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Rechercher : réunion sur le projet balcon vert

  • Objectif Propreté

    L'équipe d'animation du conseil de quartier ("CQ") Faubourg Saint-Denis Paradis a eu fort à faire pour son premier CQ de la nouvelle mandature, mardi 7 octobre (voir notre annonce).

    Le thème de la propreté (ou plutôt saleté comme l'a présenté une animatrice de l'équipe avec un certain humour), revenu souvent lors des réunions publiques de la campagne municipale, avait attiré environ 70 personnes rue Martel. On s'y attendait. La veille, au conseil d'arrondissement, les élus de l'opposition avaient présenté un vœu, non adopté.

    Déborah Pawlik, élue UMP, a donc trouvé une oreille attentive (et même plusieurs) dans la salle lorsqu'elle a évoqué le refus de la majorité de reprendre son vœu. Un rendez-vous avec les habitants était d'ailleurs prévu dès le jeudi 9 octobre en fin d'après-midi en présence de Nathalie Kosciusko-Morizet à l'angle de la rue du faubourg Saint-Denis et de la rue de Metz (voir l'annonce via Twitter). De toute évidence, l'opposition à la majorité municipale sera certainement plus présente dans les conseils de quartier et sur le terrain, en comparaison avec la précédente mandature.

     

    Une première partie de conseil plutôt houleuse

    Chacun et chacune souhaitaient rapidement s'exprimer sur le coin ou le recoin devenu insupportable à voir ou à sentir. L'équipe d'animation avait fait le choix de laisser quelques minutes à chaque élu présent, pas forcément un bon choix, tous les élus n'étant pas d'une grande clarté. La foule s'impatientait et la tension montait dans le préau de l'école maternelle! Ajoutons à cela qu'une pétition circulait depuis plusieurs semaines dans le quartier : les réponses des élus étaient donc attendues avec une certaine impatience pas toujours bienveillante. De l'avis général, la situation a empiré.

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    Alors qu'a-t-on entendu ?

    paris,propreté,conseil-de-quartier,saint-denis-paradis,démocratie-locale,dans-ma-rue,elise-fajgelesDes remarques pas vraiment différentes de celles que nous entendons de la part de nos adhérents ou lecteurs plus au nord de l'arrondissement ou dans le secteur Barbès. Pas de scoop donc.

    Odeurs d'urine insupportables dans de nombreux lieux et devant une école, dépôts d'encombrants fréquents, déchets entassés à côté des nouvelles poubelles, square Alban Satragne jonché de détritus de toutes sortes, mégots devant les cafés, poubelles déposées trop tôt sur les trottoirs, traces d'une forte alcoolisation par endroit, commerces irrespectueux de l'espace public...

     

    "Les problèmes sont connus et pas contestés" a répondu Elise Fajgeles, adjointe au maire du 10e et chargée de l'espace public et de la propreté. "Toutes les salissures ne se ressemblent pas et ne viennent pas des mêmes populations". Actuellement, le 10e est pourtant l'arrondissement le mieux doté en agents de la DPE, ils sont 193. Mais la nécessité d'effectifs supplémentaires est incontestable. Des recrutements sur tout Paris vont se faire très prochainement, vraisemblablement d'ici fin 2014; il faudra donc attendre encore un peu, le temps de la formation des nouveaux agents. Par contre, pas de nombre précis. L'élue a reconnu qu'il n'y avait pas assez de verbalisations. Malgré une opération coup de poing menée récemment, seulement 30 PV établis en 3 jours. Des amendes peu dissuasives car à 35€ et on sait aussi que tous les contrevenants ne sont pas solvables.

    Alors il y a d'autres pistes comme une campagne de communication (via la diffusion d'un "vade-mecum" qui pourrait être élaboré avec les habitants), une augmentation des sanisettes (+ 400), la présence de "brigades vertes" qui viendraient épauler les éboueurs mais dont les missions restent encore floues, une réflexion en cours pour des sanisettes mixtes mais moins encombrantes. Mais pas de recette miracle. On s'en doute. Les effectifs ne font pas tout, nous le savons bien. Face aux incivilités croissantes, on se sent tout de même un peu démuni. Une habitante a prôné l'imagination au pouvoir car "dire ce n'est pas bien d'uriner ne donne aucun résultat". L'idée de spots munis de détecteurs de proximité éclairant en pleine action l'homme qui urine, voilà ce qui nous rappelle une proposition que nous avions faite, pour un recoin de la station Barbès. A l'époque, pour ceux qui s'en souviennent, la RATP demandait qui changerait l'ampoule!

    Un habitant a fait remarquer à juste titre qu'on ne pouvait passer sous silence la question de la précarité. Un autre a rappelé l'utilité de l'application mobile gratuite DansMaRue pour les signalements des anomalies dans l'espace public, et à ce titre les graffitis et autres soucis de propreté (pour ceux qui ne disposent pas de smartphone, cette application est également disponible sous forme de formulaire en ligne).

     

    Paul Simondon, premier adjoint, a reconnu l'utilité de la pétition qui a circulé et dont il a souligné le ton mesuré, factuel et juste. Les habitants ne nient pas le travail des agents de la propreté et reconnaissent leur découragement face à l'ampleur de la tâche. Un point positif à souligner. Par ailleurs, pour clôturer ce CQ, les habitants ont voté le vœu présenté par l'équipe d'animation souhaitant que "la mairie mette en place un groupe de travail, composé d'habitants et des services concernés, pour lutter contre les incivilités dans [le] quartier".

    Reconnaissons la disponibilité d'Elise Fajgeles qui semble disposée à rencontrer régulièrement des habitants pour faire le point parfois rue par rue pour revoir et adapter le plan propreté de l'arrondissement. Action Barbès le fera d'ailleurs mercredi prochain jour de marché à Barbès. Et sans doute un peu plus tard aux abords de la Gare de l'Est et du quartier des 2 gares.

    Un dossier que nous suivons de très près, bien évidemment!

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  • Secteur Dejean-Château Rouge, suite de la concertation

    Dans un précédent article "Château Rouge ça bouge", nous avons évoqué l'opération menée par la ville de Paris pour pacifier les usages de l'espace public dans le secteur Dejean-Château Rouge et en particulier la réunion d'information du 11 janvier dernier. À la suite de cette réunion, l'agence Ville Ouverte, mandatée par la ville pour mener avec l'Équipe de Développement Local (EDL) la concertation avec les riverains, commerçants et associations locales, a entrepris d'organiser des rencontres dans les rues du quartier puis des réunions d'habitants afin de recueillir les idées et les propositions sur les actions à mener dans le secteur. Nous avons participé à une de ces réunions le 1er février et avons élaboré une série de propositions écrites à cet effet. 

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    Mardi 6 février, une nouvelle réunion s'est tenue au collège Georges Clemenceau, rue des Poissonniers. Animée par Ville Ouverte, cette rencontre a rassemblé des représentants du cabinet d'Anne Hidalgo et de la mairie du 18e arrondissement, la commissaire du 18e arrondissement Valérie Goetz, les services de la ville concernés (propreté, sécurité, voirie...), l'EDL, des commerçants, des habitants et des associations locales.

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    Il a d'abord été présenté 49 propositions qui synthétisent les idées formulées durant la phase de consultation, des propositions aussi diverses que l'installation de stations Trilib, la limitation des horaires de livraison ou encore l'ouverture d'un lieu culturel dans le quartier. Ces propositions ont été regroupées en cinq groupes thématiques : propreté, apaisement, partage, embellissement et fonctionnalité. Dans un premier temps, chaque participant a indiqué la proposition qu'il préfère dans chacun des thèmes. Les participants se sont ensuite répartis en groupes par thématique, réunissant habitants, commerçants et pouvoirs publics afin de discuter prioritairement des propositions ayant réuni une majorité d'avis favorables. Ces discussions ont permis de débattre des différentes propositions et d'en préciser les modalités de mise en oeuvre. Pour finir, chaque groupe a présenté à la salle les conclusions des échanges. Les participants ont relativement joué le jeu, provoquant des discussions inédites et intéressantes entre commerçants et habitants, même si ces derniers ont souligné que leur participation ne devait pas être comprise comme un blanc-seing donné aux pouvoirs publics ; pour beaucoup d'habitants, mais aussi de commerçants, la prudence reste de mise.

    Les idées retenues et leur mise en oeuvre seront prochainement annoncées lors d'une réunion publique, nous ne manquerons pas de tenir informés les lecteurs de ce blog. 

  • Opinion : charte des Conseils de quartier

    N'oubliez pas de me faire parvenir vos éventuels commentaires sur le projet de modificactions de la charte des Conseils de quartier du 9ème. Ca se passe ICI

  • Street Art & Promenade Urbaine

    Très motivés que nous sommes pour le projet de promenade urbaine entre Barbès et Stalingrad, nous avons trouvé sur YouTube cette impressionnante vidéo qui pourra donner des idées (voir aussi #street art) :

     

  • Une PME du 9ème

    Notre arrondissement est le lieu des grandes entreprises. Les banques et les assurances y sont installées depuis longtemps, et la presse, qui l’avait déserté depuis un moment y revient comme le prouvent les récentes installations du Figaro et L’Express.

     

    Mais notre 9ème est aussi le lieu d’activités de nombreuses PME dynamiques, essentiellement tournées vers les Services et dont certaines se sont regroupées au sein du Club des Entrepreneurs du 9ème. Il y en a une qui a tout particulièrement retenu notre attention, de par ses activités originales et par le fait qu’elle est dirigée et composée uniquement de femmes.

     

    France Global Relocation – c’est son nom – s’occupe de l’implantation des personnes expatriées à Paris. Beaucoup de sociétés multinationales installent nombre de leurs cadres hors de leur pays d’origine et l’installation non seulement de l’expatrié mais de l’ensemble de sa famille doit faire l’objet d’une attention particulière. Trouver un logement, une école pour les enfants, faire toutes les démarches administratives mais surtout faire comprendre à cette famille l’environnement dans le quel elle va vivre désormais, voilà les services que propose FG Relocation. De l’aveu même de sa Présidente, les choses ne sont pas évidentes. Le profil type de l’expatrié qui s’installe à Paris est un homme de 35/40 ans avec un niveau d’études supérieures. Il est le plus souvent marié avec des enfants. Outre le changement dans sa situation professionnelle, c’est toute sa vie qui est modifiée et il entraîne avec lui toute sa famille. A la phase d’euphorie des débuts essentiellement due à la nouveauté, succède généralement un stade très critique, l’expatrié et sa famille se sentant déstabilisés par le nouvel environnement que bien souvent il ne comprend pas. La perte des repères peut entraîner de l’angoisse ou une certaine déprime, voire une culpabilisation d’avoir impliqué sa famille dans le projet. Au-delà des questions purement logistiques de soutien, FG Relocation propose des séminaires d’adaptation, de fournir à l’expatrié des clés pour mieux comprendre sa nouvelle vie et la manière de vivre des Français. Sa Présidente raconte avec un léger sourire l’histoire d’une jeune femme de Singapour, installée à Paris depuis peu, et qui n’osait pas demander à la personne chargée de la maintenance de réparer la lampe de son bureau, cette chose étant considérée dans son pays comme une dénonciation de celui qui ne fait pas correctement son travail et ne voulant pas lui faire perdre la face. Ou bien l’histoire de ces Texans qui se demandaient si on mangeait des légumes verts en France !

     

    FG Relocation est une société de femmes. Outres ces deux dirigeantes, 7 autres femmes y travaillent à plein temps ainsi que 7 consultantes chargées d’accueillir et de prendre en charge les expatriés. Fait de beaucoup de psychologie et d’attentions pour les moindres détails, la Présidente de FG Relocation reconnaît que ce métier se prête mieux à une approche féminine que masculine bien qu’elle n’en fasse pas une condition rédhibitoire.

     

    Avec plaisir, FG Relocation voit de plus en plus de demandes d’expatriés pour venir s’installer dans le 9ème. Au début des années 90, c’est le 16ème qui avait les préférences, puis aujourd’hui, c’est plutôt le 6ème qui est demandé mais ignoré depuis toujours, le 9ème a fait surface, la difficulté étant de trouver des appartements dans un environnement immobilier difficile.

     

    Seulement 6 sociétés sur la place de Paris proposent ce genre de services. C’est sans doute un plus pour notre arrondissement que FG Relocation se soit installé près du square Montholon afin de permettre à ceux qui viennent vivre à Paris de découvrir notre 9ème.

  • Municipales 2008 : au MoDem

    C’est à l’Entrepôt dans le 14ème, exactement là où Bertrand Delanoë avait présenté ses 20 têtes de listes en novembre, que Marielle de Sarnez a présenté à la presse les siennes pour le MoDem en ce lundi 14 matin. Ambiance sympathique et décontractée.

    Contrairement à l’UMP et au PS, Marielle de Sarnez ne veut pas placer les élections municipales de 2008 dans un cadre national, comme un test politique à la taille du pays, mais bien placer le scrutin dans ce qu’il a de local et veut voir son analyse confirmée par le sondage publié par Libération ce lundi qui confirme que 79% des français privilégient les enjeux locaux.

    Marielle de Sarnez place sa candidature à la Mairie de Paris dans le cadre d’une triple rupture, mot décidément très à la mode.

    Une rupture sociale : le MoDem à Paris veut se concentrer sur la question des classes moyennes. Comment maintenir voire faire revenir ceux qui n’ont pas accès aux logements sociaux mais qui n’ont pas non plus les moyens de se loger sur marché de l’immobilier parisien ? Marielle de Sarnez prend volontiers pour exemple un couple de cadres moyens, d’agents de maitrise, avec deux enfants, qui ne peut pas, dans les conditions économiques actuelles, rester ou revenir habiter à Paris.

    Une rupture géographique : la question du périphérique et de la création d’une métropole incluant les municipalités jouxtant Paris est ici posée. La relative petite taille de Paris et la ceinture que représente le périphérique doivent faire l’objet d’une large concertation avec les municipalités avoisinantes. Au passage, Marielle de Sarnez dit son hostilité à l’idée des tours à construire sur les zones en bordure de Paris et préconise une large concertation avec les élus et les populations concernés. Elle parle même de référendum local, ce qui nous amène à la troisième rupture.

    Une rupture dans la gouvernance : Marielle de Sarnez préconise une « offre politique » nouvelle, lassée qu’elle est de l’éternel affrontement droite-gauche. Cette offre nouvelle s’identifie aujourd’hui à la liste des 20 personnes qui seront candidates dans les 20 arrondissements de Paris. Il est vrai que le spectre est large, tant sur le plan purement politique que sur les personnalités elles-mêmes : des néophytes en politique mais à la notoriété certaine (Jean Peyrlevade dans le 16ème ou Philippe Meyer dans le 5ème) aux « vieux » routiers (Corinne Lepage dans le 12ème ou Didier Bariani dans le 20ème), des transfuges de l’UMP (Véronique Delvolvé dans le 7ème) aux Verts (Olivier Pagès dans le 11ème) en passant par le PS (quelques personnes élues sur la liste Delanoë en 2001 seront des candidats MoDem comme par exemple Danielle Auffray).

    Le programme pour Paris du MoDem sera présenté en fin de semaine prochaine. Il semble que Marielle de Sarnez ait dans l’idée de développer un grand projet par arrondissement ce qui fera l’objet d’une présentation spécifique arrondissement par arrondissement dans les prochaines semaines.

    Pour le 9ème, c’est donc Gregory Perrin qui sera tête de liste MoDem. Marielle de Sarnez n’hésite pas à utiliser le mot « scandale » pour parler de la manière dont la question des handicapés est traitée en France et à Paris en particulier. Se posent ici toutes les questions liées à la vie quotidienne des handicapés et c’est ce combat là que Gregory Perrin veut incarner. Celui-ci est juste et respectable, mais nous ne savons pas pourquoi le 9ème a été choisi alors que Gregory Perrin a été candidat aux législatives dans la 7ème circonscription de Paris (11ème  & 12ème arrondissements).

    Marielle de Sarnez veut faire  de la politique autrement. Très bien. Mais il faudra expliquer aux citoyens ces « parachutages » qui de Mme Gibault aux législatives à M. Perrin aux municipales laissent un goût amer aux habitants.

  • Municipales 2008 : les transports

    Françoise de Panafieu pour l’UMP prône la liberté de choix dans le mode de transport. S’appuyant sur l’incontestable nécessité qu’ont les médecins, les infirmiers, les artisans, les commerçants, …. d’utiliser un véhicule pour leur activité, la candidate souhaite améliorer la fluidité de la circulation sans préciser comment, augmenter la capacité de stationnement par la création de 20 nouveaux parkings, offrir un service de voitures (2500) en libre service.

    Marielle de Sarnez pour le MoDem ne parle guère des véhicules personnels sauf pour faciliter leur stationnement, limiter le nombre de  camions dans Paris et développer les modes transport non polluants (voitures électriques ou hybrides).

    Bertrand Delanoë pour le PS propose la mise à disposition de voitures propres (2000) en libre service, encourage l’achat de véhicules électriques par la mise à disposition de 300 bornes de recharge gratuite, le développement du stationnement résidentiel et celui de parkings relais, la création d’espaces logistiques pour des livraisons moins polluantes.

    Denis Baupin pour Les Verts est à l’évidence plus radical puisqu’il veut dissuader la circulation des véhicules polluants, interdire la circulation sur certains axes après restructuration, interdire toute circulation le dimanche dans les arrondissements centraux – à noter que cette proposition qui semble extrême a été appliquée avec beaucoup de succès, semble t-il, dans de grandes villes en Allemagne.

    La lecture des propositions concernant les véhicules automobiles montre clairement la limite de la démarche. On peut inciter certaines choses, dissuader pour d’autres, mais on voit bien qu’en la matière la décision finale reste individuelle.

    La question des transports en commun et de leur nécessaire développement, amélioration, est très largement traitée par tous les candidats. Le tramway, le métro, les taxis, les navettes fluviales, les bus, tout y passe. Il est vrai que depuis la réorganisation du STIF, la Ville de Paris a un réel pouvoir en la matière. Pointons donc les particularités puisqu’une espèce de consensus se fait sur la nécessité de développement des transports en commun.

    Françoise de Panafieu veut mettre l’accent sur le métro par trop délaissé selon elle au cours de l’actuelle mandature. Elle veut aussi mettre en place un service garanti de bus concernant essentiellement la régularité des passages.

    Marielle de Sarnez parle de la mise en chantier d’une ligne de métro reliant les gares parisiennes, la mise à l’étude et le lancement de lignes hybrides TRAMBUS Est-Ouest et Nord-Sud.

    Bertrand Delanoë souhaite continuer la mise en place du projet Mobilien, la mise en place de navettes de quartier, est prêt à financer la rocade métro.

    Denis Baupin pense lui à un tramway des gares, à une rocade reliant métro et RER.

    Inutile de dire que toutes les propositions s’accompagnent de réaménagements de l’espace public afin d’optimiser les transports, que ce soit la création de pistes cyclables, l’aménagement de la voirie, la possibilité de circuler dans les couloirs de bus pour les véhicules propres, etc. etc.   … A noter qu’aucun candidat ne parle de la gratuité des transports en commun ni de l’extension des horaires du service - le métro 24h/24 par exemple -  comme dans certaines autres métropoles.

    Bizarrement, les transports font l’objet d’un large consensus – nécessité de les développer, d’en améliorer la qualité et de limiter au maximum leur impact sur l’environnement – mais aussi du débat le plus animé avec le logement. Au risque d’enfoncer des portes ouvertes, il est clair que quoiqu’il arrive, c’est au niveau de la région que cela va se jouer et que le paramètre « environnement » sera prépondérant.

     Voir également l'article du JDD

    Aborder le sujet des transports reste un exercice périlleux tant les passions sont fortes et les intérêts divergents. On a vite fait de vous envoyer à la figure les Droits de l’Homme comme argument, cette sacro-sainte liberté de circuler, de se déplacer comme on le veut avec le moyen de son choix, droit inaliénable évidemment ! Peut être pourrions nous nous mettre d’accord sur un certain nombre de points et ainsi dépassionner le débat, ce qui ne peut le rendre que plus constructif. On peut rêver. J’aborderais donc l’étude des propositions faites par les 4 grands partis suivant deux axes :

    -         l’utilisation des véhicules automobiles,

    -         les transports en commun.

     

    L’utilisation des voitures, ou disons des véhicules automobiles pour être plus général, pour les déplacements dans Paris est le sujet polémique par excellence. Que nous disent les candidats sur le sujet ?

  • Les raccourcis de la Goutte

    Vous connaissez tous l'encombrement quotidien de la place de la Chapelle à certaines heures, le matin, dans le sens Nord Sud, le soir dans le sens Sud Nord. Imaginez maintenant que vous veniez de la place Clichy, disons du boulevard de Rochechouart et que vous souhaitiez regagner l'autoroute du Nord, l'A1. Prendre la rue de Clignancourt dans la soirée... ? Même pas en rêve ! De là où vous êtes, disons.. place du Delta, vous apercevez de haut l'embouteillage tout au long de Lariboisière, parfois même jusqu'au Louxor. D'où vient cette accumulation de véhicules ? De la place de la Chapelle, où l'on ne circule pas à certaines heures. (Ce sera un gros morceau à traiter à l'heure de mettre en application le projet de promenade urbaine qui nous est si cher).

    Il y a bien une solution... que des petits malins empruntent quotidiennement, au grand dam des habitants de la Goutte d'or, là où les rues sont étroites, tranquilles, peuplées d'enfants...

    Suivez-nous. Au lieu de vous agglutiner aux autres automobilistes boulevard de la Chapelle, vous tournez sous le viaduc à gauche vers le boulevard Barbès. Ce n'est pas toujours très fluide, mais vous tournerez à la deuxième à droite, rue des Poissonniers (voir sur la carte), puis la première à droite encore, rue Polonceau, jusqu'à la rue Saint-Luc après le square Léon, ensuite rue Saint-Bruno qui longe l'église Saint-Bernard (ne vous mélangez pas dans les saints !) et vous êtes arrivé rue Stéphenson en un rien de temps. Selon les goûts et les besoins, vous allez au bout, vers la rue Ordener qui vous rapproche considérablement de la porte de la Chapelle et de votre A1, ou bien en traversant les voies au-dessus du réseau ferré de la gare du nord, vous retrouverez le carrefour Marx-Dormoy.

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    Sens Est-Ouest : vert et violet - Sens Ouest-Est : bleu et rouge.

     

    Sauf que c'est typiquement ce que le député de Paris, Denis Baupin avait baptisé « itinéraire malin » au début du siècle (2001-2002 ^_^ ) quand il était adjoint de Bertrand Delanoë chargé des transports. On lui doit de nombreuses inversions du sens de circulation pour protéger les quartiers d'habitation — nous ne disons pas résidentiel, ce qui leur donnerait plus d'éclat qu'ils n'en ont souvent — et pour contenir la circulation de passage (et non d'accès) dans les voies majeures. Bien sûr celles-ci sont encombrées par contre coup, mais le but n'est-il pas de réduire le nombre de véhicules à moteurs dans les rues de Paris ?

    Cet itinéraire malin nous a été signalé par un habitant de la Goutte d'Or, qui souligne aussi que cet itinéraire passant par la rue Saint-Luc est bordé par deux squares (Léon et Saint-Bernard-S. Bouziri), par trois écoles (Saint-Luc, Saint-Bernard-Sainte-Marie et Jean-François Lépine), un gymnase/terrain de basket, sans oublier la salle Saint-Bruno.. Que cette circulation de passage entre en conflit de facto avec autant d'équipements accueillant des enfants n'est pas franchement sécurisante.

    Quelques dos d'âne supplémentaires et une zone à 30 élargie (avec des contrôles efficaces évidemment) seraient les bienvenus. Voyons si nous serons entendus ?

    En attendant, on traverse la Goutte, c'est tellement plus simple !

     

  • Château rouge : le chantier respecte son planning

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    Une nouvelle visite a été organisée jeudi dernier en début d'après midi, par la RATP, pour montrer l'avancement des travaux aux habitants du quartier. L'assistant de la cheffe de projet nous a accueillis dans la base de vie de la rue Custine et reprenant l'état de la station là où l'avaient laissé nos adhérents en juin dernier, il a fait un rapide descriptif des lieux et nous a entrainés dans le sous-sol de la place du Château Rouge pour constater que le chantier avance grand train.


    station chateau rouge nouvel accès

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    La petite troupe a eu le plaisir de descendre dans la station — dont l'espace a été multiplié par 4 ! — par le nouvel escalier de l'accès spécialement créé côté ouest, vers la rue Custine.

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    Vu le nouvel espace disponible pour l'accueil et la déambulation des usagers futurs, les systèmes de sécurité incendie et notamment de désenfumage ont été repensés complétement. On découvre un vaste espace, là où seront construits les locaux techniques, l'accueil du public, les tourniquets d'accès, le mur de distributeurs automatiques et leurs coulisses électroniques... Pour l'instant les murs sont bruts de décoffrage, si l'on peut dire, mais on peut se rendre compte de la configuration des espaces grâce à la préfiguration en 3D ci-dessous.

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    Tous les travaux de gros œuvre et de génie civil sont terminés. Il n'y aura plus de nuisances sonores nocturnes comme certains riverains ont pu les entendre cet été. En effet, comment faire autrement quand il fallait procéder à l'éclatement de la voûte ancienne tout en maintenant le trafic des rames juste au-dessous ? Peut-être une petite faille dans la communication de la RATP qui n'a pas cru que ces bruits toucheraient des habitations aussi éloignées... Sinon, les immeubles situés en « ligne de front » ont bien été avertis.

     

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    Le chantier reste un objet de découverte et d'expérimentation, car pour la première fois la RATP a du déposer la voûte de couverture des tunnels pour la remplacer par une nouvelle, tout en conservant une sécurité maximale à la fois pour ses trains au-dessous, grâce à un platelage métallique, et ses ouvriers au-dessus. Pari gagné, tout est parfait.

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    L'étroit boyau qui permettait aux usagers de changer de quai en passant sous le boulevard Barbès devient un local technique et le « back stage » des distributeurs automatiques de billets. Même si l'on nous dit que telle qu'elle était la station correspondait aux normes de sécurité en vigueur, nous ne sommes pas mécontents de savoir que les flux importants de voyageurs, voire intenses aux heures de pointe, ne s'y croiseront plus.

    Nous apprenons également que l'un des murs de la station accueillera une fresque. Le choix de l'artiste est en cours. Pas d'indiscrétion possible sur le type d’œuvre... Puisque nous sommes dans les considérations artistiques, revenons au jour, et sur les aspects extérieurs de la station. La bouche de métro faisant face à la rue Dejean était jusque-là entourée d'un garde-corps en fonte peinte en vert et datant des années 1960. Pas une œuvre d'art en soi, à dire vrai. Il sera déposé et remplacé par un mobilier tout nouveau de la collection Marc et Caterina Aurel (et nom Marc-Aurèle ! donc du nom du designer, comme nous l'a fait remarquer un lecteur attentif) qui petit à petit équipera les stations en rénovation qui ne bénéficiaient pas du légendaire modèle Art nouveau de Hector Guimard. Il semble que la RATP mette tout en œuvre pour traiter cette station d'un quartier populaire avec le maximum de soins.

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    Il reste un an de travaux avec des contraintes sur la circulation automobile en surface et sur la déambulation des piétons. Ces derniers se conforment tant bien que mal aux itinéraires contournants qu'on leur impose, et qui sont conçus et mis en œuvre par la Direction de la Voirie et des Déplacementes au plus près de leur sécurité. Nous ne parlerons pas d'une certaine incivilité pour ne pas fâcher... Les dernières modifications d'itinéraires piétons se termineront le 9 décembre prochain pour ne plus bouger jusqu'à la fin du chantier à l'été 2017.

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  • Les élections

    0b20d4a42cd617539089222166f65dc7.jpgLes municipales approchent – Mars 2008 – et avant de connaître dans le détail qui sera candidat dans notre arrondissement, il n’est pas inutile de faire un point des forces en présence telles que les résultats des scrutins du printemps dernier nous permettent de le faire.

    Rappelons que l’actuelle majorité dans le 9ème est issue d’un regroupement des forces dites de la gauche plurielle telle qu’elle existait en 2001, à savoir le PS, le PC, les Verts, le MDC (chevènementistes) et les Radicaux de gauche. L’opposition municipale quant à elle est certes mono couleur (UMP) mais avec les fractures que ce mouvement a connu à Paris en 2001 entre les « tibéristes » et les « séguinistes ». La majorité municipale dans le 9ème compte 11 élus dont le Maire et l’opposition 3 élus.

    Nous pouvons donc utilement regarder les forces en présence en les regroupant dans les grandes catégories suivantes :

    • Extrême gauche
    • Gauche incluant le PS, le PC, les Radicaux de gauche et le MDC
    • Les Verts
    • MoDem
    • Droite incluant UMP et divers droite
    • Extrême droite (FN)

    Pour ces catégories, les résultats des scrutins donnent les chiffres suivants :

     

    1er tour présidentielles

    2ème tour présidentielles

    1er tour législatives*

    Extrême gauche

    2.1%

     

     

    Gauche

    32.4%

    49.3%

    27%

    Les Verts

    2.4%

     

    4.9%

    MoDem

    22.7%

     

    15.6%

    Droite

    36.5%

    50.7%

    41.9%

    Extrême droite

    3.9%

     

     

    Autres

     

     

    10.6%

    * notre arrondissement fait partie de la 4ème circonscription de Paris regroupant les 8ème et 9ème arrondissements. Pierre Lellouche (UMP) a été élu au 1er tour avec 52% des voix (67.4%des voix dans le 8ème, 41.9% dans le 9ème).

     

    Quelques commentaires s’imposent :

    • La droite, même si elle n’atteint pas les 50%, garde une majorité relative dans l’arrondissement,
    • Le MoDem est en position d’arbitre,
    • La situation de l’actuelle majorité est dégradée d’abord par l’effondrement des Verts et celle du PS pourrait devenir difficile si aucun accord soit avec les Verts, soit avec le MoDem, n’est trouvé.

     

    Dans ce contexte, il est clair que la personnalité des candidats va jouer un grand rôle dans notre arrondissement. Si Pierre Lellouche (UMP), à condition qu’il soit candidat dans le 9ème, peut raisonnablement espérer retrouver le niveau de 40% des voix, Jacques Bravo, l’actuel Maire du 9ème (PS) qui ne cache pas sa volonté d’être à nouveau candidat, peut lui espérer faire mieux que le total de la gauche aux législatives et atteindre le même niveau de 40% des voix. Il est donc clair que la question des accords sera cruciale dans le scrutin, le MoDem et Les Verts ayant chacun décidé d’avoir leurs listes propres emmenées respectivement pour Paris par Marielle de Sarnez pour le MoDem et Denis Baupin pour les Verts. Les récents débats lors du Conseil de Paris ont donné le ton : UMP et PS sont modérés vis à vis d'un MoDem qui s'affiche plus (Marielle de Sarnez a pris la parole au nom de ce groupe lors du débat sur le Plan Climat lundi) et Les Verts ont durci le ton vis à vis du PS (cf. prise de parole de Nicole Azzaro, élue du 9ème, lors du même débat).

    A suivre. 

  • Budget participatif dans le 10e

    Les projets du Budget participatif 2017 sont en ligne, consultez-les !

    Nous allons y regarder de près et notamment, dans quelques jours, vous présenter  ceux du 18e où deux projets, soutenus par notre association, ont retenu l'attention de la commission de l'arrondissement.

    Aujourd'hui un regard sur les propositions faites dans le 10e...

    Cette année 25 projets, dont 8 en quartier populaire sont soumis au vote des parisiens, l’enveloppe du 10e arrondissement est de : 3 360 000 euros dont 1 436 000 euros pour les quartiers populaires. 

    N'oubliez pas : rendez-vous en septembre pour le vote !

    Comme nous, vous ne trouverez pas parmi ces 25 projets un cas spécifique à notre quartier. Le plus proche serait le projet n°10 dans la rubrique Culture et Patrimoine : il suggère une rénovation des belles grilles qui entourent l'église Saint Vincent de Paul et des réverbères éclairant le square Cavaillé-Coll. Toujours dans ce même square, l'association AJAM a proposé d'installer des équipements sportifs destinés à tout public, c'est le projet n°23 dans la rubrique Sports. 

    Pas de projet donc dans l'extrême nord de l'arrondissement, du côté de Barbès. Il est vrai que nous-mêmes n'avons pas coopéré lors de cette édition du budget participatif. La précédente (2015) ne nous avait pas été favorable, nos projets n'ayant pas passé la barre des commissions d'arrondissement et le projet de "promenade urbaine entre Barbès et Stalingrad", comme la restructuration à venir de l'hôpital Lariboisière, semblaient faire de l'ombre à toute autre transformation sur ce territoire. Pour mémoire, nous avions proposé une fresque sur l'enceinte nord de Lariboisière. Les autres projets relevaient du 18e. Parmi ces nombreuses soumissions, seul le projet de mieux éclairer le viaduc du métro aérien avait été retenu (voir ci-dessous), puis validé par les habitants. D'après nos dernières informations, il sera porté en partie par la RATP, qui abondera également le budget et étendra la proposition au-delà de ce que nous proposions.

    Votre projet a été retenu...; mettre en valeur le viaduc.jpg

     

  • Fermeture du restaurant À la Goutte d'Or, la poignante lettre d'au revoir du propriétaire

    Il y a quelques jours Karim Drif annonçait la fermeture de son restaurant À la Goutte d'Or situé dans la rue éponyme. Après celle du kiosque de Samir Lebcher, cette fermeture est un coup dur pour le quartier. Plutôt que de commenter ce triste évènement, nous préférons publier avec son accord la lettre qu'il a adressée aux autorités pour annoncer la fin de son commerce. Ce courrier est le cri du coeur d'un enfant du quartier, dont on espère qu'il saura être pris au sérieux par les autorités municipales et surtout préfectorales. Nous souhaitons à Karim tous nos voeux de réussite dans sa vie future.

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    La placette devant le restaurant À la Goutte d'Or, juin 2018

     

    "J'écris [cette lettre] pour vous faire part de la situation du restaurant À La Goutte d'or, de ma grande lassitude , ainsi que du secteur Goutte d'or Sud que vous connaissez mais qui rendent impossible la gestion et le développement d'un commerce ou même tout simplement de vivre sereinement. Comme vous le savez, même si certaines personnes et partis politiques sont dans le déni, malgré une mobilisation énorme des commerçants, riverains, associations locales ces dernières années, la situation au jour d'aujourd'hui n'est guère mieux. Nos élus, pouvoirs publics et autorités (même si certains policiers sont du même avis que nous) continuent de se rejeter la faute et/ou de se satisfaire du peu d'actions faites afin de se donner de la valeur en vue des élections municipales à venir.

    Mais pas dans l'intérêt des habitants/commerçants de la Goutte d'or et on peut englober les problématiques du métro Barbès et de La Chapelle/Marx Dormoy. Ce qui s'y passe et ce que l'on y subit au quotidien est tout simplement irréel depuis tant d'années avec bien évidemment une dégradation ces derniers mois. On ne peut pas dire qu'il n'y ai pas eu de mobilisations, pétitions, mails envoyés, réunions à gogos... Mais on est tous à dire la même chose : la situation est plus que compliquée. C'est bien de le reconnaître, de le dire mais on fait quoi pour nous les commerçants qui réalisent presque un acte militant de rester dans le quartier ? Rien. Ah si, on va parler de "coup de pouce commerce", pardon. Waouh ! Cela donne conscience à nos élus ce genre d'opérations (même si c'est une bonne chose cela est une goutte d'eau par rapport à ce que l'on subit au quotidien depuis TRÈS longtemps). Il y a un tel décalage entre ce que pense nos élus et la réalité de la situation. Et quand on parle de cela, la réponse est "je connais bien le quartier etc" alors que pas du tout !! C'est désolant pour nous que des élus soient complètement à côté de la réalité.

    Une association de commerçants regroupant La Chapelle et La Goutte d'or a été crée en février 2018 pour se faire entendre d'une seule voix. Une association qui a été bien vu par les autorités preuve d'une mobilisation sans faille présidée par Sonia Bouzellatat, omniprésente, et dont je suis membre du bureau également. On a fait part à plusieurs reprises des problèmes, des dégradations visibles de tous de toute façon... On en a fait des réunions, des rendez vous de compassions mais très peu d'actes.

    On se bat à travers cette association, et on a tous des commerces à gérer, on monte des projets comme les illuminations de la rue de la goutte d'or mais à quoi bon. Bien évidemment il y a beaucoup de choses à régler en même temps mais la faute à qui? Qui a laissé ce quartier devenir ainsi? On se rejette la faute entre partis politiques, entre police et mairie etc...avec au milieu commerçants et riverains tels une balle de ping pong. Quand on voit le métro Barbès, j'étais adolescent et les vendeurs de Malboro étaient déjà là. 15ans après c'est encore pire. Après les mineurs isolés, le phénomène migratoire qui touche le nord de Paris et j'en passe et j'en passe,trafics, violences, agressions, prostitutions...

    Je suis en un enfant du quartier, j'y suis né , tapé mes premiers ballons aux Enfants de la Goutte d'Or et j'y suis bien évidemment plus qu'attaché d'où un investissement sans faille. Je tiens un restaurant que mes grands parents tenaient depuis 1971 au 52 de la même rue avant d'être exproprié suite à la réhabilitation en 1996. Ma grand mère a eu la médaille de la ville en 2006. Autant dire une institution dans le quartier. Je le gère seul depuis 2004 avec des soucis successoraux qui durent depuis bientôt dix ans et qui me posent de sérieux problèmes financiers car j'ai dû faire face à cela.

    La fierté que j'ai est que j'ai toujours su maintenir le cap dans un secteur difficile et dans un contexte économique délicat. Le seul bar-restaurant où la mixité est représentée. Des femmes,des hommes,des jeunes, des origines sociales différentes et toutes les nationalités sont aussi représentées. Ça c'est la goutte d'or! Maintenant , on ne peut pas dire cela et comme beaucoup je ne me reconnais pas dans cette goutte d'or que certains espèrent plus bobos. Je le redis je suis le seul encore!

    On parle de café associatif par exemple pour la réhabilitation des arcades. Ça a fait rire certains anciens du quartier (et pourtant je n'ai que 37 ans) car le rôle social notre établissement l'a toujours rempli! On ne peut ici avoir un commerce et ne pas être investi pleinement. Depuis tant d'années, on joue un rôle bien que plus grand que celui de commerçant. Et je peux englober le café de Sonia, qui donne peut être à certains une mauvaise image car les jeunes sont dans la rue, mais vous ne pouvez pas imaginer la difficulté de tenir ce bar qui est aussi une institution. Les clients sont les jeunes et Chibanis du quartier..mais ils partiront pas ces gens là, ils habitent le quartier !!!!

    J'aurais beaucoup de choses à dire et à redire mais la principale chose est que je suis lassé,fatigué, cela me rend malade d'où mes absences de ces derniers mois.. Je suis père de deux enfants en bas âge et les semaines à 80 heures par semaine avec toutes ces problématiques à gérer ..
    J'ai donné donné mais il y a des moments dans la vie où il y a des décisions à prendre.
    Vous ne pouvez imaginer les difficultés et l'énergie que cela prend de tenir dans ce secteur. On a pas de baisse de charges, baisse de loyers, étalements de dettes... et pourtant c'est un quartier reconnu pour ses problèmes. Pour certains quartiers on débloque des sous pour les commerces suite aux gilets jaunes notamment et les commerces autour de Notre Dame. Nous c'est tout les jours et toute l'année!!

    Ma terrasse? Oui elle est belle, on fait ce qu'on peut... Je ne vous parle pas des barbecues, dégradations, la place (pas la terrasse) où il y a des trafics et odeurs de cannabis à gogos.. Pas facile de manger un couscous.. Et j'en passe bien sûr.
    Il y a une dizaine de jours, bagarre sur la place entre "clandos" (une dizaine) un couteau qui atterrit sur la terrasse a côté d'une cliente... Normal Les arcades avec la fermeture du Leader Price... ??? [Le magasin Leader Price, seul supermarché "premiers prix" du quartier, a fermé suite à un incendie volontaire allumé à proximité en février dernier]

    Je parle avec tout le monde, y compris Paris Habitat qui le dit aussi, ce n'est plus possible aussi. Mes employés se font importuner, ma mère a peur de venir tellement c'est dangereux... Bref, avec toutes les problématiques ainsi que ma lassitude , en tant qu'être humain et avec la longue dépression hivernale que j'ai eu, le restaurant est en liquidation et j'ai laissé faire car le combat est perdu.

    Il y a juste à faire appel d'ici le 3 juin de la liquidation qui a été prononcé car je n'ai pas pu me présenter a l'audience étant hospitalisé.  C'est un montant assez faible (5 000 €) mais un oubli car quand vous pensez plus à la sécurité qu'au commerce... Je n'ai pas pris d'avocat (avec des frais élevés que je ne peux pas me permettre) et je me fais a l'idée de fermer le fond de commerce samedi 1er juin 2019.

    Je serais en tout cas toujours là pour le quartier et a se mobiliser si besoin. Et puis le fond rouvrira, avec des personnes motivées (peut-être très chic?). Et je leur souhaite de rester aussi longtemps que j'ai pu rester.

    [Cette lettre] est un mélange de tristesse et de soulagement, car c'est une énorme partie de ma vie qui s'en va [...]"

    Paris, le 29 mai 2019