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Depuis quelques jours, nous étions étonnés de voir les grilles fermées du Monop installé en haut du boulevard de Magenta. Fermées quand nous rentrons un peu tard....
Notre curiosité nous a poussés jusqu'à demander au personnel, puis de fil en aiguille au gérant de cette enseigne, ce qu'il en est.. En effet, il a été décidé d'avancer de deux heures la fermeture du magasin. Depuis le 3 septembre, c'est désormais à 22 heures, au lieu de minuit.
Le gérant regrette que cette mesure lui fasse perdre un peu de son chiffre d'affaires, mais il nous a semblé, à l'entendre, que cette fermeture à 22 heures satisfait par ailleurs les inquiétudes de son personnel, souvent importuné par des buveurs nocturnes. Il l'avoue tout de go, à ces heures tardives l'essentiel des ventes concerne l'alcool. On peut aussi imaginer que l'état d'ébriété avancée de certains acheteurs induise des comportements désagréables, voire violents, qu'il n'est pas aisé de maîtriser.
Le gérant pense que cette mesure ne pourra que contribuer à plus de calme dans le quartier, autour du magasin. Pas faux : nous avions eu quelques échos d'une situation moins sécurisante pour les clients. Les habitants des immeubles situés au-dessus s'en féliciteront également.
Rappelez-vous notre opération Cartes postales envoyées à Daniel Vaillant en mars de cette année. (voir article du 30 mars). A la suite de cette initiative, la mairie du 18e nous avait promis d'entrer en contact avec les propriétaires des différentes parcelles qui constituent l'ensemble de bâtiments dévorés par les flammes en juin 2011, plus connus dans le quartier sous le nom de Vano. L'enseigne a abandonné son activité. Du moins on peut le penser, sinon elle se serait mobilisée pour accélérer la procédure d'indemnisation à la suite du sinistre et la reconstruction de ses magasins.
Lors d'une réunion le 23 mars avec Didier Vallet, directeur de cabinet de Daniel Vaillant, et Afaf Gabelotaud, chargée dans le 18e du commerce, de l'artisanat et du développement économique, nous avions fait le tour des possibilités de renaissance de cet angle de rues, angle de boulevards pour être précis, une renaissance que tout le monde attend avec le secret espoir qu'elle favorisera l'attractivité du Louxor et un certain apaisement des abords de la station de métro.
En cette rentrée, il est donc légitime que nous allions aux nouvelles....
Les nouvelles nous sont parvenues par retour de mails du directeur de cabinet de Daniel Vaillant et elles sont plutôt bonnes. Jugez-en par vous-mêmes :
Le propriétaire de la parcelle de pointe, la rotonde où était l'ancien café de la Belle Epoque (le café Rousseau s'est appelé le Café Charles, comme nous l'apprend l'excellent site des Amis du Louxor) tient ses engagements vis-à-vis de la mairie : il vient d'obtenir son permis de construire et a sélectionné un candidat pour une brasserie « traditionnelle et de qualité », selon ses propos. Les travaux doivent débuter d'ici à la fin de l'année et devraient durer 18 mois. Par ailleurs, il s'est aussi engagé en attendant le début des travaux à un entretien régulier des palissades.
Les contacts avec le propriétaire belge des autres parcelles, entourant la pointe (revoir le plan cadastral dans notre article du 30 mars) sont plus complexes. La mairie lui laisse des messages qui restent sans écho. Ce dernier ne rappelle pas. Pourtant une solution encourageante et fiable a été trouvée par la mairie et communiquée à cet interlocuteur plus que discret. EDF, dont l'agence située boulevard Barbès se révèle trop petite et ne répond pas aux normes PMR (personnes à mobilité réduite), serait intéressée à une implantation au carrefour Barbès. Possibilité de faire du neuf tout en restant à proximité de ses abonnés. Qui trouverait un meilleur locataire ? Malgré cela, pas de réponse...
Que faut-il en penser ? Comment un propriétaire peut-il laisser un immeuble dans un tel état d'abandon ? Financièrement parlant, quel est le but ? On aimerait comprendre. Et surtout on aimerait trouver le levier qui l'incite à répondre favorablement à la solution que lui propose la mairie.
Pendant des mois, les forces de police du 18e ont mené des rondes, à pied ou à vélo, autour de la station Barbès, pour empêcher l'installation des marchés parallèles, qu'on ne peut pas vraiment appeler "marché aux puces" ou "marché des biffins". En effet, on y trouve toutes sortes de denrées, et toutes sortes de personnes, majoritairement précaires. Les rondes ne sont pas effectuées tout au long de la journée. Les marchands l'ont bien compris, et comme à Belleville, ils attendent le départ de la police pour s'installer. A la moindre alerte, ils s'éloignent pour revenir un peu plus tard. Ce ne sont pas les perspectives d'augmentation continue du chômage qui vont changer la donne rapidement et épuiser les réserves de vendeurs occasionnels qui viennent ici rencontrer un acheteur tout aussi occasionnel que les premiers.
Les abords du marché de La Chapelle et de la station de métro ne sont pas les seuls emplacements où se développe cette activité. Le Mail Binet, la porte Montmartre, le terre plein du boulevard de Belleville, les abords de la Porte de Montreuil, et d'autres sans doute que nous ne connaissons pas. Les lieux changent aussi en fonction de la pression exercée par les forces de police. Ici pas de mini Tours Eiffel ou de colifichets, importés en grande quantité dans des containers chinois, vendus par de pauvres bougres qui payent ainsi leur droit de passage - leur dette à un réseau mafieux - sans fin.... Non, une misère banale, des petits arrangements, de la débrouille ordinaire avant le grand cataclysme ou avant des jours meilleurs... Quand, au matin, on remarque des personnes fouillant dans nos poubelles d'immeuble, on peut raisonnablement penser que ce qu'elles trouvent sera revendu quelque part... Il semble que les denrées alimentaires ne soient plus aussi présentes que l'été dernier lorsque nous avions fait un premier article sur le sujet. Les banques alimentaires avaient été priées d'être plus vigilantes au niveau du stockage.
En y regardant de plus près et en oubliant le caractère non autorisé, non structuré de ces marchés, qu'est ce qui les différencie des vide greniers bobo qui fleurissent dans tous les arrondissements de Paris, dès les premiers beaux jours ?
L'article du Parisien du 11 juillet nous avait échappé et les informations que relatait Cécile Beaulieu aussi. Le phénomène est trop important, trop présent un peu partout pour qu'on ne le voit que sous la forme d'une entorse à l'ordre public. La création de nouveaux "carrés aux biffins" est-il une solution en attendant ? Des réseaux ne profitent-ils pas de la situation de pauvreté de certains vendeurs ? Beaucoup de questions, beaucoup de misère, peu de réponses satisfaisantes.
Une communication sympathique de la Coordination Toxicomanies nous parvient, alors que ce petit jardin nous avait échappé (nous avouons !)
Nous sommes heureux de vous annoncer que depuis mars 2012 s’est ouvert un jardin solidaire sur le territoire de la Goutte d’or :
Le jardin Noëlle Savignat, au 24 rue Cavé. Il est ouvert les mardis et jeudis de 14h30 à 16h30.
Le jardin solidaire porté par l’association Aurore-EGO en collaboration avec la Coordination Toxicomanies, offre un lieu de rencontre entre différents publics qui cohabitent sur le quartier de la Goutte d’Or au milieu d’une enclave de verdure.
Le principe est simple, il est ouvert à tous, on peut y venir jardiner, lire, discuter, jouer, proposer un atelier ou ne rien faire du tout.
Vous pouvez consulter son actualité sur le blog : jardinego.blogspot.fr ou pour plus d’informations nous contacter au 01 53 28 77 89/08 89 ou par mail : rosier.johanne@coordtox.org
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Cet emplacement (ci-contre), le 24 rue Cavé, était celui d'un petit immeuble d'un seul étage en mauvais état. Sa destruction a fait l'objet d'un mécontentement profond de certains riverains de la rue Cavé qui s'exprime dans un blog, comme à propos d'autres destructions d'habitats dits insalubres. Nous comprenons parfois l'insatisfaction de certains de voir disparaître la trace d'un quartier populaire où subsistaient encore de rares petites bâtisses. Toutefois, l'urgence de loger des citoyens demandeurs d'un logement social ou non doit être considérée.
(Merci à Google qui ne renouvelle pas très rapidement ses images..)
Vous avez été plusieurs à nous adresser un lien vers l'article du Parisien qui relatait les échaufourrés du jeudi 2 août devant la station de métro Barbès-Rochechouart.
Pour ceux qui n'auraient pas suivi, de quoi s'agit-il ? D'une banale interpellation vers 20 heures de deux individus suspectés d'avoir volé un mobile dans le métro, qui a dégénéré en affrontement entre les forces de l'ordre appelées en renfort et les groupes de vendeurs à la sauvette, "établis sur le terrain" et d'autres individus "si affinités"... Une précédente affaire similaire avait tourné au drame et un policier avait reçu plusieurs coups de couteau avant d'être transféré à l'hôpital.
Les policiers de la DSPAP (Direction de la sécurité de proximité de l'agglomération parisienne) étaient-ils conscients que leur tentative d'interpellation allait se dérouler en milieu hostile ? Pas sûr. On n'approchait de l'heure de rupture du jeûne du ramadan, et plus qu'à tout heure, les abords de la station étaient noirs de monde. Les policiers du quartier, rompus aux conditions particulières du maintien de l'ordre dans le quartier, ne s'opposent pas frontalement à des activités, même illicites, quand ils sont en effectif réduit. C'est même ce qu'on leur reproche parfois ici, car la trop grande tolérance face aux incivilités – sans aller jusqu'aux délits – crée un climat de zone de non droit, au moins de laisser-faire.
En revanche, l'action de la brigade locale affectée aux abords de la station de métro les jours de marché a réussi très correctement à maintenir le libre accès aux sorties et entrées de la station, de même que l'accès au marché. Bien sûr, les marchands non-autorisés et biffins attendent la fin des horaires de service de la brigade pour s'installer. On observe depuis le début de l'été une large activité de vente d'articles variés, à même le sol, relativement peu de marchandises périssables (qui nous avaient inquiétées pour les risques sanitaires que couraient les acheteurs) sous le viaduc après le passage de la propreté de Paris en fin de marché, et parfois jusqu'à tard le soir.
Depuis ces événements, nous avons lu dans la presse qui s'en est largement fait l'écho, une déclaration de Manuel Valls, minsitre de l'intérieur, que quinze zones de sécurité, dont le 18e arrondissement de Paris, allaient faire l'objet d'un renforcement des personnels de police et de mesures appropriées. La citation qui revient en boucle dans les journaux est celle-ci : L'idée, c'est de mettre le paquet là où il faut, pour ce qu'il faut, avec souplesse, adaptation.
On ne pouvait pas dire mieux ! Maintenant il reste à le faire !