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Rechercher : conseils de quartier

  • La BST attire les foules !

    Une première pour les deux conseils de quartier Lariboisière / Saint-Vincent de Paul et Louis Blanc / Aqueduc : organiser une plénière commune. Judicieux direz-vous puisque le territoire de la BST, thème choisi, couvre une grande partie du territoire de ces deux conseils. Il fallait trouver une grande salle proche de la Gare du Nord, pas simple ! Habituellement, on se réunissait dans les préaux des écoles. Espaces jugés insuffisants cette fois, on se doutait bien que le thème serait mobilisateur.

    Du coup, le rendez-vous était donné au 5 rue de Dunkerque au St Christophers' Inn dans une salle louée pour l'occasion sur le budget de fonctionnement des CQs. Une salle remplie à craquer par une bonne centaine de riverains.

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    Autant dire que l'ambiance était parfois tendue et qu'il fallait un animateur de talent pour éviter les débordements. Car respecter celui ou celle qui s'exprime, attendre son tour de parole n'a pas été le lot de tous. Même si on peut comprendre que certaines nuisances sont insupportables au quotidien, certaines interventions étaient déplacées.

    BST : quésaco ? Le commissaire du 10e, Julien Miniconi, a présenté ce dispositif créé en début d'année pour lutter contre la délinquance dans l'environnement de la gare du Nord. 25 policiers en plus, soit entre 9 et 12 opérationnels chaque jour pour 3 à 4 patrouilles. Un dispositif mis en place de 14h30 à 22h40. Pour plus de détails et pour connaître le périmètre exact, c'est ici.

    Quelques chiffres depuis sa mise en place en février :
    645 interpellations en majorité des vendeurs à la sauvette (250 pour usages de stupéfiants), 112 PV pour miction sur la voie publique. « L'action pourrait être meilleure sur ce dernier point » a reconnu le commissaire Miniconi.

    Amenés à travailler en collaboration avec la BST, les directeurs des Gares du Nord (Jérémie Zeguerman) et de l'Est (Philippe Walliser) avaient été invités. Vous avez peut-être vu les panneaux qui annoncent les travaux de réaménagement de la Gare du Nord prévus jusqu'en 2018 ? En terme de sécurité, un nouveau commissariat sera inauguré d'ici à la fin de l'année, un espace plus grand (300m2), davantage de policiers et une salle de garde à vue qui évitera d'amener les prévenus au commissariat central de la rue Louis-Blanc. Pour la SNCF, il est indispensable d'articuler ce qui est fait en terme de sûreté à l'intérieur avec ce qui est fait à l'extérieur. Dans l'enceinte de la gare, il y a ainsi des agents de gardiennage (gilet orange) qui ont un rôle de dissuasion. Jusqu'à 60 aux heures de pointe. Sans oublier la police régionale des transports. Important également, l'arrêté signé le jour même du CQ et qui permettra d'interdire la consommation d'alcool à l'intérieur de la gare.

    Un plus, mais pas sûr qu'on supprime les nombreux épanchements d'urine. C'est pourquoi de nouveaux dispositifs sont expérimentés. Le maire du 10e, Rémi Féraud, précisera un peu plus tard qu'on pense notamment aux urinoirs installés sur le canal. Et puis les gares amènent aussi leur lot de misères, des populations en errance, des toxicomanes (moindre gare de l'Est). Il est nécessaire d'avoir un partenarait avec des associations comme Aux captifs la libération, Arc 75 et Coordination Toxicomanies.

    Du côté des habitants impatients de pouvoir prendre la parole, qu'a-t-on entendu ?

    Bien sûr, il fallait s'y attendre, certains étaient venus parler d'un problème précis dans leur rue ou en bas de chez eux. Compréhensible pensez-vous, certes mais pas facile d'élever le débat. Rue de l'Aqueduc, boulevard de Denain, squares Cavaillé-Coll et Alban-Satragne, rue La Fayette, boulevard de la Chapelle, rue Saint-Vincent-de-Paul... Inutile de toutes les citer.

    Dégradations de véhicules, attroupement de jeunes tard dans la nuit, marché de la misère, population étrangère installée sous le viaduc, boutique de scooters qui envahit le trottoir, nuisances liées à l'ouverture de bars le soir, forte alcoolisation dans l'espace public, vitesse des automobilistes... et, manque de verbalisation de l'ensemble. Des questions également sur les implantations de caméras et les plaintes restées sans suite.

    « Merci pour cet accueil chaleureux », c'est par ce trait d'humour que Julien Miniconi a repris la parole pour répondre à des habitants parfois énervés et pas toujours courtois.

    Afin d'éclairer la difficulté à traiter favorablement tous les problèmes, voici un rappel des effectifs déployés : le matin entre 8h et 12h deux à trois patrouilles, l'après-midi huit à neuf jusqu'à 22h. La nuit, deux à trois patrouilles. «  Je ne peux faire qu'avec ce que j'ai » a donc martelé le commissaire.

    Les caméras peuvent être une aide mais ne remplaceront jamais un policier. Une réflexion est actuellement menée pour d'autres implantations. A noter : une caméra = 150 000€.

    En ce qui concerne des bandes de jeunes qui causent des nuisances et qui se livrent à des trafics, les faits doivent être constatés au moment où ils sont commis pour être sanctionnés. Les habitants les voient dans leur rue mais s'il n'y a pas de policiers à ce moment là, impossible de verbaliser. Le commissaire est preneur d'informations précises. Marché de la misère, situé essentiellement sur le territoire du 18e, il dépend donc de cet arrondissement (Rémi Féraud ajoutera un peu plus tard qu'on ne peut se satisfaire du déplacement des vendeurs sauvette).

    Le commissaire a tenté de répondre aux nombreuses sollicitations localisées; nous n'en ferons pas la liste exhaustive.

    Un point important au sujet des plaintes restées sans réponse, il s'engage à les revoir ainsi que les mains courantes. A savoir tout de même : entre 1 500 et 1 800 plaintes par mois sont déposées ; on compte environ 250 gardes à vue. La suite dépend de la justice. Enfin, sachez que des renforts ont été demandés ainsi qu'une extension d'intervention du Groupe Local de Traitement de la Délinquance (GLTD) jusqu'à la Gare de l'Est.

    Le maire du 10e est bien conscient des problèmes rencontrés dans son arrondissement et ne nie pas la forte augmentation des incivilités, la dérégulation de l'espace public avec les nuisances liées à l'alcool. « La BST commence a être efficace. Mais on a besoin d'effectifs supplémentaires. »

    Les échanges se sont poursuivis assez longtemps. Chacun, chacune est reparti, certains satisfaits qu'on les ait entendus, certains frustrés de n'avoir pu s'exprimer, d'autres encore insatisfaits de la réponse ou de l'absence de réponse. Mais personne n'a proposé de rejoindre l'équipe d'animation pour travailler sur les sujets évoqués. Elle est pourtant preneuse !

  • Mairie du 10e mercredi : des interventions critiques mais responsables

    paris,10e,bertand-delanoë,rémi-féraud,myriam-el-khomri,prévention,sécuritéMercredi dernier en mairie du 10e se tenait le compte rendu de mandat du Maire de Paris. Nous y étions.

    Malgré le thème "prévention et sécurité", habituellement très suivi par des foules revendiquant à juste titre plus de tranquillité dans leur quartier, la salle était pleine, certes, mais étonnamment calme et disciplinée. En dehors d'une dame réclamant haut et fort plus d'éducateurs de rue autour du bassin de La Villette et de Stalingrad, les échanges ont été très courtois. On avait connu des comptes rendus de mandat autrement plus agités. C'est sous cet angle que nous trouvons la version de Cécile Beaulieu dans Le Parisien du 13 décembre un peu à côté de la réalité.

    Tous les adjoints n'étaient pas présents mais ils n'étaient pas tous concernés directement par le sujet. Nous avons reconnu Bernard Gaudillère et Olga Trostiansky (aussi élus du 10e), Claudine Bouygues et surtout Myriam El Khomri qui était en première ligne en tant que chargée de la prévention et de sécurité à Paris. Anne Hidalgo est arrivée un peu plus tard, après une réunion de travail sur le défilé de dimanche prochain en faveur de l'égalité et du mariage pour tous que la Ville soutient.

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    Nous avons également retrouvé Matthieu Clouzeau, ancien commissaire du 18e et maintenant directeur de la DPP (Direction de la prévention et de la protection) à la Ville de Paris.

    Nous sommes intervenus d'ailleurs lors d'une première question sur la réforme de cette direction. M.Clouzeau a d'ores et déjà accepté de nous recevoir fin janvier pour nous présenter ses nouvelles actions, tant au niveau de la médiation sociale que du contrôle et respect des réglementations, les deux axes essentiels de la mission de la DPP.

    Notre seconde question a porté sur la problématique du marché de Barbès, ou plutôt de l'après-marché, devrait-on dire.

    Depuis 2 ans, des vendeurs et vendeuses (car les femmes sont assez nombreuses) se sont installés les jours de marché autour et dans la station de métro. Depuis quelques mois, les vendeurs attendent autour du marché la fin de celui-ci en s'installant dans les rues avoisinantes. Le marché alimentaire se termine vers 14 heures ; après le nettoyage par les agents de la propreté ils s'installent maintenant sous le viaduc entre la station de métro et le carrefour Maubeuge-Tombouctou. Sans doute plusieurs centaines de personnes. Un peu moins quand il fait très froid.

    Nous ne sommes pas là dans un problème de sécurité, il s'agit pour la très grande majorité de personnes pauvres vendant des vêtements, des chaussures d'occasion même si nous pouvons voir aussi quelques trafics se greffer de ci de là. Rappelons que s'il y a des vendeurs c'est aussi parce qu'il y a des acheteurs, pauvres eux aussi. La situation est donc complexe et nous en avons bien conscience.

    Pouvez-vous nous dire où en sont les réflexions engagées par la Ville sur ces marchés qui se développent mais aussi se déplacent à d'autres endroits de la capitale, parfois, comme ici sous le regard des forces de police ? A défaut de traiter le problème en aval, quand les personnes précaires survivent par des ventes misérables, comment pouvez-vous traiter le problème en amont pour limiter leur nombre, et du point de vue les habitants, limiter aussi l'occupation illégale de l'espace public ? 


    images?q=tbn:ANd9GcRxzhJiziZ3YiHLDbOx4BkkW67xELVefTU6vFn9iFTAWfwW8EH1"On ne fera pas de miracle" s'est exclamé B.Delanoe. "Nous sommes en période de chômage et les marchés de la pauvreté se développent. C'est très difficile pour nous". La ville a mis en place il y a plusieurs années un marché aux biffins Porte Montmartre, un travail est réalisé en lien avec Emmaüs Défi   dans le 19e pour recycler des objets récupérés et permettre une réinsertion à des personnes exclues. Des actions donc, mais la tâche est immense.

    Dans le 10e, d'autres secteurs posent problème.

    Celui des abords des gares du Nord et de l'Est : l'association Vivre Gares du Nord et de l'Est, qui avait organisé il y a peu une manifestation boulevard de Denain, semble satisfaite des renforts de police maintenant présents et de la fermeture d''une supérette pour nuisances sonores liées à la vente d'alcool. Son représentant reconnaît une amélioration tout en regrettant que trop souvent les policiers ne descendent pas de leur voiture lors des rondes.

    Paul Zylberberg, au nom du Conseil des Seniors a demandé davantage de passages des agents de la Propreté sur le parvis. On aurait aimé que Bertrand Delanoë ne réponde pas un peu sèchement : « il faut que les gens salissent moins ». Les Seniors et les habitants du quartier ne sont tout de même pas responsables de la malpropreté du secteur !

    Le secteur Louis Blanc Aqueduc, représenté par un membre de la commission commerces du conseil de quartier, a rappelé le non respect de la réglementation de l'espace public par les commerçants (étalages, enseignes, dépôts sauvages...). Sa lettre à Bertrand Delanoë du 3 octobre est d'aillleurs restée sans écho. Le maire a promis une réponse.

    Secteur Château d'Eau-Strasbourg-Saint-Denis : C'est un quartier qui souffre d'une mono-activité, les salons de coiffure, passés en 15 ans de 25 à une centaine.... explique le représentant de Stop aux nuisances 10. Donc nuisances diverses, malpropreté, utilisation de produits toxiques, mais aussi  nuisances liees à la consommation d'alcool sur la voie publique. Un arrêté préfectoral a bien défini un grand périmètre d'interdiction mais les moyens de contrôle ne suivent pas. Le représentant de l'association évoque la loi Borloo de 2005 et son décret d'application tardif (décembre 2007) sur le droit de préemption des communes sur les baux commerciaux et artisanaux quand il y a cession. Pourquoi ce droit n'est-il pas plus souvent utilisé ? On évoque des ententes discrètes entre propriétaires de baux qui rend l'intervention de la municipalité mal aisée.

    paris,10e,bertand-delanoë,rémi-féraud,myriam-el-khomri,prévention,sécuritéAppelé à une autre manifestation, le maire de Paris a quitté la salle assez rapidement et c'est donc Myriam El Khomri qui a pris le relais. Nous avons apprécié le ton direct et sans langue de bois. Elle a notamment rappelé les diminutions d'effectifs dans la police ces dernières années (dans le cadre du non-remplacement d'un fonctionnaire sur deux) et les actions de prévention mises en place par la Ville. Elle n'a pas évacué, par exemple, le phénomène d'occupation illicite et préoccupante des Jardins d'Eole par des groupes de dealers qui en éloignent familles et enfants. Les Jardins sont actuellement fermés, a-t-elle confirmé, ils seront réaménagés et rendus au terme de ces travaux à leurs destinataires d'origine. Ce secteur est inclus dans le périmètre de la seconde ZSP parisienne. Le bruit court qu'une autre zone sur Paris serait dans les tuyaux, mais aucun élu n'a voulu encore la confirmer, ni la localiser.

  • Déjà un mois que la gare du Nord abrite une crèche, privée.

    Un mois déjà que la crèche "Les wagonnets" accueillent les enfants rue de Dunkerque, côté gare du Nord.

    La presse s'est fait l'écho récemment de l'ouverture d'une crèche dans la partie de la Gare du Nord, précédemment occupée par un bureau de La Banque Postale (vous admirerez notre application à dire La Banque Postale et non La Poste.... ). Nous avions eu vent du projet en juillet dernier par la lecture du compte rendu du conseil de quartier Louis-Blanc - Aqueduc de mars en ces termes :

    « ‐Une crèche dans les locaux de l’ancien bureau de poste : ces locaux seront loués à une société privée qui y installera une crèche ouverte aux personnels de la SNCF et aux familles du quartier. Cet équipement prévu en 2013 (permis de construire délivré le 29 mai 2012) devrait apporter vie et humanisation à des bâtiments vides depuis plusieurs mois. »

    Le délai semblait très court, mais le privé ayant des contraintes moins nombreuses que le public en la matière... tout est possible, y compris l'ouverture le 25 octobre dernier !

    Au printemps, nous avions écrit sur la fermeture du bureau de poste et même obtenu des renseignements très pointus sur les possibiltés pour les riverains de trouver à proximité de leur domicile les services habituellement offerts. (voir notre article du 5 avril 2012)

    Si nous avions mauvais esprit, nous pourrions dire que les rénovations des locaux, inaugurés officiellement en présence des élus, en avril 2010 (article et photos sur notre blog) représente un budget jeté par les fenêtres... selon l'expression courante. La Banque Postale n'a pas fait preuve ici des principes d'économie qu'elle prône souvent dans certaines circonstances, notamment pour « optimiser » la gestion de son personnel à ses guichets.

    En deux ans et demi, un même local aura vu une ouverture, une fermeture et de nouveau une ouverture après quatre mois de travaux. Souhaitons aux promoteurs de la crèche un destin différent … Après le mauvais esprit, on n'invoquera pas le mauvais œil...

    Revenons à la crèche (dont vous pouvez voir des vues sur le site de Babilou ici). La première réaction est la satisfaction de voir ouvrir une nouvelle crèche dans le quartier, quand on sait les galères que les jeunes parents traversent pour trouver une garde de qualité pour leur petit dernier. Mais la lecture de la presse (par ex. Le Point du 7 novembre qui a relaté l'événement) tiédit soudain notre enthousiasme. Il s'agit d'une crèche privée, avec des critères d'inscription restrictifs. En effet, ce n'est pas la Mairie de Paris qui gère la nouvelle crèche, mais Babilou, une entreprise privée qui depuis 2003 a ouvert en France quelque 300 crèches de taille diverse. Celle-ci baptisée « Les Wagonnets » (nostalgie de la chanson de Michel Jonasz pour les plus anciens ?) peut accueillir 30 petits de 10 semaines à 4 ans, du lundi au vendredi de 8h à 19h. Elle occupe les locaux de l'ancien bureau de poste, soit 348 m2. Bien heureux sont les parents, qui salariés de la SNCF  ou d'une entreprise qui est partenaire de Babilou, - pour faire simple, une entreprise ayant acheté des places de crèche, dans le cadre d'un partenariat et qu'il peut ainsi offrir à ses collaborateurs - demeurent à proximité de la gare. C'est néanmoins assez loin de la gestion d'une crèche municipale. En revanche, les grilles de participation au coût de gestion de la crèche sont calquées sur ceux du public, car la crèche est conventionnée par la CAF de Paris.

    Regardons le financement : 

    Depuis 2004, la Caisse nationale d'allocations familiales (CNAF) a ouvert ses dispositifs financiers au secteur privé : la CAF locale peut subventionner de 30 à 40 %. 

    Puis viennent les entreprises partenaires : l'entreprise bénéficie de 50% de crédit d'impôts famille (CIF) sur ses dépenses engagées pour la réservation de places en crèche pour son personnel. De plus, le coût d'une place en crèche est une charge fiscalement déductible et permet une économie d'impôt sur les sociétés (IF) de 33,33% (sous réserve de changements).

    Les collectivités locales mettent aussi souvent la main au portefeuille, trop contentes de déléguer cette 7d973f13abe_165.jpgpatate chaude... ou plutôt ce service public (DSP). Par ce biais, elles échappent à la gestion délicate des personnels et des contraintes du statut de la fonction publique territoriale. 

    Côté retour sur investissement, ce n'est pas mal non plus par les temps qui courent. Pas des taux à deux chiffres, mais des profits sûrs. Il faut parallèlement être très vigilant sur l'optimisation de la gestion et surveiller le taux de remplissage... La clientèle ne manque pas puisque les Français, pardon, les Françaises (je ne veux pas froisser les féministes de l'association) font beaucoup de bébés, tout en continuant à travailler. Tout cela est un peu choquant, nous parlons des enfants comme d'un quelconque produit... ? Oui, en effet. Ne sommes-nous pas dans une économie capitaliste ? 

     

     Extrait du Guide CAF Crèche-Entreprises ( pour le guide complet, 55 pages en ligne, cliquez ici)

    Pour favoriser l’essor des crèches d’entreprise, les pouvoirs publics et les organismes de protection sociale ont mis en place depuis 2004, une série de mesures incitatives à l’égard des entreprises :

    - le crédit d’impôt famille (Cif) égal à 50% des dépenses en investissement et en fonctionnement dans la limite d’un plafond fixé à 500 000 Euros (Cf. p42) ;

    - une déductibilité fiscale sur les frais de fonctionnement à la charge de l’entreprise ;

    - depuis février 2004, les employeurs peuvent bénéficier de subventions de la caisse d’Allocations familiales ou de la Mutualité sociale agricole (Cf. p17) à l’investissement et au fonctionnement (cf. p20) dans le cadre de conventions d’objectifs et de gestion négociées entre l’Etat et la Caisse nationale d’Allocations familiales (Cnaf) ou la Caisse centrale de la mutualité sociale agricole (Ccmsa) ;

    - des subventions du conseil général dans certains départementss. 

     

  • Les vœux 2014

    On dit que les vœux présentés au Président de la République tout au long du mois de janvier sont un véritable marathon ! A une toute autre échelle, nous avons suivi cette année encore les vœux en mairie du 9e, 10e et 18e arrondissements car nous y étions invités. C’est notre petit marathon à nous !

    Dans au moins deux arrondissements, 9e et 18e, la situation était particulière puisqu’aussi bien pour Jacques Bravo (9e) que pour Daniel Vaillant (18e), il s’agissait là de leur dernière adresse à leurs administrés en tant que maire, ne sollicitant pas le renouvellement de leur mandat en mars prochain.

    A l’approche des municipales, ces vœux étaient bien sûr extrêmement politiques, quoique.

    Le marathon a commencé le jeudi 9 janvier dans le 9e.

    Voilà 13 ans que Jacques Bravo est maire du 9e mais il était Conseiller de Paris dès 1983. L’émotion était donc très présente en ce jeudi dans la salle Rossini archi-pleine à la mairie du 9e. Le discours de Jacques Bravo fut assez consensuel, rappelant quelles étaient ses propres valeurs mais aussi celles de la République. A son habitude, il n’a pas pu s’empêcher de faire un peu d’autosatisfaction sur ce qui a été fait depuis 13 ans dans l’arrondissement mais reconnaissons volontiers que le 9e s’est vraiment réveillé ces dernières années. Il n’est d’ailleurs pas le seul politique à tomber dans ce travers. Le discours était aussi quelque part une transmission de flambeau puisqu’à côté de lui se tenait Pauline Véron, candidate à la mairie du 9e pour le Parti Socialiste. Transmission de flambeau dont Jacques Bravo n’a pas manqué de rappeler, à juste titre, qu’il dépendait de la décision des électeurs. Pour terminer son laïus, il a repris quelques phrases de la chanson de Barbara « Ma plus belle histoire d’amour … c’est vous ». Les plus émotifs auront sans doute versé une larme mais la chose était bien vue tant les contacts entre le maire et les habitants du 9e sont cordiaux voire même chaleureux quelque soit leur opinion politique.

    Le buffet offert aux habitants est comme chaque année pris d’assaut et bien peu fourni !

    Le marathon s’est poursuivi le mardi 14 janvier dans le 18e.

    Ambiance chaleureuse et énormément de monde à la mairie du 18e en ce mardi en fin d’après-midi pour les vœux du maire, Daniel Vaillant. Tout le microcosme socialiste du 18e arrondissement était là : Bertrand Delanoë, maire de Paris et élu de l’arrondissement, Lionel Jospin, ancien Premier ministre, Claude Estier vieux grognard de la mitterrandie, Anne Hidalgo, candidate à la mairie de Paris et actuelle première adjointe au maire de Paris, Christophe Caresche, député, et bien d’autres, y compris les élus de l’opposition. On sent que cette cérémonie des vœux se déroule dans un milieu acquis à la gauche et le seul nom de Bertrand Delanoë déclenche un tonnerre d’applaudissements. A son habitude, Daniel Vaillant remercie beaucoup. Si on a mauvais esprit, on peut dire que c’est l’annuaire du 18e qui y passe, mais ainsi est la tradition ici. Nulle autosatisfaction dans ses propos à la veille de son départ de son poste de maire, celui qu’il a par-dessus tout aimé, affirme t-il, juste le sentiment du devoir accompli. Pas de propos politique à proprement parlé, une obligation de réserve, dit Vaillant, nous sommes si près des élections de mars. L’actuel premier adjoint, Eric Lejoindre, candidat à la succession de Daniel Vaillant, semble ravi. Le maire sortant lui a souhaité pleine réussite.

    Les buffets sont nombreux, servis par les jeunes du lycée professionnel hôtelier Belliard, embauchés pour l'occasion, mais également peu fournis.

    Voir aussi l'article de dixhuitinfo.com

    Le marathon se termine le jeudi 16 janvier dans le 10e.

    La mairie du 10e est un immense bâtiment de l’extrême fin du XIXe siècle symbolisant la IIIe République triomphante. L’ambiance ici est différente de celle des autres mairies, on est en famille. Chacun semble se connaitre, s’embrasse, se présente vœux et encouragements. Tous les conseillers d’arrondissement sont là, parlant en complicité avec tout le monde et l’unique représentant de l’opposition est aussi à l’aise que les autres. La République est bonne fille et c’est tant mieux. Le maire, Rémi Féraud, sans tomber dans l’autosatisfaction, ne manque pas de rappeler tout ce qui a été fait au cours de 2013 dans l’arrondissement avec une certaine jubilation. Candidat à sa propre succession, il ne manque pas non plus de mentionner tout ce qui sera réalisé en 2014, quelque soit le résultat des élections de mars prochain. De ce discours très convenu, retenons quand même une information intéressante. En 2014, dans le cadre des commémorations de la Première Guerre mondiale, la gare de l‘Est accueillera une grande exposition à propos des soldats partis de cette gare pour le front et dont beaucoup ne sont pas revenus. Les écoles du 10e seront impliquées dans ce projet. Le grand tableau d’Albert Herter récemment restauré est aujourd’hui en bonne place dans le hall de la gare. Il reste le témoignage de ce qui s'est passé là.

    Le buffet dans la mairie du 10e est très bon et très bien approvisionné.

    Aussi est-ce sur cette bonne note que nous avons terminé notre marathon.

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    "Le départ des poilus" par Albert Herter 1926
    exposé à la gare de l'Est

  • Lettre ouverte à Déborah Pawlik

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    Lettre ouverte à Déborah Pawlik,

    candidate à la mairie du 10e arrondissement de Paris

    Paris, le 9 Mars 2014

    Madame la candidate,

    Vous avez publié cette semaine une lettre ouverte à Rémi Féraud à propos du projet de salle de consommation de drogues à moindres risques (SCMR) au 39, boulevard de La Chapelle. Bien que nous n’en soyons pas le destinataire direct mais s’agissant d’une lettre ouverte, nous souhaitons apporter à vos déclarations des correctifs et des précisions sans préjuger d’une éventuelle réponse de Rémi Féraud lui-même.

    Il convient d’abord de vous signaler que, d’une manière générale, vous faites une erreur en considérant ce projet de structure comme un outil de lutte contre la toxicomanie. Il semble nécessaire de vous rappeler que l’objectif de cette salle est la prévention des risques liés à la consommation de drogues. Si on voulait faire une analogie avec l’alcool, lutter contre les accidents de voitures liés à la conduite en état d’ivresse n’est pas lutter contre l’alcoolisme proprement dit. Cette erreur de départ sur l’objectif même de la SCMR vous amène à faire des erreurs dans votre argumentation et vos propositions tout en vous appuyant sur une interprétation spécieuse des faits. Permettez-nous d’en énumérer quelques-uns.

    Il est d’abord tout à fait faux de dire que le Conseil d’Etat a rejeté un tel projet en octobre dernier et vous le savez très bien. Le Conseil n’a émis qu’un avis défavorable au projet de Décret prévu par le gouvernement pour mettre en place un cadre juridique approprié, et encore cet avis n’était-il que consultatif, pas contraignant. Rien d’autre.

    Si l’Académie de Médecine est réticente à un tel projet, il est néanmoins nécessaire de dire que la communauté des médecins est plus que partagée sur le sujet et que l’avis de l’Académie ne vaut pas unanimité du corps médical, loin s’en faut. Est-il nécessaire de vous rappeler que la Fédération Addiction et la Fédération Française d’Addictologie qui représentent à elles seules presque la totalité des professionnels de l'addictologie médico-psycho sociale (prévention, réduction des risques, soins, etc. …) ont pris position en faveur des SCMR ?

    L’avis de l’Académie de Pharmacie est un concentré de mauvaise foi et d’erreurs assez grossières qui décrédibilisent cette prise de position pour un lecteur attentif à ses attendus. A croire que les membres de cette « prestigieuse » académie comme vous la qualifiez ne savent pas lire, ce que nous ne pouvons pas croire. S’appuyer sur le seul exemple suédois pour affirmer que ce projet n’est pas souhaitable est quand même un peu court alors que des pays comme l’Allemagne, l’Espagne, le Luxembourg, la Norvège, la Suisse, la Grèce très récemment et la Belgique dans un futur très proche pour ne citer que des pays européens se sont dotés ou vont se doter de telles structures. Est-il une fois encore nécessaire de vous rappeler que la Suède n’a jamais développé de projet de SCMR ? L’argument de l’Académie de Pharmacie relève donc d’une pure malhonnêteté intellectuelle. Il faut aussi regretter que l’Académie de Pharmacie ait traité avec légèreté le travail déjà effectué par les associations gérant ce type d’établissement et qui ont acquis un vrai savoir-faire en la matière. Enfin, il est extrêmement choquant que cette même académie puisse affirmer que cette structure ne garantirait pas la non contamination par le VIH ou le VHC, affirmant en outre que « la majorité des patients étant le plus souvent déjà contaminés », ce qui signifie en clair que les toxicomanes non contaminés par l’un des deux virus voire les deux ne doivent faire l’objet d’une attention et sont laissés pour compte.

    C’est sur ce type d’arguments que vous vous appuyez et pour être franc, cela est bien regrettable.

    Vous vous appuyez ensuite sur l’avis de certains riverains. Loin de nous de négliger les conditions dans lesquelles un tel établissement pourrait ouvrir ses portes, mais n’est-il pas dans la logique d’un homme ou d’une femme politique de faire passer l’intérêt général avant les intérêts particuliers ? Il convient d’ailleurs aussi de noter que l’avis de l’Académie de Pharmacie ignore absolument les avantages qu’une SCMR peut apporter aux alentours pour les riverains.

    Pour terminer, force est de constater que toutes les politiques répressives menées ces dernières 40 années contre les drogues et leurs trafics ont échoué. Toujours plus de consommation, toujours plus de trafics. N’est-il pas temps de réfléchir à autre chose ?

    Comme nous vous l’avons déjà déclaré, nous sommes prêts à participer à un débat réellement contradictoire à condition de parité entre les partisans et les opposants au projet, qu’ils soient médecins, psychologues, associatifs spécialisés ou riverains, etc. …

    Nous vous prions d’agréer, Madame la candidate, l’expression de nos salutations distinguées.

     

     Le Bureau de l’association Action Barbès

     

    Copie à Rémi Féraud, candidat à la mairie du 10ème arrondissement de Paris

     

    Télécharger la lettre ouverte au format PDF

  • Second tour des municipales : les candidats dans le 18e arrondissement

    Plus que deux jours avant le second tour des municipales, ce dimanche 28 juin 2020. Trois candidates se disputent le siège de maire de Paris : Agnès Buzyn, Rachida Dati et  la maire sortante Anne Hidalgo.

    Pour chacun de nos arrondissements, les 9e, 10e et 18e, les trois candidates à la mairie de Paris ont des listes qui les représentent. Nous vous présentons donc les listes complètes des candidates et candidats pour ces arrondissements, en finissant aujourd'hui avec le 18e arrondissement.

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    18e arrondissement (45 sièges)

    Jusqu'il y a peu, le 18e arrondissement, "fief de gauche", semblait acquis à la majorité municipale actuelle. Mais les dernières législatives ont ébranlé cette majorité qui a vu les deux sièges de député de l'arrondissement lui échapper, emportés par la candidate de LFI, Danièle Obono, dans la 17e circonscription de Paris, et par le centre-droit Pierre-Yves Bournazel dans la 18e. Pourtant, avec 36,61 % des suffrages, la première place au premier tour des municipales a  été emportée par la liste du maire sortant, Éric Lejoindre (Paris en commun), suivi de la liste EELV, emmenée par Anne-Claire Boux, qui font ici leur meilleur score à Paris (17,16 %). Le député Bournazel est presque à égalité avec les Verts (16,99 %). Le candidat LR, Rudolph Granier, ne recueillant que 11,32 % des voix.

    Même si arithmétiquement l'union des listes de Lejoindre et Boux ne parvient pas à la majorité absolue, le système électoral de "prime au vainqueur" leur assure de fait cette majorité, sauf grosse - mais peu probable - surprise, bien sûr.

    Il n'en demeure pas moins qu'un scrutin n'est jamais joué d'avance, et que la participation notamment peut faire évoluer les résultats par rapport aux projections. C'est donc aux habitantes et habitants du 18e d'exprimer leur choix parmi les trois listes présentes pour attribuer 30 sièges pour le conseil d'arrondissement et 15 pour le conseil de Paris.

    10e,municipales,elections,listes-electorales

     

    ANNE HIDALGO, PARIS EN COMMUN

    Conduite par : M. LEJOINDRE Eric

    1 M. LEJOINDRE Eric

    2 Mme BOUX Anne-Claire

    3 M. BROSSAT Ian

    4 Mme GABELOTAUD Afaf

    5 M. MEUNIER Émile 

    6 Mme ROLLAND Carine

    7 M. GIRARD Christophe 

    8 Mme MARKOVIC Douchka 

    9 M. GALVANI Jacques

    10 Mme GOMES Barbara

    11 M. BADINA-SERPETTE Frédéric 

    12 Mme AKKARI Maya 

    13 M. DAVIAUD Jean-Philippe 

    14 Mme BALAGE EL MARIKY Léa

    15 M. HAVET Kevin 

    16 Mme IKUESAN Ayodele

    17 M. YAFFA Mams 

    18 Mme SIRY Gabrielle 

    19 M. SISSOKO Anzoumane 

    20 Mme TRAJAN Violaine 

    21 M. GONZALEZ Mario 

    22 Mme BARIGANT Victoria 

    23 M. BRIANT Gérald 

    24 Mme PROUST Sarah

    25 M. DUPONT Antoine 

    26 Mme BENAKLI Nadia 

    27 M. MENEDE Gilles 

    28 Mme BENARD Fanny 

    29 M. ARNAUD Pierre-Yvain 

    30 Mme PREMEL Danièle 

    31 M. CAYET Thierry

    32 Mme PERROUAULT Marie-Laure 

    33 M. LELLOUCHE Ariel 

    34 Mme KHALLOUK Manal

    35 M. CHAULET Pierre 

    36 Mme PULIDO Sylvie

    37 M. NGOMOU Dieudonné 

    38 Mme COULIBALY Kadiatou

    39 M. LEGAL Thomas

    40 Mme LAURENT Alienor 

    41 M. BONCOUR Mathieu 

    42 Mme AHEHEHINNOU Vien Nadia

    43 M. SOCHA Benjamin

    44 Mme MEZENCE Nadine

    45 M. RIBAUT Laurent

     

    Ensemble pour Paris avec Agnès Buzyn

    Conduite par : M. BOURNAZEL Pierre-Yves 

    1 M. BOURNAZEL Pierre-Yves

    2 Mme HENRY Justine

    3 M. HONORÉ Christian

    4 Mme MEHAL Fadila

    5 M. BEPPO Félix

    6 Mme BLOCH Gypsie

    7 M. QUEINNEC Laurent

    8 Mme YADAN PESAH Caroline

    9 M. GUILLOT Didier

    10 Mme DEBONNEUIL Martine

    11 M. PASQUIER Jules

    12 Mme CAPRON Christine

    13 M. GASMI Karim

    14 Mme RODIER Marie

    15 M. MONCOMBLE Mathieu

    16 Mme GUECHE Houria

    17 M. M'BARKI Midani

    18 Mme BERGEAUD Bénédicte

    19 M. ANSART Olivier

    20 Mme NGUEKAM BEBEY Madeleine

    21 M. ZÉGANADIN Guillaume

    22 Mme MATHIS Irène

    23 M. MARCET Yohann

    24 Mme DODART Gertrude

    25 M. DU PASSAGE Jean

    26 Mme HARRINGTON Irène

    27 M. FLORIN Jean-Baptiste

    28 Mme VANDENBULKE Zélia

    29 M. ROLLAND Niels

    30 Mme DEL PRADO SARTORIUS Claudia

    31 M. BELAÏD Samir

    32 Mme AMRAOUI Fatma

    33 M. OTMANI Sabry

    34 Mme HELLER Céline

    35 M. POMPIDOU François

    36 Mme BROCHET Gisèle

    37 M. BERNET Charles

    38 Mme SAMOYAULT Emmanuelle

    39 M. PELLERIN Matis

    40 Mme TIXIER Victoire

    41 M. KNOLL Allan

    42 Mme MARTIN Marie-Claude

    43 M. PAGES Alexandre

    44 Mme SAAD BOUZID Yasmine

    45 M. BARDE Antoine

    46 Mme DAMIEN Josiane

    47 M. KERHEL Jean-Claude

     

     

    ENGAGÉS POUR CHANGER PARIS, AVEC RACHID DATI

    Conduite par : M. GRANIER Rudolph

    1 M. GRANIER Rudolph

    2 Mme MICHEL Angélique

    3 M. CUTURELLO Benoît

    4 Mme GIUDICELLI Anne

    5 M. EHLERS Eric

    6 Mme HIRAUX Danielle

    7 M. BOUKRIS Sauveur

    8 Mme KOLAGO Blandine

    9 M. COURTOIS Tanguy

    10 Mme ATLAN Monique

    11 M. AUGOUARD Stéphane

    12 Mme BERTHELOT Virginie

    13 M. MAIRE Patrick

    14 Mme GOMEL Marie-José

    15 M. ZAMOUM Saïd

    16 Mme DJORDJEVIC Ivana

    17 M. REYGROBELLET Bernard

    18 Mme MOATI Eugénie

    19 M. PERRINE Thomas-Michel

    20 Mme RABALISON PAILLET Dora Liliane

    21 M. FIRER Lucien

    22 Mme BADIA Laïla

    23 M. GUIDAT Florian

    24 Mme DERHY Sarah

    25 M. SIDIBÉ Kalilou

    26 Mme BOURAKBA Larme

    27 M. SOULAIROL Pierre

    28 Mme TAHIRI Zohra

    29 M. DE JONG Alban

    30 Mme MAURAND Martine

    31 M. COSTANTINI Pierre-Antoine

    32 Mme LEFEBVRE Virginie

    33 M. GIAMARCHI Sébastien

    34 Mme WANIERES Brigitte

    35 M. FÉLIX-THÉODOSE François

    36 Mme JOVIC Jovanka

    37 M. VALETTE Marc

    38 Mme KROUKOPF Dory

    39 M. BRANCIFORTI Walter

    40 Mme TOURET Claudie

    41 M. DANIAUD Thierry

    42 Mme SELEUCIDE Françoise

    43 M. AIT AOUDIA Moussa

    44 Mme NADAL Christiane

    45 M. SALAMON Vincent

  • Vive les Godillots !

    « Alexis Godillot (1816-1893), le chausseur sachant chausser de la rue Rochechouart »par Bernard Vassor in :André Roussard, « Les Montmartrois », éditions André Roussard ©2004Alexis Godillot, industriel d’origine modeste, est né à Besançon. Sous le Second Empire, étant bonapartiste, il est intronisé « entrepreneur officiel des fêtes de l’Empereur » c'est-à-dire, dans notre langage d’aujourd’hui, en charge de la communication et de la décoration des villes que Napoléon III traversait.Alexis Godillot est « l’inventeur » de la différenciation du pied gauche et du pied droit. Son père tenait alors une échoppe 278 rue Saint-Denis, puis, boulevard Bonne Nouvelle, il ouvre un Bazard vendant des articles pour fêtes publiques ainsi que des toiles de tentes. Fournisseur exclusif aux armées de matériels d’ambulance, objets de campement, de tentes, de selles, de chaussures montantes, etc., il s’enrichit en 1853 grâce à la guerre de Crimée, puis à la guerre d’Italie. Il achète des terrains à Saint Ouen pour y construire des tanneries. Il est nommé Maire de cette ville par l’Empereur. Il abandonnera ses fonctions à l’entrée des troupes prussiennes dans sa cité, seul un secrétaire de mairie et le Garde-champêtre assureront la continuité des services publics !medium_godillot_ateier_de_confection.3.jpgmedium_godillot_fabrication_chaussures.3.jpgAtelier de fabrication à gauche et fabrication de chaussure à droite chez GodillotEn 1854 il fait bâtir une usine au 54 de la rue Rochechouart, (anciennement chemin des Porcherons.) Il était domicilié au numéro 56 qui existe encore de nos jours.A partir de 1859, les marchés passés par le Ministère de la Guerre vont l’obliger à augmenter les unités de production au numéro 52 puis au 61, 63, 65 de la même rue, et plus tard au 21 rue Pétrelle pour l’atelier de « corroierie », faisant du quartier une grande concentration ouvrière avec les ateliers et salles de concert Pleyel au 20-24 de la rue Rochechouart, où l’on comptait déjà 2 facteurs de pianos, la grande fabrique de quincaillerie, les abattoirs de l’avenue Trudaine et les usines à gaz, des milliers d’employés et manufacturiers vont faire vivre ce quartier avec ses cabarets, ses salles de théâtre, de concerts, des marchands de vin, ses « assommoirs » et bien entendu ses hôtels garnis et ses maisons de tolérance.medium_alexis_godillot_image.3.jpg Le "catalogue" GodillotA la chute du Second Empire, sous la Commune et pendant tous les changements de régime, il conservera le monopole des commandes de l’armée, employant environ 3 000 ouvriers. Il établira également des usines à Nantes et à Bordeaux.Ayant fourni pendant l’insurrection en mars 1871 l’habillement de la Garde nationale insurgée, toute personne portant les fameuses chaussures jaunes pendant « la semaine sanglante » était alors soit fusillée sans autre forme de procès, soit conduite devant une Cour prévôtale qui décidait de la suite à donner, conseil de guerre, prison, déportation ou peine de mort.Un incendie dévastera en 1895 tous les ateliers de la rue Rochechouart et de la rue Pétrelle.Son brodequin clouté fera entrer Alexis Godillot dans l’Histoire. Le langage populaire va consacrer le personnage de son vivant. Dès 1865 le dictionnaire d’argot « le Lorédent-Larchey », donnera « godasse » comme déformation du mot Godillot.Nous ne retenons aujourd’hui que le nom commun. Le bel Alexis, sosie de Napoléon III, va sombrer dans l’oubli pour ne laisser attaché à son nom qu’un terme péjoratif comme par exemple : « les godillots du Général » qui désignaient, dans les années 60, les Députés gaullistes qui votaient les Lois à l’Assemblée Nationale les yeux fermés.Passionné d’urbanisme, Alexis Godillot a aménagé des quartiers entiers de villes, Saint-Ouen bien sûr mais aussi Hyères où il passera une retraite heureuse.Sources :Archives de Paris D1P4Archives municipales de Saint-OuenBHVPTurgan, Les Grandes Usines, T III Paris 1875Collectif : Guide des sources du mouvement communaliste - en cours d’achèvementArchives privées : Bertrand Vargas, P-E Séda

  • Opinion : les impôts locaux à Paris et la politique

    La régionalisation et la récente Loi dite de déconcentration conférant aux Régions et aux communes un certain nombre de responsabilités hier encore sous la tutelle de l’Etat ont engendré pas mal de polémiques autour des moyens, notamment financiers, permettant à celles-ci d’assumer correctement leurs nouveaux rôles. Ce fut par exemple le cas pour le Syndicat des Transports d’Ile de France (STIF) il y a quelques semaines.

    Dans ce contexte et au moment où les Parisiens vont payer leurs taxes locales, Jacques Bravo, Maire du 9ème mais aussi Président de la Commission des Finances et des Marchés Publics au sein du Conseil de Paris, a jugé utile de publier une lettre aux habitants de notre arrondissement. Elle est en ligne sur le site web de la Mairie (cliquez ICI) et fait l’objet d’une assez large diffusion par courrier.

    Que dit cette lettre ? Le message est à deux niveaux. Elle note d’abord que la promesse de l’équipe municipale actuelle, Bertrand Delanoë en tête, de maintenir la pression fiscale locale constante est respectée. Elle souligne ensuite que le maintien de cette pression fiscale au niveau de 2001 n’a pas empêché la Mairie de Paris d’investir massivement dans le 9ème et donc de moderniser notre arrondissement, notamment en ce qui concerne les établissements scolaires. Prenons en acte, présentée ainsi la chose n’est pas contestable et faisons remarquer au passage que tenir ses promesses électorales ne peut pas être considéré comme un exploit particulier mais doit plutôt être regardé comme chose tout simplement normale.

    Ce que ne dit pas la lettre mais qui semble quand même être la réalité d’aujourd’hui, c’est que la Ville de Paris a financé ses gros investissements par un appel significatif à l’emprunt et que sa dette aurait augmenté depuis 2001 de façon importante. La Ville reste certes dans une situation financière des plus saines comparée à d’autres capitales mais il aurait été intéressant que la lettre de Jacques Bravo en touche un mot. Par ailleurs, sembler se satisfaire des investissements réalisés dans le secteur du logement social quand on connaît la situation actuelle de la Ville et au regard des drames récents n’est sans doute pas approprié. Certes la critique est aisée, le risque de surenchère certain, mais plus de modestie serait bienvenu. Le fait de souligner que l’actuelle majorité a fait plus et mieux que l’ancienne en la matière n’est pas un argument recevable quand bien même il serait justifié.

    On peut s’interroger aussi sur l’opportunité d’une telle lettre. Pourquoi maintenant ? Que se passe t-il à l’Hôtel de Ville pour qu’un élu ressente la nécessité d’un tel document au milieu de la mandature ? Informer les citoyens est chose nécessaire et utile mais il serait assez naïf de croire que cette action est déconnectée du contexte politique parisien actuel et peut être des difficultés que la majorité municipale rencontre en son sein même. Sans porter un jugement trop hâtif et tel que nous pouvons le voir aujourd’hui, il est néanmoins clair que la mandature Delanoë sera marquée par 2005, qu’il y a un avant la perte de JO de 2012 et les drames des logements sociaux, et un après. Que la perception que nous avons eu du Maire avant ces événements et celle que nous avons aujourd’hui, éclairée par son comportement souvent incompréhensible, n’est pas tout à fait la même. De là à penser qu’une initiative telle que celle de Jacques Bravo en devienne nécessaire n’est pas à exclure, en notant au passage que les fameuses réunions de compte rendu de mandat semblent avoir perdu le calme des années précédentes.

    Notez dans vos agendas que pour le 9ème, la réunion avec B. Delanoë aura lieu le 8 Décembre à 18h45 salle Rossini à la Mairie, 6 rue Drouot.

  • La démocratie : représentative ou participative ? Les deux svp !

    L’auteur essaie tout d’abord de nous préciser l’idée de démocratie participative dont il reconnaît qu’elle reste une « notion floue ». Venant autant si ce n’est plus d’une réaction de défiance envers la démocratie représentative, ce nouveau concept qui a vu le jour dans les années 70 un peu partout dans les pays démocratiques, a un côté paradoxal dans la mesure où il ne fait pas l’objet d’une demande sociale explicite et qu’il est en général géré par les élus eux-mêmes dont l’auteur précise que « tout indique que les élites politiques, en France tout particulièrement, et en dépit de leurs proclamations, restent attachés à une pratique exclusivement représentative du pouvoir, dans laquelle la participation ne peut se concevoir que sous une forme extrêmement encadrée et comme un simple adjuvant de la démocratie représentative ». C’est le plus souvent au niveau local que l’on expérimente la démocratie participative et le faible niveau de participation pose la question de la légitimité de ces instances.

    Loïc Blondiaux dénombre trois modèles participatifs. Le modèle dit « du budget participatif » avec comme exemple emblématique ce qui a été fait à Porto Alegre, celui dit « du débat public » et enfin le modèle dit «  du jury de citoyens ». Si le premier a eu beaucoup de succès notamment au Brésil, c’est qu’il est décisionnaire alors que les deux autres ne sont que consultatifs. Encore faut-il distinguer aussi bien pour le débat public que pour le jury de citoyens toutes les formes qui peuvent en émaner en fonction des sujets traités et de l’implication des citoyens eux-mêmes.

    Viennent ensuite les inévitables questions : ce processus participatif est-il bien démocratique ? Quelle en est la légitimité ? Ces dispositifs ne reproduisent-ils pas les inégalités politiques existantes ? Quelle en est la véritable influence ? Et surtout se pose la difficile question de la responsabilité.

    Il y a aussi des raisons d’espérer : « la revendication grandissante d’un droit à l’expression politique de la part d’une fraction de citoyens, et l’exigence qu’ils font peser sur les gouvernements de rendre des comptes sur l’exercice de leur mandat », « une exigence croissante d’inclusion et de transparence, portée par des mouvements sociaux mais aussi par des individus isolés qui revendiquent une autonomie par rapport au système politique institutionnel ».

    « La démocratie participative, sous sa forme actuelle, doit être pensée comme une confrontation dans laquelle un mouvement continu de demande de droits rencontre des tentatives de cadrage politique de la part des pouvoirs en place » nous dit l’auteur qui conclut en disant par une belle formule « En démocratie, l’aptitude à juger des affaires politiques doit être considérée une fois pour toutes comme universelle ».

     

    Tout cela peut sembler un peu loin de nos modestes Conseil de quartier mais il n’en est rien. Seul un juste équilibre entre représentation et participation peut nous aider à redonner à la politique, c'est-à-dire à la vie de la cité, un sens qu’elle a perdu depuis quelques années et nul ne doit douter que, comme pour l’environnement, c’est à chacun d’agir.

    oOo

    Loïc Blondiaux – Le nouvel esprit de la démocratie – La République des idées au Seuil – 10.50€

     

    En complément, pour ceux que le sujet intéresse, Pierre Rosanvallon – La contre-démocratie - Points n°598 au Seuil 9.50€

    « La démocratie ne consiste pas à mettre épisodiquement un bulletin dans une case, à déléguer les pouvoirs à un ou plusieurs élus, puis à se désintéresser, s’abstenir, se taire pendant cinq ans. Elle est action continuelle du citoyen et requiert à ce titre sa présence vigilante »

    Pierre Mendès France dans la République moderne publié chez Gallimard.

     

    Bertrand Delanoë nous l’a promis pendant la campagne électorale, Jacques Bravo nous a annoncé des bonnes surprises pour bientôt, la démocratie locale va se développer à Paris et dans le 9ème en particulier.

     

    Dans ce contexte, la lecture du dernier essai de Loïc Blondiaux intitulé Le nouvel esprit de la démocratie ne manque pas d’intérêt. Certes, on peut reprocher à l’auteur un parti pris certain pour le développement de la démocratie participative et son manque d’esprit critique sur certains points mais l’état des lieux qu’il brosse et les perspectives qu’il envisage méritent attention.

  • L’entreprenariat au féminin

    Le discours officiel, ou si l’on préfère dans l’air du temps, va à la promotion de la création d’entreprises. On veut y voir non seulement une finalité économique mais aussi un aboutissement personnel dans une vie professionnelle devenue de plus en plus cahoteuse. C’est là le message délivré par les femmes d’expérience qui constituaient le panel venu échanger avec la salle. Elles ont parlé de liberté professionnelle, d’envie, même de rêve, et ont toutes déclaré que seules la volonté et la confiance en soi pouvaient permettre d’arriver à ses fins.

    La salle n’a pas tardé à prendre la parole et c’est en fait une autre musique que l’on a  entendue. Le besoin de parler de soi, de ses difficultés, de son malaise était le plus fort et on sentait s’exprimer une certaine détresse sociale, très en décalage avec le discours positif et volontariste ambiant.

    Les hommes en général, et les banquiers en particulier, ont certes eu les oreilles qui ont du siffler car cause, pour certaines, de leurs difficultés, mais le marché, l’adéquation entre l’idée de l’entreprise, du projet, et le marché, bref la réalité économique n’a que fort peu été évoquée.

    Le hiatus était presque physiquement palpable entre ces femmes, celles de la salle, dont certaines en situation difficile, venues écouter conseils et partage d’expériences, et celles du panel, venues justement dire leur expérience, ce qu’elles avaient vécu et manifestement réussi. Deux mondes en présence. A tel point qu’on pouvait légitimement se demander si la réponse proposée – la création d’entreprise – était adaptée à la réalité du problème – l’emploi des femmes de plus de 45 ans ?

    Véronique Morali a bien voulu nous accorder une petite interview au cours de laquelle différents sujets sont abordés.
     
    Liens :
     

    Véronique Morali, femme d’affaires influente, est Présidente de l’association Force Femmes. Pour la deuxième année consécutive, cette association organisait hier jeudi une journée d'information et d'échange sur la création d'entreprise à destination des femmes de plus de 45 ans.

    Entreprendre au féminin

    Dans son petit fascicule de présentation, Force Femmes est très clair quant à ses objectifs : « accompagner et soutenir des femmes de plus de 45 ans dans leurs démarches de recherche d’emploi » et donc aussi les aider dans le processus de création d’entreprise.

    La matinée était placée sous le thème de l'échange et du partage d'expériences.  Une table ronde traitant de l'entreprenariat au féminin a réuni des femmes aux parcours et profils variés : entrepreneuses confirmées et débutantes, femmes à la tête de grandes entreprises et femmes ayant créé leur propre emploi, entrepreneuses par volonté et entrepreneuses par nécessité.  

    L’après midi s'est ouvert sur une présentation du parcours et des acteurs de la création d'entreprise en France. Les femmes présentes ont pu obtenir des réponses concrètes à leurs questions, affiner leurs projets et prendre des contacts, grâce aux espaces de rencontre organisés sur :

    • monter son projet avec Action’Elles, Boutiques de Gestion, la Chambre de commerce et d’industrie, la Chambre des métiers et de l’artisanat…
    • trouver des financements avec : Adie, Love money, France initiative, France Active…
    • lancer son activité avec A’dmissions, Paris Pionnières, Union des couveuses…
    • le coin des experts : Entreprendre pour la Cité, Greffe du Tribunal de commerce de Paris, Club des cédants et repreneurs d’affaires, etc.

     

    Le forum

    La salle Rossini était bien pleine et les quelques hommes présents se sentaient pour une fois bien seuls. Après les discours d’ouverture d’usage prononcés par Jacques Bravo, Maire de notre arrondissement, d’Augustin de Romanet, Directeur Général de la Caisse des Dépôts et Consignations et soutien actif de Force Femmes, on est entré dans le vif du sujet avec les témoignages des unes et des autres et les questions posées au panel de femmes entrepreneurs présentes.

  • Hôtel Lambert, le Louxor : deux poids, deux mesures !

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    La galerie d'Hercule de l'hôtel Lambert - gravure de Bernard Picart - source Wikipédia

    L'hôtel Lambert est situé 2, rue Saint Louis en l'Ile à Paris (IVème). Il fut construit de 1640 à 1644 par l'architecte Louis Le Vau pour Jean Baptiste Lambert, conseiller et financier récemment enrichi du roi Louis XIII. Les décors sont de Charles le Brun, Eustache Le Sueur, entre autres. La galerie d'Hercule en est le plus célèbre décor. Elle date du XVIIème siècle.1 Sans conteste, l'hôtel Lambert est un joyau de l'architecture.

     

    P1090547.JPG

    Façade du Louxor - Source Action Barbès

    Le Louxor est une salle de cinéma située 170, boulevard de Magenta à Paris (Xème). Il fut construit dans les années 1920/21 par l'architecte Henry Zipcy 2 Voir son histoire sur ce même blog.

    Comparer l'hôtel Lambert au Louxor n'a pas grand sens a priori. On peut même affirmer, sans crainte d'être contredit, que la valeur patrimoniale du premier est sans commune mesure avec celle du second.

    Comparaison n'est pas raison, d'accord. Toutefois, à certains égards, un rapprochement des deux situations engendrées par les projets de réhabilitation a un certain sens.

    L'hôtel Lambert est depuis 2007 la propriété d'une famille du Qatar qui a l'intention de le « moderniser » et a confié cette délicate mission à Alain-Charles Perrot, architecte en chef des monuments historiques.

    Le Louxor est depuis 2003 la propriété de la Ville de Paris qui a décidé de le « moderniser » en créant un cinéma Art & Essai de trois salles, tâche confiée à l'architecte Philippe Pumain sous l'égide de la Mission cinéma de la Ville de Paris.

    L'association Paris Historique, dont le Président a signé notre pétition, a déposé au mois d'août trois recours auprès du Tribunal d'Instance de Paris suite à la décision du ministère de la Culture avalisant le projet de restauration de l'hôtel Lambert. Ces trois recours portent sur des sujets qui sont voisins de ceux concernant le Louxor :

    1/ le bouleversement des sols et des fondations ;

    2/ la climatisation de l'ensemble des appartements ;

    3/ l'installation de trois ascenseurs ex-nihilo.

    Quels sont les rapports avec le Louxor ?

    En ce qui concerne les fondations, l'incertitude règne tant du côté de l'Ile Saint Louis que du boulevard de Magenta, certes pour des raisons différentes. A Barbès, l'incertitude vient du fait que nous sommes au pied de Montmartre, zone d'anciennes carrières. S'il faut creuser non seulement pour réaliser les deux salles en sous sol, conforter les fondations par le fonçage de micropieux, mais aussi creuser encore pour mettre en place un système de conditionnement de l'air lié à la géothermie, vers quels désordres s'avance t-on ?

    La climatisation des appartements de l'hôtel Lambert s'apparente à la mise en conformité des salles du Louxor pour accueillir le public. Bien sûr, accueillir du public nécessite des conditions de sécurité maximum. Cette mise aux conditions justifie-t-elle pour autant la destruction du patrimoine ? Les indispensables accès incendie et handicapés, la mise aux normes en matière d'acoustique, les choix par ailleurs constatables pour la consolidation du bâtiment, justifient-ils la destruction d'une grande partie de la salle du Louxor et l'enfouissement de ses décors d'origine encore en place ?

    L'installation des trois ascenseurs à l'hôtel Lambert correspond à la mise en place des équipements modernes pour la projection des films Art & Essai. Cela justifie-t-il la destruction des balcons de la salle, la destruction de sa structure d'origine, la disparition de la fosse d'orchestre et de l'avant scène tels que nous pouvons encore les voir aujourd'hui ?

    Par ailleurs, une absence de cohérence émerge derrière tout cela. Pour les deux projets mentionnés ci-dessus, la Commission du Vieux Paris a émis un avis défavorable aux modifications envisagées. Dans un cas, celui de l'hôtel Lambert, la mairie de Paris s'appuie sur cet avis défavorable pour combattre la décision du ministère de la Culture. Dans le cas du Louxor, pourtant avec le même avis défavorable aux travaux envisagés, la mairie de Paris n'en a cure et passe outre.  De là à penser que ces projets ne sont en fait que des supports à des joutes politiques, ou pour être plus explicites, à des joutes politiciennes, entre la Ville de Paris et l'Etat, il n'y a qu'un pas que nous pourrions envisager de franchir si nous avions mauvais esprit.

    Il nous faut raison garder mais nous ne pouvons pas ne pas constater que pour les deux projets, il y a deux poids deux mesures de la part de la mairie de Paris !

     

    1 - Dictionnaire des Monuments de Paris - Editions Hervas

    2 - Wikipédia - Le Louxor (cinéma)

     

  • A quoi donc sert la Commission du Vieux Paris ?

    blason_paris.gifCréée en 1897, la vénérable institution qu’est la Commission du Vieux Paris (CVP) traverse, à l’occasion de l’extension du stade de tennis Roland Garros à la porte d’Auteuil, une grave crise, symptomatique de la politique suivie par le maire de Paris.

    Bref rappel : la CVP « conseille en matière de protection et de mise en valeur du patrimoine parisien » le maire de Paris qui la préside de droit. Elle est dirigée par un Secrétaire Général et l’adjoint au maire en charge du patrimoine en assure la présidence effective. La Commission est composée de 55 membres, dont 13 Conseillers de Paris et 39 experts qualifiés nommés par le maire. Ses avis sont consultatifs et elle se réunit 1 fois par mois. Elle est aujourd’hui abritée dans un très bel  hôtel particulier 9, rue Cadet dans le 9ème. Vous trouverez beaucoup d’informations à son sujet sur le site de la Mairie de Paris, même si on peut regretter que tout ne soit pas parfaitement à jour, notamment en ce qui concerne les comptes-rendus d’activité.

    Le projet d’extension du stade Roland Garros défendu par la Ville de Paris implique, pour agrandir sa superficie, d’empiéter sur les serres d’Auteuil et de démolir les actuelles serres chaudes pour laisser place à un nouveau court de tennis de 5 000 places. 5 hectares de terrain seront pris sur l’ensemble des serres d’Auteuil pour faire passer Roland Garros de 8.5 à 13.5 ha.

     

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    Outre que ce projet est très contestable d’un point de vue environnemental – la collection de plantes rares détenues dans les serres d’Auteuil va s’en trouver très affectée – il l’est aussi d’un point de vue juridique – «les sites classés de Paris, ne peuvent être considérés comme des réserves foncières pouvant accueillir les équipements sportifs nécessaires à la ville ou à l'Etat" dit le rapport Gestion des sites classés du bois de Boulogne et du bois de Vincennes 2009 -  il l’est aussi d’un point de vue patrimonial.  Si la CVP est une vénérable institution, les serres d’Auteuil ne le sont pas moins. Créées en 1898, donc en même temps que la CVP, son architecture et son jardin botanique sont remarquables.  Pour leur part, les serres chaudes qui seront détruites si le projet vient à se réaliser datent de 1905 rénovées en 1978.

    Soucieux de préserver le patrimoine parisien et informés par la presse du projet d’extension de Roland Garros, certains membres de la CVP ont voulu se saisir du problème le 24 janvier en mettant, en séance, le sujet à l’ordre du jour. Refus catégorique de la Ville sous un prétexte spécieux : pas inscrit à l’ordre du jour. Certains membres-experts ont manifesté leur mécontentement auprès du maire par le biais d’une lettre ouverte.

    Alors, à quoi sert encore la Commission du Vieux Paris ? Serait-elle gênante pour les projets urbanistiques du maire de Paris ?  Dans notre quartier Barbès même, nous avons un très bon exemple du mépris dans lequel la Ville tient la Commission. Saisie du projet de réhabilitation du Louxor, la Commission a émis en son temps un avis défavorable au projet d’un établissement de 3 salles qui impliquait nécessairement la destruction de la salle existante datant de 1921. Le maire de Paris est passé outre. Aujourd’hui, on voit bien le résultat. La salle est détruite, les décors seront enfouis dans l’isolement phonique. En 2013, c’est une copie du Louxor originel qui ouvrira ses portes. Jolie preuve du souci de préservation du patrimoine !