Troisième sur la liste des 41 candidats sur la liste emmenée par Daniel Vaillant dans le 18ème – cet arrondissement compte 200 000 habitants et envoie 14 personnes au Conseil de Paris et compte 41 Conseillers d’arrondissement – c’est tout logiquement que Bertrand Delanoë a lancé sa campagne depuis le gymnase Ronsard situé au pied de la butte Montmartre, dans le 18ème arrondissement donc. Beaucoup de monde pour ce premier meeting, présence de socialistes de tous les genres, des plus anciens comme Lionel Jospin ou Claude Estier aux plus récents comme Bruno Julliard, ex-Président de l’UNEF et candidat dans le 13ème. Présence aussi des socialistes du 9ème avec à leur tête Jacques Bravo.
Bertrand Delanoë a dévoilé son programme dimanche lors d’une conférence de presse et vous pouvez télécharger ce document sur son site. Ce document de près de 70 pages a aussi été imprimé et est largement diffusé lors des réunions publiques. Il en tiendra 20 – une par arrondissement – d’ici la fin février et le tout se terminera par un grand meeting au Zénith début mars.
Logement, solidarité, transport, environnement mais aussi innovation, démocratie et culture sont au programme 2008-2014 intitulé « Paris, un temps d’avance …. ». Nous aurons l’occasion d’y revenir lorsque l’ensemble des candidats auront fait leurs propositions.
Il y a de l’ambivalence dans le discours de l’actuel Maire de Paris. D’un côté, une certaine autosatisfaction pour ce qui a été réalisé depuis 2001 jugé à l’aune des réalisations des mandatures précédentes : en gros nous avons fait mieux que ceux d’avant donc nous sommes meilleurs. C’est le côté agaçant du discours. De l’autre côté, il n’est pas contestable qu’il y a une volonté si ce n’est une vision pour un Paris plus juste socialement, plus dynamique économiquement, plus ouvert dans le cadre du projet Paris métropole, plus rayonnant sur le plan international et donc une certaine modestie devant ce défi. C’est son aspect sympathique.
Notons aussi que Bertrand Delanoë semble mal à l’aise dans sa position de favori à l’inverse de ce qui s’est passé en 2001 où sa position de challenger lui a sans doute donné du dynamisme. Il exprime aujourd’hui ce malaise en parlant « d’incertitude » sur le résultat des élections et de la nécessaire mobilisation autour des listes socialistes. Il avait d’ailleurs déjà exprimé cette « incertitude » au cours de l’émission Ripostes sur France 5 dimanche en parlant des arrondissements clé que sont pour lui les 4ème, 9ème, 12ème et 14ème.
Commentaires
« Projet très ambitieux et très réaliste ». B. Delanoë est un ancien spécialiste de la communication. Il met donc son savoir dire au service de sa campagne quoi de plus logique! Cependant l’autosatisfaction est toujours agaçante. La mandature précédente conduite J. Tiberi, a tellement peu effectuée de réalisations, que la mandature actuelle, peut se glorifier d’un bilan qui somme toute, résorbe le retard accumulé dans de nombreux domaines dont celui du social. Pour autant, doit –on s’exonérer de critiques ?
Un des points noirs, me semble être le plan de circulation dans la capitale. De très et trop nombreux travaux imposés sans contre partie (offre supplémentaire de transports collectifs), ont généré une grogne de l’ensemble de la population intra et extra muros. Raisonner dans un périmètre de 105Km² pour résoudre ce casse tête, est une ineptie ! Comme pour d’autres domaines, le sujet circulation/ lutte contre la pollution devra être abordé avec les élus de la zone dense.
Autre sujet d’amélioration : les conseils de quartiers . Ils sont des éléments indispensables de la démocratie participative. Ils doivent être mieux écoutés sur les sujets importants par les élus d’arrondissement et du conseil. Faute de quoi, on transforme ces structures en « comité théodule ». Il me semble que les dernières propositions de B. Delanoë sur les C.Q. vont dans le bon sens.
Pour gagner il faut offrir une vision d’avenir. Cela passe par un « Paris » qui regarde au-delà du périphérique.
Assez d'accord sur les conseils de quartier. Il a fallu les mettre en place, maitenant la question est comment les faire réellement vivre.
Sur la circulation, c'est un point sur lequel je suis en désaccord avec Delanoë. Mais il est clair que tant que la gauche n'avait pas le contrôle du STIF et tant que le "grand paris" n'existait ni de près ni de loin, attendre l'amélioration des transports en commun, c'était ne rien faire.
Sur le bilan, je sais bien que l'autosatisfaction c'est rasant. M'enfin quand on compare à ce qu'a pu être le règne de la droite (vous savez, tous ceux qui se représentent, là), l'exercice n'est pas vain. Dans notre bon neuvième, aucune école construite alors que la population augmentait, aucune crêche! Heureusement que Kaspereit était chargé de la prospective scolaire! 1,5% de logements sociaux! En, fait d'ailleurs, rien. Le bilan de la droite est plus rapide à présenter, donc moins ennuyeux. Ce qui est franchement pas mal pour Delanoë, c'est d'avoir relancé les investissements sans augmenter la pression fiscale.
Pour moi les Conseils de quartier sont un échec grave dans le 9ème. La responsabilité est partagée. C'est un échec pour l'actuelle équipe municipale mais aussi un échec pour les habitants eux mêmes qui n'ont pas su, pas voulu, prendre en mains l'outil qu'on leur proposait. Je ne veux pas taxer l'équipe actuelle de cynisme en pensant qu'elle savait très bien ce qu'elle faisait en proposant la forme des Conseils de quartier qu'elle a proposé dans le 9ème mais force est de constater qu'aucun projet sérieux n'est venu à son terme à l'exception remarquable du guide Trudaine Rochechouart. Quant à nous dire que la concertation a eu lieu, le sujet est infini. Non une concertation digne de ce nom n'a pas eu lieu sur beaucoup de sujets, je veux dire une concertation ouverte et non pas une approbation des choix préalablement faits. Les comités de défense du square Berloz, du square d'Anvers, de la rue saint Cécile, de la cité Trévise, etc. etc. en savent quelque chose.
Je ne suis pas aussi sévère: dans le conseil Lorette/Martyrs (je ne connais pas les autres), c'est tout le réaménagement de la rue des Martyrs qui a été vu à la loupe, et plus que retouché. Parler de cynisme, c'est quand même aller loin! Rien n'oblige les élus à aller rendre compte de façon systématique, quitte à se faire interpeller un peu rudement. Si on avait voulu en faire des salons de thé inoffensifs, ce n'était pas difficile! Mais, clairement, l'expérience n'est pas ce qu'on en attendait. Il faut en tirer les leçons, donner plus de poids aux animateurs citoyens, faire de la participation des habitants un enjeu public.
Réaménagement de la rue des Martyrs : ca a discuté autour de la place des 3 poteaux, de la taille des trottoirs, des places livraisons, etc .... je n'appelle pas cela de la concertation. Chacun vient défendre ses interets, qui les commerçants, qui les résidants etc . ...Je retiens juste un détail : on a demandé aux habitants quel type d'arbre ils souhaitaient sans leur dire - ou alors mezzo voce - que le choix final reviendrait quoiqu'il arrive à l'Architecte des Batiments de France. Et ce qui devait arriver arriva, les habitants ont choisi une essence et l'ABF une autre ! Ce n'est pas etre injuste ou critiquer trop severment la Mairie que de dire cela, c'est dire la réalité des choses et que la concertation, la vraie, ne fonctionne pas.
Bien sur que non ce n'est pas être injuste, je dis plus ou moins la même chose. Au post précédent, le mot de cynisme un peu suggéré me choquait plus. Maintenant il faut distinguer la concertation de la réalisation de ses espoirs les plus fous. Le Maire n'a pas le pouvoir de faire plier l'ABF, pourquoi s'attendre à ce que le conseil de quartier le puisse? Quant au réaménagement de la rue des Martyrs, ma foi trois poteaux, les places de stationnement et les trottoirs, qu'attendiez-vous d'autre? Que l'on perce une rue latérale supplémentaire? ;)
Non, mais une vraie concertation aurait sans doute commencé par écouter ce que souhaitaient les gens comme par exemple le maintien ou pas du passage du bus 67 dans cette pauvre rue des Martyrs ! ou bien sa fermeture totale aux voitures comme la rue Cadet. Je ne dis pas que je suis pour l'un ou l'autre, je dis que la concertation a été limitée a des enjeux finalement mineurs et que les habitants comme la mairie s'en satisfont trop rapidement.
A la question d’un internaute sur le site « Rue89 »: Où allez-vous trouver des terrains dans Paris pour construire les logements sociaux promis? Combien cela va-t-il coûter et à qui?
B. Delanoë répond : « Pour les 40000 logements sociaux des six prochaines années, il faut construire bien sûr, et nous avons lancé plusieurs opérations d'urbanisme comme Les Batignolles, qui sera un nouveau quartier totalement écologique à bilan carbone neutre. Quant à savoir qui va payer: si nous avons pu, en gérant beaucoup mieux, financer 30000 logements sociaux sans toucher à la fiscalité, nous devrions être capables de financer les 40000 prochains et tout le reste (crèches, tramways...) en augmentant très modérément les taux de la fiscalité et ce seulement les deux premières années. »
Rendons grâce au candidat B. Delanoë d’annoncer la « couleur ». Alors que la candidate F. de Panafieu a déclaré ne pas vouloir augmenter les impôts locaux (justifiant indirectement les 24000 logements de la mandature).
Il y a probablement d’autres pistes à explorer pour augmenter le budget consacré au « logement ». Par exemple le montant des amendes forfaitaires de police : attribuer une somme ( sans pénaliser le STIF) calculé e au prorata du nombre d’amendes dressées dans l’intra-muros. Autre piste, revoir le montant alloué au Fonds de solidarité de la région Ile-de-France (FSRIF) ?
Bernard, votre tentative de démonstration concernant la construction et le financement de logements sociaux est peu convaincante comme le sont les propos de B. Delanoe. A cet égard, il serait plus interessant pour les lecteurs de ce blog d'avoir votre propre avis plutot que la transcription des propos de Delanoe. Je le dis sans aucune agressivité, mais pour l'interet du débat.
Quant à la construction et au financement, il y a des contraintes incontournables que se sont imposés eux mêmes les socialistes : le PLU, l'ancien COS - je ne sais plus comme cela se nomme dans le nouveau PLU - qui entravent la construction et d'autres comme les normes HQE - excellentes par ailleurs - mais qui font que la réhabilitation des anciens immeubles coutent cher. Bref, tout cela n'est pas bien clair mais je vous acccorde bien volontiers que ce la n'est pas plus clair dans le camp d'en face !
ba j'ai pas regardé dans le détail, mais Delanoë parle d'une hausse des impôts, non? Pour financer 10.000 logements supplémentaires par rapport au rythme actuel, ça me semble correct?
Dider,
Je suis chagriné par votre réponse . L’équipe de « com » de B. Delanoë est suffisamment étoffée et efficace pour, ne pas avoir besoin de relais auprès d’un citoyen comme moi. Pour être tout à fait clair : je ne Vélib' pas pour B. Delanoë!
A propos du logement, il n’est pas aisé d’y voir clair dans les différentes propositions. De quelle surface exacte dispose la ville actuellement dans l’intra muros : 350ha, 1000ha ? Dans l’état actuel du PLU, ce chiffre est intéressant à connaître car, il détermine la quantité de logements que la ville pourrait mettre en chantier. Reste la QUESTION : le financement . Proposez une augmentation, même modeste, des impôts locaux (4taxes) c’est aller vers la simplicité , au risque de déplaire à son électorat.
Comment trouver d’autres sources de financement ? L’opposition évoque le montant des droits de mutation . Le montant est important, au environ de 800M€ pour 2007. Comment est-il ventilé dans les différents postes du budget ? Pourquoi se priver d’autres sources de financement ? D’où les pistes évoquées , dont le montant n’est pas neutre. Sans compter les dettes de l’état dues à la Ville.
J’attends avec impatience le chiffrage des Verts (10 propositions qui recueillent pour la majorité d’entre elles, mon assentiment) sur le sujet concerné.
Dans les propositions de B. Delanoë , le nombre de « construction de logements sociaux neufs » ne me parait pas être à la hauteur de ce qu’attente les Parisiens.
Après le 16 Mars, selon la nouvelle majorité, notre vision sera peut être meilleure!
Bernard, excusez ma maladresse je vous prie !
La manière dont vous abordez le sujet sous forme de questions dans votre dernier commentaire est pour moi bien plus "riche". Tant de chiffres circulent auxquels on fait dire ce que l'on veut que tout cela a perdu de sa pertinence. Quant à moi, je préférerais de beaucoup que les quelques millions utilisés dans Nuit Blanche ou autre festivité pas indispensable soient "reventilés" même si on est loin du compte. Les surfaces disponibles ne sont pas illimitées mais existent - le PLU est très contraignant et la classification sophistiquée des lieux n'arrange rien tout en n'empêchant pas les massacres comme on l'a vu place Pigalle du fait du partage de la place sur deux arrondissements en en 3 zones différentes dans le PLU. Et comme vous le dites vous même, et c'est la ma conviction première, tout cela ne sera pas à la hauteur du problème : 100 000 demandes en attente aujourd'hui, 60 000 logements au mieux proposés par Les Verts pour 2014 !!!! Ce n'est pas comme ca qu'on fera revenir les gens habiter Paris, que l'on appliquera la fameuse mixité sociale et qu'on arretera la "muséification" de la ville. Ayant dit cela je reconnais que je n'ai rien à proposer sauf a souhaiter vivement que la ceinture du périph explose et que l'annexion de 1860 connaisse une nouvelle étape en 2009-2010 !
C'est pas le "grand Paris"?
C'est "le Grand Paris" pour certains, "Paris métropole" pour d'autres, peu importe, Paris étouffe dans son périmètre actuel non ?
Les différentes sommes affectées à « nuit blanche » voire « Paris plage » seraient probablement mieux utilisées dans le poste logement. Comme vous le mentionnez, même si ces montants ne modifiaient qu’à la marge le budget dédié au logement. De plus, on ne peut pas exclure totalement dans la capitale, les manifestations festives.
En attendant l’élargissement de Paris, il faut mettre en place une politique de logement (vous l’indiquiez en tenant compte du faible taux de rotation 5,6%) qui réponde aux attentes et donc, trouver d’autres sources de financement(l’augmentation des impôts locaux pour atteindre l’objectif des 100 000 logements passerait de « modeste » à « excessive »).
Quant à la nouvelle structure, l’objectif décrit dans le SDRIF (ch 2 page 47 et suivantes) est 60 000 logements /an et pour un objectif 2030 de 1,5 million logements.
Mais l’avis de l’état sur le SDRIF de septembre 07, appréhende l’engagement ci-dessus de façon différente (page 13 Ch3 § logement) : « Ainsi, selon des travaux préalables au projet de SDRIF, l’objectif de construire 30 000 logements en cœur d’agglomération, soit un doublement du rythme de ces dernières années, ne pourrait s’envisager que par la reconquête des zones pavillonnaires au profit de l’habitat collectif. Cela n’est pas envisagé, actuellement, dans la plupart des PLU approuvés ou en projet. Cette perspective volontariste prendra donc trop de temps et est, pour partie, trop incertaine, pour que ne soit pas recherché avec la Région, en dépit des disponibilités foncières existantes en zone dense (dans les OIN notamment mais non exclusivement), un élargissement spatial de la répartition des 60 000 logements. »
Donc, « Grand Paris » ou « Paris Métropole » est indispensable pour résoudre de nombreux dysfonctionnements mais, attention de ne pas surinvestir dans la future entité.
Je complète mon commentaire sur le logement. Dans le document (2003) de la Préfecture de Paris « Direction de l’Urbanisme, du Logement et de l’Equipement, Sous-Direction de l’Habitat et du Logement, Bureau du Logement section financement du logement » il est indiqué que la surface utile des logements PLAI ; PLA/PLUS ; PLS est de 61 m²
En 2003, le prix de revient moyen est de 2 630 € par m² de surface utile pour les logements classiques (PLAI / PLUS / PLS) soit, pour un logement d’une surface moyenne de 61 m² 160 000 €
PLAI : logement locatif bénéficiant d’un prêt locatif aidé d’intégration
PLUS : logement locatif bénéficiant d’un prêt locatif à usage social
PLS : logement locatif bénéficiant d’un prêt locatif social
A partir de ces données officielles, on constate que, les montants affectés au poste « logement » depuis quelques années, ne permettront pas d’atteindre les engagements mentionnés par les 2 principales listes. Il faut donc bien trouver d’autres sources de financement ou alors, déclarer sincérement qu’a périmêtre constant ou presque, on ne pourra pas atteindre l’objectif.
Se fixer 54000 logements dans la mandature, nécessite un investissement supérieur au milliard/an. Cela nécessite des coupes sombres dans d’autres postes !