C’est à l’Entrepôt dans le 14ème, exactement là où Bertrand Delanoë avait présenté ses 20 têtes de listes en novembre, que Marielle de Sarnez a présenté à la presse les siennes pour le MoDem en ce lundi 14 matin. Ambiance sympathique et décontractée.
Contrairement à l’UMP et au PS, Marielle de Sarnez ne veut pas placer les élections municipales de 2008 dans un cadre national, comme un test politique à la taille du pays, mais bien placer le scrutin dans ce qu’il a de local et veut voir son analyse confirmée par le sondage publié par Libération ce lundi qui confirme que 79% des français privilégient les enjeux locaux.
Marielle de Sarnez place sa candidature à la Mairie de Paris dans le cadre d’une triple rupture, mot décidément très à la mode.
Une rupture sociale : le MoDem à Paris veut se concentrer sur la question des classes moyennes. Comment maintenir voire faire revenir ceux qui n’ont pas accès aux logements sociaux mais qui n’ont pas non plus les moyens de se loger sur marché de l’immobilier parisien ? Marielle de Sarnez prend volontiers pour exemple un couple de cadres moyens, d’agents de maitrise, avec deux enfants, qui ne peut pas, dans les conditions économiques actuelles, rester ou revenir habiter à Paris.
Une rupture géographique : la question du périphérique et de la création d’une métropole incluant les municipalités jouxtant Paris est ici posée. La relative petite taille de Paris et la ceinture que représente le périphérique doivent faire l’objet d’une large concertation avec les municipalités avoisinantes. Au passage, Marielle de Sarnez dit son hostilité à l’idée des tours à construire sur les zones en bordure de Paris et préconise une large concertation avec les élus et les populations concernés. Elle parle même de référendum local, ce qui nous amène à la troisième rupture.
Une rupture dans la gouvernance : Marielle de Sarnez préconise une « offre politique » nouvelle, lassée qu’elle est de l’éternel affrontement droite-gauche. Cette offre nouvelle s’identifie aujourd’hui à la liste des 20 personnes qui seront candidates dans les 20 arrondissements de Paris. Il est vrai que le spectre est large, tant sur le plan purement politique que sur les personnalités elles-mêmes : des néophytes en politique mais à la notoriété certaine (Jean Peyrlevade dans le 16ème ou Philippe Meyer dans le 5ème) aux « vieux » routiers (Corinne Lepage dans le 12ème ou Didier Bariani dans le 20ème), des transfuges de l’UMP (Véronique Delvolvé dans le 7ème) aux Verts (Olivier Pagès dans le 11ème) en passant par le PS (quelques personnes élues sur la liste Delanoë en 2001 seront des candidats MoDem comme par exemple Danielle Auffray).
Le programme pour Paris du MoDem sera présenté en fin de semaine prochaine. Il semble que Marielle de Sarnez ait dans l’idée de développer un grand projet par arrondissement ce qui fera l’objet d’une présentation spécifique arrondissement par arrondissement dans les prochaines semaines.
Pour le 9ème, c’est donc Gregory Perrin qui sera tête de liste MoDem. Marielle de Sarnez n’hésite pas à utiliser le mot « scandale » pour parler de la manière dont la question des handicapés est traitée en France et à Paris en particulier. Se posent ici toutes les questions liées à la vie quotidienne des handicapés et c’est ce combat là que Gregory Perrin veut incarner. Celui-ci est juste et respectable, mais nous ne savons pas pourquoi le 9ème a été choisi alors que Gregory Perrin a été candidat aux législatives dans la 7ème circonscription de Paris (11ème & 12ème arrondissements).
Marielle de Sarnez veut faire de la politique autrement. Très bien. Mais il faudra expliquer aux citoyens ces « parachutages » qui de Mme Gibault aux législatives à M. Perrin aux municipales laissent un goût amer aux habitants.
Commentaires
L'adresse du futur site de campagne de Delphine Bürkli est :
www.burkli2008.Fr
Rupture sociale
Il semble que le cœur de cible du « Modem » soit la classe moyenne. U n parti qui envisage de gérer la capitale ne peut-il s’intéresser qu’à une seule couche sociale ? Quid de l’accès aux logements pour les moins fortunés? L’extra-muros ?
La loi SRU (art 55) impose 20% de logements sociaux. Pour atteindre ce taux, il faut acquérir du foncier –de plus en plus rare et donc très cher -dans les arrondissements du centre voire et de la périphérie. Où construire dans l’intra-muros (dans le centre, le pourcentage de logement est inférieur à 2%)? Quel type de construction ? Comment stopper l’étalement urbain sans implanter des tours (hauteur à définir) ? Alternative : envisager un Paris supérieur aux 105Km² d’aujourd’hui. Cette mesure, si elle est adoptée, doit s’accompagner d’un développement de la mobilité. En conséquence, il est indispensable de construire de nouvelles lignes de transports collectifs : banlieue/banlieue/zone dense.
La question du logement social ou privé doit être abordée dans la globalité de la zone dense.
Rupture géographique
Depuis quelques années, des « conférences métropolitaines » à l’initiative de B .Delanoë et P. Mansat se sont tenues sur le futur Paris (gouvernance, périmètre etc…).
Le « grand Paris » ou « Paris métropole » est de plus en plus d’actualité .L’actuel Maire de Paris s’est engagé, après les municipales, à convoquer des assises pour le futur Paris. Les départements limitrophes sont concernés mais, d’autres départements (78/91/95) sont impliqués. Cette future entité fait débat sur la question de la gouvernance : rôle du Maire de Paris / rôle du président de région/ rôle du futur président du « grand Paris » ?
A la question quel périmètre retenir ? La réponse est dépendante des problèmes à résoudre (logement/transport/zone d’activité).
Rupture de gouvernance
Le discours ni droite ni gauche est une chimère typique du centrisme. La responsable Parisienne du« Modem» continue à surfer sur la vague « orange » qui a fait le succès de son responsable en Avril dernier. Le 16 Mars, cette politique mi chèvre mi choux ne retrouvera probablement pas le score du mentor « orange ».
A propos des « parachutages »et débauchages, on ne peut que constater que ce « parti » n’a pas rompu avec les vieilles méthodes qui régissent la classe politique depuis des décennies. Quelle leçon de modernisme !
Je vous invite à lire dans le pré-programme de Marielle de Sarnez :
http://www.marielledesarnezpourparis.fr/habiter-paris/logement/
Vous remarquerez que le plus grand nombre mesures proposées concernent précisément les plus démunis. Les propositions insistent beaucoup sur la mixité sociale. Si c'est cela n'être ni de droite ni de gauche, et bien je pense que la candidate du mouvement démocrate ne renierait pas ce qualificatif. :-)
Peut-être serait-il utile de lire le propositions de Marielle de Sarnez avant de les commenter ;-)
Par ailleurs le "Grand Paris" est aussi un point essentiel du programme Modem :
http://www.marielledesarnezpourparis.fr/?p=190
Vous pouvez également le constater en parcourant l'ensemble du pré-programme : la zone géographique pertinente dépasse très souvent les strictes limites de Paris. Je pense que l'on va retrouver cette constatation dans le programme de tous les candidats.
Sur le sujet, il faut effectivement donner crédit à B. Delanoë d'avoir mis en place une concertation intercommunale que je crois parfaitement honnête. Il faut simplement allez beaucoup plus loin sur le sujet : dépasser le simple dialogue intercommunal et mettre en place un vrai organe doté de pouvoirs politiques pour l'agglomération parisienne... C'est tout simplement une condition de survie pour Paris, en tant que métropole majeure à l'échelle européenne.
Amicalement,
SD
Merci à Bernard et à Sébastien de leur contributions respectives, de qualité comme je les aime -)
Ce qui me frappe dans ces débats élctoraux municpaux, c'est l'éloignement des propositions de la réalité des besoins. Prenons deux exemples : le logement et les transports.
>Il y a aujourd'hui plus de 100 000 personnes en attente d'un logement social à Paris et de l'aveu du maire actuel même, 72% des ménages parisiens sont éligibles à l'accession à un logement social. J'ajoute pour faire bonne figure que le taux de rotation de ces mêmes logements sociaux reste inférieur à 5%. Or devant cet état des chaoses, que nous proposent les candidats : 40 000 logments sur 6 ans pour les uns, 54 000 pour les autres, d'éventuels accessions à la proriété, bref, des mesures qui de mon point de vue ne correspondent pas aux besoins reels
>Pour les transports c'est pire : Denis Baupin qui je l'admets n'est peut etre pas la meilleure reference en la matière - quoique - dit une chose assez vraie : 85% des parisiens sont d'accord pour réduire les deplacements en voiture dans Paris mais 85% des parisiens souhaitent pouvoir utiliser leur voiture comme ils le veulent ! Aucun candidat, je dis bien aucun candidat ne traite correctement ce paradoxe et certains usent même des grands principes du genre droit au déplacement, liberte de déplacement pour noyer le poisson. Comment résoudre la question qui consiste à constater que chaque jour plus de 150 000 personnes traversent notre 9ème alors que nous ne sommes que 50 000 habitants ? Il est clair que les solutions qui favorisentles uns ne peuvent etre mise en place qu'au détriment des autres, personne ne parle de ces paradoxes là - à suivre
@Sébastien
Les propositions du « modem » concernant l’accès au logement social, sont séduisantes. Reste à les mettre à les financer et à les mettre en œuvre. Le « modem » ne sera pas majoritaire au conseil. En conséquence, avec quels groupes faire adopter ces mesures? Quelques remarques sur les propositions
Maisons pour les sans abris : actuellement (sauf omission) il existe 2 structures équivalentes. C’est effectivement indispensable de créer plus de maisons. Il faut intégrer les sans abris à la gestion de leur propre structure.
Augmenter les % de logements sociaux : 15% en moyenne sur Paris avec de très forte disparité : 30% dans le 19ème et moins de 1% dans les 5 ;6 ;7ème .L’objectif de 20% en moyenne sur l’intra-muros, ne consiste pas à faire monter le pourcentage dans les arrondissements de la périphérie. Alors, se pose le problème du foncier et donc, du coût de revient des logements.
Agir pour une vraie mixité à Paris25% minimum de logements sociaux et intermédiaires dans les immeubles privés: séduisant car tant à limiter l’entre soi, mais frise l’utopie compte tenu en autre de la loi de juillet 65 sur la copropriété privée
Rééquilibrer la part de logements sociaux entre l’Est et l’Ouest parisiens : le 16ème ne possède pas assez de logements sociaux . Relire la « rébellion » organisée par quelques habitants du 16ème pour s’opposer (appui du Maire) à la construction d’un immeuble sur un terrain de RFF.
La création d’un « Grand Paris » depuis le discours du président de la République est l’objet de nombreuses discussions et propositions.
Il est indispensable de créer une structure pour d’abord, lutter contre les dysfonctionnements actuels de la zone dense et ensuite, dans le cadre de l’Europe , rendre la « nouvelle capitale » attractive pas seulement du point de vue touristique. Le débat promet d’être « sportif » y compris à l’intérieur de tous les partis concernés (lire déclarations de R. Karoutchi/ Ph .Dallier/ P. Devedjian) . Le P.S. quant à lui , à l’initiative des conférences métropolitaines devra résoudre la querelle qui ne manquera pas d’avoir lieu entre B. Delanoë et JP Huchon (président de région et réticent à la nouvelle structure)
@Didier
Déplacement à l’intérieur de l’arrondissement : 150 000 personnes traversent le 9ème pour 50 000 habitants.
J’ignore si on possède des mesures sur la nature des flux à l’intérieur du 9ème . Pour limiter le trafic générateur de nuisances, je crains qu’une mesure coercitive du type « interdiction de circuler dans certaine zone » (autre que résident et livreurs) soit nécessaire .
En contre partie, il faut créer de nombreux bus de traverse ( interne à l’arrondissement petite taille et à rotation très fréquente) , augmenter la rotation des lignes de bus et , l’offre de stationnement en s/sol (pas évident).
Ce type de mesure risque de déporter le trafic dans les arrondissements adjacents. Il faut donc intégrer ces dispositifs dans la globalité du plan de déplacement.
B. Delanoë veut mettre à disposition des voitures électrique en « libre service ». Pour l’arrondissement, cette mesure ne contribue pas, à limiter le nombre de déplacements.
@ Bernard : c'est peu dire que je suis loin d'être convaincu par ce que vous proposez qui me parait, ne le prenez surtout pas mal, comme cosmétique. La question est pour moi : pourquoi ces flux existent-ils ? En partie, en grande partie dirai-je, parce que pour des raisons économiques le lieu de travail et le lieu de résidence se sont éloignés. C'est à mon avis cela qu'il faudrait traiter en priorité. J'ai abordé cette question avec des habitants du 10e (gares de l'Est et du Nord), mêmes causes mêmes effets.
Après avoir pris connaissance des propositions de Marielle de Sarnez, candidate du Mouvement démocrate, on est en droit de se demander si la couleur du « MoDem » n’aurait pas viré au rose !
Du côté du PS, les évolutions semblent "séduire".
Hier, lors du Grand rendez-vous « Europe 1-TV5 Monde-Le Parisien Aujourd'hui en France », sur l'éventualité d'alliances avec les Verts ou le MoDem, B. Delanoë a répondu: « Ce que je ne veux pas, c'est des calculs politiciens ». « Je constate une grande évolution du Modem et je veux être respectueux de cette évolution ». Pourtant, il y a peu B. Delanoë (octobre 2007 source AFP) : « ne fera pas d'alliance à droite » et qu'il n'était pas « dans les magouilles, ni dans la confusion ». « Je suis de gauche. Le parti le moins clair de tout Paris, c'est le MoDem. Je ne suis preneur d'aucune magouille. Je vais aller devant les citoyens en toute transparence ». B. Delanoë d’ajouter : « Le MoDem à Paris c'est qui? Ce sont les anciens du système Chirac, les anciens Verts ou des centristes bon teint ? »
Le MoDem a–t-il conçu son projet pour participer à la coalition PS/ PC/ MRC/ Verts ? D. Baupin quant à lui rappelait qu’à Paris, la future cohabitation avec le MoDem, n’est pas d’actualité.
Que propose M. de Sarnez ?
1-« Si je suis élue, je m'entourerai d'adjoints représentant l'ensemble des sensibilités des Parisiens »
C’est-à-dire un conseil d’union nationale ? Rassemblé autour d'une élue minoritaire !
2-« donner plus de pouvoirs aux maires d'arrondissement »
Comment ne pas être d’accord ! Quid de la loi PLM ? Avec quelle majorité modifier (abolir cette loi qui ne concerne pas uniquement Paris) ?
Comment intégrer cette disposition dans le futur élargissement politique de Paris (Grand Paris ou Paris Métropole) ?
3- « Grand Paris » : « C’est (…) en réunissant l’ensemble des élus, quelles que soient leurs sensibilités, que l’on fera progresser cette belle idée »
Quel œcuménisme ! Ça le goût, ça la couleur –presque- des conférences métropolitaines. l’UMP n’a jamais participé à ces réunions. Puis le Président de la République a lancé le débat. R. Karoutchi, accepte de s’asseoir à la table de la future réunion des assises de 2008 si : « les conditions changent .. (JDD du 12/01/08)»
M. de Sarnez de pousuivre : « Que les habitants d’Ile-de-France soient associés à la rédaction du projet de Grand Paris, à travers une consultation …»
Quelle a été la contribution du MoDem dans le projet du SDRIF ? Quelle contribution lors de l’enquête publique de novembre /décembre dernier ?
Un « Grand Paris » pour faire quoi ? Réponse : « il est déterminant d’expérimenter des politiques communes, comme les transports, le logement ou le développement économique .. »
Expérimenter !?
Volet transport, les grandes lignes sont fixées : voir Ch2 du SDRIF et les commentaires de l’Etat (préfet de région).Idem logement, idem développement économique.
Le MoDem ne sera pas majoritaire au conseil donc, les appels du pied vers le PS sont évidents.
B. Delanoë avait déclaré « les alliances doivent découler d'un projet » et « doivent être connues des électeurs avant le premier tour »
Chiche ! Nous sommes impatients.