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18e - Page 97

  • Une fontaine d'eau pétillante gratuite dans le 18e

    Certes un peu loin de Barbès, mais les jardins d'Eole, où se trouve la fontaine, sont un secteur qui ne manque pas de charme, dès que le soleil donne.

    Les habitants du 18e arrondissement — et les autres — pourront désormais se désaltérer gratuitement à la nouvelle fontaine d'eau pétillante installée à l'entrée du jardin d'Eole, face au 28 rue d'Aubervilliers. Ils pourront aussi continuer jusqu'au 104 de la même rue et faire un tour dans ce bel endroit, qui réserve toujours des surprises aux promeneurs.

    Revenons à la fontaine : développée et gérée par Eau de Paris, elle est dotée de quatre points d'eau : 3 points d'eau pétillante et 1 point d'eau fraîche. Elle distribue de l'eau de 6h00 à 22h30, 7j/7.

    Branchée sur le réseau public de distribution d’Eau de Paris, cette nouvelle fontaine distribuera de l’eau fraîche et de l'eau pétillante grâce à un système ingénieux de refroidissement et de gazéification. 

    fontaine_3_OK-2-25594.jpg(Crédits Photo dixhuitinfo.com)

     

    • L’eau fraîche est obtenue par refroidissement de l’eau du réseau public à l’aide d’un banc de glace généré par un système de refroidissement : un échange thermique a lieu entre l’eau arrivant du réseau à environ 12°C et un glaçon à 0°C, permettant de distribuer au robinet une eau à environ 7°C. 
    • L’eau pétillante est obtenue quant à elle par adjonction de Co2 gazeux dans l’eau rafraîchie : la dissolution du Co2 dans l’eau est optimale entre 6 et 8°C ! Le dispositif de distribution de l’eau est réglé pour délivrer un volume d’environ 15 cl afin d’éviter les gaspillages d’eau.

    Les autres fontaines d'eau pétillante sont situées :

    • sur la façade du siège de l’entreprise Eau de Paris au 19, rue Neuve Tolbiac (13e)
    • au Jardin de Reuilly, au niveau de l’entrée par l’avenue Daumesnil (12e)
    • au parc André Citroën, au niveau de l’entrée située quai André Citroën (15e)

    2 autres fontaines d'eau pétillante seront installées d’ici à 2014 :

    • au Parc Martin Luther King, ZAC des Batignolles (17e) : fin 2013
    • au Square Tino Rossi (5e) : printemps 2014
  • L'ICI, c'est maintenant (enfin, presque...)

     

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    Bonne nouvelle pour l’Institut des cultures d’islam (ICI) : le bâtiment du 56 rue Stephenson sera inauguré le 28 novembre après-midi en présence du maire de Paris, Bertrand Delanoë et du recteur de la Grande Mosquée de Paris, Dalil Boubakeur, qui préside également le Conseil français du culte musulman (CFCM). Ce jour-là, les habitants du quartier pourront visiter le bâtiment jusqu’en soirée, 21 heures au moins, qui sera par la suite l’horaire habituel de fermeture. Ce premier bâtiment est situé 56 rue Stephenson et accueillera des expositions, des ateliers, des spectacles, des conférences, ainsi qu’une salle de prière. 

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    Quant au bâtiment du 55 rue Polonceau et 6 rue des Poissonniers, dont la construction avait été repoussée sans échéance précise, il sera bel et bien construit. Deux menaces pesaient sur lui : d’une part, les élections municipales, la nouvelle équipe sortie des urnes étant susceptible d’abandonner le projet ; d’autre part, l’échec à trouver un accord de financement pour la mosquée du site. Afin que soit respectée la loi de 1905 de séparation de l’Eglise et de l’Etat, un montage financier unique a été mis au point pour l’ICI : à la mairie, le financement de la partie culturelle du projet ; aux associations musulmanes, celui des lieux de culte. Ce projet phare de la mandature de Bertrand Delanoë inclut un lieu culturel et cultuel de 4500 m2 sur les deux sites, avec deux mosquées de 300 et 500 m2 chacune. Coût total : 22 millions d’euros.

    Or, comme l’a confirmé à Action Barbès Michel Neyreneuf, l’adjoint au Maire du 18e arrondissement chargé de l’urbanisme (et inspecteur pédagogique d’arabe de profession), trois offres ont été déposées pour l’ICI Polonceau, deux émanant du Maroc et une de l’Algérie. « Difficile, avec des projets d’une telle ampleur, que des États ne soient pas impliqués d’une manière ou d’une autre », reconnaît-il. L’identité de l’acquéreur de la partie cultuelle de l’ICI Polonceau n’est pas encore arrêtée mais sera connue… « bientôt ». Quant au rachat par l’association des musulmans d’ouverture (AMO), qui aurait permis d’impliquer des Musulmans noirs dans l’ICI, il sera demeuré un rêve, faute de financement suffisant et malgré les appels aux dons des fidèles et la sollicitation de pays africains. Une somme de 3 millions d’euros devait être réunie pour signer. C’est un revers pour l’islam de France : plus uni, mieux organisé, il aurait pu s’imposer comme un partenaire à part entière de la mairie dans ce dossier.

    De son côté, le rachat de la mosquée de l’ICI Stephenson a été signé avec l’association des Habous et des lieux saints de l’islam, dirigée par Dalil Boubakeur, pour 2,4 millions d’euros. Cette association est née en 1920 pour porter le projet de la Grande Mosquée de Paris.

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    paris,18e,ici,institut-des-cultures-d-islamDans l’attente de la signature d’un accord pour la future mosquée de Polonceau, les travaux ont débuté, comme en témoigne l'emprise du chantier à l’angle de la rue des Poissonniers et de la rue Polonceau (ci-dessus). Un nouveau panneau d’information – qui a remplacé l’antérieur il y a quelques semaines – annonce désormais la fin des travaux pour 2015 (ci-contre). Quel que soit le candidat victorieux aux prochaines élections, un retour en arrière est désormais peu probable.

     

  • Jour de fête rue Pajol

    C'est aujourd'hui l’inauguration de l’esplanade Nathalie Sarraute, qui borde les équipements de la ZAC Pajol : une auberge de jeunesse baptisée Yves Robert et une bibliothèque du nom de l'homme de lettres et ancien président tchèque Vaclav Havel.

    Les visites inaugurales ont lieu le 7 novembre à 15h30, l'entrée est filtrée, il faut être invité, voir sur le site de la mairie du 18e.. 

    zac-pajol

    Les habitants venus au conseil de quartier Chapelle - Marx Dormoy en octobre dernier avaient fait part de leur mécontentement au commissaire Bouard : la rue Pajol serait souvent le lieu d'attroupements bruyants, des nuisances sonores mais surtout nocturnes. Sans doute l'esplanade offre-t-elle un espace attrayant, particulièrement en été, quand les soirées sont longues. Pour autant, qu'en penser ? Faudrait-il renoncer à embellir la ville, à rendre l'espace plus agréable, l'aménager et tenter de le "végétaliser" par la plantation d'arbres ou d'autres espèces plus modestes en taille, sous prétexte que des jeunes les utilisent et pas toujours de la manière la plus respectueuse pour le voisinage ? Ne faudrait-il pas plutôt s'en prendre aux lacunes de leur éducation, à l'absence de dialogue entre générations et au manque de lieux où le bruit ne serait pas un problème ? 

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    La Halle Pajol qui accueille l'auberge de jeunesse et la bibliothèque est un bâtiment à énergie positive, ce qui doit être souligné autant que possible, tant ces constructions sont encore rares en France. 

    Pour résumer très brièvement, loin de consommer de l'énergie, elle en génère au-delà de ses propres besoins, grâce aux 3 500 m² de panneaux solaires photovoltaïques installés sur le toit de l'auberge de jeunesse.

    A côté de cette technologie de pointe, le trottoir qui lui fait face prend des allures de province qui ne manquent pas de charmes. Il serait dommage de ne pas le relever !

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    En mai dernier, la Halle Pajol avait déjà fêté ses 10 ans sous l'impulsion des associations qui ont participé à la grande aventure de la transformation de ce quartier très enclavé et limité par les voies de chemin de fer. Une réussite de la concertation au Grand Parquet. A noter que dans son bulletin d'octobre 2013, l'association SOS Paris, grand défenseur du patrimoine parisien, a qualifié le projet de ZAC Pujol de "réussite", alliant modernité et respect de son histoire. Enfin, un article dans Liaison d'octobre a salué la mobilisation exemplaire qui a conduit à terme de beau projet et son succès salué de toutes parts (voir l'article dans le n° 155 sous la plume d'Olivier Ansart, président de l'ASA PNE 18).

  • Pré-municipales 2014 : situation dans le 18e

    pariis,elections municipalesDes arrondissements de Paris, le 18e est l’un des plus importants, tant par le nombre de personnes qui y vivent (202 000 habitants, second arrondissement derrière le 15e avec 240 000*) que par les membres de son conseil d’arrondissement. A tout seigneur tout honneur, c’est du 18e que l’actuel maire de Paris, Bertrand Delanoë, est l’élu. Le maire de l’arrondissement, Daniel Vaillant, est un ancien ministre et le conseil d’arrondissement ne contient pas moins de 3 présidents de groupes politiques au Conseil de Paris avec Ian Brossat pour le Parti Communiste (PCF), Jean-Pierre Caffet pour le Parti Socialiste (PS) et Sylvain Garel pour les écologistes. Donc que du beau monde côté majorité. L’opposition n’est pas moins bien servie puisque le jeune Pierre-Yves Bournazel, candidat aux primaires de l’Union pour un Mouvement Populaire (UMP),  est aussi élu de cet arrondissement.

    C’est sans doute avec pas mal de regrets que Daniel Vaillant, l’actuel maire du 18e et ce depuis sa première élection en 1995, cède sa position de tête de liste pour son 1er adjoint  Eric Lejoindre. Le conseil lui-même est composé de 42 conseillers dont 26 appartiennent au Parti Socialiste (PS), 6 à Europe Ecologie Les Verts (EELV), 3 au parti Communiste  (PCF) et 1 au Parti Radical de Gauche. L'opposition, quant à elle, est représentée par six conseillers Union pour un Mouvement Populaire (UMP).

    Rappelons que le 18e arrondissement envoyait jusqu’à présent 14 conseillers au Conseil de Paris : aujourd’hui 9 conseillers PS, 2 conseillers EELV et 1 conseiller PCF pour la majorité et deux conseillers UMP pour l’opposition. A noter que le 18e est concerné par les changements de répartition du nombre de conseillers et qu'il verra celui-ci passer de 42 à 45 parmi lesquels un conseiller de Paris (+1). (Pour un point sur l'ensemble de Paris, voir notre article de juillet)

    Comment se présentent les élections à ce jour ?

    Daniel Vaillant ne sera donc pas tête de liste, en clair il ne sera pas candidat à sa propre succession, laissant cette place à son actuel premier adjoint Eric Lejoindre qui, il faut le noter, n’est pas conseiller de Paris à ce jour. Il est fort probable que Daniel Vaillant sera en bonne position sur la liste et restera conseiller de Paris. La presse s’est fait l’écho des tensions au sein du PS pour la nomination de la tête de liste dans le 18e. Il y a encore quelques semaines, Myriam El Khomri semblait tenir la corde mais le maire du 18e a, semble t-il, imposé son 1er adjoint en échange de son propre retrait. Il est encore trop tôt pour dire si le reste de l’équipe sera profondément remaniée ou pas. Ce qui est sûr aujourd’hui, c’est le retrait de Bertrand Delanoë mais aussi celui des deux conseillers de Paris Verts, Danielle Fournier et Sylvain Garel. Europe Ecologie Les Verts a désigné le duo Pascal Julien et Alice Carré comme têtes de liste sur une liste autonome.

    Côté communiste, il y a fort à parier que Ian Brossat sera à nouveau candidat mais dans quelles conditions, liste autonome ou liste commune avec le PS ? Rien n’est décidé de ce côté, le PCF semblant être tiraillé entre le PS et le Parti de Gauche actuellement.

    Pour l’UMP, même si la chose n’est pas encore officielle, on peut raisonnablement envisager que Pierre-Yves Bournazel, étoile montante de ce parti à Paris, sera tête de liste détrônant ainsi la figure historique de l’UMP dans le 18e, Roxane Decorte. Christian Honoré, conseiller d’arrondissement très présent dans le 18e devrait sans doute aussi être candidat. Mais on n’en sait pas plus. Un candidat centriste devrait également entrer dans la bataille.

    Pour mémoire, l'actuelle majorité a été élue au second tour des municipales de 2008 avec 72% des suffrages et François Hollande, dans l'arrondissement, a fait un peu plus de 70% des voix au second tour de la Présidentielle en 2012.

     

    MAJ du 14 octobre
    aux côtés de Pascal Julien pour la tête de liste EELV, ce sera Sandrine Mées et non Alice Carré qui s'est retirée.   

    * évolution de la population parisienne

  • Où sont passés les policiers de la Goutte d'Or ?

    De notre envoyée spéciale dans la Goutte d'Or en préparation du conseil de quartier Chapelle Marx-Dormoy du 2 octobre, où nous nous sommes rendus pour comparer l'ambiance d'un quartier à l'autre, sur le même thème, celui de la sécurité.

    Quoi de plus simple et efficace que d'arpenter les rues du quartier pour se faire une idée des lieux, des personnes qui les animent, des commerces qu'on y trouve. En réalité, cette fois-ci, il ne s'agit ni de tourisme, ni de sociologie, mais d'un regard sur le dispositif sécuritaire mis en place par le ministère de l'Intérieur dans le cadre de la Zone de sécurité prioritaire (ZSP) Barbès-Château rouge, à l'automne 2012.

    Voici le parcours dans son entier : les rues d'Oran, Doudeauville, Léon, Ernestine, des Poissonniers, Dejean, Laghouat, Myrha, Affre, Cavé, des Gardes, Saint-Luc, Saint-Bruno, Saint-Mathieu, Stéphenson, Richomme, Tombouctou, de Chartres, de la Charbonnière, Caplat, Square Léon et rue Léon, Islettes et bien évidemment les boulevards Barbès (jusqu'à Château-Rouge) et de la Chapelle. Comme dans les bons guides, nous vous indiquons non pas la distance mais le temps de parcours : en tout environ quarante-cinq minutes.

    Notre correspondante ajoute : « Me croirez-vous si je vous dis que je n'ai rencontré aucun fourgon ou voiture de police ou de CRS. Pas plus d'ailleurs de policiers.
    Une seule : au repos et vide, les rétroviseurs repliés : rue Doudeauville, devant le 39 en face de l'UMJ Paris-Nord (Unité médico-judiciaire). J'exclus évidemment les voitures garées et en attente devant le commissariat rue de la Goutte d'Or. Cela voudrait-il dire que tout va bien dans le meilleur des mondes ? Qui pourrait le croire ! »

    41uBMlN%2BP-L._SY445_.jpgDaniel Mermet, mardi 24, a consacré son émission de l'après midi sur France Inter à Raphaël Liogier, qui vient de publier chez Textuel : "Ce populisme qui vient", conversation menée par Régis Meyran (112 pages, 15 euros). Dans cette analyse déstabilisante et recommandée, nous pouvons lire à la page 80 : "C'est tout de même préoccupant, par exemple, que la police soit obligée de se contenter d'observer les trafics sur la place de la Charbonnière (Paris 18e), qui, en début de soirée, se métamorphose en véritable marché aux voleurs, comme disent les habitants du quartier !"

    Pour écouter l'émission si vous avez le temps et le désir... 

    Depuis maintenant plusieurs jours, il semblerait que la police ne s'est plus contentée d'observer et sans doute d'en tirer des conclusions, puisqu'elle a complètement disparu de ce champ d'observation. Serait-elle victime d'une "trêve des confiseurs" avant l'heure. Ou préparerait-elle une action ciblée ?

    Pour le promeneur lambda, il est quasiment impossible de passer place de la Charbonnière en début de soirée (plus d'une centaine de personnes occupent l'espace et l'entrée des rues adjacentes). Et lorsque l'on arrive au niveau du métro Barbès, le nombre "gonflé" de vendeurs de cigarettes, de Subutex...  et de pickpockets, interpellant le passant en toute liberté, nous déconcerte et nous accable.

    Les travaux Vano et autres n'ont pas repris pour le moment. L'endroit est toujours aussi encombré par les cartons et les réserves de cigarettes bien au chaud. 

    paris,18e,barbès,goutte-d-or,prévention,sécurité,zsp,police,commissaire-bouard,chapelle-marx-dormoyRetour en force lors de l'agression qui a eu lieu devant le Louxor le jeudi 26 septembre en soirée.

    Nous étions au conseil de quartier La Chapelle Marx-Dormoy le 2 octobre à 19h, 2 rue de la Guadeloupe, car nous y avions noté la présence du commissaire divisionnaire Nelson Bouard, qui venait répondre aux questions des habitants du quartier. Nous avons donc écouté silencieusement — nous n'étions pas dans nos rues ! — ses réponses à une foule, venue en grand nombre, beaucoup plus nombreuse que d'habitude, nous a-t-on dit, et soucieuse de manifester sa colère et ses difficultés de vie dans un environnement dégradé, encombré, tendant vers l'insécurité.

    Les questions récurrentes : pas de policiers dans la rue, trop peu d'écho quand on appelle la police, des attroupements permanents dans certaines rues, de la prostitution, des toxicomanes inquiétants, des SDF installés de façon quasi-permanente en certains lieux devenus très sales et impossibles à nettoyer par la DPE, des bandes de jeunes voyous qui font la loi dans certaines rues,  des taxis clandestins qui occupent l'espace porte de La Chapelle, les marchés à la sauvette qui laissent rues et trottoirs dans un état de saleté repoussant, des agressions sur les personnes âgées et les femmes, surtout aux abords des DAB, etc. Un lot impressionnant de griefs, décrits et argumentés, qui n'avait rien à envier à la Goutte d'Or...

    Les réponses du commissaire : les policiers patrouillent en voiture mais s'arrêtent chaque fois qu'il le faut, pour preuve l'augmentation du nombre des interpellations et des déferrements. "On n'arrête pas un délinquant sans sortir du véhicule !" Les policiers sont intervenus de façon ciblée sur les sauvettes près de la place de la Chapelle à la fin du printemps, début de l'été, obtenant des résultats, mais dès que l'action de la police se porte sur un autre site, ils reviennent... Le commissaire explique les saisies nombreuses de camions qui servent de stockage et que les habitants ont dénoncés : pour ouvrir le véhicule, il faut la présence d'un occupant, et quand il est saisi, il est vite remplacé par un autre. Mais ce travail s'exerce de façon continue, avec le soutien des Douanes aussi. Celles-ci "frappent au portefeuille" et les amendes se veulent dissuasives. Bien sûr il y a saisie des denrées et souvent du véhicule. Pour les SDF, le personnel de la propreté n'a pas pour mission de les déloger et par conséquent nettoie "autour" (Ce furent aussi les propos de Félix Beppo, l'élu du 18e chargé de la propreté, également présent). La police en revanche démantèle régulièrement des cabanes ou abris de fortune. De même qu'elle démantèle les camps d'étrangers venus de l'Europe de l'Est qui se reconstituent régulièrement aux abords de la porte de La Chapelle, et dont les jeunes indisposent les automobilistes coincés dans les embouteillages, quand ce n'est pas carrément pour ouvrir une porte et dérober ce qui est à portée. 

    Vous connaissez toutes les plaintes des habitants quand ils sont réunis dans des conseils de quartier dont le thème est la sécurité. Nous vous avons plusieurs fois relaté les propos entendus. La situation n'évolue guère. Chacun, cependant, pense qu'il est plus mal loti que son voisin, et vit l'enfer plus que d'autres. Or notre présence dans des quartiers différents, différents mais proches et situés dans nos trois arrondissements de prédilection, nous permet de témoigner que les problèmes cités ci-dessus sont présents un peu partout et surtout qu'ils se déplacent au fur et à mesure des interventions policières. Ce fut le cas pour la toxicomanie, quand les squats de la Porte de la Chapelle ont été fermés, ou pour la prostitution lorsque le racolage passif a été plus sévèrement sanctionné il y a quelques années. Le phénomène évolue ou se déplace. On a assisté, dans certains quartiers, à l'explosion du nombre des salons de massage qui ne trompent personne, et à la prostitution en appartement ailleurs. Là elle est encore dans la rue. Pour combien de temps ?

    Les SDF sont nombreux, les migrants aussi, les sans papiers idem... et les trafics de tous ordres prospèrent sur ce terreau. Ne perdons pas notre humanité dans cette époque difficile.