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Rechercher : opération Barbès Respire

  • Barbès-Rochechouart sous les coups

    Vous avez été plusieurs à nous adresser un lien vers l'article du Parisien qui relatait les échaufourrés du jeudi 2 août devant la station de métro Barbès-Rochechouart. 

    Pour ceux qui n'auraient pas suivi, de quoi s'agit-il ? D'une banale interpellation vers 20 heures de deux individus suspectés d'avoir volé un mobile dans le métro, qui a dégénéré en affrontement entre les forces de l'ordre appelées en renfort et les groupes de vendeurs à la sauvette, "établis sur le terrain" et d'autres individus "si affinités"... Une précédente affaire similaire avait tourné au drame et un policier avait reçu plusieurs coups de couteau avant d'être transféré à l'hôpital. 

    Les policiers de la DSPAP (Direction de la sécurité de proximité de l'agglomération parisienne) étaient-ils conscients que leur tentative d'interpellation allait se dérouler en milieu hostile ? Pas sûr. On n'approchait de l'heure de rupture du jeûne du ramadan, et plus qu'à tout heure, les abords de la station étaient noirs de monde. Les policiers du quartier, rompus aux conditions particulières du maintien de l'ordre dans le quartier, ne s'opposent pas frontalement à des activités, même illicites, quand ils sont en effectif réduit. C'est même ce qu'on leur reproche parfois ici, car la trop grande tolérance face aux incivilités – sans aller jusqu'aux délits – crée un climat de zone de non droit, au moins de laisser-faire.

    En revanche, l'action de la brigade locale affectée aux abords de la station de métro les jours de marché a réussi très correctement à maintenir le libre accès aux sorties et entrées de la station, de même que l'accès au marché. Bien sûr, les marchands non-autorisés et biffins attendent la fin des horaires de service de la brigade pour s'installer. On observe depuis le début de l'été une large activité de vente d'articles variés, à même le sol, relativement peu de marchandises périssables (qui nous avaient inquiétées pour les risques sanitaires que couraient les acheteurs) sous le viaduc après le passage de la propreté de Paris en fin de marché, et parfois jusqu'à tard le soir. 

    Depuis ces événements, nous avons lu dans la presse qui s'en est largement fait l'écho, une déclaration de Manuel Valls, minsitre de l'intérieur, que quinze zones de sécurité, dont le 18e arrondissement de Paris, allaient faire l'objet d'un renforcement des personnels de police et de mesures appropriées. La citation qui revient en boucle dans les journaux est celle-ci : L'idée, c'est de mettre le paquet là où il faut, pour ce qu'il faut, avec souplesse, adaptation. 

    On ne pouvait pas dire mieux ! Maintenant il reste à le faire !

    BFM TV

  • Barbès Times Square

    Le "carrefour Barbès", point de jonction des boulevards Barbès, de la Chapelle, de Magenta et de Rochechouart, est un lieu emblématique de Paris. Plusieurs repères urbains impriment sa personnalité, à savoir le cinéma le Louxor, le viaduc et la station de métro Barbès-Rochechouart, ou encore plus récemment, la Brasserie Barbès. Mais c'est sans doute le magasin Tati qui marque le plus fortement l'identité de Barbès dans l'imaginaire de gens. En effet, le magasin au Vichy rose, présent ici depuis 70 ans, couronne le carrefour avec son enseigne lumineuse emblématique.

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    Célébration d'une victoire au foot devant Tati, juin 2014

    Mais pourquoi évoquer en titre Times Square, le célèbre quartier de New York connu pour son carrefour et ses écrans lumineux ? L'enseigne de Tati vantant d'avoir "Les plus bas prix" est loin de rivaliser avec les écrans new-yorkais, nous direz-vous. C'est sans compter avec la nouvelle installation publicitaire de Tati, un magasin qui désormais appartient au groupe Gifi. Il y a quelques jours, pas moins de sept écrans lumineux publicitaires géants ont fait leur apparition derrière les vitrines du premier étage de Tati, à l'angle des boulevards Barbès et de Rochechouart. On avait déjà vu apparaître ces écrans dans les vitrines du rez-de-chaussée, ils n'y sont plus aujourd'hui. Sur ces écrans défilent les publicités du magasin, de jour comme de nuit. Et de nuit, le magasin ainsi paré ne dépareillerait pas à Times Square, tant la luminosité du dispositif publicitaire est forte.

    tati,enseigne,écran,barbès-rochechouart,barbès 

    Sans parler de l'invasion publicitaire qui prend ici des dimensions considérables, cela n'est pas sans conséquence pour les riverains qui se voient éclairés par ces écrans, particulièrement pour ceux habitant côté impair du boulevard de Rochechouart, côté 9e, et malgré le viaduc qui aurait pu être un obstacle. En effet, la lumière provoque une grande gêne pour les habitants des appartements dont les fenêtres sont en vis-à-vis de Tati. Des riverains, dont certains de nos adhérents, ont écrit au magasin pour se plaindre du  problème, mais aucune réponse pour l'instant. Si la règlementation locale est relativement permissive pour ce type d'écrans, il ne saurait être question de tolérer une telle pollution lumineuse pour le voisinage. Une extinction a minima en soirée ne paraît pas être une demande insensée et permettrait aux voisins de retrouver le sommeil. 

    Le problème que nous signalons ici risque de se multiplier, tant ce type d'écrans se développe à Paris ces derniers temps. Reste à savoir si la ville laissera faire ou si elle adaptera sa réglementation pour en éviter les excès.

     

  • Le Kiosque de Barbès a réouvert !

    Nous étions bien tristes fin septembre d'apprendre la décision de Samir Lebcher de fermer son kiosque de Barbès. En effet, alors qu'il n'avait réouvert son kiosque depuis à peine trois mois, et après un an d'absence à cause des travaux d'entretien du viaduc qui le surplombe, "le kiosquier de Barbès" a dû prendre la dure décision de fermer son commerce. La situation à la sortie du métro était devenue tellement tendue, avec le commerce de cigarettes et autres substances et sans compter les vols à l'arraché, qu'il en était contraint de fermer son édicule en fin d'après-midi, faisant chuter son chiffre d'affaire. Un chiffre d'affaire déjà mis à mal par un distributeur de presse très inégal dans ses livraisons.

    Mais la nouvelle a eu un grand retentissement, provocant un vif émoi chez les habitants du quartier et faisant l'objet d'articles de presse et d'interventions politiques. Cet électrochoc a permis une prise de conscience des autorités sur l'urgence d'agir ici, ce fut sans doute là, la salutaire "goutte d'eau". On a vu depuis une légère amélioration dans la proximité immédiate de la sortie du métro, avec une présence policière accrue notamment. Dans le même temps, le démontage des échafaudages autour de la station a libéré les trottoirs qui la longent, permettant une meilleure circulation piétonne. De plus, le distributeur de presse s'est aussi engagé envers Samir Lebcher à un meilleur suivi des livraisons. Ces progrès ont convaincu notre kiosquier de rouvrir dans une atmosphère -un peu- apaisée. 

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    Samir Lebcher, le retour !

    Il faudra patienter quelques jours pour que le réassort de son kiosque soit complet, mais on peut d'ores et déjà retourner acheter son journal à Barbès et retrouver le sourire de Samir. Une nouveauté à signaler, en plus du service de plastification de documents qui est déjà proposé, dorénavant un service de réparation de téléphones sera accessible ici.

    Et si vous trouvez bien triste de voir un kiosque fermer, dites-vous que la meilleure façon de faire vivre les kiosques dans nos quartiers, c'est encore d'aller y acheter son journal préféré !

  • Adhérer à Action Barbès

    cotisation,action-barbès,2021,2020,adhérer,associationLa campagne d'adhésion d'Action Barbès est lancée. Vous pouvez d'emblée adhérer pour l'année 2020-21.

    Si vous avez envie de vous investir dans l'association ou simplement de soutenir nos actions, alors c'est le bon moment pour rejoindre Action Barbès. La cotisation annuelle est fixée à 10 €, elle court sur l'année scolaire. Une seule adhésion est demandée par foyer.

    Pour régler votre cotisation, plusieurs solutions s'offrent à vous :

    • En retournant le bulletin d'adhésion ci-dessous accompagné d'un chèque de 10 € à l'adresse indiquée

    Bulletin adhésion AB 20 21.pdf

     

    • Ou en ligne, en réglant par CB, en suivant le lien suivant :

     

    Pour tout renseignement complémentaire, vous pouvez nous contacter par mail : actionbarbes@gmail.com

  • Action Barbès, quésaco ?

    Amis lecteurs, vous connaissez notre blog et une partie de nos actions - celles dont nous rendons compte ici -, mais connaissez-vous vraiment Action Barbès ? L'article du jour prendra la forme d'un petit exercice narcissique pour répondre à la question : Action Barbès, quésaco ? 

     

    Action Barbès c'est quoi ?

    Créée en 2001, Action Barbès est une association de riverains qui vise à améliorer le cadre de vie des quartiers aux confins des 9e, 10e et 18e arrondissements de Paris, afin de rendre la ville plus vivable et plus humaine. Historiquement, l'association est née autour de la rénovation de la station de métro Barbès-Rochechouart, mais bien vite c'est la sauvegarde et la rénovation du cinéma le Louxor qui va occuper l'association. Un combat couronné du succès que l'on sait, aujourd'hui le Louxor abrite à nouveau des séances de cinéma derrière ses belles mosaïques néo-égyptiennes.

    action barbès,association

    Mais Action Barbès ne s'occupe pas exclusivement de dossiers aussi prestigieux que la défense du Louxor ou plus récemment la promenade urbaine, l'association s'intéresse aussi à des problèmes quotidiens de propreté ou de voirie, par exemple. Attentive aux transformations de l'espace urbain, elle est autant critique qu'elle est force de propositions. Aujourd'hui, Action Barbès se préoccupe de questions d'urbanisme, de circulation et de déplacement, d'accessibilité, de propreté et d'hygiène, de sécurité, de commerce, de culture, de préservation de l'environnement urbain, de la végétalisation et des espaces verts, d'animation de l'espace public et plus généralement des usages (et des mésusages) de l'espace public. 

    Dans cette perspective, les interlocuteurs d'Action Barbès sont les pouvoirs publics, élus et services de la ville, la préfecture et les services de police pour les questions de sécurité, ou encore des opérateurs publics, comme la RATP ou la SNCF. Pour agir, nous privilégions le dialogue constructif, et nous participons de manière active à plusieurs instances, commissions et conseils de quartier, ainsi qu'à des comités de suivi (ZSP, SCMR...). Mais lorsque la discussion n'est pas possible ou difficile à établir, nous savons durcir le ton, il est parfois des causes qui méritent qu'on grogne un peu. Et si l'engagement d'Action Barbès est bien citoyen, pour autant nous ne nous inscrivons pas dans une posture politicienne et n'affichons aucune couleur politique.

     

    Action Barbès c'est où ?

    Comme son nom l'indique, Action Barbès est née autour du carrefour Barbès, ce carrefour important du Nord de la capitale. Mais, très vite, son territoire s'est étendu jusqu'à atteindre ses limites actuelles. Le territoire couvert par les actions de l'association est déterminé avant tout par la localisation de ses adhérents, nous agissons là où nous habitons.

    Les limites qui figurent sur les cartes ci-dessous représentent un territoire minimal borné par les adresses des adhérents, elle ne sont pas des contours fixes et indépassables.

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    Ce qui caractérise Action Barbès, c'est d'agir sur trois arrondissements parisiens, les 9e, 10e et 18e arrondissements. Les problématiques communes rencontrées par les habitants du secteur obligeant à dépasser les frontières administratives, ceci afin de mieux les appréhender. Des frontières que la ville ne savait et ne sait pas toujours franchir. Cette approche nous permet de cerner les questions qui nous intéressent de manière fine, tout en comprenant leur inscription dans un contexte plus général ; nos dix-sept années d'existence nous permettent aussi de mieux comprendre les problématiques sur un temps long. Nous pouvons aussi comparer les fonctionnements et les politiques mises en œuvre dans les différents arrondissements.

    Mais c'est aussi pour nous une démultiplication des interlocuteurs, car trois arrondissements c'est trois équipes municipales, et autant de services de la ville. Et trois arrondissements, c'est aussi trois commissariats différents. Voilà aussi pourquoi l'Hôtel de ville ou la préfecture sont nos interlocuteurs privilégiés sur certains dossiers, comme, par exemple, la promenade urbaine ou le suivi de la ZSP.

    Cette tripartition se retrouve dans le conseil d'administration de l'association, qui compte actuellement parmi ses membres une personne habitant le 9e arrondissement, cinq dans le 10e et deux dans le 18e.

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    Le périmètre qui intéresse Action Barbès s'étend sur de nombreux quartiers : des deux gares à la Goutte d'Or, d'Anvers à Lariboisière - Saint Vincent-de-Paul, en passant par La Chapelle ou encore par Château Rouge, pour ne pas tous les citer. Des quartiers souvent sous le feu de l'actualité, ce qui nous vaut énormément de sollicitations de la part des médias mais aussi de chercheurs.

    Pour finir cette présentation géographique de l'association, signalons que depuis peu, le siège de l'association a migré un peu plus au Nord du secteur, passant du 11 rue Guy Patin dans le 10e arrondissement au 28 rue Affre dans le 18e. Ce changement d'adresse n'est pas vraiment une révolution pour l'association, il revêt essentiellement un caractère postal. 

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    Action Barbès c'est qui ?

    Action Barbès est une association d'habitants, des femmes et des hommes totalement bénévoles. Financièrement, elle vit uniquement des cotisations de ses adhérents et de quelques (petits) dons. Nous refusons par principe toute subvention, de quelque nature qu'elle soit, cela afin de garantir notre liberté et notre indépendance. De même, nous déclinons toutes les offres de partenariat commercial (le succès de ce blog attire les convoitises publicitaires).

    Les adhérents d'Action Barbès ont des profils très différents, réunissant de très anciens habitants et de nouveaux venus. Leur âge varie de 25 à plus de 80 ans pour les plus anciens. Du côté du milieu socioprofessionnel, là aussi c'est assez varié. Ainsi, on peut trouver de nombreuses professions chez les adhérents, comme enseignant, architecte, employé, commerçant, journaliste, consultant, juriste, comptable, chef d'entreprise, artiste, fonctionnaire (national, territorial et hospitalier), chargé de mission, chercheur, artisan... Cette diversité professionnelle parmi les membres de l'association, y compris parmi ceux qui sont retraités, offre à l'association un vivier d'expertises dans de nombreux domaines. Pour la question du genre, l'association est relativement paritaire, comptant pratiquement autant de femmes que d'hommes. 

    action barbès,association

    En attendant la promenade urbaine, sous le viaduc du métro

     Notre association regroupe essentiellement des habitants des trois arrondissements couverts par le champ d'activités d'Action Barbès. Les adhérents sont à peu près également répartis sur le territoire d'Action Barbès, avec cependant deux artères qui regroupent plus d'adhérents que les autres, à savoir les boulevards de Magenta et Barbès. Cette année, les adhérents se répartissent comme suit : 14,3% dans le 9e, 41,5% dans le 10e, 37,7 % dans le 18e et les 6,5 % restant se répartissent dans d'autres arrondissements, voire en province ! En effet, nous comptons des adhérents, souvent d'anciens habitants de nos quartiers, qui continuent d'adhérer en soutien, malgré leur éloignement géographique. Nous les savons lecteurs de ce blog et les saluons ici. Il est vrai que les adhérents d'Action Barbès lui sont fidèles, plus des deux tiers le sont depuis plus de quatre ans. Nous adressons aussi un salut amical aux seize nouveaux adhérents qui nous ont rejoints à cette rentrée.

     

    Action Barbès ça fonctionne comment ?

    L'association a choisi un fonctionnement démocratique dès ses débuts. Pour ce faire, elle se réunit dans son ensemble une fois par an, à l'automne, pour tenir son assemblée générale. Celle-ci élit un conseil d'administration de huit à dix membres selon les années. Et c'est ce même conseil d'administration qui désigne à son tour le bureau.

    action barbès,association

    L'assemblée générale du 4 octobre 2018, chez les Libraires associés 

    Les grandes orientations et les plus gros projets sont débattus et votés lors de l'assemblée générale comme c'est le cas pour notre soutien à la Salle de Consommation à Moindre Risque. En dehors de l'assemblée générale, l'organe décisionnel est le conseil d'administration, qui se réunit de nombreuses fois dans l'année pour prendre les décisions qui engagent l'association, des décisions qui se prennent le plus souvent par consensus. Le CA assure aussi le suivi des réseaux sociaux, Twitter et Facebook. Le bureau est là pour la gestion quotidienne de l'association. Le président de l'association la représente et en est le porte-parole, pour autant, il ne "dirige" pas Action Barbès, ce rôle est celui du conseil d'administration.

    Plusieurs fois par an, nous organisons des apéritifs de quartier pour nos adhérents et les personnes désireuses de mieux nous connaitre. Ces moments de convivialité sont aussi des occasions d'échanger autour des dossiers en cours. D'une manière moins formelle, c'est un bon moyen pour les membres de l'association de débattre des sujets qui les intéressent.

    Pour suivre des dossiers, assister à des comités de suivi, à des réunions, à des rencontres avec des acteurs publics ou des élus, des groupes thématiques sont formés par les membres du CA et de tout adhérent volontaire. Nous rendons compte d'une partie de ces activités sur notre blog, mais toutes ne font pas l'objet d'un article ; le compte-rendu ce l'ensemble de nos activités est mis à disposition des adhérents en fin d'année.

     

    Et ce blog, c'est quoi ?

    Pour le présent blog, c'est une équipe d'une dizaine de personnes, impliquées régulièrement ou plus occasionnellement, qui contribue à le faire vivre. Chaque article du blog fait l'objet de plusieurs relectures, certains sont écrits à plusieurs mains, ce qui permet de s'assurer du respect de la ligne éditoriale que s'est fixée l'association (et de débusquer les coquilles et les fautes oubliées !). Nous publions cinq jours par semaine tout au long de l'année, mais nous faisons une pause le temps de l'été et pour les vacances de fin d'année.

    Le blog est pour nous un outil pour informer nos adhérents et un public plus large de nos activités et des sujets qui nous préoccupent, mais aussi pour promouvoir la vie culturelle et associative de nos quartiers. Nous rendons compte de beaucoup de réunions publiques ou de nos rencontres avec des décideurs politiques, administratifs ou associatifs et ayant trait à nos sujets de prédilection.

    Nous prenons toujours soin de "travailler nos dossiers" et de vérifier nos informations, et les avis de l'association sont toujours identifiés comme tels dans nos articles. Car rappelons-le, ce blog est celui de notre association, il n'est pas un journal local, même s'il peut parfois en prendre l'air. Pour ne rater aucun des articles du blog, vous pouvez vous inscrire à notre newsletter hebdomadaire, vous y êtes déjà plus de 450 inscrits.

    Vous voilà à présent incollables sur Action Barbès ! Et si vous en avez envie, que ce soit pour vous impliquer activement ou juste nous soutenir, vous êtes les bienvenus.

     

    action barbès,associationPour celles et ceux qui voudraient adhérer à Action Barbès, un bulletin d'adhésion est disponible dans la colonne de gauche de ce blog.

     

     

  • Inauguration du Comptoir du marché Barbès

    Aujourd'hui mercredi 17 avril est inauguré le Comptoir du marché Barbès (marché Lariboisière de son nom officiel). C'est avec joie qu'Action Barbès voit se concrétiser une de ses idées proposée dans le cadre de la Promenade urbaine. L'idée de cet espace est de remettre de la convivialité dans un marché qui en a bien besoin tant il a été malmené ces dernières années. 

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    Désormais chaque jour de marché, mercredi et samedi, vous pourrez profiter d'une petite pause gourmande et conviviale pour ajouter au plaisir de faire son marché, dans un marché Barbès toujours vivant et populaire, et dans un environnement qui commence à se transformer au fil de l'avancée des travaux de la Promenade urbaine.

    marché-barbès,comptoir-du-marché,18e

     

    C'est où ?

    Marché Lariboisière ("marché Barbès"), boulevard de La Chapelle, Paris 10e et 18e

    C'est quand ?

    Mercredi 17 avril 2019, puis tous les mercredi et samedi

  • Barbès-Rochechouart sur toile

    Aujourd'hui nous sortons de nos quartiers en vous emmenant dans le 11e arrondissement, à la Galerie H, rue de la Folie-Méricourt, mais c'est pour mieux revenir à Barbès.

    En effet, la Galerie H propose actuellement une exposition de l'artiste Bilal Hamdad : "Quatre chemins". Et parmi les œuvres exposées, on nous a signalé une grande toile qui a retenu tout particulièrement notre attention, et pour cause : "Barbès-Rochechouart". Ce tableau de deux mètres sur deux représente trois personnages en pied attendant le métro sur le quai de la ligne 2 à la station Barbès-Rochechouart. Un tableau qui joue avec habileté de la lumière sous les verrières de la station. Ce jeu d'ombre et de lumière se retrouve dans les autres oeuvres exposées.

    Car l'artiste a bien d'autres propositions picturales, et nous vous encourageons à découvrir ce peintre algérien, qui travaille à Paris et qui a déjà exposé à Bourges, à Oran (Algérie) ou encore aux Baux de Provence. 

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    C'est où ?

    Galerie H, 90 rue de la Folie-Méricourt, Paris 11e

    C'est quand ?

    Du 11 décembre 2019 au 29 janvier 2020, du mardi au samedi, de 14 h à 19h.

  • Adhérez à Action Barbès !

    Notre association va bientôt se réunir pour son assemblée générale annuelle, c'est le bon moment d'adhérer à Action Barbès pour l'année 2021-2022 ! Adhérer à Action Barbès, c'est se donner la possibilité de faire évoluer positivement le cadre de vie de nos quartiers des 9e, 10e et 18e arrondissements, ou c'est tout simplement un bon moyens de soutenir nos actions et nos projets, de renforcer notre voix auprès des autorités.

    Vous voulez en savoir plus sur Action Barbès ? C'est par ici.

    Que ce soit pour une première adhésion ou pour la renouveler, vous avez trois possibilités pour régler votre cotisation, qui reste inchangée, toujours fixée à 10 € par foyer :

    • Par CB en ligne (via Helloasso) : cliquer ici  ;
    • En espèces auprès d'un membre du conseil d'administration ;
    • Par chèque : à l'ordre d'Action Barbès, à envoyer accompagné du bulletin d'adhésion 2021-2022 complété à l'adresse suivante :

    Action Barbès

    28 rue Affre

    75018 PARIS

     

    Il y a quelques places disponibles pour former le prochain conseil d'administration d'Action Barbès, si vous souhaitez vous investir un peu plus activement dans l'association, n'hésitez pas à nous envoyer un mail pour directement faire acte de candidature (mail à actionbarbes@gmail.com) ou pour en savoir plus sur l'investissement au sein du CA.

     

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  • Salle de consommation: nouvelle réunion du comité de voisinage

    Cette 5e réunion du Comité de voisinage de la salle de consommation du 23 mai dernier avait une particularité, les représentants de la Préfecture de police, de l'Etat et de la Région étaient absents (Mildeca et Agence nationale de Santé-ARS). Rien d'anormal à cela, la période électorale oblige à un devoir de réserve. Le maire, Rémi Féraud, avait cependant tenu à maintenir le rythme des réunions qui se tiennent toutes les six semaines environ depuis l'ouverture de la salle. (voir notre article du 5 avril sur la précédente réunion)

    Quelques chiffres indiqués par Gaia

    Au 21 mai, 708 personnes étaient inscrites avec près de 2400 passages dans le dernier mois (23 000 depuis l'ouverture). Au mois d'avril ce sont quelque 400 personnes différentes qui se sont présentées (une petite moitié passe deux fois). Cette période n'a pas vu d'évènement particulier mis à part deux cas de surdosage avec envoi vers le service des urgences. Le rythme des maraudes est inchangé. Céline Debaulieu a rappelé l'importance de la prise en charge au-delà d'un simple passage d'où la présence d'une permanence de la sécurité sociale, d'un bus dentaire et du travail avec l'hôpital Fernand-Widal pour des consultations en psychiatrie.

    La parole aux associations de riverains

    Le problème des chiens laissés sans muselière voire sans laisse est toujours d'actualité avec pour conséquence une certaine insécurité et des nuisances sonores. Un responsable de Gaia a rappelé que les usagers doivent laisser les chiens dans le sas, mais que pour l'extérieur, le respect de la législation en vigueur est du ressort de la police ; on recherche par ailleurs une personne expérimentée dans le travail de soin entre personne/chien auprès des usagers de drogues.

    Une représentante du  Collectif des Riverains contre la salle est intervenue longuement décrivant le quotidien des riverains de la rue Paré essentiellement. "La salle est  gérée mais l'extérieur doit l'être aussi. Les habitants se sentent abandonnés et leur tracas ignorés et même méprisés" s'est-elle exclamée. Elle a rappelé que le Collectif n'était pas contre la Scmr et est revenue sur la nécessité de l'implanter ailleurs que dans une zone résidentielle en évoquant l'exemple de Strasbourg. Pour ce Collectif, les forces de police annoncées ne sont pas au rendez-vous. La sanisette est devenue une annexe de la salle de consommation. Elle a rappelé que le cahier de doléances transmis au maire en mars dernier était resté sans réponse. " Le comité est dans son rôle d'écouter le ressenti des habitants, leur témoignage. Mais une réponse négative est une réponse malgré tout " a répondu Rémi Féraud.

    Une habitante de la rue Paré, qui tenait toujours à dire qu'elle n'était ni pour ni contre, a expliqué que la situation s'était dégradée. "J'ai la liste des faits par jour et par heure" a-t-elle dit. Pour elle, la situation est tendue et a mal évolué et, désormais, elle souhaite le déplacement de la salle.

    Action Barbès a aussi des adhérents dans ce quartier et très proches la salle pour certains. Nous avons reconnu  l'emploi détourné de la sanisette, une situation qui n'est pas nouvelle. Nous ne ne minimisons pas ce que le Collectif décrit mais nous passons souvent dans les rues Paré et Saint-Vincent de Paul et ne retrouvons pas de seringues usagées sur l'espace public. Cela ne signifie pas qu'il ne se passe rien et qu'il n'y en a jamais, mais l'association estime que les propos sont exagérés. Chacun se focalise sur les nuisances propres à sa rue. Quant à la mission de la police, nous suivons au plus près le bilan de l'opération Barbès Respire qui inclut le secteur de la salle. Les moyens sont plus importants et la présence des policiers est bien réelle. Action Barbès demande que la salle soit ouverte sur une plus grande amplitude horaire et surtout que d'autres salles voient le jour en Ile-de-France, une nécessité pour une région de 12 millions d'habitants.

    Des représentants de parents d'élèves ont regretté qu'un réaménagement urbain n'ait pas été pensé, ce qui aurait permis la création d'un espace de médiation. Ils ont exprimé leur inquiétude face à la violence à laquelle sont confrontés leurs enfants et ont demandé d'autres lieux de distribution de matériel. Gaia a reconnu volontiers que le travail de médiation restait insuffisant par manque d'effectifs !

    Qu'en dit la mairie du 10e?

    L'expérimentation est pour 6 ans, l'emplacement n'est pas fixé au-delà. S'il y a des problèmes, la solution n'est pas de déplacer la salle avec eux.  Le maire reçoit des retours négatifs sur les abords immédiats de la salle, mais beaucoup de retours positifs plus loin. Les aménagements ne changent pas la présence de personnes, qui se regroupent sur un lieu. La SNCF a réalisé un embellissement du paysage urbain au croisement des rues Maubeuge et Paré, déplaçant de fait les marginaux qui avaient pour habitude de se regrouper là, un lieu éloigné des riverains, donc avec des conséquences moins perturbantes. "Je passe souvent aux heures de fermeture et constate que nous n'avons pas réussi à apaiser les trottoirs devant la salle et surtout en face. Il faut améliorer la situation dans le quartier. Je ne nie pas ces difficultés, mais on ne peut pas attribuer à la présence de la salle tous les problèmes rencontrés." a conclu le maire de l'arrondissement.

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    l'espace grillagé le long de la gare du nord rue de Maubeuge

    A savoir: le responsable du parking Indigo de la rue Paré a indiqué que les lecteurs à vigicode actuels seront bientôt remplacés par des lecteurs de ticket pour éviter les intrusions et qu'une demande d'autorisation pour la création d'un sas comme pour le parking du square Alban Satragne avait été déposée.

    La prochaine réunion est déjà fixée: elle aura lieu le 5 juillet.  

  • ZSP 10-18, où en est-on à dix mois ?

    Le 7 novembre dernier, au commissariat du 20e arrondissement, s’est tenue la dernière réunion de la « Cellule d’écoute de la ZSP 10-18 », sous la houlette du commissaire Jacques Rigon, chef du 2e district de Paris. Étaient présents, les commissaires centraux des 10e et 18e et les responsables de secteurs de la ZSP, Sarah Proust, adjointe au maire du 18e chargée des questions de sécurité et Stéphane Bribard, son homologue du 10e, ainsi que des représentants des services chargés de la sécurité de chaque arrondissement. Le cabinet de la maire de Paris avait également répondu présent. Les associations de riverains étaient également présentes, ainsi qu’une représentante du Conseil de quartier de La Chapelle.

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    Nous ne détaillerons pas ici tout ce qui a été évoqué au cours de cette rencontre qui a duré pas moins de trois longues heures. La réunion a débuté avec la présentation de la nouvelle commissaire centrale du 18e arrondissement, Emmanuelle Oster, qui succède à Valérie Goetz rue de Clignancourt. Arrivée depuis quelques jours, cette réunion a été pour elle une bonne occasion de prendre la mesure des problèmes qui se présentent à elle. Le M18, magazine bimensuel de la mairie du 18e, lui consacre un portrait en quatrième de couverture du numéro de novembre-décembre 2018

    Le commissaire Rigon a détaillé les actions policières dans le périmètre de la ZSP 10-18. Depuis la dernière réunion qui s’est tenue le 11 septembre dernier, il a été effectué plus de 4 000 « prises de contact », soit plus de 22 000 depuis le début de l’année et la mise en place de la ZSP élargie. Au quotidien, les équipes dédiées à la ZSP bénéficient de l’appui des forces mobiles, avec une à deux sections de CRS ou de gardes mobiles, ces forces sont principalement déployées vers les stations de métro Barbès-Rochechouart et La Chapelle. Côté « délinquance », il a été procédé à 425 arrestations depuis septembre (stupéfiants, vols, recels). Il est à noter que le total des faits constatés de délinquance est en baisse de 15% depuis le début de l’année.

    Suite notamment à quelques articles de presse très alarmistes, la Préfecture de police a mis un accent particulier sur les abords de la Salle de consommation à moindre risque (SCMR). Six opérations ont été menées sur le secteur, avec des policiers en civil, pour viser spécifiquement les scènes de deal et d’injection de rue. Le bilan est relativement maigre, avec au total seulement 22 arrestations pour deal ou injection sur l’espace public, et aucun fait constaté aux abords immédiats de la SCMR, rue Ambroise-Paré et rue Saint-Vincent-de-Paul. L’essentiel des problèmes rencontrés se concentrent entre 17h et 19h dans la cour des taxis de la gare du Nord.

    Le contrôle des commerces a abouti à 83 sanctions dont 50 fermetures administratives temporaires. La Ville a annoncé une sanction rare à l’encontre d’un commerçant du marché de Lariboisière à Barbès, avec sa radiation définitive pour sa complicité active avec des vendeurs à la sauvette qui s’installent dans l’allée centrale du marché, ce commerçant n’hésitant pas à cacher de la marchandise non seulement dans son stand mais également dans son camion. Mais, ne nous y trompons pas, ce cas de complicité, même s’il n’est peut-être pas le seul, est rare, l’essentiel des commerçants du marché subissant ces ventes à la sauvette qui nuisent à leur commerce.

    Pour les « ventes à la sauvette », toutes catégories confondues, depuis septembre, c’est 11 300 évictions simples et 2 800 procédures simplifiées qui ont été effectuées. À noter, les saisies pour destruction représentent plus de 100 tonnes de marchandises depuis le début de l’année. À propos des ventes à la sauvette, nous avons rappelé la position d’Action Barbès qui tient à distinguer le deal, le recel et le commerce déguisé d’un côté, du « marché de la misère » de l’autre ; ce dernier, expression de la grande misère sociale et économique de certains de nos concitoyens, mériterait une vraie réflexion de la Ville et aussi de l’État. L’idée d’une prise en charge sociale de toutes les personnes tentant de boucler, ici, les fins de mois difficiles nous semblant relever d’un vœu pieux, il nous apparaîtrait plus opportun à moyen terme d’organiser un marché des biffins, à l’instar de celui de la porte de Montmartre, plutôt que de chasser tous les jours de marché de pauvres gens à travers les rues de la Goutte d’Or. En ce qui concerne, le deal, le recel et autres ventes crapuleuses, il n’est bien évidemment pas question d’une telle compréhension. À ce sujet, il a été procédé à 4 200 évictions de vendeurs de cigarettes (19 000 depuis dix mois), 3 300 procédures simplifiées (saisie de la marchandise sans emmener la personne fautive au commissariat) et 157 interpellations (670 depuis dix mois, dont 316 avec garde à vue).

    Pour faire respecter le décret préfectoral sur l’interdiction de consommation et de vente d’alcool à certains horaires sur une zone qui englobe la ZSP, c’est seulement 32 verbalisations qui ont été faites. Un petit bilan pour un problème récurrent sur certains secteurs, comme les abords de la gare du Nord, à Château Rouge ou encore vers Marcadet-Poissonniers.

    La mairie du 18e, quant à elle, annonce un bilan d’étape à dix mois avec 5 600 procès-verbaux dressés pour diverses infractions et 16 400 PV pour stationnement. Il y a eu un renforcement de la présence des agents de la DPSP dans les espaces verts, avec des passages beaucoup plus fréquents. Comme d’autres associations, nous regrettons la disparition des gardiens de square, qui par le passé ont su faire la preuve de leur efficacité. Nous avons également appris qu’à présent la Ville a accès à 940 caméras de vidéosurveillance.

    Nous finirons avec ce rappel que nous avons fait, avec d’autres associations et collectifs, sur les nombreux problèmes engendrés par la mise en place de « Paris respire » les samedis à Château Rouge : stationnement sauvage et circulation chaotique autour du secteur, le quartier n’étant plus qu’un concert de klaxons tout au long de l’après-midi. Selon nous, un secteur piétonnisé trop restreint et pas assez surveillé.

     

  • Comité de voisinage de la salle de conso 4e édition

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    Ce fut une longue réunion... 3 heures ! Nous nous y attendions un peu à la suite de la rixe du 26 février et de la vidéo tournée par un voisin qui a fait le tour des réseaux sociaux pendant plusieurs jours. Vous verrez de quoi il s'agit si vous visionnez le documentaire tourné par une équipe du site Allodocteur et dont nous vous donnons ici le lien. (Reprise des quelques secondes de la rixe filmée par un riverain) Vous y retrouverez Elisabeth Avril, la directrice de l'association Gaïa, et Marie Jauffret-Rustide, chercheuse à l'Inserm qui continue à conduire son étude sur l'expérimentation de la salle. Egalement une habitante du quartier qui décrit la situation comme elle la vit, c'est à dire en dégradation constante depuis janvier. 

    Les médecins se sont exprimés en premier

    L'équipe de Gaïa, d'un côté, est satisfaite de l'évolution de la situation qui a été correctement évaluée avant l'ouverture. La salle est dimensionnée pour environ 200 passages jour et ils y seront bientôt. La moyenne actuelle est 180 avec deux pics par semaine supérieurs à 200. Elle n'ignore pas les conflits qui peuvent exister en dehors de la salle, les usagers de drogue ne sont pas toujours faciles à gérer et les conflits ont lieu parfois à l'intérieur aussi, "dans ce cas, on les gère plus facilement" ajuste Elisabeth Avril, avec un sourire. Peut-être la salle devrait-elle rester ouverte sur une plage horaire plus large, mais c'est une question de financement qui se pose dans cette hypothèse. Gaïa continue ses maraudes pédestres et son travail de médiation dans le quartier : elles donnent de bons résultats et permettent d'échanger avec les commerçants et au besoin de rencontrer des voisins qui peuvent aussi appeler Gaïa pour une visite (15 ont déjà eu lieu). Le médecin de la salle a expliqué son travail au sein de la consultation en donnant des exemples des cas qu'elle a pu traiter. Elle met l'accent sur le dépistage (VIH et Hépatites). Les autres soins sont des pansements, le soin des abcès, la prise d'antibiotique en cas d'infection, et beaucoup d'information pour prévenir les risques de contamination. Elle précise que les usagers de drogue malades, et dont le cas irait au-delà d'un soin classique réalisable à la salle, sont orientés vers le centre de soins de Gaïa dans le 11e, car le service des urgences de Lariboisière n'a pas vocation à soigner les usagers de drogues en particulier, mais en priorité les cas urgents. C'est une précision que donnera elle-même la directrice de l'hôpital, Mme Isabey. 

    Les habitants et les associations ont donné leur version de la situation

    Les riverains, certains opposés depuis le début à la salle, mais d'autres plus neutres, ont exprimé leur sentiment d'insécurité et leur vision de la situation : un mieux les deux premiers mois, puis depuis le début de l'année, une dégradation, davantage de toxicomanes dans les rues, des consommations sur les rebords de fenêtres quand la salle est fermée, des deals et des trafics très sereins en pleine rue... Au-delà du malaise et de la colère de riverains, qui ont écouté très attentivement les données chiffrées des médecins, et la description de certaines situations personnelles de toxicomanes, les élus présents ont voulu recadrer les circonstances de l'ouverture de la salle. Rémi Féraud a confirmé qu'il entendait la souffrance exprimée, les inquiétudes quant au nombre de toxicomanes qui fréquentent le quartier et la salle, les risques de conflits qui peuvent en résulter. Il a rappelé que la situation avant la salle était déjà problématique, tendue même parfois. La salle n'a pas été créée pour supprimer l'usage des drogues mais pour diminuer les injections à ciel ouvert, dans les entrées de parking, ou les halls d'immeuble du quartier ; pour réduire le nombre des seringues qui traînaient dans les caniveaux et la sanisette (rue Ambroise-Paré). Pour oeuvrer dans le sens de la diminution des risques, en bref. Et non avec la mission de faire disparaitre toute présence de drogue dans le quartier. On ne peut donc pas demander à la salle, au bout de cinq mois, de régler tous les problèmes qu'on n'a pas réussi à régler avec les méthodes de répression classiques en un demi-siècle.

    Qu'avons-nous entendu de la part des autorités policières ? 

    Le commissaire Vallot, comme lors des premières réunions du comité de voisinage, et comme les médecins, a énoncé des chiffres qui correspondent à des faits. Les policiers sont bien présents dans les rues du quartier, ils maximisent leur présence par des patrouilles pédestres. Ils ont déjà procédé à 600 interpellations pour détention de produits stupéfiants (on se souvient que le procureur a fixé des limites à la détention de drogue sur un périmètre précis, et que ces info  sont non communiquées), sur 2000 personnes contrôlées. 900 ont été redirigées vers la salle, sans être interpelées donc. Le commissaire ne nie pas le trafic de stupéfiants, ses hommes continuent à le traiter, y compris avec des déferrements quand il le faut. 

    Le commissaire souligne que le quartier est très bien doté en caméras de vidéosurveillance, elles sont au nombre de sept et fournissent une aide précieuse et instantanée en cas de problème signalé par des habitants, ou une patrouille sur le terrain, par exemple. La police est présente sous toutes ses formes : la BAC, fidélisée sur le secteur, lutte contre les trafics de stup' dans l'espace public, intervient sur les flagrants délits, la BST, en collaboration avec l'opération "Barbès Respire" un peu plus au nord, la brigade de police secours répond à des demandes des patrouilles pédestres ou en VTT et vérifie l'ampleur des problèmes signalés. Notons encore la brigade de soutien des quartiers qui tous les jours vient en appui sur les sites des parkings, et se rapproche des copropriétés pour signaler les failles de sécurité (portails mal ou pas sécurisés).

    Notre impression d'association qui a soutenu l'expérimentation

    Nous retenons le témoignage d'une habitante de la rue Ambroise Paré, qui se déclare neutre par rapport à la salle, pas opposante de prime abord, parce que les arguments avancés de diminution des risques l'avaient touchée. Elle nous a expliqué que dans les semaines qui ont suivi l'ouverture de la salle, elle avait la possibilité de parler avec les usagers de drogue qui "zonaient" au pied de son immeuble, elle pouvait le faire sans crainte, car elle les connaissait à force de les croiser dans la rue, et eux avaient pris l'habitude d'échanger. Mais depuis janvier, ils sont beaucoup plus nombreux, et elle perçoit cette affluence de nouveaux venus comme un handicap : on ne se reconnaît plus, on se craint d'un côté comme de l'autre, car il est rare que les passants ou les habitants soient aimables ou simplement décontractés au contact de la toxicomanie. Les échanges et même les saluts sont devenus impossibles. La tension est montée d'un cran. Les dealers lui semblent plus présents également.

    Le maire Rémi Féraud a déclaré qu'il entendait tout ce qui était dit de part et d'autre, y compris l'insistance de l'opposition municipale à vouloir la fermeture de la salle... mais le comité de voisinage est là pour faire remonter les problèmes et le comité de pilotage pour leur trouver des solutions. Le procureur Molins, qui assistait au dernier comité de pilotage, a bien martelé qu'il fallait une vigilance soutenue et une cohérence dans l'action des pouvoirs publics, de la police et de la justice.

    Le maire par ailleurs n'a pas ignoré la demande d'un réaménagement de la rue, peut-être, si cela permet de mieux maitriser la situation. C'est la tranquillité publique qui est en jeu, et la salle à elle-seule ne peut pas résoudre tous les problèmes de toxicomanie. Pas plus qu'elle les rend plus insupportables. En revanche, n'est-elle pas sous dimensionnée pour accueillir tous les injecteurs de Paris... la solution serait-elle une seconde, voire plusieurs autres salles ? 

  • Château Rouge, ça bouge...

    Le 11 janvier dernier, se tenait à l'Institut des Cultures d'Islam rue Léon une réunion organisée à l'initiative de l'Hôtel de ville sur les problématiques rencontrées sur le secteur Dejean-Château Rouge. Cette rencontre, qui fait suite à celle de décembre dernier en présence d’Anne Hidalgo,  a réuni des représentants du cabinet de la maire de Paris, Michel Neyreneuf et Sandrine Mees (conseillers du 18e), les services de la ville (Direction de la Prévention, de la Sécurité et de la Protection -DPSP-, Services de propreté et de la voirie, Équipe de Développement Local), l'agence Ville Ouverte, des représentants associatifs (La Vie Dejean, Action Barbès) et quelques habitants.

    Dans un premier temps, la parole a été donnée aux représentants de l'Hôtel de ville pour présenter la méthode et le calendrier de l'opération de reconquête de l'espace public sur le secteur Dejean-Château Rouge. L'idée est faire travailler assez rapidement et de concert l'ensemble des services de la ville concernés, en concertation avec les commerçants, les associations et les habitants du secteur. La mise en œuvre de cette approche participative est pilotée par une agence de concertation « Ville Ouverte » (ville-ouverte.com) avec l'appui de l'Équipe de Développement Local (EDL). Pour sa part, L’EDL mène des rencontres avec les commerçants ; une première rencontre a eu lieu le 14 décembre dernier mais pour un secteur limité à la rue Dejean pour l’instant. Des groupes thématiques doivent se mettre en place avec les associations et habitants pour faire émerger des propositions. L’ensemble de ces groupes et les commerçants vont se rencontrer le 6 février prochain pour faire remonter les premières actions /aménagements à mener. Une nouvelle réunion avec Anne Hidalgo est prévue mi-février. L'Hôtel de ville souligne que, dès à présent, un effort est mené par la DPSP notamment avec l’arrivée des nouveaux effectifs. Des aménagements seront assez vite entrepris, par exemple avec l'implantation de bacs végétalisés et il est proposé que ces plantations soient aménagées avec la participation des habitants. Nous avons souligné qu'il faut veiller à ce que l’entretien et le nettoyage soient réguliers pour ne pas donner un sentiment d’abandon, et l’expérience montre que s’il est nécessaire que l’entretien soit régulier pour que cela fonctionne, on ne peut pas se reposer uniquement sur les particuliers pour l'assurer.

    Dans un second temps, la parole a été donnée aux associations et habitants pour une série de remarques et de questions. Les premières remarques ont d'emblée pointé la sous représentation des associations et des habitants (seulement 7 personnes sur la trentaine présente à la réunion), il est répondu que la rapidité d'organisation de cette réunion n'a pas permis de faire venir plus de personnes mais que Ville Ouverte va élargir la base d'habitants consultés, notamment par une présence sur l’espace public pour prendre des contacts directement avec les riverains. Les habitants et commerçants du secteur intéressés à participer à cette concertation sont invités à prendre contact avec l'agence Ville Ouverte en envoyant un mail à cette adresse : tousmobilises@chateaurouge.info

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    Les habitants ont dit leur lassitude de voir défiler les expérimentations et les interventions de la ville depuis des années sans qu’une amélioration se fasse réellement sentir. Beaucoup de remarques ont porté sur les difficultés de la vie au quotidien pour les habitants de ce secteur. Il a été soulevé la question des commerçants dont la plupart de la clientèle vient de l'extérieur du quartier et du peu d'intérêt qu'ils portent à la qualité de vie du quartier ; des riverains ont évoqué la complicité active de certains commerçants avec les vendeurs à la sauvette ; beaucoup se demandent comment travailler avec eux. Il a été également rappelé que lors de la dernière tentative de réaménagement de la rue Dejean, les commerçants avaient fait preuve d’une opposition farouche à tout changement, défendant leur pré carré.

    Du côté sécurité, il a été demandé que le champ d'action de la Direction de la Prévention, de la Sécurité et de la Protection (DPSP) soit plus étendu dans le temps, le soir et le week-end en particulier. La DPSP et la préfecture travailleront en ce sens et de concert a répondu la ville. Plusieurs habitants s'inquiètent du développement de la prostitution de rue, de jour comme de nuit, qui entraîne beaucoup d’intrusions et d'effractions dans les immeubles et les parkings. Ils ont rappelé qu’il faut agir avant tout sur les réseaux qui organisent cette activité et "tiennent" les rues. Plus généralement, les habitants ont donc demandé de faire appliquer la loi, plutôt que de chercher de nouvelles méthodes. Une demande entendue par les élus : "il est important et nécessaire de faire respecter la loi mais il faut aussi agir sur d’autres leviers pour faire perdre les vieilles habitudes".

    Michel Neyreneuf est intervenu pour demander que l’on précise le secteur concerné et a proposé un élargissement du périmètre qui pourrait descendre jusqu'à la rue Marcadet.

    Des habitants ont également proposé que soient menées des actions positives afin de montrer ce qui va bien dans le quartier ; les habitants veulent aussi une meilleure image de leur quartier.

    La position d'Action Barbès

    Nous avons rappelé que le secteur de Château Rouge est un centre d’attractivité commerciale à vocation régionale mais totalement sous-dimensionné pour absorber une partie de l'activité commerciale qui s'y développe, celle du commerce de gros et demi-gros. Les locaux sont souvent trop petits pour l’activité de gros et demi-gros qu’ils abritent et les rues saturées de véhicules de clients, notamment le week-end. Le projet du "Marché des Cinq continents" étant tombé dans l’oubli, cette activité ne sera pas déplacée et il faut donc aborder l’amélioration du cadre de vie du quartier en intégrant cette problématique. Si le commerce est libre, il faut aussi savoir le réguler et en l'occurrence ne pas favoriser ici le développement du commerce de gros. Restreindre l’accès automobile qui participe aux nuisances subies (stationnement anarchique, en double-file ou sur les passages piétons, pour chargement…) est une piste à renforcer sachant que le quartier est très bien desservi par les transports en commun. Au-delà du bien être des riverains, c’est aussi un pas vers le respect des accords de Paris sur le climat. Et un autre pas dans ceux d’Anne Hidalgo pour améliorer l’air que respirent les Parisiens. Il faut aussi être ferme avec les commerçants quant à l’usage qu’ils font de l’espace public : des containers de poubelle et des palettes de produits sont entreposés à longueur de journée sur les trottoirs considérés comme des annexes de boutiques trop étroites. L’idée de mettre à disposition des compacteurs de cartons pour les professionnels, idée qui a été évoquée lors de la première réunion, nous semble contre-productive. En effet,  si un commerçant veut établir une activité de gros, il est dans son bon droit, mais c’est à lui seul de veiller à trouver un local adéquat avec un local poubelles suffisant et correspondant aux besoins de son activité, et non à la ville de pallier ces manques. Il ne s'agit évidemment pas de transformer Château Rouge, de changer son identité à laquelle les habitants sont très attachés, mais de pouvoir y vivre et y circuler comme dans n'importe quel autre quartier de Paris.