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Rechercher : métro barbès-stalingrad

  • Priorité aux marcheurs et aux cyclistes

    Pour nous tenir informés des dernières nouvelles relatives aux circulations dites douces, nous lisons régulièrement un site consacré à la vie sans voiture.... un peu utopique, sans doute, mais plein de bonnes idées, et de réflexions intéressantes. C'est CARFREE, qui rayonne sur le monde francophone, Belgique, Suisse, Québec... Nous vous le conseillons.

    Nous avons récemment croisé un article sur l'influence que pourrait avoir l'instauration de la gratuité des transports en commun — qui toutefois n'est pas en discussion en Ile-de-France à notre connaissance ces temps-ci — sur les autres modes de circulation douce, essentiellement la marche et le vélo. A priori on pourrait penser que le bus gratuit supprimerait la tentation d'utiliser la voiture.... il n'en est rien, semble-t-il, car 1- celui qui prend sa voiture ne regarde pas trop au coût ou n'a pas de réseau rapide à sa disposition et 2- le nombre des bus pourrait-il absorber un surplus de voyageurs ?

    Par ailleurs, nous avons pris l'avis d'un autre spécialiste qui ajoute que l'usager ne règle que 17% du coût réel de son trajet en transport en commun en moyenne, parfois même seulement 50% de cette somme grâce à la prise en charge partielle par l'employeur. Pour attirer plus d'usagers dans les transports en commun il faut en fait les rendre plus attractifs et non gratuits. Et laisser le vélo et la marche contribuer à la bonne santé des marcheurs et des cyclistes...  

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    Nous vous laissons lire ci-dessous l'article de Frédéric Héran qui nous autorise à le publier sur notre blog, il est beaucoup plus convaincant et son argumentation est étayée ! 

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    Pour construire une politique de déplacements urbains cohérente, il faut réussir à articuler efficacement l’ensemble des modes de déplacement. Or les modes ne sont pas égaux entre eux. Certains sont plus forts que d’autres : prennent beaucoup plus de place (par personne transportée), sont beaucoup plus dangereux parce qu’ils sont lourds et roulent vite, génèrent bien plus de bruit ou de pollution. Si on laisse faire, les plus forts chassent les plus faibles.

    Le premier principe est donc de commencer par donner la priorité aux faibles. Or, ceux-ci ne sont ni les transports publics, ni les cyclistes, mais les piétons. C’est pourquoi, la ville doit être construite d’abord autour du piéton. Tous les autres modes de déplacement ne sont que des relais du piéton, des prothèses pour lui permettre d’élargir son horizon.

    Parmi ces prothèses, le vélo est d’une efficacité redoutable. Avec ce simple exosquelette, peu coûteux, utilisant peu de matériaux et respectueux de l’environnement, le piéton augmenté va déjà trois à quatre fois plus loin ou couvre un territoire douze fois plus grand, avec la même énergie dépensée. Une solution déjà très satisfaisante pour les villes moyennes plates.

    Même par personne transportée, le bus utilise déjà beaucoup plus de matériaux et génère bien plus de nuisances. Il ne fait pas bon circuler à pied ou à vélo à proximité d’un bus qui déboule. Comparé au coût des aménagements cyclables, le coût des transports publics pour la collectivité est très supérieur. Et surtout, comme l’expliquait si bien Ivan Illich dans Énergie et équité (1973), la marche et le vélo ont le mérite de laisser à l’usager toute son autonomie, au contraire du transport public et de la voiture qui le rendent dépendant d’une technique qu’il ne peut maîtriser. On sait en plus aujourd’hui que la pratique régulière des modes actifs est excellente pour la santé.

    Quand les transports publics deviennent gratuits, le mode de déplacement le plus concurrencé est toujours le vélo, puis vient la marche et loin derrière la voiture. Quelques constats permettent de le comprendre. Les automobilistes sont déjà prêts à payer leurs déplacements bien plus chers qu’en transport public : cela ne les intéresse guère de bénéficier de transports publics deux fois moins rapides, même gratuits. Dans les villes moyennes d’Europe où la pratique du vélo est très développée, les transports publics le sont au contraire beaucoup moins. À Strasbourg, dans les années 1970-1980, la part modale du vélo a moins baissé qu’ailleurs en France, parce que les transports publics étaient particulièrement indigents dans cette ville occupée alors à débattre interminablement du choix entre un tramway ou un métro. À Dunkerque, les cyclistes préfèreraient de beaucoup que l’argent prévu pour rendre les transports publics gratuits soit investi directement dans la modération du trafic automobile et les aménagements cyclables, plutôt que dans un concurrent direct du vélo.

    Bref, la gratuité des transports publics semble être une solution démocratique, voire même anticapitaliste. Mais de façon plus pragmatique, elle empêche ou freine l’essor des modes actifs et notamment du vélo, et contraint les habitants à dépendre toujours plus de solutions techniques qui les dépassent. Si l’on tient à se libérer de l’emprise de la voiture, alors privilégions d’abord les piétons, puis les cyclistes et enfin les transports publics. Et pour cela, la meilleure solution consiste à calmer le trafic automobile, sa vitesse et son volume. C’est ce que nous enseigne l’histoire européenne des politiques de déplacements urbains.

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    paris,circulation,transport,cyclistes,vélo,marche,frédéric-héranFrédéric Héran est économiste des transports et urbaniste, auteur du livre Le retour de la bicyclette. Une histoire des déplacements urbains en Europe de 1817 à 2050, La Découverte, 2014, qui vient de sortir en poche à 10 €.

  • Salle de conso : Lariboisière, une bonne idée ?

    La décision de la mairie de Paris a été reprise dans toute la presse, à la grande satisfaction des habitants du pâté de maisons autour du 39 boulevard de la Chapelle : la salle de consommation à moindre risque (SCMR) ouvrira ses portes dans l'enceinte de l'hôpital Lariboisière. Mais, attention, précise le maire du 10e, pas dans l'hôpital proprement dit, les toxicomanes n'entreront pas par l'entrée principale (ils ne le feraient sans doute pas, d'ailleurs, trop en indélicatesse avec l'institution médicale). Ils auront une entrée à l'écart, autonome. Où dites-vous ? j'ai mal compris... Ah, non, vous ne l'avez pas dit. Non, les autorités tant politiques que médicales ne l'ont pas dit. Ambiguïté. Flou.

    Ou malaise, peut-être ? Car, enfin, n'avions-nous pas compris que les usagers de drogue, ceux qui nous préoccupent dans le quartier entre la Gare du Nord et la station de métro Barbès, c'est à dire les plus précaires, ceux que nous voulons aider, ceux à qui la Ville de Paris veut apporter un soutien, une approche de santé publique affichée, c'est bien ce que nous avions entendu... ces usagers de drogue là, précarisés de la rue, ne sont pas à l'aise avec les services hospitaliers. Ils ne sont pas dans la démarche de sevrage, ou de recherche d'une approche médicalisée. Trop mal, trop précaires, trop dans l'urgence... Ça, Gaïa, l'association qui va gérer la SCMR nous l'avait expliqué plusieurs fois lors de nos rencontres. De même, la direction de l'hôpital s'était opposée radicalement à l'idée d'inclure la salle de consommation au sein de son établissement. Les médecins — l'Ordre est carrément opposé à l'expérimentation — ne sont pas tous convaincus par la salle de conso, et leur engagement les pousse à soigner et non à surveiller, aider des personnes qui s'injectent un poison... nous ont-ils expliqué.

    Il faut se rendre à l'évidence et dans la déclaration de Rémi Féraud, maire du 10e "c'est la meilleure solution possible" entendre "on n'avait pas vraiment le choix". Nous sommes surpris, déçus, mais on peut comprendre, d'autant que les digues de la Faculté avaient déjà craqué à Strasbourg et à Bordeaux sur le même sujet.

    Ce qu'on comprend moins, c'est le flou qui règne sur le lieu exact d'installation de cette salle qui doit faire 200 m2 environ. Nous connaissons bien les lieux et un balayage de la zone nous conduit à ces conclusions, si l'on tient compte des contraintes suivantes :
    - ne pas être près de l'entrée principale
    - ne pas être visible des visiteurs habituels de l'hôpital
    - être indépendant de l'hôpital
    - avoir un pied dedans un pied dehors, selon l'expression des professionnels qui travaillent avec la toxicomanie
    - rester au contact des plus précaires des toxicomanes, ceux qui sont dans la rue, souvent SDF.

    Vue aerienne Lariboisiere.png

    Vue aérienne de l'hôpital Lariboisière

     

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    Plan de l'hôpital Lariboisière

    Lariboisière est un grand quadrilatère, bordé par les rues Ambroise-Paré au Sud (entrée principale), rue de Maubeuge à l'Est, rue Guy-Patin à l'Ouest et boulevard de la Chapelle au Nord. Le côté nord est celui qui correspond le mieux aux critères énoncés plus haut. D'Est en Ouest, l'enceinte se compose de plusieurs murs et bâtiments, plus ou moins dégradés, comme vous le verrez sur les photos ci-dessous.

    A l'angle de la rue de Maubeuge, des anciens bâtiments datant de la fin du 19e siècle servent d'accès aux livraisons des services techniques. Un peu plus loin, en avançant, vers l'Ouest sur le boulevard de La Chapelle s'élève un bâtiment plus récent, désaffecté, et dans un état peu avenant, c'est le pavillon Etienne-Jules Marey. Il est longé par une grille qui présente une porte donnant sur un carré d'herbe entre ce bâtiment tagué et le bâti sans étage qui encadre l'entrée Nord des Urgences. Plus loin on trouvera un long bâtiment en briques avec de nombreuses fenêtres sur le boulevard, c'est le pavillon Charles Perrault qui abrite entre autres la crèche des personnels de l'AP-HP avec un accès rue Guy-Patin.

    Une fois ce descriptif fait, il nous faut maintenant faire des hypothèses en tenant compte des informations en notre possession. Un grand programme de restructuration de l'hôpital Lariboisière est dans les tuyaux. Voici le plan masse qui délimite les zones où tout sera démoli et où sera construit un bâtiment ultra-moderne. Ce sont les zones entourées par le trait bleu.

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    Comme on le voit, c'est un gros quart côté Est du quadrilatère qui est concerné. Or, il est à peu près sûr que c'est dans ce périmètre que la SCMR pourrait prendre place. La partie à l'Ouest (à droite sur le plan masse) est aujourd'hui une crèche et des bâtiments de recherche de l'INSERM, très insérée dans l'hôpital et donc ne répondant pas aux critères d'installation. La partie centrale est la partie historique de Lariboisière, c'est le cœur de l'hôpital. Pas pour la SCMR. Reste la partie Est (côté gauche du plan masse) justement celle où les bâtiments sont le plus délabrés, celle où arrivent et partent les véhicules des urgences et enfin celle qui doit être démolie à terme. On ne voit pas bien d'autre possibilité. Bref, d'un projet qui devait accueillir les usagers de drogues les plus précaires dans de bonnes conditions, on est passé à des bâtiments dégradés qui seront détruits à terme. Cela pose donc la question de la pérennité de la SCMR. Rappelons que le projet de loi en cours de discussion au Parlement préconise une expérimentation de 6 ans. Au lieu d'apporter des conditions convenables d'injection, en accord avec les déclarations faites depuis deux ans, la Ville propose une relégation dans des locaux à peine sortis du 19e siècle, la vétusté pour la réduction des risques...

    Prise presque en catimini par des autorités dont on ne connait pas vraiment la nature (qui à la mairie de Paris ? qui à l'AP-HP ?), la décision d'installer la SCMR sur une emprise de terrain de l'hôpital arrange tout le monde en fait. Elle résout la question des riverains contestataires, elle évite à la Ville de Paris de mettre en place une concertation à haut risque avec les habitants. Ils n'iront pas protester. Et pour cause, il n'y en a pas !

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  • Organisez votre Nuit Blanche !

    L'édition 2014 de la Nuit Blanche se déroulera la nuit de ce prochain samedi 4 octobre.

    Cette année, pour cette Nuit Blanche, le directeur artistique de l'édition 2014, José-Manuel Gonçalvès (par ailleurs directeur du Centquatre) et la Mairie de Paris ont décidé d'offrir aux Parisiens un itinéraire de "Grande Randonnée Artistique" (dénommé «G.R.A.» par les "initiés"), qui se limite essentiellement — et malheureusement pour nous — à la Rive Gauche de Paris, avec une petite incursion sur la Rive Droite mais uniquement aux abords de l'Hôtel de Ville.

    Nous vous proposons donc de découvrir les parcours dans les 9e et 18e, complémentaires, qui ne font donc pas partie de l'itinéraire "officiel" de la Nuit Blanche 2014 : des itinéraires que nous labelliserons «OFF».

    Et le 10e, demanderez-vous ? Nous avons questionné la mairie du 10e : il semble bien qu'il n'y ait pas de programme «OFF» dans cet arrondissement.

    Si vous souhaitez vous aventurer sur l'autre berge de la Seine, nous vous donnons également les clés du programme officiel de cette "Grande Randonnée Artistique" de la Nuit Blanche 2014, avec quelques informations pratiques.

    Dans un proche avenir, nous espérons vivement que l'édition 2015 de la Nuit Blanche intègre et, pourquoi pas, mette en exergue la Promenade Urbaine entre Barbès et Stalingrad dans son parcours.

    Découvrons donc ce qui nous attend, côté «OFF» dans nos quartiers, mais aussi côté «IN» (dans le cadre de la «G.R.A.» proposée au titre de cette Nuit Blanche 2014!)...

      

    La Nuit Blanche «OFF» dans le 9e : créations dans la cour de la mairie et dans l'Hôtel Drouot

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    Dans le 9e, vous pourrez découvrir deux événements «OFF»D'une part, l'artiste Olivier Kosovsky habitant le 9e, proposera une Nuit Végétale dans la cour de la mairie de 19h30 à minuit. On nous annonce une oeuvre florale, poétique et vivante :

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    D'autre part, de 19h à 2h (et jusqu'à 4h en façade), vous pourrez vous rendre à l'Hôtel Drouot qui accueillera une oeuvre du vidéaste contemporain français Ange Leccia.    

    Des informations sont également disponibles sur le site de la Mairie du 9e.

     

    La Nuit Blanche «OFF» dans le 18e : parcours artistique dans différents quartiers

    Le 18e aura son propre parcours artistique «OFF», complémentaire de la Nuit Blanche "officielle" à travers certains quartiers de l'arrondissement (en cliquant ici : voici un bref aperçu des quartiers concernés).

    Vous pouvez retrouver les informations détaillées de ces installations en cliquant sur l'affiche ci-dessous : 

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    Cliquez sur l'affiche pour le parcours « OFF » dans le 18e

     

    Vous pourrez notamment découvrir l'installation sonore et lumineuse de l'oeuvre participative "Cocoon" de l'artiste américaine Kate Browne dans le square Léon à la Goutte d'Or : 

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    Des informations sont également disponibles sur le site de la Mairie du 18e.

    Et si votre curiosité n'est toujours pas rassasiée par ces nombreuses créations, vous pourrez rejoindre l'itinéraire officiel proposé dans le cadre de la Nuit Blanche 2014. 

     

    Pour en savoir plus sur le parcours "officiel" et la «G.R.A.» de la Nuit Blanche 2014

    Dans le cadre de la Nuit Blanche 2014, l'itinéraire de "Grande Randonnée Artistique", axé sur la Rive Gauche, vous mènera de l'Hôtel de Ville au Panthéon, de Montparnasse à l'Hôpital Necker, de la Gare d'Austerlitz à l'ancienne Gare Masséna, du Parc Georges-Brassens au Parc André-Citroën en passant par la petite Ceinture.

    La Nuit Blanche 2014 a son propre site et également ses applications mobiles pour vous aider à vous orienter dans cette «G.R.A.».

    Retenons qu'une quinzaine de projets artistiques sera visible au-delà de la Nuit Blanche du samedi 4 octobre, et demeurera donc de manière pérenne dans l'espace public, dans le cadre d'une collaboration avec la FIAC, des galeries et d'autres institutions (comme l'Hôpital Necker-Enfants malades).

    Si vous souhaitez voir la carte du circuit "officiel", cliquez sur l'affiche ci-dessous :  

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    Cliquez sur l'affiche pour le parcours officiel de la « G.R.A. »

     

    Pour mieux apprécier la logique des différents points de vue artistiques et des oeuvres qui vont émailler la grande randonnée, nous vous proposons d'écouter José-Manuel Gonçalvès, le directeur artistique de la Nuit Blanche 2014, donner des explications dans cette vidéo :


     

    Information pratique : pour vous déplacer lors de la Nuit Blanche 2014  

    paris,9e,18e,nuit-blanche,art-contemporainLa Ville et la RATP mettent en place un dispositif de transport spécifique, à la fin du service habituel, pour desservir les lieux «G.R.A.» de la Nuit Blanche 2014, sur les lignes 4 et 14 du métro, la ligne de tramway T3a et le réseau Noctilien.

     

    Cliquez sur le visuel ci-dessus pour accéder au détail de ces informations.

     

     

  • Barbès un marché comme les autres ?

    Il faut être positif, patient aussi, nous dit la Mairie de Paris car nous travaillons à son amélioration, montrer les bons côtés du marché, et arrêter de le dénigrer sans cesse. (voir notre article du 20). Ok, on va tenter. 

    Malgré la foule qui déambule aussi bien dans l'allée centrale que sur les côtés extérieurs, malgré les vendeurs à la sauvette qui ralentissent le passage des clients entre les étals, et créent des bouchons bruyants, protestations et cris des râleurs qui ne voient pas bien l'intérêt de vendre là des montres de pacotille, ou des slips et chaussettes et encore moins des bouquets de persil ou de coriandre au nez et à la barbe des marchands ayant acquitté leur place.... malgré tout cela, le marché de Barbès est un dépaysement complet. Pourtant, certains habitants du quartier ont lâché l'affaire, ils n'y trouvent plus leur compte, ils disent que la qualité a baissé, que les contacts sont devenus difficiles, la tension est présente, l'agressivité aussi souvent. Tout cela est vrai. Ressenti par tous. Que faire ? 

    On est dans un marché populaire. Les prix sont, comme chez Tati, les plus bas de Paris. Les clients viennent parfois de loin pour y remplir leurs caddies et repartent qui en bus, qui en métro. Prenez la ligne 2 vers 13h à Barbès, et vous serez surpris du nombre de caddies présents dans la rame. Quand on sait acheter, qu'on regarde avec soin ce qui entre dans le sachet, on peut en revenir avec des produits de qualité. On peut même faire des affaires en saisissant les opportunités. Des exemples ? Deux petits conteneurs transparents de 500 gr de pommes de terre, type BF15 ou charlotte, qualité bio, pour un euro. Ou encore le kilo de coquilles saint-jacques à 8,95 €. Vous ne les trouverez pas chez Carrefour ou Auchan. Pour la majorité des produits, les marges sont étroites mais la quantité est là, qui compense. Les commerçants, dans leur ensemble, sont des vieux routards de la vente de produits périssables sur les marchés et connaissent leur affaire. Ils savent acheter à Rungis. Ils savent aussi quel produit ne pourra pas se vendre ici car le prix est trop élevé pour le pouvoir d'achat local. Certes, le quartier s'est renchéri au niveau de l'immobilier, mais assez rares sont les nouveaux propriétaires qui font leurs courses  au marché. 

    Toutefois, nous constatons depuis des mois que des stands de produits non alimentaires remplacent des étals de fruits et légumes, certains jours. C'est dommage, car la Direction de l'attractivité et de l'emploi (DAE, c'est le nom du service de la Ville qui se charge du fonctionnement des marchés en coopération avec les délégataires) avait organisé l’espace, il y a quelques années, de telle sorte que le non-alimentaire s'installe à l'est du marché, sous le viaduc, mais au carrefour des rues de Maubeuge et Tombouctou. Ces marchands, qualifiés de "volants", ne sont pas titulaires d'un emplacement attitré, normalement. Ils acquittent leur droit, au coup par coup, auprès du placier, en fonction des espaces disponibles lors de l'installation du marché à l'aube. D'où parfois, à côté du poissonnier, un  camelot qui vend des parfums avec verve et succès (!) ou un marchand de prêt-à-porter entre deux stands de melons. Or, nous rappelons régulièrement lors de réunions avec élus et services de la ville que ce marché est avant tout un marché alimentaire.

    Cependant, il faudra bien trouver des compromis et donc dialoguer avec les commerçants. C’est le rôle de la ville et du délégataire. Nous pouvons ainsi espérer faire progresser la situation du marché, améliorer son environnement, le rendre plus agréable et y compris améliorer les conditions dans lesquelles les commerçants eux-mêmes travaillent. Certains nous ont dit qu'ils passaient du temps, au petit matin,  à nettoyer leur place avant d'installer les stands parce que, la veille, marché illicite ou distribution alimentaire avait eu lieu sans que les agents de la propreté aient eu le loisir de repasser. On le voit aussi en fin de marché, après le passage de la "fonctionnelle" quand les sauvettes sortent leurs caddies et déballent leurs toiles au sol. Une patrouille de policiers les fait disparaître... mais le sol reste jonché de détritus, cageots et cartons compris. La version moderne du mythe de Sisyphe...

    Encore un point positif sur ce marché hors du commun. On sait qu'à la fin des marchés, ici comme ailleurs, on a toujours croisé des "glaneurs", qui collectent les fruits et légumes laissés pour compte avant le grand balayage. Vu la conjoncture économique, ils sont malheureusement de plus en plus nombreux. Mais, ici le mercredi, vers 13h, c'est l'association des Restos du coeur qui vient avec un camion et prend en charge des cageots entiers de produits frais pour sa cuisine d'Aubervilliers. Un point positif qu'on ne pouvait pas complètement passer sous silence. 

    Avant de terminer le tableau, nous voulons encourager les marchands à trier un peu mieux leurs déchets, et profiter que des conteneurs spéciaux sont mis à leur disposition (ils sont une vingtaine, avec des couvercles bleus), et qu'ils sont collectés par une benne dite BIO avant le grand nettoyage de 15h. Bio, compostage, etc... bon pour l'environnement ! 

    Par ailleurs, les deux compacteurs de Derichebourg, qui ne fonctionnent pas toujours à ce que nous avons entendu, sont un peu dépassés par les quantités de marchandises qui arrivent en même temps que les cartons et les cageots en bois léger. Tout cela est avalé, mais pas toujours compacté, et les rotations du camion qui enlève la benne se font plus fréquentes. S'en suit une interruption de la circulation sur le boulevard de la Chapelle qui crée un embouteillage en amont, des klaxons, etc.... Sisyphe…. et le rocher est très lourd à bouger !

  • Vidéosurveillance : ce que nous dit la Préfecture de police

    paris, préfecture-de-police, camérasIl ne se passe pas une journée sans que le site d’information de la préfecture de police ne nous transmette à nous, blogueurs, comme aux agences de presse et aux journaux, des brèves relatant les arrestations et les élucidations de vols, de délits, voire de crimes. Très souvent, les caméras de vidéosurveillance sont mises en avant car les bandes, visionnées a posteriori, ont permis d’y identifier les auteurs des méfaits.

    Vous voulez des exemples ? En voici.

    Premier exemple : "Le 26 septembre 2010, il est environ 6h40 quand deux individus cagoulés et gantés font irruption dans un commerce de proximité du 11e arrondissement. Ils frappent la gérante, l’aspergent de gaz lacrymogène, la jettent au sol afin de la forcer à ouvrir le coffre fort de son bureau. Ils y dérobent 6 000 euros ainsi que des cartouches de cigarettes et prennent la fuite à pied. Dans sa course, l’un des malfrats perd un trousseau de clés muni d’un cordon de couleur bleue… sous l’œil vigilant d’une caméra de vidéoprotection.
    images?q=tbn:ANd9GcRQh7uvqKaK2MgJoVfQPBJ_sLLQwM0tXs_N8w4AR0aoSlJkf9ibFQ&t=1Le prélèvement génétique effectué sur ce cordon mène les policiers du service d’investigation transversale (SIT), en charge de l’enquête, jusqu’à un jeune âgé de 20 ans, incarcéré à Fleury-Mérogis pour d’autres faits. La perquisition de sa cellule permet la découverte d’une paire de chaussures similaires à celle visible sur les bandes vidéo. A son domicile, les enquêteurs constatent que les clés découvertes déverrouillent la boîte aux lettres et la porte d’entrée. Malgré ces éléments, le jeune homme nie les faits.
    L’enquête met également en lumière la complicité d’un ancien salarié du commerce dévalisé. Le 20 avril, ce dernier se présente de lui-même aux enquêteurs, reconnaît les faits, mais tait l’identité de son complice.
    Tous deux ont été déférés en vue de l‘ouverture d’une information judiciaire."

    Second exemple : "Samedi 16 avril, 22h40, un couple est agressé par deux individus dans une station de métro du 19e arrondissement. L’homme, un couteau sous la gorge, est dépouillé de son téléphone portable par un premier malfrat. Son amie est, quant à elle, tenue en respect par le complice muni d’un tesson de bouteille. Les deux comparses prennent la fuite.
    Sur les bandes de vidéoprotection, les deux voleurs apparaissent clairement en train de déambuler dans la station quelques temps avant les faits. Un signalement est largement diffusé aux services de police et de gendarmerie.
    images?q=tbn:ANd9GcR4l1ilLKDOcgEF9C1Wr07OZpFk0MxoB2zRrlYuebVg8apkIfXCLe 21 avril, une patrouille de la sous direction régionale de la police des transports (SDRPT) remarque, dans la même station, deux toxicomanes notoires correspondants en tous points aux agresseurs.
    Interpellés, le premier a reconnu le vol mais pas l’utilisation d’armes, il a été déféré le lendemain. Le second n’a pu être entendu car hospitalisé d’office."

    (Ci-contre : un passage de tourniquet très peu orthodoxe, non fixé sur les caméras de la PP à l'époque, mais sur celle d'un caméraman de la télé...

    Et de poursuivre dans son numéro de PPrama du 27 avril : "Le plan de vidéoprotection pour Paris (PVPP) est conçu pour offrir aux policiers de la Capitale un outil d’aide à la décision pour l’ensemble de leurs missions. La brigade de sapeurs-pompiers de Paris bénéficiera également d’un renvoi d’images dans le futur centre opérationnel de la caserne Champerret afin de faciliter ses interventions d’urgence et de secours.
    Le prestataire de la préfecture de police construit actuellement le réseau de télécommunication dédié dont la préfecture restera propriétaire.
    A ce jour, sur les 400 km de fibres optiques prévus en souterrain, 60 km sont déjà réalisés. Ce système vidéo basé sur l’infrastructure réseaux haut débit, sera conçu pour permettre le visionnage des images dans 55 sites, dont les travaux d’aménagement sont engagés pour 50% d’entre eux.
    Afin de protéger la vie privée, les futures caméras masqueront les zones privatives et des dispositifs stricts de sécurité permettront une gestion rigoureuse des droits d’accès.
    Plus de 2 500 opérateurs seront formés dès l’été 2011 sur une maquette à l’échelle humaine située sur un site dédié. Cette formation des personnels de la préfecture de police sera évolutive et assurée pendant les 15 ans d'exploitation."

    Bien. Les travaux continuent. La préfecture entre dans la modernité, croirait-on. 2 500 opérateurs formés en quelques mois sur une maquette à l’échelle humaine, lit-on. Formés à regarder des bandes vidéo ou des écrans. Nous nous demandons parfois, si les Parisiens ne préféreraient pas voir les personnels de la préfecture de police un peu plus sur le terrain et un peu moins derrière des écrans, aussi modernes soient-ils y compris avec un flux d’information transmis par hyper-ultra-haut débit.

    Car la lecture des brèves quotidiennes montrent bien que les caméras ne dissuadent pas les agresseurs d’agresser… On les retrouve parfois.

  • Barbès, une situation qui n'en finit pas de se dégrader

    Il y a environ un an nous nous réunissions, quelques membres du conseil d'administration de notre association, à la Brasserie Barbès autour d’une table ronde (tout un symbole !) avec les maires des 10e et 18e arrondissements pour faire le point sur nos problématiques locales.

    De quelles problématiques s’agissait-il ? Des ventes de cigarettes autour de la station, du marché aux voleurs de la placette Charbonnière, des ventes sauvette très présentes les jours de marché non seulement autour de la station, mais dans les rues environnantes et sous le viaduc du boulevard de La Chapelle en fonction de la présence et des mouvements des policiers, et puis la saleté qui s’en suit, les vêtements épars au sol, les cartons et les guenilles qui servent de support et d’étal, enfin les périodes sans passage des agents de la Propreté, simplement parce qu’ils ont déjà nettoyé le matin, ou qu’ils ne peuvent passer le jet à cause des attroupements qui ne se dispersent pas…

     Toutes choses que vous, riverains proches du Carrefour Barbès....

    .... connaissez parfaitement. Vous êtes nombreux à nous envoyer des photos prises de vos fenêtres. Votre lassitude, votre agacement, voire votre exaspération augmentent avec le temps. 

    De notre côté, nous multiplions les signalements depuis longtemps, mais depuis quelques mois, il faudrait le faire quotidiennement. Auprès de qui ? Aux services quand il s’agit de propreté, de signaler des dépôts sauvages, des points d’incrustation d’urine, des angles de rue ou des recoins devenus décharges usuelles… Au commissariat bien sûr via la Mission Prévention. Aux élus, quand la situation devient insupportable et que même le passage pour entrer chez soi est un problème, que recevoir des amies pour le thé ou pour dîner s’avère compliqué car elles n’osent pas traverser la barrière d'hommes qui tiennent le mur et le portail ! Cela vous paraît exagéré ? Pourtant c’est ce que nous entendons de la part de nos adhérents qui habitent le boulevard Barbès. On a toujours vécu plus ou moins dans la foule à Barbès, et quand on décide de vivre ici, c’est qu’on n’en souffre pas. La mixité sociale ici est un concept concret. On sait depuis toujours que les appartements du boulevard abritent majoritairement des familles plutôt aisées (les appartements sur rue sont grands, les immeubles souvent haussmanniens), certes, elles sont aussi bien intégrées dans leur quartier dit « populaire ». C’est là que nous nous inquiétons car ces familles ce sont aussi nos adhérents, et nous les connaissons bien. Ils ont été nos meilleurs soutiens quand il s’agissait de convaincre Bertrand Delanoë que le rachat du Louxor et sa réhabilitation pouvaient être une chance pour l’image du quartier, que l’implantation d’une brasserie à la place de "feu Vano » allait dans le même sens. Or, ces habitants-là lancent un cri d’alerte et disent « On n’en peut plus! ». Qui les entend ? 

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    La zone zébrée rouge est l'emprise du chantier, on imagine le report de tous les vendeurs installés sur l'espace public

    Nous avons donc renouvelé notre demande auprès des édiles locales et souhaitons les rencontrer sur place, comme l’an passé, pour leur expliquer que trop c’est trop. La goutte qui fait déborder le vase, précisément au Carrefour Barbès, c’est la fermeture de la station Château-Rouge en mai dernier (et pour 14 mois !). Le summum a été atteint dans l’été, le mois du Ramadan aidant, l’occupation des trottoirs était arrivée à son maximum et les habitants continuaient à subir…   Ici même, dans le blog, nous nous étions alarmés de cette fermeture pour travaux et du peu d’anticipation des reports probables des usagers du métro sur Barbès-Rochechouart. Et bien évidemment du report des vendeurs de produits variés qui profitent du passage de flux humains impressionnants, concentrés actuellement sur une étroite bande de bitume, entre la brasserie, la tranchée pour raccordement au réseau de gaz, les emprises des échafaudages et la chaussée. Les boutiques de téléphonie situées sur les premiers numéros du boulevard Barbès ont déjà été rappelées à l’ordre pour avoir sous-loué des stands, qui empiètent sur le trottoir, et utilisé des micros. Imaginez en plus de la foule, les nuisances sonores liées aux harangues par micro toute la journée ! Nous ne savons pas évaluer le nombre de personnes qui entrent et sortent de la station Barbès par jour, mais il est facile de comprendre que cette intense fréquentation attire les appétits commerciaux. Téléphonie mais aussi toutes les ventes illicites, trafic en tout genre y compris. Ironie de la situation, la seule limite est l’étroitesse des lieux.

    paris,18e,barbès,château-rouge,ratp

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    Nous sommes allés boire un café récemment à la Brasserie pour observer sur site les passages et les flux, et également les dégâts sur l’environnement, car objectivement, l’intensité du passage crée mécaniquement une malpropreté, d’une part, et d’autre part, cette intensité du passage empêche les agents de la DPE de nettoyer. Comment imaginer traiter les lieux dans cette foule ? Dégâts sur l’environnement et dégâts également sur l’image du quartier qui se bonifiait avec les efforts des uns et des autres, Louxor en tête, mais pas seulement : Tati a amélioré considérablement ses vitrines et rompu avec son image de soldeur bas de gamme, la brasserie attire une nouvelle clientèle (actuellement un peu désarçonnée et qui pourrait à terme être tentée de déserter le lieu) et l'implantation de FootLocker… un renouveau de Barbès acclamé par la presse il n’y a pas si longtemps. 

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    Cette situation va-t-elle perdurer jusqu’à la réouverture de la station Château-rouge ? C’est une vraie question. Les habitants incriminent les élus, dénoncent l’incapacité des services de police à faire respecter l’ordre, les agents de la Propreté à laisser un espace public correct. La folie serait de se dire qu’avec le temps tout va rentrer dans l’ordre, ce ne sont que quelques mois difficiles. L’exaspération a monté doucement, elle est là, il faut la traiter. Faute de quoi… On ne veut pas rappeler des exemples récents.

  • Rencontre avec la nouvelle Directrice de l'hôpital Lariboisière

    Nous avons pris l'habitude de rencontrer assez régulièrement la Direction de l'hôpital Lariboisière, hôpital qui est un acteur majeur dans notre quartier.

    Voilà bientôt bientôt 18 mois (voir notre article du 24 avril 2014) que nous n'avions pas eu l'opportunité d'aller échanger avec les responsables de l'hôpital et deux très bonnes raisons nous en ont donné l'occasion : l'arrivée de la nouvelle Directrice et l'évolution du projet de rénovation de l'hôpital.

    L'accueil est toujours chaleureux et la disponibilité totale. Notre entretien se déroule en présence de Marcel Grau, le Secrétaire général de l'hôpital, une vieille connaissance d'Action Barbès.

    La nouvelle directrice

    Une maîtrise de Droit public et un diplôme de l'Ecole des hautes études en santé publique en poche, Bénédicte Isabey, la nouvelle directrice de l'hôpital, commence sa carrière en 1994 à l'hôpital Boucicaut aujourd'hui intégré dans l'hôpital Georges-Pompidou en tant que directrice adjointe....

    ... En 1997, elle rejoint l'hôpital Necker comme directrice de stratégie, en charge du projet de rénovation et du personnel médical. A ce titre, elle dirige la réhabilitation de l'hôpital Laënnec, expérience qui devrait grandement lui servir pour le projet de renouveau de Lariboisière. Directrice des ressources humaines à Saint-Louis en 2004, intégrant le ministère de la Santé en 2007 pour s'occuper de la pré-hospitalisation des malades et des urgences, en charge du pilotage de la transformation de l'AP-HP en 2009 afin d'améliorer les performances des hôpitaux, elle arrive donc à Lariboisière en cette fin de 2016. C'est une experte avec toute une carrière aux multiples facettes uniquement consacrée à la santé qui arrive à Lariboisière.

    Où en est le projet de rénovation de l'hôpital ?

    Nous vous avions déjà précisé quels étaient les objectifs de cette rénovation dans le précédent article d'avril 2014. C'est donc plus sur l'évolution du projet que notre entretien a porté.

    L'architecte du nouveau projet est désigné. Son nom reste encore confidentiel pour des raisons administratives (on a affaire à la lourde procédure des marchés publics) mais l'AP-HP ne devrait pas tarder à communiquer sur le sujet en dévoilant le projet. Nous comprenons qu'un film a été préparé pour l'occasion. Des panneaux de présentation devraient aussi apparaitre autour de l'hôpital pour expliquer le projet. Bénédicte Isabey insiste sur le souci d'intégration urbaine du projet. En effet, ce dernier aura un impact certain dans le quartier, surtout si l'on considère celui de rénovation de la gare du Nord programmé par la SNCF et  celui de promenade urbaine sous le viaduc du métro.

    A dire vrai, le projet semble beaucoup plaire à la nouvelle Directrice sur bien des aspects : celui, nommons le "technique", car l'hôpital disposera des meilleures installations possibles avec notamment 15 blocs opératoires, même si environ 20% des lits de l'hôpital actuel disparaitront, la priorité ici comme ailleurs pour l'AP-HP étant la médecine ambulatoire (en clair le séjour le plus court possible à l'hôpital pour le malade) mais aussi celui de l'intégration dans la ville avec une allée traversante du Nord au Sud qui devrait être du meilleur effet si on en juge à ce qu'elle a bien voulu nous dire. Attendons de voir les images (toujours très léchées) des architectes.

    La première phase qui devrait commencer début 2018 consistera en la démolition et la reconstruction du bâtiment à l'angle des rues de Maubeuge et Ambroise-Paré. Celui-ci devrait être prêt début 2019 et chose très nouvelle, le nouveau bâtiment accueillera un restaurant au rez-de-chaussée dans le cadre d'une concession que l'AP-HP cèdera à un restaurateur.

    Les travaux dans la partie Nord-Est de l'hôpital (angle boulevard de La Chapelle rue de Maubeuge) devraient commencer fin 2019 pour se terminer fin 2021 avec installation des Services au cours de 2022. Ce sera la seconde phase.

    Enfin, au terme de ces deux premières phases, les "peignes" de la partie Ouest seront réhabilités pour y installer des activités de recherche sous l'égide de l'Inserm.

    La Directrice confirme la vente de la partie Ouest de l'hôpital longeant la rue Guy Patin pour 2024 probablement.

    Le montant de cette rénovation se monte à 300 millions d'€, hors installation des bâtiments dédiés à la recherche et gérés par l'Inserm.

    Le plan masse ci-après, nous donne une idée des différentes phases.

    paris,lariboisière,aphp

    Cliquez sur l'image pour l'agrandir

    En orange et rouge, les bâtiments qui seront démolis pour laisser place à de nouveaux pavillons, à l'exception du bâtiment Claude Galien qui sera rénové.

    En bleu et jaune les bâtiments ("peignes") conservés et rénovés : en bleu l'hôpital, en jaune les bâtiments recherche.

    En violet à gauche, la partie qui sera vendue.

    A noter que l'entrée principale sera côté boulevard de La Chapelle et les urgences rue de Maubeuge.

    Pour illustrer cela, nous avons pris quelques photos de l'état actuel de l'hôpital, là où les bâtiments devraient disparaitre.

    paris,lariboisière,aphp

    Pavillon Victor Morax angle Ambroise Paré / Maubeuge qui sera reconstruit

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    Possible emplacement de la traversée Nord-Sud

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    Pavillon Claude Galien à gauche qui sera conservé et au fond vieux bâtiments démolis

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    Bâtiments le long du boulevard de La Chapelle qui seront démolis

    paris,lariboisière,aphp

    Bâtiments rue Guy Patin sur la parcelle Ouest qui sera vendue

     

     

  • Retour en photos sur la fête du 8 juillet à La Chapelle

    L'aventure de la Promenade Urbaine continue, qu'elle soit une line, civic ou pas, une ligne, de métro c'est sûr, c'est même sa caractéristique la plus évidente, ou une promenade bien française, il va falloir retrousser les manches pour en faire quelque chose de beau, festif, vivant, attractif pour tous, pas seulement pour les habitants de la Place, surtout si l'on veut que l'endroit retrouve le charme qu'il a perdu au cours des dernières années. 

    L'équipe des co-constructeurs, co-concepteurs, regroupés dans le collectif de l'Atelier d'architecture autogérée et chargée par la Mairie de Paris de mettre en marche le projet, a organisé une fête le samedi 8 juillet et depuis le week end dernier des photos de l'événement sont en ligne sur la page FaceBook du Civic Line.

    C'est l'occasion de connaître un peu mieux tous ceux qui proposent des activités ou des projets d'occupation de l'espace public innovants. Ils étaient là le 8 juillet. Et vous ? Peut-être pas.... alors regardons ensemble ce qu'ils proposaient. 

    Le Collectif4c a animé une disco-soupe à partir d’invendus. Ces habitants de la Goutte d’Or portent le projet d’ouverture d’un lieu constitué d’un café associatif et culturel et d’une cuisine de quartier. Grâce à leur triporteur, ils déplacent leur cuisine dans l’espace public lors des événements du quartier !

    place de la chapelle

    L'Institut des Cultures d'Islam est venu donner la recette du raz-el-hanout à tous ceux qui en rêvaient. Les odeurs de ce mélange nous ont fait voyager, on a pu découvrir les épices et échanger les recettes mais aussi plein d'autres choses !

    Institut des cutures d'Islam .jpg

    Pour le bonheur des petits (et des grands), l'asso Etudes et Chantiers Ile-de-France a ramené son vélo-blender  (à tous ceux qui restent un peu dubitatifs sur ce terme, cliquez donc ici !) et on peut dire que ça a pédalé dur ! Leur atelier d’autoréparation de vélo a aussi eu un franc succès ! Dans le même genre, regardez ce que fait Solicycle qui oeuvre déjà dans Paris. En ce qui  concerne les cycles, nous sommes néanmoins très attristés par la placette Caplat-Charbonnière, un peu plus loin vers Barbès, où se concentrent les ventes de vélos volés, les essais se passent dans la rue Guy Patin... Ce sont bien évidemment des objets de recel, qui n'ont pas besoin de réparation car ils sont majoritairement en très bon état. Nous comptons plus que jamais sur la présence policière. Tâche difficile toutefois, car il faut savoir que le cycle non immatriculé est réputé être la propriété de celui qui l'enfourche, ou le détient, à preuve du contraire...  Un argument solide pour préférer rouler avec des vélos un peu moins rutilants et réparés par les ateliers solidaires, donc.

    Le blender nous parait plus gadget.... et surtout peu adapté à de petits appartements parisiens. Restons réalistes. Les robots ménagers ont encore de beaux jours devant eux.

    Etude et Chantier Ile de France.jpg

    Retour vers des temps anciens avec le Crieur des rues, un petit côté garde champêtre de nos anciennes vacances à la campagne. Une façon de donner la parole aux habitants d'un quartier, en notant leurs demandes, ou même leurs revendications, dans le but de les crier sur la place publique... A l'heure de l'internet à tous les étages, nous nous posons la question de l'utilité, mais tout ce qui peut recréer des liens entre les habitants peut avoir du sens. Donc pas de jugement trop rapide. C'était Ségolène Thuillart, Lecrieurpublic du 18e qui donnait la parole aux citoyens sous la forme d’un portrait chinois. 

    Vergers urbains.jpg

    Les Vergers Urbains ont proposé une initiation aux « bombes à graines » parfaites pour commencer à planter la promenade urbaine : on lance la bombe à un endroit adéquate, on attend et cela pousse tout seul ! Pas sûr que ça marche à tous les coups sur le bitume de la promenade urbaine ! Dans des bacs ou des jardinières alors ? Les bacs, à nouveau, sont l'occasion de déposer des tas de cochonneries. Nous sommes très réservés sur l'implantation de bacs qui seraient confiés aux bons soins des habitants. A suivre, à discuter...

    la débrouille cie .jpg

    Auprès de la mairie de Paris, nous n'avons pas eu de succès avec notre demande de convertir la déchetterie en recyclerie, ou en ressourcerie, une de ces versions d'ateliers qui permettent de donner une seconde vie à des outils, des matériaux ou équipements usagés ou ayant perdu leur attrait tel quel. Le réemploi n’a pas de secrets pour La Débrouille Compagnie qui, ce samedi 8 juillet, a proposé un atelier de création d’objets décoratifs à partir de matériaux recyclés. Peut-être est-ce un atelier équipé d'outils utilisables sur place par les habitants qui serait le bienvenu, et pas seulement l'art et la manière de créer des objets décoratifs. L'utile est souvent prioritaire sur le décoratif.... Encore un sujet de débat. 

    Les associations du collectif étaient nombreuses sur place, et dans le square de Jessaint, accessible pour l'occasion. D'autres photos sont en ligne, n'hésitez pas à regarder et à cliquer sur les liens proposés qui vous en diront plus sur la personnalité des co-constructeurs. C'est là. 

  • Le plan de renforcement de propreté de la Ville : une blague ? Non.

    On pouvait lire il n'y a pas si longtemps dans une communication municipale 

    En 2017, 100 agents de nettoyage supplémentaires ont été recrutés

    Cette action fait partie d’une série de mesures adoptées pour un Paris plus propre. Soumises au Conseil de Paris 
le 27 mars, elles complètent le Plan 
de renforcement de la propreté. 

    Bien bien bien. Nous louons ce nouvel effort de la Ville, mais nous aimerions pouvoir le constater sur place, dans nos rues, devant nos immeubles, en bref, dans notre quartier. Or, il suffit de publier dans ce blog un article sur la propreté pour que des commentaires incendiaires affluent. Il y a donc problème. Il reste à comprendre le problème, et à l'analyser.

    Il nous semble bien que l'équipe municipale ait capté que les problèmes de malpropreté commençaient sérieusement à échauffer les esprits dans certains quartiers. Preuve en est la réunion organisée rapidement début juillet à l'hôtel de ville, réunion à laquelle Action Barbès était conviée. Nous espérons que c'est cette compréhension et non la venue des JO en 2024 qui est à l'origine de ce regain d'intérêt pour la propreté...

    La propreté était un des objectifs prioritaires de la maire de Paris dans ses thèmes de campagne en 2014. Pour l'instant, nous n'avons pas encore vu les résultats. Mais Mao Peninou (adjoint chargé de la propreté) y travaille, et la communication de la Ville nous assure qu'elle veut mieux associer les citoyens à la définition des objectifs  (on pourrait sans perdre énormément de temps en concertation, ici même, les donner : des rues propres, des corbeilles de rue vidées qui ne déborderaient pas, des sacs de la RATP qui ne joncheraient pas les rues en dehors des heures de collecte, des porches d'immeuble qui ne sentiraient pas l'urine, les quais des canaux parisiens sans ordures et canettes toute la nuit et au petit matin, des commerçants qui respecteraient les horaires de collecte et les bacs qui leur sont alloués, etc...) ; qu'elle veut renforcer les moyens et moderniser l'action des services municipaux (hum, fallait-il attendre trois ans pour ce faire??) et cerise sur le gâteau : elle veut aussi mobiliser tous les acteurs publics et privés qui peuvent agir.... Qui seraient-ils donc ces acteurs publics et privés ? Nous craignons un peu une application de plus, lancée à grand renfort de pub et de communication, telle DansMaRue qui ne s'adresse en réalité qu'aux particuliers qui auront la bonté de signaler un énième matelas crasseux qui depuis deux jours se prélasse sur le trottoir, ou le bidet plus lavabo qui font obstacle aux poussettes pourtant légitimes sur ce même trottoir !

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    Autant mettre un cataplasme sur une jambe de bois.

    Des trois mesures qui sont mises en avant pour trouver LE remède à la saleté de Paris, au moins dans certains quartiers, sans doute est-ce la réorganisation des services qui fera le plus sensation. Mais, ne nous trompons pas, il est question de « moderniser l'action des services », pas de les réorganiser. Or, manifestement, il y a des manques ou du laisser-aller. Nous ne disons pas que la tâche est simple, ou que les agents ne font pas leur travail, certains peut-être moins bien que d'autres, comme dans tous les métiers. Ils font surtout ce qu'on leur dit de faire. Aux heures où on leur dit de le faire. Dans les voies qu'on leur désigne. Alors, quoi ? Pourquoi une situation aussi difficile au niveau de la propreté de nos voies ? 

    Paris n'est pas la seule ville à haute densité de population, à haute fréquentation touristique, à forte présence étrangère... allez, osons le dire, parmi les habitants, chacun n'a pas les mêmes références de la propreté environnementale. Ce que le jeune cadre parisien moyen voit comme sale ou inacceptable passe inaperçu aux yeux d'une famille malienne ou ivoirienne, ou magyar, ou ukrainienne fraichement débarquée... C'est insupportable de devoir donner des noms de pays ainsi, nous nous en excusons, auprès d'eux en premier... mais vous voyez tous que les habitudes des uns et des autres différent, surtout dans l'espace public. Les Français ont été taxés de sales pendant des décennies par leurs voisins européens, alors que leurs rues étaient plutôt bien entretenues, mais notre consommation nationale de savon ou de brosses à dent laissait transparaître des manques d'hygiène. Il ne faut pas tout confondre. Donc pas de réaction offusquée ! On n'a pas tous les mêmes critères quand il s'agit d'environnement et d'espace public.

    Dans certains quartiers, qui subissent des passages intenses de populations, qu'elles sortent du métro, qu'elles s'installent dans l'espace public — sans autorisation — pour y mener leurs activités de vente, qu'elles y passent la nuit pour faire la fête... le résultat est un agglomérat de saleté qui nécessiterait plus souvent un lavage à grande eau, avec enlèvement de tous les papiers, tous les cartons, et pas un jet qui contourne les obstacles ! L'heure de ce lavage efficace est à adapter à chaque fois, obligatoirement. La vente de légumes exotiques de la rue des Poissonniers n'est pas l'heure de la fiesta des quais du Canal Saint-Martin. Tout comme les heures de ventes à la sauvette de la place de La Chapelle ne sont pas interchangeables avec celles du marché aux biffins de la Porte Montmartre. Mais tous ces désordres, aussi désordres soient-ils, ont des horaires, propres à chaque activité.

    Deux solutions dès lors. Soit on frappe très fort, et l'on verbalise sérieusement qui ne respecte pas les normes de propreté locales, celles de la Ville de Paris en l'occurence, et on le fait savoir ; soit on adapte les moyens et la façon de nettoyer des services de propreté de la Ville, au type de salissure et de salissants, à leurs horaires et à leur fréquence. Ce qui ne se fera pas sans un peu d'imagination et d'efficacité. Là encore, associer étroitement les citoyens à un plan « Paris Propre » s'apparente à une vaste blague ; en effet, les seuls touchés par ces vœux pieux sont les Parisiens qui se sentent déjà citoyens, mais en aucune manière les autres. C'est à dire ceux qui jettent leurs canettes après consommation, les cornets de frites ou de kebab et le reste. Quant aux plates-formes de communication type « Paris fais toi belle », même avec de nouveaux outils... croyez-vous vraiment, Madame la Maire, qu'elles vont devenir le livre de chevet du pollueur ordinaire de la rue parisienne ?

    paris,barbès,propreté

    En revanche, oui, nous, les citoyens, nous pourrions peut-être lancer une souscription genre crowdfunding (financement participatif) pour acheter ou rassembler des tapettes à souris et à rats. A moins de découvrir un nouveau Till l'Espiègle comme dans les contes germaniques...

    En 2017, le Conseil de Paris a créé une commission propreté qui procède à des auditions depuis le mois de mai. Action Barbès sera auditionnée le 1er septembre par les élus de cette commission et s'attachera à nommer et décrire les problèmes de notre quartier, d'une part et à faire quelques propositions, d'autre part.

    Pour quelques chiffres supplémentaires sur les moyens de la Ville en mat!ère de propreté, nous vous conseillons la lecture du bulletin municipal n°61 du printemps. Voici le lien. 

  • Travailler avec l'Atelier parisien d'urbanisme, l'Apur.

    Vous connaissez tous maintenant notre dossier phare du moment, qui risque de nous occuper encore de longs mois... la Promenade urbaine de Barbès à Stalingrad. Pour les « oublieux », voir notre article de présentation et les suivants, grâce à ce lien : promenade urbaine.

    Depuis novembre dernier, nous avons suivi le rythme choisi par l'Apur, qui, à la demande du Secrétariat de l'Hôtel de Ville, s'est emparé énergiquement du sujet avec un calendrier qui a été respecté à la lettre, à savoir :

    Calendrier

    • 13 janvier 2015 : marche exploratoire et premier atelier (diagnostic prospectif)

    • 16 février 2015 : second atelier (premiers principes d’aménagement)

    • 16-mars 2015 : troisième atelier (usages et usagers)

    • 10 avril 2015 : COPIL (restitution des ateliers )

    Nous avons reçu il y a quelques jours le document de synthèse des travaux, un document de travail, qui comprend des propositions d'actions de court terme, et des pistes d'actions à plus long terme qui demanderont des études complémentaires.

    Travailler avec l'Apur demande de la concentration et une bonne connaissance du terrain et de la situation. L'Apur a innové pour ce dossier et pris le parti de la concertation, peut-être pas encore assez large à notre avis, mais nous avançons sur ce terrain. Nous ne voulions donc pas passer pour des amateurs... La création de notre commission a permis de réunir une quinzaine de personnes, impliquées dans la rénovation, connaissant bien le quartier, de Barbès au Canal Saint-Martin, et ouvertes à la réflexion. Et cela à plusieurs reprises, pour préparer les ateliers avec l'Apur et pour débriefer. 

    Nous n'avions pas la prétention de faire un diagnostic ou un état des lieux, ni de transmettre un projet clé en main, qui de surcroît n'aurait eu aucune chance d'être validé tel quel. Mais, par notre expérience ancienne de suivi de la rénovation des autres boulevards convergeant vers Barbès (Clichy-Rochechouart, Magenta, Barbès), nous savions à quoi nous attendre et à quoi ressemblait la procédure. Les échanges au cours des réunions de notre commission ont permis d'apporter une vision de terrain, les avis locaux, les préférences, les craintes vis-à-vis de tel aménagement ou de tel autre. Rien d'exceptionnel, direz-vous, mais assez pour que ces encouragements ou ces critiques soient entendus. Nous avons rendu compte ici, dans le blog, de ces échanges et des retours après les ateliers avec l'Apur. Nous n'y revenons pas. Observons plutôt le dernier document que nous venons de recevoir et qui fait la synthèse des ateliers.

    Dès la page 3, nous visualisons un gros trait jaune qui relie le haut de la rue des Martyrs à l'avenue de Flandres dans le 19e. Cette carte traduit le contexte urbain. A nos yeux, elle indique que le boulevard de Rochechouart, transformé et végétalisé dans les années 2004-2005, cette petite coulée verte, a vocation à être poursuivi jusque .... au bassin de la Villette, d'un côté (19e), et au canal Saint-Martin, de l'autre (10e). (voir carte ci-dessous).

    promenade-urbaine,barbès-stalingrad,Apur

    A la lecture de la suite, le doute n'est plus permis sur les intentions : l'Apur préconise de faire « un axe reliant les grands sites du nord de Paris, dans le prolongement des boulevards de Clichy et de Rochechouart », « un espace public qualitatif pour pallier l'absence de grande place publique à proximité », « une trame verte à reconquérir par le renforcement des plantations sur le boulevard et la mise en œuvre d'une liaison écologique entre la butte Montmartre, les faisceaux ferrés et le bassin de la Villette ».

    Youpee ! Ils ont tout compris !

    Les constats successifs que fait l'Apur sont bien ceux que font les habitants, certes mieux structurés, classés par thème, et définis par un langage d'urbanistes : des espaces morcelés par les réseaux ferroviaires, des occupations illicites, des marchés informels, des cheminements piétons contraints... pour dire que les trottoirs sont beaucoup trop étroits pour le nombre de piétons qui doivent les emprunter. Tout cela est bien dommage. Dans ce contexte, l'image du viaduc du métro, un patrimoine centenaire, en pâtit aussi : il mérite mieux que des grilles d'équipements sportifs délaissés et des amas d'objets hétéroclites, pour ne mentionner que ceux-là. (photo ci-dessous, page 8) 

    paris,promenade-urbaine,barbès-stalingrad

    Les réaménagements se feront progressivement. Ils auront leurs défenseurs et leurs détracteurs, selon qu'on est plutôt piéton ou plutôt automobiliste. C'est un clivage classique.

    Notre association s'est toujours exprimée en faveur de la réduction de la place de la voiture dans l'espace parisien. Tactiquement on préfère dire : un ré-équilibrage en faveur des piétons. C'est pareil. C'est aussi ce que préconise l'Apur, en phase donc avec les tendances de la Maire de Paris dont la politique tend à réduire les véhicules polluants et à protéger l'air que respirent ses administrés, entre autres. Le mois de mars a été exemplaire cette année, au niveau de la pollution de l'air. Le temps presse.

    Nous notons de probables élargissements de trottoirs et du terre plein central, des suppressions de stationnement auto, des réductions de chaussée ou encore la disparition du barreau Philippe de Girard, à moyen terme. La négociation avec la RAPT pour ouvrir des accès supplémentaires dans la station Chapelle demandera patience et énergie, car la Régie n'en voit pas l'intérêt, ni pour ses agents, ni pour sa politique commerciale. Il faudra trouver un terrain de négociation propice. 

    Priorités

    De la même façon que l'on prétend que la fonction crée l'organe, on pourrait appliquer semblable devise en affirmant que l'usage modèle l'espace, sa forme, ses dimensions, ses occupations. C'est le pari que fait l'Apur : « faire émerger de nouveaux usages pour une réappropriation collective des espaces publics ». Le pari n'est pas gagné. Les usages seront piétons, cyclistes, scolaires, à temps plein ou partiels, ludiques, commerciaux, gastronomiques, événementiels, culturels... d'autres encore, dès l'instant qu'ils répondront à des besoins, ceux des habitants, ou des visiteurs.

     

    Bon courage ! On y croit ! 

  • Retour sur le conseil de quartier Lariboisière

    De nombreux thèmes abordés lors de ce conseil de quartier Lariboisière (qui sera peut être le dernier avant les  élections à venir) et de nombreux élus présents. Une quarantaine d'habitants avait fait le déplacement jusqu'à l'école de la rue de Belzunce.

    Marché Saint Quentin

    Quelques chiffres sur ce marché couvert : une surface vente+réserve de 1300 m2 pour 34 commerçants. 703 300€ de travaux réalisés pas la Ville pour des mises aux normes, l'éclairage et diverses améliorations. Le gestionnaire de marché vient d'être reconduit pour une durée de six ans.

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    Plusieurs constats évoqués par les habitants. Tout d'abord le manque de signalétique pour se rendre sur ce marché, on pense aux touristes. Le manque évident de fréquentation en semaine et un turnover de commerçants qui n'arrivent pas à avoir un chiffre d'affaires suffisant. Autre remarque : "il fait froid", donc difficile de déjeuner aux tables installées,sous la halle, à cette saison.

    Pourrait-on revoir les horaires d'ouverture ? Organiser des soirées pour rentabiliser ? 

    Hélène Duverly, élue du 10e chargée du commerce, explique: la Ville est propriétaire des lieux et choisit les types de commerce, mais la vie du marché appartient au gestionnaire (ici Groupe Bensidoun). Il existe un comité de marché (5 commerçants) pour le lien Ville-commerces. En ce qui concerne les horaires, les commerçants ne sont pas favorables à une modification. Seuls les traiteurs restent ouverts à l'heure du déjeuner et aimeraient avoir des clients le soir. La fermeture a déjà été repoussée à 20h. Pour des animations le soir, c'est possible : il y a évidemment des normes de sécurité à respecter et c'est donc la préfecture qui décide. 

    Boutiques Semaest

    Rappelons que la Société d'économie mixte d'aménagement de l'Est parisien "Semaest" permet de racheter des locaux commerciaux pour garder et remettre du commerce de proximité. C'est le cas de plusieurs commerces rue de Maubeuge et rue de Dunkerque notamment. Nous avions rencontré les gérants du dernier en date à s'installer, "Les Miscellanées". La boutique du 69, rue de Maubeuge, qui fut d'abord occupée par un caviste, est restée vide plusieurs mois. C'est actuellement un lieu de vente éphémère d'objets pour enfants. "La Fibre Naturelle" du 37, rue de Dunkerque est désormais fermée et on cherche un repreneur. Selon les rues, le succès de ce dispositif n'est pas assuré.

    Le point sur les sauvettes à Barbès

    Nous ne reviendrons que peu sur ce point évoqué par Stéphane Bribard, élu chargé de la prévention et de la sécurité dans le 10e. Il a rappelé les actions de police en cours, les réunions régulières mises en place avec le commissaire Jacques Rigon (voir nos articles du 4 et du 7 février). Le marché sera bien déplacé cet été. La problématique des "biffins" fera l'objet de réunions avec la préfecture. C'est un point particulier, a ajouté l'élu. Quelques habitants ont inévitablement fait part de leur exaspération face à l'occupation de l'espace public et la malpropreté qu'elle entraine.

    Aménagement du square Alban Satragne

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    Après un diagnostic sur les usages (jeux et sports - biodiversité et palette végétale - cheminements et aires de repos) et plusieurs réunions d'échanges, les travaux d'aménagement devraient être terminés fin 2019. Le mur du 109, de la rue du Faubourg Saint-Denis sera bien végétalisé, le pigeonnier supprimé (une expérience coûteuse et inutile...), un jardin partagé le long du gymnase, un espace de convivialité prévu devant la chapelle ainsi qu' un espace de jeux de dames côté Magenta et une aire de repos autour de la fontaine. Une discussion avec la Poste est actuellement engagée pour récupérer un espace qui permettrait une nouvelle aire de jeux. Par ailleurs, un projet de végétalisation (Parisculteurs) du toit de la médiathèque est acté. Confronté comme bien d'autres lieux au problème de présence de rats (voir notre article du 20 janvier), Sylvain Raifaud, élu chargé de l'environnement, a précisé que des opérations de dératisation étaient en cours dans l'arrondissement, mais qu'il y avait aussi des nourrisseurs !

    Balcon vert liaison des 2 gares

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    Le projet avance bien. Les travaux d'aménagement de la rue d'Alsace ne pourront commencer qu'après l'ouverture du jardin. Ce qui n'empêche pas les pistes de réflexion en matière de circulation et de stationnement plus particulièrement. Une étude du Stif est en cours (nous avons participé à une première réunion le 2 février et suivrons ce dossier). Il faut savoir que ce sont pas moins de 200 000 usagers des gares qui font une correspondance entre le nord et l'est, dont beaucoup à pied. Stif, Ville, RATP et SNCF ont un objectif commun d'amélioration. On n'oublie donc pas le cadre de vie des habitants. Il sera nécessaire d'améliorer les traversées piétonnes rue La Fayette. Et on réfléchit également à l'amélioration des liaisons souterraines gare de l'Est. Actuellement il existe un tunnel non utilisé,  tunnel qui commence à Chateau-Landon et qui pourrait rejoindre l'entrée du RER E et la gare du Nord. Il serait alors nécessaire de prolonger ce tunnel : un point prévu dans la concertation.Toutefois, on en est seulement aux études techniques.

    Des concertations sont prévues avec les usagers et les habitants, ont annoncé Elise Fajgeles, chargée des déplacements et Paul Simondon, chargé de l'urbanisme. D'ici là, certains riverains aimeraient bien que, pendant les travaux de la rue d'Alsace, le stationnement ne soit plus interdit des deux côtés de la rue des Deux Gares. La situation n'est jamais simple quand des travaux de grande envergure ont lieu ; on connait le problème à Château-rouge pour la station de métro !

  • Station Château rouge et Grand Paris des bus: le point en mairie du 18e

    Des représentants de la RATP ont été invités par l'adjoint chargé de la voirie et des transports, Félix Beppo, pour faire un point sur l'avancée des travaux de la station Château rouge et sur le Grand Paris des bus dans le 18e le 29 novembre. Nous y étions avec d'autres représentants associatifs et de conseils de quartier. Des échanges intéressants et parfois animés.

    Station Château rouge : on est dans les temps

    Florence Passeron de l'agence de développement Ile-de-France (ceux qui ont visité le chantier la connaissent bien) et Frédéric Curnier (adjoint au chef de projet) ont fait le point.

    Le génie civil est terminé. On en est aux travaux d'aménagement qui se termineront fin du 1er trimestre 2017. En ce qui concerne les quais, il faut garder en tête que la ligne sera automatisée vers 2022. C'est pourquoi il est nécessaire de renforcer la façade des quais qui accueilleront les futures protections de fermeture. Sachez que la station date de 1905 et que sur cette ligne 4, la plupart des stations ont des quais avec un revêtement creux.

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    Nous ne rentrerons pas plus avant dans les détails techniques. Les photos sont plus parlantes. Mais l'essentiel est la réouverture de la station qui aura bien lieu le 1er août. Une nouvelle date de visite du chantier sera proposée pour ceux qui sont intéressés.

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    L'entourage bénéficiera d'un nouveau design de l'agence Caterina et Marc Aurel" déjà connue pour avoir réalisé les nouveaux abribus.

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    Plusieurs intervenants ont fait part de leur crainte de voir les nouveaux espaces agrandis dans la station occupés par des vendeurs sauvette. Félix Beppo a bien conscience de ce problème et a affirmé qu'il serait vigilant. L'avenir nous en dira plus.

    Action Barbès a soulevé le problème des reports d'usagers sur la station Barbès et a demandé que la RATP étudie rapidement une modification provisoire des flux à l'intérieur de cette station. Nous avons constaté que des flux très importants se retrouvent sur la chaussée pour rejoindre le boulevard Barbès. La suppression du peigne (sortie à tourniquet métallique) côté 18e pourrait diminuer le flux sortant de ce côté. On pourrait inciter les voyageurs à sortir devant chez Tati. Florence Passeron devrait apporter des éléments de réponse à notre question lors de la prochaine réunion en mairie prévue mi décembre.

    Grand Paris des bus

    Nous avions déjà écrit un article sur la mise en place de la concertation pour un nouveau réseau de bus Grand Paris le 26 septembre. Désormais, la phase de concertation est terminée et pour en savoir davantage, il faudra attendre la restitution publique du 26 janvier.

    Rappel des objectifs

    Il s'agit de rééquilibrer les lignes de bus et leurs arrêts, actuellement concentrés davantage sur le coeur de ville, vers l'extérieur du fait d'une plus grande dispersion des usagers que dans le passé. Certains axes sont surexploités, les gares notamment, Rivoli, Châtelet. Le Syndicat des Transports d'Ile de France (STIF) souhaite offrir davantage de dessertes dans les quartiers périphériques. Il s'agit également d'augmenter la couverture spatiale, de créer de nouvelles liaisons entre les quartiers, et entre Paris et la banlieue, aussi de mieux desservir les bois de Boulogne et Vincennes. La RATP devra travailler sur les pôles de correspondance pour les fluidifier et améliorer les correspondances bus-bus. La page publiée sur le site Le grand Paris des Bus est explicite à cet égard.

    A savoir : D'autres projets, portés par la Ville de Paris, sont en réflexion comme la Rocade des gares (Montparnasse, Austerlitz, Lyon, Est et Nord) mais rien de concret, pas de date. On suppose juste que les travaux seraient accélérés si Paris obtenait les JO de 2024. En cours également les quais de Seine (2023-2024) et le bouclage du T3.

    Et dans le 18e?

    Etat actuel : 16 lignes de bus dont 10 Mobiliens; 9 lignes banlieue; 2 traverses et le Montmartrobus; le T3b prolongé à la porte d'Asnières fin 2018.

    Etat envisagé : Des changements sont annoncés sur plusieurs lignes. (voir les projets sur la carte interactive).

    Tout d'abord la ligne 30 qui s'arrêtera à Pigalle et donc ne desservira plus les gares du Nord et de l'Est. Une première information qui n'a pas manqué de mécontenter, car "il ne restera que le bus 54 pour aller à Barbès, puis les gares" a-t-on entendu dans la salle, "quand on sait que la gare du Nord est la plus importante en Europe, cela peut paraitre incohérent", commentaire sujet à discussion si on regarde la carte interactive des projets de près. La RATP répond qu'elle prolonge le 54 vers Trocadéro et que d'autres lignes desservent les gares. On verra à l'usage...

    La ligne 48 (sens nord-sud) n'ira pas plus loin que la gare du Nord, mais sera prolongée vers Romainville. Là encore, protestations d'usagers dans la salle qui regrettent d'être obligés de changer de bus pour aller  au Louvre.

    La ligne 60 sera déviée pour desservir la gare du RER E Rosa Parks. Plus gênant, la ligne 65 qui va de la porte de la Chapelle à la gare de l'Est risque tout simplement d'être supprimée. On nous informe qu'elle serait en partie remplacée par la ligne 91 prolongée, ligne 91 qui préfigurerait la rocade des gares, mais on sait que ce n'est pas pour demain. Encore des protestations dans la salle... Les élus sont d'ailleurs préoccupés par cette éventuelle suppression, car il ne faut pas oublier que le secteur de la Chapelle est amené à accueillir de nombreux logements dans les années à venir. Pourtant, cette ligne figure bien sur la carte du site. A suivre ...

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    Et ça continue : la ligne 67 ne desservira plus la rive droite qu'entre l'Hôtel de Ville et Le Louvre, la ligne 74 sera déviée par Pigalle pour reprendre l'ancien trajet du 67. Ceci permettra de développer le projet de piétonnisation de la rue des Martyrs dans le 9e, la ligne 85 s'arrêtera à l'hôtel de ville, les lignes 21 et 81 seront fusionnées.

    De nombreuses remarques, souvent judicieuses, ont été notées. "Les changements de bus ne faciliteront pas les déplacements des personnes à mobilité réduite (PMR), alors qu'on parle beaucoup de ces personnes", même si de nouveaux trajets seront désormais desservis par les bus. "On isole les quartiers nord" ou encore "si on veut que cela fonctionne, il faudra veiller à ce que les couloirs de bus soient effectivement dégagés"...

    On a aussi évoqué le ticket unique bus-métro (dans le programme de la nouvelle présidente de région), la vidéo-verbalisation pour plus d'efficacité, le futur statut de Paris qui permettra à la Ville de verbaliser.

    Une prochaine réunion concernant cette fois la voirie aura lieu mi décembre.