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Rechercher : projet Balcon vert

  • Distribution de bulbes à l'accueil des mairies à partir de lundi

    Nous reprenons ci-dessous la Lettre des élus EELV du 18e pour vous annoncer une distribution de bulbes, des anémones de Grèce, elle aura lieu ce samedi 21 octobre, au square Federico-García-Lorca (4e) de 11h à 17h30, au bord de la Seine, accessible depuis les Berges ou depuis le quai de l'Hôtel-de-Ville grâce à la passerelle.

    Des sachets de bulbes seront proposés aux Parisiens à partir du lundi 23 octobre à l'accueil des mairies d'arrondissement, dans la limite des stocks disponibles. Pour plus d'informations, il conviendra de vous rapprocher de votre mairie.

    La végétalisation est un enjeu majeur de la transition écologique des villes et particulièrement de l’adaptation de Paris au changement climatique. Elle vise à lutter contre les îlots de chaleur urbains, à améliorer le cadre de vie des Parisiennes et des Parisiens, à réduire l’apport d’eaux pluviales dans le réseau d’assainissement tout en développant la biodiversité. Le programme de mandature traduit cette ambition à travers différentes actions mises en œuvre d’ici 2020 :

    – Planter 20 000 arbres supplémentaires,
    – Atteindre 100 hectares de murs et toits végétalisés, dont un tiers sera consacré à la production de fruits et légumes,
    – Ouvrir au public 30 hectares d’espaces verts supplémentaires,
    – Aménager un potager et/ou un verger dans chaque école,
    – Développer l’agriculture urbaine,
    – Végétaliser l’espace public, notamment par l’aménagement de rues végétales.

    Qu’il s’agisse d’arbres, d’arbustes ou de simples plantes d’ornement, les végétaux plantés sur l’espace public ou privé au niveau du sol, des toitures ou sur les murs, participent à la construction et au renforcement des trames vertes parisiennes en offrant des habitats aux espèces et en permettant leur circulation entre les réservoirs de biodiversité identifiés. Le développement de la nature en ville s’inscrit ainsi dans les objectifs du plan biodiversité adopté en 2011 et actuellement en cours de révision.
    Il s’agit d’encourager tout particulièrement le développement de la végétalisation du domaine public en l’appuyant sur une démarche participative et une forte implication des habitants. C’est dans ce cadre que le permis de végétaliser a été mis en place en juillet 2015. L’engouement des citoyens parisiens dans la démarche de végétalisation de la ville s’est également manifesté lors d’opérations qui ont reçu un accueil très favorable : les ventes des surplus de végétaux issus du centre de production horticole de la Ville de Paris et les opérations « Des graines à tous les étages » et « Des bulbes à tous les étages ».
    En effet, afin d’encourager les Parisiens à embellir leur cadre de vie et à participer au développement de la nature en ville, la Ville de Paris a lancé en mars 2016 l’opération « Des graines à tous les étages ». 

    Pour lire la suite de la Lettre, cliquer ici. 

     

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    L'anémone de Grèce, de la famille des renonculacées, forme de belles touffes de feuilles très découpées vert foncé, très ornementales. Elle est idéale en sous bois, au pied d'arbres et d'arbustes, ou même dans une pelouse pour éclairer le jardin de ses fleurs en forme de marguerite blanches, bleues ou roses qui apparaissent au printemps.

    De petite taille (15 cm de hauteur), cette plante se plaira aussi sur un balcon, en potées ou en jardinières où elle sera accompagnée d'autres bulbes et de belles vivaces.

    Fiche botanique empruntée à Gerbeaud.com

  • Urbain trop urbain

    Afin de répondre aux attentes des Parisiens en matière d’écologie et de qualité de vie, la ville de Paris a lancé un appel à projets qui invite à voir l’avenir en vert.

    Paris je t’aime …

    Paris, telle une belle courtisane, s’étire avec paresse sur les bords de la Seine. Pleine de grâce, et sûre de son charme, elle exhibe avec langueur ses trésors impérissables. Mais ses véritables secrets, nichés dans ses méandres les plus intimes, elle ne les dévoile qu’à ceux qui s’y laissent guider par l’amour de la beauté et de la … Stop ! Ceci n’est pas un guide touristique ! Et ce n’est pas non plus ce que vivent les Parisiens au quotidien, en tout cas, cela ne suffit plus à les retenir, ceux d’entre eux qui sont en mal de grands espaces et de verdure. Alors, revenons-y à la réalité du quotidien, aux préoccupations des Parisiens.

    images?q=tbn:ANd9GcQwu11gpkYntltiJB9MkOFy59pxEzONA1P_NjROsYgP8Em3zQdmRgIls aiment leur ville, Ils y sont attachés, mais ils s’accordent souvent à dire qu’on y respire mal, qu’on y circule mal, qu’on y est souvent mal logé et qu’on y mange pas toujours très bien. Bref, ils aimeraient que leur qualité de vie soit meilleure. Alors, ils rêvent de campagne, d’alimentation bio, de logement durable, de biodiversité… Ils voient du bio partout.

    Les édiles de la ville de Paris, soucieux de la bonne santé physique et mentale de leurs administrés, ont donc fini par se dire : « Et si la campagne s’installait à Paris, plutôt que l’inverse ? » Malheureusement, il ne s'agit pas ici de remettre au goût du jour les belles utopies de nos ancêtres, mais Charles Fourier (1772-1837), qui imagina le phalanstère, aurait peut-être soulevé un sourcil approbateur en découvrant l'initiative de nos élus qui, le 29 mars 2013, ont lancé un appel à projets intitulé « Végétalisations Innovantes », en association avec le Paris Région Lab*. Trente des quarante dossiers reçus ont été présélectionnés. Quinze d’entre eux ont trait à l’agriculture urbaine, sept à l’architecture et à la qualité environnementale des bâtiments, cinq concernent la gestion de l’eau et trois la biodiversité.

    « Végétalisations Innovantes »  … Kesako ?

    Que trouve-t-on dans ces projets ? Du vert, du vert, et encore du vert. Leurs concepteurs voient absolument tout en vert, sauf les géants et on ne s’en plaindra pas. La végétalisation y est verticale, horizontale et souterraine. Tout ce qui peut être couvert de végétation l’est. Les murs, les toits, les friches urbaines, les tunnels ferroviaires, les pieds d’immeubles, les trottoirs, les lignes de tramway … Chaque espace s’y prêtant est investi par ces doux dingues qui veulent nous mettre au vert, et nous en faire manger, de la verdure.

    Utopie ou projet d’avenir ?

    Vous voulez peut-être avoir un avant-goût de ce à quoi Paris pourrait ressembler dans un avenir proche. Me croirez-vous si je vous dis que des pleurotes sortiront des tunnels ferroviaires de la petite couronne, que des potagers fleuriront sur le toit de la Générale du Nord-Est dans le 11e arrondissement, qu’on y fera pousser des fraises, des plantes aromatiques, des arbres fruitiers ? On peut aussi s’attendre à voir circuler dans les rues des mini-potagers sur roues ou à s’approvisionner dans des fermes urbaines bio installées sur des toitures et des terrasses. Une application vous renseignera peut-être sur l’adresse du site de compostage le plus proche de chez vous, et vous vous procurerez des fruits frais, donc de saison, dans une forêt fruitière au cœur du 18e. Les graffitis pourraient devenir végétaux, des îlots de dépollution des nitrates sur lesquels on fera pousser des plantes nitrophiles flotteront sur la Seine ou sur le bassin de la Villette. Des bocages urbains en pied d’immeuble filtreront les eaux de pluie avant qu’elles pénètrent dans le sol. Mais ce n’est pas tout, vous pourriez bien vous réveiller avec le chant du coq si, comme le souhaite un porteur de projet, des poulaillers voient le jour dans des copropriétés, des maisons de quartier ou des parcs. On n’y est pas encore me direz-vous. Cela prendra certainement plus de temps pour arriver à ce résultat, si on y arrive, qu’il n’en faut pour le dire. Et encore faut-il que nos élus ne jugent pas ces projets trop farfelus pour être pris au sérieux.

    Quel impact pour les Parisiens ?

    Certes, la question de l’écologie n’est pas une problématique qui peut se réduire à un territoire aussi ciblé qu’une ville, fut-elle une capitale, mais il ne faut rien négliger ; ce sont les petits ruisseaux qui font les grandes rivières de la planète Terre. Ces projets pilotes, du moins ceux qui seront sélectionnés, seront testés sur une période de trois ans. Ils se veulent participatifs et éco-citoyens. On parle de SCOP, de créations d’emplois et de lien social, de gestion collective. On se soucie des modes de production, on propose des plantations réalisées à partir de déchets produits localement, des cultures alimentées par des engrais biologiques. L’exploitation et la commercialisation en circuits courts de proximité, réduisant le nombre d’intermédiaires entre le producteur et le consommateur, sont à l’ordre du jour. Au-delà des enjeux écologiques, ce qui rejaillit de ces projets, c’est une volonté de développer un modèle économique différent, local, rationnel et humain ; l’humain au service de l’humain. Une entreprise qui, dans la durée, viserait également une plus grande autonomie alimentaire des citadins.

    Des projets vraiment innovants?

    D’où vient ce vent nouveau qui souffle sur la capitale ? Non point un vent mauvais, on ne peut que se réjouir à l’idée de voir la capitale verdir, et perdre au passage quelques degrés en été. Mais regardons chez nos voisins, proches ou lointains. Athènes s’est déjà mis au vert avec ses jardins-refuges implantés sur des terrains en friche du quartier d'Exarchia. A Seattle, un collectif vient de faire l'acquisition d'un terrain de trois hectares pour le transformer en forêt comestible où pousseront fruits et légumes. A terme, elle approvisionnera les habitants de la ville. Des micro-jardins ont vu le jour à Dakar, et à Bangkok, le béton disparaît sous la végétation depuis longtemps.

    Au regard des expériences déjà menées en la matière sur différents points du globe, on est tentés de dire qu’une fois de plus, la France arrive après la bataille, même si celle de l’écologie, espérons-le, n’est pas perdue. Alors plutôt que le vocable « innovant », qui devient indigeste tant il est mis à toutes les sauces, aussi indigeste que « durable », « bio » ou encore « présumé » lorsque les médias parlent d’un coupable, ou d’une victime, peut-être devrions-nous nous contenter d’utiliser le terme « inédit ». En effet, nous sommes à la traîne, alors qu’il y a tant à faire. Ce qui serait vraiment innovant serait que les décideurs s’enhardissent et fassent confiance aux porteurs de projets en adoptant ceux qui aujourd’hui paraissent les plus audacieux, voire les moins réalistes. S’il est un domaine où la compétition serait bénéfique à la population et à la planète, c’est bien celui de l 'écologie. Alors mesdames et messieurs les élus, osez ! Osez soutenir la créativité sans réserve ! Laissez-nous nous enthousiasmer ! On veut y croire à cette utopie toute verte car il y a péril en la demeure. Souhaitons que vous ayez pris toute la mesure du danger qui nous guette et que cette floraison de projets ne se soldera pas par l’adoption timide d’une succession de mesurettes. Les Parisiens ne se satisferont pas d’un pétard mouillé. C’est un feu d’artifice qu’ils veulent car, qu’on se le dise, le 21e siècle sera vert ou ne sera pas.

    *Créé à l’initiative de la Ville de Paris et de la Région Ile-de-France, Paris Région Lab a pour vocation d’accompagner les collectivités dans leurs démarches d’innovation, d'identifier, en partenariat avec les services de la ville, des terrains d’expérimentations pour les porteurs de projets. Voirie, immeubles, équipements municipaux, espaces verts…

    _/_/ Pour illustrer le propos nous avons trouvé cette petite vidéo du Mouvement Colibris qui résume la situation de façon didactique et donne des pistes... 


  • Végétalisation de l'îlot du carrefour Clignancourt-Ramey

    Végétalisation de l'îlot du carrefour Clignancourt-Ramey : un résultat très décevant

    Nous vous avions fait part dans un précédent article de la végétalisation à venir de l'îlot situé au carrefour des rues de Clignancourt et Ramey dans le cadre de l'opération "Du vert près de chez moi". Ce lieu, proposé par l'un des adhérents d'Action Barbès, fait ainsi partie des 10 implantations retenues dans le 18e arrondissement.

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    Suite à ce choix, notre adhérent, en association avec plusieurs riverains intéressés, a échangé avec Philippe Durand, adjoint au maire du 18e chargé des espaces verts, et la direction des Espaces Verts et de l'Eau (DEVE) afin de réfléchir à un aménagement qualitatif, qui aurait également permis de traiter le problème du stationnement sauvage des 2 roues motorisés — une occupation quasi permanente depuis l’aménagement du carrefour en 2012 et que nous dénonçons régulièrement. Or, dans le cadre de ces échanges, il s'est avéré que l'opération "Du vert près de chez moi", avec un budget extrêmement restreint, se limitait à l'installation de jardinières et d'un choix limité aux 2 types de jardinières de la Ville de Paris et, ainsi, ne permettait pas de prévoir un réel aménagement de qualité, comme cela avait été fait place d'Etienne d'Orves sur le parvis de l'église de la Trinité dans le 9e par exemple (voir photo ci-dessous).

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    Devant cette situation, notre adhérent et les riverains intéressés, n'ont pas souhaité continuer à s'associer à ce projet finalement peu ambitieux et relativement loin d'une vraie végétalisation.

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    Finalement, deux jardinières viennent récemment d'être installées sur l'îlot, avec des arbustes peu développés (essence non identifiée). Le résultat est particulièrement décevant, car il maintient le caractère très routier  et minéral du carrefour, dans une zone qui manque cruellement de "verdure" et confirme l'absence de prise en compte du stationnement sauvage des 2 roues-motorisés (démonstration ci-dessous en images).

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    Nous regrettons vraiment que le choix de l'îlot dans le cadre du projet "Du vert près de chez moi" n'ait pas permis une réelle végétalisation qualitative du carrefour. Il reste à espérer que les prochaines phases de requalification du quartier (notamment de la rue de Clignancourt) intègrent une végétalisation plus ambitieuse, digne du nom qu'elle porte, et notamment sur l'îlot central.
     
    Enfin, pour modérer l'expression de notre déception et de celle de notre adhérent qui s'est impliqué particulièrement dans la réflexion préalable, faut-il que nous considérions que nous sommes presque en hiver et que le printemps fera déborder de feuillage et de fleurs les deux pots dont l'allure est malgré tout bien triste pour l'instant... ?
     
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    Dernière minute sur le sujet... : la troisième potée de verdure est arrivée. La voici lors de sa descente du camion le 10 décembre. 

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  • Municipales 2008 : Paris hors ses murs

    Mais encore faut il se mettre d’accord sur la définition du niveau régional. Le sujet, pourtant essentiel, est plus ou moins traité dans le programme des candidats à la Mairie de Paris et nous vous proposons d’y jeter un coup d’œil.

    Dans son fascicule programme « Paris, un temps d’avance … », Bertrand Delanoë traite la question au chapitre IV en deux courtes pages intitulées « Agir à la bonne échelle » où il défend son projet Paris Métropole. Dans la continuité de ce qui a été lancé en 2006 avec la conférence métropolitaine, il préconise la mise en place d’assises de l’agglomération parisienne afin de définir un nouveau cadre institutionnel avec un calendrier de mise en place, assises qui regrouperaient outre Paris et les communes proches, l’Etat et la Région Ile de France. Projet au périmètre encore flou – le fascicule parle d’un espace urbain de 6 millions d’habitants formé de 4 départements – il se heurte à la bonne volonté des élus des autres communes et aussi, leitmotiv de campagne de Bertrand Delanoë, à la nécessaire solidarité financière des communes concernées.

    Françoise de Panafieu traite la question à la rubrique « intercommunalité » de son programme. Le projet n’est pas ici plus précis que celui du PS puisqu’il préconise des structures de coordination projet par projet (logement, déplacements, urbanisme) dans le cadre de nouveaux syndicats intercommunaux tout en souhaitant la création d’une communauté urbaine comme cela a été fait à Bordeaux par exemple.

    Le Mouvement Démocrate (MoDem), et sa tête de liste Marielle de Sarnez, est un peu plus précis (point 7 du programme) en utilisant d’ailleurs les mêmes méthodes que le PS ou l’UMP : mise en place d’une structure de concertation dès après les élections accompagnée de forums et de débats dans le cadre des « Etats Généraux du Grand Paris » tout en s’appuyant sur des démarches concrètes concernant certains projets prioritaires comme les transports ou le développement économique. Le projet est plus précis dans la mesure où il souhaite regrouper 80 communes constituant la zone dense de l’agglomération qui représentent 50% de la population francilienne.

    Dans leurs 50 propositions, Les Verts eux ne traitent pas cette question.

    Il est frappant de constater qu’un sujet aussi « capital » pour notre ville soit traité de cette manière. Est-ce une façon de reconnaître implicitement que les marges de manœuvre des élus locaux sont limitées et que c’est l’Etat qui reste maître des décisions en la matière ? Est-un manque d’imagination ou de volonté politique ? Commune aux trois partis politiques est la manière d’aborder le sujet : en fin de programme, un peu à la sauvette. C’est dommage.

    On pourra lire aussi le très intéressant dossier publié sur le sujet par le Nouvel Obs Paris n° 2256 et intitulé « La bataille du Grand Paris ».
     
    MAJ du 11 février : nous avons reçu le texte suivant de Nicole Azzaro - Les Verts - sur le sujet : " Les Verts  et les élus Municipaux et Régionaux souhaitent  la nécessaire intercommunalité, (que certains appellent maintenant Paris Métropole ou Gaand Paris). Depuis bien longtemps, car  ce qui concerne l'urbanisme , les déplacements, les solidarités le réclament. La position sur Paris Métropole et sur le Grand Paris, sera bientôt en ligne sur le site de campagne des Verts Paris. Un tout petit peu de patience !"

    L’histoire de Paris nous montre à travers les siècles que notre capitale a souvent rencontré, pour son agrandissement, un problème du type de celui qu’elle rencontre avec le boulevard périphérique actuel. Des barrières démolies sous Louis XIV et qui constituent aujourd’hui nos Grands Boulevards aux fortifications Thiers détruites au début du 20ème siècle dont les extérieurs suivent la trace en passant par la barrière des Fermiers Généraux de 1785 (« Le mur murant Paris rend Paris murmurant » - boulevards de Clichy et de Rochechouart dans le 9ème par exemple), les obstacles physiques n’ont pas manqué pour gêner ce qui finalement était devenu inéluctable, à savoir la croissance en taille de la ville. Dans cette perspective historique, regardons donc le périphérique non pas comme un obstacle insurmontable mais bien comme une péripétie dans l’histoire séculaire de la capitale.

    Tout le monde aujourd’hui est d’accord pour reconnaître que Paris souffre dans son périmètre actuel et que nombre de problèmes comme les transports, le logement, l’environnement, le développement économique, le traitement des déchets, etc. etc. ne pourront être traités qu’à un niveau régional. La chose est d’autant plus nécessaire que de réels déséquilibres existent entre Paris et ses alentours : déséquilibre  démographique -2 millions d’habitants à Paris et environ 10 millions hors Paris pour la région, déséquilibre économique : la Ville de Paris étant de loin la plus riche et contribuant largement au financement d’organismes communs comme le STIF par exemple.

  • Requalification du Louxor - Parlons technique !

    Le problème du bruit est important et doit faire l'obet d'une attention particulière. La Mairie de Paris argue, pour défendre son projet, que les travaux d'isolation acoustique, obligatoires, ne permettent pas de conserver la structure de la salle. Mais une solution alternative existe comme le montre les études menées par des architectes qui se sont penchés sur la question.
     
    D'abord quelques précisions concernant l'acoustique
    par Stéphane Ricout, architecte
     
    On parle:
    1. d'isolement acoustique, ou phonique, pour décrire l'état présent ou futur du Louxor (à savoir s'il est bien isolé par rapport à l'extérieur ou non), et
    2. d'isolation acoustique, ou phonique, pour décrire l'action d'isoler (la manière de s'y prendre, avec quelle technique, quels matériaux etc.)
    En somme, il y a la même différence entre éclairement (état) et éclairage (action). Souvent on emploie l'un à la place de l'autre. Si l'on parle de la technique d'isoler, alors en effet, parlons de l'isolation phonique ou acoustique (mais pas sonore, même s'il s'agit d'"insonoriser" le bâtiment). Si l'on parle de l'état dans lequel on voudrait que le Louxor soit ou non, et bien parlons en revanche de son isolement acoustique ou phonique.
     
     
    Des solutions techniques alternatives existent
    par Agnès Cailliau, diplômée des Hautes Études de Chaillot, architecte du patrimoine

     

    Le projet force à démolir entièrement les deux niveaux de fondations et de caves en pierre situés sous le Louxor, que son architecte avait décidé de conserver pour y poser en légèreté le Palais du Cinéma. Cette infrastructure en pierre est en excellent état, ne présente aucune lézarde ou tassement et portait un immeuble en pierre de taille de six étages environ 40 fois plus lourd. Le projet force à refaire des  fondations, très complexes, par le dessous, sans anticipation possible de coût et d'impact, en découpant le Louxor hors de son contexte et de son assise. Les nouvelles fondations par micropieux, dans le gypse situé à plusieurs mètres en sous-sol, vont créer des perturbations inévitables sur les deux immeubles mitoyens, et sur le Louxor lui-même.


    En effet, la grande salle du Louxor est abritée par une succession de portiques en béton très fins (U renversés), dont le béton a vieilli, et les aciers oxydés crèvent les enduits boulevard de La Chapelle. Pour consolider le Louxor, il faut donc prévoir de dégager impérativement toute la partie externe de la structure en béton hors des enduits qui nappent toute la façade en déposant des panneaux en briques de part et d'autre.
    Avec une structure à réparer à l'extérieur, et à reprendre en sous-oeuvre pour pouvoir casser toute l'infrastructure, que restera-t-il du Louxor si l'on rajoute à cela : la perte des stucs de faux marbre, des balcons, de la scène, des escaliers latéraux donc de la distribution, de la  décoration du plafond avec partition à caissons réglée sur ses dimensions actuelles avec éclairage naturel, éléments intérieurs de valeur dans la grande salle... Les façades intérieures sont perdues pour des raisons d'isolation acoustique mais aussi à cause des sorties de secours créées en sous-sol par le projet de deux salles.


    Pour le sauver, nous proposons de conserver la grande salle en l'état et de la restaurer dans ses proportions actuelles avec sa distribution.


    L'isolation contre la transmission du bruit peut être obtenue :

    • par des coupures solidiennes dans les façades y compris dans le toit- terrasse : il n'y a pas d'élément structurel lié au pignon mitoyen boulevard de La Chapelle. Les deux "poteaux" intermédiaires collés au pignon, ont été considérés à tort en béton, et ne sont que de simples raidisseurs en briques.
    • par une isolation phonique interposée le long des mitoyens, mais prenant en considération les différentes épaisseurs et matériaux constatés lors des tests effectués sur place.
    • en substituant des matériaux isolants aux panneaux de brique creuse dans les façades.

     

    Nous proposons également d'abandonner le projet de démolition des deux niveaux de caves et de conserver ainsi les dispositions du dernier cinéma muet parisien.

  • Hôtel Lambert, le Louxor : deux poids, deux mesures !

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    La galerie d'Hercule de l'hôtel Lambert - gravure de Bernard Picart - source Wikipédia

    L'hôtel Lambert est situé 2, rue Saint Louis en l'Ile à Paris (IVème). Il fut construit de 1640 à 1644 par l'architecte Louis Le Vau pour Jean Baptiste Lambert, conseiller et financier récemment enrichi du roi Louis XIII. Les décors sont de Charles le Brun, Eustache Le Sueur, entre autres. La galerie d'Hercule en est le plus célèbre décor. Elle date du XVIIème siècle.1 Sans conteste, l'hôtel Lambert est un joyau de l'architecture.

     

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    Façade du Louxor - Source Action Barbès

    Le Louxor est une salle de cinéma située 170, boulevard de Magenta à Paris (Xème). Il fut construit dans les années 1920/21 par l'architecte Henry Zipcy 2 Voir son histoire sur ce même blog.

    Comparer l'hôtel Lambert au Louxor n'a pas grand sens a priori. On peut même affirmer, sans crainte d'être contredit, que la valeur patrimoniale du premier est sans commune mesure avec celle du second.

    Comparaison n'est pas raison, d'accord. Toutefois, à certains égards, un rapprochement des deux situations engendrées par les projets de réhabilitation a un certain sens.

    L'hôtel Lambert est depuis 2007 la propriété d'une famille du Qatar qui a l'intention de le « moderniser » et a confié cette délicate mission à Alain-Charles Perrot, architecte en chef des monuments historiques.

    Le Louxor est depuis 2003 la propriété de la Ville de Paris qui a décidé de le « moderniser » en créant un cinéma Art & Essai de trois salles, tâche confiée à l'architecte Philippe Pumain sous l'égide de la Mission cinéma de la Ville de Paris.

    L'association Paris Historique, dont le Président a signé notre pétition, a déposé au mois d'août trois recours auprès du Tribunal d'Instance de Paris suite à la décision du ministère de la Culture avalisant le projet de restauration de l'hôtel Lambert. Ces trois recours portent sur des sujets qui sont voisins de ceux concernant le Louxor :

    1/ le bouleversement des sols et des fondations ;

    2/ la climatisation de l'ensemble des appartements ;

    3/ l'installation de trois ascenseurs ex-nihilo.

    Quels sont les rapports avec le Louxor ?

    En ce qui concerne les fondations, l'incertitude règne tant du côté de l'Ile Saint Louis que du boulevard de Magenta, certes pour des raisons différentes. A Barbès, l'incertitude vient du fait que nous sommes au pied de Montmartre, zone d'anciennes carrières. S'il faut creuser non seulement pour réaliser les deux salles en sous sol, conforter les fondations par le fonçage de micropieux, mais aussi creuser encore pour mettre en place un système de conditionnement de l'air lié à la géothermie, vers quels désordres s'avance t-on ?

    La climatisation des appartements de l'hôtel Lambert s'apparente à la mise en conformité des salles du Louxor pour accueillir le public. Bien sûr, accueillir du public nécessite des conditions de sécurité maximum. Cette mise aux conditions justifie-t-elle pour autant la destruction du patrimoine ? Les indispensables accès incendie et handicapés, la mise aux normes en matière d'acoustique, les choix par ailleurs constatables pour la consolidation du bâtiment, justifient-ils la destruction d'une grande partie de la salle du Louxor et l'enfouissement de ses décors d'origine encore en place ?

    L'installation des trois ascenseurs à l'hôtel Lambert correspond à la mise en place des équipements modernes pour la projection des films Art & Essai. Cela justifie-t-il la destruction des balcons de la salle, la destruction de sa structure d'origine, la disparition de la fosse d'orchestre et de l'avant scène tels que nous pouvons encore les voir aujourd'hui ?

    Par ailleurs, une absence de cohérence émerge derrière tout cela. Pour les deux projets mentionnés ci-dessus, la Commission du Vieux Paris a émis un avis défavorable aux modifications envisagées. Dans un cas, celui de l'hôtel Lambert, la mairie de Paris s'appuie sur cet avis défavorable pour combattre la décision du ministère de la Culture. Dans le cas du Louxor, pourtant avec le même avis défavorable aux travaux envisagés, la mairie de Paris n'en a cure et passe outre.  De là à penser que ces projets ne sont en fait que des supports à des joutes politiques, ou pour être plus explicites, à des joutes politiciennes, entre la Ville de Paris et l'Etat, il n'y a qu'un pas que nous pourrions envisager de franchir si nous avions mauvais esprit.

    Il nous faut raison garder mais nous ne pouvons pas ne pas constater que pour les deux projets, il y a deux poids deux mesures de la part de la mairie de Paris !

     

    1 - Dictionnaire des Monuments de Paris - Editions Hervas

    2 - Wikipédia - Le Louxor (cinéma)

     

  • Un jardin rue Richomme (18e) ?

    Le vote pour choisir les projets financés par le budget participatif 2016 bat son plein, depuis le 16 septembre et jusqu’au 2 octobre. Comme nous l’avons évoqué dans de précédents articles, Action Barbès n’a pas proposé de projet cette année, néanmoins nous en soutenons quelques uns dont celui d’une « Rue-jardin Richomme ». Nous vous proposons donc un aperçu de cette idée soumise par un de nos adhérents.

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    La rue Richomme (Joseph Théodore Richomme est né le 28 mai 1785 à Paris où il est mort le 22 septembre 1849 ; il fut un graveur réputé et obtint notamment le grand Prix de Rome en 1806.) est petite rue calme au cœur de la Goutte d'Or. Elle dessert une école maternelle, une école primaire et pas moins de trois crèches. Le projet d’une rue-jardin Richomme propose de la transformer en espace piétons où écoles, crèches et associations de riverains pourraient bénéficier d'un espace vert et à végétaliser dans un quartier qui en manque cruellement.

    La piétonisation de cette rue, ....

    .... dans sa portion comprise entre la rue Erchmann-Chatrian et la rue des Poissonniers (en conservant un accès aux riverains et aux services d'urgence) n'aurait que très peu d'incidence sur la circulation, très faible à cet endroit, tout en sécurisant un secteur très fortement fréquenté par les enfants du quartier.

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    Section de la rue Richomme concernée par le projet de rue-jardin


    On trouverait là un espace vert commun dédié aux enfants et bénéficiant à l'ensemble des habitants de la Goutte d'Or et du 18e arrondissement. Car bien plus qu'une simple végétalisation, c'est un havre de verdure à deux pas du boulevard Barbès, une véritable rue-jardin, qui s'offrira aux Parisien-ne-s. D’ailleurs, ce projet s'inscrit pleinement dans l'initiative des rues-végétales à Paris.

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    Crèche et école rue Richomme

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    La création d'une rue-jardin Richomme permettrait de faire un trait d'union entre les implantations végétales riveraines existantes et à venir. En effet, les grands arbres de la cour de l'école maternelle Richomme, la vigne-vierge qui court sur les façades des n° 11, 13 et 15  de la rue, le futur immeuble du n°19 qui sera surmonté de pots géants plantés, la cour du n°21 et son grand platane, le jardin partagé qui verra le jour au n°23, tous ces éléments forment un écrin vert propice pour la création d'une rue-jardin. L'ensemble végétal ainsi créé offrirait un espace vert qui déborderait de l'espace public et qui bénéficierait aux riverains comme à l'ensemble des habitant-e-s.

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    Emplacement du futur jardin partagé de la rue Richomme


    Le projet d'une rue-jardin rue Richomme a été validé par les Services techniques de la Ville et approuvé par la Commission ad-hoc en charge de choisir les projets finalistes au budget participatif dans le 18e. Les Services concernés, la Direction des Espaces Verts et de l’Environnement (DEVE), le Service Éducation Jeunesse (SEJ) sous le pilotage de la Direction de la Voirie et des Déplacements (DVD) ont émis plusieurs avis et préconisé différents aménagements :

    • "La piétonisation de la Rue Richomme est envisageable, tout en la laissant ouverte aux riverains et aux engins de secours."
    • "La végétalisation de la grille de l'école est envisageable (env. 5 000 €) et il y a la possibilité de réaliser des aménagements de pleine terre sur les parties de trottoirs les plus larges (4m) si les réseaux le permettent. (env. 450€/m²)"
    • "De plus un jardin partagé est à l'étude au 23 rue Richomme, et il pourrait être aménagé par la même occasion (env. 30 000 €)"
    • "L'aménagement de cette rue en zone piétonne permettrait de revoir le calibrage de la voie avec un rehaussement de la chaussée, et la création d'espaces végétalisés."
    • "Le coût global de cet aménagement de 1620 m² est estimé à 365 000 € (soit environs 1% de l'enveloppe dédiée aux Quartiers populaires) avec un taux de 10 % d'espaces végétalisés."


    Il s'agit donc d'une transformation en profondeur de la rue, avec une reprise complète de la voirie. Signalons également la plantation d'arbres sur les parties les plus larges de la rue. Enfin, si le projet Une rue-jardin Richomme emportait le suffrage des Parisien-ne-s, il faut préciser que ces propositions ne sont pas définitives et sont susceptibles d'aménagement et de modifications avant leur mise en oeuvre.

    Voici une petite vidéo au cours de laquelle l'initiateur du projet présente celui-ci, également la fiche de présentation et vous pouvez consulter le blog dédié au projet : Une rue-jardin Richomme.

    Aux urnes (électroniques ou pas), pour le projet n° 27 dans le 18e, citoyens !

     

    Projet 27 - Une rue-jardin Richomme from Mairie18 on Vimeo.

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    Cliquer sur la fiche pour l'agrandir

  • Conseil de quartier – 3ème partie

    Suite de notre petite analyse du rapport 2005.

     

    Le quartier Trudaine Rochechouart s’est réuni en Février, Avril, Septembre et Novembre avec une participation cumulée de 250 personnes. Notons que pour une densité de population qui doit être à peu près équivalente, ce quartier a une fréquentation presque double de celle de Lorette Martyrs, en forte augmentation par rapport à 2004 Une bonne surprise aussi puisque la réunion dont le thème central était la culture est celle qui a remporté le plus de succès (75 participants). Outre quelques projets d’aménagements comme la création d’une aire de stationnement pour les deux roues rue du Faubourg Poissonnière, le Conseil s’est particulièrement intéressé aux animations de quartier (fête d’Anvers le 4 Juin). C’est là un facteur constant depuis la création de ce Conseil et qui perdure en 2006. Notons au passage que réalisées en dehors du Conseil de quartier, les réunions de concertation dans le cadre du réaménagement du square d’Anvers ont eu un certain succès.

     

    Le Conseil n’a pas investi en 2005. L’essentiel de ses dépenses de fonctionnement a été consacrées aux animations mais celles-ci, là encore, restent modestes : 37% du budget de fonctionnement.

     

    Le quartier La Fayette Richer s’est réuni en Janvier, Avril, Septembre et Novembre avec une participation cumulée de 110 personnes. La réunion d’Avril traitant du sujet de la circulation rue Cadet a eu le plus de succès (40 participants), preuve s‘il en est que les questions de vie quotidienne et d’ordre pratique mobilisent plus. De part sa situation entre de grands axes très fréquentés par les automobiles (Boulevards, rue du Faubourg Poissonnière), le Conseil se préoccupe depuis sa création de la bonne utilisation de l’espace public. Le manque d’espaces verts, les projets immobiliers de l’îlot Sainte Cécile sont au cœur des préoccupations tout comme les travaux liés à la réalisation du Quartier Vert. « Végétalisation » des murs, réaménagement du square Montholon tout proche même si pas dans le périmètre de compétences du Conseil ont été et restent à l’ordre du jour. La récente décision du Maire de lancer le projet de fermeture de la rue devant l’église Sainte Eugénie devrait permettre à ce Conseil de continuer son travail de réappropriation de l’espace public.

     

    Le Conseil est celui qui a le plus investi : création d’une zone deux roues rue du Conservatoire en 2004 ce qui fait qu’il a engagé 57% de son budget d’investissement ces deux dernières années. Ses dépenses de fonctionnement restent elles aussi modeste (17% du budget).

  • Le Louxor et la Charte de Venise

    Certains défenseurs du calamiteux projet de réhabilitation du Louxor font appel à la Charte de Venise pour justifier le bien-fondé des opérations prévues dans le projet de l'architecte Philippe Pumain sous l'égide de la Mission Cinéma de la Ville de Paris. Il n'est donc pas inintéressant de lire attentivement cette Charte avec en tête les éléments spécifiques au Louxor.

    Pour commencer, qu'est ce que la Charte de Venise ?

    La « Charte Internationale sur la Conservation et la Restauration des Monuments et des Sites » a été signée à Venise en 1964 lors du IIème congrès international des architectes et des techniciens des monuments historiques. Elle a été adoptée par le Conseil International des Monuments et des Sites (ICOMOS-UNESCO) en 1965. La Charte Internationale de Venise (PDF 71ko)

    Avant d'aller plus loin dans notre processus d'analyse de ce texte appliqué au Louxor, remarquons un mot important : celui de restauration.

    On nous a accusés d'élitisme, d'être savants, trop savants ! Au risque de passer pour des cuistres, nous savons l'importance des mots dans notre belle langue française.

    La Charte de Venise traite de restauration : réparation, réfection - restauration d'un monument - nous dit le Larousse.

    Dans sa communication concernant le Louxor, la mairie de Paris emploie le terme de réhabilitation : restaurer et moderniser un immeuble - dixit le même Larousse.

    L'architecte Philippe Pumain préfère, lui, parler de restitution : rétablir, remettre en son premier état. Larousse toujours.

    La nuance est subtile. Restaurer, c'est remettre en état un édifice sans y apporter de transformations notables (pour qu'il garde le plus possible son intégrité). Réhabiliter, c'est modifier, parfois de façon conséquente, le bâtiment existant, afin de l'adapter à de nouvelles fonctions ou de nouvelles exigences. Restituer, c'est faire une copie de ce qui a existé mais n'existe plus, en reconstruisant des parties disparues.

    Donc, bien qu'une restauration ne soit pas une restitution, admettons que la Charte de Venise puisse s'appliquer au projet du Louxor.

    Article 5 de la Charte : « La conservation des monuments est toujours favorisée par l'affectation de ceux-ci à une fonction utile à la société ; une telle affectation est donc souhaitable mais elle ne peut altérer l'ordonnance ou le décor des édifices. C'est dans ces limites qu'il faut concevoir et que l'on peut autoriser les aménagements exigés par l'évolution des usages et des coutumes. »

    Aucun doute, la mise en place d'un cinéma de 3 salles correspond à une « fonction utile à la société ». Mais personne ne peut contester que la réalisation de ces 3 salles altère l'ordonnance ou le décor de l'édifice (structure de la salle réduite, balcons démolis puis reconstruits, décors enfouis dans la structure et l'isolement phonique).

    Article 6 de la Charte : « La conservation d'un monument implique celle d'un cadre à son échelle. Lorsque le cadre traditionnel subsiste, celui-ci sera conservé, et toute construction nouvelle, toute destruction et tout aménagement qui pourrait altérer les rapports de volumes et de couleurs seront proscrits. »

    La phrase est suffisamment claire : le projet ne conserve ni le cadre, ni la structure d'origine, il détruit et reconstruit.

    Article 8 de la Charte : « Les éléments de sculpture, de peinture ou de décoration qui font partie intégrante du monument ne peuvent en être séparés que lorsque cette mesure est la seule susceptible d'assurer leur conservation. »

    L'architecte Philippe Pumain a beau prétendre que la solution de l'enfouissement des décors dans la nouvelle structure est la seule possible, d'autres architectes tout aussi crédibles, nous ont affirmé le contraire.

    Article 13 de la Charte : « Les adjonctions ne peuvent être tolérées que pour autant qu'elles respectent toutes les parties intéressantes de l'édifice, son cadre traditionnel, l'équilibre de sa composition et ses relations avec le milieu environnant. »

    Il est clair que la destruction des balcons et la disparition des décors ne respectent pas les parties intéressantes.

    la Charte de Venise préconise la conservation d'ajouts ou de modifications si ceux-ci apportent une amélioration à l'édifice. Or, rien de tel dans le cas du Louxor. On le modifie en profondeur en restituant de manière discutable une partie seulement des décors et en amputant la salle. Bref, on touche à l'intégrité tout en démolissant, ce qui n'a rien à voir avec la Charte.

    Voilà comment certains pseudo-spécialistes essaient de nous endormir en utilisant un savoir qu'ils ne maitrisent manifestement pas complètement. Ou pire. Ils le maîtriseraient en détail, mais escamoteraient une application honnête des textes, car comment croire qu'ils ignorent ce que nous analysons ci-dessus, article après article ?

     

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  • Les « tours » au Conseil de Paris

    Urbanisme : science et techniques de l’organisation des agglomérations, villes et villages. Larousse illustré 2007

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    Bercy PoniatowsKi - Claude VASCONI

    Les deux photos accompagnant cet article ont été publiées sur le site Libération.fr - Onze architectes présentent leurs projets pour Paris

     

     

    Il faut ramener le débat actuel sur les « tours » à Paris à ce qu’il est au juste : autoriser la construction d’immeubles d’habitation d’une hauteur de 50m (15 étages) à la place des 37 actuellement permis par le PLU, autoriser quelques projets d’immeubles plus haut (180 m pour le projet de la Porte de Versailles par exemple) pour des bureaux et ce dans la petite dizaine de zones d’aménagement urbain en bordure de la capitale, essentiellement localisées entre les boulevards des Maréchaux et le périphérique.

    C’est toute l’astuce du communicant Bertrand Delanoë d’avoir présenté ce projet comme une action d’urbanisme majeure, appuyé qu'il est en cela par une presse avide de polémiques – Sarkozy vs. Delanoë - pour vendre son papier et qui a complaisamment publié des vues de projets afin d’allécher le chaland.

    Comment le maire de Paris explique t-il sa démarche ? Le manque de places pour construire les 27 000 logements neufs dont la moitié consacrée aux logements sociaux et prévus dans son programme électoral justifie à lui seul la volonté d’utiliser la hauteur. Il ne s’en cache pas puisqu’il parle de projets, de sa volonté d’être concret, et qu’il oppose aux principes. Il justifie ses projets par le développement économique de la ville, sa place dans la compétition internationale. Il veut le faire en concertation avec les élus mais aussi les Parisiens.

    Le débat au sein du Conseil de Paris n’a pas apporté grand-chose. On y joue un jeu de rôles avec des arrière-pensées politiques évidentes, des règlements de comptes à peine voilés, le tout enrobé dans une atmosphère assez feutrée où les arguments échangés relèvent plus du catalogue des bonnes intentions – mixité sociale, développement économique, contraintes écologiques, ne pas faire de Paris une ville musée, etc. … - l’impression étant que nos élus parlent en fait d’un sujet qu’ils ne maitrisent pas bien sous des airs assurés néanmoins.

    La réalité est hélas assez triste : ni le maire ni personne au sein du Conseil de Paris n’a la moindre idée de ce que Paris pourrait être dans 20 voire 50 ans ou plus. On place les projets dans le cadre de Paris Métropole, mais qu’est ce au juste Paris Métropole aujourd’hui ? On nous dit que le concept haussmannien n’est pas une fin en soi et qu’il faut le dépasser, innover. Certes, mais le fameux baron n’est pas parti avec l’idée de faire des avenues ou des immeubles pour faire des avenues et des immeubles, il l’a fait pour mettre en oeuvre des principes d’urbanisme simples comme la recherche de la salubrité, la facilité des transports ou l’harmonie esthétique de la ville. Rien de tel aujourd’hui dans la démarche du maire et de sa majorité. Rien de tel dans les remarques faites tant par l’opposition que par les alliés Verts.

    Quelque part Bertrand Delanoë se trahit en disant qu’il cherche le nouveau « visage » de Paris. La forme plutôt que le fond ? A suivre.
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    Porte de la Chapelle - Olivier BRENAC
  • Notre proposition pour le Budget participatif 2021 : ”De jolies bordures pour les pieds d’arbre végétalisés”

    Il ne reste plus que deux jours avant la fin du délai pour le dépôt des propositions pour le Budget participatif 2021 (fin des dépôts le 28 février à 20 h). À la fin de cette première phase, se fera la sélection des projets retenus pour être proposés aux suffrages des Parisiennes et des Parisiens.

    Notre association est maintenant habituée à proposer des projets, dont plusieurs ont été retenus et élus par les habitants ces dernières années (éclairage du viaduc du métro, en 2015 ; une rue-jardin Richomme en 2017). Notre dernière proposition, la mise en lumière de l'église St Bernard de la Chapelle, couplée à la proposition de rénovation de la flèche de l'église, a remporté le suffrage des habitants du 18e arrondissement lors de la dernière édition du Budget participatif en 2019. Cette année, c'est pour le budget "tout Paris" que nous faisons un proposition. 

    Les propositions pour "tout Paris" doivent répondre cette année à la thématique "Le Paris de demain". Notre projet intitulé "De jolies bordures pour les pieds d’arbre végétalisés" s'inscrit dans cette thématique. Nous proposons donc la création de bordures protectrices et décoratives pour les pieds d’arbre végétalisés.

    La ville de demain s’annonce plus verte et plus investie par ses habitants. Dans cette perspective, le permis de végétaliser octroyé par la ville permet d’emblée à des habitants de végétaliser des pieds d’arbre notamment. Ce mouvement de réappropriation de l’espace public répond à deux aspirations fortes des habitants pour la ville du futur : une ville plus verte et plus belle encore.

    Cependant, ce mouvement amorcé depuis quelques années, et qui prend de l’ampleur, produit des résultats très inégaux en termes de protection des plantations, de sécurité et d’esthétique. Si la végétalisation des pieds d’arbre est bien accueillie par les habitants, en revanche certains aménagements de bordure posent problème d’un point de vue esthétique et surtout de sécurité. S'ajoute un problème non négligeable, celui de la visibilité des installation par les personnes mal-voyantes. 

    Nous proposons donc que pour chaque pied d’arbre bénéficiant d’un permis de végétaliser la Ville y installe systématiquement des bordures de protection, solides et esthétiques. Cela permettrait donc d’assurer une protection durable des végétaux tout en respectant l’esthétique des rues parisiennes.

    Il pourrait être imaginé deux modèles (circulaire et rectangulaire) pouvant s’adapter aux différentes formes et dimensions de pied d’arbre. Leur esthétique devrait s’inscrire dans le "style parisien", être assorti au mobilier urbain existant. C’est-à-dire qu’il puisse s’intégrer harmonieusement aussi bien dans des quartiers à caractère historique que dans les nouveaux quartiers de la Capitale. Ce dispositif devra également répondre impérativement à des critères de visibilité pour faciliter les déplacements des personnes mal-voyantes.

    Les Parisiennes et les Parisiens aspirent à plus de végétal dans la ville de demain, mais également à une ville plus belle et plus accessible, notre proposition s’inscrit donc dans ce mouvement pour répondre utilement aux problématiques afférentes.

    Si d'emblée vous voulez soutenir notre idée, n'hésitez pas à "liker" notre projet sur le site du Budget participatif, vous pouvez même vous associer au projet.

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  • Il faut sauver le jardin Bois Dormoy !

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    Il ne faut pas que Bois Dormoy, 2bis cité de La Chapelle dans le 18e, subisse le sort du petit jardin de la chanson de Jacques Dutronc "le petit jardin" : "à la place du joli petit jardin, il y a l'entrée d'un souterrain où sont rangées, comme des parpaings, les automobiles du centre urbain".

    Bois Dormoy est un joli jardin collectif, partagé et pédagogique. Toutes les informations sont sur leur site.

    Que se passe t-il ? "Le permis de construire et démolir les arbres vient d’être affiché sur la grille du Bois Dormoy nous annonce cette association. Jeudi à 18h aura lieu le comité de suivi du Bois Dormoy et un groupe d’adhérents rencontrera le maire et les élus en charge de la question. C’est notre dernière chance de faire entendre nos arguments à la mairie".

     

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    Cliquer sur la photo pour l'agrandir

    Voilà, c'est clair. Dans un arrondissement si pauvre en espaces verts, au moment où la maire de Paris lance son opération Du Vert près de chez moi relayée par la mairie du 18e avec son appel à projet intitulé Végétalisons le 18e, nous en sommes là. C'est triste.

    Et voici l'avis bien senti de l'association Graine de jardin : Ce jardin est une pure merveille, ​caché au​ bout d'une impasse dans le quartier La Chapelle​ (Paris 18)​
    Il est amené à disparaître, ​happé​ par la ville et les projets de ceux qui ne comprennent pas la nécessité de pouvoir se poser, respirer et de s'évader.
    Les jardins du 18e ont la vie dure (et courte...).
    De quelle ville avons-nous vraiment envie ? Faisons-le savoir bon sang de bon sang !

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    Il faut se mobiliser ce jeudi car une réunion est prévue à la mairie du 18e aujourd'hui à 18h entre une délégation de l'association Bois Dormoy et les élus, dont le maire du 18e.

    Alors plusieurs moyens :

    Des courriels de soutien à Bois Dormoy à envoyer au maire du 18e, Eric Lejoindre : eric.lejoindre@paris.fr et à sa première adjointe Carine Rolland - carine.rolland@paris.fr - mais aussi aux élus, notamment les écologistes Pascal Julien - pascal.julien@paris.fr , Sandrine Mees - sandrine.mees@paris.fr , et Pascal Durand - pascal.durand@paris.fr , ce dernier chargé des espaces verts. Et aussi à Pénélope Komitès chargée des espaces verts à l'Hôtel de Ville - penelope.komites@paris.fr

    Pour les twittos : faire le forcing à : @EricLejoindre - @mairie18paris - @PJulien18 - @sandrinemees - mais aussi à la maire de Paris elle-même @Anne_Hidalgo et @PKOMITES

    Pour ceux qui ont un compte Facebook, des messages de soutien sur la page Bois Dormoy

    Et pour les traditionnels, une lettre de soutien à Bois Dormoy envoyée au mairie du 18e Eric Lejoindre  : 1, place Jules Joffrin 75018 Paris

    Il y a aussi la pétition et on peut la signer, voici le lien :

    Sauvons le Bois Dormoy, jardin partagé et bois sauvage dans Paris

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