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Rechercher : promenade-urbaine

  • Une idée pour la place Caplat-Charbonnière

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    Le plan de la placette à l'angle des rues Caplat et de la Charbonnière.

     

    Nous avons remarqué parmi les commentaires de nos derniers articles parus sur les bilans des opérations que mène la Police depuis janvier de cette année, que les avis sont partagés : certains sont dubitatifs sur leurs effets et leurs immédiates conséquences positives sur l'environnement, d'autres admettent qu'un mieux est irréfutable.

    Nous sommes également partagés et nous l'exprimons le plus clairement possible à nos interlocuteurs quand nous les rencontrons pour faire des points réguliers — qui paraissent ici tout aussi régulièrement ! — ou lors de marches exploratoires qui nous conduisent au plus près des points noirs.

    Lors d'un dernier passage sur la placette (un point noir dûment répertorié !), à l'intersection des rues Caplat et de la Charbonnière, nous avons pu constater que les pots de fleurs occupaient certes l'espace public de façon colorée, mais qu'ils servaient aussi de réceptacles aux canettes et autres détritus que l'on retrouve habituellement au sol. Les rassemblements se font en soirée, majoritairement composés de jeunes hommes qui ne respectent pas scrupuleusement l'environnement.... Doux euphémisme. Des habitants dont les fenêtres donnent sur ce lieu se sont exprimés en ce sens dans le blog.

    Nous l'avons fait remarquer à notre interlocuteur qui a fait suivre cette observation en mairie. Depuis notre visite, la cuvette au pied de chaque arbuste ou arbre planté dans ces pots a été comblé par un matériau composite, dont nous imaginons qu'il laisse passer l'eau de pluie ! L'intéressant est que cette surface bombée ne permet plus d'y déposer des objets quels qu'ils soient. Bien vu !

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    Une autre promenade — plus personnelle — nous a conduit vers le boulevard des Batignolles, du côté de la station Rome (Ligne 2). Autre réseau de voies ferrées, celui de la gare Saint-Lazare, mais autre quartier aussi, entre 17e et 8e arrondissements, et donc un environnement plus agréable, plus policé, plus propre surtout ! Le terre-plein central du boulevard est à découvert et cela change aussi l'aspect des choses. Les plantes poussent bien. On ne pourra sans doute pas obtenir les mêmes massifs sous le viaduc, mais sur la placette Caplat-Charbonnière, certainement... Alors gardons en mémoire ces plates bandes réhaussées — voir les photos ci-dessous, il en existe à deux hauteurs — plantées de sauges odorantes et de feuillages ondulant sous le vent. La Promenade Urbaine mérite ce type d'attention si l'on veut qu'elle démarre sur de bonnes bases dès la station de métro Barbès-Rochechouart.

     

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    La présence du vélo est là pour donner une idée de la hauteur de la plate-bande.

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    La densité des végétaux ici ne laisse pas de place aux détritus !

    D'autres solutions avaient été envisagées, notamment la remise en circulation de la partie de la rue de la Charbonnière vers l'Ouest, devant les locaux commerciaux de la placette et le garage de la RATP (partie grisée sur la carte ci-dessus). Mais, il semble que cette perspective ne soit pas retenue par la Mairie. Toutefois, ce tronçon de rue doit être conservé comme "circulable" car de son accès dépend l'intervention des pompiers en cas de sinistre. 

     

  • À l'agenda d'Action Barbès

    Les engagements ne manquent pas pour Action Barbès et l'agenda est rarement vide. Dans les jours et semaines à venir, comme tout au long de l'année, nous avons de nombreux rendez-vous prévus.

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    La journée commence à Barbès (photo J.-R. B.)

    Pour exemple, quelques rendez-vous importants durant une même semaine :

    • 12 mars : Réunion publique de présentation des aménagements autour de la gare du Nord ; ça sera là la restitution du travail de concertation mené ces dernières semaines (ce genre de réunion dure généralement de deux à trois heures).
    • 13 mars : Comité de voisinage de la ZSP 10-18 ; un rendez-vous régulier pour faire le point sur les opérations de police et de la BPSP, et faire remonter les observations et les suggestions des associations de riverains (ici aussi, c'est deux à trois heures).
    • 13 mars : Réunion sur l'extension de la zone Paris respire à Château Rouge (encore deux heures).
    • 15 mars : Jury du concours des Parisculteurs, pour la parcelle située sur la Promenade urbaine ; Action Barbès est conviée comme membre, sans voix délibérative, du jury qui choisira le projet qui s'implantera sur le pont de La Chapelle, au dessus des voies de chemin de fer de l'Est. Un choix à faire entre de beaux projets - dont un nous séduit particulièrement, mais nous ne pouvons pas en dire plus pour l'instant - (là c'est trois heures annoncées).

    Et la tendance est à la démultiplication des réunions, comités et autres commissions, à la durée souvent excessive, qui gagneraient en efficacité avec une meilleure gestion du temps et de la prise de parole. Et la perspective des élections municipales de 2020, même si cela paraît bien loin pour beaucoup de Parisiens, est déjà une préoccupation pour les élus de tous bords et autres impétrants, et va inévitablement conduire à décupler les rencontres publiques. Le bénévolat associatif demande parfois de l'endurance !

    Nous ne vous cacherons pas que certaines semaines, voire certains jours, c'est un véritable casse-tête pour se répartir les réunions entre les membres du Conseil d'administration, toutes et tous bénévoles rappelons-le. Car il est vrai que parfois le manque de coordination entre les services, les mairies d'arrondissement, l'Hôtel de ville et la préfecture conduit à des surcharges d'agenda, et pas que pour nous, même certains élus sont confrontés à ce dilemme. Il nous faut donc prioriser selon l'importance des réunions et l'actualité des sujets.

    Mais rappelons que toutes ces rencontres montrent avant tout une vitalité citoyenne certaine, qui, même si elle demande beaucoup de temps et d'énergie, si elle prend parfois des tournures un peu virulentes et si elle ne donne pas toujours satisfaction, loin de là, il est plutôt rassurant que la vie de la cité préoccupe ses habitants et qu'ils y prennent part activement.

  • Un été de travaux : petit tour d'horizon

    L'été est traditionnellement une période intense de travaux dans l'espace public parisien. Et l'été 2019 aura été particulièrement chargé en travaux, dans nos quartiers notamment. Nous vous proposons à travers une série d'articles de faire un point sur les principaux chantiers de l'été dans nos quartiers. Après la Promenade urbaine, le quartier de la Goutte d'Or et le REVE (Réseau Express Vélo), continuons cette série avec un petit tour d'horizon des autres chantiers dans nos quartiers.

     

    Rue de Clignancourt

    La rue de Clignancourt est actuellement réaménagée dans sa première partie, du boulevard de Rochechouart jusqu'à la rue Christiani. Le chantier a débuté le 1er juillet et devrait se terminer fin novembre. Il s'agit ici d'élargir le trottoir côté ouest et de refaire le revêtement de la chaussée. Il est également question de végétalisation avec l'implantation de jardinières sur le haut de la rue. Il faut souhaiter que ce réaménagement parvienne, en plus de l'élargissement d'un trottoir, à créer des traversées vraiment sécurisées pour les piétons, cet axe étant actuellement particulièrement difficile à pratiquer pour les piétons. Gageons également que ces changements mettent fin au stationnement problématique récurrent des véhicules de livraison à domicile du supermarché Carrefour sis dans cette rue. 

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    Rue de Clignancourt, le 10 juillet 2019

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    Rue de Clignancourt, le 13 août 2019

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    Rue de Clignancourt, le 29 août 2019

     

    Mobiliers urbains

    Les nouveaux modèles de corbeille de rue prennent place dans les rue de la capitale. Les grands axes sont pratiquement tous pourvus. Ainsi, les boulevards Barbès, de la Chapelle, de Magenta et de Rochechouart sont désormais équipés, c'est à présent au tour des artères secondaires.

    On commence également à voir la mise en place des nouveaux mobiliers publicitaires, comme les mâts sur le boulevard de Rochechouart, les panneaux d'informations et publicitaires ne devraient pas tarder à suivre, on voit déjà les trous de fondations se creuser. L'ensemble devrait être déployé dans tout Paris d'ici le début novembre prochain.

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    Un mât publicitaire fraichement installé boulevard de Rochechouart, le 19 août 2019

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    Corbeille de rue nouveau modèle boulevard Barbès, le 27 juin 2019

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    Un trou pour les fondations d'un panneau d'information boulevard de Rochechouart, le 29 août 2019

     

    Le Nouveau Lariboisière

    Le chantier de l'hôpital Lariboisière suit son calendrier en vue du Nouveau Lariboisière. Le premier bâtiment à l'angle des rues Ambroise Paré et de Maubeuge a commencé à sortir de terre, à la place de l'ancien bâtiment Morax qui se dressait ici. Pour l'instant, ce chantier n'entraine pas de désagréments particuliers sur le quartier autres que ceux attendus sur un chantier de cet envergure. Il faut dire qu'ici il n'y a pas de voisinage immédiat d'habitations, il n'en sera pas de même pour le bâtiment à l'angle du boulevard de La Chapelle et de la rue de Maubeuge.

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    Les premiers piliers du premier bâtiment du Nouveau Lariboisière émergent du chantier de construction, le 19 août 2019

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  • Travailler avec l'Atelier parisien d'urbanisme, l'Apur.

    Vous connaissez tous maintenant notre dossier phare du moment, qui risque de nous occuper encore de longs mois... la Promenade urbaine de Barbès à Stalingrad. Pour les « oublieux », voir notre article de présentation et les suivants, grâce à ce lien : promenade urbaine.

    Depuis novembre dernier, nous avons suivi le rythme choisi par l'Apur, qui, à la demande du Secrétariat de l'Hôtel de Ville, s'est emparé énergiquement du sujet avec un calendrier qui a été respecté à la lettre, à savoir :

    Calendrier

    • 13 janvier 2015 : marche exploratoire et premier atelier (diagnostic prospectif)

    • 16 février 2015 : second atelier (premiers principes d’aménagement)

    • 16-mars 2015 : troisième atelier (usages et usagers)

    • 10 avril 2015 : COPIL (restitution des ateliers )

    Nous avons reçu il y a quelques jours le document de synthèse des travaux, un document de travail, qui comprend des propositions d'actions de court terme, et des pistes d'actions à plus long terme qui demanderont des études complémentaires.

    Travailler avec l'Apur demande de la concentration et une bonne connaissance du terrain et de la situation. L'Apur a innové pour ce dossier et pris le parti de la concertation, peut-être pas encore assez large à notre avis, mais nous avançons sur ce terrain. Nous ne voulions donc pas passer pour des amateurs... La création de notre commission a permis de réunir une quinzaine de personnes, impliquées dans la rénovation, connaissant bien le quartier, de Barbès au Canal Saint-Martin, et ouvertes à la réflexion. Et cela à plusieurs reprises, pour préparer les ateliers avec l'Apur et pour débriefer. 

    Nous n'avions pas la prétention de faire un diagnostic ou un état des lieux, ni de transmettre un projet clé en main, qui de surcroît n'aurait eu aucune chance d'être validé tel quel. Mais, par notre expérience ancienne de suivi de la rénovation des autres boulevards convergeant vers Barbès (Clichy-Rochechouart, Magenta, Barbès), nous savions à quoi nous attendre et à quoi ressemblait la procédure. Les échanges au cours des réunions de notre commission ont permis d'apporter une vision de terrain, les avis locaux, les préférences, les craintes vis-à-vis de tel aménagement ou de tel autre. Rien d'exceptionnel, direz-vous, mais assez pour que ces encouragements ou ces critiques soient entendus. Nous avons rendu compte ici, dans le blog, de ces échanges et des retours après les ateliers avec l'Apur. Nous n'y revenons pas. Observons plutôt le dernier document que nous venons de recevoir et qui fait la synthèse des ateliers.

    Dès la page 3, nous visualisons un gros trait jaune qui relie le haut de la rue des Martyrs à l'avenue de Flandres dans le 19e. Cette carte traduit le contexte urbain. A nos yeux, elle indique que le boulevard de Rochechouart, transformé et végétalisé dans les années 2004-2005, cette petite coulée verte, a vocation à être poursuivi jusque .... au bassin de la Villette, d'un côté (19e), et au canal Saint-Martin, de l'autre (10e). (voir carte ci-dessous).

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    A la lecture de la suite, le doute n'est plus permis sur les intentions : l'Apur préconise de faire « un axe reliant les grands sites du nord de Paris, dans le prolongement des boulevards de Clichy et de Rochechouart », « un espace public qualitatif pour pallier l'absence de grande place publique à proximité », « une trame verte à reconquérir par le renforcement des plantations sur le boulevard et la mise en œuvre d'une liaison écologique entre la butte Montmartre, les faisceaux ferrés et le bassin de la Villette ».

    Youpee ! Ils ont tout compris !

    Les constats successifs que fait l'Apur sont bien ceux que font les habitants, certes mieux structurés, classés par thème, et définis par un langage d'urbanistes : des espaces morcelés par les réseaux ferroviaires, des occupations illicites, des marchés informels, des cheminements piétons contraints... pour dire que les trottoirs sont beaucoup trop étroits pour le nombre de piétons qui doivent les emprunter. Tout cela est bien dommage. Dans ce contexte, l'image du viaduc du métro, un patrimoine centenaire, en pâtit aussi : il mérite mieux que des grilles d'équipements sportifs délaissés et des amas d'objets hétéroclites, pour ne mentionner que ceux-là. (photo ci-dessous, page 8) 

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    Les réaménagements se feront progressivement. Ils auront leurs défenseurs et leurs détracteurs, selon qu'on est plutôt piéton ou plutôt automobiliste. C'est un clivage classique.

    Notre association s'est toujours exprimée en faveur de la réduction de la place de la voiture dans l'espace parisien. Tactiquement on préfère dire : un ré-équilibrage en faveur des piétons. C'est pareil. C'est aussi ce que préconise l'Apur, en phase donc avec les tendances de la Maire de Paris dont la politique tend à réduire les véhicules polluants et à protéger l'air que respirent ses administrés, entre autres. Le mois de mars a été exemplaire cette année, au niveau de la pollution de l'air. Le temps presse.

    Nous notons de probables élargissements de trottoirs et du terre plein central, des suppressions de stationnement auto, des réductions de chaussée ou encore la disparition du barreau Philippe de Girard, à moyen terme. La négociation avec la RAPT pour ouvrir des accès supplémentaires dans la station Chapelle demandera patience et énergie, car la Régie n'en voit pas l'intérêt, ni pour ses agents, ni pour sa politique commerciale. Il faudra trouver un terrain de négociation propice. 

    Priorités

    De la même façon que l'on prétend que la fonction crée l'organe, on pourrait appliquer semblable devise en affirmant que l'usage modèle l'espace, sa forme, ses dimensions, ses occupations. C'est le pari que fait l'Apur : « faire émerger de nouveaux usages pour une réappropriation collective des espaces publics ». Le pari n'est pas gagné. Les usages seront piétons, cyclistes, scolaires, à temps plein ou partiels, ludiques, commerciaux, gastronomiques, événementiels, culturels... d'autres encore, dès l'instant qu'ils répondront à des besoins, ceux des habitants, ou des visiteurs.

     

    Bon courage ! On y croit ! 

  • Comité de pilotage Barbès : un point avant l'été

    Le dernier comité de pilotage Barbès s'est tenu le 10 avril dernier  au Secrétariat Général de l'Hôtel de Ville. Pour l'historique de ce comité et son fonctionnement, vous pouvez retrouver les informations dans notre précédent article sur sa dernière réunion en novembre 2014.

    Cette fois, une grande partie de la réunion a été consacrée à un premier bilan du groupe de travail sur la Promenade urbaine sous l'égide de l'Atelier Parisien d'Urbanisme (APUR). Rappelons que trois réunions ont eu lieu entre janvier et mars avec la Direction de la Voirie et des Déplacements (DVD), la Direction de la Propreté et de l'Environnement (DPE), la RATP, l'Equipe de développement local La chapelle, des représentants des conseils quartier (Goutte d'or, Chapelle, Louis-Blanc, Lariboisière) et quelques associations dont Action Barbès. La dernière réunion portait sur les usages.

    Secteur actuel concerné : du carrefour Tombouctou/Maubeuge à la rue Philippe de Girard.

    Pour retrouver notre article sur la deuxième réunion, cliquez ici

    En amont, Action Barbès a préparé toutes ces réunions dans le cadre de sa commission Barbès-Stalingrad à laquelle participent nombre de ses adhérents.

    Quelques pistes de l'Apur

    Deux grands objectifs : constituer une promenade piétonne à l'échelle de Paris et retrouver un espace public de qualité. Pour ce faire, l'Apur propose un élargissement des trottoirs et du terre-plein central, la suppression de places de stationnement ou la réduction à une voie de circulation. Il s'agit également de désencombrer l'espace public piétonnier et si possible renforcer les espaces végétalisés.

    On pense notamment à créer un vrai parvis devant les Bouffes du Nord, à transformer le carrefour Tombouctou/Maubeuge, à faire évoluer le site de la déchetterie, à installer du mobilier polyvalent sur les espaces libérés (pourquoi pas des agrès sportifs, un food-truck ...). La réouverture de la sortie nord de la station de métro La Chapelle est indispensable (aux dernières nouvelles, en cours de finalisation par la RATP mais pas de date).

    Soulignons ici le travail de qualité réalisé par l'Apur et la méthode utilisée plutôt innovante.

    Et maintenant ?

    La balle est dans le camp des décisionnaires. Nous sommes encore loin de voir poindre un début de travaux d'autant qu'il faudra en premier lieu trouver un hébergement aux migrants installés sur le site Eurovia sous le viaduc. En cours avec la préfecture, nous a-t-on dit. 

    Nous avons insisté particulièrement sur la problématique du stationnement illicite des autocars sur le pont Saint-Ange, au carrefour Tombouctou, ainsi que sur la présence des porte-huit (transport de voiture de location) normalement interdits. Nous savons qu'une réflexion est menée à l'échelle de l'Hôtel de Ville mais nous n'avons obtenu aucune réponse satisfaisante pour le moment.

    Côté calendrier : une nouvelle réunion est prévue d'ici à l'été, exclusivement dédiée au carrefour de la place de la Chapelle, et un prochain Comité de pilotage à la rentrée où nous demanderons que le tronçon Barbès-Tombouctou soit  mis à l'étude. Nous avons cette fois encore insisté sur la nécessité d'élargir la concertation dans les arrondissements concernés par la promenade urbaine, notamment en profitant des conseils de quartier. A suivre.

    Autres sujets abordés

    Comme à chaque fois, Nelson Bouard, commissaire du 18e arrondissement, a fait le point sur les questions de sécurité. Suite aux nombreuses actions menées, le trafic de cigarettes est moins visible et les quantités vendues ont baissé ; il note également une amélioration  dans la vente de médicaments de substitution et sur les marchés à la sauvette (pour nous, ils se sont déplacés en réalité vers La Chapelle et Stalingrad). Des interventions se font également sur le haut du 10e et du 9e. La placette Charbonnière fait l'objet d'interventions quotidiennes, souligne le commissaire. (une réunion avec Action Barbès organisée par la mairie du 18e devrait avoir lieu avant l'été).

    La propreté n'a pas manqué d'être évoquée. On nous informe que le campement de migrants est nettoyé une fois pas semaine et des toilettes ont enfin été installées. Vous avez peut-être remarqué que la déchetterie est fermée depuis plusieurs semaines. Les problèmes d'insalubrité ont été mis en avant par les agents qui exercent leur droit de retrait. Les mesures prises récemment seront-elles suffisantes et satisfaisantes pour qu'ils reprennent leur fonction sur le site ? 

    D'un constat commun, il semble nécessaire d'augmenter le nombre de toilettes publiques. C'est possible dans le cadre du contrat avec JCDecaux. Il est plus difficile de trouver des lieux d'implantation (encombrement, sous-sol adapté). La ville envisage d’étudier d'autres types de matériel (escamotables par exemple).

    Action Barbès a renouvelé sa demande de réunion spécifique pour le marché alimentaire sous le viaduc (stationnement anarchique des camions, difficulté de circuler pour les clients...). Réflexion en cours.

    Un dernier point qu'on pourrait aussi appeler le serpent de mer : celui d'une exposition sur le Louxor dans l'enceinte de la station de métro Barbès-Rochechouart. Voilà plusieurs années que nous tentons de lancer l'idée avec l'association les Amis du Louxor. Une rencontre RATP/Mission Cinéma/ Louxor devrait avoir lieu. Qui financera? Une question qui risque de poser problème. Autant dire que rien n'est encore fait !

    oOo

    Les réunions du comité de pilotage Barbès sont aussi à l'origine de petits plaisirs que seul Paris peut nous offrir. Voici la vue offerte aux participants depuis la fenêtre de la salle de réunion à l'Hôtel de Ville.

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  • Exigeons la culture pour tous

     
    Expression libre .... Un de nos adhérents de longue date a pris la plume pour nous écrire sa détermination, et peut-être aussi une certaine exaspération. Nous vous le livrons tel quel. Ce sera l’occasion éventuellement de vous exprimer dans les commentaires si vous trouvez sa position excessive, ou utopiste. Dites-nous. Ou dites-le lui, c'est ainsi que s'engage le dialogue. 
     

    Dans le projet de promenade urbaine qui nous occupe depuis plusieurs années — je fais partie des adhérents de la première heure en 2001 —, précisément depuis l'automne 2013, nous avons souvent cherché quelles étaient les marges d'intégration de la culture au coeur du dossier. La culture doit conquérir sa place et son espace, partout dans Paris. Le 104 et le centre Barbabra montrent que c'est possible, les quais de Loire et de Seine avec leurs salles de cinéma MK2 aussi. Et d’autres. Les abords de la Rotonde, haut lieu du trafic de crack au début des années 2000, ont bien changé au fil du temps. 

    Ce n'est pas sans peine que votre lecture critique de la démarche de l'atelier d'architecture autogéré (AAA) a permis de renouer des contacts avec les acteurs culturels de l'axe Barbès-Stalingrad, et de, semble-t-il, raviver la demande culturelle auprès de l’Hôtel de Ville. Bien que cet itinéraire traverse des quartiers populaires, il me semblait légitime qu'on y privilégiât un accès plus direct à la culture. Ou faudrait-il dire, PARCE QUE ce parcours traverse des quartiers populaires.... oui, justement. C'est bien le sens de votre action actuelle et de nos actions anciennes quand il fallait défendre la réouverture du Louxor à Barbès. Nous manifestions en nombre à l’époque devant les portes condamnées du cinéma, devant ses mosaïques couvertes d'affiches.

    "Or, les expériences précédentes de AAA (notamment Colombes et l'agrocité, transférée à Genneviliers), indiquaient que son ambition se concentrait sur la conversion des habitants vivant entre Barbès et Stalingrad en jardiniers du dimanche et en menuisiers recupérateurs de palettes. Loin de moi le refus systématique de planter des haies de romarins, d’avocatiers, de passiflores, de choux portugais et même d’ananas (extrait).... Loin de moi l'idée que les usagers du boulevard n'auraient pas besoin de savoir regonfler un pneu, de le réparer, ou même de faire un vélo neuf avec trois anciens.... Toutefois, vous aurez bien remarqué tout au long de la présence de AAA sur la place de la Chapelle que les habitants ne se sont pas déplacés en foule pour mettre la main à la pâte, que ce soit lors des cours de cuisine ou de bricolage. Alors quoi ? Mauvais esprit ? Manque de temps ? Pas assez de communication ? Ou simplement un manque d'intérêt pour le projet estampillé AAA, esquissé dans ses grandes lignes lors de deux réunions publiques catastrophiques.

    Personnellement je pense que la permaculture, les jardins partagés, les actions solidaires et collectives ont besoin d'un cadre un peu moins passant que le boulevard de la Chapelle pour se développer sereinement. Ils sont les bienvenus et ont connu un franc succès pendant les aménagements autour de la Halle Pajol et des jardins d'Eole, parce qu'on était là dans un quartier, et non sur un boulevard, plutôt inhospitalier. Anciennement mur des fermiers généraux, il est connu pour être une frontière que les habitants eux-mêmes franchissent difficilement. Si l'on n'y crée pas des animations, des spectacles, des événements, en y intégrant des lieux de convivialités de type terrasses/bars/cafés, et des commerces, le boulevard restera une bande de bitume inanimée, battue par les vents sous le viaduc.

    Parallèlement il faut aussi penser à l'intergénérationnel, faire en sorte que chacun, du jeune au moins jeune, y trouve un objet d'attrait et de satisfaction. Donc ne pas craindre que les bancs publics cristallisent la présence de sans logis, ne pas fermer les squares parce qu'ils pourraient être « mal occupés ». C'est ainsi qu'on a tué le quartier, dans un premier temps en laissant se dégrader un habitat vétuste et bientôt insalubre, puis en ne prenant pas rapidement les mesures qui s'imposaient en terme d'accueil des migrants quand les premiers campements sont apparus sous le métro. Soyons réalistes, on ne peut pas vivre avec ces clôtures métalliques éternellement. Les populations à la recherche de domicile ou de papiers, ou des deux, se sont logiquement réparties dans toutes les rues alentour, faute de mieux. Et bien sûr sur les bords du canal, où leurs semblables avaient déjà élu domicile en 2006, avec les premières tentes, plus de dix ans déjà ! Mais bientôt les quais n'ont plus suffi. 

    Il faut donc régler l'hébergement des sans logis, d'ici ou d'ailleurs. Et même si cela coûte. Faute de quoi, ce sont des quartiers entiers qui partent à vau l'eau — et pas seulement dans la capitale —, et des pans entiers de notre société qui s'indignent ou se tournent vers des positions radicales peu recommandables.

    Alors, tournons-nous vers la culture pour tous. Des exemples tels ceux de Jean Vilar avec le théâtre populaire après la dernière guerre ou d'Antoine Vitez avec son Théâtre élitaire pour tous ont réussi. La culture est diverse, ce sont les expositions photos, les installations éphémères, les événements festifs, etc. Exigeons de nos acteurs politiques qu'ils manifestent de l'ambition pour les quartiers qui souffrent de dysfonctionnements récurrents. Nous ne sommes pas à Chapelle-Marx-Dormoy dans un quartier pauvre au sens propre, souvenons-nous que le m2 tourne autour de 7000 €. La pauvreté est dans la rue, parce qu'on l'y laisse séjourner. Tout cela relève de l'action publique. Les uns ont le droit à un toit si leur situation l'exige, et les autres ont le droit aussi de vivre dans un quartier pacifié. 

     
    Pour finir sur une note positive, j’ai lu le projet de la Voirie pour la promenade urbaine de Barbès à Stalingrad, présentée à la mairie du 10e en fin d’année (et maintenant en ligne), et vu que la déambulation des piétons est bien prise en compte, que les pistes cyclables sont élargies, que certains trottoirs le sont aussi. Enfin des efforts sont faits pour réduire la place de la circulation automobile. Courage, on va y arriver." 
  • Première réunion du comité de voisinage de la ZSP après le changement de direction

    Mercredi 10 juillet 2019, s'est tenue la première réunion du comité de voisinage de la ZSP sous la houlette de la commissaire centrale du 18e arrondissement, Emmanuelle Oster. C'est la première rencontre depuis le changement de direction de la ZSP 10-18 décidée par le nouveau Préfet de Paris en juin dernier (voir sur notre blog l'article du 11 juin dernier : "Incompréhensible changement à la tête de la ZSP").

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    La séance a commencé par un exposé de Madame Emmanuelle Oster, commissaire divisionnaire à la tête du 18e, arrivée à l'automne dernier dans l'arrondissement. Madame Oster nous informe que la ZSP 10-18 est passée officiellement le 7 juin dernier sous son autorité. Elle rend hommage au travail effectué par l'équipe précédente, et en particulier par le commissaire Rigon, et qu'elle inscrira globalement son travail dans la continuité de ce qui a été fait.

    Comme on nous l'avait annoncé il y a quelques mois, nous avons confirmation qu'au titre de "Quartier de reconquête républicaine" la ZSP vient de bénéficier de dix-neuf effectifs supplémentaires, officiant principalement en fin de soirée et la nuit.

    Le préfet de Police Lallemand est venu récemment dans le 18e. Accompagné par la commissaire Oster il a visité Barbès, la Goutte d'Or, La chapelle, Château-Rouge. Une première opération de police s'inscrivant dans la durée est en cours sur le secteur de la place de La Chapelle, ce choix est une volonté préfectorale. Cependant la commissaire Oster est bien consciente que "le 18e est un tout" et que régler un problème sur un secteur ne fait que transférer le problème vers d'autres "lieux de déport".

    Sur un an dans le 18e on observe une stabilité de la délinquance d'une manière générale, avec cependant une hausse des vols avec violence (par exemple vols à la portière sur Barbès) ayant probablement pour cause des effectifs de police réduits en raison des manifestations de gilets jaunes, confirmant notre analyse à ce sujet.

    Sans surprise, le secteur Goutte d'or-Barbès est ressenti comme étant particulièrement tendu par la commissaire Oster, qui souhaiterait que la deuxième opération au long cours concerne ce quartier.

    S'en suit un bilan des actions sur les commerces (notamment les restaurants et épiceries vendant de l'alcool la nuit), la vente de smartphones de contrefaçon, le trafic de cigarettes (1,4 tonne saisie).

    Au sujet du métro Barbès-Rochechouart, il a été souligné que la RATP a plein pouvoir de maintenir fermée la sortie sur la rue Guy Patin au métro Barbès les jours de marché. La situation actuelle risque ainsi de perdurer en dépit de l'avis de la police qui préférerait que cette sortie soit ouverte ces jours-là également, tout comme les élus et les habitants.

    Concernant l'organisation du comité de voisinage, la commissaire propose que la concertation avec les associations s'effectue dorénavant sous la forme de réunions tenues une fois par mois, chaque secteur de la ZSP (Château-Rouge, Chapelle, Barbès, Gare du Nord) y serait traité alternativement avec les associations et collectifs concernés par le secteur discuté (ce qui veut dire un rendez-vous tous les mois pour Action Barbès dont le champ d'action s'étend sur l'ensemble de la ZSP), et deux fois dans l'année une réunion pour tous les quartiers, éventuellement ouverte également aux habitants.

    Pour notre part nous avons interpellé la commissaire Oster sur plusieurs points et notamment sur l'ahurissante affaire des fonctionnaires de police du commissariat du 18e récemment mis en examen et sur les conséquences sur le secteur Barbès-Goutte d'or. La commissaire ne peut naturellement pas communiquer sur l'affaire, l'enquête étant en cours. Elle nous assure cependant de sa ferme intention de prendre les choses en main et de remettre de l'ordre à la Goutte d'Or, le secteur de la ZSP où sans doute la situation est la plus difficile.

    Coté municipalité du 18e, la représentante de la DPSP nous informe que des patrouilles sont mises en place aux abords des stations de métro aux heures de départ au travail et de retour du travail et à l'heure de la pause méridienne, ainsi qu'au square Alain Baschung (1 agent), au jardin d'Éole et au square Rosa Luxembourg (4 agents). En plus de l'arrivée de ces nouveaux effectifs, il est mis en place un numéro d'appel d'urgence, allô incivilités (3975). Certaines équipes sont à présent munies de sonomètres, afin de mesurer les nuisances sonores. La promenade urbaine continue d'être mise en place, à terme elle comprendra un secteur de jardinage participatif, un atelier de réparation de vélos, des activités diverses, l'implantation d'un kiosque d'information, un point convivialité au marché Lariboisière (déjà en place) ; la présence régulière d'agents de la DPSP sera assurée sur le parcours de la Promenade urbaine.

    L'Hôtel de ville nous a informés que de nombreuses actions sur les commerces ont été entreprises, notamment boulevard Barbès, afin que les devantures soient fermées comme le veut la réglementation parisienne, et éviter ainsi les attroupements qui favorisent ici les vols à la tire. Une demande d'Action Barbès formulée de longue date.

    Enfin, côté 10e arrondissement, le commissaire général adjoint du 10e, Jeremy Ransinangue, a signalé une recrudescence de ventes de cigarettes de contrebande (rue La Fayette, rue de Dunkerque, quartier tamoul notamment), due à un "effet déport" de l'action en cours actuellement place de La Chapelle, il a aussi mentionné des vols en réunion Gare du nord ainsi que la présence de mineurs isolés dans le quartier tamoul, engendrant parfois des tensions entre ces différents groupes. Des renforts ont été affectés sur cette zone. Côté SCMR, même si quelques difficultés demeurent, le commissaire fait le constat d'une amélioration du secteur depuis l'implantation de la salle de consommation.

    Rendez-vous est pris pour la prochaine réunion en septembre prochain.

  • Dans Le 18e du Mois, un portrait d'Élisabeth Carteron, ancienne présidente d'Action Barbès

    Dans son numéro du mois de novembre 2018, le journal Le 18e du Mois, le mensuel de référence de l'arrondissement éponyme, dresse le portrait d'Élisabeth Carteron, ancienne présidente d'Action Barbès. Avec l'aimable autorisation du 18e du Mois, de Caroline Feyt, la photographe qui a immortalisé nos deux présidents et de Maryse Lebras, l'auteure de l'article - que nous remercions tous ici -, nous reproduisons ici ce joli portrait de celle à qui Action Barbès doit énormément, et que nous saluons amicalement.

     

    PASSAGE DE TÉMOIN CHEZ ACTION BARBÈS

    "Élisabeth Carteron a décidé de prendre sa retraite au soleil : elle quitte du même coup l'arrondissement et la tête de l'association.

    La présidente d'Action Barbès – en place depuis sa création en 2001 – vient de passer la main à son vice-président, Jean Raphaël Bourge, à la suite de l’assemblée générale du 4 octobre dernier. À cette occasion, son successeur a tenu à rendre hommage à ses vingt ans d'engagement. « Nous tenons à dire ici à notre désormais ancienne présidente toute notre gratitude pour son investissement sans faille à la tête de l’association durant toutes ces années. »

    Dynamique et pugnace, Élisabeth Carteron, le verbe haut et le contact parfois rugueux, s'est engagée dans son quartier mais aussi auprès de l'Assemblée des femmes d'Ile-de-France, association régionale qui a pour objectif de promouvoir la parité dans des lieux de décision politique et de défendre les droits des femmes. Pour Action Barbes, elle avait l'objectif ambitieux d'améliorer le cadre de vie des habitants du quartier autour du carrefour Barbès, aux confins de trois arrondissements voisins : 18e, 9e et 10e, de la gare de l’Est à la rue Ramey en passant par la Goutte-d’or, sans oublier le boulevard Rochechouart. « Il y en a eu des dossiers, beaucoup d’importants dossiers pour ce quartier à étudier, à faire avancer, à discuter avec trois mairies différentes, ce qui complique bien des choses… », précise-t-elle.

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    Elisabeth Carteron, 20 ans d'action face à trois mairies (Photo : Caroline Feyt)

     

    Militante dans l’âme

    Ce fut d'abord le suivi de la rénovation de la station de métro Barbès-Rochechouart, dont les travaux ont duré au-delà du supportable pour les usagers et les riverains. Puis, il y eut la grande mobilisation pour le sauvetage du cinéma Louxor à l'angle des boulevards de La Chapelle et de Magenta. Grâce à l'action collective, il fut racheté par la Ville de Paris, en 2003. Des projets d'axes dits civilisés des boulevards de Rochechouart, de Magenta et Barbès aux aménagements plus modestes de voirie du quartier, Élisabeth Carteron a vraiment été de toutes les réunions, apportant chaque fois les propositions de la centaine d'adhérents que compte l'association. Elle s'est fortement engagée par exemple pour Ia reconstruction d’un immeuble là où Vanoprix avait brûlé en 2011 et s’est réjouie de voir à nouveau une brasserie au carrefour Barbès.

     

    Promenade urbaine 

    Des choses ont avancé mais « il faut encore se mobiliser, notamment sur le projet d'aménagement de la Promenade urbaine entre Barbès et Stalingrad pour qu'on puisse passer dans ce lieu sans que ce soit glauque » dit Élisabeth Carteron. « Car bien qu'il soit lancé depuis 2013, ce projet stagne. Le problème de la dégradation du secteur Barbès-Goutte d'Or-La Chapelle est aussi, pour elle, une vraie préoccupation. La militante déplore ainsi « le laisser-aller sur les verbalisations de certains commerces du boulevard Barbès qui ne respectent pas l'urbanisme, la circulation anarchique croissante, les dysfonctionnements liés à la lourdeur administrative ». Le travail collectif est vraiment difficile, ajoute-t-elle, entre les trois mairies d'arrondissements. Il y a beaucoup d'effets d'annonce mais les choses ne s'améliorent pas vraiment, et c'est dommage pour un quartier aussi vivant et attachant. »

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    Jean-Raphael Bourge, nouveau président d’Action Barbès (Photo : Caroline Feyt)

    Jean-Raphaël Bourge, chercheur en sciences politiques à l'université Paris 8 et actuellement secrétaire de rédaction de la revue Administration et Éducation s'inscrit dans la continuité des actions engagées. Mais il souhaite particulièrement suivre le gros chantier qui s'annonce autour du réaménagement de l'hôpital Lariboisière et de la gare du Nord, qui aura un énorme impact sur la vie de quartier. ll se réjouit aussi de la vitalité de l'association qui voit croître son nombre d'adhérents avec des profils très variés et publie une newsletter hebdomadaire. Pour ceux qui s'intéressent au quartier Barbès, on peut saluer l'action de l'association qui a su, par son dynamisme, se faire reconnaître de tous comme un acteur incontournable."

     MARYSE LE BRAS

    Le 18e du Mois, n°265/Novembre 2018 

  • Rencontre avec la direction de Lariboisière

    Mardi, 11 heures, pas de marché, ni alimentaire, ni à la sauvette, la voie est libre jusqu'à l'entrée de l'Hôpital Lariboisière, rue Ambroise-Paré. Nous avons rendez-vous avec Christian Nicolas, directeur de l'hôpital et Marcel Grau, secrétaire général. Notre dernière rencontre date de janvier 2013 ; plus d'un an après, il est temps de faire le point. Précisons que la porte s'ouvre toujours facilement pour Action Barbès et que l'accueil est cordial. Non négligeable car le temps dans les hôpitaux est précieux.

    Deux sujets à notre ordre du jour : les problématiques de proximité liées au quartier et le projet de restructuration de l'hôpital. Voici les questions d'Action Barbès et les réponses de nos interlocuteurs. 

    Abords de l'hôpital

    AB : Lors de notre dernière rencontre, les échanges ont porté essentiellement sur les modifications de voirie liées à la présence embarrassante des porte-huit. Constatez-vous une amélioration de la situation ?

    Le changement est significatif. La voie unique est un réel progrès. De même pour la sortie sur la rue Ambroise-Paré, là où vous êtes intervenus pour demander du stationnement deux roues. Quelques « pirates » (des chauffeurs de porte-huit) se risquent encore près de la maternité mais, globalement, on peut dire que rue Ambroise-Paré, tout va bien. Les porte-huit sont désormais rue de Maubeuge. Ils créent bien sûr des nuisances lorsqu'ils sont à l'aplomb du pavillon Gallien qui accueille le service de réanimation. Une rencontre avec le chef de secteur Vinci a eu lieu récemment. On a pu en discuter. La rue de Maubeuge est aussi un lieu de stationnement des autocars de tourisme qui viennent récupérer ou déposer leurs clients derrière la gare du Nord. Ils sont nombreux particulièrement le dimanche. On en retrouve aussi sur le pont des voies de chemin de fer de la gare. Il faudra absolument trouver des solutions avant la construction du nouveau bâtiment à l'angle Chapelle-Maubeuge car une entrée sera créée rue de Maubeuge.

    AB : Nous savons qu'une étude a été menée pour améliorer l'intermodalité aux abords de la gare du Nord. Dans ce cadre, il est question de l'actuelle gare routière située rue du faubourg Saint-Denis. Cet espace pourrait peut-être accueillir porte-huit et autocars? Action Barbès a remis une proposition de « promenade urbaine » entre Barbès et Stalingrad à la nouvelle Maire de Paris. Nous y abordons la nécessité de revoir le plan de circulation du secteur de l'hôpital, de la place de La Chapelle. Ce projet de notre association a reçu un écho favorable auprès des nouvelles équipes municipales des 18e et 10e arrondissements.

    La municipalité soutient ouvertement notre projet de restructuration du quartier (plan, accès, circulation, parking, aménagement urbain). Pour terminer sur ce point de la circulation, le passage Paré-Patin qui débouche sur le boulevard de Magenta facilite la circulation des ambulanciers indéniablement. Par contre, les modifications du carrefour Tombouctou-Chapelle sont incompréhensibles et il est urgent de ré-ouvrir le passage sous le viaduc au débouché de la rue de Maubeuge. Pour le projet Lariboisère, il ne faut pas oublier que si les flux ne sont pas forcément plus importants à l'avenir, les entrées seront modifiées.

    AB : Les marchés à la sauvette qui perdurent mais se déplacent et occupent les trottoirs du boulevard ont-ils des conséquences pour l'hôpital?

    Nous y avons été confrontés lorsque les trottoirs étaient occupés rue Guy-Patin et rue Ambroise-Paré, notamment devant l'entrée des urgences de la maternité. Ils ont actuellement disparu de la rue Guy-Patin, mais nous voyons le mercredi des nouvelles populations entrer par les urgences boulevard de La Chapelle quand ils sont refoulés par les mouvements des policiers. C'est le « jeu » du chat et de la souris avec la police. Le samedi, on ferme les accès pour une meilleure sécurité. Les détritus d'après-marché se retrouvent aussi dans l'enceinte de l'hôpital, sans doute poussés par le vent. Il semble que les brigades d'après-marché ne nettoient pas les trottoirs du 10e. (Nous allons interroger les services de la propreté à ce sujet.)

    AB : Comment évolue la situation par rapport aux toxicomanes qui fréquentent le quartier ?

    Il y a toujours des intrusions. Les couloirs de l'hôpital sont ouverts au public, on ne peut pas aller contre... On retrouve donc des usagers de drogues un peu partout, notamment dans les toilettes. Des vols sont à déplorés également. Des coffres ont donc été installés dans les chambres. Nous avons rencontré le commissaire Ségura successeur provisoire de Gilbert Grinstein qui a quitté le 10e, et échanger sur la nouvelle brigade spécialisée territoriale (BST).

    AB : La salle de consommation à moindre risque (SCMR) n'a pas pu ouvrir ses portes (voir notre article du 29 décembre). Comment vous positionnez-vous par rapport à ce projet. Quelle est la position de l'Hôpital en général ?

    L'hôpital n'a pas vocation à accueillir une SCMR, bien qu'il existe un service de prise en charge de la toxicomanie très efficace ici (Dr Frank Bellivier). Mais c'est important de bien séparer les choses. Le soin, le sevrage ne sont pas dans la même démarche. Avec la salle on est dans la réduction de risques. Comme les distributeurs de seringues stériles, qui ont initié le processus... Il pourrait être poursuivi avec la SCMR. Certains leur ont reproché d'attirer les trafics mais les gares sont des plateformes, notre quartier en fait partie. Le bus Gaia a son rôle : situé rue de Maubeuge, il est plus discret aussi bien pour les usagers que pour les riverains. La ville dit ne pas abandonner le projet, le maire du 10e y tient. Les riverains commencent à comprendre l'intérêt d'une telle structure. Nous restons optimistes.

    AB : Pour terminer sur un aspect culturel, seriez-vous favorable à la mise à disposition des murs du boulevard de La Chapelle pour le street art, si l'opération est financée par la Ville dans le cadre du projet de « promenade urbaine » ?

    Il est indéniable que le mur entre la rue Guy-Patin et l'entrée des urgences est délabré. Mais il est encore solide et le refaire supposerait un financement. L'APHP a d'autres priorités. Pour le nettoyage des bâtiments tagués, même remarque sur nos priorités de dépenses. Mais pas d'opposition de principe pour une installation par des artistes.

     

    Projet de restructuration du pôle Widal-Lariboisière

    AB : Quelles décisions ont été prises récemment au niveau de l'APHP et au niveau ministériel ? La vente des terrains de Fernand-Widal a-t-elle commencé ? Peut-on raisonnablement envisager un calendrier ?

    Les Architectes des Bâtiments de France (ABF) jugent que la construction d'un nouveau pavillon dans l'angle Nord-Est est faisable (pas d'opposition si respect des parties protégées). Nous disposons au sol d'environ 7000 m2 constructibles. Il faut remettre en valeur l'ensemble, supprimer les verrues, construites au fil du temps... Les pavillons Est seront consacrées aux consultations de médecine. Toutes les urgences seront réunies au rez-de-chaussée sur ce nouveau bâtiment. Une modification notable : l'entrée des véhicules s'effectuera par le boulevard de La Chapelle, et les patients entreront par la rue de Maubeuge. L'entrée principale rue Ambroise-Paré sera maintenue. On passera tous les lits dans le nouveau bâtiment (environ 35 000 m2). Le site présente la possibilité précieuse de faire des travaux tout en conservant les services de l'hôpital actifs.  En ce qui concerne les « peignes » (c'est ainsi qu'on appelle les pavillons d'origine) ainsi libérés côté ouest, on verra par la suite quant à leur utilisation et à l'optimisation des espaces. La maternité, le service de rhumatologie et l'Inserm ne bougeront pas.

    Pour tenter de répondre à vos questions sur la vente de Fernand-Widal et le calendrier des travaux, il faut savoir que le nouveau directeur de l'APHP (Martin Hirsch ) a signifié son accord sur le projet Lariboisière-Saint-Louis. Mais il a deux exigences. La première sur le financement de l'opération et là, les négociations actuelles lui paraissent insuffisantes; il demande une augmentation des subventions de l'Etat, car la vente de Fernand-Widal ne suffira pas à couvrir, et de loin, le coût de la restructuration. Il faut aussi aller plus loin dans l'optimisation du site. La deuxième exigence est d'obtenir une cohérence de l'offre de soin entre ce projet (Nord 1) et celui de Beaujon-Bichat ( Nord 2). Ce dernier est encore plus important. Ces deux sites ont des obligations de sécurité très importantes. Pour Nord 2, un nouvel hôpital doit être construit, car le coût de la rénovation n'est pas avantageux par rapport à la construction neuve. Pour la concrétisation des deux projets, nous sommes sur des échéances à 15 ans. Claude Evin, directeur général de l' Agence régionale de santé est très déterminé sur la nécessité d'investir sur le nord de Paris. On a plutôt une bonne convergence : A Lariboisière, neuro sciences, locomoteur, urgences générales et urgences de spécialités. A Bichat, cardiologie, maladies infectieuses et équipes de recherche. A Beaujon, le digestif.

    Calendrier

    Le dépôt du dossier à la commission nationale qui examine et détermine la subvention à laquelle nous aurons droit  doit être fait d'ici à la fin de l'année, c'est l'aspect financier. L'objectif est de démolir dans 2 ans (2017) et d'avoir un bâtiment neuf à l'horizon 2020-21.

      

    Nous devrons donc patienter pour voir les premières pelleteuses rue de Maubeuge. D'ici là, nous comptons bien aller dans le même sens que la direction de l'hôpital pour pousser la Ville de Paris à élaborer très rapidement un diagnostic et lancer la concertation bien en amont sur les transformations que le projet implique. Notre projet de "promenade urbaine" recoupe celui de Lariboisière. Notre association devrait présenter un vœu lors du premier conseil d'arrondissement de cette nouvelle mandature pour demander la mise en place d'une Commission extra municipale des déplacements (CEMD) inter-arrondissements 10-18. (Vœu qui sera en ligne pour ce conseil du lundi 12 mai.)

  • Action Barbès, quésaco ?

    Amis lecteurs, vous connaissez notre blog et une partie de nos actions - celles dont nous rendons compte ici -, mais connaissez-vous vraiment Action Barbès ? L'article du jour prendra la forme d'un petit exercice narcissique pour répondre à la question : Action Barbès, quésaco ? 

     

    Action Barbès c'est quoi ?

    Créée en 2001, Action Barbès est une association de riverains qui vise à améliorer le cadre de vie des quartiers aux confins des 9e, 10e et 18e arrondissements de Paris, afin de rendre la ville plus vivable et plus humaine. Historiquement, l'association est née autour de la rénovation de la station de métro Barbès-Rochechouart, mais bien vite c'est la sauvegarde et la rénovation du cinéma le Louxor qui va occuper l'association. Un combat couronné du succès que l'on sait, aujourd'hui le Louxor abrite à nouveau des séances de cinéma derrière ses belles mosaïques néo-égyptiennes.

    action barbès,association

    Mais Action Barbès ne s'occupe pas exclusivement de dossiers aussi prestigieux que la défense du Louxor ou plus récemment la promenade urbaine, l'association s'intéresse aussi à des problèmes quotidiens de propreté ou de voirie, par exemple. Attentive aux transformations de l'espace urbain, elle est autant critique qu'elle est force de propositions. Aujourd'hui, Action Barbès se préoccupe de questions d'urbanisme, de circulation et de déplacement, d'accessibilité, de propreté et d'hygiène, de sécurité, de commerce, de culture, de préservation de l'environnement urbain, de la végétalisation et des espaces verts, d'animation de l'espace public et plus généralement des usages (et des mésusages) de l'espace public. 

    Dans cette perspective, les interlocuteurs d'Action Barbès sont les pouvoirs publics, élus et services de la ville, la préfecture et les services de police pour les questions de sécurité, ou encore des opérateurs publics, comme la RATP ou la SNCF. Pour agir, nous privilégions le dialogue constructif, et nous participons de manière active à plusieurs instances, commissions et conseils de quartier, ainsi qu'à des comités de suivi (ZSP, SCMR...). Mais lorsque la discussion n'est pas possible ou difficile à établir, nous savons durcir le ton, il est parfois des causes qui méritent qu'on grogne un peu. Et si l'engagement d'Action Barbès est bien citoyen, pour autant nous ne nous inscrivons pas dans une posture politicienne et n'affichons aucune couleur politique.

     

    Action Barbès c'est où ?

    Comme son nom l'indique, Action Barbès est née autour du carrefour Barbès, ce carrefour important du Nord de la capitale. Mais, très vite, son territoire s'est étendu jusqu'à atteindre ses limites actuelles. Le territoire couvert par les actions de l'association est déterminé avant tout par la localisation de ses adhérents, nous agissons là où nous habitons.

    Les limites qui figurent sur les cartes ci-dessous représentent un territoire minimal borné par les adresses des adhérents, elle ne sont pas des contours fixes et indépassables.

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    Ce qui caractérise Action Barbès, c'est d'agir sur trois arrondissements parisiens, les 9e, 10e et 18e arrondissements. Les problématiques communes rencontrées par les habitants du secteur obligeant à dépasser les frontières administratives, ceci afin de mieux les appréhender. Des frontières que la ville ne savait et ne sait pas toujours franchir. Cette approche nous permet de cerner les questions qui nous intéressent de manière fine, tout en comprenant leur inscription dans un contexte plus général ; nos dix-sept années d'existence nous permettent aussi de mieux comprendre les problématiques sur un temps long. Nous pouvons aussi comparer les fonctionnements et les politiques mises en œuvre dans les différents arrondissements.

    Mais c'est aussi pour nous une démultiplication des interlocuteurs, car trois arrondissements c'est trois équipes municipales, et autant de services de la ville. Et trois arrondissements, c'est aussi trois commissariats différents. Voilà aussi pourquoi l'Hôtel de ville ou la préfecture sont nos interlocuteurs privilégiés sur certains dossiers, comme, par exemple, la promenade urbaine ou le suivi de la ZSP.

    Cette tripartition se retrouve dans le conseil d'administration de l'association, qui compte actuellement parmi ses membres une personne habitant le 9e arrondissement, cinq dans le 10e et deux dans le 18e.

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    Le périmètre qui intéresse Action Barbès s'étend sur de nombreux quartiers : des deux gares à la Goutte d'Or, d'Anvers à Lariboisière - Saint Vincent-de-Paul, en passant par La Chapelle ou encore par Château Rouge, pour ne pas tous les citer. Des quartiers souvent sous le feu de l'actualité, ce qui nous vaut énormément de sollicitations de la part des médias mais aussi de chercheurs.

    Pour finir cette présentation géographique de l'association, signalons que depuis peu, le siège de l'association a migré un peu plus au Nord du secteur, passant du 11 rue Guy Patin dans le 10e arrondissement au 28 rue Affre dans le 18e. Ce changement d'adresse n'est pas vraiment une révolution pour l'association, il revêt essentiellement un caractère postal. 

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    Action Barbès c'est qui ?

    Action Barbès est une association d'habitants, des femmes et des hommes totalement bénévoles. Financièrement, elle vit uniquement des cotisations de ses adhérents et de quelques (petits) dons. Nous refusons par principe toute subvention, de quelque nature qu'elle soit, cela afin de garantir notre liberté et notre indépendance. De même, nous déclinons toutes les offres de partenariat commercial (le succès de ce blog attire les convoitises publicitaires).

    Les adhérents d'Action Barbès ont des profils très différents, réunissant de très anciens habitants et de nouveaux venus. Leur âge varie de 25 à plus de 80 ans pour les plus anciens. Du côté du milieu socioprofessionnel, là aussi c'est assez varié. Ainsi, on peut trouver de nombreuses professions chez les adhérents, comme enseignant, architecte, employé, commerçant, journaliste, consultant, juriste, comptable, chef d'entreprise, artiste, fonctionnaire (national, territorial et hospitalier), chargé de mission, chercheur, artisan... Cette diversité professionnelle parmi les membres de l'association, y compris parmi ceux qui sont retraités, offre à l'association un vivier d'expertises dans de nombreux domaines. Pour la question du genre, l'association est relativement paritaire, comptant pratiquement autant de femmes que d'hommes. 

    action barbès,association

    En attendant la promenade urbaine, sous le viaduc du métro

     Notre association regroupe essentiellement des habitants des trois arrondissements couverts par le champ d'activités d'Action Barbès. Les adhérents sont à peu près également répartis sur le territoire d'Action Barbès, avec cependant deux artères qui regroupent plus d'adhérents que les autres, à savoir les boulevards de Magenta et Barbès. Cette année, les adhérents se répartissent comme suit : 14,3% dans le 9e, 41,5% dans le 10e, 37,7 % dans le 18e et les 6,5 % restant se répartissent dans d'autres arrondissements, voire en province ! En effet, nous comptons des adhérents, souvent d'anciens habitants de nos quartiers, qui continuent d'adhérer en soutien, malgré leur éloignement géographique. Nous les savons lecteurs de ce blog et les saluons ici. Il est vrai que les adhérents d'Action Barbès lui sont fidèles, plus des deux tiers le sont depuis plus de quatre ans. Nous adressons aussi un salut amical aux seize nouveaux adhérents qui nous ont rejoints à cette rentrée.

     

    Action Barbès ça fonctionne comment ?

    L'association a choisi un fonctionnement démocratique dès ses débuts. Pour ce faire, elle se réunit dans son ensemble une fois par an, à l'automne, pour tenir son assemblée générale. Celle-ci élit un conseil d'administration de huit à dix membres selon les années. Et c'est ce même conseil d'administration qui désigne à son tour le bureau.

    action barbès,association

    L'assemblée générale du 4 octobre 2018, chez les Libraires associés 

    Les grandes orientations et les plus gros projets sont débattus et votés lors de l'assemblée générale comme c'est le cas pour notre soutien à la Salle de Consommation à Moindre Risque. En dehors de l'assemblée générale, l'organe décisionnel est le conseil d'administration, qui se réunit de nombreuses fois dans l'année pour prendre les décisions qui engagent l'association, des décisions qui se prennent le plus souvent par consensus. Le CA assure aussi le suivi des réseaux sociaux, Twitter et Facebook. Le bureau est là pour la gestion quotidienne de l'association. Le président de l'association la représente et en est le porte-parole, pour autant, il ne "dirige" pas Action Barbès, ce rôle est celui du conseil d'administration.

    Plusieurs fois par an, nous organisons des apéritifs de quartier pour nos adhérents et les personnes désireuses de mieux nous connaitre. Ces moments de convivialité sont aussi des occasions d'échanger autour des dossiers en cours. D'une manière moins formelle, c'est un bon moyen pour les membres de l'association de débattre des sujets qui les intéressent.

    Pour suivre des dossiers, assister à des comités de suivi, à des réunions, à des rencontres avec des acteurs publics ou des élus, des groupes thématiques sont formés par les membres du CA et de tout adhérent volontaire. Nous rendons compte d'une partie de ces activités sur notre blog, mais toutes ne font pas l'objet d'un article ; le compte-rendu ce l'ensemble de nos activités est mis à disposition des adhérents en fin d'année.

     

    Et ce blog, c'est quoi ?

    Pour le présent blog, c'est une équipe d'une dizaine de personnes, impliquées régulièrement ou plus occasionnellement, qui contribue à le faire vivre. Chaque article du blog fait l'objet de plusieurs relectures, certains sont écrits à plusieurs mains, ce qui permet de s'assurer du respect de la ligne éditoriale que s'est fixée l'association (et de débusquer les coquilles et les fautes oubliées !). Nous publions cinq jours par semaine tout au long de l'année, mais nous faisons une pause le temps de l'été et pour les vacances de fin d'année.

    Le blog est pour nous un outil pour informer nos adhérents et un public plus large de nos activités et des sujets qui nous préoccupent, mais aussi pour promouvoir la vie culturelle et associative de nos quartiers. Nous rendons compte de beaucoup de réunions publiques ou de nos rencontres avec des décideurs politiques, administratifs ou associatifs et ayant trait à nos sujets de prédilection.

    Nous prenons toujours soin de "travailler nos dossiers" et de vérifier nos informations, et les avis de l'association sont toujours identifiés comme tels dans nos articles. Car rappelons-le, ce blog est celui de notre association, il n'est pas un journal local, même s'il peut parfois en prendre l'air. Pour ne rater aucun des articles du blog, vous pouvez vous inscrire à notre newsletter hebdomadaire, vous y êtes déjà plus de 450 inscrits.

    Vous voilà à présent incollables sur Action Barbès ! Et si vous en avez envie, que ce soit pour vous impliquer activement ou juste nous soutenir, vous êtes les bienvenus.

     

    action barbès,associationPour celles et ceux qui voudraient adhérer à Action Barbès, un bulletin d'adhésion est disponible dans la colonne de gauche de ce blog.

     

     

  • Retour sur le conseil d'arrondissement du 10e : marchés illégaux

    Nous évoquons ici le vœu présenté en pré-conseil par le Conseil de Quartier Louis Blanc - Aqueduc sur les marchés illégaux sous la ligne 2 du métro (voir ci-dessous l'intégralité du vœu) au dernier conseil d'arrondissement du 10e.

    Sujet qui touche également d'autres quartiers du nord-est parisien comme Barbès. On sait que ces marchés de la misère se déplacent au gré des actions de police. C'est ainsi de Belleville à Barbès pour ce qui est de la ligne 2.

    oOo

     

    Marché illégal sous la ligne de métro n°2

    Avec l’aggravation de la crise, les marchés illégaux proposant des objets, généralement issus de la récupération, se sont développés, en particulier dans l’Est parisien. Ces marchés se traduisent par un envahissement de l’espace public (trottoirs, pistes cyclables…) par des vendeurs et un grand nombre d’acheteurs, hors de tout dispositif légal.

    Le quartier de la Chapelle est confronté à l’un de ces marchés sauvages depuis maintenant plus d’un an qui s’implante, suite aux actions menées, chaque mercredi et samedi, le long de la ligne de métro 2, entre les stations La Chapelle et Stalingrad.

    Si nous ne pouvons nier le dénuement des populations très précarisées qu’attirent ce marché, nous ne pouvons pas non plus, sous prétexte d’humanisme, fermer les yeux sur les problèmes de plus en plus importants que ce phénomène  génère pour le quartier:

    - monceaux de déchets, plastiques, vêtements, qui affectent, par leur quantité, la salubrité de l’espace public, face à des services de propreté dépassés et dans l’incapacité de nettoyer les lieux efficacement et dans les temps ;

    - heurts voire agressions par les « services d’ordre » mafieux qui profitent des démunis pour écouler des marchandises arrivant par véhicules utilitaires entiers, de manière organisée et aux antipodes d’un commerce « de survie » par des individus dans la détresse ;

    - occupation des terre-pleins, des trottoirs, des pistes cyclables et débordement sur la chaussée de l’un des grands boulevards parisiens, au risque d’accidents.

     

    De telles situations ne peuvent perdurer.

    Dans un quartier où se cumulent un ensemble de difficultés, les habitants demandent que, sans attendre davantage, des mesures soient prises pour :

    - empêcher l’installation régulière de ces marchés illégaux ;

    - développer de véritables filières de recyclage, via les associations, afin de subvenir aux besoins des populations les plus démunies ;

    - combattre et éliminer les réseaux qui imposent leur loi sur ces marchés et profitent de la misère des plus vulnérables.

     

    oOo

     

    Les interventions des élus de la majorité furent à l'unisson :  

    "Le territoire du sous viaduc est géré par le 18e. Tant en matière de propreté que de sécurité. Je connais bien la situation. Il y a des gens très pauvres mais aussi des organisateurs de ce marché. Je réinterpellerai le Procureur de la République et le Préfet à ce sujet" a précisé le maire du 10e.

    Didier Le Reste (élu Front de Gauche) a souligné les difficultés rencontrées également par les agents du bureau de poste situé côté 18e et approuvé, au nom de son groupe, la démarche du maire.

    La problématique sociale a aussi fait partie du débat. On a parlé d'une ressourcerie notamment. Mais Rémi Féraud ne croit  pas à la pertinence d'un "Carré de biffins".

    -o-

    A Barbès, nous connaissons bien le problème. Il n'est pas toujours facile de jongler d'un arrondissement à l'autre. Donc, le nettoyage doit être fait par des équipes du 18e et, côté police, il faut une coordination entre les deux arrondissements. Quant à un marché de biffins, nous l'avions proposé voici plusieurs années à Daniel Vaillant alors maire du 18e. Il faisait à cette époque la même réponse que Rémi Féraud. Nous savons que c'est un problème complexe. Il suffit de connaitre la situation autour du Carré des biffins de la Porte Montmartre pour le comprendre.

    Voir la réponse du Médiateur de la Ville de Paris aux riverains des Puces de Saint-Ouen au sujet des ventes à la sauvette. Elle est éloquente.

    Pour terminer sur une note plus positive, la conférence de programmation des équipements — réunion cadre de la Mairie de Paris avec les maires d'arrondissement, la maire de Paris et l'adjoint aux finances — a confirmé l'inscription budgétaire pour la promenade urbaine entre Barbès et Stalingrad (et on l'espère au-delà) pour un montant de 8 millions d'Euros.

     

  • Les raccourcis de la Goutte

    Vous connaissez tous l'encombrement quotidien de la place de la Chapelle à certaines heures, le matin, dans le sens Nord Sud, le soir dans le sens Sud Nord. Imaginez maintenant que vous veniez de la place Clichy, disons du boulevard de Rochechouart et que vous souhaitiez regagner l'autoroute du Nord, l'A1. Prendre la rue de Clignancourt dans la soirée... ? Même pas en rêve ! De là où vous êtes, disons.. place du Delta, vous apercevez de haut l'embouteillage tout au long de Lariboisière, parfois même jusqu'au Louxor. D'où vient cette accumulation de véhicules ? De la place de la Chapelle, où l'on ne circule pas à certaines heures. (Ce sera un gros morceau à traiter à l'heure de mettre en application le projet de promenade urbaine qui nous est si cher).

    Il y a bien une solution... que des petits malins empruntent quotidiennement, au grand dam des habitants de la Goutte d'or, là où les rues sont étroites, tranquilles, peuplées d'enfants...

    Suivez-nous. Au lieu de vous agglutiner aux autres automobilistes boulevard de la Chapelle, vous tournez sous le viaduc à gauche vers le boulevard Barbès. Ce n'est pas toujours très fluide, mais vous tournerez à la deuxième à droite, rue des Poissonniers (voir sur la carte), puis la première à droite encore, rue Polonceau, jusqu'à la rue Saint-Luc après le square Léon, ensuite rue Saint-Bruno qui longe l'église Saint-Bernard (ne vous mélangez pas dans les saints !) et vous êtes arrivé rue Stéphenson en un rien de temps. Selon les goûts et les besoins, vous allez au bout, vers la rue Ordener qui vous rapproche considérablement de la porte de la Chapelle et de votre A1, ou bien en traversant les voies au-dessus du réseau ferré de la gare du nord, vous retrouverez le carrefour Marx-Dormoy.

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    Sens Est-Ouest : vert et violet - Sens Ouest-Est : bleu et rouge.

     

    Sauf que c'est typiquement ce que le député de Paris, Denis Baupin avait baptisé « itinéraire malin » au début du siècle (2001-2002 ^_^ ) quand il était adjoint de Bertrand Delanoë chargé des transports. On lui doit de nombreuses inversions du sens de circulation pour protéger les quartiers d'habitation — nous ne disons pas résidentiel, ce qui leur donnerait plus d'éclat qu'ils n'en ont souvent — et pour contenir la circulation de passage (et non d'accès) dans les voies majeures. Bien sûr celles-ci sont encombrées par contre coup, mais le but n'est-il pas de réduire le nombre de véhicules à moteurs dans les rues de Paris ?

    Cet itinéraire malin nous a été signalé par un habitant de la Goutte d'Or, qui souligne aussi que cet itinéraire passant par la rue Saint-Luc est bordé par deux squares (Léon et Saint-Bernard-S. Bouziri), par trois écoles (Saint-Luc, Saint-Bernard-Sainte-Marie et Jean-François Lépine), un gymnase/terrain de basket, sans oublier la salle Saint-Bruno.. Que cette circulation de passage entre en conflit de facto avec autant d'équipements accueillant des enfants n'est pas franchement sécurisante.

    Quelques dos d'âne supplémentaires et une zone à 30 élargie (avec des contrôles efficaces évidemment) seraient les bienvenus. Voyons si nous serons entendus ?

    En attendant, on traverse la Goutte, c'est tellement plus simple !