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Rechercher : conseils de quartier

  • Elargir ou pas les zones touristiques pour le commerce ?

    Fin avril, Anne Hidalgo relançait la question du travail dominical dans certaines zones de la capitale. Un sujet qui s'est déjà invité à droite dans la pré campagne municipale. S'agirait-il de zones existantes à élargir comme à Montmartre dans le secteur des Abbesses, où les commerçants le demandent, ou bien de la création de nouvelles zones ?

    Actuellement, 7 secteurs sont déclarés « zones touristiques », certains en partie seulement : rue de Rivoli, place des Vosges et rue des Francs Bourgeois, rue d'Arcole, Champs Elysées, viaduc des arts rue Daumesnil, boulevard Saint-Germain, Butte Montmartre.

    « Je suis prête à revoir la carte des zones touristiques à Paris, à condition que l’on travaille sur le dialogue social et la création d’emplois. Si l’on va dans cette voie-là, je veux un pacte » avec les milieux professionnels, a affirmé Anne Hidalgo. Et « des riverains associés aux décisions » a ajouté B. Delanoe. Mais au delà des seuls habitants, la question n'est-elle pas de société ?

    D'un côté, nous avons des commerçants qui souhaitent travailler davantage (« travailler plus pour gagner plus » aurait-on dit en d'autres temps !) et augmenter leur chiffre d'affaires, puis des étudiants qui souhaitent trouver des petits boulots. De l'autre, des salariés (on sait que les femmes sont nombreuses dans ce secteur) dont on sait bien qu'ils n'auront pas forcément le choix. Accepter ou non les journées que propose le patron ne se fait pas en toute liberté, on le sait bien.

    Souhaite-t-on vraiment que les dimanches soient consacrés aux achats ou même au lèche-vitrine sans acte d'achat ? A-t-on envie d'une société où faire les boutiques devienne un loisir dominical pour la majorité des salariés ? C'est déjà le cas en proche et lointaine banlieue avec certains magasins de bricolage ou d'ameublement. Là, pas besoin de zones touristiques. Les classes plus aisées, en revanche, savent s'en dispenser, n'en voyant l'intérêt que dans des cas exceptionnels. Mais les plus modestes, éloignées des centres culturels où l'on peine à les attirer, sont logés au plus près des grands centres commerciaux et autres usine-centers nichés dans les banlieues, « agrémentés » de quelques restaurants fast food clignotant dans le soir. Autoriser davantage la vente le dimanche — même si l'on comprend bien ici, à Paris, qu'il ne s'agit pas des supermarchés, mais plutôt des grands magasins de la rive droite  — c'est un signe fort qui illustre le type la société que l'on construit ensemble.

    Reste l'argument auquel aucun élu, encore moins un candidat, ne peut faire la sourde oreille : c'est créateur d'emploi. Ah, alors.... Et pourquoi donc ? Ici, à Paris règne une certaine injustice entre les enseignes illuminant les Champs Elysées, par exemple, et les Grands Magasins du boulevard Haussmann. Leur clientèle est en très grande partie étrangère. Venue en groupe, coachée par un "tour operator", elle ne reste parfois qu'une seule journée à Paris et se rue vers les quartiers animés, où les commerçants les accueillent sourire aux lèvres, eux et leurs cartes de crédit. Un manque à gagner pour le Printemps et les Galeries Lafayette, pour être clair, eux qui ne peuvent ouvrir que cinq dimanche par an. Donc, grosse pression sur les candidates... même si certains au Conseil de Paris se montrent réticents, par exemple, Christian Sauter. Nous avons cherché à savoir si Anne Hidalgo lors de son récent meeting au Bataclan a renouvellé sa proposition de prolonger les plages horaires, ou bien si, prudemment, elle l'a mise en sourdine. En vain, il n y a pas eu d'écho.

    Et dans notre quartier ? Imaginons une minute que le secteur Barbès devienne zone touristique. C'est pour l'instant pure fiction. Les boutiques de vêtements de cérémonie attirent déjà une foule importante le samedi car elles sont concentrées sur un petit périmètre, mais grignotent néanmoins du terrain au détriment du commerce de proximité. Les acheteurs viennent pour leur très grande majorité en voiture de banlieue et, même de province. On l'observe aux immatriculations. Des problèmes de circulation et de stationnement en perspective...

    Après la réouverture d'un lieu culturel comme le Louxor, on imagine mal les boutiques Tati, et les nombreuses autres, ouvertes le dimanche (on échappera désormais à Vano !). A côté, n'oublions pas qu'on ferme Virgin.  Allons plutôt au cinéma. 

     

    ­_/_/_/ Pour mémoire, l'article de Libération du 17 décembre 2012 sur le travail le dimanche : Ce que dit la loi 

     

  • L'ICI change d'échelle

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    ©Institut des Cultures d'Islam

    Dans le bâtiment, des signes évidents de préparatifs : un mobilier encore épars, des bâches en plastique au sol, des affiches attendant d’être accrochées… Dans une semaine exactement, ce sera l’inauguration de l’ICI Goutte d’Or, au 56 rue Stephenson. Il est 19 heures mais plusieurs collaborateurs de l’ICI sont encore à pied d’œuvre. « Tout sera prêt à temps », insiste Elsa Jacquemin, la directrice générale de l’institution depuis avril 2013. Cette avocate de profession était jusque-là directrice de cabinet du Premier secrétaire du PS, Harlem Désir, et a également occupé le poste de déléguée adjointe aux relations internationales de la ville de Paris.

    L’arrivée d’Elsa Jacquemin marque un « changement d’échelle » de l’ICI. L’équipe de l’établissement s’est étoffée : une directrice artistique, Zeynep Morali, l’ancienne responsable du centre d’art contemporain Depo d’Istanbul, a été nommée ; un poste supplémentaire de relation avec les publics a été confié à Blanca Perez. Le conseil d’administration accueille de son côté de nouveaux partenaires extérieurs, tels que le Bal, le Louvre et la Fédération internationale des droits de l’homme. 

    Du hammam à la mosquée

    paris,ici,18e,goutte-d-or,elsa-jacqueminCe « changement d’échelle » désigne, bien sûr, une palette d’activités nouvelles. Avec, bien évidemment, la célébration du culte : la mosquée ouvrirait ses portes aux fidèles dans les jours suivant l’inauguration, le 28 novembre. Quant au hammam, au sous-sol de l’ICI Goutte d’Or, il est en cours d’attribution à un prestataire extérieur et pourrait être inauguré fin décembre 2013 ou début janvier 2014.

     

    Ecoutons Elsa Jacquemin qui a accepté de recevoir Action Barbès malgré l'effervescence qui précède l'ouverture :

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    ©Abbas - Magnum Photos

    Prévue un an à l’avance, la programmation suivra désormais un rythme régulier. La grande exposition d’ouverture, « Ici, là et au-delà » restera visible jusqu’en mars prochain – avec un prolongement dès janvier à l’ICI Léon. Lui succéderont un cycle sur la Syrie, avec des cartes blanches données à des associations syriennes en France, puis le neuvième festival des cultures d’islam, consacré cette fois au Maroc, qui sera organisé en partenariat avec le Louvre et l’IMA.

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    ©Abbas - Magnum Photos

    L’ancrage local

    Image 5.jpgOutre ce volet artistique, l’ICI proposera des ateliers culinaires, des « ciné-goûters » avec les enfants, des soirées « libres courts » à l’entrée libre, une sélection de courts-métrages projetée en présence des réalisateurs. « L’ancrage local, le renforcement des relations avec le quartier est notre priorité », insiste Elsa Jacquemin. L’ICI a aussi noué des partenariats avec d’autres institutions, locales comme le Louxor – avec une avant-première début décembre – ou le 104, mais également parisiennes comme le Théâtre de la Ville ou l’Institut du monde arabe. (Photo ci-contre ©Yazid Oulab)

    Parallèlement, l’offre de l’ICI Léon se poursuivra : cours d’arabe et de calligraphie, brunchs littéraires (à partir du 7 décembre, entrée libre), visites guidées, notamment animées par le passionnant Jacky Libaud.

    Quant au site de lICI Barbès, il pourrait être prêt d’ici deux ans, fin 2015. La démolition du bâtiment actuel débutera début décembre. D’une surface de 2000 m2, l’ICI Barbès disposera d’une salle de prière, de salles d’exposition, d’un auditorium, d’une bibliothèque et d’un patio. 

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    ©Patrizia Maïmouna Guerresi

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  • L'ICI, c'est maintenant (enfin, presque...)

     

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    Bonne nouvelle pour l’Institut des cultures d’islam (ICI) : le bâtiment du 56 rue Stephenson sera inauguré le 28 novembre après-midi en présence du maire de Paris, Bertrand Delanoë et du recteur de la Grande Mosquée de Paris, Dalil Boubakeur, qui préside également le Conseil français du culte musulman (CFCM). Ce jour-là, les habitants du quartier pourront visiter le bâtiment jusqu’en soirée, 21 heures au moins, qui sera par la suite l’horaire habituel de fermeture. Ce premier bâtiment est situé 56 rue Stephenson et accueillera des expositions, des ateliers, des spectacles, des conférences, ainsi qu’une salle de prière. 

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    Quant au bâtiment du 55 rue Polonceau et 6 rue des Poissonniers, dont la construction avait été repoussée sans échéance précise, il sera bel et bien construit. Deux menaces pesaient sur lui : d’une part, les élections municipales, la nouvelle équipe sortie des urnes étant susceptible d’abandonner le projet ; d’autre part, l’échec à trouver un accord de financement pour la mosquée du site. Afin que soit respectée la loi de 1905 de séparation de l’Eglise et de l’Etat, un montage financier unique a été mis au point pour l’ICI : à la mairie, le financement de la partie culturelle du projet ; aux associations musulmanes, celui des lieux de culte. Ce projet phare de la mandature de Bertrand Delanoë inclut un lieu culturel et cultuel de 4500 m2 sur les deux sites, avec deux mosquées de 300 et 500 m2 chacune. Coût total : 22 millions d’euros.

    Or, comme l’a confirmé à Action Barbès Michel Neyreneuf, l’adjoint au Maire du 18e arrondissement chargé de l’urbanisme (et inspecteur pédagogique d’arabe de profession), trois offres ont été déposées pour l’ICI Polonceau, deux émanant du Maroc et une de l’Algérie. « Difficile, avec des projets d’une telle ampleur, que des États ne soient pas impliqués d’une manière ou d’une autre », reconnaît-il. L’identité de l’acquéreur de la partie cultuelle de l’ICI Polonceau n’est pas encore arrêtée mais sera connue… « bientôt ». Quant au rachat par l’association des musulmans d’ouverture (AMO), qui aurait permis d’impliquer des Musulmans noirs dans l’ICI, il sera demeuré un rêve, faute de financement suffisant et malgré les appels aux dons des fidèles et la sollicitation de pays africains. Une somme de 3 millions d’euros devait être réunie pour signer. C’est un revers pour l’islam de France : plus uni, mieux organisé, il aurait pu s’imposer comme un partenaire à part entière de la mairie dans ce dossier.

    De son côté, le rachat de la mosquée de l’ICI Stephenson a été signé avec l’association des Habous et des lieux saints de l’islam, dirigée par Dalil Boubakeur, pour 2,4 millions d’euros. Cette association est née en 1920 pour porter le projet de la Grande Mosquée de Paris.

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    paris,18e,ici,institut-des-cultures-d-islamDans l’attente de la signature d’un accord pour la future mosquée de Polonceau, les travaux ont débuté, comme en témoigne l'emprise du chantier à l’angle de la rue des Poissonniers et de la rue Polonceau (ci-dessus). Un nouveau panneau d’information – qui a remplacé l’antérieur il y a quelques semaines – annonce désormais la fin des travaux pour 2015 (ci-contre). Quel que soit le candidat victorieux aux prochaines élections, un retour en arrière est désormais peu probable.

     

  • Du nouveau au 39 avenue Trudaine

    paris,logements-sociauxL'immeuble de l'ancienne école Advancia appartenant à la Chambre de Commerce et d'Industrie de Paris (CCI) a été vendu en 2008 au promoteur immobilier Nacarat. Celui-ci a en projet la réalisation de logements qui feront l’objet d’une vente en état futur d’achèvement (VEFA), en clair, sur plan.

    Le bâtiment, dont l’entrée principale se trouve au 39 avenue Trudaine, couvre une assez grande surface délimitée par l’avenue elle-même et les rues Bochart de Saron et Condorcet.

    Dès que la CCI a manifesté son désir de vendre cette parcelle, la Ville de Paris s’est montrée intéressée mais aucun accord n’a pu intervenir, le montant exigé par la CCI étant trop important. C’est donc le promoteur Nacarat qui a conclu la vente après un appel d’offres lancé par la CCI.

     

    paris,logements-sociaux


    La parcelle elle-même fait l’objet d’une attention particulière du Plan Local d’Urbanisme (PLU) de la Ville de Paris comme l'indique le plan ci-dessus et la fiche qui l'accompagne. Le PLU impose trois contraintes précises :

    • Le respect du patrimoine par le biais de la Protection Ville de Paris,
    • La réalisation d’une crèche,
    • La construction de 25% de logements sociaux.

    L’immeuble a été construit en 1863 par l’architecte Juste Lisch (1828-1910).

     « L'école commerciale de l’avenue Trudaine, bien que surélevée et modifiée, reste l'une de ses œuvres de référence, dans un goût rationaliste très retenu - tout sauf emphatique. Bref, c'est un monument dont l'intérêt devrait lui assurer un jour ou l'autre la protection au titre des Monuments historiques...Juste Lisch est un grand couteau de l'architecture française du troisième tiers du XIXe siècle » nous dit François Loyer, historien d'art spécialisé dans le XIXe siècle. « Il est l’auteur de la gare Saint-Lazare (où cet architecte archéologue parvient à intégrer les témoignages des premières constructions en fer et fonte des années 1840 lors de la reconstruction de 1889 - l'hôtel Terminus étant l'un de ses chefs d'œuvre). Spécialiste des chemins de fer, il a construit l'ensemble des gares de la ligne Invalides/Versailles rive gauche - dont certaines sont très belles (Meudon). Il est l'élève de Vaudoyer, l'architecte du Conservatoire National des Arts et Métiers, ainsi que du grand Labrouste. Il devient rapidement architecte "diocésain" (responsable des édifices religieux), en même temps qu'architecte des Monuments historiques - dans le cercle de Viollet-le-Duc » nous dit encore François Loyer.

    Un premier permis de construire été déposé par le promoteur Nacarat en 2008 mais celui-ci a été refusé par la mairie de Paris pour non respect des trois critères du PLU. Une seconde demande a été faite encore refusée par la mairie, la protection patrimoniale de l’ensemble n’étant pas satisfaisante.

    Tenant compte des contraintes du PLU dans un nouveau projet, une troisième demande de permis de construire a été déposée et devrait probablement être acceptée par la Ville de Paris.

    L’enveloppe générale ne devrait pas être modifiée et être restaurée à l’identique, aussi bien sur l’avenue Trudaine que dans les rues Bochart de Saron et Condorcet. Seul le bâtiment central devrait faire l’objet d’une extension côté Sud par ajout d’un second bâtiment, solidaire du premier, moins haut et avec un toit végétalisé. Une crèche devrait être réalisée côté Condorcet. 71 logements seront construits dont 53 en accession libre et 18 logements sociaux cédés à France Habitation, bailleur social qui ne dépend pas de la Ville de Paris mais avec lequel Nacarat a passé un contrat. Les 18 logements sociaux représentent une surface de 1220 m² et ont fait l’objet d’une délibération au Conseil de Paris en ce milieu de novembre.

    Fin 2008 et début 2009, des riverains s’étaient élevés contre le projet, arguant que la parcelle devait garder sa destination initiale et ne pas se muer en logements. La mairie de Paris devrait annoncer sa décision concernant la troisième demande de permis de construire en janvier 2014 et nous verrons bien à cette date si les riverains sont satisfaits du projet.

  • Municipales 2014 : rencontre avec Christian Saint-Etienne

    La pression commence à sérieusement monter à propos des prochaines élections municipales de mars 2014. Les candidats potentiels se positionnent, les partis peaufinent leur programme, bref, une certaine effervescence règne déjà.

    Bien sûr, une campagne électorale est toujours un moment privilégié pour faire passer quelques messages aux candidats, attentifs qu’ils sont dans cette période de séduction des électeurs. C’est donc vaillamment que la rédaction va suivre les péripéties de la campagne électorale dans les 9e, 10e & 18e arrondissements.

    Nous avons déjà publié quelques articles dans le cadre de la précampagne, vous en trouverez les liens ci-dessous.

    paris,municipales2014Aujourd’hui, nous vous parlons de notre rencontre avec Christian Saint-Etienne.

    Christian Saint-Etienne est candidat à la mairie de Paris et désigné tête de liste dans le 9e arrondissement pour le compte de l’Union des Démocrates Indépendants (UDI).

    Mais qui est Christian Saint-Etienne et qu’est-ce que l’UDI ? Pour répondre à cette question, le mieux, sur le web, c’est Wikipédia. Donc voilà un lien pour la fiche de Christian Saint-Etienne et un lien pour la fiche de l’UDI.

    Et quels sont les objectifs de l'UDI pour Paris ?

    Pour 2014, les objectifs de l’UDI à Paris sont clairs. De 11 Conseillers aujourd’hui, il pourrait passer à 13 ou 14 en cas de défaite et à 22 ou 23 en cas de victoire. Il y aura des listes UDI dans les 20 arrondissements et un regroupement des listes avec l’UMP au second tour. Des discussions ont lieu actuellement pour que le MODEM de François Bayrou rejoigne l’UDI et éviter ainsi la multiplication des candidats centristes.

    Le programme pour Paris est encore en cours de préparation – il sera présenté fin novembre – mais Christian Saint-Etienne parle déjà de trois axes plus un.

    Le premier est la création d’un « véritable » Grand Paris avec une structure de gouvernance forte comme ce qui a été fait pour le grand Londres afin de mettre en place les conditions économiques d’une reprise d’une croissance durable.

    Le deuxième axe est centré sur sécurité et propreté notamment par le développement de la télésurveillance avec le triplement du nombre des caméras et l’utilisation de logiciels sophistiqués qui détectent les anomalies dans les mouvements de foules, facilitant ainsi le travail de la police.

    Le troisième axe est la recherche d’une véritable mixité sociale à l’opposé de ce qui a été fait par l’actuelle majorité, en revisitant l’immeuble haussmannien.

    Enfin, transversal, vient l’axe de la culture dont Christian Saint-Etienne dit qu’il ne veut pas en laisser le monopole à la gauche.

    « Le 9e est un arrondissement de reconquête et on ne peut pas gagner Paris sans gagner le 9e ni le 14e ». «  C’est aussi un laboratoire social intéressant ». « Le départ de Delanoë, de Bravo (actuel maire du 9e ndlr) et de Vaillant (actuel maire du 18e ndlr) va avoir un impact majeur sur les résultats électoraux parce que Vaillant et Bravo comptaient sur le centre et la droite classique ».

    Nous en saurons plus fin novembre quand l’UDI Paris publiera son programme.


    Liens utiles :

    Site UDI Paris

    Situation politique dans le 9e

    Interview P.Y Bournazel

    Interview I. Brossat

    Interview M. El Khomri

  • Ne perdez pas le nord, ne paniquez pas

    paris,urgenceQuel numéro composer… en cas d'accident, d'incendie, de danger

    Le 112, numéro unique d'appel européen pour l'ensemble des services de secours qui sont interconnectés, afin de permettre un gain de temps dans la transmission des informations. Ce numéro ne se substitue pas aux autres numéros d'urgence mais présente l'avantage d'être commun à l'ensemble du territoire de l'Union Européenne. 

    le 18, numéro d’appel des sapeurs-pompiers en charge notamment des secours d’urgence aux personnes, des accidents, des incendies... ;

    Le 15, numéro d’appel du Samu en charge des problèmes urgents de santé et du conseil médical ;

    Le 17, numéro d’appel de la police ou de la gendarmerie en charge des problèmes de sécurité et de l’ordre public ;

    - Le 115, numéro d’appel du Samu Social en charge des personnes présentant une détresse sociale (personne sans-abri, exposée aux intempéries…).

    Avoir le bon numéro ne suffit pas ! 

    L’opérateur doit comprendre et analyser la nature de votre appel ! Pour ce faire, il a besoin des renseignements suivants :

    • votre identité ainsi que le numéro de téléphone où l’on peut vous rappeler en cas de besoin ;
    • l’adresse complète de l’intervention ;
    • l’arrondissement où les secours doivent se rendre ;
    • la nature de l’intervention : s’agit-il d’un feu, d’un malaise, d’un accident de circulation, etc..
    • les renseignements importants : comment accéder au lieu, s’il y a plusieurs personnes concernées, les antécédents médicaux de la personne à secourir, etc.
    • surtout, ne raccrochez pas tant que l’opérateur ne vous dit pas de le faire ;
    • laissez toujours une personne à proximité du téléphone qui correspond au numéro que vous aurez donné à l’opérateur. Les pompiers peuvent être amenés à vous rappeler pour vous demander des compléments d’information ou des précisions.

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    Mais cet appel est-il vraiment nécessaire ?

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    En 2013, la brigade de sapeurs-pompiers de Paris (BSPP) a reçu plus de 2 millions d’appels qui ont engendré quelques 500 000 interventions ; ce sont donc plus d’1,5 million d’appels qui n’ont pas concerné les services de secours d’urgence et qui ont encombré les lignes téléphoniques du centre opérationnel. Cette situation n’a cessé de s’accentuer ces trente dernières années.

    Pour y remédier et afin d’améliorer le fonctionnement de la chaîne des secours, la BSPP a réorganisé son centre de traitement de l’alerte 18/112 en créant un premier filtrage des appels.

    L’objectif est de concentrer l’emploi des Hommes et des matériels sur les interventions urgentes, de manière à préserver la qualité du service sur les détresses avérées. 

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    Votre appel sera traité au centre opérationnel de la brigade 

    Armé de 300 sapeurs-pompiers, médecins, infirmiers qui se relaient en permanence et travaillent en synergie, le centre opérationnel traite l’ensemble des appels émis depuis les numéros d’urgence 18 ou 112 provenant de Paris et des trois départements de la petite couronne : Hauts-de-Seine, Seine-Saint-Denis et Val-de-Marne. Il reçoit en moyenne 5 appels par minute pour 1 départ en intervention.

    Mis en service le 11 novembre 2011, le centre opérationnel de la Brigade est composé de quatre entités :

    • le centre de traitement de l’alerte (CTA) 18/112 ;
    • la salle de gestion opérationnelle ;
    • la salle de gestion de crise ;
    • la coordination médicale. Celle-ci est composée de personnel médical qui participe à l’évaluation des appels d’urgence dans le cadre du secours aux victimes en liaison avec les opérateurs de la salle 18/112 : elle effectue 900 à 1 000 bilans par jour.
  • Louxor, un déjeuner sur le pouce avant votre film ?

    Les conditions de la délégation de service public du futur cinéma Louxor étaient présentées au conseil de Paris qui s'est tenu hier. Nous avons appris des choses très intéressantes que nous vous livrons ici. Il s'agissait de la délibération 2012 SG 179  : Attribution de la délégation de service public pour l’exploitation du cinéma Le Louxor (10e).

    Nous commençons par les nourritures terrestres : l'exploitant dispose d'un espace café d'environ 70 m2 dont la moitié en terrasse. Cela devrait suffire pour proposer des repas rapides aux cinéphiles affamés, sans doute pas une cuisine sophistiquée mais grâce à une licence II si elle est accordée, les mets pourrraient être accompagnés de vin. Il se pourrait même que des dégustations soient organisées autour d'un vin et de son terroir, plutôt ceux du bassin méditerranéen... une idée séduisante pour créer une animation ponctuelle, voire régulière, en proposant des produits de qualité. 

    Nous avons pu noter les horaires d'ouverture du café club du Louxor tels que compte les proposer l'exploitant .

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    Une photo de la grande salle du Louxor "pêchée" sur la toile (signée JM_FP23)

    Au-delà de la restauration, voici ce qui est prévu pour les films. Le cinéma proposera cinq séances minimum par jour pour chacune des trois salles. Pour la programmation, il s'agit bien d'un cinéma d'Art & Essai. L'exploitant s'engage à présenter les différents types de programmation dans les proportions suivantes :
    - 80% de séances Art & Essai par an, 
    - 80% de séances en 1ère exclusivité par an,
    - 70 séances par an de patrimoine 
    - 330 séances par an en moyenne destinées au Jeune public,
    et un effort tout particulier en faveur des courts métrages, soit des projections en complément de programme, soit sous forme d'action d'animation spéciale court métrage.  

    La convention de service public prévoit également dans le détail les obligations du délégataire en matière de cinéma destiné aux jeunes publics : pendant le temps scolaires (260 séances en moyenne par an) et hors temps scolaires (70 séances en moyenne par an).

    Les séniors ne seront pas oubliés. Ils devraient bénéficier d'une Université populaire dont il reste à imaginer les modalités. Le délégant laisse un peu de temps au délégataire pour mettre au point son offre, à charge néanmoins de faire des efforts de médiation et d'animation pour favoriser l'insertion de ce nouvel équipement dans le quartier. On entend par là des avant-premières, en présence de réalisateurs ou d'acteurs avec débat, des séances en après midi présentant un but éducatif grâce à la présence de personnalités du monde de la culture, des arts et des sciences.  

    Un regard enfin sur les tarifs peut-être ? Sachez d'ores et déjà que le Louxor acceptera les cartes illimitées gérées par les GIE de l'industrie cinématographique, mais qu'il aura aussi ses propres carnets de 5 ou 10 entrées à un tarif alléchant, respectivement pour 6  et 5 euros la séance, valable 6 mois. Le plein tarif de 9 euros sera décliné en différentes versions réduites pour les jeunes, les retraités, les chômeurs, les étudiants, etc. 

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    On a tous hâte de s'installer dans les fauteuils.... et peut-être de bénéficier d'une visite un peu privilégiée destinée aux supporters de la première heure. Attention, c'est une surprise. On en saura plus bientôt.

  • Décembre 2013 - Un point sur la préparation des municipales 2014

    Le tableau ne se présente pas comme on pouvait penser qu’il se présenterait ! Au seuil de vraiment entrer dans la campagne (juste après les Fêtes), les partis politiques et les têtes de listes (nous allions dire « têtes de gondoles ») s’activent pour se mettre, selon eux, dans la meilleure position possible.

    Un élément pourtant est venu perturber toute cette agitation « microcosmique » comme aurait dit Raymond Barre, et il est d’importance : le désamour, dont le Parti Socialiste (PS) est l’objet et pense qu’il pourrait être l’objet d’un vote sanction en 2014, ne profite pas à l’UMP qui patauge dans ses conflits internes mais profite au Front National. Pour le coup, chaque parti de gouvernement rameute à tout va pour essayer d’établir un rapport de force qui lui serait favorable au soir du 1er tour des élections. C’est oublier que voilà plus de 10 ans Paris est tombé à gauche, y est resté et que la situation nationale y a peu d’impact aux municipales.

    Mais peu importe ! Chacun essaie d’attirer à lui ce qu’il peut.

    Aussi voit-on une Anne faire un pont d’or aux communistes, signer un accord inespéré avec et pour un microscopique Parti Radical de Gauche (PRG), placer dans ses listes des personnalités dites « d’ouverture » même si beaucoup d’entre elles sont soit déjà encartées au PS soit de simples candidatures de personnes déjà élues.

    Aussi voit-on une Nathalie chercher désespérément un accord avec le Centre, recruter des personnes cataloguées à gauche, faire feu de tout bois avec des arguments souvent limite.

    Tous ces tripatouillages et combines entre amis n’honorent pas ceux qui les pratiquent et font une victime, la Démocratie, par simple dégoût des électeurs devant ce tableau. La chose n’est certes pas nouvelle mais prend aujourd’hui des proportions inquiétantes. « Sauver son fauteuil » semble être le véritable mot d’ordre.

    Nos arrondissements préférés, 9e, 10e et 18e, n’échappent pas à la fièvre électoraliste ambiante. Qu’on en juge.

    Dans le 9e, à gauche, on nous présente Thierry Cazaux comme candidat « d’ouverture » alors qu’il est déjà conseiller d’arrondissement depuis 2008 et proche de la mairie depuis bien avant son élection. Alexandra Lion, ex-présidente d’une fédération de parents d’élèves, certes du 9e, mais très proche du PS peut-elle être raisonnablement considérée comme une « ouverture » ? A droite, Christian Saint-Etienne (UDI), actuel élu du 5e, avait choisi le 9e pour se présenter non seulement à la mairie du 9e mais aussi à celle de Paris, change d’avis et va se présenter dans le 11e pour plus sûrement être élu.

    Dans le 10e, on frôle la caricature ! Acquis à la gauche depuis longtemps, c’est là que les places sont les plus sûres à obtenir. Aussi voit-on débarquer un ancien syndicaliste CGT, Didier Le Reste, et l’actuelle ministre déléguée à la Francophonie, Yamina Bengugui, venue de son 20e, les deux parachutés là on ne sait ni pourquoi ni comment ? Sans compter que les beaux discours sur le non-cumul des mandats semblent bien vite oubliés concernant Mme Benguigui.

    Le 18e n’est pas lui non plus épargné. Michel Neyreneuf, présenté lui aussi comme candidat « d’ouverture » par la gauche est en fait déjà un élu de cet arrondissement. Pour la droite, on a débauché Elisabeth Boyer, ancienne conseillère régionale du Val d’Oise et toujours conseillère municipale….. à Saint-Leu-La-Forêt, toujours Val d’Oise, s’il faut en croire le site web de la mairie de cette charmante bourgade. Mais la prise semble bonne puisque la Dame est une ancienne du PRG.

    Dans l’apathie générale dans laquelle semblent se trouver les électeurs, les risques pris avec ces manœuvres sont certes limités. Seule peut-être la droite dans le 9e pourrait pâtir du retrait de la liste centriste, nombre d’électeurs de cette tendance n’étant sans doute pas prêts à voter pour l’UMP et son indiscutable droitisation (F. Bayrou a frôlé les 11% au premier tour de la présidentielle de 2012 dans le 9e).

    Pour ne pas peindre un tableau trop noir, reconnaissons que les principaux candidats dans nos trois arrondissements ont une présence locale indiscutable. Que ce soit Pauline Véron (PS) ou Delphine Burkli (UMP) dans le 9e, Rémi Féraud (PS) dans le 10e, Eric Lejoindre (PS) ou Pierre-Yves Bournazel (UMP) dans le 18e, tous connaissent bien leur arrondissement.

    A suivre.

  • Municipales 2014 : dans le 9e

    Nous continuons notre série d’articles en nous penchant aujourd’hui sur le 9e.

    Pour parler des questions spécifiques à cet arrondissement, nous avons rencontré Delphine Bürkli, Pauline Véron et Jonathan Sorel, respectivement têtes de liste UMP-UDI-MoDem, PS-PCF-PRG et EELV.

    Comment regarder Barbès quand on est à la mairie du 9e, et en fait, le regarde-t-on ? comment comptez-vous travailler avec le 10e sur le nord-est de l'arrondissement ?


    paris,municipales-2014« Je suis à la Commission Culture au Conseil de Paris, j’ai pris le dossier Louxor, emblématique de la rénovation de Barbès. Je l’ai abordé sur un plan culturel. En 2008, après mon élection, l’aménagement du boulevard de Rochechouart avait déjà été réalisé donc pas de délibération sur ce sujet. J’aborde Barbès ponctuellement, par des vœux, des questions d’actualité, sur des sujets transversaux comme la propreté, la circulation, le tourisme, Barbès-Anvers, par exemple, les cars de tourisme qui sont un point noir depuis des années. Est-ce qu’on laisse entrer ces cars dans Paris qui sont des Costa Croisières à roulettes, polluants, avec des nuisances très fortes pour les riverains. Donc je l’ai (Barbès) abordé par ce côté-là. Je suis intervenue aussi il y a quelques mois sur les questions de mono activité Bd de Rochechouart » nous dit Delphine Bürkli.


    Pauline Véron s’avance prudemment : « Quand on est au Conseil de Paris, on a une vision parisienne de tous les sujets, ce qui permet de pouvoir intégrer mieux les sujets qu'on aborde au niveau parisien. On a accès à l'ensemble des informations, et on peut en faire profiter l'arrondissement. On a aussi des réunions avec les différents adjoints au maire de Paris et on peut capter là aussi plein d'informations. Pendant deux jours, on en profite pour se voir entre conseillers ; ce sont souvent des occasions pour discuter avec Daniel Vaillant (18e) ou Rémi Féraud (10e), et parler de sujets communs, de façon informelle mais efficace ».


    Les écologistes par la voix de Jonathan Sorel sont beaucoup plus concrets : « Avant tout, Barbès doit rester un quartier vivant, cosmopolite et ouvert. Nous sommes favorables à la création de véritables partenariats entre arrondissements pour travailler sur les zones frontalières. Ces dernières sont parfois délaissées car les équipes municipales ne s'en occupent pas et se défaussent sur leurs voisins. La rénovation de la Place de Clichy, que nous jugeons par exemple insatisfaisante, n'en est-elle pas une illustration ? »


    Très rapidement, quelles sont vos priorités : logement, espaces verts, crèches, zones 30, …..

    Ni la candidate PS ni la candidate UMP ne s’éternisent sur le sujet :......

    « Sécurité et propreté » nous dit Delphine Bürkli. « Propreté : je veux privatiser la collecte des déchets comme dans le 10e et le 18e et que nos 149 agents de propreté soient concentrés sur leur cœur de métier, le nettoyage des rues » précise-t-elle.

    Logement, familles, dynamisme économique, culture entre autres .... pour Pauline Véron.


    paris,municipales-2014Les écologistes qu’on a un peu moins entendu sur le sujet ces dernières semaines développent : « Dans cette campagne, nous avons mis en avant trois priorités, même s'il nous semble important d'avoir une action transversale sur tous les sujets.
    1/ L'alimentation est un sujet prioritaire dans l'arrondissement. Pour les enfants, nous voulons généraliser le bio dans les cantines des écoles et des crèches. Par ailleurs, nous mangeons bien dans le 9e, mais à un coût élevé. Nous voulons donc rendre accessible à toutes et tous une alimentation de qualité, avec par exemple l'installation de halles alimentaires.
    2/ Le logement est une priorité dans le 9e comme dans tout Paris. Depuis des années la hausse des loyers et la spéculation immobilière ont créé de fait un droit de vivre à Paris. Pour les écologistes ce n'est pas un hasard mais le résultat de mauvais choix politiques effectués par la majorité sortante qui a donné la priorité, pour des raisons fiscales, aux bureaux au dépend des logements et des espaces verts. Paris est une des villes les plus denses du monde, avec peu de place. Il faut donner la priorité sur le logement dans chaque opération d’aménagement. Paris ne doit pas devenir une centrifugeuse qui exclut les plus défavorisés, et le 9e doit conserver sa diversité.
    Pour cela, une action spécifique dans le 9e devra être réalisée sur la conversion de bureaux vides en logement. Très nombreux dans le 9e, notamment dans des bâtiments haussmanniens facilement convertibles, ces bureaux vides sont à la fois une aberration et une solution pour soulager la pression foncière et résoudre la crise du mal-logement à Paris. Pour cela, une série de mesures peuvent être prises, à commencer par l'augmentation de contraintes fiscales.
    3/ L'enfance ; Le 9e est un village accueillant pour les enfants. Il doit l'être encore plus, avec l’augmentation de l'offre en crèche, mais pas seulement. Nous voulons également mieux aménager l'espace public pour qu'ils puissent y circuler et y jouer en toute sécurité. Cela passe, par exemple, par la piétonisation des rues et effectivement par la généralisation des zones 30.
    Une des menaces qui pèse le plus sur l'enfance dans nos quartiers est la pollution de l'air. Nous souhaitons en effet favoriser les déplacements doux, mais à terme interdire les véhicules polluants dans Paris pour en faire une zone écologique de basses émissions.


    Le logement dans le 9e reste un souci majeur. Nouvelle sociologie et proportion de logements sociaux encore faible dans le 9e sont-ils compatibles ?


    « En complément de la réponse précédente, nous tenons à préciser que nous faisons nôtre l'objectif de 30% de logements sociaux arrêté par la nouvelle loi de Cécile Duflot. Certes nous héritons d'une situation passée et il n'y a pas beaucoup de place dans notre arrondissement. Mais nous devons poursuivre l'effort de construction de logements sociaux afin de ne pas faire de nos quartiers des musées uniformes qui excluent les moins favorisées et les rejettent vers les périphéries » précise Joathan Sorel.


    paris,municipales-2014« Dans les logements sociaux, il y a aussi de la classe moyenne ! » annonce Pauline Véron. « Il y a 3 types de logements sociaux et on mixte chaque fois qu'on en fait, disons, 25% des plus aidés, 50% d'intermédiaires et 25% des plus chers. Il y a le PLAI qui est vraiment social, le PLUS et le PLS, qui sont tous les deux des types de logements intermédiaires. Il y aussi un Plus ++ parce qu'en fonction du financement des logements, ils sont dans une catégorie ou une autre. Nous, dans le 9e, quand on est arrivé, il n'y avait que 2% de logements sociaux qui étaient tous en PLS ; on s'est dit, on va faire un truc qui soit à peu près 60% en intermédiaires. Le PLAI est le plus demandé dans le 9e. Quand on achète un immeuble, qui est vendu par son propriétaire en totalité, il est déjà habité.... (sinon on achète des bureaux, on les transforme, on fait la répartition qu'on veut, et on crée en totalité du logement social). Mais quand on achète un immeuble d’habitation, il y a déjà des gens dedans, on les protège déjà d'une vente à la découpe. Cela maintient aussi des classes moyennes un peu supérieures qui seraient peut-être parties en cas de vente à un privé. Dans le 9e, il y a eu beaucoup de personnes qui sont restées par ce biais.
    Il faut savoir que la ville n’achète pas au-dessus de 6000€ du m2, travaux compris. Donc, on ne fait pas monter les prix, on n'alimente pas la spéculation comme on nous le reproche souvent.
    Il faut aussi parler de la « commercialité » d'un immeuble. Dans les quartiers qui sont déficitaires en logements, on a une politique adaptée pour qu'il y ait moins de bureaux et plus de logements. Comme cela, il est possible de revendre la « destination bureau » ailleurs dans Paris, par exemple, dans le 20e où ils veulent réintroduire des bureaux. On a créé un marché immatériel de commercialité, de destinations. Il y a peu de temps c'était réduit à l'arrondissement, mais le périmètre a été élargi à une zone qui est identifiée sur le PLU. Du coup, quand la Ville de Paris rachète des bureaux à l’État, cela lui donne le droit de faire du bureau ailleurs, ou de revendre à quelqu'un qui est dans le cas inverse. On vend donc ces droits à changement de destinations. Il y a des personnes intéressées et un marché privé, où la ville revend ses mètres carrés de bureaux. De plus, le logement social donne droit à une prime par rapport à des habitations autres, ce qui baisse le prix de revient pour la Ville.
    Sur le logement social, Anne Hidalgo propose un nouveau dispositif, en dissociant le prix du foncier du prix de la construction ou de la transformation. La Ville de Paris dit à un investisseur « Je suis propriétaire de foncier dans Paris, je vous le loue avec un bail emphytéotique de 50 ans, à un prix intéressant, vous construisez ou vous réhabilitez, et vous vous engagez à ce que les locataires bénéficient d'un prix situé entre le prix du marché et le prix du logement social. » Ce qui favorise le maintien des classes moyennes. C'est un pacte pour le logement présenté aux promoteurs, cet hiver, au congrès de la FNAIM. Intérêt pour eux, car ils sont bloqués dans leur investissements par les prix devenus trop élevés. Il y a un potentiel pour eux et la ville fait des économies, car cela revient moins cher pour elle que de construire.


    Delphine Bürkli quant à elle déclare : « Comment conserver les classes intermédiaires, moyennes ? Je suis moi-même locataire et je connais la difficulté de se loger. Il faut bien gagner sa vie pour vivre dans le 9e arrondissement !
    Il est essentiel de maintenir une population mixte dans les arrondissements. C’est ce qui fait la vie. Le 9e s’est beaucoup embourgeoisé. Quand on voit les commerces rue des Martyrs, un billet de 50€ ne suffit pas à faire ses courses. Soit on est riche et on peut rester, soit on est pauvre mais très aidé et donc on peut aussi rester, mais entre les deux... cela devient problématique. Il y a une proposition de NKM entre le prix du bâti et le prix du foncier.  Par exemple, dans le projet immobilier de l’avenue Trudaine, on a mélangé du public et du privé. En clair, on va mettre du logement social sur le même palier que du logement privé. Le prix pour le logement social est de l’ordre de 3000-4000€ du m2  et sur le logement privé on peut aller jusqu’à 17 000 € ! Le promoteur compense ses pertes sur le social en augmentant le prix pour le privé. Donc, dans ce contexte, comment maintient-on une classe moyenne dans ce quartier ? «

    Certaines rues présentent traditionnellement une mono-activité qui n'est pas gênante, rue Victor Massé pour la musique, ou comme c'était le cas des bars à hôtesse rue Frochot, en revanche, la diversité des commerces rue des Martyrs ou de Rochechouart semble nécessaire. Quel est l'équilibre, et par quel moyen ? En complément, quelle est votre position sur le travail dominical ? Et pour rester dans la mono-activité, les salons de massage, qui ne sont ni plus ni moins que des lieux de prostitution, se sont multipliés au cours de la mandature dans certaines rues (Condorcet, Rodier, Maubeuge, Dunkerque), comment voyez-vous les moyens d'en limiter le nombre, voire de les fermer ?


    Pauline Véron « Pour moi la mono-activité, c'est quand il y a concentration sur un secteur, une rue ou un périmètre bien défini, et qu'elle se fait au détriment de commerces de proximité, dont les riverains ont besoin. Si c'est dans un quartier de bureau, c'est moins gênant. Ca le devient s'il y a des riverains qui ont besoin de commerces de proximité pour leur quotidien .… Une mono activité qui ne gêne personne, on ne va pas intervenir dessus. Ici ça fonctionne bien (rue Victor Massé ndlr), le monde entier vient ici, ce n’est pas un commerce qui pose des difficultés (commerce des instruments de musique ndlr). Mais en revanche à Pigalle, dans la rue Frochot, rue Fontaine, rue de Douai ..…. On avait fait faire une étude en 2011 par la SEMAEST pour demander si on était dans une tendance à la mono-activité ou de problème de diversité commerciale. La mono-activité devient problématique quand elle commence à faire disparaître les autres commerces, comme cela a été le cas rue Sedaine, dans le 11e. Rue Popincourt aussi. A Pigalle, la SEMAEST en 2011 a dit non, pas de mono-activité parce qu'il y avait de la diversité commerciale, la mono-activité n'était pas problématique. Mais depuis un an et demi, c'est en train de changer. Je leur ai demandé de re-regarder à nouveau car il y a une accélération, des bars ont ouvert et on commence à voir disparaître les autres commerces. La SEMAEST, la Ville de Paris, l’adjoint en charge du Commerce ont dit OK : j'ai donc fait voté un voeu et obtenu au conseil de Paris du mois de décembre un amendement budgétaire de 2 millions d'€ pour l'intervention rapide de la SEMAEST et pouvoir acheter des pieds d'immeuble. Pour commencer.
    La SEMAEST achète les murs, parce que la législation actuelle ne nous permet pas de préempter les baux commerciaux. Contrairement à ce que dit Delphine Bürkli. Il y a la loi Pinel qui est en cours de discussion... Il y a une loi antérieure qui a été votée mais il n'y a pas eu les décrets d'application. Et donc cela ne nous permet pas de préempter les baux. Mais la loi Pinel devrait nous aider sur le sujet. On peut revenir aussi dans un cercle vertueux quand on réinstalle un, deux commerces différents, on marque un coup d'arrêt. (Ce fut le cas pour Vélib, pour entraîner les habitants à acheter leur propre vélo.)
    Sur les salons de massage, ce n'est pas que dans le 9e. Rue Rodier il y a 5-6 ans, c'était une rue déserte du point de vue des commerces, je crois que les propriétaires se laissaient tenter par un repreneur plutôt que de voir leur local non loué. Même si l'activité n'était pas claire... Mais quand on remet de la vitalité commerciale dans un endroit, les salons de massage ont plus de mal à s'installer.
    On a mis en place dès 2001 un contrat local de sécurité et on l'a renforcé en 2008 avec une fiche « prostitution ». Donc on a un plan d'action dans ce cadre, sachant que ce sont des sujets qui ne relèvent pas du commissariat local mais de la brigade de répression du proxénétisme (BRP), au niveau de la Préfecture de Police. Les enquêtes ne sont pas menées par le 9e, c'est la BRP qui remonte les filières. Il y a des procédures légales par le droit du travail, du travail dissimulé, par le fisc, car on ne peut pas s'attaquer directement aux prostituées, elles  sont  souvent elles-mêmes victimes de ces réseaux. On s'attaque aux proxénètes, un certain nombre de salons de massage ont d'ailleurs été fermés. Assez régulièrement, chaque année un ou deux gérants tombent. D'autres ré-ouvrent... mais ce qu'on a mis en place c'est une sensibilisation des propriétaires de ces baux : attention, votre bail est payé par des gérants qui gagnent de l'argent avec la prostitution et vous pourriez être inquiétés à ce titre. Réunions et courriers ont été mis en place. Je crois que cette dissuasion peut être efficace. Ce n'est pas anodin ! J'imagine que s'ils acceptent, c'est que le montant des loyers est attractif et leur fait oublier le risque... mais cette sensibilisation peut aider ».


    « J’ai commencé depuis longtemps la lutte contre la mono-activité pour ce qui concerne les salons de massages esthétiques » commence Delphine Bürkli. « Ce sont des lieux de prostitution. Ce type d’établissement devant les écoles, cela fait bizarre. La loi Dutreil donne aux mairies la possibilité de préempter les baux commerciaux. La ville de Paris n’a pas utilisé cette possibilité. Or c’est quelque chose qui nous coûterait moins cher que d’acheter des fonds. J’entends depuis le mois de décembre le PS vouloir racheter mais c’est au moment où il y avait des choses à vendre, il y a deux ou trois ans, qu’il fallait s’occuper de l’avenir du quartier. A l’approche des élections, ils ont débloqué 2 millions € pour installer des boulangeries, charcuteries et autres commerces de bouche. Deux millions d’€, je ne vois pas ce qu’on peut faire compte tenu du prix du m2 et puis pour l’instant, il n’y a pas grand chose à vendre. La loi de revitalisation du commerce introduit VitalQuartier pour les municipalités. La ville de Paris s’est dotée de ce dispositif qui est bon. Le 9e arrondissement n’a jamais eu le droit d’être dans ce dispositif. Il n’est pas éligible encore aujourd’hui. Il y a eu une demande en 2008 qui n’a pas été acceptée.
    Ce qui m’inquiète, ce sont les commerces qui créent des nuisances. Il faut savoir conjuguer la tranquillité des gens avec le développement économique d’un quartier. C’est très bien que les bars puissent se développer, cela apporte de la gaité, de la jeunesse, mais cela doit se faire aux normes et que les gens ne subissent pas les nuisances.
    En ce qui concerne les salons de massage, je suis inquiète. J’étais rue de Provence avant hier, je vois l’évolution avec les Chinois qui s’installent et dans quelques mois, cela va devenir un réel problème. Il y a un peu de tout mais aussi des salons de massages. Ce qui peut les rendre sensibles, c’est toucher au porte monnaie. Il faut qu’il y ait une véritable action pour fermer ces lieux. Il y a une loi en France pour cela. Je ne vois pas pourquoi les riverains de Rodier ou de la Tour d’Auvergne doivent subir cela ».


    Les écologistes sont plus tranchants : « Quelle que soit l'activité, nous souhaitons favoriser deux choses » dit Jonathan Sorel. La proximité : il faut privilégier l’installation de commerces de proximité, facteurs de lien social. L'émergence de l'économie collaborative : le 9e et Barbès peuvent devenir des lieux de développement de l'économie collaborative et d'invention de nouvelles manières de produire et d'échanger. Pourquoi ne pas installer une accorderie, sur le modèle de ce qui s'est fait dans le 19e, afin de permettre des échanges de services non marchands ? Une heure de cours de musique en échange d'une heure de cours de droit par exemple...
    D'autre part, il y a des tendances dans le commerce, par exemple, il y a 10 ans, les salons de coiffures franchisés ont fait florès, maintenant ce sont les commerces de bouche (chocolaterie par ex) qui ont le vent en poupe. Cette mode correspond à un retour de la qualité dans l’alimentation que nous soutenons.
    Pour le commerce de proximité et pour sa diversité, il nous semble néanmoins important de réguler l’installation des banques aux angles de rue. Tout le monde est conscient que l’angle de rue est une excellente exposition pour un commerce mais lorsque cet angle est occupé par une banque et lorsque a priori il y a 3 banques sur une place, cela me semble un facteur annihilant pour la place et sa fréquentation.
    Concernant le travail dominical, nous ne souhaitons pas que notre arrondissement se transforme en un supermarché géant. Tout le monde a droit à un jour de repos où on peut faire autre chose que consommer des biens matériels ; et cette journée il vaut mieux qu’elle soit commune à tous, pourquoi ? parce que cela fait sens pour la société, cela représente un socle commun et permet d’organiser les différ

  • Municipales 2014 : dans le 18e

    Nous continuons la publication de nos articles par arrondissement avec aujourd’hui le troisième et dernier volet de cette série et consacré au 18e.

    Nous avons rencontré Pierre Yves Bournazel, Eric Lejoindre et Pascal Julien, respectivement tête de liste pour UMP-UDI-MoDem, PS-PCF-PRG et EELV. Le candidat socialiste était entouré de Daniel Vaillant, actuel maire du 18e et de Myriam El Khomri, adjointe au maire de Paris chargée de la sécurité.

    A la différence des autres entretiens que nous avons eus dans le 9e et le 10e, ceux faits avec les candidats du 18e sont plus informels et n’ont donc pas une structure qui permet de comparer avec autant de précision les déclarations sur un même sujet...



    Marché des biffins

    Pour le candidat UMP, le marché des biffins sous le viaduc à Barbès est le résultat d’une paupérisation de la population. Il y a à cet endroit une concentration des difficultés qui demande un traitement dans la durée, en concertation avec les acteurs locaux comme les associations mais aussi les riverains. Se pose la question du maintien du marché alimentaire sous le viaduc, selon lui. Ne faut-il pas le redimensionner en le sécurisant en faisant intervenir la police en prévention mais aussi en établissant des amendes ? Cette mission pourrait être donnée aux auxiliaires de la Ville de Paris, les fameux ISVP qui connaissent bien le quartier et suppléent ainsi la défaillance de la police nationale. Quoiqu’il en soit et bien qu’ayant voté l’installation du marché de la porte Montmartre, P.Y Bournazel n’en souhaite pas la multiplication dans l’arrondissement.

    paris,municipales-2014Concernant le marché des biffins, Pascal Julien fait le lien avec ce qui s’est passé porte Montmartre. "Au cours de la mandature commencée en 2001, ce sont les écologistes qui ont porté le projet du carré des biffins. A l’époque, Daniel Vaillant était contre et les communistes aussi. Cela a bien fonctionné mais fonctionne moins bien depuis quelque temps. Il y a 100 places mais comme les gens ne sont pas là tout le temps, cela fait en réalité plutôt 250/300. Ce que nous disons, c’est qu’il faut ouvrir d’autres carrés des biffins, dans la première couronne. Ce serait mieux que rien. Notons au passage qu’aucune mairie socialiste ne veut ouvrir un carré des biffins. Je le déplore. Avec ces carrés, on ne résoudra pas le problème de la misère mais au moins on ne la méprisera plus".

     



    Circulation

    Il faut améliorer l'offre de transport en commun" pense P.Y Bournazel, .....

    ...... et veiller à l'accessibilité. Il faut améliorer la fréquence des bus, étendre leurs horaires, à terme les avoir 24h/24 comme dans d'autres villes, certes pas tout de suite, mais progressivement. Pour le métro, le candidat se félicite de la reprise du Grand Métro par l’actuel gouvernement, il va désengorger les lignes existantes et permette à des gens qui ne peuvent pas aller travailler sans voiture de le faire. A sa grande fierté, il a obtenu de la RATP que les lignes 4, 12 et 13 passant dans le 18e fassent l’objet d’une priorité dans la modernisation, notamment pour les accès.
    Il veut construire des parkings près des gares à l'extérieur de Paris pour que les véhicules n’y entrent pas et notamment près des gares nouvelles du Grand Métro. Mais aussi aux portes de Paris. Il défend aussi l’idée d’un Eco-Pass qui régulerait les autorisations de rouler dans Paris en fonction de la nécessité, de l'heure, de l'intérêt du déplacement, sorte de capteur informatisé.

    « Il faut décourager la voiture à l’échelle nationale » pour Pascal Julien. « L’interdire brutalement façon Londres, je suis contre. Il faut que ceux qui n’ont pas besoin de la voiture ne la prennent pas. Déjà ça, ce serait bien et on réduirait une bonne partie du trafic. Voilà pourquoi nous sommes en faveur d’une augmentation du prix de l’essence. Le prix actuel n’est pas à hauteur de la réalité écologique. Par ailleurs, je ne suis pas convaincu par l’installation de parkings aux entrées de ville. Cela ne résout pas le problème écologique de fond dans la mesure où on continue à utiliser une voiture. Par contre, porte de La Chapelle, là où je ferai la Halle Fret dans le cadre du projet Chapelle Internationale, on peut faire en sorte que ce soit par le train qu’arrivent désormais tout un tas de marchandises qui arrivent aujourd’hui en camions ».



    Réaménagement des portes de Paris

    paris,municipales-2014Un des grands projets de P.Y Bournazel est le réaménagement des portes de Paris dans le 18e, avec en arrière plan le lien entre Paris et les communes limitrophes.

    Pour la zone porte de Clignancourt porte Montmartre, son programme prévoit la création de la Cité des Métiers d'Arts (entre la résidence sociale et le boulevard périphérique, coté Ouest).  Des contacts avec des professionnels artisans d’art ont été pris et l’accueil est bon. Cette Cité des Métiers d’Art pourrait être associée avec des activités très proches comme un centre de formation, des salles de répétition, etc... Il faut embellir l'espace et apporter de l'emploi. Ce serait un investissement mixte, privé, public, et la vente de parcelles aux promoteurs pourrait attirer du logement privé intermédiaire pour assurer la mixité sociale.
    Pour la zone porte de La Chapelle porte d’Aubervilliers, le projet s’appuie sur le nouveau campus universitaire Condorcet qui doit y voir le jour et qu’il considère comme une facette attractive. P.Y Bournazel affirme que la porte de La Chapelle est un endroit stratégique pour Paris dont le développement économique doit faire l’objet d’une requalification globale avec création d’une cité étudiante internationale nouvelle associée à une cité de l’innovation numérique, mais pas uniquement numérique. La situation privilégiée de cette entrée de Paris, aux confins de la capitale, des nouvelles zones de développement à Pantin, Aubervilliers et l’accès direct à Roissy CDG sont des atouts.


    Goutte d’Or

    A tort ou à raison, les habitants de la GO nous disent souvent leur désarroi, leur sentiment d’être traités comme des habitants de seconde zone. N’y a-t-il pas un effort spécifique à faire dans ce quartier ?

    « Oui, et j'ai voté souvent avec la majorité municipale les programmes de rénovation des immeubles » nous dit Pierre Yves Bournazel « mais dans l'habitat rénové il y a aussi des problèmes d'insalubrité, disent les habitants. Il faut donner la priorité de la rénovation à l'habitat indigne, car il y va de la santé des habitants, faire de la qualité et de l'habitat durable. C'est encore plus important dans les quartiers populaires, si l'on veut aller vers une égalité des chances. Un toit est la première priorité de l'homme » dit-il et qui par ailleurs s'insurge contre la possible construction de 6000 nouveaux logements sociaux dans le 18e sur la prochaine mandature.
    En ce qui concerne les équipements, P.Y Bournazel pense que la Goutte d’Or n’a pas été si mal traitée que cela, mais que les habitants ne se les sont pas appropriés. "Ils ne sont pas pour eux ! Ils ne s'y sentent pas à l’aise" (référence au centre Barbara par exemple nldr).

    « Je n’ai pas le même sentiment de traitement de seconde zone » dit Pascal Julien. « La perception des choses est toujours quelque chose de compliqué. La Goutte d’Or a été rénovée, le mot délaissé ne convient pas. Que les choses n’aient pas été bien faites, peut-être, mais parler d’espace délaissé, pour moi, n’est pas un terme recevable. Toutes les opérations de réhabilitation, de réduction de l’habitat insalubre, sans parler des équipements comme le centre Barbara, montrent que ce n’est pas un espace délaissé. Maintenant, tout n’a pas forcément été bien fait. Sur le plan de l’urbanisme, certaines choses auraient pu être améliorées, notamment certaines rues avec des alignements pas très heureux.
    Par ailleurs, nous les écologistes, nous demandons dans notre programme que soit inscrit dans le Plan Local d’Urbanisme (PLU) que des parcelles soient inconstructibles, appropriables par les habitants sous forme de jardins partagés, par exemple. Nous demandons qu’on ne bétonne pas tout. L’espace vert doit être considéré comme un équipement, pas comme la cinquième roue du carrosse. N’oublions pas que le quartier de la Goutte d’Or va être très dense et manquer d’espaces verts.
    Je termine en disant que je regrette la fin du Lavoir Moderne Parisien ».



    Zone de Sécurité Prioritaire (ZSP)

    La présence policière dans la ZSP Goutte d’Or est critiquée par certains habitants, la situation ne s'améliorant pas visiblement. Comment convaincre ces habitants qu'elle est utile, voire indispensable ? Telle est la question posée mais que nous avons détaillé pour les écologistes qui, eux, prévoient de remplacer les CRS par des policiers de terrain comme indiqué dans leur programme. Cela est-il réaliste ? Comment ? Où trouvez-vous ces policiers ? Les CRS sont en force d'appui en cas de problème. On est davantage dans la dissuasion. En cas de gros problème comment font-ils ? Car, certes, on peut penser que les CRS ne servent à rien mais il faut savoir que, lorsqu'il y a des actions policières contre le marché aux voleurs, des saisies de cigarettes avec les agents de la douane en soutien, les hommes présents dans les environs arrivent très vite pour défendre les autres.

    « Moi je doute de l’efficacité des CRS qui restent dans leurs camions » commence Pascal Julien. « J’ai vu des gens commettre des infractions devant les CRS, donc ils ne servent pas. Pour qu’une politique de sécurité soit efficace, et j’y suis attaché, il faut qu’elle soit comprise. Vous-même, vous venez de le dire dans votre question, cette politique n’est pas comprise parce que cette présence n’est pas efficace. Je suis plutôt partisan de cette ZSP. Nous l’avons élaborée dans un partenariat avec beaucoup d’associations et de riverains. Ce n’est pas quelque chose qui a été imposé, il y a de la co-production, la sécurité c’est de la co-production. Il y avait besoin de cela. Mais cette ZSP serait encore mieux acceptée si on n’avait pu éviter deux choses. D’abord ces CRS et aussi l’opération du 6 juin qui n’a pas été bien perçue par beaucoup de monde. On nous dit que cette opération était ciblée, sur des trafics, … mais ce sont finalement les sans-papiers qui ont souffert. Il y a une ambiguïté ».

    « Il y a aussi les phénomènes de bandes » continue Pascal Julien. « Des gamins qui viennent avec des battes de baseball, qui se font un petit western entre eux, créent un climat incertain, on va dire les choses comme cela. Il y a un report de la ZSP, les mêmes se sont déplacés. Pour ma part, je propose le harcèlement, je suis pour le harcèlement. Je n’aime pas les opérations coup de poing type de celle du 6 juin qui discréditent la ZSP (bouclage de la partie Sud de la Goutte d'Or le 6 juin 2013 par la police ndlr). Qu’on envoie les policiers des douanes ou de la BAC en permanence, je n’ai aucun problème avec cela.

    Concernant le renforcement des forces de police, je suis le seul à avoir demandé la réouverture d’un commissariat, celui de la rue Raymond Queneau. Dans le quartier Chapelle, il y avait une antenne de police et j’ai demandé à ce que cela devienne une unité de police de quartier (UPQ). Je déplore la politique de la droite à cet égard qui n’a fait que diminuer les effectifs. Il y en a 63 qui sont arrivés, récemment, je m’en réjouis mais on ne forme pas les policiers comme cela, il faut du temps ».

    P. Y Bournazel constate que le bilan de la ZSP n'est pas probant, au passage il souligne qu'il l'a voté avec l'exécutif parisien. La zone délimite bien la présence policière mais pas les trafics, pas la délinquance ! « Il y a des reports, parlez-en avec les habitants de Simplon » dit-il et ajoute « La police est là, mais les trafics perdurent ». Pour lui, il veut un retour de la police nationale à son cœur de métier, les enquêtes, le démantèlement des réseaux, etc. … Et sur place, à effectifs constants, il voit un redéploiement de la police de proximité à pied, celle qui connaît les habitants, les commerçants... en la concentrant sur les quartiers connaissant les incivilités. Il évoque un autre axe d'action : les travaux d'intérêt général, en réparation immédiate... au cas par cas. Il faut imaginer quelque chose entre l'impunité et la prison.

    paris,municipales-2014Côté Eric Lejoindre, on  affirme que les résultats sont là, mais qu'ils sont encore peu visibles. Daniel Vaillant, lui, rapporte les propos d'un préfet de l'époque où il était ministre de l'Intérieur : « Au-dessous de 25% de baisse des chiffres d'un phénomène quelconque de délinquance, aucune amélioration n'est perceptible ». Devant les interrogations d’Action Barbès exprimant l'incompréhension des habitants et particulièrement leur doute devant les forces de police quand elles côtoient les habituels trafics du quartier sans intervenir, le candidat socialiste certifie que les résultats sont probants en matière de prostitution et de proxénétisme, par exemple; des fermetures administratives ont calmé certains coins, le taux d'élucidation des affaires remonte, etc. … Ces résultats ne sont pas connus et n'interviennent donc pas dans le jugement des habitants. Peut-être pourrait-il y avoir un effort de communication sur ce sujet. En revanche, le phénomène de marché à la sauvette, par son ampleur et sa visibilité, tant sur place que médiatique, occulte tous les résultats obtenus par ailleurs.
    Nous sentons que les socialistes veulent nous convaincre que la ZSP est une bonne chose, que la situation s'améliore. « Le dispositif a permis de prendre en compte les signalements faits par les habitants, des planques ont suivi, puis des interpellations, et de la détention aussi, parce qu'il y a derrière un travail patient. Il n'y a pas toujours la réponse judiciaire appropriée mais on progresse » nous dit Myriam El Khomri, chargée  de la sécurité à l’Hôtel de Ville. Elle nous donne des précisions sur le cas du bonneteau que les juges ont eu du mal à re-qualifier comme escroquerie avec des peines d'enfermement à la clé. Mais c'est fait. C'est un signal fort qui a fait baisser l'activité. « On a tort de ne pas communiquer sur ces acquis. Nous avons travaillé à un compte ZSP sur Facebook, mais la période de campagne interdit qu'il soit activé... Pas facile ! Le plus dur est la dérégulation de l'espace public, il va falloir être patient, toutefois la présence policière a fait baisser les trafics de contrefaçon, l'aide des douanes a été déterminante, le gros investissement des services aussi, la présence des inspecteurs de sécurité (qu'on ne voit pas parce qu'ils sont en civil..) » précise-t-elle encore, avant d’ajouter «Il y a eu beaucoup de réunions dernièrement avec des copropriétés notamment et les associations. Tout est prêt pour que ça change ».

     


    Conseils de quartier CQs

    Eric Lejoindre souhaite re-mobiliser les conseils de quartiers où désormais la présence des élus est moins déterminante (depuis la nouvelle organisation des CQ du 18e). « Il nous faut être attentifs à un type d'enfermement de certaines personnes, qui concentrées sur une seule source d'information peuvent croire n'importe quoi. Il faut promouvoir la diversité d’opinions » dit-il. (On venait de traverser l'épisode d'enfants absents des écoles à cause de la rumeur sur les "genres" ndlr)

    P.Y Bournazel voit deux pistes pour les re-dynamiser. Une séquence formelle de prise de décision commençant par un vote par les CQs, avalisé par le Conseil d’Arrondissement puis monté au Conseil de Paris. Il souhaite que les CQs puissent prendre en charge  l’aménagement d’un quartier (voirie, propreté, …) en liaison avec des associations.

  • Les tarifs des équipements sportifs municipaux diversement appréciés

    La Ville va quadrupler le tarifs d'accès aux équipements sportifs, jusqu'ici très bas, pour les associations locales. Une mesure critiquée, censée permettre de rationaliser les subventions.

    "La Ville de Paris veut rentabiliser ses équipements sportifs." On peut le dire ainsi, c'est ce qu'écrivait Métro à la suite du conseil de Paris de juillet qui a entériné cette décision de l'éxécutif parisien. La municipalité va présenter une nouvelle grille tarifaire qui multiplie par quatre les tarifs d'accès assumés par les 2.200 associations locales, relativement bas. Pour s'en donner une idée, il suffit de noter les tarifs pratiqués jusque là : court de tennis à 0,90 euro de l'heure, terrain de football à 0,80 euro, piscine petit bassin à 1 euro, etc. En effet, les tarifs étaient restés très bas. Une façon d'encourager le sport.

    L'adjoint au sport a expliqué le point de vue de la mairie : les équipements sportifs de la ville ne sont pas utilisés rationnellement, parfois ils sont loués et non occupés, parfois... en fait, trop souvent de l'avis de la municipalité. Les clubs bien installés avaient tendance à réserver au-delà du strict nécessaire, histoire de n'être pas pris au dépourvu, parce que l'effort financier n'était pas dissuasif. Ainsi, en augmentant les tarifs, la mairie souhaite créer un sentiment de responsabilité de la part des dirigeants de clubs, en les saisissant au porte-monnaie. On ne louera plus sans la ferme intention d'occuper.

    paris,conseil-de-paris,sports,équipements,budget,subventionsEt les petits clubs pas très argentés ? La Mairie dit qu'elle va redistribuer les nouvelles recettes en direction des secteurs de la ville qui en ont le plus besoin, déjà répertoriés sous le terme de "quartier politique de la Ville". L'opposition municipale, en tête de laquelle Jean-François Lamour, ne s'est pas privée d'accuser l'adjoint aux sports, Jean Vuillermoz, de vouloir traiter les problèmes à la "tête du client", si les subventions sont censées ré-équilibrer l'activité des clubs et la pratique du sport à Paris, et d'incriminer également l'adjoint aux finances, Bernard Gaudillère, de vouloir renflouer les caisses de la Ville. Mais après tout n'est ce pas sa mission de veiller à ce qu'elles ne soient pas vides?

    Les ressources nouvelles issues des tarifs revisités fourniront 3,18 millions d'euros qui se répartiront entre l'aide aux clubs des quartiers populaires et le budget de la Ville. On pourrait appeler cela une péréquation de l'utilisation des équipements sportifs, à rapprocher de la gestion de la restauration scolaire. Les tarifs de cantine selon le niveau de ressources des familles ne pose plus de problème, a priori. On assiste ici à une forme de solidarité du même style. Les clubs sportifs non aidés par la Ville devront augmenter leurs tarifs. Quand on sait que les équipements sportifs les plus gourmands en surface sont situés dans les arrondissements périphériques, y compris dans les très aisés 15e, 16e et 17e, on comprend que M Lamour se soit un peu fâché contre cette décision. 

    note : Déjà évoquée dans un artice la semaine dernière, l'équipe de France féminine de foot qui rencontrait jeudi dernier le Japon, les championnes du Monde,  a gagné 2-0 ! Je sais que certains ne seront pas satisfaits de ce retour sur le foot... mais les résultats sont les résultats, et ils appartiennent à l'information. En revanche, elles sont tombées sur un os avec les "States" hier à Glasgow. Le match avait bien commencé, elles menaient au score à la 13e minute. Pourtant elles ont du s'incliner 4-2. A suivre la Corée du Nord et la Colombie. Allez les Bleues !!

  • Placette Paré-Patin : il serait question d'un feu tricolore!

    Nous l'avions évoqué dans notre article sur l'aménagement de la place du 8 novembre 1942, la place Paré-Patin fait désormais l'objet d'une réflexion pour l'agrémenter.

    Une première réunion s'est tenue sur place jeudi dernier en présence des services de voirie, le responsable de la section territoriale du 10e, Emmanuel Berthelot, de William Todeschini directeur de cabinet du maire de l'arrondissement et de Véronique Cohen. Action Barbès, qui, à plusieurs reprises, a demandé cette concertation, y participait.

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    Il devait être question de végétalisation mais le sujet principal a finalement été celui d'une possible implantation d'un feu tricolore après le passage réservé aux ambulances. Surprise, mauvaise surprise, pourrait-on ajouter.

    Pourquoi un feu 

    C'est à la demande essentiellement des sociétés de taxis nombreux autour de la gare du Nord. Ils souhaitent pouvoir regagner le boulevard de Magenta plus rapidement et donc emprunter le passage réservé aux véhicules d'urgence. (seul le tourner à droite serait possible)

    Lors du réaménagement du boulevard de Magenta, nous avions participé à de nombreuses concertations et nous avions approuvé la fermeture de la rue Paré donnant accès au boulevard de Magenta. Il s'agissait de donner priorité aux piétons et de ne pas couper la piste cyclable. Certes, le passage est malheureusement emprunté par d'autres véhicules que ceux autorisés (malgré les deux panneaux sens interdit bien visibles). Nous l'avons d'ailleurs signalé à maintes reprises aux différents commissaires de l'arrondissement qui se sont succèdés et aux élus. Le jeudi 3 mai pendant une heure, les personnes présentes sur place n'ont pu que le vérifier, certains même avec étonnement. La discussion a donc porté davantage sur l'opportunité d'un tel feu tricolore.

    paris,10e,paré-patin,passage-interdit,urgences,sécuritéQue propose la DVD

    Un feu implanté juste avant le boulevard et après le passage piétons. Autant dire que les piétons auront bien des difficultés à traverser car les véhicules autorisés (et ceux non autorisés, à plus forte raison) s'approcheront au maximum du feu, c'est à dire sur le passage piétons. On ajouterait sous les panneaux d'obligation de tourner à droite (juste avant le sens interdit) "sauf taxis et ambulances". De quoi surcharger, de notre point de vue, inutilement l'espace public et la lisibilité." Les piétons sont la priorité absolue de la DVD", a affirmé Emmanuel Berthelot. Nous pouvons en douter pour cet aménagement précis. On nous dit qu'un panneau lumineux " Priorité aux piétons" coûterait cher. Et un feu tricolore ?

    Lot de consolation

    Des jardinières pourraient agrémenter la placette ; comme pour la place du 8 mai 1942, elles seraient entretenues par la Régie de quartier. Restera à trouver les bons emplacements.

    Ce sera l'objet de la réunion en mairie  du 10 mai avec  William Todeschini et l'équipe d'animation du conseil de quartier Lariboisière Saint-Vincent-de-Paul. Réunis le 4 mai, les animateurs du CQ ont d'ores et déjà prévenu qu'ils n'étaient pas favorables à l'implantation d'un feu tricolore et ont demandé l'avis des habitants inscrits sur leur liste de diffusion. Emmanuel Berthelot s'est engagé à ce que rien ne soit finalisé avant le 10 mai. La discussion risque d'être sportive. Nous invitons nos lecteurs à réagir sur le blog.

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