Le "carrefour Barbès", point de jonction des boulevards Barbès, de la Chapelle, de Magenta et de Rochechouart, est un lieu emblématique de Paris. Plusieurs repères urbains impriment sa personnalité, à savoir le cinéma le Louxor, le viaduc et la station de métro Barbès-Rochechouart, ou encore plus récemment, la Brasserie Barbès. Mais c'est sans doute le magasin Tati qui marque le plus fortement l'identité de Barbès dans l'imaginaire de gens. En effet, le magasin au Vichy rose, présent ici depuis 70 ans, couronne le carrefour avec son enseigne lumineuse emblématique.
Célébration d'une victoire au foot devant Tati, juin 2014
Mais pourquoi évoquer en titre Times Square, le célèbre quartier de New York connu pour son carrefour et ses écrans lumineux ? L'enseigne de Tati vantant d'avoir "Les plus bas prix" est loin de rivaliser avec les écrans new-yorkais, nous direz-vous. C'est sans compter avec la nouvelle installation publicitaire de Tati, un magasin qui désormais appartient au groupe Gifi. Il y a quelques jours, pas moins de sept écrans lumineux publicitaires géants ont fait leur apparition derrière les vitrines du premier étage de Tati, à l'angle des boulevards Barbès et de Rochechouart. On avait déjà vu apparaître ces écrans dans les vitrines du rez-de-chaussée, ils n'y sont plus aujourd'hui. Sur ces écrans défilent les publicités du magasin, de jour comme de nuit. Et de nuit, le magasin ainsi paré ne dépareillerait pas à Times Square, tant la luminosité du dispositif publicitaire est forte.
Sans parler de l'invasion publicitaire qui prend ici des dimensions considérables, cela n'est pas sans conséquence pour les riverains qui se voient éclairés par ces écrans, particulièrement pour ceux habitant côté impair du boulevard de Rochechouart, côté 9e, et malgré le viaduc qui aurait pu être un obstacle. En effet, la lumière provoque une grande gêne pour les habitants des appartements dont les fenêtres sont en vis-à-vis de Tati. Des riverains, dont certains de nos adhérents, ont écrit au magasin pour se plaindre du problème, mais aucune réponse pour l'instant. Si la règlementation locale est relativement permissive pour ce type d'écrans, il ne saurait être question de tolérer une telle pollution lumineuse pour le voisinage. Une extinction a minima en soirée ne paraît pas être une demande insensée et permettrait aux voisins de retrouver le sommeil.
Le problème que nous signalons ici risque de se multiplier, tant ce type d'écrans se développe à Paris ces derniers temps. Reste à savoir si la ville laissera faire ou si elle adaptera sa réglementation pour en éviter les excès.
Commentaires
Je suis allée prendre un verre à la brasserie Barbès aujourd'hui. Je peux vous affirmer que le carrefour était la cour des miracles. Drogue ventes illégales, etc ... Quand je pense aux rapports de la préfecture et l'état actuel du carrefour, je me dis qu'iil y a de quoi douter de la sincérité des rapporteurs.
Oui, la lumière est gênante pour les riverains, mais peut-être que cela permet d’éclairer le carrefour pour limiter les trafics qui se font 'sous couvert de la nuit' bien qu'au contraire cela peut favoriser les trafics qui se font déjà 'au grand jour'... qui sait? Comme la musique classique a Toulouse, cela repoussera peut-être tous ces loulous qui 'tiennent les murs' pour dégager la place...
Pour ma part, je suis scandalisée par l'arrivée de ces vidéos publicitaires, véritables pollution visuelle et d'une grande agressivité. Et dîner en face, à la brasserie Barbès, avec le prix des sous-vêtements féminins, ou autres, qui vous aveugle a vraiment de quoi vous faire fuir le lieu maintenant. D'ailleurs tout le personnel du Barbès s'en plaint aussi car le soir, l'agressivité de ces écrans lumineux les gêne beaucoup dans leur travail.
Sans oublier les oiseaux nocturnes, en nombre à Montmartre, qui eux aussi pourraient vite perdre leurs repères.
Mais aussi, ce dimanche matin, 21 octobre, le Louxor bouclait sa folle nuit "Ingmar Bergman" et "John Carpenter" à 7.00. Le public était venu en nombre pour voir un maximum de films proposés toute cette nuit et nous dégustions dehors le café + viennoiseries que le Louxor nous offrait alors pour terminer en beauté cette nuit pour cinéphiles. Mais à 7.00, en pleine nuit encore, nous étions déjà aveuglés par ces écrans juste en face de nous.
Un dimanche matin, dès 7.00, alors que Tati est fermé ce jour-là ?
Quel service de la Mairie de Paris a autorisé ces écrans à l'extérieur du magasin ?
Aucune réglementation sur le créneau horaire de leur mise en service ?
Aucun répit à espérer lorsque Tati ferme ses portes ?
Jusque quand allons-nous subir toute cette pollution visuelle ?
Autres exemples de ce type dans les beaux quartiers de la capitale ?
Merci à Action Barbès pour cet article qui m'a devancée dans mon envie de vous écrire à ce sujet.
Je suis prête à signer des deux mains (et dès demain !) toute pétition demandant la mise hors service de ces monstrueux écrans.
Sur le site de la ville de Paris, on trouve le règlement de la publicité et des enseignes. Je ne suis pas juriste et n'ai pas lu tout le règlement mais cet extrait a attiré mon attention :
"Article P4 - PUBLICITÉ LUMINEUSE
La publicité lumineuse est la publicité à la réalisation de laquelle participe une source lumineuse spécialement prévue à cet effet"
Article P4.1- Dispositions communes
titre II article P4.1.1–
Champ d’application
"La publicité lumineuse*, notamment les écrans, est interdite à l’exception des
dispositifs publicitaires* installés sur les toitures-terrasses*.
La publicité clignotante, défilante, animée ou à luminosité variable est interdite."