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La BST attire les foules !

Une première pour les deux conseils de quartier Lariboisière / Saint-Vincent de Paul et Louis Blanc / Aqueduc : organiser une plénière commune. Judicieux direz-vous puisque le territoire de la BST, thème choisi, couvre une grande partie du territoire de ces deux conseils. Il fallait trouver une grande salle proche de la Gare du Nord, pas simple ! Habituellement, on se réunissait dans les préaux des écoles. Espaces jugés insuffisants cette fois, on se doutait bien que le thème serait mobilisateur.

Du coup, le rendez-vous était donné au 5 rue de Dunkerque au St Christophers' Inn dans une salle louée pour l'occasion sur le budget de fonctionnement des CQs. Une salle remplie à craquer par une bonne centaine de riverains.

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Autant dire que l'ambiance était parfois tendue et qu'il fallait un animateur de talent pour éviter les débordements. Car respecter celui ou celle qui s'exprime, attendre son tour de parole n'a pas été le lot de tous. Même si on peut comprendre que certaines nuisances sont insupportables au quotidien, certaines interventions étaient déplacées.

BST : quésaco ? Le commissaire du 10e, Julien Miniconi, a présenté ce dispositif créé en début d'année pour lutter contre la délinquance dans l'environnement de la gare du Nord. 25 policiers en plus, soit entre 9 et 12 opérationnels chaque jour pour 3 à 4 patrouilles. Un dispositif mis en place de 14h30 à 22h40. Pour plus de détails et pour connaître le périmètre exact, c'est ici.

Quelques chiffres depuis sa mise en place en février :
645 interpellations en majorité des vendeurs à la sauvette (250 pour usages de stupéfiants), 112 PV pour miction sur la voie publique. « L'action pourrait être meilleure sur ce dernier point » a reconnu le commissaire Miniconi.

Amenés à travailler en collaboration avec la BST, les directeurs des Gares du Nord (Jérémie Zeguerman) et de l'Est (Philippe Walliser) avaient été invités. Vous avez peut-être vu les panneaux qui annoncent les travaux de réaménagement de la Gare du Nord prévus jusqu'en 2018 ? En terme de sécurité, un nouveau commissariat sera inauguré d'ici à la fin de l'année, un espace plus grand (300m2), davantage de policiers et une salle de garde à vue qui évitera d'amener les prévenus au commissariat central de la rue Louis-Blanc. Pour la SNCF, il est indispensable d'articuler ce qui est fait en terme de sûreté à l'intérieur avec ce qui est fait à l'extérieur. Dans l'enceinte de la gare, il y a ainsi des agents de gardiennage (gilet orange) qui ont un rôle de dissuasion. Jusqu'à 60 aux heures de pointe. Sans oublier la police régionale des transports. Important également, l'arrêté signé le jour même du CQ et qui permettra d'interdire la consommation d'alcool à l'intérieur de la gare.

Un plus, mais pas sûr qu'on supprime les nombreux épanchements d'urine. C'est pourquoi de nouveaux dispositifs sont expérimentés. Le maire du 10e, Rémi Féraud, précisera un peu plus tard qu'on pense notamment aux urinoirs installés sur le canal. Et puis les gares amènent aussi leur lot de misères, des populations en errance, des toxicomanes (moindre gare de l'Est). Il est nécessaire d'avoir un partenarait avec des associations comme Aux captifs la libération, Arc 75 et Coordination Toxicomanies.

Du côté des habitants impatients de pouvoir prendre la parole, qu'a-t-on entendu ?

Bien sûr, il fallait s'y attendre, certains étaient venus parler d'un problème précis dans leur rue ou en bas de chez eux. Compréhensible pensez-vous, certes mais pas facile d'élever le débat. Rue de l'Aqueduc, boulevard de Denain, squares Cavaillé-Coll et Alban-Satragne, rue La Fayette, boulevard de la Chapelle, rue Saint-Vincent-de-Paul... Inutile de toutes les citer.

Dégradations de véhicules, attroupement de jeunes tard dans la nuit, marché de la misère, population étrangère installée sous le viaduc, boutique de scooters qui envahit le trottoir, nuisances liées à l'ouverture de bars le soir, forte alcoolisation dans l'espace public, vitesse des automobilistes... et, manque de verbalisation de l'ensemble. Des questions également sur les implantations de caméras et les plaintes restées sans suite.

« Merci pour cet accueil chaleureux », c'est par ce trait d'humour que Julien Miniconi a repris la parole pour répondre à des habitants parfois énervés et pas toujours courtois.

Afin d'éclairer la difficulté à traiter favorablement tous les problèmes, voici un rappel des effectifs déployés : le matin entre 8h et 12h deux à trois patrouilles, l'après-midi huit à neuf jusqu'à 22h. La nuit, deux à trois patrouilles. «  Je ne peux faire qu'avec ce que j'ai » a donc martelé le commissaire.

Les caméras peuvent être une aide mais ne remplaceront jamais un policier. Une réflexion est actuellement menée pour d'autres implantations. A noter : une caméra = 150 000€.

En ce qui concerne des bandes de jeunes qui causent des nuisances et qui se livrent à des trafics, les faits doivent être constatés au moment où ils sont commis pour être sanctionnés. Les habitants les voient dans leur rue mais s'il n'y a pas de policiers à ce moment là, impossible de verbaliser. Le commissaire est preneur d'informations précises. Marché de la misère, situé essentiellement sur le territoire du 18e, il dépend donc de cet arrondissement (Rémi Féraud ajoutera un peu plus tard qu'on ne peut se satisfaire du déplacement des vendeurs sauvette).

Le commissaire a tenté de répondre aux nombreuses sollicitations localisées; nous n'en ferons pas la liste exhaustive.

Un point important au sujet des plaintes restées sans réponse, il s'engage à les revoir ainsi que les mains courantes. A savoir tout de même : entre 1 500 et 1 800 plaintes par mois sont déposées ; on compte environ 250 gardes à vue. La suite dépend de la justice. Enfin, sachez que des renforts ont été demandés ainsi qu'une extension d'intervention du Groupe Local de Traitement de la Délinquance (GLTD) jusqu'à la Gare de l'Est.

Le maire du 10e est bien conscient des problèmes rencontrés dans son arrondissement et ne nie pas la forte augmentation des incivilités, la dérégulation de l'espace public avec les nuisances liées à l'alcool. « La BST commence a être efficace. Mais on a besoin d'effectifs supplémentaires. »

Les échanges se sont poursuivis assez longtemps. Chacun, chacune est reparti, certains satisfaits qu'on les ait entendus, certains frustrés de n'avoir pu s'exprimer, d'autres encore insatisfaits de la réponse ou de l'absence de réponse. Mais personne n'a proposé de rejoindre l'équipe d'animation pour travailler sur les sujets évoqués. Elle est pourtant preneuse !

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