Mais à y regarder de plus près, ce n’est pas le triomphe que certains socialistes espéraient et auquel Bertrand Delanoë lui-même devait sans doute aspirer pour mieux marquer son emprise personnelle sur le PS : aucun arrondissement détenu par la droite n’est tombé à gauche. Si la victoire de Mme Blumenthal dans le 12ème est très nette, celle de Jean Tibéri dans le 5ème et les espoirs déçus suite à la très belle performance d’Anne Hidalgo dans le 15ème au premier tour sont venus rappeler Bertrand Delanoë aux réalités, tout comme le score inattendu de Jacques Boutault dans le 2ème.
Dans le 9ème, le succès de Jacques Bravo est lui aussi indiscutable. Avec 63% des voix exprimées contre 52% en 2001, il fait mieux que conforter sa position : il n’est pas douteux que nombre d’électeurs du centre et même de droite ont voté pour lui.
Les atermoiements de la droite ont-ils servi Jacques Bravo ? C’est probable mais certainement pas décisif. Le comportement de Pierre Lellouche d’une part, l’inadaptation du discours et des propositions des candidats de la liste UMP au cours de la campagne sont plus surement les éléments qui expliquent sa défaite.
Sur le plan pratique, notons quand même que la nette victoire de Jacques Bravo ne change rien au plan du fonctionnement de notre Conseil d’arrondissement puisque sa liste conserve les 11 sièges qu’elle détenait déjà et l’opposition elle conserve ses 3 sièges. La différence réside dans la composition de la majorité municipale puisque de 3 élus dont une Conseillère de Paris, Les Verts se voient réduits à une seule élue et seulement Conseillère d’arrondissement en la personne de Nicole Azzaro. Il est clair que Jacques Bravo a ainsi une majorité plus à sa main, ses alliés PCF (une élue), PRG (un élu) ne devant pas lui poser beaucoup de problèmes.
Le vrai changement dans notre Conseil d’arrondissement se trouve dans la personnalité des élus « non politiques » qui la composent. Philippe Torreton, Frédéric Hervo, Amina Bécheur, Thierry Cazaux font partie de cette catégorie dite « société civile » dont nous ne pouvons pas savoir à l’avance quel sera leur comportement. Aucun procès d’intention dans ces propos mais 4 personnalités « civiles » sur 11 élus de la majorité, cela compte.
Changement aussi dans l’opposition dont il faut espérer qu’elle sera plus active que par le passé
Le changement réside aussi dans la garantie que les candidats ont donnée à propos de leur assiduité à s’occuper des affaires de notre arrondissement à l’inverse du comportement de certains d’entre eux, qu’ils soient de l’ancienne majorité ou de l’ancienne opposition.
Le premier Conseil d’arrondissement se tiendra le samedi 29 mars. La surprise ne viendra pas de l’élection du Maire qui ne fait l’objet d’aucun doute, mais du rôle assigné à chacun pour les 6 années à venir.
MAJ : un lecteur attentif et fidèle - que je remercie - me signale que Frédéric Hervo est en fait un militant socialiste, ce que j'ignorais. Dont acte et seulement 3 représentants de la société "civile" donc.
Récapitulatif : Conseil de Paris
Nombre d’élus | 2001 | 2008 |
PCF | 11 | 8 |
PS / PRG | 52 | 75 |
Les Verts | 17 | 9 |
MRC | 7 | 5 |
Divers gauche | | 2 |
MoDem | 10 | 1 |
UMP | 53 | 50 |
Divers droite | 10 | 13 |
Non inscrits | 3 | |
Total | 163 | 163 |
Nous avons maintenant en mains les résultats des municipales à Paris et nous pouvons les analyser sereinement.
Il n’est pas douteux que la victoire de Bertrand Delanoë est nette : en voix (minoritaire en 2001, largement majoritaire en 2008), en nombre de sièges (plus 23 sièges pour la seule liste PS/PRG). La majorité municipale est plus large essentiellement par le rééquilibrage des sièges obtenus par les listes PS/PRG au détriment de l’ancienne opposition (MoDem moins 9 sièges) mais aussi des partenaires Verts moins 8 sièges, PCF moins 3 sièges et MRC moins 2 sièges. Bertrand Delanoë a donc les coudées plus franches et quand bien même la seule liste PS/PRG n’obtient pas la majorité (75 sièges pour une majorité à 82), il n’a pas beaucoup de soucis à se faire avec l’apport du PCF (8 sièges) et du MRC (5 sièges) lui donnant 88 sièges sans Les Verts.
La défaite de l’UMP et de ses alliés à Paris si elle est réelle n’en est pas moins relative puis que de 63 sièges elle passe à ... 63. Il faut néanmoins regarder ce chiffre avec prudence car le comportement de certains dans ce groupe reste inconnu. La défaite est celle de l'UMP, divisée malgré les apparences, qui perd 3 sièges au profit de dissidents comme dans le 8ème.
Donc, en y incluant les deux sièges Divers Gauche du 19e, dans sa configuration actuelle, la majorité de gauche compte 99 sièges (88 antérieurement) et l’opposition 64 en y incluant le Modem (75 antérieurement). Vue sous cet angle, la victoire de Bertrand Delanoë est incontestable, la défaite de Françoise de Panafieu relative et celles de Marielle de Sarnez et de Denis Baupin certaines.