Urbanisme : science et techniques de l’organisation des agglomérations, villes et villages. Larousse illustré 2007
Les deux photos accompagnant cet article ont été publiées sur le site Libération.fr - Onze architectes présentent leurs projets pour Paris
Il faut ramener le débat actuel sur les « tours » à Paris à ce qu’il est au juste : autoriser la construction d’immeubles d’habitation d’une hauteur de 50m (15 étages) à la place des 37 actuellement permis par le PLU, autoriser quelques projets d’immeubles plus haut (180 m pour le projet de la Porte de Versailles par exemple) pour des bureaux et ce dans la petite dizaine de zones d’aménagement urbain en bordure de la capitale, essentiellement localisées entre les boulevards des Maréchaux et le périphérique.
C’est toute l’astuce du communicant Bertrand Delanoë d’avoir présenté ce projet comme une action d’urbanisme majeure, appuyé qu'il est en cela par une presse avide de polémiques – Sarkozy vs. Delanoë - pour vendre son papier et qui a complaisamment publié des vues de projets afin d’allécher le chaland.
Comment le maire de Paris explique t-il sa démarche ? Le manque de places pour construire les 27 000 logements neufs dont la moitié consacrée aux logements sociaux et prévus dans son programme électoral justifie à lui seul la volonté d’utiliser la hauteur. Il ne s’en cache pas puisqu’il parle de projets, de sa volonté d’être concret, et qu’il oppose aux principes. Il justifie ses projets par le développement économique de la ville, sa place dans la compétition internationale. Il veut le faire en concertation avec les élus mais aussi les Parisiens.
Le débat au sein du Conseil de Paris n’a pas apporté grand-chose. On y joue un jeu de rôles avec des arrière-pensées politiques évidentes, des règlements de comptes à peine voilés, le tout enrobé dans une atmosphère assez feutrée où les arguments échangés relèvent plus du catalogue des bonnes intentions – mixité sociale, développement économique, contraintes écologiques, ne pas faire de Paris une ville musée, etc. … - l’impression étant que nos élus parlent en fait d’un sujet qu’ils ne maitrisent pas bien sous des airs assurés néanmoins.
La réalité est hélas assez triste : ni le maire ni personne au sein du Conseil de Paris n’a la moindre idée de ce que Paris pourrait être dans 20 voire 50 ans ou plus. On place les projets dans le cadre de Paris Métropole, mais qu’est ce au juste Paris Métropole aujourd’hui ? On nous dit que le concept haussmannien n’est pas une fin en soi et qu’il faut le dépasser, innover. Certes, mais le fameux baron n’est pas parti avec l’idée de faire des avenues ou des immeubles pour faire des avenues et des immeubles, il l’a fait pour mettre en oeuvre des principes d’urbanisme simples comme la recherche de la salubrité, la facilité des transports ou l’harmonie esthétique de la ville. Rien de tel aujourd’hui dans la démarche du maire et de sa majorité. Rien de tel dans les remarques faites tant par l’opposition que par les alliés Verts.
Commentaires
Globalement, je suis effrayé du peu d'imagination des architectes. De plus, il devrait être obligatoire de leur demander de présenter une version "sale, 20 ans après" de leur projet. Par exemple, la photo du haut (Bercy) sans herbe au pied des arbres et sous un ciel gris.
La seule qui sorte un peu du lot, c'est celle de Massena par Demians.
Sinon, juste pour le plaisir:
http://fr.wikipedia.org/wiki/Maison_dansante
La dimension esthétique n’est pas un élément à négliger. Mais, quels intérêts de dépasser le plafond des 37 M pour des immeubles et d’ériger des tours de 150 M ?
Résoudre la crise du logement dans l'intra-muros?
Faire rentrer de la taxe professionnelle (tours orientées majoritairement bureaux). Ou, venir alimenter via les « droits à construire », les finances de la Ville cf le projet (tour 150 M) de la Sté Unibail à la Porte de Versailles ?
Des tours à la périphérie de l’intra muros qui « toisent » les communes limitrophes. Quelle vision de Paris Métropole !
A –t-on abordé lors de la réunion du 25 juin (assises de la Métropole) où « Paris Métropole » se transforme (pour l’instant) en « syndicat mixte ouvert », de l’harmonisation des différents PLUs des communes des dépts 92, 93 , 94 ?
Chaque municipalité (dans son coin), construit ses immeubles et ses tours sans schéma directeur d’intégration.
Résultat prévisible : encore des tours de bureaux à l’ouest, des logements à l’est et des transports collectifs archi –saturés.