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  • Histoire de Lariboisière : 1. Le clos Saint-Lazare

    L'hôpital Lariboisière est actuellement en train de connaître de grands changements avec le lancement du "Nouveau Lariboisière" qui va bouleverser à terme la physionomie de cet établissement hospitalier parisien situé au Nord du dixième arrondissement à quelques mètres du carrefour Barbès, ainsi que du quartier qui l'entoure. À cette occasion, nous consacrons une série estivale d'articles consacrés à l'histoire de l'hôpital Lariboisière en s'intéressant particulièrement aux bâtiments et à leur environnement urbain.

    1. Le clos Saint-Lazare
    2. Le Versailles de la misère
    3. 1848 : La République chasse Louis-Philippe
    4. Une comtesse remplace la République
    5. Évolutions, extensions, rénovations...

    ______________

     

    Dans ce premier volet, nous nous penchons sur le territoire qui va accueillir le futur hôpital Lariboisière, dont la construction commencera en 1846 et qui sera inauguré en 1854. Pour ce faire, il nous faut remonter au début du dix-neuvième siècle.

    Durant la première moitié du dix-neuvième siècle, Paris vit une véritable révolution industrielle et le développement considérable d'ateliers, usines et autres  fabriques provoque un exode rural massif et une explosion de la population parisienne ; la capitale compte environ 550 000 habitants vers 1800 pour atteindre le million d'habitants dans les années 1840. Face à cette explosion démographique, l'offre hospitalière s'avère rapidement insuffisante, particulièrement rive droite qui ne compte alors que deux établissements hospitaliers d'importance (Beaujon et Saint-Louis). 

     

    Du choix d'un emplacement

    Dès 1818, on évoque la possibilité de créer un grand hôpital au Nord de la ville, mais cette idée commence à prendre réellement forme à partir de 1839. Le projet parle alors de l'hôpital du Nord, tout premier nom de l'hôpital Lariboisière. Il s'agit de construire un établissement modèle, répondant aux plans envisagés dès la fin du dix-huitième siècle par l'Académie des Sciences, qui doit permettre de délester l'Hôtel-Dieu vétuste et saturé.

    Paris n'a pas encore les dimensions que nous lui connaissons aujourd'hui, ses frontières s'arrêtant alors aux boulevards extérieurs (ceux de l’ancienne enceinte des Fermiers généraux), il faudra attendre 1860 et l'annexion des communes limitrophes (Montmartre, La Chapelle, Charonne...) pour que Paris connaisse peu ou prou ses dimensions actuelles. L'essor industriel et l'explosion démographique qui l'accompagne provoquent une vague de construction dans la capitale, l'offre foncière va s'amoindrissant. Le futur hôpital du Nord organisé en pavillons nécessite une vaste parcelle pour y être bâti, une parcelle qui, pour des raisons d’hygiène, doit également pourvoir être isolée des autres îlots par des rues. Cette configuration n'est pas si courante et bien vite le choix de la partie Nord de l'ancien clos Saint-Lazare, située sous l'actuel boulevard de la Chapelle, terrains appartenant à la ville, s'impose pour y établir le nouveau grand hôpital parisien.

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    L'ancien clos Saint-Lazare sur le cadastre parisien, 1810-1836

     

    Brève histoire du clos Saint-Lazare 

    Le clos Saint-Lazare a été le plus grand clos (ou enclos) religieux de Paris. Initialement établi en dehors de la ville, il occupait les terrains compris entre les actuels rue de Paradis au Sud, de la rue du faubourg Saint-Denis à l'Est, du boulevard de la Chapelle au Nord et de la rue du faubourg Poissonnière et du haut du boulevard de Magenta à l'Ouest, pour une superficie d'environ 52 hectares avant son démantèlement à la Révolution française. La majeure partie des bâtiments se trouvaient au Sud du clos. La perte des archives ne nous permet pas de connaître la date exacte de création de ce clos, mais il est mentionné dès le début du douzième siècle. Le clos Saint-Lazare est d'abord une léproserie placée sous la protection de Saint-lazare (ou Saint-Ladre), le saint patron des lépreux au moyen-âge. Sa superficie est alors de 32 hectares (92 arpents de Paris).

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    Le clos Saint-Lazare sur le Plan Jaillot, 1775 

     

    La lèpre devenant rare à Paris, au dix-septième siècle, la léproserie n'a plus guère de raison d'exister et Vincent de Paul et la Congrégation de la mission, les Lazaristes, prennent possession du clos Saint-Lazare qu'ils occuperont jusqu'à la Révolution française. La nuit du 12 au 13 juillet 1789, la veille de la prise de la Bastille, Saint-Lazare est pillé et saccagé par des révolutionnaires cherchant nourriture et armes, ils n'y trouveront que du grain mais pas d'armes.

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    "Pillage de la Maison de St Lazare ; lundi 13 juillet 1789"

     

    La fin des ordres religieux décrétée par la Convention va dissoudre l'ordre des Lazaristes et le clos Saint-Lazare, tout du moins ses bâtiments, va devenir une prison dès 1794 : les terrains nus du clos sont voués à être urbanisés. La maison Saint-Lazare devient propriété du département de Paris en 1811.

    La partie de terrain qui nous intéresse, celle qui va accueillir l'hôpital Lariboisière, même si elle faisait partie du clos Saint-Lazare, elle n'y était pas incluse à proprement parler, plus précisément, elle n'était pas dans l'enceinte du clos mais la jouxtait du coté Nord.

    En effet, les Lazaristes avaient développé le domaine jusqu'au niveau des rues de Jessaint et de la Goutte d'Or, et avaient même acquis quelques parcelles de terre au-delà. D'ailleurs, ces deux rues ont été percées par les Lazaristes eux-mêmes (voir notre article de l'an dernier sur ce sujet). Dans cette partie hors du clos, le séminaire Saint-Charles a été construit en 1644 sur l'actuel n°203 de la rue du faubourg Saint-Denis, la plus grande partie à l'Ouest gardant un caractère agricole après avoir abrité quelques carrières de gypse. De 1784 à 1790, ces terrains sont traversés par l'enceinte des Fermiers généraux qui entoure Paris et la nouvelle promenade plantée qui l'accompagne et qui deviendra les boulevards extérieurs actuels, le boulevard de la Chapelle à cet endroit.

    Sur le plan de 1750 ci-dessous, on peut voir le tracé (post-scriptum) du futur mur d'enceinte et du boulevard entre le chemin des Poissonniers (rue du Faubourg Poissonnière) à l'Est et la rue du Faubourg de Gloire (rue du Faubourg Saint-Denis et rue Marx Dormoy). On peut également y observer le nouvel alignement projeté des rues de Jessaint et de la Goutte d'Or, les Lazaristes n'ayant pas respecté l'obligation d'un tracé rectiligne qui leur avait été faite quand on les autorisa à percer cette voie ; en bas on voit le mur du clos et sur le haut du plan, le chemin de desserte des moulins qui correspond à l'actuelle rue Polonceau. Jusqu'à la Révolution, les terrains allant du mur Nord de l'enclos jusqu'à la rue Marcadet dépendaient de la paroisse de Saint-Laurent, donc de Paris, à partir de 1790 les terrains situés au Nord de l'actuel boulevard de la Chapelle font partie de la commune de La Chapelle Saint-Denis et ceux au Sud de la commune de Paris.

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    "Plan du chemin de St Charles aux moulins des Couronnes et des environs sur le faubourg de Gloire" , 1750

     

    La fin du clos Saint-Lazare 

    L'urbanisation et le lotissement du clos commencent dès le début du dix-neuvième siècle, particulièrement avec la vente de terrains à des spéculateurs privés en 1821 et 1827. De nouvelles rues sont ouvertes, notamment en 1827 la rue de l'Abattoir qui deviendra la rue de Dunkerque et la rue du Nord qui sera absorbée par le percement du boulevard de Magenta en 1855, et les constructions commencent à fleurir. Parmi celles-ci, il faut remarquer quelques constructions monumentales comme l'église Saint-Vincent de Paul, érigée de 1824 à 1844, mais surtout la gare du Nord inaugurée en juin 1846 qu'on implante au Nord-Est de l'ancien domaine des Lazaristes.  

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    "Embellissements de Paris. Percement du boulevard de Magenta"

     

    L'emplacement pour le nouvel hôpital parisien, l'hôpital du Nord, est donc choisi. Il s'agit de la parcelle tout au Nord de l'ancien clos Saint-Lazare, située entre la nouvelle rue du Delta prolongée, devenue rue Ambroise-Paré depuis (comme nous le savons, la jonction entre la rue du Delta et son prolongement n'a jamais été faite), et le chemin de ronde qui longe le mur des Fermiers généraux. L'hôpital Nord prend la place du projet de prolongement de la rue Saint-Vincent de Paul. 

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    Extrait du cadastre parisien, 1830-1850

     

    Dès 1838-1839 le projet se concrétise un peu plus, mais il faudra attendre 1846 pour que les travaux débutent et qu'enfin l'hôpital modèle puisse voir le jour.

     

    à suivre...

  • Histoire des rues de la Goutte d'Or : la rue Myrha

    Traditionnellement, le blog d’Action Barbès fait relâche pour l’été et quitte l’actualité de nos quartiers. Mais cette année durant la pause estivale, nous vous invitons à une promenade dans le temps à travers une série d’articles sur l’histoire des rues de la Goutte d’Or, ce quartier des faubourgs de Paris né dans la commune de La Chapelle.

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    Nous poursuivons notre exploration temporelle à travers les rues de la Goutte d'Or avec une des plus emblématiques du quartier : la rue Myrha.

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    La rue Myrha commence rue Stephenson et se termine 610 mètres plus loin, rue de Clignancourt, sa largeur varie de 10 à 12 mètres ; elle remonte et longe le versant Nord de l'ancienne Butte des Cinq Moulins pour aboutir sur le flanc Est de la Butte Montmartre. Elle est le fruit de la réunion de deux artères faubouriennes issues de lotissements privés spéculatifs entrepris sous la Monarchie de Juillet. Il faut donc remonter à la première moitié du 19ème siècle dans les communes de La Chapelle et de Montmartre pour voir naître ces deux rues qui formeront l'actuelle rue Myrha.

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    La rue Myrha depuis la rue de Clignancourt, vers 1900

     

    Vers la fin des années 1830, la partie Sud de l'actuel quartier de la Goutte d'Or, située entre les rues de la Goutte d'Or et de Jessaint et le boulevard de la Chapelle, alors territoire de la commune suburbaine de La Chapelle, est presque totalement lotie sur des initiatives privées. Les rues de la Charbonnière, de Chartres et Fleury ont vu le jour depuis une vingtaine d'années et sont largement bâties, mais elles ne seront baptisées officiellement et classées dans les voies municipales qu'en 1842. Ici s'étendent le hameau de la Goutte d'Or à l'Ouest et le hameau Saint-Ange à l'Est. Plus au Nord, la rue Doudeauville a été ouverte en 1826, entre la rue Marx Dormoy (alors Grande Rue à La Chapelle) et la rue des Poissonniers, et un nouveau chemin des Cinq Moulins est percé (une portion de l'actuelle rue Stephenson ; la rue de la Goutte d'Or a aussi été nommée chemin des Cinq Moulins, la rue de Polonceau également). Entre la partie lotie au Sud du territoire et la rue Doudeauville, il subsiste un dernier moulin de la Butte des Cinq Moulins et quelques constructions autour, mais au-delà de la rue Polonceau (alors rue des Couronnes) les terrains ne sont pas encore urbanisés, alors que la pression immobilière s'accentue. Plusieurs rues sont ouvertes, toujours sur des initiatives de spéculateurs privés. Ainsi, à la fin des années 1830 début des années 1840, plusieurs voies sont ouvertes : la rue d'Alger (rue Affre), la rue Cavé, la rue Ernestine, la rue des Gardes, la rue de Mazagran (rue Laghouat), la rue  d'Oran, qui seront municipalisées de 1841 à 1850. En 1839, messieurs Rouquairol et Flury ouvrent la rue Léon (tronçon entre les rues Myrha et Doudeauville) et la rue de Constantine (tronçon entre les rues Léon et des Poissonniers). La rue de Constantine est très vite prolongée et s'étire alors du chemin des Cinq Moulins (rue Stephenson) à l'Est jusqu'à à la rue des Poissonniers à l'Ouest. La voie est classée dans les voies municipales de La Chapelle par une ordonnance royale du 31 juillet 1841. Voilà ouverte la première partie de la future rue Myrha.

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    Rue de Constantine sur le plan Dufour, 1841 (avec quelques fautes)

     

    Le nom de Constantine, ville algérienne, fait référence à la récente conquête coloniale de l'Algérie. Dans ces années-là, la municipalité de La Chapelle a baptisé un bon nombre de ses rues pour célébrer les conquêtes coloniales françaises. Si certains noms ont été remplacés depuis, la plupart pour cause de doublon après l'annexion à Paris (rues d'Alger, de Mazagran...), il en subsiste plusieurs dans les quartiers de la Goutte d'Or et de la Chapelle : la rue de la Guadeloupe, la rue de la Louisiane, la rue de la Martinique, la rue d'Oran ou la rue de l'Olive. À cet égard, la rue de l'Olive mérite une petite digression. En effet, la rue de l'Olive s'est nommée rue l'Olive jusqu'en 2011, faisant référence à Charles Liénard de l'Olive (par convention, les particules n'apparaissent pas dans les noms de rue à Paris), colonisateur de la Guadeloupe. En 2011, le conseil municipal décide de renommer astucieusement la rue en lui ajoutant l'article "de", afin que désormais la rue ne célèbre plus un colon sanguinaire mais le plus sympathique fruit oléagineux. 

    Mais revenons à la rue Myrha, ou plutôt à la rue de Constantine. Nous avons vu que le coté Est de la rue des Poissonniers, sur la commune de La Chapelle, est à présent largement loti ou en cours de lotissement, du coté Ouest, sur la commune de Montmartre, le lotissement privé n'est pas en reste.

    Au débouché de la rue de Constantine, de l'autre coté de la rue des Poissonniers, la propriété du Château Rouge (en réalité une maison bourgeoise de briques rouges) s'étend sur la commune de Montmartre, entre les actuelles rues Christiani, de Clignancourt, Ramey, Doudeauville et des Poissonniers.  

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    À partir de 1844, l'arrivée du chemin de fer va accentuer la demande immobilière dans ce secteur. C'est cette année-là que le parc du Château Rouge va commencer à être loti et viabilisé à l'initiative des lotisseurs Frédéric Lévisse-Dubray et Charles-Henri Poulet-Langlet avec la société adjudicatrice Duseigneur & Cie. Ainsi, de nouvelles voies, que les deux promoteurs vont baptiser de leurs prénoms et noms, sont ouvertes : la rue Neuve des Poissonniers qui devient la rue Lévisse avant d'être absorbée par le percement du boulevard Barbès ; la rue du Château Rouge devenue la rue Poulet ; la rue Charles-Henri (premier nom de la partie de la rue Doudeauville entre la rue des Poissonniers et la rue de Clignancourt, qui se nommera ensuite rue Dejean avant de devenir une portion de la rue Doudeauville ; l'actuelle rue Dejean, percée plus tard, s'est d'abord appelée rue Neuve Dejean) ; la place du Phare qui devient celle du Château Rouge ; la partie de la rue de Clignancourt entre les rues Ramey et Marcadet ; et enfin la rue Frédéric qui est percée dans le prolongement de la rue de Constantine, depuis la rue des Poissonniers jusqu'à la rue de Clignancourt, voilà le deuxième tronçon qui constituera la rue Myrha.

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    Le domaine du Château Rouge sur l'Atlas Jacoubet de 1936

     

    Les terrains sont découpés en petites parcelles vendues nues ou bâties. Quelques immeubles construits à la période de cette première urbanisation (1844-1847) sont encore visibles dans le quartier, comme le 4 rue des Poissonniers/18 boulevard Barbès ou le 46 boulevard Barbès, tous deux surélevés depuis.

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    La rue Frédéric sur le plan cadastral de Montmartre (1830-1850)

     

    En 1847, ces voies nouvelles sont classées dans le domaine public par une ordonnance royale du 31 mars. Amputé de son parc, le Château Rouge accueille le bal éponyme. Le 10 juillet de cette année, il héberge le premier "Banquet réformiste" de la "Campagne des banquets", des réunions politiques qui finiront par déclencher la révolution de 1848 qui renverse le dernier souverain français, Louis-Philippe 1er, et institue la Deuxième République. Lors de de cette révolution de février 1848, le maire de Montmartre, le monarchiste Alexandre Biron, dont la fille unique de dix-huit ans est décédée un mois plus tôt, est destitué et quitte la vie politique.

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    La rue Frédéric est ensuite renommée rue Myrha. La date de changement de dénomination n'est pas connue, la première attestation historique du nom de rue Myrha date de septembre 1849. Officiellement, Myrha est le prénom de la fille de l'ancien maire Biron à qui la commune de Montmartre aurait rendu hommage. Certains commentateurs contestent cette attribution, et, en effet, plusieurs éléments viennent troubler cette certitude officielle : d'une part, il est plutôt étonnant que le conseil municipal républicain qui dirige alors Montmartre veuille rendre hommage à la fille de celui dont ils ont précipité la chute quelques mois plus tôt, d'autre part, dans les archives, le seul prénom de la fille de Biron que l'on puisse trouver est Marie, et non Myrha. Il serait nécessaire de pousser plus avant les recherches pour vérifier les origines de ce baptême. Qu'il fût celui de la fille de Biron ou non, l'origine du prénom Myrha vient du personnage de la mythologie grecque, la mère incestueuse d'Adonis. Au 19e siècle, le nom de la rue se retrouve écrit sous différentes formes : Myrha, Myrrha, Myrra, Mirrha ou encore Mirha.

    En 1860, lors de l'annexion des communes suburbaines à la capitale, ces deux rues deviennent parisiennes (officiellement par un décret de 1863), toutes deux dans le nouveau 18ème arrondissement, la rue Myrha dans le quartier administratif de Clignancourt et la rue de Constantine dans celui de la Goutte d'Or. Le percement du boulevard Barbès (initialement boulevard Magenta prolongé, puis première partie du boulevard Ornano jusqu'en 1882), entrepris à partir de 1863, va amputer la rue Myrha de quelques numéros.

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    Les rues Frédéric et de Constantine sur un plan édité en 1866

     

    En 1868, à la faveur d'une réorganisation des noms de voies du Paris nouvellement agrandi, la rue Myrha et la rue de Constantine sont fusionnées pour n'en former qu'une. L'artère prend le nom de rue Myrha, l'autre rue homonyme dans le 7ème arrondissement emportant le nom de Constantine, voilà notre rue Myrha à présent entière.

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    La rue Myrha depuis la rue des Poissonniers, vers 1900

     

    Une trace de cette fusion est encore visible aujourd'hui au 72 rue Myrha. Cette adresse était le début de la rue Frédéric, puis rue Myrha, à Montmartre, le numéro 2 de la rue. Au moment de la réunion des deux tronçons, l'ancienne rue Myrha a été re-numérotée. Le numéro 2 de l'ancienne rue Myrha à Montmartre devient le numéro 72 de la nouvelle rue Myrha à Paris. Le chambranle de la porte d'entrée porte encore les deux numéros, le chiffre 2 bien gravé dans la pierre témoignant de son passé montmartrois.

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    Entrée du 2 rue Myrha à Montmartre / 72 rue Myrha à Paris

     

    Au début du 20ème siècle, un projet de prolongement de la rue Myrha à l'Est par l'intermédiaire d'une passerelle devait voir le jour. Ce passage piéton devait passer sous le porche de l'immeuble faisant face à la rue Myrha, au 36 rue de Stephenson, enjamber les voies de chemin de fer du Nord sur une passerelle et rejoindre la rue Marx Dormoy par la cité de la Chapelle. Jugée non-prioritaire par les édiles parisiennes de l'époque, l'idée a été finalement abandonnée. La rue Myrha resta donc dans les proportions que nous lui connaissons aujourd'hui.

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    La rue Myrha vue depuis la rue Stephenson, vers 1900

     

    Avant de quitter la rue Myrha, remontons-la une dernière fois en s'arrêtant à quelques adresses empreintes d'histoire.

    • N°5 : Bel immeuble locatif de style Louis-Philippe datant du début des années 1840, en cours de restauration/transformation.

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    • N°36 : Ancien cinéma l'Artistic Myrha Palace (puis Myrha Palace) ouvert de 1912 à 1978. Il devient ensuite l'Église du Nazaréen, fermée récemment.

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    • N° 47 : Emplacement du Bal Adrien, connu pour avoir été un lieu de rendez-vous de la pègre du début du 20ème siècle : les Apaches.

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    • N°63 : Pendant la Commune de Paris,le 23 mai 1871, Jaroslaw Dombrowski est tué devant le numéro 63 de la rue Myrha.

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    • N°76 : Résidence du docteur Dupas. Le 16 novembre 1867 se tient une réunion d'un groupe de l’Association Internationale des Travailleurs, réunissant notamment : Jean Roulier, Victorine Brocher-Rouchy, Léo Fränkel, Auguste Vermorel et Charles Delescluze.

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    • N°80 : Après la Commune, Eugène Pottier se cache à cette adresse. Il y écrit le poème "L'internationale" qui sera mis en musique par Pierre Degeyter. L'Internationale est née rue Myrha.

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    • N°84 : Ateliers d'Adolphe Sax l'inventeur du saxophone, de 1910 à 1929. Son établissement sera racheté par la société Selmer qui fera fonctionner ses ateliers ici jusqu'en 1981. 

  • Piétonnisation de la Goutte d'Or : réunion publique

    La mairie du 18e arrondissement organise mercredi prochain, 22 juillet, une réunion publique d'information portant sur "le projet de piétonnisation de la Goutte d'Or". Il s'agira d'évoquer la révision du plan de circulation du quartier de la Goutte d'Or, une demande  portée de longue date par notre association, mais également par la section du 18e arrondissement de la désormais incontournable association de cyclistes Paris en Selle, ainsi que par de nombreux habitants du quartier.

    La réunion se tiendra en présence d'Éric Lejoindre, maire du 18e, d'Antoine Dupont, le nouvel adjoint en charge de la voirie, et d'Ariel Lellouche, nouvel élu du 18e et référent du conseil de quartier de la Goutte d'Or. Les services de la Direction de la Voirie et des Déplacements de la Ville de Paris seront aussi représentés.

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    Des premiers panneaux annoncent les changements à venir rue Cavé

     

    C'est où ?

    École élémentaire du 11 rue Cavé, Paris 18e

    C'est quand ?

    Mercredi 22 juillet 2020, à 18 h 30

  • Conseil de quartier Anvers-Montholon : La santé auditive

    La prochaine réunion du Conseil de quartier Anvers-Montholon, le 30 janvier, sera consacrée à la question du bruit. Dans le cadre de la Semaine du Son, Jean-Louis Horvilleur, audioprothésiste diplômé d’Etat et journaliste spécialisé dans les guitares du (Heavy) Metal, viendra expliquer les subtilités du système auditif, les bons réflexes pour apprécier les plaisirs de la musique tout au long de sa vie, la législation, les solutions pour vivre ensemble dans un quartier festif où se pose régulièrement le problème du bruit.

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    C'est où ?

    École 45 rue de la Tour d’Auvergne, Paris 9e

    C'est quand ?

    Mercredi 30 janvier 2019, à 19h

  • Un écrivain public à la bibliothèque de la Goutte d'Or

    Vous éprouvez des difficultés pour rédiger un courrier administratif, un curriculum vitae, une lettre de motivation, ou encore pour remplir un formulaire ? Pendant longtemps on pouvait aller voir un écrivain public pour palier ce problème. Mais ce métier a disparu nous direz-vous. C'est sans compter sur la bibliothèque de la Goutte d'Or qui propose les services d'un écrivain public !

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    L'écrivain public, Henry Monnier, 1829 (source : Gallica)

    En effet, un écrivain public vous propose une aide à la rédaction, et ce gratuitement. Une permanence est assurée tous les vendredi, de 16h30 à 18h30. Il est également possible d'avoir un rendez-vous particulier (inscription et renseignements au  bureau d’accueil). Saluons cette initiative qui rend un grand service aux nombreuses personnes qui se trouvent démunies face à l'écriture.

     

    Bibliothèque de la Goutte d'Or

    1, rue Fleury, Paris 18e

  • Municipales 2020, le retour de la politique politicienne à Paris !

    Dans la perspective des élections municipales de 2020, qui se dérouleront dans pratiquement un an (les dates précises ne sont pas encore connues), nous vous proposons un état des lieux de la pré-campagne qui a déjà commencé. Il ne s'agit pas de se prononcer sur telle ou telle candidature, nous nous en garderons bien, ni de faire des prédictions improbables, mais plutôt de voir comment s'amorce cette campagne et qui sont les candidats en lice, parmi lesquels figure peut-être la ou le futur maire de Paris. Nous traiterons aujourd'hui de la course à l'hôtel de ville et dans un prochain article de la situation dans les arrondissements qui nous concernent directement, les 9e, 10e et 18e arrondissements.

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    La bataille de Paris

    Certes, il y a d'abord les élections européennes du 26 mai prochain qui nous diront quel est le rapport de forces entre les différentes tendances politiques, bien que la particularité de ce scrutin n'en donnera pas une image très précise, disons que nous verrons les grandes tendances. Dans cette attente, la pré-campagne 2020 pour la mairie de Paris se met en place. La presse se fait l'écho des sondages* sur les chances respectives des candidats à la candidature côté La République en Marche (LREM) à être d'abord candidat puis tenter ensuite d'être élu, des sondages qui font grincer des dents dans ce même partiDes élus Les Républicains (LR) déclarent leur soutien à une candidature de Pierre Yves Bournazel, actuel député des 9e et 18e, sous l'étiquette LR/AGIR. Les écologistes ont déjà plus ou moins préempté leur candidats avec Julien Bayou, actuel Conseiller régional IdF, avec Antoinette Guhl, adjointe à la maire de Paris (économie sociale et solidaire) et David Belliard, co-président du groupe EELV au Conseil de Paris.

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    L'hôtel de ville de Paris en 1859, détail (photographie Gustave le Gray)

    Bref, doucement mais sûrement, personne n'ayant envie de rater le coche, les choses se mettent en place. Mais quelle est la situation de départ, c'est à dire où en sommes nous aujourd'hui d'un point de vue politique après cinq ans de mandature Anne Hidalgo ?

    Comme on le dirait dans la sphère LREM, le Conseil de Paris fonctionne en apparence encore comme dans « l'ancien monde » : une nette majorité pour la coalition socialistes-écologistes-communistes (91 conseillers au total, majorité à 82 voix) et une opposition regroupée autour d'un pôle LR (55 conseillers élus sous l'étiquette UMP en 2014) et UDI-MODEM (16 conseillers), donc un clivage classique gauche/droite. En termes de voix, rappelons pour mémoire que la candidate de la gauche Anne Hidalgo avait recueilli 55% des votes contre 45% à la droite.

    Voilà pour les apparences qui sont aujourd'hui trompeuses car l'irruption de LREM dans le paysage politique et la progression de la France Insoumise ont fait exploser les choses à Paris comme un peu partout en France. Nous n'évoquons pas le Rassemblement National (ex FN) qui n'a jamais réussi à véritablement percer à Paris, la Capitale faisant exception à une très grande partie de la France.

    À gauche, les relations se sont tendues, tant au sein de la coalition qu'au sein des partis politiques. Au Parti Socialiste (PS), ou "de ce qu'il en reste" diront les taquins, on peut observer trois tendances. D'abord celle d'Anne Hidalgo qui ne se présente plus guère comme « socialiste » et préfère l'étiquette « de gauche ». Ses relations avec le président de la République et donc avec LREM restent floues. Certains ex-socialistes ont franchi le pas et ont rejoint LREM comme Julien Bargeton, ex-adjoint aux finances ou vont sans doute le faire prochainement comme l'ancien premier adjoint Bruno Julliard. Une troisième tendance semble apparaitre avec les soutiens de Benoit Hamon, favorables à une gauche plus radicale. Il est vrai, sans vouloir être trop désagréable, que, stratégiquement, se présenter aujourd'hui sous l'étiquette PS présente un certain risque pour les candidats.

    Si les communistes semblent s'orienter vers le maintien de leur accord avec les socialistes, les écologistes pourraient bien choisir une relative indépendance à l'instar de ce qu'ils font pour les élections européennes, positionnement dangereux pour les socialistes qui rappelons le n'ont la majorité au sein de l'actuel Conseil de Paris qu'avec les voix écolos. Mentionnons la très probable candidature de Danielle Simonet pour la France Insoumise (LFI), un parti qui a progressé significativement à Paris lors des derniers scrutins nationaux.

    On a donc aujourd'hui une gauche parisienne assez éclatée. Et pour être complet, il faut garder en mémoire que les élections législatives de 2017 ont été très défavorables à la gauche de la majorité municipale à Paris puisque nombre de députés socialistes sortants comme Seybah Dagoma, ou encore Jean-Christophe Cambadelis et Patrick Bloch ont été battus par des candidats LREM ou proche alors presqu'inconnus.

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    L'ancien Hôtel de ville de Paris

    Qu'en est-il à droite ? Les choses ne vont guère mieux. Le pacte de l'opposition municipale LR/UDI-MODEM a clairement volé en éclats lui aussi avec le ralliement de l'UDI-MODEM à LREM et la scission au sein de LR entre la branche « conservatrice », soutien de Laurent Wauquiez, et la branche « progressiste », emmenée à Paris par Pierre-Yves Bournazel. De ce côte aussi les candidats à la candidature ne manquent pas non plus. Citons de mémoire Florence Berthoud, Jean-Pierre Lecoq, Rachida Dati, respectivement maires des 5e, 6e et 7e arrondissements côté LR, et du député Pierre-Yves Bournazel pour LR/AGIR.

    Voilà pour le tableau général que nous ne prétendons pas être exhaustif. Car il faudra sans doute compter aussi avec des candidatures de personnalités hors parti, ou des listes citoyennes comme on avait commencé à en voir émerger lors des dernières municipales. Des candidatures qui, même si leurs chances d'emporter le scrutin sont très hypothétiques, peuvent venir brouiller le jeu électoral, quelques pour-cents peuvent faire basculer une élection d'arrondissement et changer la donne pour l'élection de la ou du futur maire de Paris. Mais nous ne sommes pas encore aux élections, beaucoup de choses peuvent changer d'ici là.

     

    * : À propos des sondages électoraux, nous tenons à préciser qu'il faut toujours être très prudent à leur lecture quand il s'agit d'une élection comme celle de la mairie de Paris, ces sondages étant réalisés sur l'ensemble de la capitale ou au mieux sur quelques arrondissements-test. En effet, il faut rappeler que l'élection du maire de Paris se fait par les conseillers de Paris élus dans chaque arrondissement au scrutin de liste majoritaire. C'est donc pas moins de dix-sept scrutins (c'était vingt avant la fusion des quatre premiers arrondissements) qu'il faut observer pour connaitre l'issue de la bataille pour la mairie de Paris. Il faut rappeler aussi, que si le contexte national influe sur les résultats des élections locales, les élections municipales montrent toujours des exceptions à cette règle, des personnalités localement bien implantées pouvant se jouer d'un contexte national défavorable et l'emporter.

  • Nouvelle enquête publique sur le projet de la gare du Nord 2024

    Dans le cadre du projet de la gare du Nord 2024, et faisant suite à l'arrêté préfectoral du 29 octobre dernier, une nouvelle enquête publique sera ouverte du mercredi 20 novembre prochain, au mercredi 8 janvier 2020.

    Il s'agit de permettre au public de s’informer et de s’exprimer sur ce projet. Le dossier d'enquête, ainsi qu'un registre seront tenus à la disposition du public aux horaires habituels de la Mairie du 10e (du lundi au vendredi de 8 h 30 à 17 h, et les jeudis de 8 h 30 à 19 h 30), jusqu'au mercredi 8 janvier 2020 à 17 h.

    Vos contributions et les éventuelles pièces jointes seront collectées chaque semaine.

    Par ailleurs, quatre permanences de la Commission d'enquête se tiendront à la Mairie du 10e, afin de mieux informer les habitants de l'arrondissement :

    le mercredi 20 novembre 2019, de 9 h à 12 h

    le jeudi 28 novembre 2019, de 16 h à 19 h

    le mercredi 18 décembre 2019, de 14 h à 17 h

    le mardi 7 janvier 2020, de 9 h à 12 h

     

    C'est où ?

    Mairie du 10e arrondissement, 72 rue du faubourg Saint-Martin

    C'est quand ?

    Du mercredi 20 novembre 2019 au mercredi 8 janvier 2020 à 17 h

     

  • Exposition exceptionnelle de Nikolaus Heidelbach chez Les Libraires associés

    La librairie Les Libraires associés vous convient à une nouvelle exposition consacrée à Nikolaus Heidelbach. Vous pourrez découvrir à cette occasion des dessins originaux de l'un des meilleurs illustrateurs allemands. L'exposition se tiendra du 21 novembre au 21 décembre.

    "Les albums de Tomi Ungerer m’ont appris qu’il est permis de dessiner pour les enfants sans se forcer à la douceur. J’aime beaucoup l’humour d’un Sempé. Et Jéronimus Bosch. Le livre d’enfant reste un domaine très conservateur, plein d’images conventionnelles et d’histoires kitsch. Le jeune public mérite mieux que cela."

    N. Heidelbach

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    Par ailleurs, vous pourrez retrouver Les Libraires associés au Salon du livre jeunesse de Montreuil, du 27 novembre au 2 décembre, où ils animeront à nouveau l'Espace Livres rares (librairie éphémère de 50 m2) ; des invitations pour le salon seront disponibles à la librairie.

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    Dessin de N. Heidelbach

     

    C'est où ?

    Les Libraires associés, 3 rue Pierre l'Ermite (sonner à l'interphone), Paris 18e

    C'est quand ?

    Du 21 novembre au 21 décembre 2019, de 14 h à 19 h

  • Promenade urbaine : fête de quartier autour des nouveaux kiosques éthiques

    Le 17 octobre prochain, Les Canaux, Maison des économies solidaires et innovantes, en partenariat avec la Ville de Paris, Valdelia, Studio Pourquoi Pas, WoMa, Initiatives Solidaires et Mediakiosk, organisent une fête de quartier autour des nouveaux kiosques éthiques installés en bout de la Promenade urbaine, sur le boulevard de La Villette. 

    Au programme :
      Buffet éthique et responsable
      Vente de plantes et accessoires végétaux
      Ateliers et démos de produits éthiques et solidaires
      Concerts

    Voilà une occasion de découvrir les nouveaux commerçants qui rythmeront la vie du quartier à cet endroit. Des commerçants "éthiques", c'est à dire qui proposent des produits biologiques, en circuit court, avec une offre locale, mais aussi une démarche d’insertion et dons des invendus : L'instant Créole, Mon jardin chocolaté, Espero, YAR, HanDelyce, Le mousse, Abracadapain, BOOLO, l'Insertion par Alimentation Durable, Désirée, Fleur Urbaine, Happyculteur, Le meuble Niobé, composturbain.com

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    Les kiosques éthiques sont d'anciens kiosques à journaux entièrement aménagés à partir de matériaux recyclés par des entreprises locales de l’économie sociale et solidaire, spécialisées dans le réemploi.

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    C'est où ?

    Boulevard de la Villette, sortie du métro Stalingrad

    C'est quand ?

    Jeudi 17 octobre 2019, de 17 h à 20 h

  • Consultation sur l'aménagement des abords de la gare du Nord

    La Ville de Paris et la mairie du 10e arrondissement organisent actuellement une consultation sur l’aménagement des espaces publics des abords de la gare du Nord, dans la perspective des travaux engagés par SNCF Gare Connect.

    L'agence État d'Esprit Stratis a été mandatée pour mener une consultation auprès des usagers et des riverains. L'opération ne concerne que les espaces publics dépendants de la Ville, et non de la gare elle-même. Une première réunion s'est tenue avec les acteurs des déplacements (taxis, VTC, association de cyclistes...) pour recueillir leurs doléances. Une autre réunion s'est tenue vendredi 8 février dernier à la mairie du 10e, cette fois en présence des acteurs économiques (hôtels, commerces...) et des associations et collectifs de riverains, Action Barbès en était.

    Pour notre part, nous avons particulièrement insisté sur la nécessité d'un meilleur partage de l’espace public, favorisant les déplacements doux et piétons, tout en maitrisant mieux les trajets et stationnements automobiles, des taxis et VTC en particulier, mais aussi des deux-roues motorisés. Cela passerait par une limitation du trafic automobile en surface au profit du souterrain. Nous avons rappelé également l'impératif de s’assurer de l’accessibilité des personnes à mobilité réduite et de leurs accompagnants. Plus concrètement, nous avons proposé d'élargir les trottoirs rue du faubourg Saint-Denis (côté impair) et rue de Maubeuge (côté pair) pour favoriser les déplacements des piétons cheminant dans l’axe Nord-Sud. Nous proposons également la création d’une grande esplanade piétonne comprenant la partie Sud de la place Napoléon III et le boulevard de Denain, et d'y accentuer le caractère végétal, tout en préservant la perspective monumentale. 

    D'une manière générale, nous avons rappelé que, certes la gare du Nord est la plus grande gare d’Europe et qu'il est logique de penser les importants flux de voyageurs, cependant, il faut garder à l’esprit que c’est aussi un quartier densément peuplé et qu’énormément de gens y vivent et y travaillent au quotidien, il faut donc que les aménagements puissent répondre aux attentes de ces différents publics et que la tranquillité des riverains soit respectée.

     

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    Un atelier visite aura lieu sur place, ce samedi 16 février de 10h à 12h, en présence des architectes du cabinet d’aménagement. La participation est libre, mais le nombre de place est limité, pour des raisons de sécurité. Aussi, si vous souhaitez participer il faut s'inscrire par mail.

    Vous pouvez également contribuer à ces réflexions en déposant votre avis sur le site dédié idee.paris.fr.

  • ”Le Neuf a une idée”, aux habitants de voter

    Nous avions évoqué dans un précédent article le lancement de la première phase du concours “Le Neuf a une idée”, lancé par la mairie du 9e arrondissement, et dont l'idée retenue se verra débattue au Conseil du 9e arrondissement, puis de celui de Paris. Les habitants étaient alors invités à proposer une idée pour améliorer la vie quotidienne dans leur arrondissement. Nous sommes à présent dans la phase de vote par les habitants de l'arrondissement qui sont invités à choisir parmi les idées retenues.  

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    Parmi les quatre-vingt idées proposées, douze sont soumises aux votes des habitants jusqu’au 18 mars. Et la procédure ira bon train, car l’idée qui aura recueilli le plus de voix sera présentée au Conseil d’arrondissement de ce 18 mars.

    Les douze propositions reflètent certaines préoccupations des habitants et nous souscrivons volontiers à quelques unes, comme la meilleure maitrise de la circulation et du stationnement des cars de tourisme que nous appelons de nos voeux depuis plusieurs années déjà.

    Les douze idées :

    - Élaborer un code de la rue destiné à en encadrer les nouveaux usages (trottinettes, accessibilité, etc).
    - Réglementer la circulation et le stationnement des cars de tourisme dans le 9ème arrondissement.
    - Étendre le dispositif "Paris Respire" à plus de rues, ou plus de jours.
    - Garantir aux résidents de l'arrondissement le tarif préférentiel de stationnement le week-end, quel que soit leur véhicule (privé, de fonction, de location, etc).
    - Rédiger une charte de bonne conduite écologique afin que les entreprises et les copropriétés du 9ème arrondissement réduisent leur gaspillage énergétique.
    - Établir l'interdiction de fumer dans les parcs et jardins publics du 9e.
    - Interdire le chauffage extérieur pour les terrasses non-couvertes ou fermées, afin de réduire le gaspillage énergétique.
    - Organiser l'accueil par des résidents bénévoles identifiés comme "ambassadeurs" dans les zones touristiques de l'arrondissement.
    - N'autoriser que la circulation des deux-roues électriques dans la ville.
    - Mettre en place un réseau de voisinage destiné à favoriser l'entre-aide et les services entre les résidents de l'arrondissement.
    - Interdire aux établissements avec terrasses de diffuser de la musique à l’extérieur.
    - Mettre à disposition des sacs à déjections canines.

     

    Pour voter, c'est par ici.

  • ”Embellir Paris” sur la Promenade urbaine : le choix de l'absurde

    Nous nous réjouissions, un peu vite, que le site de la Promenade urbaine ait été choisi pour accueillir un projet du concours "Embellir Paris". Mais le résultat du concours qui vient d'être annoncé est loin d'être réjouissant, pour ne pas dire qu'il est atterrant tant il est absurde.

    En effet, après des années d'incertitudes et d'aléas, la Promenade urbaine prenait enfin forme, avec comme fil conducteur la mise en lumière du viaduc du métro, qui comprendra un éclairage fonctionnel avec des lampadaires de style Dupleix, la mise en valeur des piliers sculptés, l'éclairage des grandes traversées et la mise en lumière des voutes sous le tablier. Il semblait alors entendu qu'il fallait dégager le plus possible l'espace pour mettre en valeur l'ouvrage d'art ainsi illuminé, nous avions même obtenu l'assurance que le grand panneau publicitaire situé au niveau de la rue de Maubeuge soit retiré. Ajoutons une précision, et pas des moindres : l'illumination de l'ouvrage d'art et l'éclairage fonctionnel représentent un investissement de deux millions d'euros. Il semblait pourtant évident qu'un projet utilisant le sol comme d'une toile vierge se serait inscrit parfaitement dans la Promenade urbaine.

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    Mais le jury, dont aucune des trois associations (Action Barbès, Demain La Chapelle et SOS La Chapelle) ayant activement suivi le projet et s'étant battues pour un projet de qualité n'a été associée, a fait un choix étrange, en combinant deux propositions sans rapport - une exposition photo et un alignement de panneaux de toiles colorées - qui va à l'encontre des principes qui semblaient arrêtés pour la mise en oeuvre de la Promenade urbaine, à savoir : mettre en valeur le viaduc, dégager les grandes perspectives, libérer l'espace et rendre l'endroit le plus clair possible. Mais encore une fois, la Promenade urbaine a du plomb dans l'aile.

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    En effet, sans juger de leur qualité artistique, les deux projets se servent du viaduc, très bel ouvrage d'art s'il en est, comme d'un support à masquer plutôt qu'à mettre en valeur. Celui des Intruses aurait eu toute sa place sur le pont Saint-Ange où justement est prévu un espace d'exposition photo. Mais dans la proposition actuelle, le viaduc est seulement un support que les photos masqueront en partie. Le choix du second lauréat, Génie (sic) du lieu - Screens of colours, est, redisons-le, juste absurde. Ce projet - qui ressemble bigrement à un catalogue de storiste, avouons-le - va tout simplement cacher totalement la vue sur le tablier et même masquer les lampadaires très élégants prévus ici. Le viaduc n'est ici plus qu'une corde à linge. Et ne parlons pas de la durabilité du projet qui nous paraît bien éphémère. En effet, les panneaux de toile, s'ils ne sont pas régulièrement entretenus, seront bien vite des lambeaux de tissus grisâtres. Et ne parlons pas du fait que ce projet va assombrir le dessous du viaduc la nuit, alors que son illumination était censée y remédier.

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    Vous l'aurez compris, nous sommes atterrés par ce choix, totalement déconnecté de l'important travail de concertation qui a été entrepris autour de la Promenade urbaine. Le seul espoir qui reste est du côté du Conseil de Paris qui doit encore valider ce choix. Seuls des élus un peu sensés pourraient revenir sur ce choix catastrophique qui viendrait gâcher des années de travail collectif pour la Promenade urbaine.