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Vie de l'Association - Page 4

  • SCMR : retour sur le séminaire de recherche sur "La réduction des risques chez les usagers de drogues, un exemple de prise de décision en santé"

    Invitée par l'EHESS à participer à son séminaire interdisciplinaire,  "La réduction des risques chez les usagers de drogues, un exemple de prise de décision en santé", le 12 avril dernier dernier, Action Barbès était présente dès le matin à l'amphithéâtre Vulpian de Paris-Descartes, d'abord pour entendre Marie Jauffret-Roustide sur "Enjeux sociologiques, de santé publique et sciences politiques et analyse du débat médiatique", puis l'après midi pour une intervention au milieu d'autres associations pour présenter nos observations sur "La mise en œuvre concrète de la salle de consommation supervisée".

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    Entrée de l'hôpital Lariboisière, rue Ambroise Paré

    Le nom de la sociologue Marie Jauffret-Roustide, chargée de recherche à l'INSERM, n'est pas inconnu des lecteurs de ce blog qui ont suivi le dossier de la salle de consommation à moindre risque (SCMR) du 10e arrondissement. En juin 2014, déjà, nous vous présentions la chercheuse (c'est ici). A ce moment-là, on parlait alors du 39 boulevard de la Chapelle pour l'installation de la salle.

    En effet, madame Jauffret-Roustide a été choisie pour conduire une enquête qui consiste à faire un état des lieux et des opinions avant l'ouverture de la salle — c'est ainsi que nous l'avions rencontrée à l'époque — et de la poursuivre ensuite sur plusieurs années, précisément 6 ans à partir de l'ouverture de la salle. Le but est d'évaluer la tranquillité autour de la salle et d'analyser son impact sur l'espace public.

    Au cours du séminaire (il y avait d'autres interventions, voir ici l'ordre du jour -PDF à charger-), elle nous a présenté une analyse du débat médiatique, qui fait partie de son enquête :  un gros travail puisque ce ne sont pas moins de 1735 articles de journaux, au sens large, entre 1990 et 2017 qui ont été décortiqués. La période suivante est en cours d'étude. Le ton des médias est en décalage avec les interviews qu'elle a menées en tant que sociologue. Elle souligne qu'ils ont plus souvent relayé la position des opposants et les faits sensationnels autour du dossier de la réduction des risques liés à l'usage des drogues (RdR), les protestations souvent légitimes des habitants mais pas toujours liées à la SCMR, les rixes éventuelles alentour... alors que les articles de fond donnant la parole aux usagers, par exemple, sont beaucoup plus rares. En revanche, les politiques sont entendus fréquemment. Dans le cas de la salle du 10e, elle a noté que les élus locaux ont largement eu la parole, davantage même que les élus nationaux, ce qui mérite d'être souligné. Quant au débat entre les professionnels, on ne retrouve dans la presse que des oppositions modérées des académies, assez éloignées de l'expérience des professionnels de terrain, qui eux se retrouvent sur l'essentiel.

    Mais son intervention ne se résumait pas à l'enquête sur l'impact de la SCMR de notre quartier, elle s'est largement exprimée sur l'historique de la politique de réduction des risques, dans différents pays et en France. Elle a rappelé que la catastrophe du Sida a été l'élément déclencheur, en conduisant d'abord à l'autorisation de vente libre des seringues dès le milieu des années 1980. Jusque là les injecteurs partageaient leur matériel... la seringue donc, et le virus en prime. La baisse des contaminations a convaincu de continuer dans cette voie. Le jugement moral vis à vis des consommateurs a faibli. Ensuite l'accent a été mis sur l'exposition aux risques. Il fallait sevrer, sortir de la consommation. Comme l'avait dit peu avant Valérie Saintoyant de la Mildeca dans son intervention, on a encore trop souvent la représentation qu'une large part de la société n'aura pas à faire avec les addictions, et par ailleurs que les alcooliques et les toxicomanes seraient des personnes « perdues ». Il faut se départir de cette représentation dichotomique, c'est un déni des risques.
    La réduction des risques s'observe dans les pays étudiés selon plusieurs modèles, du faible au fort, en passant de la vision neutre, centrée sur le pragmatisme qui prend peu en compte les usagers, sans criminaliser l'usage, mais aussi sans changement de la loi, sans autorisation des salles supervisées, en favorisant plutôt les traitements de substitution, à une vision moins morale, qui prend en compte le contexte des usagers de drogues, leur reconnaît un droit, voire une liberté de cet usage et de cette expérimentation, dans des conditions de réduction des risques pas toujours optimales. Les frontières sont mouvantes entre les modèles et la réduction des risques s'effectue par étapes. La dimension sanitaire est malgré tout toujours à l'origine de la mise en place de la politique de réduction des risques. C'est aussi un moyen de « mieux faire passer » cette politique et de faire admettre qu'il faut renoncer à l'éradication des drogues. Vivre en réduisant les risques.

    La politique française de réduction des risques s'apparente plutôt au modèle faible, longtemps axé sur une réponse médicamenteuse — nous avons le plus haut niveau de substitutions aux opiacés (85%) — elle est très centrée sur le risque sanitaire, le risque infectieux, plus que sur son acceptabilité dans la société. Les interdits moraux priment encore. Ils ralentissent l'ouverture de salles de consommation supervisées qui ont pourtant montré leurs aspects positifs dans le monde. La politique actuelle a ainsi conduit à mener une expérimention de SCMR et non décidé son fonctionnement définitif. Même si nombre d'intervenants pensent qu'en France l'expérimentation n'est qu'une première étape vers une décision plus pérenne, rarement démentie. On ménage simplement la société. Pour autant, les échanges entre les différents pays confrontés aux mêmes situations montrent l'échec de la politique dure de criminalisation.


    En fin de matinée ont été entendus les professionnels de la RdR et les associations d'usagers. Nous ne reviendrons pas ici sur les perspectives qu'ils ont brossées dans un temps assez court pour chacun, et sans doute trop court pour être exhaustifs comme ils l'auraient souhaité. Mentionnons seulement que nous avons écouté Fabrice Olivet directeur de Asud, Nathalie Latour déléguée générale de la Fédération Addiction, Marie Dubrus de Médecin du Monde, référente pour la RdR et Marc Dixneuf, directeur de Aides.

    L'après midi a été consacré plus précisément aux salles de consommation à moindre risque. La tribune a accueilli successivement les acteurs de la prévention, médecins ou autorités compétentes, puis les associations d'habitants intéressées par les problèmes de l'addiction dans l'espace public. Chacun a exposé les grands axes de sa mission, de son travail et de ses observations.

    Elisabeth Avril, la directrice de Gaïa, association qui gère la SCMR de la rue Ambroise Paré, en plus de son antenne dans le 11e, a repris l'historique de la salle, les progrès faits, le réel succès de ce dispositif quand on en juge par le nombre d'inscrits depuis octobre 2016 et le nombre de passages par jour. Des informations que nous avons reprises ici dans le blog après chaque réunion du comité de voisinage qui se tient à la mairie du 10e et qui sont consultables également sur son site. Nous n'y revenons donc pas. Mais si l'on se place du côté des habitants, tout n'est pas parfait. La tranquillité du quartier est encore incertaine, des commerces se plaignent de la présence des usagers de drogues, certains chercheraient à fermer, tout comme certains habitants aimeraient déménager. La responsable de Gaïa en est consciente et reconnaît que les heures d'ouverture de la salle ne couvrent pas toute la journée et encore moins la nuit. Elle souligne que les maraudes organisées par l'association ont été augmentées grâce aux rallonges de budget et qu'ils font le maximum pour limiter les difficultés, notamment en répondant rapidement s'ils sont sollicités, y compris par téléphone. Elle fait savoir toutefois que les rixes ou les désordres à l'extérieur de la salle ne sont le fait que de très peu d'usagers. La présence d'un psychiatre tous les lundis après midi aidera peut-être à trouver des solutions aux cas d'usagers souffrant psychiquement. Souvenons-nous aussi que Gaïa n'est pas là pour gérer l'espace public dans sa globalité. La police est là également et collabore de façon satisfaisante, a ajouté Elisabeth Avril.

    Nous avons écouté un peu plus tard Stéphane Bribard, adjoint à la maire du 10e, Ruth Gozlan, chargée de la Mission santé à la Mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives (Mildeca), la responsable de la salle de consommation de Strasbourg, Aurélie Kreiss, puis Delphine Vilain de l'Agence régionale de santé d'Ile-de-France, et des représentants associatifs : Action Barbès, le Collectif des parents, Stalingrad Quartier Libre et le Collectif des Riverains Lariboisière-Gare du Nord.

    Notre intervention a été modérée et conforme à notre position de toujours. Nous soutenons depuis le début l'installation d'une salle dans le quartier, dans ce quartier parce que la présence de toxicomanie ici, entre la Goutte d'Or, Barbès et les gares, ne datent pas d'hier, et encore moins de l'ouverture de la salle. Ce qui nous distingue des opposants à la salle, habitants qui continuent à demander non plus sa fermeture mais maintenant son déplacement dans un quartier moins résidentiel, disons moins habité. L'exemple de la salle de Strasbourg reste pour eux un modèle. Mais Strasbourg n'est pas Paris, site, population, histoire sont bien différents, comme l'a expliqué Aurélie Kreiss, notamment par le nombre d'usagers qui biaise toute comparaison. En revanche, nous sommes fermement favorables à l'ouverture d'autres salles pour soulager la pression qui s'exerce sur une salle unique, d'autant que les fumeurs de crack frappent à la porte, et aimeraient disposer d'un lieu qui tolère leur pratique. C'est un autre débat. Ce sont d'autres problèmes, très présents notamment du côté de Stalingrad, haut lieu du crack depuis plusieurs décennies, entrecoupées d'accalmie.


    Pour approfondir le sujet, on peut (re)lire avec intérêt l'article de Marie Jauffret-Roustide paru le 22 janvier 2015 sur La Vie des Idées : "Les salles de consommation à moindre risque. De l’épidémiologie à la politique".

  • À l'agenda d'Action Barbès

    Les engagements ne manquent pas pour Action Barbès et l'agenda est rarement vide. Dans les jours et semaines à venir, comme tout au long de l'année, nous avons de nombreux rendez-vous prévus.

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    La journée commence à Barbès (photo J.-R. B.)

    Pour exemple, quelques rendez-vous importants durant une même semaine :

    • 12 mars : Réunion publique de présentation des aménagements autour de la gare du Nord ; ça sera là la restitution du travail de concertation mené ces dernières semaines (ce genre de réunion dure généralement de deux à trois heures).
    • 13 mars : Comité de voisinage de la ZSP 10-18 ; un rendez-vous régulier pour faire le point sur les opérations de police et de la BPSP, et faire remonter les observations et les suggestions des associations de riverains (ici aussi, c'est deux à trois heures).
    • 13 mars : Réunion sur l'extension de la zone Paris respire à Château Rouge (encore deux heures).
    • 15 mars : Jury du concours des Parisculteurs, pour la parcelle située sur la Promenade urbaine ; Action Barbès est conviée comme membre, sans voix délibérative, du jury qui choisira le projet qui s'implantera sur le pont de La Chapelle, au dessus des voies de chemin de fer de l'Est. Un choix à faire entre de beaux projets - dont un nous séduit particulièrement, mais nous ne pouvons pas en dire plus pour l'instant - (là c'est trois heures annoncées).

    Et la tendance est à la démultiplication des réunions, comités et autres commissions, à la durée souvent excessive, qui gagneraient en efficacité avec une meilleure gestion du temps et de la prise de parole. Et la perspective des élections municipales de 2020, même si cela paraît bien loin pour beaucoup de Parisiens, est déjà une préoccupation pour les élus de tous bords et autres impétrants, et va inévitablement conduire à décupler les rencontres publiques. Le bénévolat associatif demande parfois de l'endurance !

    Nous ne vous cacherons pas que certaines semaines, voire certains jours, c'est un véritable casse-tête pour se répartir les réunions entre les membres du Conseil d'administration, toutes et tous bénévoles rappelons-le. Car il est vrai que parfois le manque de coordination entre les services, les mairies d'arrondissement, l'Hôtel de ville et la préfecture conduit à des surcharges d'agenda, et pas que pour nous, même certains élus sont confrontés à ce dilemme. Il nous faut donc prioriser selon l'importance des réunions et l'actualité des sujets.

    Mais rappelons que toutes ces rencontres montrent avant tout une vitalité citoyenne certaine, qui, même si elle demande beaucoup de temps et d'énergie, si elle prend parfois des tournures un peu virulentes et si elle ne donne pas toujours satisfaction, loin de là, il est plutôt rassurant que la vie de la cité préoccupe ses habitants et qu'ils y prennent part activement.

  • Les voeux d'Action Barbès

    2019. Une nouvelle année s'ouvre à nous, encore pleine de promesse et d'espoir. C'est le moment de présenter ses voeux et de se projeter dans un an neuf.

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    2019 s'annonce une année de travaux et de changements pour nos quartiers. D'abord avec la Promenade urbaine qui va prendre forme, et qui illuminera désormais nos soirées grâce à une mise en valeur du viaduc par la lumière. Plusieurs autres chantiers vont impacter nos quartiers. Côté 10e, avec l'avancée du chantier du Nouveau Lariboisière et le chantier de la Gare du Nord 2020 qui s'annonce. Côté 18e, ce sont les rues Myrha et Léon qui vont se voir réhabiliter, mais également la rue de la Goutte d'Or, et, nous l'espérons, le commencement des chantiers de rues Cavé et Richomme, et du pourtour de l'église Saint-Bernard, des projets lauréats du Budget participatif de la ville de Paris. Toujours dans le 18e, et sur le parcours de la Promenade urbaine, le Projet de l'Oasis urbaine va également être mis en oeuvre. Autant de chantiers qui vont transformer durablement la physionomie du secteur, aussi, Action Barbès sera très attentive au déroulé de ces travaux.

    2019, nous l'espérons, sera enfin l'année où la liberté de circuler pourra se vivre pleinement dans nos rues, places, boulevards et avenues. Et cette libre circulation ne sera réelle que si les différents trafics qui s'approprient l'espace public sont démantelés, si certains commerçants qui également s'approprient indûment l'espace public sont rappelés à l'ordre, si les stationnements sauvages sont mieux réprimés, si les aménagements urbains favorisent et rendent sûres les circulations douces, et si la propreté est assurée dans nos rues.

    2019, nous aspirons aussi à ce qu'elle soit une année plus solidaire, avec une société capable d'empathie et d'entraide, et assurant une meilleure protection aux plus fragiles d'entre nous.

    2019, enfin, nous vous la souhaitons la plus douce et heureuse possible et que le succès soit au rendez-vous dans ce que vous entreprendrez. 

       

     

  • Bonnes vacances et bonnes fêtes !

    C'est la fin de l'année pour le blog d'Action Barbès, nous prenons une pause pas déméritée. Nous vous retrouverons avec plaisir en 2019, le jeudi 3 janvier pour être précis. Cette petite pause vous donnera l'occasion mieux découvrir la nouvelle présentation du blog, et de revenir sur les articles qui vous auront échappé durant cette année.

    En attendant de vous retrouver bientôt, Action Barbès souhaite à toutes et tous de bonnes fêtes de fin d'année et de bonnes vacances pour celles et ceux qui ont la chance d'en avoir, et rendez-vous en 2019 !

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    Façade du Centre Barbara, 2014 (photo J.-R.B.)

     

  • Dans Le 18e du Mois, un portrait d'Élisabeth Carteron, ancienne présidente d'Action Barbès

    Dans son numéro du mois de novembre 2018, le journal Le 18e du Mois, le mensuel de référence de l'arrondissement éponyme, dresse le portrait d'Élisabeth Carteron, ancienne présidente d'Action Barbès. Avec l'aimable autorisation du 18e du Mois, de Caroline Feyt, la photographe qui a immortalisé nos deux présidents et de Maryse Lebras, l'auteure de l'article - que nous remercions tous ici -, nous reproduisons ici ce joli portrait de celle à qui Action Barbès doit énormément, et que nous saluons amicalement.

     

    PASSAGE DE TÉMOIN CHEZ ACTION BARBÈS

    "Élisabeth Carteron a décidé de prendre sa retraite au soleil : elle quitte du même coup l'arrondissement et la tête de l'association.

    La présidente d'Action Barbès – en place depuis sa création en 2001 – vient de passer la main à son vice-président, Jean Raphaël Bourge, à la suite de l’assemblée générale du 4 octobre dernier. À cette occasion, son successeur a tenu à rendre hommage à ses vingt ans d'engagement. « Nous tenons à dire ici à notre désormais ancienne présidente toute notre gratitude pour son investissement sans faille à la tête de l’association durant toutes ces années. »

    Dynamique et pugnace, Élisabeth Carteron, le verbe haut et le contact parfois rugueux, s'est engagée dans son quartier mais aussi auprès de l'Assemblée des femmes d'Ile-de-France, association régionale qui a pour objectif de promouvoir la parité dans des lieux de décision politique et de défendre les droits des femmes. Pour Action Barbes, elle avait l'objectif ambitieux d'améliorer le cadre de vie des habitants du quartier autour du carrefour Barbès, aux confins de trois arrondissements voisins : 18e, 9e et 10e, de la gare de l’Est à la rue Ramey en passant par la Goutte-d’or, sans oublier le boulevard Rochechouart. « Il y en a eu des dossiers, beaucoup d’importants dossiers pour ce quartier à étudier, à faire avancer, à discuter avec trois mairies différentes, ce qui complique bien des choses… », précise-t-elle.

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    Elisabeth Carteron, 20 ans d'action face à trois mairies (Photo : Caroline Feyt)

     

    Militante dans l’âme

    Ce fut d'abord le suivi de la rénovation de la station de métro Barbès-Rochechouart, dont les travaux ont duré au-delà du supportable pour les usagers et les riverains. Puis, il y eut la grande mobilisation pour le sauvetage du cinéma Louxor à l'angle des boulevards de La Chapelle et de Magenta. Grâce à l'action collective, il fut racheté par la Ville de Paris, en 2003. Des projets d'axes dits civilisés des boulevards de Rochechouart, de Magenta et Barbès aux aménagements plus modestes de voirie du quartier, Élisabeth Carteron a vraiment été de toutes les réunions, apportant chaque fois les propositions de la centaine d'adhérents que compte l'association. Elle s'est fortement engagée par exemple pour Ia reconstruction d’un immeuble là où Vanoprix avait brûlé en 2011 et s’est réjouie de voir à nouveau une brasserie au carrefour Barbès.

     

    Promenade urbaine 

    Des choses ont avancé mais « il faut encore se mobiliser, notamment sur le projet d'aménagement de la Promenade urbaine entre Barbès et Stalingrad pour qu'on puisse passer dans ce lieu sans que ce soit glauque » dit Élisabeth Carteron. « Car bien qu'il soit lancé depuis 2013, ce projet stagne. Le problème de la dégradation du secteur Barbès-Goutte d'Or-La Chapelle est aussi, pour elle, une vraie préoccupation. La militante déplore ainsi « le laisser-aller sur les verbalisations de certains commerces du boulevard Barbès qui ne respectent pas l'urbanisme, la circulation anarchique croissante, les dysfonctionnements liés à la lourdeur administrative ». Le travail collectif est vraiment difficile, ajoute-t-elle, entre les trois mairies d'arrondissements. Il y a beaucoup d'effets d'annonce mais les choses ne s'améliorent pas vraiment, et c'est dommage pour un quartier aussi vivant et attachant. »

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    Jean-Raphael Bourge, nouveau président d’Action Barbès (Photo : Caroline Feyt)

    Jean-Raphaël Bourge, chercheur en sciences politiques à l'université Paris 8 et actuellement secrétaire de rédaction de la revue Administration et Éducation s'inscrit dans la continuité des actions engagées. Mais il souhaite particulièrement suivre le gros chantier qui s'annonce autour du réaménagement de l'hôpital Lariboisière et de la gare du Nord, qui aura un énorme impact sur la vie de quartier. ll se réjouit aussi de la vitalité de l'association qui voit croître son nombre d'adhérents avec des profils très variés et publie une newsletter hebdomadaire. Pour ceux qui s'intéressent au quartier Barbès, on peut saluer l'action de l'association qui a su, par son dynamisme, se faire reconnaître de tous comme un acteur incontournable."

     MARYSE LE BRAS

    Le 18e du Mois, n°265/Novembre 2018 

  • Action Barbès, quésaco ?

    Amis lecteurs, vous connaissez notre blog et une partie de nos actions - celles dont nous rendons compte ici -, mais connaissez-vous vraiment Action Barbès ? L'article du jour prendra la forme d'un petit exercice narcissique pour répondre à la question : Action Barbès, quésaco ? 

     

    Action Barbès c'est quoi ?

    Créée en 2001, Action Barbès est une association de riverains qui vise à améliorer le cadre de vie des quartiers aux confins des 9e, 10e et 18e arrondissements de Paris, afin de rendre la ville plus vivable et plus humaine. Historiquement, l'association est née autour de la rénovation de la station de métro Barbès-Rochechouart, mais bien vite c'est la sauvegarde et la rénovation du cinéma le Louxor qui va occuper l'association. Un combat couronné du succès que l'on sait, aujourd'hui le Louxor abrite à nouveau des séances de cinéma derrière ses belles mosaïques néo-égyptiennes.

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    Mais Action Barbès ne s'occupe pas exclusivement de dossiers aussi prestigieux que la défense du Louxor ou plus récemment la promenade urbaine, l'association s'intéresse aussi à des problèmes quotidiens de propreté ou de voirie, par exemple. Attentive aux transformations de l'espace urbain, elle est autant critique qu'elle est force de propositions. Aujourd'hui, Action Barbès se préoccupe de questions d'urbanisme, de circulation et de déplacement, d'accessibilité, de propreté et d'hygiène, de sécurité, de commerce, de culture, de préservation de l'environnement urbain, de la végétalisation et des espaces verts, d'animation de l'espace public et plus généralement des usages (et des mésusages) de l'espace public. 

    Dans cette perspective, les interlocuteurs d'Action Barbès sont les pouvoirs publics, élus et services de la ville, la préfecture et les services de police pour les questions de sécurité, ou encore des opérateurs publics, comme la RATP ou la SNCF. Pour agir, nous privilégions le dialogue constructif, et nous participons de manière active à plusieurs instances, commissions et conseils de quartier, ainsi qu'à des comités de suivi (ZSP, SCMR...). Mais lorsque la discussion n'est pas possible ou difficile à établir, nous savons durcir le ton, il est parfois des causes qui méritent qu'on grogne un peu. Et si l'engagement d'Action Barbès est bien citoyen, pour autant nous ne nous inscrivons pas dans une posture politicienne et n'affichons aucune couleur politique.

     

    Action Barbès c'est où ?

    Comme son nom l'indique, Action Barbès est née autour du carrefour Barbès, ce carrefour important du Nord de la capitale. Mais, très vite, son territoire s'est étendu jusqu'à atteindre ses limites actuelles. Le territoire couvert par les actions de l'association est déterminé avant tout par la localisation de ses adhérents, nous agissons là où nous habitons.

    Les limites qui figurent sur les cartes ci-dessous représentent un territoire minimal borné par les adresses des adhérents, elle ne sont pas des contours fixes et indépassables.

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    Ce qui caractérise Action Barbès, c'est d'agir sur trois arrondissements parisiens, les 9e, 10e et 18e arrondissements. Les problématiques communes rencontrées par les habitants du secteur obligeant à dépasser les frontières administratives, ceci afin de mieux les appréhender. Des frontières que la ville ne savait et ne sait pas toujours franchir. Cette approche nous permet de cerner les questions qui nous intéressent de manière fine, tout en comprenant leur inscription dans un contexte plus général ; nos dix-sept années d'existence nous permettent aussi de mieux comprendre les problématiques sur un temps long. Nous pouvons aussi comparer les fonctionnements et les politiques mises en œuvre dans les différents arrondissements.

    Mais c'est aussi pour nous une démultiplication des interlocuteurs, car trois arrondissements c'est trois équipes municipales, et autant de services de la ville. Et trois arrondissements, c'est aussi trois commissariats différents. Voilà aussi pourquoi l'Hôtel de ville ou la préfecture sont nos interlocuteurs privilégiés sur certains dossiers, comme, par exemple, la promenade urbaine ou le suivi de la ZSP.

    Cette tripartition se retrouve dans le conseil d'administration de l'association, qui compte actuellement parmi ses membres une personne habitant le 9e arrondissement, cinq dans le 10e et deux dans le 18e.

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    Le périmètre qui intéresse Action Barbès s'étend sur de nombreux quartiers : des deux gares à la Goutte d'Or, d'Anvers à Lariboisière - Saint Vincent-de-Paul, en passant par La Chapelle ou encore par Château Rouge, pour ne pas tous les citer. Des quartiers souvent sous le feu de l'actualité, ce qui nous vaut énormément de sollicitations de la part des médias mais aussi de chercheurs.

    Pour finir cette présentation géographique de l'association, signalons que depuis peu, le siège de l'association a migré un peu plus au Nord du secteur, passant du 11 rue Guy Patin dans le 10e arrondissement au 28 rue Affre dans le 18e. Ce changement d'adresse n'est pas vraiment une révolution pour l'association, il revêt essentiellement un caractère postal. 

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    Action Barbès c'est qui ?

    Action Barbès est une association d'habitants, des femmes et des hommes totalement bénévoles. Financièrement, elle vit uniquement des cotisations de ses adhérents et de quelques (petits) dons. Nous refusons par principe toute subvention, de quelque nature qu'elle soit, cela afin de garantir notre liberté et notre indépendance. De même, nous déclinons toutes les offres de partenariat commercial (le succès de ce blog attire les convoitises publicitaires).

    Les adhérents d'Action Barbès ont des profils très différents, réunissant de très anciens habitants et de nouveaux venus. Leur âge varie de 25 à plus de 80 ans pour les plus anciens. Du côté du milieu socioprofessionnel, là aussi c'est assez varié. Ainsi, on peut trouver de nombreuses professions chez les adhérents, comme enseignant, architecte, employé, commerçant, journaliste, consultant, juriste, comptable, chef d'entreprise, artiste, fonctionnaire (national, territorial et hospitalier), chargé de mission, chercheur, artisan... Cette diversité professionnelle parmi les membres de l'association, y compris parmi ceux qui sont retraités, offre à l'association un vivier d'expertises dans de nombreux domaines. Pour la question du genre, l'association est relativement paritaire, comptant pratiquement autant de femmes que d'hommes. 

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    En attendant la promenade urbaine, sous le viaduc du métro

     Notre association regroupe essentiellement des habitants des trois arrondissements couverts par le champ d'activités d'Action Barbès. Les adhérents sont à peu près également répartis sur le territoire d'Action Barbès, avec cependant deux artères qui regroupent plus d'adhérents que les autres, à savoir les boulevards de Magenta et Barbès. Cette année, les adhérents se répartissent comme suit : 14,3% dans le 9e, 41,5% dans le 10e, 37,7 % dans le 18e et les 6,5 % restant se répartissent dans d'autres arrondissements, voire en province ! En effet, nous comptons des adhérents, souvent d'anciens habitants de nos quartiers, qui continuent d'adhérer en soutien, malgré leur éloignement géographique. Nous les savons lecteurs de ce blog et les saluons ici. Il est vrai que les adhérents d'Action Barbès lui sont fidèles, plus des deux tiers le sont depuis plus de quatre ans. Nous adressons aussi un salut amical aux seize nouveaux adhérents qui nous ont rejoints à cette rentrée.

     

    Action Barbès ça fonctionne comment ?

    L'association a choisi un fonctionnement démocratique dès ses débuts. Pour ce faire, elle se réunit dans son ensemble une fois par an, à l'automne, pour tenir son assemblée générale. Celle-ci élit un conseil d'administration de huit à dix membres selon les années. Et c'est ce même conseil d'administration qui désigne à son tour le bureau.

    action barbès,association

    L'assemblée générale du 4 octobre 2018, chez les Libraires associés 

    Les grandes orientations et les plus gros projets sont débattus et votés lors de l'assemblée générale comme c'est le cas pour notre soutien à la Salle de Consommation à Moindre Risque. En dehors de l'assemblée générale, l'organe décisionnel est le conseil d'administration, qui se réunit de nombreuses fois dans l'année pour prendre les décisions qui engagent l'association, des décisions qui se prennent le plus souvent par consensus. Le CA assure aussi le suivi des réseaux sociaux, Twitter et Facebook. Le bureau est là pour la gestion quotidienne de l'association. Le président de l'association la représente et en est le porte-parole, pour autant, il ne "dirige" pas Action Barbès, ce rôle est celui du conseil d'administration.

    Plusieurs fois par an, nous organisons des apéritifs de quartier pour nos adhérents et les personnes désireuses de mieux nous connaitre. Ces moments de convivialité sont aussi des occasions d'échanger autour des dossiers en cours. D'une manière moins formelle, c'est un bon moyen pour les membres de l'association de débattre des sujets qui les intéressent.

    Pour suivre des dossiers, assister à des comités de suivi, à des réunions, à des rencontres avec des acteurs publics ou des élus, des groupes thématiques sont formés par les membres du CA et de tout adhérent volontaire. Nous rendons compte d'une partie de ces activités sur notre blog, mais toutes ne font pas l'objet d'un article ; le compte-rendu ce l'ensemble de nos activités est mis à disposition des adhérents en fin d'année.

     

    Et ce blog, c'est quoi ?

    Pour le présent blog, c'est une équipe d'une dizaine de personnes, impliquées régulièrement ou plus occasionnellement, qui contribue à le faire vivre. Chaque article du blog fait l'objet de plusieurs relectures, certains sont écrits à plusieurs mains, ce qui permet de s'assurer du respect de la ligne éditoriale que s'est fixée l'association (et de débusquer les coquilles et les fautes oubliées !). Nous publions cinq jours par semaine tout au long de l'année, mais nous faisons une pause le temps de l'été et pour les vacances de fin d'année.

    Le blog est pour nous un outil pour informer nos adhérents et un public plus large de nos activités et des sujets qui nous préoccupent, mais aussi pour promouvoir la vie culturelle et associative de nos quartiers. Nous rendons compte de beaucoup de réunions publiques ou de nos rencontres avec des décideurs politiques, administratifs ou associatifs et ayant trait à nos sujets de prédilection.

    Nous prenons toujours soin de "travailler nos dossiers" et de vérifier nos informations, et les avis de l'association sont toujours identifiés comme tels dans nos articles. Car rappelons-le, ce blog est celui de notre association, il n'est pas un journal local, même s'il peut parfois en prendre l'air. Pour ne rater aucun des articles du blog, vous pouvez vous inscrire à notre newsletter hebdomadaire, vous y êtes déjà plus de 450 inscrits.

    Vous voilà à présent incollables sur Action Barbès ! Et si vous en avez envie, que ce soit pour vous impliquer activement ou juste nous soutenir, vous êtes les bienvenus.

     

    action barbès,associationPour celles et ceux qui voudraient adhérer à Action Barbès, un bulletin d'adhésion est disponible dans la colonne de gauche de ce blog.

     

     

  • Sous le soleil au square d'Anvers

    Samedi dernier, le 6 octobre, s'est tenue la fête de quartier et le vide-grenier du Conseil de quartier Anvers-Montholon dans le square d'Anvers, dans le 9e arrondissement. C'est sous un agréable soleil d'octobre que s'est déroulé cet évènement plébiscité par le public de petits et grands.

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    Action Barbès était présente dans le carré des associations pendant l'après-midi. Une bonne occasion de pouvoir rencontrer des élus locaux et de pouvoir échanger avec des adhérents venus nous rendre visite. Une bonne occasion également d'enregistrer de nouvelles adhésions, marque d'un soutien à nos actions pour améliorer le cadre de vie de nos quartiers.

     

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