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  • Municipales 2008 : synthèse de la semaine

    Le problème du logement à Paris est d’une réelle acuité. La flambée du marché immobilier qui persiste d’une part, la quasi-stagnation du fameux « pouvoir d’achat » et la part croissante du budget des ménages allouée au logement, l’évolution des taux d’intérêt et le niveau d’endettement grandissant des ménages d’autre part, tout cela conjugué avec bien d’autres éléments, fait que se loger à Paris est devenu impossible pour qui n’est pas un célibataire CSP+ pour caricaturer un peu la situation ! Sans porter de jugement trop définitif sur ce que proposent les uns ou les autres, disons simplement que ce qui est envisagé n’est pas à la hauteur du défi : aujourd’hui 100 000 demandes de logement social avec un taux de rotation inférieur à 5% pour ces mêmes logements, un foncier figé, un PLU contraignant, nombre de propriétaires qui hélas préfèrent laisser leur bien vide plutôt que de faire face à des locataires qui profitent souvent, reconnaissons le, à outrance des possibilités offertes par la loi, tout cela fait que la question du logement dans la capitale n’est pas près d’être résolue.

    Les transports touchent un domaine qui n’est pas seulement d’ordre pratique mais aussi quasi-culturel. La question de la voiture, de ce qu’elle représente encore aujourd’hui, « pollue » le débat sur les transports.

    D’un côté il n’est pas raisonnable que plus de 80% de l’espace public parisien soit occupé par les véhicules automobiles. Il n’est pas logique que plus de 80% des personnes reconnaissent que l’usage de la voiture devrait être plus modéré mais que dans le même temps plus de 80% des personnes préconisent ce changement pour les autres mais pas pour eux-mêmes. Enfin, comment concilier les intérêts des uns et des autres sachant que près de 55% des parisiens ne sont pas propriétaires d’une voiture.

    De l’autre côté, pour des raisons évidentes, il n’est pas question de limiter pas des méthodes coercitives la liberté de circulation, que ce soit par des méthodes « mécaniques » d’interdiction de circuler ou des méthodes liées au péage par exemple, socialement inacceptables.

    Chaque parti politique y va de son couplet pour développer les transports urbains : qui parle de son tramway, qui parle d’une ligne de métro circulaire, qui parle de minibus dans les arrondissements, de covoiturage, de réforme des taxis ….. les idées ne manquent pas. Mais regardons le cas de notre arrondissement. Il est, dans la capitale, celui où la densité de transports en commun est la plus forte. Trains, métros et lignes de bus y abondent et on ne voit pas très bien comment on pourrait faire plus. L’offre de transports en commun y est très forte mais cela n’empêche pas les problèmes de circulation ni de parking ! Il est donc légitime de se poser la question de savoir si une augmentation significative de l’offre de transports en commun va résoudre le problème ou simplement faire augmenter la demande comme cela a été le cas jusqu’à maintenant ? Nous serions dans un cercle vicieux.

     

    Dans un tout autre domaine, ce qui ressort de cette semaine très riche, est une modification dans le positionnement des 4 « grands » candidats. D’un Bertrand Delanoë donné grand favori et ayant pris « un temps d’avance », on a vu sortir un candidat se lançant vigoureusement dans la campagne et parlant d’une « incertitude » à propos du résultat. D’une François de Panafieu donnée archi-battue à l’avance il y a encore quelques semaines on a vu surgir une femme entourée d’une équipe ouverte à beaucoup de tendances diverses dont on peut penser ce que l’on veut mais qui la met dans la position d’un challenger très sérieux. Du Verts Denis Baupin et de la MoDem Marielle de Sarnez, tous deux aux difficultés « existentielles », dépend le résultat final lié aux alliances qui pourraient se nouer, quand bien même ces deux partis ne recueilleraient qu’entre 5 à 10 % des voix chacun. Chacun semble l’avoir compris et les enchères vont commencer. En commun à tous est le fait que le premier tour du 9 mars va fixer les rapports des forces et que c’est ce scrutin qui compte, le deuxième tour du 16 mars ne constituant qu’une formalité.

     

    A la fin de cette semaine, véritable début de la vraie campagne, les jeux restent largement ouverts.

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    Cette semaine a été très riche en événements et il n’est peut être pas inutile de marquer un temps de pause pour faire le point, essayer de réfléchir un peu !

    Il nous faut d’abord faire un constat : les quatre principaux partis – Parti Socialiste, MoDem, Les Verts, l’UMP dans l’ordre d’apparition cette semaine – nous ont présenté leurs objectifs, même si la publication du programme complet du MoDem reste à venir.

    Clairement trois sujets dominent les débats. Dans l’ordre d’importance et tels que traités par les partis politiques :

    • Le logement,
    • Les transports,
    • L’environnement.

    Il n’y a rien ici que de très normal.

  • Conseil d’arrondissement

    Le Conseil d’arrondissement s’est tenu lundi 30 juin.

    Ordre du jour

    Points à noter :

    • La subvention de 7000€ attribuée à l’association des commerçants de la rue Cadet porte à 50 500€ le total des subventions accordées aux commerçants pour les illuminations de Noël par la mairie depuis les élections de mars 2008.

     

    • Propreté : les activités commerciales et les grands magasins en particulier, les activités nocturnes et Pigalle notamment, enfin l’accroissement des incivilités, font que notre arrondissement souffre de problèmes de propreté. L’organisation actuelle n’est plus efficace. Le maintien des deux tâches (collecte des déchets et nettoyage des rues) par les mêmes personnes est-il la meilleure solution dans le cadre du renouvellement des conventions qui viennent à échéance en juin 2009 et passées avec certaines sociétés privées ? Laurent Chabas, 1er adjoint au maire chargé de la propreté, présente ainsi la délibération et ajoute que son objectif est clair : muscler le service de nettoyage en remettant à plat l’organisation actuelle et faire changer le comportement des habitants par la prévention mais aussi la verbalisation. La privatisation de la collecte des déchets reste une hypothèse mais pas la seule, reconnaît-il. Avant de prendre une quelconque décision en la matière, il a été décidé d’ouvrir le dialogue avec les personnels concernés, de se donner le temps de la réflexion, c'est-à-dire 6 mois pour étudier au niveau de Paris quelle serait la méthode la plus efficace pour la collecte, le mieux au niveau de l’arrondissement en ce qui concerne le nettoyage. Laurent Chabas demande que la délibération soit votée en l'état pour laisser l’éventualité de la privatisation ouverte, ce qui ne signifie pas qu’elle sera décidée par le Conseil de Paris. Un Vœu spécifique sera proposé lors du prochain Conseil de Paris pour bien préciser ces modalités.
    L’opposition (UMP) a beau jeu de constater que l’exécutif parisien ....

    L’opposition (UMP) a beau jeu de constater que l’exécutif parisien se rallie au libéralisme ! Plus sérieusement, l’opposition y voit le constat que ce qui a été lancé depuis 7 ans ne fonctionne pas, que cela ne donne pas de bons résultats. Elle demande à ce que les pouvoirs des maires d’arrondissement soient accrus en ce domaine et s’interroge sur le devenir des personnels concernés. L’opposition s’abstiendra lors du vote.

     

    L’élue apparentée PCF remarque, elle, que le sujet n’a jamais été évoqué lors de la campagne électorale, contrairement à ce qui a été fait pour l’eau. Elle rappelle que l’objectif est la propreté de Paris et pas de savoir lequel, du public ou du privé, est le plus efficace en la matière. Elle constate aussi que ni l’un ni l’autre ne garantit rien : certains arrondissements traités par le privé ont de bons résultats tout comme certains autres gérés par le public. Elle affirme, par ailleurs, que seulement 50% des effectifs sur un total de 250 personnes concernées, seraient maintenus. Bien que dans la majorité municipale, l’apparentée PCF votera contre lors du vote.

     

    Les Verts sont d’accord avec l’analyse qui précède. Pour eux c’est l’ensemble de la politique des personnels qui est en cause. L’élue Les Verts votera contre lors du vote.

     

    Après un recadrage du débat par Pauline Véron (PS), le maire, Jacques Bravo, dans sa réponse, précise certains points : « il y a un malaise des personnels, il y un malaise des citoyens, il y a un malaise des élus.» La question est celle du management des Services de propreté qui est confus à Paris. Il souhaite mettre tout en œuvre pour sortir de ce malaise « par le haut ». Il affirme qu’il y a distorsion dans les tâches accomplies par les Services : la collecte des déchets "écrase" le nettoyage. Il est ouvert à la concertation et fixe un calendrier de 6 mois pour remettre tout à plat. Il annonce la création d’un service municipal (de l’arrondissement) de propreté de proximité ce qui semble induire une augmentation des effectifs.

     

    La délibération est votée avec 9 voix pour, 2 voix contre, 2 abstentions.

     

    • International Visual Theatre (IVT) est installé dans notre arrondissement, cité Chaptal, depuis près de 4 ans. Sa salle de théâtre de 200 places a été inaugurée en janvier 2007. IVT jouit d’un capital de sympathie certain de la part de tous les élus. Que ce soit l’enseignement du langage des signes, la programmation du théâtre, la satisfaction est générale. L’association occupe un bâtiment propriété de la Ville de Paris et a signé un bail de 18 ans avec la Ville pour un loyer annuel de 1200€. Le maire du 9e avait fait de l’installation d’IVT dans notre arrondissement une de ses priorités lors de sa première mandature. Une première subvention de 75000€ a été attribuée à IVT fin 2007 mais, après un audit approfondi, il s’avère que cette association souffre de difficultés financières structurelles et a fait une demande de subvention supplémentaire de 114 000€ pour son fonctionnement - portant le total à 189 000€ - et de 16 000€ pour financer une partie du ravalement de son bâtiment. S’agissant de l’utilisation d’argent public, l’opposition, tout en déclarant qu’elle souhaite soutenir IVT, fait deux remarques : elle a des doutes sur la qualité de la gestion de l’association, certains documents fournis avec le dossier de demande de subvention comportant des calculs faux et elle s’interroge sur certains postes, comme celui de la masse salariale de quelques 900 000€ pour 11 salariés. L’opposition demande de surseoir à cette délibération pour demander à IVT des comptes plus précis validés par les commissaires au compte. Dans sa réponse, la maire reconnaît qu’il y a un problème du côté des documents mais considérant la fragilité actuelle d’IVT, il souhaite que la délibération soit votée pour ne pas envoyer un signe négatif à cette association. Le conseil adopte cette délibération, l’opposition ne prenant pas part au vote.
  • Brigade de lutte contre les incivilités : quels changements pour nos arrondissements?

    La Brigade de lutte contre les incivilités, vous en avez forcément entendu parler tant la Ville a communiqué sur le sujet depuis la rentrée. Dire qu'elle est attendue comme le messie serait un peu excessif mais nous savons que les habitants du quartier espèrent qu'elle va inverser la tendance.

    Alors, nous avons voulu en savoir plus et le mieux était de s'adresser directement au responsable de la Direction de la prévention, de la sécurité et de la protection (DPSP - nouvelle entité qui regroupe cette brigade), Matthieu Clouzeau.

    Une nécessaire réorganisation des services

    Comment être plus efficace ? C'est la question que la Ville s'est posée l'an passé. Elle a ainsi décidé de réunir plusieurs services municipaux sous une seule et même direction pour agir contre les incivilités. Tout d'abord, la Direction de la prévention et de la protection (ancienne DPP) auxquels viennent s'ajouter des agents de la Direction de la propreté et de l'environnement (DPE) et de la Direction de espaces verts et de l'environnement (DEVE).

    Les effectifs vont donc passer de 1000 (actuelle DPP) à 1900 agents (tous en uniforme) en regroupant les agents qui avaient déjà un pouvoir de verbalisation. Pour être précis, 700 agents arrivent d'autres services, il y a donc 200 personnes en création nette de postes. A savoir, certains postes sont transformés en inspecteurs de sécurité et à la fin de la mise en place de tout le dispositif, on comptera une augmentation de 47% de ce corps.

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    Des horaires élargis

    Indispensable car on le sait bien, les contrevenants ne font pas de pause ! Il faut donc disposer d'une force de frappe à tout moment. Une unité sera présente le soir, de 16h à minuit et le week-end. Elle passe de 50 à 100.

    Un meilleur maillage du territoire

    On passera de 6 à 10 secteurs avec des changements dans nos 3 arrondissements autour du carrefour Barbès.

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    Ainsi, les 8e, 9e et 10e seront regroupés en une seule circonscription, ce qui nécessite de trouver des locaux plus grands et mieux adaptés. Le nombre d'agents y restera identique mais ils géreront un territoire d'action plus petit. La Ville est sur la piste d'un local mais rien n'est encore définitif et nous ne vous dévoilerons donc pas le lieu. Le 18e, étant donné la superficie de l'arrondissement et les problèmes qu'on y connaît, bénéficiera d'une circonscription tout à lui dédiée (il est avec le 9e pour le moment) et conservera son local actuel à Marcadet. Vous l'avez compris, il faudra patienter encore quelques mois. L'actuelle responsable de la circonscription (Circo'Nord), Coralie Lever-Matraja, restera en place. Elle était présente lors du rendez-vous à l'Hôtel de Ville et nous a déjà invités à lui rendre visite dans ses locaux. 

    Des exemples d'organisation modifiée

    Les agents de la DEVE ont parfois des difficultés à fermer les parcs et jardins lorsqu'ils sont seuls, certains "promeneurs" se montrant peu pressés de quitter les lieux. Ainsi dans les espaces verts, (notamment dans le square Léon et le jardin d'Eole, dans le 18e), des inspecteurs de la sécurité prendront le relais. Autre atout, ils seront prochainement équipés de vélos électriques pour réduire le temps de déplacement. En ce qui concerne la sécurité des points écoles (traversées de rues pour les enfants), la quasi-totalité est assurée par la DPSP.

    Des changements à venir avec la réforme du statut de Paris

    Actuellement, les Agents de surveillance de la Ville de Paris (ASP) sont sous la responsabilité de la préfecture de police mais payés par la Ville de Paris. Le concours d'inspecteur de la sécurité est depuis peu ouvert aux ASP qui souhaitent rejoindre la DPSP, une centaine a déjà franchi le pas. A terme, lorsque cette réforme sera effective — et pour cela, il faudra qu'elle soit votée au parlement, elle est déjà en débat au Sénat ce mois-ci —, les 1600 ASP rejoindront la DPSP pour lutter contre les incivilités, agir sur la circulation de proximité, veiller au respect des zones piétonnes, et verbaliser le stationnement gênant. Voilà un dernier point qui serait intéressant, on pense par exemple au non-respect de la zone piétonne boulevard de Denain ou encore de la dépose-minute rue de Compiègne mais aussi au stationnement sous le viaduc du métro aérien. On s'arrêtera là, la liste serait trop longue... Les agents de la brigade des nuisances sonores actuellement en poste à la Préfecture de police seraient eux aussi invités à rejoindre la Ville. Il faudra attendre avril 2017, sans doute, pour savoir si ces changements se feront. Reste à l'espérer ! Autre réforme possible : la Maire de Paris a récemment communiqué sur le stationnement qu'elle souhaite privatiser. D'autres villes en Europe ont déjà opté pour ce principe. Affaire à suivre donc, et si vous n'avez pas tout compris, Matthieu Clouzeau sera présent au prochain conseil de quartier Lariboisière-Saint Vincent-de-Paul qui aura lieu le 15 novembre, à l'école de la rue de Belzunce.

  • Gare du Nord : la Ville veut revoir l'intermodalité !

    C'est le bazar! Voilà une phrase qui pourrait résumer la situation actuelle sur le parvis de la Gare du Nord...

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    Depuis l'achèvement fin 2006 des travaux du projet de réaménagement (qui était initialement très alléchant sur le papier), force est de constater que cette zone dite de rencontre n'est pas respectée. Dans une telle zone, le piéton est prioritaire rappelons-le. Les véhicules sont donc censés rouler au pas et ne pas stationner trop longtemps. Les riverains et les usagers conviendront avec nous qu'il n'en est rien.

    Il semble que la Ville de Paris souhaite revoir l'organisation des espaces. Pour cela, elle a fait appel au bureau d'études AREP (sigle pour "Aménagement, Recherche, Pôle d'échanges" et filiale du groupe SNCF, via sa 5e branche Gares & Connexions) dans le cadre de ce projet piloté par le STIF et financé par la Ville.

    C'est par l'intermédiaire d'Elise Fajgeles, adjointe au Maire du 10e chargée des Transports et de l'Aménagement de l'espace public, qu'Action Barbès a été sollicitée par  Gauthier Hitter, architecte urbaniste au sein d'AREP Ville, filiale d'AREP dédiée aux études architecturales et urbaines, pour échanger sur notre perception des abords de la gare. Voici l'essentiel de notre échange.

     

    Quelques mots sur AREP?

    La société AREP a été créée en 1997 et regroupe environ 500 personnes. Nous travaillons plus particulièrement pour des collectivités en France mais également à l'international (pour les gares des villes de Turin, Shanghai, Turin, Wuhan..). Plus près d'ici, nous avons travaillé en 2007 sur la restructuration de la Gare de l'Est dans le cadre de l'arrivée du TGV Est.

     

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    Pourriez-vous nous présenter le cadre de cette étude pour l'amélioration de l'intermodalité aux abords de la Gare du nord?

    Nous sommes dans la phase d’élaboration d’un diagnostic, qui sera suivie d’une phase de programmation et de propositions de pistes d’actions pour une remise d’étude fin février 2014. Dans la première phase, pour bien comprendre le fonctionnement et les dysfonctionnements du dispositif de transports mais aussi des usages urbains, nous rencontrons les différents acteurs présents sur le site. Nous observons ce qui marche mal d'un point de vue urbain et d'un point de vue fonctionnel. Depuis une dizaine d'années, les esprits ont évolué et on a compris (admis?) qu' une place de gare est aussi un lieu de vie, de rencontres. Nous devons  avoir une vision plus globale. On ne peut pas parler de la Gare du Nord sans prendre en compte la future ligne 15, le projet d'aménagement Paris-Nord-Est, le prolongement de la ligne 14 jusqu'à Saint-Denis Pleyel, le tramway T8 prolongé. Ensuite, on décline en fonction des temporalités et des financements. La Ville de Paris relance actuellement une seconde phase de marché sur Paris-Nord-Est. La Direction de l'Urbanisme de la Ville de Paris a une vision stratégique à long terme avec les communes voisines. 

     

    Quels problèmes majeurs avez vous déjà identifiés?

    D'une manière globale, la situation n'est pas satisfaisante. C'est une évidence.

    paris,gare-du-nord,paris-nord,paris-nord-est,circulation,transports,urbanismeTaxis: lors de la restructuration de l'espace autour de la gare, on est parti d'un bon principe d'une circulation aisée rue de Dunkerque le long de la gare. Mais on voit bien qu'au quotidien, les usages ont été détournés, voire non respectés et sont donc différents du projet de départ, avec également de nouveaux usages (comme les VTC - Voitures de Tourisme avec Chauffeurs -). De nombreux taxis, après avoir déposé leurs clients devant le parvis ne retournent pas rue de Maubeuge mais reprennent des passagers quelques mètres plus loin.  La circulation n'est pas facilitée par ces mauvaises pratiques (d'autant que des voitures particulières passent aussi par là). On souffre de la grande proximité du boulevard de Magenta souvent saturé. La Gare du Nord ne bénéficie malheureusement pas d'un espace de respiration comme c'est le cas devant la Gare de l'Est. L'idée serait de reconsulter le PC Lutèce pour voir ce qu'on peut améliorer.

    RATP: La gare routière pour la RATP est un vrai plus. Elle ne bénéficie pas d'une vraie gare routière dans les autres gares. Elle y tient donc. Une réflexion sur la circulation et les arrêts sera sans doute à mener.

     

    Les piétons et les cyclistes ne sont-ils pas oubliés ?

    Bien au contraire. Notre démarche est aussi de reparler des piétons. C'est une réelle préoccupation. D'ailleurs, sur les pôles d'échanges, elle est au cœur de la réflexion.

    paris,gare-du-nord,paris-nord,paris-nord-est,circulation,transports,urbanisme,gare-de-l-estNous n'oublions pas les modes doux comme les vélos. Avec en toile de fond, l'idée de promouvoir les transports collectifs (On étudie la part modale: façon dont les usagers accèdent aux transports collectifs et aux modes doux, i.e. non motorisés et non polluants, comme les vélos etc.). Nous réfléchissons à une vélo-station avec gardiennage et réparations. L'abri-vélos devant l'entrée banlieue est détourné de son objet et pas vraiment utilisé comme parking deux roues non motorisées. Il serait à revoir.

     

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    paris,gare-du-nord,paris-nord,paris-nord-est,circulation,transports,urbanisme,gare-de-l-estIl nous semble indispensable de réfléchir au stationnement des autocars de tourisme, aux porte-huit, à la future restructuration de l'hôpital Lariboisière avec un nouveau bâtiment à l'angle du boulevard de la chapelle.

    Ce sont  des éléments dont je n'avais pas connaissance. Vous faites bien de me les signaler. La partie nord des abords de la gare doit aussi s'inscrire dans la réflexion.

     

    Et la liaison entre les deux gares dont on parle depuis si longtemps?

    paris,gare-du-nord,paris-nord,paris-nord-est,circulation,transports,urbanismeEn 2008 déjà, il y avait eu une étude avec l'APUR. Deux solutions avaient été proposées: une liaison plus technique en sous-sol entre les quais de la Gare de l'Est et l'espace du RER E / Eole (Gare Magenta) et une liaison en surface avec un aménagement sur la rue d'Alsace. Le STIF a récemment lancé un appel d'offres pour une nouvelle étude bipôle Gare de l'Est - Gare du Nord. Notre bureau d'études AREP Ville a postulé. Nous espérons une réponse prochaine positive. On voit bien qu'on est nécessairement dans une dimension plus large.

    La réflexion sur les abords de la Gare de l'Est devrait aussi se faire. Le projet de liaison rapide "CDG Express" est déjà ancien mais devrait finir par émerger. Il peut s'inscrire dans le Grand Paris (avec une remise à plat des transports).

     

    *   *

    Dans le cadre de cet échange fort intéressant, nous avons émis quelques suggestions: pour les motos-taxis, trouver un lieu défini afin d'éviter les stationnements débordants et donc illicites sur les trottoirs. Ce qui éviterait également le racolage devant la sortie de la gare. Rendre la sortie côté Lariboisière, long couloir de béton, plus agréable (éclairage, couleurs, fresques...). Trouver un espace clos pour les chauffeurs de taxis avec toilettes, ce qui éviterait une partie des recoins urinoirs sur la voirie. Travailler avec Vélib' pour un rechargement des stations plus efficaces aux abords de la gare. Imaginer un lien avec le viaduc (métro aérien de la ligne 2).

    Nous avons bien compris qu'il n'est pas question de revenir sur des aménagements récents et coûteux du parvis de la Gare du Nord mais que la situation actuelle doit évoluée positivement. Reste à attendre le rendu de cette étude fin février qui devrait être publique.

    La Gare de l'Est sera également concernée par la suite puisqu’il s'agit d'une étude "bipôle" et pourrait, à ce titre, bénéficier de moyens additionnels pour l'aménagement de ses abords. Nous suivrons cela de près.

  • La prochaine restructuration du bureau de poste Paris Gare du Nord

    le recul annoncé de la mission de service public postal dans le 10e arrondissement, et des désagréments en perspective pour les clients des bureaux de poste voisins!

    Les rumeurs se confirment
    A en croire les nombreuses analyses qui foisonnent actuellement dans les différents médias, la Poste semble traverser une période difficile marquée par d’importantes turbulences sociales. Et les bureaux de poste du 10e arrondissement ne sont pas en reste, avec, semble-t-il, la restructuration annoncée de ses services, qui pourrait significativement et négativement impacter le niveau de qualité de ses prestations pour les habitants et ses usagers dans l’arrondissement.
    En bref, les difficultés de La Poste ne semblent pas sur le point de s’estomper; il n’est pas audacieux de dire qu’elles pourraient même s’accentuer dans un avenir proche au regard des changements évoqués au niveau local pour la structure et l’organisation des bureaux de poste du 10e arrondissement.

    paris,10e,RF,Féraud,Dreyfus,Poste,Gare-du-nordBien que la direction de La Poste n’ait jamais communiqué officiellement sur ce sujet, les changements envisagés concernent le bureau de poste de Paris Gare du Nord. Ce bureau de poste avait été inauguré en grandes pompes en avril 2010 après un investissement de 1.9 millions € pour son réaménagement et sa relocalisation au 8 rue de Dunkerque. Avec plus de 1800 usagers par jour, il est l’un des bureaux de poste les plus fréquentés de France, après celui de Paris Louvre.
    Avec les opérations de « banque sociale » (e.g. retrait d’espèces sur les livret A, et des prestations sociales : RSA, allocations familiales, indemnités de chômage, etc.) représentant environ 40 % de sa clientèle, ce bureau de poste Paris Gare du Nord a une véritable et importante mission sociale de proximité dans l’arrondissement. Par ailleurs, il traite le plus grand nombre de mandats Western Union en France, à l’image d’une part non négligeable de clientèle d’origine étrangère et de passage compte tenu de la localisation sur la Gare du Nord.
    D’une manière générale, la vocation sociale des services financiers postaux, comme un pan à part entière de sa mission de service public, ne doit pas être oubliée au titre des missions que doit remplir La Poste.

    La restructuration via les réductions de personnel
    Après une première réduction de moitié en 2011 (3 sur 6), les guichets financiers de Paris Gare du Nord seraient définitivement supprimés dans le cadre de ce nouveau projet de restructuration. L’objectif de la direction de La Poste est de privilégier l’utilisation des automates par la clientèle et de favoriser le mode de fonctionnement de ce bureau de poste en simple boutique. La raison invoquée par la direction régionale Paris Nord de La Poste pour cette restructuration et la fermeture définitive des guichets financiers : la récurrence des incivilités de type agressions verbales, voire physiques à l’égard des employés ou même entre usagers de ce bureau de poste. Le bureau de Paris Gare du Nord serait rattaché à celui de Paris Magenta, situé au square Alban Satragne à proximité de la Gare de l’Est. Ce rattachement organisationnel traduit en fait une fusion, visant à réduire l’effectif global de ces deux bureaux.

    Pour quels profits à terme ?
    Eu égard à la fréquentation déjà importante du bureau de poste Paris Magenta et de l’attente déjà longue pour accéder aux guichets, nous ne pouvons que craindre une augmentation des tensions éventuelles entre les usagers et les employés de la Poste et une détérioration des conditions de travail des employés des bureaux de postes à proximité (Paris Magenta, Paris Louis Blanc pour le 10e, et Paris Philippe de Girard, Paris La Goutte d’Or dans le 18e) sur lesquels la clientèle des opérations financières devrait se reporter pour ses retraits.
    Cette réduction de moyens s’accompagnera de facto par une dégradation de la satisfaction de la clientèle: il est donc peu probable que cette restructuration permette d’atteindre l’objectif initial affiché de réduction des incivilités à l’égard des employés de la Poste ou de réduction des tensions entre usagers.
    L’utilisation des automates entraînera la diminution des contacts directs avec la clientèle et se fera au détriment des missions sociales de La Poste, à l’égard notamment de la clientèle la plus modeste ou en difficulté, ou encore âgée, que l'utiilisation des automates déboussolent souvent.
     
    De La Poste à la Banque postale
    Cette tendance à l’automatisation des services financiers dans les bureaux de poste suit celle constatée images?q=tbn:ANd9GcT4rZvoHdVkNNgmDDm7SPFUfL_mpfL3W_gZLzIgAMN2E4FO3xiGZQdepuis longue date dans les banques commerciales. Ainsi, au sein du réseau parisien des agences BNP Paribas, il est devenu pratiquement impossible de trouver un guichet pour effectuer des retraits. L’argument invoqué est toujours celui de la sécurité, eu égard aux braquages des agences gérant des espèces. Mais plus généralement, avec cette automatisation, l’objectif des établissements bancaires est d’inciter leurs clients à souscrire à des bouquets de service forfaitaires «tout compris», comprenant la cotisation de la carte bancaire et d’autres fonctionnalités dont ils n’auront pas forcément l’utilité mais qui leur seront tout de même facturées. Le but est d’accroitre la rentabilité financière des activités de la banque de détail, avec, d’un côté, l’augmentation des revenus par client et, de l’autre côté, la réduction des coûts associés au maintien de la sécurité des guichets et à la baisse des coûts de personnels du fait de l’automatisation.

    Que reste-t-il du service public ? Les élus réagissent

    images?q=tbn:ANd9GcQ17bIlx_1TBduDpA5g-GmdSukChHAJrjw4nVogjFzQfJsE368mPour La Poste, cette logique accentuée de rentabilité porte cependant atteinte à sa mission de service public de proximité et à ses missions sociales. La direction cherche à réduire les contacts directs avec la clientèle. Cette tendance touche plus particulièrement le 10e arrondissement, où la direction a déjà réduit le niveau des prestations. Par exemple, à Paris Gare du Nord et Paris Magenta, le niveau de retrait autorisé aux guichets (sans préavis préalable de 72h) a déjà été plafonné à 1000 €, contre 1500 € auparavant, niveau pourtant maintenu dans la plupart des autres bureaux de poste parisiens. Avec la suppression des guichets financiers au bureau Paris Gare du Nord, la palette des prestations offertes par La Poste à ses clients fond à vue d'oeil. 

    Les représentants locaux et parisiens du syndicat CGT de La Poste ont révélé ce projet de restructuration aux élus du 10e arrondissement et aux autres acteurs de la vie locale (Conseils de Quartiers etc.) courant février 2012. La direction régionale Paris Nord de La Poste, quant à elle, n’avait pas jugé utile d’en informer les élus.

    Le 21 février dernier, le maire du 10e, Rémi Féraud, a donc rencontré les représentants locaux de la CGT de La Poste. Puis il a  adressé, le 6 mars, une lettre au directeur territorial de La Poste Paris Nord, François Pain, pour lui faire part de ses craintes. Le maire lui a notamment indiqué que cette restructuration du bureau Paris Gare du Nord « porte préjudice au service public postal dans le 10e  » (notamment du fait de l’augmentation prévisible des temps d’attente aux guichets des bureaux de Paris Magenta et Louis Blanc) et lui a demandé de réexaminer ce projet envisagé.   

    Le 12 mars dernier, un voeu, reprenant les problématiques et les difficultés liées à cette restructuration, a été présenté par les élus communistes, Alain Lhostis et Marie-Thérèse Eychart, et adopté par le conseil d'arrondissement du 10e. Les élus ont à nouveau soulignés les impacts négatifs : atteinte à la mission sociale du bureau de poste Paris Gare du Nord très fréquenté, détérioration prévisible de l’accueil des clients dans les bureaux voisins et baisse de l’accessibilité des prestations du service public de proximité et de banque sociale, ne pouvant qu’exacerber à court et moyen terme ces incivilités que ce projet prétend pourtant réduire.

    Un malaise plus généralisé
    Cette réorganisation, susceptible de porter un coup aux missions locales de La Poste dans le 10e , est révélée dans un contexte très agité au sein du groupe La Poste au niveau national.
    A l’image de ces turbulences au sein de La Poste, l’ancienne Directrice des Ressources Humaines des Services Financiers et du Réseau Grand Public d’Ile-de-France, Astrid Herbert-Ravel, a récemment et publiquement dénoncé, à la mi-mars 2012, les moyens employés par la direction générale de La Poste pour faire évoluer la culture d’entreprise au sein du groupe postal dirigé par Jean-Paul Bailly.
    Par divers moyens très contestables (pressions, intimidation, brimades, privation de moyens, acharnement hiérarchique, et ce, « de façon exponentielle dans tous les métiers de La Poste, pour tous les échelons »), le harcèlement serait érigé, selon cette ancienne directrice RH, comme un « mode de management à part entière » au sein de La Poste, afin de réduire drastiquement son effectif et « moderniser » l’entreprise sans avoir recours à un plan social. Le syndicat CGT affirme ainsi que La Poste aurait supprimé 20 % de ses effectifs depuis 5 ans.
    Ces tensions et ce mal-être à La Poste sont très concrets, comme en témoignent les 3 récents suicides parmi ses employés, qui ont fait la une des médias. Ce malaise social a conduit son PDG, Jean-Paul Bailly, à annoncer le 19 mars dernier des « ajustements » dans les réorganisations en cours et « un grand dialogue pour améliorer la cohésion sociale ».

    Ces ajustements concerneront-ils aussi la réorganisation annoncée de ses activités financières dans le 10e arrondissement?
    Jean-Paul Bailly a toutefois exclu toute idée d’un moratoire ou d’une pause, prétextant que « l’adaptation de l’entreprise ne peut s’arrêter ». Il est évident que le statut de ces réorganisations devient un dossier politique dans le contexte actuel des élections présidentielles.
    En conséquence, ce projet touchant les services du bureau de Poste Paris Gare du Nord devient un dossier sensible pour le 10e. Dans tous les cas, il signifierait, pour les habitants du 10e et les usagers des bureaux de l’arrondissement, une diminution importante de la qualité des prestations et de l’accès à ce service public. Par ailleurs, l’inquiétude des employés de La Poste dans les bureaux concernés par la restructuration, au regard des conséquences d’un tel projet, reflète le climat social anxiogène et de crise qui ébranle le groupe postal.  

    Disparition des missions de service public, baisse de qualité des prestations : La Poste y perd son âme.

    Affaire à suivre !

    Et hasard de l'actualité : ce matin sur France Inter, Guillaume Erner consacrait son émission de 10h à 11h sur les malheurs de la Poste, pour être plus exact sur les malheurs des postiers qui ne reconnaissent plus le service public de proximité qu'ils aimaient. Ecoutez, c'est ici 

  • Paris Neuvième en 2006

    D’abord respecter les règles qui me paraissent indispensables à un blog citoyen vis-à-vis de ses lecteurs : transparence et vérité.

     

    En ce qui concerne la transparence, la chose est claire. Paris Neuvième est et restera indépendant, c'est-à-dire libre, car basé sur le bénévolat. Il est vrai que cette conception des choses semble dans le meilleur des cas naïve, dans le pire stupide. Dans les conditions actuelles, je reste persuadé que ce bénévolat demeure le garant d’une indépendance nécessaire à une expression pluraliste libre des divers intérêts dont on connaît, hélas, les capacités de manipulation. Point de paranoïa dans ce propos, point d’immodestie non plus, simplement l’espoir que les citoyens peuvent faire autrement. J’ai d’ailleurs la faiblesse de penser que cet avis est partagé par les lecteurs dont voici la fréquentation pour les 8 premiers mois d’existence de ce blog.

     

     

      Visiteurs uniques Total visites Pages lues
    avr-05 612 2 084 22 671
    mai-05 1 287 3 474 13 720
    juin-05 6 003 9 295 23 515
    juil-05 5 638 10 021 29 680
    août-05 3 443 5 704 14 777
    sept-05 5 785 10 261 37 656
    oct-05 6 215 11 038 38 199
    nov-05 6 421 10 971 35 561
    déc-05 5 473 8 556 22 332
    Total 40 877 71 404 238 111

     

     

     

    La vérité est aussi de dire que Paris Neuvième se trouve devant une alternative à la fois simple et cruciale.

    Hors quelques contributions ponctuelles en provenance de contacts dans notre arrondissement, je rédige ce blog seul depuis 8 mois. Cela m’a permis de connaître beaucoup de gens, d’apprendre énormément sur la vie de nos quartiers et de Paris en général, de nouer de nombreux contacts avec d’autres blogs de même nature, à Paris comme dans le reste de la France. Cela m’a permis aussi de vérifier que mon analyse personnelle concernant le fonctionnement de notre démocratie était fondée. Que beaucoup d’entre nous souhaitent, certes encore timidement, se réapproprier une vie politique locale par l’exercice d’une démocratie participative renforcé. Le blog citoyen en est un des outils par l’information qu’il diffuse, permettant à chacun de se faire sa propre opinion et d’agir en conséquence.

     

    Sans en exagérer l’importance, j’ajoute que ce blog sert de lien pour les habitants de notre arrondissement comme j’ai pu le constater ces dernières semaines.

     

    Voilà deux objectifs qu’il faut continuer à consolider et maintenir.

     

    Mais il faut que vous soyez conscients, Chers Lecteurs, que je ne pourrais pas les atteindre seul, et ce pour deux raisons.

    D’abord parce que chercher et rédiger des informations demande beaucoup de temps. Restant sur le modèle du bénévolat, chacun comprendra bien les problèmes que cela pose. Mes nouvelles obligations professionnelles me contraignent à consacrer moins de temps à ce blog. Inutile d’insister sur les conséquences.

    Ensuite, et sans doute le plus important, je suis persuadé que la richesse d’un projet comme celui là tient dans la diversité des informations et des opinions, c'est-à-dire à la pluralité des contributeurs. J’ai essayé moi-même d’introduire le plus de diversité possible dans les sujets mais dois aussi reconnaître que mes centres d’intérêt personnel ont beaucoup influencé les choix. De ce point de vue, la situation n’est donc pas satisfaisante.

     

    Je me permets de vous le redire de la manière la plus simple et la plus franche qui soit : ce blog de quartier est le votre. Mon souhait est qu’il devienne un projet collectif des habitants du 9ème arrondissement dans les limites de ce qui fonde la démarche : le respect, l’ouverture d’esprit, la responsabilité, la qualité de l’information. Vous l’avez vu fonctionner depuis 8 mois. Il vous faut maintenant vous l’approprier dans l’esprit que je viens de décrire. Cela me parait indispensable pour en assurer la pérennité.

     

    Didier

  • La nouvelle école maternelle de la rue de Rochechouart

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    Certes l’architecture dénote un peu dans l’environnement. Situé dans l’îlot qui fait angle entre la rue de Rochechouart et la rue de Dunkerque, le nouveau bâtiment occupe l’emplacement d’un ancien centre des assurances maladies. D’une largeur de 20m en façade sur rue, le bâtiment est en fait à considérer dans sa profondeur à partir de la porte d’entrée qui se trouve dans le renfoncement de l’immeuble situé juste avant au n° 66 de la rue de Rochechouart.

     

    L’immeuble en lui-même a en fait deux fonctions. Il est une école maternelle de 5 classes pouvant recevoir jusqu’à 150 enfants mais aussi la cuisine centrale pour la réalisation des repas des cantines scolaires de l’ensemble de l’arrondissement. Il est donc constitué de trois zones horizontales distinctes : le sous-sol pour la livraison et le stockage de ce qui est nécessaire à la cuisine, le rez-de-chaussée et les trois premiers étages pour l’école, le quatrième étage pour la cuisine elle-même. Sa conception et sa réalisation ont suivi des recommandations spécifiques liées au respect de l'environnement. Vous trouverez en annexe une fiche fournie par les Services de la Mairie de Paris décrivant la démarche Haute Qualité Environnement appliquée à ce bâtiment. Demarche_HQE.pdf

    medium_DSCN2901.JPG

    La cour de récréation du RdC en préparation

     

    Le RdC et les trois étages consacrés à l’école ont été spécialement conçus pour les plus petits avec cours de récréation sur deux niveaux, 5 salles de classes très lumineuses et colorées, des salles de repos pour la traditionnelle sieste de l’après midi, des salles de jeux, sans parler des commodités.

    medium_DSCN2910.JPG

    Tout est à l'échelle des petits !

    Au troisième étage se trouve la cantine pouvant accueillir tout ce petit monde et le faire manger en deux services comme c’est l’habitude à Paris. A noter que cet étage compte une particularité intéressante puisque juste à côté de la cantine ouvrira une bibliothèque où les enfants pourront consulter les livres de leur âge et aussi les emprunter pour les emporter à la maison en prêt.

     

    En cette rentrée 2006, l’école devrait accueillir quelques 130 enfants répartis en 3 classes pour les « petits », une classe pour les « moyens » et une classe pour les « moyens grands ». Une nouvelle directrice venant du 5ème arrondissement a été nommée ainsi que 5 institutrices dont 4 exerçaient déjà dans le 9ème.

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    Une des 5 salles de classe bientôt prête

     

    La cuisine centrale gérée par la Caisse des Ecoles du 9ème entrera en fonction en janvier 2007. Elle occupe tout le quatrième étage du bâtiment et ressemble plus à un laboratoire qu’à une cuisine traditionnelle. A terme, 12 personnes y travailleront afin de préparer les repas et goûters pour l’arrondissement. Les conditions de travail de ce personnel ont été particulièrement étudiées avec par exemple un plafond aspirant couvrant la grande pièce de cuisson afin d’en évacuer les odeurs ou de larges fenêtres permettant à la lumière de pénétrer sans problème.

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    medium_DSCN2895.JPG

     

     




     

    Il s’agit là d’un investissement important, plus de 5 millions d’€, dont il est juste de dire qu’il est assez réussi. Mais ce sont les enfants eux-mêmes qui nous diront cela. S’y sentiront-ils bien ? Réponse dans quelques mois.

     

    Vous pouvez télécharger la fiche de présentation du projet prpérarée par l'architecte mais attention, ce fichiers PDF est assez lourd ! Presentation_du_projet_-_fiche_1.pdf

    ainsi que qu'une fiche d'information plus générale fournie par la Mairie de Paris

    Quelques_questions_concernant_le_70_Rochechouart.pdf

  • Conseil d’arrondissement

    medium_DSCN1681.3.JPGY a-t-il un micro climat politique dans le 9ème ou bien est-ce le fait que le pouvoir des Conseils d’arrondissement demeure limité ? Quoiqu’il en soit, sauf sur un point particulier, une belle unanimité régnait lundi au Conseil d’arrondissement.

     

     

    Le Conseil s’est ouvert par un hommage fait par le Maire à son prédécesseur, Gabriel Kaspereit, décédé au mois d’Août, suivi d’une minute de silence.

     

    Unanimité du Conseil sur les délibérations concernant les logements sociaux. La Ville a acquis récemment plusieurs immeubles qui vont faire l’objet de projets importants.

    Au 41 rue de La Rochefoucauld, un immeuble occupant 1060m² avec 14 logements dont 12 occupés et un local commercial va faire l’objet d’une réhabilitation en concertation avec les occupants. Un autre situé au 11 rue du Conservatoire, occupant 1665m² et comprenant 22 logements dont 13 occupés, sera confié à la SEMIDEP, Société d’Economie Mixte, pour réhabiliter des logements sociaux. Ces deux projets évitent la vente à la découpe des immeubles. Enfin, au 41 rue Blanche, un important lot de 3145m² en deux immeubles va être réhabilité pour y créer un centre d’hébergement de personnes âgées dépendantes de 60 à 70 places, ce type d’établissement faisant cruellement défaut dans le Nord de Paris.

     

    Le Musée de la Vie romantique rue Chaptal que la loi de décentralisation de 2004 a placé sous la gestion de la Ville de Paris va faire l’objet d’un ravalement complet. Notons à ce sujet que certains élus se sont inquiétés du rapport de l’inspection des services déclarant que le musée n’offrait pas d’accès aux handicapés et risquait ainsi la fermeture pour non-conformité à la loi.

     

    Un investissement important sera fait au 26 rue Chaptal pour la création d’une bibliothèque jeunesse et d’une halte-garderie (5 millions d’€).

     

    Signalons qu’après l’inauguration de la plaque commémoratrice dédiée à Yannis Xenakis rue Chaptal, le Conseil a adopté un Vœu proposé par Pierre Lellouche pour apposer une plaque en mémoire à l’actrice Lise Delamare au 75 rue Blanche.

     

    Le point de discorde fut l’affaire de la crèche de la rue Le Peletier, "l’enfantfreluche", qui a fermé ses portes en Août dernier, laissant près de 50 familles dans l’embarras. Cette association créée voilà presque 20 ans était sous le coup d’une action en justice lancée par la Marie de Paris en 2003 pour abus de confiance. Malgré cette action en justice, la Mairie de Paris a continué a subventionné l’association mais sa directrice a mis celle-ci en liquidation et le juge a décidé sa fermeture en Août. Pierre Lellouche, par l’intermédiaire d’un Vœu proposé à la délibération du Conseil, s’est étonné que le Conseil d’arrondissement n’ait pas été informé de l’action en justice lancée par la Maire de Paris, laissant le Conseil d’arrondissement voté la subvention annuelle comme si de rien n’était. Pour sa défense, le Maire du 9ème a rétorqué que la présomption d’innocence prévalait, que sa priorité avait été l’accueil des enfants et qu’il était impossible d’anticiper la décision du juge quant à la qualification des faits reprochés à la directrice tout comme la décision de fermer l’établissement. Quoi qu’il en soit, tous les enfants concernés ont retrouvé une place en crèche et des repreneurs de l’association se sont fait connaître.

     

    Signalons enfin que la nouvelle charte des Conseils de quartier a été adoptée par le Conseil, le Maire y voyant un renforcement du lien qui existe entre l’exécutif municipal et les Conseils. Notons, de manière surprenante, que les deux conseillers UMP se sont abstenus sur ce vote.

  • Blog en crise

    Eh oui, Chers Lecteurs, derrière ce titre un peu façon presse à sensations, il y a une réalité : Paris Neuvième est en difficulté et je ne vois pas pourquoi je ne viendrais pas vous en parler, d’autant que cette difficulté n’est pas financière, ce qui n’est pas courant dans notre monde actuel !

    Avant de regarder le problème, brossons un rapide tableau de la situation pour mieux cadrer la chose. J’ai lancé ce blog fin Mars 2005, voilà donc bientôt deux ans. A ce jour, 722 notes ont été publiées soit en moyenne une par jour sur la période, certes d’inégale importance. Ces notes ont reçu 360 commentaires. Sur la période Avril 2005 Février 2007, soit 23 mois, le blog a reçu au total 188 000 visites dont 104 000 visites uniques (55.5%) pour 586 000 pages lues. Pris dans son ensemble, cela fait une moyenne mensuelle d’un peu plus de 8000 visites dont 4500 uniques pour 25 500 pages lues. En pondérant ces chiffres en fonction notamment des périodes de vacances, disons que l’étiage d’audience quotidienne est de 250 visites, la moyenne courante de 300 et que des pics de 500 à 600 visites/jour ont lieu 4 à 5 fois par mois. Il existe une forte différence entre les jours de semaine et le week-end concernant la fréquentation de ce blog. Il est intéressant aussi de noter que la quantité mensuelle de visites uniques est assez stable sur la période quelque soit la quantité totale de visites, ce qui peut signifier une certaine fidélité des lecteurs. Enfin, pour être complet mentionnons les points suivants :

    • il ne semble pas y avoir de lien entre la régularité de publication des notes et l’audience au quotidien. Si je prends par exemple les derniers 10 jours où aucune note n’a été publiée, le blog a néanmoins reçu plus de 400 visites par jour sur la période ;
    • il ne semble non plus pas y avoir de lien entre la nature / le sujet des notes et la quantité de visites ni le nombre de commentaires reçus ;
    • la totalité des notes publiées ont été écrites par moi, mises à part celles traitant des questions historiques qui sont, elles, dues à Bernard Vassor que je remercie encore pour cette contribution de qualité.

    Tels sont les faits.

     

    Les objectifs de ce blog ne sont pas un secret et il suffit de se reporter à la page « mode d’emploi» pour les connaître. Alors, me direz-vous, où est le problème ?

    Tenir un blog d’information demande énormément de temps et de disponibilité. Recueillir l’information, la traiter, la vérifier, écrire, publier en ligne, tout cela demande un temps considérable. J’ajouterais que recueillir de l’information n’est pas suffisant, encore faut-il que cette information soit de qualité, j’entends qu’elle présente un certain intérêt pour ceux auxquels vous vous adressez.

    Beaucoup de blogs du même type que Paris Neuvième, et je ne les critique pas,  c’est leur choix, se contentent d’être des repreneurs d’informations ne fournissant pas, ce faisant, de réelle valeur ajoutée. D’autres ont des options politiques marquées ou bien servent de tremplin à ceux qui les gèrent. Ces choix ne sont pas les miens.

    Par ailleurs, n’ayant pas pu - ou pas su - mettre en place comme je l’espérais un réseau de correspondants réguliers au sein même de notre arrondissement, la recherche d’informations de qualité est devenue trop lourde à assumer seul bénévolement. Je suis aussi obligé de constater que si certains lecteurs sont assez prompts à critiquer tel ou tel aspect de ce blog comme par exemple la diversité géographique des informations au sein du 9ème - tel quartier étant mieux loti que tel autre - ou bien l’impartialité devant la municipalité, ou bien encore l’accent mis sur tel commerce ou telle exposition en ne parlant pas d’autres commerces ou d’autres expositions, peu, pour ne pas dire aucun, de ces lecteurs ne sont prêts à participer à ce blog. Aucune critique dans ce propos, chacun est bien sûr libre de ses choix, mais cela nous montre les limites même du projet et quelque part nous interroge sur le gout supposé que les Français, et les Parisiens en particulier, auraient pour cette Démocratie participative dont une candidate à l’élection présidentielle a fait son cheval de bataille.

    Bref, si comme je le crois, partager des informations et des points de vue sur la vie locale de notre arrondissement peut-être un projet enrichissant pour tout le monde, il est évident qu’il ne peut pas être mené par une personne seule. C’est là aujourd’hui tout le problème de ce blog.
  • Les habitants du quartier Barbès en colère (acte 1)

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    Depuis quelques années, le quartier Barbès a changé, il s’est considérablement amélioré ! La réhabilitation de la Goutte d’Or, la rénovation de la station de métro, les aménagements des  boulevards de Rochechouart, de Magenta, Barbès, l’ouverture du Centre Barbara, beaucoup d’éléments démontrent que nous sommes sur la bonne voie. Le projet de rénovation du cinéma Le Louxor en  est un autre indice.

    La propreté de la ville a été, avec le logement, un sujet de prédilection au cours de la dernière campagne électorale pour l’élection du maire de Paris. Cette notion de propreté est d’ailleurs difficile à cerner, chacun ayant ses critères mais il n’est pas contestable que ce qui se passe à Barbès en la matière pose un réel problème que l’association des habitants de ce quartier, Action Barbès, créée en 2001, a décidé de prendre à bras le corps.

    Bertrand Delanoë a eu beau jeu au cours de la campagne électorale de dire que si Paris était sale, c’est bien que certains le salissaient ! Frappé au coin du bon sens, ce discours fut adroitement relayé dans les arrondissements qui nous préoccupent, les 9ème, 10ème et 18ème, par les candidats des listes Paris, un temps d’avance tout en admettant néanmoins que l’organisation actuelle des services de propreté de la ville n’était peut être pas optimale, que des améliorations pouvaient être envisagées et que cela constituait une priorité pour le début de la nouvelle mandature. Notons à cet égard comme significatif que, dans le 9ème, la question de la propreté a été confiée au 1er adjoint Laurent Chabas et que dans le 10ème, c'est le maire lui-même, Rémi Féraud, qui s'est attribué cette délégation.

    Le problème de propreté des abords du  carrefour Barbès et de la station de métro est à la fois simple et compliqué. Simple car l’essentiel de la saleté vient du fait que les piliers du métro et des alentours sont pris pour des urinoirs avec tout ce que cela comporte. Compliqué car améliorer la situation signifie un changement de comportement dont on sait que c’est une des choses les plus difficiles à obtenir. Lors de la rénovation de la station, Action Barbès (appuyée par Paris Goutte d'Or) avait demandé à la RATP de prévoir des WC publics dans l'enceinte même de la station. Refusé. La Ville, après la cessation du contrat la liant avec Decaux, a décidé de rendre les sanisettes gratuites. Depuis, dans ce quartier  elles sont soit hors service, soit non entretenues et donc inutilisables, notamment pour les femmes.

    Action Barbès ne se décourage pas et a décidé d’organiser une manifestation de sensibilisation à cette question qui est aussi de santé publique – n’oublions pas que le marché du boulevard de La Chapelle est à deux pas. Cela se passe samedi 17 mai 2008 au coin des boulevard de la Chapelle et de Magenta, devant le Louxor, de 11h à 14h. « Manifestation festive » nous dit la sympathique et très active présidente de l’association. «Nous voulons un quartier convivial, accueillant, donc propre. L’image de Barbès est en train de se refaire une santé, vivre ici n’est pas une "galère"   et les projets, soit réalisés comme le centre Barbara, soit en cours comme la réhabilitation du Louxor, nous donnent  l’espoir de la modifier au delà du quartier ».

    Il y aura des affichages de photos, de panneaux humoristiques d’interdiction d’uriner, mais aussi une animation musicale, des distributions de tracts, ….. Festif on vous dit !
    _________________________________________________________________________________________

    ad8ffc091a499035ac029f8ec790d34b.jpgA Venise déjà, au 15ème siècle, le problème existait ! Ces élégants quart de cercles placés dans les coins avaient pour résultat que les passants indélicats – des hommes bien sûr – se pissaient sur les chaussures. Dissuasif non ?

    Jusqu’à nos amis britanniques qui se préoccupent de la question comme le prouve cet amusant article du Guardian du 26 octobre dernier qui s’interroge gravement sur la nécessité de faire revenir les anciennes vespasiennes, avec un humour anti-français sympathique.
    Notons enfin que Paris avait développé tout un esthétisme de la sanisette appelée vespasienne par nos grands pères. Les liens, en tapant ce mot sur Google, ne manquent pas. Lire  l’article « La dernière tasse » par Marianne Blidon sur EspacesTemps.net. Remarquons que ces édicules ont été supprimés dans les années 60 car considérés notamment comme lieux de rencontres des homosexuels.
    On trouvera aussi de très belles photos de vespasiennes dans le gros livre de photographies de Marie de Thézy, Marville Paris publié chez Hazan, recueil réalisé à partir des photos prises par Charles Marville dans les années 1860.
  • Les Conseils de quartier ou « comment s’en débarrasser ? »

    Si la mise en place des Conseils de quartier en 2001 est effectivement à mettre au crédit de la municipalité, il est clair que l’expérience montre que cette mise en place ne s’est pas faite dans de bonnes conditions. Du découpage géographique de notre arrondissement dont chacun voit bien qu’il est très artificiel (pourquoi un Conseil Provence Opéra pour un quartier où il y a fort peu de personnes et un Conseil  Clichy Trinité regroupant deux quartiers très peuplés si différents ?) au manque de concertation (on a voulu faire passer des séances d’information pour des séances de concertation) en passant par l’encadrement de ces Conseils par des élus référant omniprésents maîtrisant jusqu’à l’ordre du jour des réunions, il n’a pas fallu longtemps pour que la fréquentation des Conseils devienne marginale, donc leur représentativité contestable et les comités les animant sans aucune motivation. Réduits à de simples comités des fêtes de quartier, les Conseils de quartier n’ont pas été à la hauteur des attentes des habitants. De nombreux exemples très récents nous prouvent que les intentions de la municipalité réélue en mars restent dans la lignée des habitudes antérieures : le projet de réaménagement de la rue de Rochechouart dont les travaux seront lancés en juillet n’a fait l’objet d’aucune concertation avec le Conseil de quartier concerné ni d’ailleurs celui de la place Turgot. Les travaux en cours rue Victor Massé pas plus à notre connaissance, malgré des pétitions qui ont circulé il y a quelques mois, signe de la mobilisation des habitants.  Les questions sérieuses de sécurité qui ont fait l’objet de nombreuses interpellations sont restées sans réponse efficace. Il suffit par ailleurs de discuter un peu avec d’anciens membres de collectifs d’animation pour comprendre leur découragement. Sans parler de l’espèce de noyautage des comités d’animation à des fins soit partisanes, soit personnelles.

     

    Le 18 juin prochain se tiendra une réunion plénière des Conseils de quartier et sera l’occasion pour les habitants de notre arrondissement de se mobiliser en faveur d’un exercice réellement démocratique de nos Conseils de quartier. Il est clair que sans une mobilisation forte, nos élus ne seront pas tentés de faire beaucoup d’efforts, l’expérience 2001-2008 nous le prouve.

    Nous vivons une période de grande instabilité sociale qui engendre beaucoup de problèmes notamment un « vivre ensemble » de plus en plus difficile. Les questions de sécurité bien sûr, mais aussi celles de la plus simple incivilité sont devenues quotidiennes. Il n’est bien sûr pas question de rendre le Maire de Paris ni celui du 9e responsables de cette situation mais, peut être, le bon fonctionnement d’instances comme les Conseils de quartier, parmi d’autres, peut nous aider à en résoudre quelques-uns. C’est ce bon fonctionnement que nous devons demander et obtenir, conformément aux promesses faites.

    b873d1e9efb8a4ff5241ff265fb7033f.jpg

     

    Il y a les discours et il y a les actes. Considérer les uns et les autres en ce qui concerne les Conseils de quartier, c’est comprendre, qu’à bien des égards, nos élus ont un problème avec ceux-ci.

     

    Examinons d’abord les discours.

    La mise en place des Conseils de quartier dans le 9ème après les élections de 2001 ouvrait une ère nouvelle nous disait la municipalité qui venait d’être élue. Beaucoup de choses ont été écrites sur la question. Inutile d’y revenir. On voulait faire de nos Conseils de quartier des organes de concertation, d’animation, des lieux d’expression démocratique. Sept ans plus tard, il faut croire que les choses n’avaient guère changé puisque les promesses électorales sur le sujet n’ont pas manqué lors de la campagne des municipales 2008 : « Une "Charte de la participation parisienne" sera élaborée dès le début de la mandature, en synergie avec les mairies d’arrondissement, les représentants des conseils de quartiers et du monde associatif, puis soumise au vote des élus du Conseil de Paris. Par cette Charte, les mairies d’arrondissements et la Ville s’engageront vis-à-vis des Parisiens sur des modalités et des règles de concertation précises; pour les conseils de quartier, cette charte arrêtera des principes communs sur leur composi­tion – la plus ouverte possible – et leur renouvellement régulier, les sujets sur lesquels leur consultation deviendra incontournable, la maîtrise de leur ordre du jour, le suivi de leurs demandes. » Source : page 34  du fascicule Paris, un temps d’avance – projet 2008-2014. Ou encore : « Associer les Conseils de quartier à la définition des priorités d’investissements localisés » Source : page 9 du fascicule le 9e, un temps d’avance avec Jacques Bravo. Promesses électorales qui résonnent, en creux, comme un aveu d’échec.

     

    Examinons maintenant les faits.
  • Une page de nostalgie ouverte sur le quartier

    L'excellent guide Trudaine Rochechouart dans tous ses éclats rédigé par Mesdames Caussé, Delpy, Le Breton et Thély-Muller sous l'égide du conseil de quartier Trudaine Rochechouart dans le 9ème arrondissement de Paris et publié par la mairie de Paris nous apprend qu'à deux pas du Louxor, au 15 boulevard de Rochechouart, se tenait la Gaîté Rochechouart. Avant d'être un cinéma, la salle avait été un théâtre puis un music hall. Maurice Chevallier s'y produisit mais en 1923 un incendie détruisit l'établissement et un cinéma le remplaça. Il a fermé ses portes en 1988 pour laisser place à un magasin de vêtements.

    L'hebdomadaire Cinéma dans son édition du 25 février 1987 parle de la Gaîté Rochechouart. Il y a bien un brin de nostalgie à relire l'article intitulé la dernière séance mais il y aussi quelques considérations intéressantes qui restent bien d'actualité concernant non seulement le cinéma mais aussi la vie dans le quartier Barbès.

    Le journaliste y relate ce qu'il a lu dans l'Officiel des spectacles du 20 janvier, et donne un coup de projecteur sur le quartier :

    « L'an passé, beaucoup de salles ont fermé. Le XVIIIe semble avoir été un quartier très touché : je remonte le boulevard de Rochechouart ; au 15, le cinéma Gaîté Rochechouart ; allées et venues dans le hall ; près de la caisse, une jeune femme, Madame Maldonado : « Cela fait deux ans que j'ai repris La Gaîté ; ça tourne, même si la police passe souvent faire des rafles, des vérifications d'identité, la clientèle, ce sont des natifs du quartier et des maghrébins. Ici, c'est une salle de deuxième exclusivité ». De temps en temps, un habitué vient lui serrer la main. « Je veux ouvrir ma salle aux autres minorités du quartier : portugaise, yougoslave. »

    Ici, j'entends un tout autre discours que chez certains exploitants pour qui la crise est imputable aux « étrangers ». Argument faux, aux relents de racisme indéniable. Ce n'est pas d'aujourd'hui que l'immigration va au cinéma....

    ... Madame Maldonado reprend : « Le public est très sensible et exigeant sur la qualité de l'accueil ; pour le ramadan, j'ai fait trois soirées spéciales avec du musical. Je voudrais des occasions, faire venir des musiciens ou des conteurs de tradition orale du quartier. Il faut aussi encourager le public français à venir, c'est dur de motiver les familles, car pour cinq personnes dans ma salle, il faut sortir 90 francs*. Je suis optimiste sur mes projets ici. Sur l'avenir du cinéma en général, demandez au projectionniste ce qu'il en pense ». Cela fait vingt et un ans que Christian Chauvel est projectionniste : « La patronne est bien optimiste, vous savez combien de salles ont disparu dans le quartier ? Il cite : « Le Gaumont Palace, les 4 Paramount Montmartre, le Moulin Rouge, le Colorado, le Gaumont Rochechouart, le Delta, le Louxor, le Barbès Palace, l'Ordener, l'Atlas ; quant à l'Agora, la Cigale, le Montmartre ciné, ils sont fermés pour travaux. Souvent ce type de fermeture est définitif. Ici, entre 1964 et 1968, un  film tenait l'affiche de deux à six mois. On passait même des films en V.O., des westerns, des péplums. Les premières baisses de fréquentations sont venues de la télé... »

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    Si seulement la mairie de Paris avait dans l'idée d'appliquer les idées de Madame Maldonado, nous n'aurions pas besoin de ces trois salles de cinéma prévues dans le projet de réhabilitation et nous pourrions non seulement avoir un établissement à la programmation culturelle  plus variée que le seul cinéma art et essai, voire plus adaptée au quartier, mais aussi conserver le Louxor comme à l'origine au lieu de le démolir et de construire une copie !

    * Heureux temps ! 90 Francs pour 5 entrées, soit 2,75 € la place (18Fr). Pour apprécier, sachez que le SMIG horaire d'alors était à 4,24 € et que le SMIC horaire est en 2009 à 8,82 €, ce qui équivaut peu ou prou au prix actuel d'une entrée, avec  quelques variantes selon les cinémas. (Voir : http://www.mysalaire.fr/fr/insee_smic_1980.php)

    Sources :

    l'hebdomadaire CINEMA,  mars 1987, page 6. Dossier consacré au cinéma de quartier, intitulé « la dernière séance ». par Laura Laufer-Lupino (PDF - 7.5Mo)

    Guide Trudaine Rochechouart dans tous ses éclats (PDF - 5.2Mo)