vie Dejean, a condamné la ville et l'Etat pour la rupture d'égalité que constitue la défaillance des autorités à Château-Rouge). Une loi ou une règle dont l'application est "modulée" selon les lieux ou les individus, contrevient aux principes mêmes de la République, de la démocratie et des Droits de l'homme. Quand elle ne bénéficie qu'à quelques-uns, ce n'est plus une loi, mais plutôt un privilège (étymologiquement une "loi privée"), comme aux temps féodaux. De ce point de vue, il est à craindre que l'action de la DPSP n'aboutisse pas à un certain rétablissement de l'ordre républicain, mais contribue plutôt à renforcer l'arbitraire et l'injustice, ainsi que la différence de traitement en fonction de la richesse des quartiers et de l'origine de leurs habitants : selon que vous serez à l'Ouest ou à l'Est du boulevard Barbès, un même acte sera considéré comme illégal ou comme normal... "

  • Action Barbès participait à la table ronde ”espace public”

    Hier soir, à la réunion publique du conseil de quartier Goutte d'Or Chateau rouge, une innovation a failli partager les citoyens venus débattre. En effet, pour innover, les membres de l'équipe d'animation du CQ avaient décidé de traiter les quatre thèmes choisis en petits groupes, en tables rondes, selon l'expression consacrée, même si de table il n y avait pas trace.

    paris,18,goutte d'or,chateau rouge,barbès,conseil-de-quartier,espace-publicAriel Lellouche, membre du conseil de quartier et animateur de la soirée, a commencé par expliquer aux présents que le but était de donner une suite à la précédente réunion du conseil de quartier qui avait été très animée et traitait déjà de l'espace public, sous l'aspect de l'occupation dudit espace. Comment et par qui est occupé l'espace public dans le périmètre de la Goutte d'Or - Chateau rouge ? Dans certaines rues, par la prostitution, à d'autres endroits par les vendeurs à la sauvette ou par des trafics illcites, également par des commerces qui débordent des limites qui leur sont assignées, etc. D'où l'idée de scinder les problèmes et d'en discuter en tables rondes pour entendre les propositions des habitants, confrontés à ces types de nuisances ou d'incivilités.

    Les thèmes se résumaient en "commerce", "sécurité", "propreté et incivilités" et la dernière, à laquelle nous avons collaboré, "espace public et végétalisation". Plus d'une vingtaine de personnes ont donné librement leur définition de l'espace public tout en se présentant : pour les uns, c'est tout simplement la rue et le trottoir devant chez eux, là où ils souhaiteraient plus de tranquillité, pour d'autres ce sont des comportements qu'il faut changer pour que l'espace qui appartient à tous soit respecté par tous. Il nous a semblé qu'une majorité des participants à notre table ronde souhaitait une réappropriation de l'espace public par les habitants du quartier. paris,18,goutte d'or,chateau rouge,barbès,conseil-de-quartier,espace-publicCertains ont marqué la différence entre habitants et usagers de l'espace public, soulignant que les "gens d'ici" sont plus respectueux de leur environnement. D'autres  pensent que l'éducation peut beaucoup pour améliorer la cohabitation, les cultures et les histoires des personnes qui se croisent à la Goutte d'Or demandent un long temps d'adaptation. Les habitudes des Français de longue date sont ancrées dans un savoir vivre, imposé dès l'enfance, que d'autres populations ne possèdent pas ou qui leur reste étranger. Selon le caractère des intervenants, les uns apprécient le côté vivant du quartier, ils se sentent plutôt en sécurité dans la foule, ils réclament des événements festifs dont il pensent qu'ils pourraient rapprocher les personnes qui ne se connaissent pas. Une habitante a évoqué les amicales de locataires dans les immeubles des bailleurs sociaux, nombreux dans le quartier, ces associations savent trouver des solutions aux problèmes de cohabitation. Créer du lien social, mieux communiquer les uns avec les autres, toute démarche dans ce sens rapproche incontestablement les personnes et limite les comportements agressifs.

    Il n'en reste pas moins que les occupations non souhaitées de l'espace public par les vendeurs à la sauvette, par les prostituées ou par les dealers de toutes substances, ne relèvent pas de la bonne volonté des habitants. Ils les supportent plus ou moins bien. Ils font avec... Parfois l'exaspération gagne. Certains ont demandé en quoi d'éventuelles propositions des habitants sauraient changer la situation. C'est bien la question pertinente qui se pose : une fois listée les envies des uns et les nuisances dénoncées par les autres, que sortira-t-il d'une telle réunion ? Certes, le lien social est une piste à favoriser, mais au-dela, la solution n'est pas vraiment entre les mains des citoyens. Peu de personnes l'ont dit.