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Rechercher : réunion sur le projet balcon vert

  • Marisol Touraine s'est saisie de la question

    Le 10 octobre dernier, une réunion de travail et d'information a eu lieu à la mairie du 10e, en présence du maire Rémi Féraud, et à son intitiative, pour répondre au mécontentement sourd des habitants des rues coincées entre la gare du Nord et l'hôpital Laribosière. Le 10e a un passé de militant en faveur de l'accueil et de l'aide aux usagers de drogues. Ignorer la toxicomanie n'est plus possible. La chasser plus loin par peur et par méconnaissance n'est plus acceptable. Les temps ont changé, les mentalités aussi.

    Et pourtant... souvenons-nous de la levée de boucliers par des habitants et leurs associations dans deux cas qui ont marqué l'arrondissement : les draps aux fenêtres rue Beaurepaire pour protester contre l'ouverture d'un centre d'accueil de toxicomanes (Libération du 13 octobre 1998; Le Parisien du 8 novembre 2003). La "boutique" a ouvert le 20 avril 1998; elle a subi les manifestations, le harcèlement devant sa porte, la menace d'une délocalisation vers... la Gare du Nord. Mais quelque 10 ans plus tard, les nouveaux arrivants ne la remarquent même pas. (La boutique est devenue CAARUD -centre d'accueil et d'accompagnement à la réduction des risques pour usagers de drogues-, doublée d'une consultation pour les jeunes usagers de drogues et est gérée par l'association Charonne, 9 rue Beaurepaire, 75010 Paris, 01 53 38 96 20).

    Plus près de chez nous, à l'angle du faubourg Poissonnière et de la rue de Maubeuge, au 75 précisément, au début des années 2000 deux projets se sont succédés, l'un devait voir ouvrir le second sleep-in de Paris, un centre d'accueil géré par l'association Drogues International. Les comptes-rendus des pré-conseils d'arrondissement dans lesquels pouvaient déjà s'exprimer les associations, sont encore disponibles en ligne et on y trouve la réponse de la Direction des affaires sanitaires et sociales à l'ancien maire du 10e, Tony Dreyfus, au sujet de l'occupation du 75 rue de Maubeuge :

    "Comme vous le savez, l'Union économique et sociale Alliance Immobilière a acquis au 75 rue de Maubeuge des locaux initialement destinés à la création d'un deuxième Sleep-in à Paris.
    Ce projet étant aujourd'hui abandonné à votre demande compte tenu du contexte très sensible du dossier, ces locaux se trouvent pour l'instant sans utilisation.
    Vous m'avez fait connaître que vous ne seriez pas opposé à l'installation d'une autre structure sociale dès lors qu'elle ne s'adresserait pas à un public toxicomane.
    Mes collaborateurs ont déjà évoqué avec les vôtres la possibilité d'implantation à cette adresse de 30 lits d'hébergement médicalisé au profit de personnes sans domicile fixe dont l'état de santé requiert des soins sans pour autant qu'elles relèvent d'une hospitalisation.
    Cette solution aurait l'avantage, à mon sens, de ne procurer aucune inquiétude dans le voisinage : les personnes hébergées seraient prises en charge 24h/24, pour des séjours de quelques jours à quelques semaines, les flux d'entrées et de sorties seraient donc étalés et peu visibles." [... ]

    dWv2EMjg6msDtYhNaFBNVjl72eJkfbmt4t8yenImKBVaiQDB_Rd1H6kmuBWtceBJNotre association avait à l'époque été sollicitée par les habitants du quartier et comme modérateur nous avions réussi à organiser plusieurs réunions sur cette ouverture qui suscitait peur et indignation. 
    Depuis cette date, nous sommes restés sensibles aux problèmes locaux liés aux drogues et à la perception qu'en ont les habitants. Paris compte certes un grand nombre d'usagers de drogues et le 10e, avec ses gares, lieu traditionnel de rencontres, est en première ligne. Mais d'autres villes en France sont confrontées aux mêmes problématiques et cherchent des solutions. Après les avancées que l'on doit aux CAARUD pour la distribution et la récupération de seringues, il est temps de se montrer moins frileux et de procéder à l'expérimentation des salles d'injection supervisée comme on l'entend dans le reportage fait en Auvergne, par RFI il y a quelques jours. Ecoutez.
     
    Reportage France du 22 octobre 2012 Les Centres de consommation à moindre risque (02:36)
     
    Les structures sont nombreuses. Gérées par le milieu associatif le plus souvent, elles s'adressent aux personnes victimes d'addiction, avec ou sans produit, drogues, alcools, jeux, et aussi à l'entourage des usagers, qu'on oublie parfois. L'addiction peut mener à la précarisation et à l'errance, il existe donc aussi des structures d'accueil et d'hébergement, peu en comparaison des besoins. 
    La liste est accessible sur le site de drogues-info-service et sur celui de la Ville de Paris. Ici aussi en détail pour toute l'Ile-de-France.
     
    2012-10-03T100821Z_326105498_PM1E8A30XKL01_RTRMADP_3_FRANCE_0.JPGMarisol Touraine est favorable aux salles de consommation d'ici à fin 2012. Sa récente déclaration l'atteste.

    La ministre de la santé, Marisol Touraine, a indiqué dimanche 21 octobre sur BFMTV qu'elle espérait lancer " avant la fin de l'année " l'expérimentation des salles de consommation de drogue. Mme Touraine a précisé que plusieurs municipalités " de droite comme de gauche " étaient déjà " prêtes à s'engager " pour accueillir ces structures. La semaine dernière, Médecins du monde et l'association Gaïa-Paris ont présenté un projet de salle de consommation de drogue à Paris. Les salles de consommation supervisées, appelées aussi " salles de shoot " ou " d'injection ", permettent aux toxicomanes de consommer leurs propres produits sous supervision de personnels de santé. Illégales en France, elle existent déjà dans plusieurs pays, dont la Suisse et l'Allemagne. - (AFP.) 

    Ne tardez pas, Madame la Ministre, il y a urgence. 
  • Ca bouge rue des Martyrs !

    La rue des Martyrs n’est pas seulement une voie historique traversant du Sud au Nord notre arrondissement. C’est un lieu de vie où les commerces de proximité foisonnent encore malgré les profonds changements des dernières années. Refaite à neuf, elle présente aujourd’hui un visage convivial digne de celle d’un village, au coeur même de la capitale.

     

    La nouvelle association des commerçants de la rue des Martyrs créée en Avril 2005 et appelée tout simplement « Rue des Martyrs » est en place sous la présidence d’une jeune femme dynamique et d’une équipe motivée. Elle est maintenant opérationnelle et sa première réunion s’est tenue le 13 Septembre. Une quarantaine de commerçants y ont participé.

     

    En ce qui concerne les projets, le but affiché par l’association est clairement d’animer le quartier, de maintenir l’ambiance conviviale de la rue pour le bénéfice commun des clients et des commerces.

     

    Les préoccupations et les idées ne manquent pas.

     

    Les questions de sécurité, de circulation, d’éclairage, celles liées au développement des commerces de proximité, de mise en valeur de ceux-ci auprès de la clientèle, sont parmi les plus importantes. Deux points précis sont à revoir avec la Mairie.

    En haut de la rue, le rétrécissement de la voie et le fait que deux zones de livraison soient en vis-à-vis provoquent des embouteillages, notamment en empêchant le bus 67 et les camions de passer. Un réaménagement de cette petite portion de rue va être demandée.

    L’éclairage public est jugé insuffisant par les commerçants. Il est vrai que les nouveaux lampadaires installés sont jolis et bien dans le style parisien mais ils diffusent une lumière blafarde, peu compatible avec les exigences des commerces. Il semble que la Mairie ait vu le problème. Notons, au passage, qu’un bon éclairage est aussi un élément de sécurité important.

     

    Pour fêter la fin des travaux, les commerçants de la rue des Martyrs ont décidé d’organiser une gande fête. Celle-ci se tiendra le Samedi 24 Septembre avec pour point culminant un défilé dans la rue précédé d'un concert de tambours brésiliens, bien dans l'esprit de l'année du Brésil en France. Le défilé présentera les nouvelles collections des boutiques de la rue, les mannequins seront coiffés, maquillés et fleuris par les commerces du quartier. Le défilé aura lieu de 15h à 16h dans toute la rue des Martyrs. Les commerçants participeront à la fête et organiseront qui des dégustations qui des animations dans leurs magasins. Le thème sera "j'aime ma rue, je participe à son renouveau".

     

    Par ailleurs, les traditionnelles illuminations de Noël prendront cette année une importance particulière. Même si rien de concret n’a été encore décidé, le principe en est retenu et devrait donc permettre à l’association « Rue des Martyrs » d’organiser une deuxième fête la même année.

     

    Alors, si vous n’avez rien de spécial le 24, n’hésitez pas à venir faire un tour dans « notre petit village », on vous y attend avec chaleur et gentillesse.

  • Municipales 2008 : au Parti Socialiste

    Troisième sur la liste des 41 candidats sur la liste emmenée par Daniel Vaillant dans le 18ème – cet arrondissement compte 200 000 habitants et envoie 14 personnes au Conseil de Paris et compte 41 Conseillers d’arrondissement – c’est tout logiquement que Bertrand Delanoë a lancé sa campagne depuis le gymnase Ronsard situé au pied de la butte Montmartre, dans le 18ème arrondissement donc. Beaucoup de monde pour ce premier meeting, présence de socialistes de tous les genres, des plus anciens comme Lionel Jospin ou Claude Estier aux plus récents comme Bruno Julliard, ex-Président de l’UNEF et candidat dans le 13ème. Présence aussi des socialistes du 9ème avec à leur tête Jacques Bravo.

    Bertrand Delanoë a dévoilé son programme dimanche lors d’une conférence de presse et vous pouvez télécharger ce document sur son site. Ce document de près de 70 pages a aussi été imprimé et est largement diffusé lors des réunions publiques. Il en tiendra 20 – une par arrondissement – d’ici la fin février et le tout se terminera par un grand meeting au Zénith début mars.

    Logement, solidarité, transport, environnement mais aussi innovation, démocratie et culture sont au programme 2008-2014 intitulé « Paris, un temps d’avance …. ». Nous aurons l’occasion d’y revenir lorsque l’ensemble des candidats auront fait leurs propositions.

    Il y a de l’ambivalence dans le discours de l’actuel Maire de Paris. D’un côté, une certaine autosatisfaction pour ce qui a été réalisé depuis 2001 jugé à l’aune des réalisations des mandatures précédentes : en gros nous avons fait mieux que ceux d’avant donc nous sommes meilleurs. C’est le côté agaçant du discours. De l’autre côté, il n’est pas contestable qu’il y a une volonté si ce n’est une vision pour un Paris plus juste socialement, plus dynamique économiquement, plus ouvert dans le cadre du projet Paris métropole, plus rayonnant sur le plan international et donc une certaine modestie devant ce défi. C’est son aspect sympathique.

    Notons aussi que Bertrand Delanoë semble mal à l’aise dans sa position de favori à l’inverse de ce qui s’est passé en 2001 où sa position de challenger lui a sans doute donné du dynamisme. Il exprime aujourd’hui ce malaise en parlant « d’incertitude » sur le résultat des élections et de la nécessaire mobilisation autour des listes socialistes. Il avait d’ailleurs déjà exprimé cette « incertitude » au cours de l’émission Ripostes sur France 5 dimanche en parlant des arrondissements clé que sont pour lui les 4ème, 9ème, 12ème et 14ème.

    Enfin, il n’est plus contestable que Bertrand Delanoë est un excellent orateur, que sa gestuelle aux accents parfois mitterrandiens, que son verbe à la fois de gauche mais aussi rassembleur, font mouche auprès d’un public, certes convaincu d’avance, mais qui ne cache pas son plaisir. Les quelques extraits filmés ci-après en sont une espèce de preuve.
  • Louxor : on attend les déclarations de candidatures .....

    paris,barbès,louxor,dsp,exploitantAinsi donc, le 2 septembre dernier, la Ville de Paris a publié son appel à candidatures dans le cadre de la future Délégation de Service Public (DSP) pour la gestion du Louxor. Cet appel à candidatures est accessible sur le site de la Ville de Paris et a été publié dans des magazines spécialisés tel le Film Français.

    La procédure, très officielle puisqu'il s'agit d'une délégation de service public (DSP), très formelle, très cadrée, est en même temps un peu compliquée. Dans un premier temps, la Ville demande aux exploitants potentiels de se déclarer candidats. C'est l'objet de cet appel à candidatures, sorte de préqualification, dans lequel il leur est demandé de se présenter, d'expliquer leur motivation, de décrire leur expérience et de prouver leur solidité financière. Les candidats retenus suite à cette première sélection seront invités par la suite à répondre à un cahier des charges précis. Pour cette première phase, les déclarations de candidatures sont à remettre au plus tard le 19 octobre prochain à 12h à la Mission Cinéma.

    Action Barbès avait rencontré Michel Gomez, Délégué général de la Mission cinéma, en septembre 2010, il y a donc juste un an. Le compte rendu de cette rencontre est sur le blog, cliquez ici. Il nous avait annoncé l'appel d'offre pour septembre 2011, tout est donc dans les temps.

    On est ici dans un univers peu commun. En général, les délégations de service public s'accompagnent d'un budget de fonctionnement, voté par l'institution qui délégue son pouvoir, état, collectivité territoriale, ville, surtout quand il s'agit d'un espace culturel. Or, dans le cas du Louxor, la Ville offre un établissement très performant, trois salles avec équipement numérique au "top", mais avec l'exigence que l'exploitant équilibre lui-même ses charges et ses recettes... On lui accorde 7 ans pour le faire. Ce ne sera peut-être pas trop. C'est là un premier défi, tant pour la Ville de Paris qui risque de voir le nombre de candidats se restreindre dans ce contexte, que pour les candidats eux mêmes qui devront prendre un risque financier important. Interrogé lors de la réunion d'information du 5 juillet, Michel Gomez nous avait déclaré que, déjà, des candidats s'étaient manifestés de façon discrète. Nous verrons bien.

    L'appel à candidatures stipule que le délégataire "veillera à la dimension d’animation locale et d’ouverture sur le quartier". Il est certain que l'implication du tissu associatif local sera hautement nécessaire, car le public ciblé par la programmation art et essai, même à hauteur de 70% des films projetés, ne peut venir que des zones géographiques situées autour du carrefour Barbès et accessibles à pied. On voit mal des couples prendre le métro ou le bus pour venir à Barbès, un nom qui continue à faire peur à de trop nombreux Parisiens, y compris ceux qui aiment les salles obscures. C'est là un deuxième défi que seules l'ouverture et l'exploitation du Louxor diront s'il était relevable ou pas.

    Chose intéressante et rassurante à la fois, suite à la publication de cet appel à candidatures, Action Barbès a été contacté par un groupement d'exploitants/producteurs afin de parler de cette fameuse animation locale de quartier, pensant à juste titre que c'est sans doute là la clé du succès de ce projet.

    A suivre ....

  • Parlons un peu vélo

    Le 1er octobre est consacré depuis des années à la journée sans voiture. C'est une formule un peu à l'emporte-pièce parce que, jusque là, le périmètre sans voiture était restreint. Mais l'idée est de sensibiliser à des moyens de transport alternatifs. Cette année, la Mairie de Paris a embrayé courageusement sur la lancée des restrictions d'espace alloué aux véhicules à moteurs, nous pensons aux quais Rive droite, à la rue de Rivoli, mais pas que.... puisque nous militons pour des réductions de la place de la voiture également du côté de la Place de la Chapelle et sur le boulevard du même nom, entre Barbès et Stalingrad.

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    La carte est simpliste puisque tout Paris est concerné, mais vous trouverez ici les périmètres totalement assimilés à des zones piétonnes comme l'est l'avenue Trudaine. Dans le reste de Paris, la circulation n'est autorisée qu'aux véhicules d'urgence et à 30 km/h. 

    Sans voiture à Paris, on doit pouvoir survivre plus d'une journée... Nous n'incluons pas tous les professionnels dans cette affirmation, bien sûr. Pas question de revenir aux plombiers courbant l'échine sous le poids de la boite à outils. Pas d'excès donc dans les revendications. Et pas d'exagération chez les opposants non plus. 

    Ce préalable étant dit, les moyens alternatifs ne manquent pas, transports en commun bien sûr, mais aussi  le co-voiturage qui a fait des progrès importants depuis plus de 10 ans avant de tomber dans un système qui a pris ses distances par rapport à l'élan initial (moins social, moins convivial et plus financier avec la plate-forme Blablacar.fr). Récemment sont apparues des bornes de co-voiturage avec recours à l'autostop sous des formes variées (voir des exemples ici), et nous arrivons tout naturellement pour les trajets courts ou de moyenne distance au vélo, avec assistance électrique ou non, et en-deçà, pour les distances les plus réduites, à nombre de moyens de locomotion qui auraient fait rire il y a encore dix ans seulement : trottinette ou patinette, patins, en ligne ou pas, planche à roulettes, etc.. jusqu'aux derniers modèles de skates électriques type giropodes, dont les noms peuvent encore évoluer. 

    A notre avis, la bicyclette a encore de beaux jours devant elle, les comités vélo des arrondissements parisiens aussi, avant d'être supplantés par un comité giropode ! Dans nos quartiers, la réflexion se poursuit sur le projet d'aménagement cyclable Est-Ouest et il en sera question lors du prochain comité vélo du 18e arrondissement qui se tiendra le 2 octobre*. Il a lieu en comité restreint avec les représentants des conseils de quartiers, ceux des associations de cyclistes autour des élus concernés par la problématique. Une plus large réunion, publique celle-ci, devrait se tenir à l'automne. Nous l'annoncerons. 

    * Mise à jour le 30 septembre : le comité vélo du 18e est reporté à une date ultérieure.

  • Les migrants du boulevard de La Chapelle

    L'actualité internationale s'invite aussi à Barbès ou plus exactement à quelques pas de Barbès, à La Chapelle. Le drame des centaines de migrants morts en Méditerranée nous renvoie directement à ceux qui ont trouvé refuge sous le viaduc du métro. Suivant certains articles de presse publiés ces derniers jours, ils seraient environ 600 à Paris et concentrés en deux endroits : sur les quais de la Seine près de la bibliothèque François Mitterrand et boulevard de La Chapelle.

    Ces hommes (et quelques femmes maintenant) installés sous le viaduc attendent pour beaucoup de pouvoir se rendre en Grande Bretagne. Situation similaire à Calais dans une plus importante proportion. Et situation qu'on ne peut sûrement pas leur envier !

    Le sujet a été évoqué lors des trois réunions sur le projet de Promenade Urbaine avec le Secrétariat Général de l'Hôtel de Ville et l'Atelier Parisien d'Urbanisme (APUR). Il a été également traité lors du Comité de Pilotage Barbès le 10 avril dernier.  La préfecture recherche actuellement des places d'hébergement d'urgence et Emmaüs a été mandaté par la Ville de Paris pour aider ces migrants dans leurs démarches, notamment s'ils souhaitent être demandeurs d'asile. Des toilettes ont  été installées, le lieu est nettoyé une fois par semaine. Les migrants reçoivent des aides pour les repas. Voilà la situation telle que nous la connaissons à ce jour.

    Nous souhaitons évidemment que des solutions décentes d'hébergement soient rapidement mises en œuvre.

    Il nous faut aussi aborder un sujet qui va certainement en fâcher certains. Pas mal de gens se plaignent de cette situation. Non pas tant pour les migrants qui, certes, font généralement  l'objet d'une remarque teintée d'empathie, mais surtout pour eux-mêmes car il est certain que la présence des migrants dans les conditions que nous connaissons est une dégradation des conditions de vie du quartier. Certains préconisent de les chasser de cet endroit, ce qui en réalité ne fait que repousser le problème un peu plus loin et ne résout rien. D'autant qu'il ne faudrait pas non plus nous exonérer trop rapidement de nos responsabilités en la matière. Ces migrants sont à la recherche de conditions de vie décentes qu'ils croient pouvoir trouver en Europe. Nous savons hélas que c'est un leurre. Eviter ces phénomènes migratoires sera difficile tant que nous n'aurons pas pris la mesure de ce qu'il faut faire dans les pays d'origine de ces migrants pour qu'ils y restent, c'est à dire tant que nous ne nous lancerons pas dans des politiques d'aide au développement efficaces. C'est la seule solution si nous voulons résoudre le problème. Hélas, nous pouvons déjà constaté que nous n'en prenons pas le chemin. Pas de réelle politique européenne d'aide au développement mais une étrange idée de détruire les bateaux des passeurs, comme si cela allait résoudre les problèmes. Pas d'efforts de la France qui a réduit de 20% en trois ans le budget de l'aide au développement.

    La misère du monde existe et est à nos portes. Nous ne pouvons pas la supprimer d'un coup de baguette magique ou en la repoussant chez les voisins. Un peu d'humanité et de responsabilité ne nuisent pas.

    oOo

    Sur le sujet, voir l'interview de Jean Christophe Rufin (à 6mn15) 

     
     
  • Une notoriété au-delà des fortifications

    Pour qui veut se documenter sur la salle de consommation à moindre risque (SCMR) il est difficile d'échapper à notre blog d'Action Barbès. Surtout si vous précisez à Barbès ! Testez votre moteur de recherche.

    C'est ainsi que nous avons été contactés par deux étudiantes de l'Ecole des Hautes Études en Santé Publique de Rennes (EHESP). L'une dans le cursus des inspecteurs de l'assistance publique et la seconde dans celui des directeurs d'établissement. Le sujet était d'identifier les freins et les leviers à la mise en place des centres d'injection surveillés (CIS) — une autre expression pour nos salles de consommation à moindre risque —, les enjeux du débat, les principaux obstacles. La presse ayant relaté la position de notre association, mais aussi celle des opposants au projet, comme Vivre Gares du Nord et Est, elles sont venues se faire leur propre idée du débat. 

    Lors de la mise en place de la concertation par la mairie et des réunions informelles tenues dans des cafés du quartier, un documentariste a filmé les débats pour en faire un film de synthèse qui présenterait la situation. 

    Mais où en est-il le débat à ce propos ? Passé le temps des oppositions frontales, de la "consultation" bon enfant des 300 personnes venues déposer leur NON dans l'urne de Monsieur Federbusch le 14 avril dernier... silence radio.

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    On attend de trouver un lieu. Véritable quête du graal ! Entre le refus d'un pied d'immeuble, promesse du maire, et la proposition d'un algéco relégué sous le métro aérien... on n'en sait pas beaucoup plus. Des négociations, voire des tractations, seraient en cours entre la SNCF, un poids lourd du quartier au niveau du bâti, et le Ministère de la Santé associé à la Ville de Paris. Pire que pour l'élection d'un pape, aucune rumeur ne sort des cabinets officiels. Pas de fumées ni grises, ni blanches ne sont sorties des bureaux où se rencontrent — nous l'espérons ! — les responsables du dossier et ceux de la SNCF. Il est vrai que cette dernière a abandonné les locomotives à charbon... 

    Pour information :

    L’EHESP forme les cadres supérieurs de la santé publique au niveau national et international et propose des diplômes de master, d’ingénieur, de doctorat et d’établissement. L’École délivre ainsi des formations de haut niveau qui permettent à ses élèves et étudiants d’accéder à des fonctions de management dans le secteur de la santé, du sanitaire, du social et du médico-social. L’EHESP est aussi une plateforme pour l’enseignement et la recherche en santé publique avec 6 départements d’enseignement et de recherche, 1 laboratoire de recherche en environnement et santé, 6 centres de recherche interdisciplinaires transversaux.

    Pour plus de détails, visitez leur site --> http://www.sorbonne-paris-cite.fr/index.php/fr/formation

  • Les SCMR, plus d'info

    Dans les commentaires récents écrits à propos d'un de nos articles sur les salles de consommation (le 18 février), un lecteur nous a adressé un lien vers le site Calaméo qui mérite d'être repris. 

    La brochure qui y est présentée s'adresse au grand public, mais plus particulièrement aux personnes confrontées, dans leur activité professionnelle, à des difficultés occasionnées par certains consommateurs de drogues.

    A notre avis, elle peut également venir en aide aux personnes qui font les mêmes rencontres que les professionnels, dans leur quartier, simplement parce que dans ce quartier, les usagers de drogues sont nombreux. Cliquez sur le lien ci-dessous pour en savoir plus. 

    Qui s'y frotte, ne s'y pique pas forcément

    Certains de nos lecteurs vont penser que nous faisons trop de place à ce thème dans notre blog. Trop de place, non. Mais une vraie place, oui. Et oui, nous avons décidé de traiter le sujet souvent. Au risque de déplaire. Nous assumons. Nous estimons que le problème a été très longtemps minimisé, au détriment des riverains, d'un côté, que l'on a laissés seuls s'arranger avec les conséquences de la consommation de drogues à ciel ouvert, et de l'autre côté, au détriment des usagers de drogues qui sont des personnes à la dérive, jeunes ou vieux, et dans notre quartier, particulièrement précarisés. Notre société ne pourra pas éradiquer le problème de l'addiction aux drogues, pas plus qu'une autre société qui choisirait d'être plus répressive, mais elle ne doit plus l'ignorer. Nous soutenons l'expérimentation d'une salle de consommation à moindre risque et oeuvrons pour que les habitants du quartier comprennent et acceptent qu'elle puisse figurer le début d'une solution.

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    la rue de Maubeuge dans sa partie située entre la gare du Nord et l'hôpital Lariboisière

    La semaine dernière, nous avons rencontré la coordinatrice de la future salle de consommation, Céline Debeaulieu. Elle appartient à l'association Gaïa qui a construit le projet depuis l'été dernier et n'attendait que le décret gouvernemental pour se lancer dans l'expérimentation. Le maire du 10e, Rémi Féraud a plusieurs fois déclaré qu'il était favorable à l'ouverture d'un tel équipement dans son arrondissement, avec l'assentiment du maire de Paris. Reste toutefois à trouver le lieu le plus adapté : proche des utilisateurs, les usagers de drogues, le moins gênant possible pour les riverains. La salle ne sera donc pas située au pied d'un immeuble du quartier. Les pourparlers vont bon en train entre la mairie et les institutionnels qui possèdent des locaux ou des emprises entre la gare du nord et l'hôpital Lariboisière. Nous attendons la suite. Notre interlocutrice a promis de nous avertir. Elle semblait optimiste.

    Nous regrettons cependant que la mairie ne multiplie pas les réunions autour de cette ouverture prochaine. Pour ne pas effrayer les habitants, ne pas inquiéter ceux-ci ou ceux-là, plus ou moins proches de tel site ou de tel autre pressenti... aucune information n'est donnée. Quel résultat peut-on en attendre ? Un mécontentement quasiment certain. Si la concertation commence au moment où le lieu aura été trouvé, il ne s'agira plus d'une concertation mais d'une information. Une fois de plus, les habitants auront l'impression d'être mis devant le fait accompli. 

  • Conseil de quartier et ZSP à la Goutte d'Or

     Hier soir, le nouveau commissaire divisionnaire du 18e, Nelson Bouard, tenait le haut de l'affiche. En place depuis peu dans le quartier, il a su expliquer aux nombreux habitants qui étaient présents à l'école de la rue Budin, de surcroît avec force détails, le dispositif novateur : une zone de sécurité prioritaire, la fameuse ZSP. Nous vous en avons beaucoup parlé ici depuis qu'elle a été officiellement présentée en septembre, puis un peu plus tard à la mairie du 18e aux acteurs de la vie locale, et enfin hier aux habitants de la Goutte d'Or, avec la présence de Myriam El-Khomri, adjointe au maire de Paris chagée de la sécurité et de la prévention, le vice-procureur Abdel Hakim Mahi et Dominique Lamy, élu du 18e président du conseil de quartier.

    Il ne faut pas croire que l'affaire est réglée parce que une demi-CRS par-ci et une demi-CRS par là patrouillent par groupes de trois hommes à longueur de temps. Toutefois accordons aux autorités, mairie et préfecture, que le dispositif est ambitieux, que les moyens en hommes sont là, que les méthodes ont été repensées, elles se veulent harmonisées, que la coordination est menée par le commissaire central du 18e, avec rigueur et volonté d'aboutir. On travaille dans le temps, avec du temps, des moyens et des objectifs. On nous a même parlé de vérifier régulièrement les résultats en face des objectifs visés. Il y aurait donc une exigence de résultats. Voilà qui est nouveau.

    Les habitants ont semblé sceptiques mais, malgré tout, désireux de laisser du temps aux autorités pour faire leurs preuves. Il ressort comme toujours un fort attachement au quartier, et des regrets sur la dégradation de la situtation environnementale, nuisances sonores, malpropreté, débordements de toutes sortes, etc. mais chacun s'accorde pour dire que le quartier est toujours très vivant.

    Le commissaire a fait état d'une interpellation récente qui montre que l'action de la police porte ses fruits. Je vous retranscris l'information telle qu'elle est relatée sur le site de la Préfecture de Police :

    Lutte contre la contrefaçon1367656419.jpg

    Il s’agit de l’un des objectifs pour les policiers de la ZSP Barbès/Château rouge (18e). Dans ce cadre, le 13 décembre, la brigade des enquêtes d’initiative locale (BEI 18) a interpellé une ressortissante étrangère préalablement identifiée comme fournisseur des revendeurs de rues du quartier.

    Ont été saisies près de 1 392 contrefaçons dans ses entrepôts situés rue des Poissonniers : 217 montres, 109 ceintures, 42 sacs, 21 sacoches, 426 paires de lunettes, 348 casquettes, 89 foulards, 75 portefeuilles et 65 porte-monnaie.

    Le service de l’accueil et de l’investigation de proximité local (SAIP 18) a été chargé de la poursuite de l’enquête.

    A 21 heures passées, Dominique Lamy a clos la réunion en soulignant l'ambiance apaisée des échanges, sans se cacher les problèmes qui demandent des solutions vraies, et en rappelant aux oublieux tous les changements qu'a vécu le quartier, ces dernières années, balayant rapidement l'espace public, la disparition des immeubles insalubres, le relogement des familles dans le même quartier. On est sur la bonne voie, mais il reste beaucoup à faire, et comme l'a dit une habitante, il reste à bâtir un projet dans lequel les habitants pourront s'investir pour garder la singularité de leur quartier, divers et vivant.

  • Les étroits trottoirs de la Tour d'Auvergne

    Les photos ci-dessous datent de juillet 2010. C'est dire que nous nous étions intéressés depuis longtemps au problème des trottoirs et des stationnements assez anarchiques de cette rue, très fréquentée par les enfants particulièrement en bas âge. Rapellons que la rue accueille deux crèches, une PMI et un centre sportif, sans oublier l'école maternelle située rue Rodier dont les classes sont destinées aux enfants du secteur Rochechouart aussi (rues Condorcet-Rodier-Turgot-Trudaine).

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    Stationnement 2 roues motorisées et bicyclettes

    Voitures particulières à cheval sur le trottoir et la chausséeparis,9e,tour-d-auvergne,trottoirs,stationnements,motos,enfants,crèche,école

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    Les aires de stationnement 2 roues sont bien occupées même en été...

    Le projet de réaménagement présenté lors du Conseil de quartier Trudaine Rochechouart du 28 mars a été décidé comme une des priorités dans la liste des travaux de voirie du 9e, comme il est procédé annuellement en consultant les collectifs des conseils de quartiers. Le budget a été accepté et voté.

    En quoi consiste ces travaux ?

    Le but est bien sûr de sécuriser le passage des piétons, de ralentir la circulation et de limiter les stationnements gênants des cycles et des voitures. Un double sens cyclable existe sur la rue de la Tour d'Auvergne entre la rue des Martyrs et la rue Rodier. Il semble judicieux de le continuer jusqu'à la rue de Rochechouart, voire sur le tout petit tronçon jusqu'à la rue de Maubeuge. En effet, l'espace préservé pour le passage des cyclistes, y compris à contre sens de celui de la circulation automobile ne peut que ralentir cette dernière. Même si au début cette rencontre avec des cyclistes déconcertent un peu. A terme,  l'automobiliste s'habitue et en tient compte dans sa conduite. Les observations démontrent que les doubles sens cyclables ne sont pas accidentogènes. Dont acte. En outre, cette création permettra de poursuivre l'itinéraire cyclable est-ouest dans le cadre du Plan Vélo de Paris.

    La voie est assez large (9 mètres et chaussée de 5,90 m) et ne comptabilise que 2000 véhicules jour, avec des pointes entre 18 et 20 heures. Elle supportera donc assez bien un élargissement des trottoirs : au sud de 0,55 m et au nord de 1,80 m, ce qui le portera à 3,30 m, un vrai plus pour le passage des poussettes. De plus, la portion de chaussée qui fait face aux deux crèches et la PMI sera surélévée, avec un ralentisseur à l'entrée et à la sortie de cette plateforme.

    La station Vélib' va être légèrement déplacée; une aire de livraison sera conservée aux abords de la boulangerie; 8 nouvelles places de motos seront créées devant le tri postal, en amont de la rue Rodier.

    Calendrier : ces travaux sont prévus pour les vacances de la Toussaint de cette année.

    Dans la salle,  de nombreux habitants se sont plaint de l'indélicatesse des usagers des deux roues motorisés (2RM). Ils roulent sans vergogne sur les trottoirs, sur les passages piétons, sur les pistes cyclables. Certains, pas tous, restons mesurés. Il en résulte un danger pour les piétons qui ne peuvent plus considérer le trottoir comme un espace sûr. Pauline Véron, qui animait la réunion, a même estimé que la place grandissante que prennent les 2RM devrait être équilibrée, compensée, par une participation de leurs propriétaires à l'effort consenti sur le budget de la Ville pour leur aménager des aires de stationnements. Pourquoi ne pas rendre payant le stationnement des 2RM ? C'est à réfléchir en effet. Après l'idée du gouvernement de leur faire porter un gilet jaune fluo.... de quoi mettre les motards en colère !

  • Nouvelle zone interdite à la circulation autour de l'avenue Trudaine

    Un nouveau Paris Respire dans le 9e dès aujourd'hui

     

    A partir de ce week end, vous pourrez profiter d’une grande zone de promenade libre de toute circulation automobile, chaque dimanche après-midi et jour férié de 14h à 18 (19h l’été) dans le secteur de l'avenue Trudaine.
    C'est la deuxième zone « Paris Respire » mise en place dans l’arrondissement, où les opportunités ne sont pas légion, rues pentues, zones de grande chalandise, ou de trafic automobile supposé impossible à détourner.
    Lors de la réunion en mairie du 9e en mars dernier, les élus avaient proposé deux périmètres possibles : aidés par un sondage sur le site de la mairie, ils ont finalement décidé d'opter pour le plus grand périmètre proposé. (voir le plan ci-dessous).

    1218475935.jpgUne grande zone de promenade sera libre de toute circulation automobile, chaque dimanche après-midi et jour férié de 14h à 18h (et jusqu’à 19h l’été) dans ce quartier de l’avenue Trudaine, déjà relativement calme.

    Piétons, rollers, vélos, sont les bienvenus. Nous souhaitons toutefois que chacun sache respecter l'autre.

    Pour les riverains, il est prévu qu'ils puissent accéder à leur domicile en présentant  la carte grise du véhicule aux entrées de la zone. Libre accès est laissé également aux véhicules d'urgence.

     

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    Si l'on devait malgré tout marquer sa différence dans la satisfaction globale qui semble accueillir le projet, ce serait pour dire que nous regrettons la mobilisation de personnels de police ou assimilés que ces zones nécessitent. En effet, ces périmètres de libre circulation piétonne ne sont respectés qu'à condition d'en interdire l'accès, non pas seulement par des barrières amovibles mais par des agents de surveillance de la Ville, de surcroît en horaire du dimanche ou de jours fériés. Or, il est bien d'autres tâches en ville qui demandent la présence de ces personnels, dont on ne peut augmenter les effectifs en période de vaches maigres. Il faut faire des choix. Ici, le choix, cela a été de pacifier et de sécuriser les abords de l'avenue Trudaine...

    Dans le même esprit, c'est à dire la sécurité et la prévention, pourquoi ne pas fermer la même avenue Trudaine au droit du lycée Jacques-Decour, toute l'année et de jour comme de nuit. Les accès sont préservés jusqu'au niveau de la rue Rodier d'un côté et jusqu'à la rue Bochart de Saron de l'autre. Cette neutralisation supprimerait tout risque au niveau de l'etablissement scolaire et ne contraindrait pas beaucoup la circulation automobile, qui peut encore aller d'ouest en est par le boulevard de Rochechouart et d'est en ouest par la rue Condorcet. A méditer.

  • Vie associative

    La Maison des Associations du 9ème est ouverte depuis avril 2006. En mai 2007, Jérôme Jegou en a pris la direction après avoir passé 9 ans à la Maire du 3ème arrondissement où il a travaillé au service culture, évènements et communication. C’est un choix personnel qui l’a amené dans le 9ème. Déjà en contact avec le milieu associatif pour la réalisation de projets culturels dans le 3ème, Jérôme Jegou ne pouvait pas passer à côté du projet Maison des Associations tel qu’il se développe à Paris et s’impliquer encore plus dans le processus.

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    Paris Neuvième (PN) : une des priorités déclarée lors de l’ouverture de la Maison des Associations du 9ème était la mise en réseau des associations de l’arrondissement, qu’elles se connaissent mieux. Où en est-on ?

    Jérôme Jegou (JJ) : aujourd’hui la Maison des Associations du 9ème compte 100 inscrits contre 60 lorsque je suis arrivé en Mai. Le réseau prend petit à petit. Je souhaiterais, à partir de 2008, monter des rencontres thématiques inter-associatives (l’emploi, le sport, la culture, l’économie sociale, etc. ….). Le but est certes de créer un réseau dans le 9ème arrondissement mais encore faut il qu’il y est des associations inscrites à la Maison des Associations. Avant de créer un réseau, il faut avoir des inscrits. Ce que je veux, c’est faire connaître l’établissement et que ce lieu soit incontournable, que toutes les associations du 9ème se disent « notre référent, c’est la Maison des Associations ».

    Sur les 40 nouveaux inscrits depuis mon arrivée ici, 20% sont de nouvelles associations que nous trouvons chaque mois sur le Journal Officiel. Le reste, ce sont des associations existantes qui nous ont rejoints. Nous travaillons aujourd’hui sur un fichier de 400 associations dans le 9ème. Le but est qu’un maximum de ces associations nous rejoigne, qu’elles s’inscrivent à la Maison des Associations.

    PN : une deuxième priorité était l’information sur l’environnement du monde associatif, les assurances, les questions juridiques, etc. …

    JJ : Nous avons monté un cycle de formation « les 9 formations de la MDA9 », un rendez vous mensuel le dernier jeudi de chaque mois de septembre à juin. On fera cela chaque année et les thèmes abordés tiendront compte de la demande. Pour débuter, certains thèmes ont été imposés, d’autres viennent d’une forte demande comme celui de la communication par exemple.

    PN : pourriez vous développer un peu l’idée des rencontres thématiques ?

    JJ : la chose n’est pas encore finalisée. L’idée est de faire un état des lieux, de voir la proportion des associations culturelles, de solidarité, etc. …. parmi les inscrits et de les faire se rencontrer par thème, l’international par exemple. Il s’agit d’échanger des bonnes pratiques mais aussi d’accueillir des intervenants extérieurs. Le plus avancé est aujourd’hui celui que nous appelons « ateliers coopératifs internationaux » qui concerne 15 associations du 9ème et que nous montons avec d’autres arrondissements. Nous voulons faire jouer la synergie avec les autres Maisons des Associations.

    PN : et d’autres projets ?

    JJ : oui beaucoup d’autres. Un projet plus festif, essayer de créer une fête annuelle des associations du 9ème pour qu’elles se rencontrent. Ce sera propre au 9ème.

    J’aimerais aussi développer les activités de « facilitateur » de la Maison des Associations dans le cadre de montage de projets. Quelque soit la nature du projet, nous pouvons être un relais incontestable, incontournable, un pont entre la Mairie et l’association : aide logistique, matérielle, ….

    PN : ce dernier point ne pose t-il pas la question de la coordination avec la Mairie à qui les associations s’adressent en général ?

    JJ : quand un nouvel équipement de proximité arrive dans un arrondissement, il y a de nouvelles habitudes à prendre. La Maison des Associations dépend de la Maire du 9ème, donc on travaille ensemble. Le but est maintenant, sous la responsabilité de l’adjointe au Maire chargée de la vie associative, de se tenir informés et de coordonner nos actions.

    PN : comment s’articule cette dépendance vis-à-vis de la Mairie du 9ème ? Et vis-à-vis de l’Hôtel de Ville ?

    JJ : c’est très simple. Les Maisons des Associations appartiennent à la Ville de Paris et sont rattachées administrativement à la Direction de la Décentralisation et de la Vie Associative. Pour le reste, monter les projets, développer la vie associative, être un acteur local, …. , c’est la Mairie d’arrondissement notre interlocuteur. Ca se passe très bien avec la Mairie du 9e qui mène une politique forte de soutien aux associations.

    PN : vous êtes d’accord avec l’affirmation souvent faite par le Maire de notre arrondissement suivant laquelle il y aurait un renouveau de la vie associative dans le 9ème ?

    JJ : oui et il y a des raisons à ce renouveau. Je viens d’un arrondissement – le 3ème – qui s’est ouvert depuis 1995 à la vie associative. Je sens un souffle nouveau comme je l’ai connu dans le 3ème qui a 6 ans d’avance sur le 9ème en la matière. De nouveaux réflexes ont été pris car les structures d’écoute, d’accueil, ont été créées. Avant 2001, cela ne se faisait pas par manque de structures, aujourd’hui cela se fait. Cela se vérifie aussi par des chiffres. 50 000 associations à Paris, 2300 associations dans le 9ème, 200 nouvelles créations chaque année, certes beaucoup ont disparu ou sont inactives mais notre arrondissement reste dans la fourchette haute pour le nombre de créations. La réussite du Forum des Associations version 2007 en est la preuve. Je ne sous-estime pas l’importance du beau temps ce samedi là mais il y a eu beaucoup de public, plus d’associations qu’en 2006, voilà des signes concrets.

    PN : avez-vous des objectifs chiffrés ?

    JJ : oui mais ils sont modestes, là n’est pas l’essentiel. Nous allons mener une enquête qualitative par voie téléphonique, nous ferons une synthèse de cela avec des recommandations, le tout sera remis au Maire de l’arrondissement. Sur le plan quantitatif, je m’étais engagé auprès du Maire à avoir 100 inscrits fin 2007, nous les avons déjà, peut être irons nous jusqu’à 120 ? Je ne suis pas dans une logique de chiffre. Je préfère de loin avoir 100 associations actives, présentes, impliquées que 250 dormantes. 60 inscrits en Mai était un peu juste, 100 aujourd’hui permet d’envisager des choses.

    PN : chaque arrondissement de Paris a maintenant sa Maison des Associations. Y a-t-il coordination ?

    JJ : oui la dernière Maison à ouvrir sera celle du 17ème le 1er novembre prochain. Nous avons des réunions régulières – une fois par semaine – au cours desquelles nous échangeons des informations. Nous avons des règles communes de fonctionnement et la mise en place de ces 20 équipements de proximité a été lourde, complexe. Cette phase de création est désormais terminée et nous allons passer au fonctionnement régulier, avoir un développement avec des projets, un réseau associatif parisien. Nous utilisons entre autres un réseau informatique – le COMMUN – dans lequel nous avons tous les fichiers en partage de toutes les Maisons des Associations de Paris.

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    Pour compléter l’information concernant les associations, retenons l’ouverture très récente du Carrefour des Associations Parisiennes. Installé dans l’ancienne gare de Reuilly, avenue Daumesnil dans le 12ème arrondissement, gare qui a été réhabilitée et aménagée de manière fonctionnelle mais avec soins, ce centre veut être un point « ressources » pour les associations parisiennes qui y trouveront informations et conseils dans le cadre de leur création, leur développement ou leur gestion courante. Il vient en complément des 20 Maisons des Associations et sera aussi un lieu d’échanges et de formation.

    Un sondage récent réalisé par CSA nous dit que 84% des français placent les associations loin devant les politiques et les syndicats pour représenter et défendre l’intérêt général. Bien sûr, on peut penser que l’image que les français ont du monde associatif ne correspond peut-être pas à la réalité des choses. Disons aussi que Bertrand Delanoë et son équipe ont bien compris le phénomène, en ont joué pour conquérir en 2001 la Mairie de Paris comme le rappelle assez justement un supplément du journal Libération paru samedi 20 octobre et consacré au phénomène associatif à Paris. Notons enfin que l’’effort de la Mairie de Paris concernant la vie associative dans la capitale a été réel pendant la mandature et que cela devrait jouer un rôle important lors des prochaines municipales. Sans dire que tout va bien dans le meilleur des mondes ……