Le problème du logement à Paris est d’une réelle acuité. La flambée du marché immobilier qui persiste d’une part, la quasi-stagnation du fameux « pouvoir d’achat » et la part croissante du budget des ménages allouée au logement, l’évolution des taux d’intérêt et le niveau d’endettement grandissant des ménages d’autre part, tout cela conjugué avec bien d’autres éléments, fait que se loger à Paris est devenu impossible pour qui n’est pas un célibataire CSP+ pour caricaturer un peu la situation ! Sans porter de jugement trop définitif sur ce que proposent les uns ou les autres, disons simplement que ce qui est envisagé n’est pas à la hauteur du défi : aujourd’hui 100 000 demandes de logement social avec un taux de rotation inférieur à 5% pour ces mêmes logements, un foncier figé, un PLU contraignant, nombre de propriétaires qui hélas préfèrent laisser leur bien vide plutôt que de faire face à des locataires qui profitent souvent, reconnaissons le, à outrance des possibilités offertes par la loi, tout cela fait que la question du logement dans la capitale n’est pas près d’être résolue.
Les transports touchent un domaine qui n’est pas seulement d’ordre pratique mais aussi quasi-culturel. La question de la voiture, de ce qu’elle représente encore aujourd’hui, « pollue » le débat sur les transports.
D’un côté il n’est pas raisonnable que plus de 80% de l’espace public parisien soit occupé par les véhicules automobiles. Il n’est pas logique que plus de 80% des personnes reconnaissent que l’usage de la voiture devrait être plus modéré mais que dans le même temps plus de 80% des personnes préconisent ce changement pour les autres mais pas pour eux-mêmes. Enfin, comment concilier les intérêts des uns et des autres sachant que près de 55% des parisiens ne sont pas propriétaires d’une voiture.
De l’autre côté, pour des raisons évidentes, il n’est pas question de limiter pas des méthodes coercitives la liberté de circulation, que ce soit par des méthodes « mécaniques » d’interdiction de circuler ou des méthodes liées au péage par exemple, socialement inacceptables.
Chaque parti politique y va de son couplet pour développer les transports urbains : qui parle de son tramway, qui parle d’une ligne de métro circulaire, qui parle de minibus dans les arrondissements, de covoiturage, de réforme des taxis ….. les idées ne manquent pas. Mais regardons le cas de notre arrondissement. Il est, dans la capitale, celui où la densité de transports en commun est la plus forte. Trains, métros et lignes de bus y abondent et on ne voit pas très bien comment on pourrait faire plus. L’offre de transports en commun y est très forte mais cela n’empêche pas les problèmes de circulation ni de parking ! Il est donc légitime de se poser la question de savoir si une augmentation significative de l’offre de transports en commun va résoudre le problème ou simplement faire augmenter la demande comme cela a été le cas jusqu’à maintenant ? Nous serions dans un cercle vicieux.
Dans un tout autre domaine, ce qui ressort de cette semaine très riche, est une modification dans le positionnement des 4 « grands » candidats. D’un Bertrand Delanoë donné grand favori et ayant pris « un temps d’avance », on a vu sortir un candidat se lançant vigoureusement dans la campagne et parlant d’une « incertitude » à propos du résultat. D’une François de Panafieu donnée archi-battue à l’avance il y a encore quelques semaines on a vu surgir une femme entourée d’une équipe ouverte à beaucoup de tendances diverses dont on peut penser ce que l’on veut mais qui la met dans la position d’un challenger très sérieux. Du Verts Denis Baupin et de la MoDem Marielle de Sarnez, tous deux aux difficultés « existentielles », dépend le résultat final lié aux alliances qui pourraient se nouer, quand bien même ces deux partis ne recueilleraient qu’entre 5 à 10 % des voix chacun. Chacun semble l’avoir compris et les enchères vont commencer. En commun à tous est le fait que le premier tour du 9 mars va fixer les rapports des forces et que c’est ce scrutin qui compte, le deuxième tour du 16 mars ne constituant qu’une formalité.
A la fin de cette semaine, véritable début de la vraie campagne, les jeux restent largement ouverts.
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Cette semaine a été très riche en événements et il n’est peut être pas inutile de marquer un temps de pause pour faire le point, essayer de réfléchir un peu !
Il nous faut d’abord faire un constat : les quatre principaux partis – Parti Socialiste, MoDem, Les Verts, l’UMP dans l’ordre d’apparition cette semaine – nous ont présenté leurs objectifs, même si la publication du programme complet du MoDem reste à venir.
Clairement trois sujets dominent les débats. Dans l’ordre d’importance et tels que traités par les partis politiques :
- Le logement,
- Les transports,
- L’environnement.
Il n’y a rien ici que de très normal.