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  • Les collectifs d’animation des Conseils de quartier

    medium_Conseils_de_quartier_9e.3.jpgEn marge du Conseil d’arrondissement qui s’est tenu lundi 18 septembre a eu lieu le tirage au sort des personnes candidates pour constituer les collectifs d'animation des Conseils de quartier.


    La charte des Conseils de quartier modifiée telle qu’elle a été adoptée par le Conseil d’arrondissement renforce le rôle des Conseils. Le texte de cette charte est disponible sur le site web de la Marie du 9ème. Dans sa nouvelle mouture, il donne plus d’autonomie aux collectifs d’animation par rapport aux élus référents.


    Les collectifs d’animation sont normalement constitués de 7 titulaires et de 7 suppléants.

    42 personnes ont fait acte de candidature, nombre donc inférieur au potentiel puisqu’avec 5 Conseils de quartier, 7 titulaires et 7 suppléants, 70 personnes pouvaient être nommées.

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    Les urnes dans lesquelles sont tirées au sort les noms

     

    Les 42 candidats ont donc tous été intégrés dans les collectifs de la manière suivante :

    • Quartier Trudaine Rochechouart : 7 titulaires et 7 suppléants
    • Quartier Provence Opéra : 3 titulaires
    • Quartier Lorette Martyrs : 7 titulaires et 2 suppléants
    • Quartier Clichy Trinité : 6 titulaires
    • Quartier La Fayette Richer : 7 titulaires et 3 suppléants.

    Une réunion des 42 personnes est programmée le 3 octobre prochain dans le cadre de la préparation des Conseils qui se tiendront on octobre novembre prochain.

  • Les rues de Maubeuge et Sainte Cécile en travaux

    Derniers grands travaux de voirie dans l’arrondissement avant les élections, où en sont les aménagements des rues de Maubeuge et Saint Cécile ?

     

    Rue de Maubeuge

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    La première tranche de travaux entre le place Kossuth et la rue de Rochechouart sont en phase terminale. Une vingtaine d’arbres (des platanes) ont été plantés, deux abris bus sont en cours d’installation et deux feux pour passage piétons aussi. Il est indéniable que le réel élargissement des trottoirs bénéficie aux piétons ainsi que la mise en place de plots tout au long de ceux-ci pour éviter aux voitures de s’y installer. Il est non moins incontestable que ce sont les automobilistes qui vont pâtir du nouvel aménagement : places de stationnement en diminution sensible avec beaucoup d’emplacements réservés aux livraisons, passage de deux à une voie unique pour la circulation, la seconde voie étant réservée aux bus et aux vélos.

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    La seconde tranche de travaux entre la rue de Rochechouart et la rue du Faubourg Poissonnière est bien entamée. Les travaux devraient se terminer fin mars 2007 avec des aménagements dans la continuité de la première tranche. On ne circule plus, pendant les travaux que sur une seule voie, bus et voitures mélangés. Reste à savoir ce que cela donnera côté circulation quand tout sera terminé quand on sait l’importance du trafic automobile entre la gare du Nord et les Grands Boulevards ?

     

     

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    Rue Sainte Cécile

    La tranquille rue Saint Cécile et ses résidents ne sont pas gâtés pour le moment !

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    Les travaux lancés par BNP Paribas pour la rénovation de l’îlot sont engagés et ceux du réaménagement de la rue entre le Faubourg Poissonnière et la rue du Conservatoire aussi. Le projet consiste à couper la circulation sur les quelques 50m du tronçon. Il semble néanmoins qu’une voie soit en préparation (accès pompiers ?) mais l’ensemble devrait être piétonnier. De nombreux emplacements pour des arbres sont prévus ainsi que des réverbères dans le style parisien. Le tout devrait être terminé début mars 2007.

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  • Nuit Blanche Place de l'Europe

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    Les plasticiens d'Anvers aux Abbesses fêtent les 50 ans du Traité de Rome en invitant 26 artistes de la Communauté Européenne pendant Nuit Blanche 2007.

    Ensemble, ils se retrouvent rue de Madrid et mettent en place un chantier tout en couleurs, formes, volume, matières et lumières.

    Sous le regard du public et parfois avec lui, les artistes vêtus de blanc interviennent sur des surfaces de 1m x 1m  assemblées en cube, puis regroupées sur des structures installées dans la rue. Signalé à plusieurs mètres de hauteur par des ballons lumineux, ce chantier symbolique de la construction européenne sera accompagné par un environnement sonore de Cédric Rageau.

    L'exposition se tiendra ensuite du 16 au 27 octobre à la Mairie de 9ème, 6 rue Drouot puis du 13 au 19 novembre à la Mairie du 18ème, place Jules Joffrin. 

  • Le code de la rue dans le Neuvième à Paris

    La présentation faite au cours du dernier Conseil de quartier Trudaine Rochechouart à propos du code de la rue a fait réagir un de nos lecteurs qui nous a envoyé le texte ci-après. Il s'agit en fait d'une reflexion élargie sur la vie urbaine quotidienne en commun. Les avis qui y sont exprimés n'engagent que leur auteur mais alimentent le débat qui a bien besoin d'être pris en mains par les citoyens eux-mêmes.

    oOo

     

     

    J'ai participé au dernier conseil de quartier Rochechouart - Trudaine et Lise Thély Muller de l'association "Action Barbès" a présenté un projet de travail pour la création d'un "Code de la Rue". La présentation a été convaincante et le projet m'a paru particulièrement intéressant à plusieurs égards.


    La première raison pour laquelle j'adhère à ce projet c'est qu'il va contribuer à améliorer la  façon de vivre ensemble au quotidien  et cela me parait une mission importante  pour un conseil de quartier. Au passage je pense que dans les conseils de quartier on passe trop de temps  sur des points de détail qui pourraient être réglés plus efficacement par des contacts directs entre citoyens et élus, ce qui dans notre mairie (courriel aidant) est possible et efficace. Je comprends que des personnes se sentant isolées sentent le besoin d'une tribune pour se faire entendre et reconnaître mais cela se produirait plus positivement par la participation active à des projets collectifs.

    Le projet "Code de la Rue" m'intéresse également car il aborde par le biais de la rue un problème plus général auquel nous sommes confrontés : la coexistence d'individus et de populations avec des rythmes différents, des préoccupations différentes, des stress différents, des cultures différentes...
    L'acceptation de cette diversité s'appelle tolérance et elle est une des bases de la société en démocratie.
    Cette tolérance passe, il me semble, d'abord par la considération de l'autre comme une personne et non comme un "faisant partie d'une catégorie" éventuellement ennemie : en d'autres termes la tolérance passe par le refus de la logique "Eux et Nous".
    Si un motocycliste descend la rue des Martyrs en sens interdit sur le trottoir, je ne dirai pas "les motards envahissent le trottoir" mais "cette personne est en train de faire une infraction au code de la route et elle met en danger..."
    Si une mobylette tunée remonte la rue de Rochechouart en m'empêchant de continuer ma conversation avec mon voisin, je ne dis pas "les jeunes n'ont plus de respect pour rien" mais "cette personne..."
    Si un chauffeur de bus envoie une gerbe d'eau sale sue le trottoir je ne pense pas "les chauffeurs de bus n'ont plus aucune considération pour les piétons" mais "ce chauffeur...".
    Nous pourrions énumérer des dizaines d'exemples qui polluent notre pensée et amoindrissent notre capacité de vie ensemble : les commerçants qui envahissent le trottoir, les automobilistes qui ne donnent pas la priorité aux piétons, les piétons qui traversent en dehors des clous, les livreurs qui s'arrêtent en double file, les cyclistes qui roulent côte à côte en bloquant la chaussée, les vieux qui mettent une éternité à traverser la rue, les lycéens qui couvrent le trottoir de chewing-gum...
    Sortir de la logique des catégories et des étiquettes, se libérer de la logique "Eux et Nous" nous permet de quantifier le problème, de sortir de l'impression angoissante d'être confrontés à des problèmes insolubles.
    Cela nous permettrait éventuellement de comprendre les raisons de certains comportements (comprendre ne signifie pas accepter mais se donner les moyens d'intervenir efficacement).

    En fait il s'agit d'un vaste travail de communication pour faire évoluer les mentalités de ceux qui gênent et de ceux qui sont gênés :ce serait bien de ne pas oublier que la même personne peut être gênée et a son tour gêner dans des situations différentes.
    Je me souviens d'avoir klaxonné violemment en catastrophe un cycliste qui venait de faire un écart et que j'ai failli heurter : il enlevait sa veste en même temps qu'il doublait un bus à l'arrêt. Il m'a crié "il faut apprendre à accepter les vélos" sans se rendre compte que je venais de lui éviter un accident.

    Qui dit travail de communication pour faire évoluer les mentalités, dit automatiquement travail de longue haleine, utilisant des leviers et des supports variés.

    Je vois des analogies dans le travail fait par la mairie sur la propreté : en associant le rappel des amendes, en suggérant que salir est "ringard", en faisant appel au sens civique, en martelant le message par des campagnes successives et évolutives elle a obtenu des avancées observables.

    Dans ce travail de communication c'est bien de tenir compte d'un autre élément : les avancées ne sont jamais définitives, du moins sur le court et moyen terme. Je me souviens d'un chauffeur de taxi turinois qui dirigeait une petite entreprise de sous-traitance pour Fiat dans la colline piémontaise. Il m'a dit tout simplement sans l'ombre d'un ressentiment : "la mauvaise qualité se fait toute seule : si je veux obtenir de la bonne qualité, c'est un travail de tous les jours". pour lui ce n'était un reproche mais une simple constatation.

    Si nous nous engageons dans ce projet, le travail fait au niveau de notre quartier peut devenir une espèce de laboratoire et fournir du matériel à des campagnes plus vastes gérées par la ville (et plus si affinités).

     

  • Municipales 2008 : les candidats de la liste Bravo

    1. Jacques Bravo : PS, Maire du 9ème et Conseiller de Paris sortant, 64 ans doyen de la liste, ce sera sa dernière candidature ;
    2. Pauline Véron : PS, adjointe au Maire du 9ème sortant, 33 ans, s’impose un peu comme l’étoile montante du PS dans le 9ème ;
    3. Philippe Torreton : pas d’appartenance politique partisane mais engagé à gauche depuis longtemps, 42 ans ;
    4. Claire Morel : PS, en charge d’audit interne dans une grande entreprise ;
    5. Laurent Chabas : PS, Conseiller d’arrondissement du 9ème en charge des questions scolaires sortant, 52 ans ;
    6. Catherine Dreyfus-Signoles : apparentée communiste, 57 ans, enseignante ;
    7. Xavier Laugaudin : Parti Radical de Gauche, Conseiller d’arrondissement du 17ème sortant, 50 ans, ingénieur ;
    8. Amina Becheur : pas d’appartenance politique partisane, 37 ans, maître de conférence universitaire ;
    9. Frédéric Hervo : PS, ancien Conseiller municipal à Nogent le Roi (Eure & Loir), 40 ans, cadre bancaire ;
    10. Flora Bonnet : PS, 30 ans, assistante parlementaire au Sénat ;
    11. Thierry Cazaux : pas d’appartenance politique partisane, 43 ans, financier et président de 9e histoire ;
    12. Marie-Christine Godart : sans appartenance politique partisane actuellement mais anciennement MoDem, 46 ans, comptable ;
    13. Cyril Apetoh : PS, 35 ans, juriste ;
    14. Nathalie Guilmard : PS, 42 ans, comédienne et metteur en scène.

    Il faut noter quelques points qui caractérisent et structurent cette liste. A l’exception de Xavier Laugaudin, tous les colistiers de Jacques Bravo sont des habitants du 9ème. Beaucoup d’entre eux sont impliqués dans la vie de leur quartier, que ce soit dans le monde associatif ou via les Conseils de quartier. Il convient aussi de mentionner la forte présence de membres de syndicats de parents d’élèves dont on connaît l’engagement à gauche depuis longtemps.

    Le dosage politique est moins subtil qu’on aurait pu le penser suite aux déclarations de Bertrand Delanoë sur sa fameuse ouverture à la société civile. S’il y a bien 5 personnes sur 14  sans attache partisane, il convient de noter qu’en l’état actuel des forces politiques dans l’arrondissement et tenant compte d’une restructuration de la liste pour le deuxième tour afin d’y incorporer un ou deux candidats Verts, elles ne sont pas dans des positions éligibles, mis à part Philippe Torreton et, avec moins de certitude, Amina Becheur.

    Concernant le deuxième tour, les choses sont claires avec Les Verts qui rejoindront la liste PS au prorata de leur score au premier tour s’ils n’obtiennent pas 10% des voix le 9 mars. Pour le MoDem, wait and see !

    Si les électeurs donnent la majorité à la liste Bravo, la probabilité est forte pour que nous nous retrouvions avec un partage des sièges de Conseillers d’arrondissement tel que nous le connaissons aujourd’hui, c'est-à-dire 11 sièges pour la liste Bravo (Verts compris) et 3 pour l’UMP. En ce cas, Jacques Bravo, Pauline Véron et Philippe Torreton siègeraient également au Conseil de Paris.

    Jacques Bravo présentera plus en détails son programme pour le 9ème dans les prochains jours mais les grandes lignes sont tracées :

    • Le logement : doubler d’ici 2014 le nombre de logements sociaux dans le 9ème (1000 logements à créer) pour atteindre 5% du parc des logements de l’arrondissement (2.5% aujourd’hui) ;
    • La jeunesse : le sursaut démographique que connaît le 9ème oblige à penser aux petits d’aujourd’hui qui sont les adolescents de demain. L’arrondissement doit s’adapter à la jeunesse, pas l’inverse indique Jacques Bravo;
    • L’environnement : question très complexe dans notre arrondissement où tout se joue sur des détails;
    • La solidarité avec des projets emblématiques comme une maison pour les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer et une autre pour les personnes âgées.

    Enfin mentionnons que Jacques Bravo a dit sa volonté d’agir pour que les attributions des Mairies d’arrondissement soient renforcées. Pour Paris, il précise que la hausse de la fiscalité locale annoncée par Bertrand Delanoë sera temporaire (1ère moitié de la mandature) et avec un taux à un chiffre. Précis et flou à la fois. A suivre.

    Jacques Bravo (PS) a présenté la liste de ses 13 colistiers mercredi matin au cours d’une conférence de presse organisée à la brasserie Au Général La Fayette.

    Logements, jeunesse, environnement et solidarité. Voilà pour le programme.

    Stricte parité hommes-femmes, ouverture à la société civile, rajeunissement. Voilà pour les personnes.

    Commençons par celles-ci. Voici la liste dans l’ordre des candidats avec quelques commentaires :

  • Municipales 2008 : les candidats de la liste Burkli

    Delphine Burkli, tête de liste UMP dans notre arrondissement, a dévoilé mardi matin la liste de ses colistiers. Seuls les trois premiers la liste sont identifiés, le rang des autres sera communiqué sous peu :

    Tête de liste :  Delphine Burkli

    n° 2 :             Roger Auque

    n° 3 :             Claire Gibault

    Puis dans l’ordre alphabétique des noms :

                         Marlène Azoulay

                         Viviane de Beaufort

                         Karim-Hervé Benkamla

                         Olivier Boileau-Descamps

                         Karen Douieb

                         Sébastien Dulermo

                         Sophie Jera

                         Grégoire Parcollet

                         Jean-Jacques Poupart

                         Olivier Robert

                         Emilia Sardo

     

    7 femmes, 7 hommes, moyenne d’âge environ 40 ans, tous de notre arrondissement sauf Roger Auque et Claire Gibault, beaucoup issus du monde associatif, 3 issus de la société civile (non encartés dans un parti politique). Telle est la liste des 14 candidats UMP.

  • Municipales 2008 : fin de campagne plus tendue

    Dans l’anecdotique, signalons les critiques lancées par Roger Auque (UMP) envers la presse qu’il accuse de ne se préoccuper que de détails touchant les « people », en l’occurrence l’article du Parisien concernant le crane rasé de Philippe Torreton à cause du tournage du film dans lequel il incarne Mazarin. Roger Auque a téléphoné au Parisien pour lui dire qu’il pouvait se déguiser en Richelieu au cas où cela inciterait ce quotidien à écrire un article sur lui. Ambiance.

    Un peu plus ennuyeux sont les propos tenus par Jacques Bravo lors de la réunion publique de mardi soir et au cours de laquelle il aurait traité ses adversaires de l’UMP et du MoDem de « mouches ». La phrase exacte telle que relatée par le site MuniParis est la suivante : « Nous verrons dimanche soir si les mouches ont une âme ». Propos énigmatiques mais d’un assez mauvais gout.

    Beaucoup plus problématiques sont les propos tenus par Philippe Torreton le mardi lors du meeting PS et Jean Louis Bourlanges le mercredi lors du meeting UMP. M. Torreton s’en est pris aux artistes préférés de Nicolas Sarkozy avec tant d’excès que cela en était insignifiant dans le fond mais avec un tel mépris dans la forme qu’on ne pouvait s’empêcher de penser que la simple tolérance n’avait pas place dans son esprit et que les choses sont abordées avec une espèce d’obligation de penser juste – c’est à dire comme lui - en matière artistique. M. Bourlanges n’a pas fait mieux en stigmatisant avec également beaucoup de mépris le « Capitaine Conan de gauche » que serait pour lui M. Torreton, et en dénigrant systématiquement avec une gourmandise poujadiste les projets culturels comme Nuit Blanche tout en dénonçant l’irresponsabilité de Christophe Girard, l’adjoint au Maire chargé de la culture.

    Bon, heureusement, le vote c’est dimanche prochain !

    Notre arrondissement a connu jusqu’à ces derniers jours une campagne électorale plutôt sereine et le fameux dialogue républicain prévalait lorsque les candidats se rencontraient dans la rue. Tous les habitants s’en félicitaient.

    On ne sait quel insecte a piqué les candidats depuis 48h mais la tension a monté d’un cran et on ne peut que regretter quelques excès plus ou moins graves.

  • Municipales 2008 : interview de Delphine Burkli

    PN : vous reconnaissez qu’il y a eu des choses qui n’ont pas bien fonctionné ?

    DB : il faut regarder au niveau de tout Paris comment les listes UMP se sont comportées. Je trouve qu’on s’en sort plutôt bien. Ce qui est sûr, en regardant les chiffres, c’est qu’il nous faut faire un effort de mobilisation de notre électorat. Sur certains bureaux de vote comme celui de la Victoire – bureau 5 – on aurait pu faire beaucoup mieux tout comme à Blanche et à Condorcet où j’arrive en tête. Il manque des voix là. J’ai confiance dans la mobilisation pour dimanche prochain. Je pense que j’ai plus de voix en réserve que la gauche qui a fait le plein et que la faiblesse de la participation a plus profité à la gauche.

    PN : vous comptez sur la mobilisation de votre électorat mais vous avez appelé les gens ayant voté pour le MoDem a voté également pour vous. Qu’est ce qui fonde votre analyse et vous fait penser que les électeurs MoDem vont voter pour vous ?

    DB : j’ai pris des contacts avec eux, ce sont des gens que je connais depuis un certain nombre d’années. Nous avons eu parfois des actions communes par le passé. Donc,  bien sûr, ces gens ont une sensibilité centriste, mais ils se rapprochent plus de nos valeurs à nous, UMP, qu’à celles de la gauche parisienne. Certains avaient espoir de rentrer dans l’exécutif parisien avec Bertrand Delanoë et ce sont pris la porte dans le nez, ils ne sont pas très contents. On va essayer de construite quelque chose ensemble.

    PN : les chances de Jacques Bravo sont réelles. Vous allez, vous, être très probablement élue Conseillère de Paris. Vous allez avoir 3 Conseillers d’arrondissement. Est-ce que vous serez une opposition active et est ce que les gens qui sont numéros 2 et 3 siègeront au Conseil d’arrondissement ?

    DB : d’abord j’espère que nous allons être élus dimanche. Dans le cas contraire, ils siègeront au Conseil d’arrondissement.

    PN : question un peu plus délicate, est ce que la personnalité de Pierre Lellouche ne vous a pas handicapé ?

    DB : j’ai fait une campagne autonome. J’ai voulu faire une campagne avec le soutien du député pour être efficace. J’ai fait beaucoup de réunions d’appartement avec mon équipe d’arrondissement. Au début de la campagne les gens se sont interrogés mais ensuite ils se sont habitués à me rencontrer. J’ai très peu été interpellé par rapport à Pierre Lellouche. Par rapport au gouvernement, par rapport à Nicolas Sarkozy, oui. Beaucoup ont compris que mon profil correspondait à un engagement local.

    PN : quels sont les 2 ou 3 points qui vous différencient clairement de Jacques Bravo ?

    DB : la manière de concevoir le rôle de maire d’arrondissement. Jacques Bravo a conceptualisé la défausse comme mode de gouvernement : c’est jamais moi, c’est l’autre. Moi mon message est de dire qu’un maire d’arrondissement cela pouvait servir à quelque chose. Même dans l’opposition le cas échéant. Différence aussi en matière de politique de logements ou de garde des enfants.

    PN : votre engagement pour le 9ème est total. Vous serez une opposante active ?

    DB : mon souhait est de gagner bien sûr, mais dans le cas contraire d’être une opposition forte et crédible. J’ai un attachement pour le 9ème. Je veux servir ses habitants.
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     Delphine Burkli à sa permance de campagne

     

    Paris Neuvième (PN) : vous avez fait in peu plus de 30% des voix dimanche dernier, soit 11 points de moins que Pierre Lellouche aux législatives de 2007. Quelle est votre analyse de ce scrutin ?

    Delphine Burkli (DB) : je trouve le résultat très encourageant. J’ai fait plus du tiers des votants. Les élections municipales ne sont pas les élections législatives, le contexte n’est pas le même, le climat national n’était pas le même, et je trouve que pour une première campagne, ma première investiture, le score est tout à fait encourageant. Nous sommes la liste de droite qui a obtenu le plus fort pourcentage de voix de tous les arrondissements détenus par la gauche à Paris. Le combat continue.

    Sur le résultat de Jacques Bravo, il est à l’image des autres arrondissements de Paris, il n’y a pas de prime au personnel local d’arrondissement. C’est une élection qui se fait sur l’image de Bertrand Delanoë, avec sa carte de visite. C’est sur son bilan, sur sa personnalité, que le vote s’est fait. Pas sur le bilan ni surtout le projet de l’équipe municipale en place puisque leur projet est arrivé 3-4 jours avant le premier tour ! Moi j’ai essayé d’en faire une élection locale, ce n’est pas le troisième tour de l’élection présidentielle. C’est peut être pour cela d’ailleurs que j’ai réussi à faire entendre ma voix en tant que candidate UMP par rapport à d’autres arrondissements.

  • Municipales 2008 : interview de Jacques Bravo

    PN : avant de parler de l’avenir, je voudrais revenir sur deux sujets qui ont marqué la campagne. Tant dans les réunions des différents partis que dans les discussions avec les militants au contact des habitants, un sujet est revenu : la propreté. Vous avez-vous-même reconnu ce problème en parlant notamment des déchets de grande taille qui encombrent les trottoirs. Des entretiens que j’ai eus avec des associations de quartier, il ressort aussi que les services de nettoyage seraient mal organisés. Partagez vous cette analyse, que comptez vous faire ?

    JB : j’ai provoqué des réunions depuis 3 mois avec les Services de la propreté. Je ne suis absolument pas satisfait de la situation actuelle mais je sais aussi que les choses se sont améliorées sur un certain nombre de points pendant la mandature : les crottes de chien par exemple. J’ai trois axes d’efforts devant moi : premièrement travailler sur un autre mode de  management des Services – j’ai déjà obtenu un renforcement en matériels, un renforcement des équipes, une organisation différente des personnels – deuxièmement faire une grande campagne de communication – dire aux habitants que si la ville est sale c’est qu’il faut commencer par ne pas la salir – troisièmement accompagner cette campagne de communication par une verbalisation accentuée notamment en ce qui concerne les encombrants sauvages. J’ai la profonde conviction que nous progressons sur ce sujet mais c’est un vrai problème, il faut faire rétablir la propreté dans la rue.

    PN : il y a un deuxième sujet sur lequel, certes, vous avez moins de prise et moins de responsabilité, c’est celui de la sécurité. Se promener aujourd’hui à Barbès semble être moins dangereux que de le faire entre Pigalle, Blanche et la place de Clichy. Vous connaissez le problème du coin Trudaine Rochechouart square d’Anvers. Est-ce que ce qui a été fait est suffisant ? On a l’impression que la police se satisfait de la situation actuelle dans la mesure où elle cerne le problème, c'est-à-dire qu’elle sait où se passent les choses, qu’elle connaît les gens fauteurs de troubles, que des points de fixation existent et qu’elle maitrise la chose et ne souhaite pas aller plus loin, qu’elle contrôle ainsi la situation.

    JB : Nous sommes dans un quartier d’activités nocturnes qui pèsent sur la vie de l’arrondissement, principalement au Nord. Le dispositif des forces de police n’est satisfaisant, ni en effectifs, ni en organisation et là je vise spécifiquement l’ilotage de jour et l’ilotage de nuit. J’ai écris régulièrement au Préfet de Police, car c’est de sa compétence, pour lui dire attention, attention, nous ne sommes pas au volume d’effectifs que justifie le 9ème  et j’ai même chiffré cela par un manque de 50 personnes en comparaison avec d’autres arrondissements. Le Préfet de Police a renforcé l’effectif de 18 personnes fin 2007  et 15 supplémentaires ont été annoncées pour février 2008. Ce qui veut dire que mon diagnostic de départ n’était pas faux. Il y a un deuxième point qui est celui de l’organisation de l’ilotage : des personnes en uniforme dans un quartier, indentifiables, identifiées par les habitants. Le gouvernement semble d’ailleurs revenir dans le bon sens puisque cette organisation avait été supprimée par Nicolas Sarkozy, alors Ministre de l’Intérieur. Je serais très attentif et très exigeant dans mes rapports avec le Commissaire, pour relayer les préoccupations des riverains, des commerçants et des parents d’élèves. Je sais néanmoins faire la différence entre la perception d’un danger et sa réalité, comme par exemple pour les croisements de rues.

    PN : parlons un peu de l’avenir. Dimanche, vous envisagez combien d’élus ? Vous aviez 11 élus dans le Conseil d’arrondissement, vous pensez avoir le même nombre, passer à 12 ?

    JB : quand j’ai commencé cette campagne, j’ai clairement dit que les ambitions de mon équipe étaient les plus élevées possibles. Nous sommes allés un peu au-delà de ce que nous avions espéré pour le premier tour et je suis très fier que mon équipe ait accompli cette performance collective. Je ne me fixe aucune limite pour le deuxième tour. Nous avons un programme très ambitieux : la petite enfance, le logement social, les équipements collectifs pour la jeunesse, je veux engager cela très vite. Plus mon équipe sera forte, plus nous aurons une puissance légitime pour engager notre programme.

    PN : concernant votre équipe, on a peut être besoin d’une grille de lecture. Il ya une hiérarchie dans la liste. La non-présence de gens à forte notoriété dans le 15ème n’a pas empêché Anne Hidalgo de faire un  très beau score. Vos partenaires politiques sont en numéros 6,7 & 8, c'est-à-dire dans un ordre qu’on a un peu de mal à comprendre : les communistes dont on ne peut pas dire que leur contribution au cours de la dernière mandature ait été significative, ils ont plutôt brillé par leur absence, alors que Les Verts, même si vous les considérer comme des partenaires turbulents, ont un poids politique réel même si considérablement affaibli, une personnalité qui a apporté une contribution majeure au cours de votre mandat, en charge de la jeunesse, n’est que numéro 5. Est-ce que vous pourriez nous dire quelle lecture nous devons faire de votre liste ?

    JB : je suis très fier du score d’Anne Hidalgo dans le 15ème. Par le passé, j’ai souvent rappelé que le 15ème et le 9ème étaient proches sur le plan sociologique et politique. Le score obtenu dans le 9ème est historique. Quand j’ai composé la liste du premier tour, j’ai accueilli les partenaires progressistes qui ont accepté l’accord avec le Parti Socialiste, d’où la position du PCF et du PRG au milieu de la liste. J’ai regretté que Les Verts aient pris la décision d’aller au premier tour séparés. Les Verts ont monté tous seuls une mécanique qui se traduit par leur minoration. La règle avait été fixée de respecter le verdict des urnes. Les Verts ont obtenu un score de 6,3% ce qui leur donne la 8ème place sur ma liste. Cela, c’est la genèse de la liste. Le moment venu, ma responsabilité sera de voir quels seront mes adjoints, quelles seront les délégations c'est-à-dire la répartition des taches. Je serais très attentif au portefeuille de délégation de chacun et j’aurai deux piliers qui viennent de l’équipe sortante, Pauline Véron et Laurent Chabas.

    PN : est ce qu’on peut savoir qui va faire quoi ?

    JB : vous êtes un peu en avance. Dans toute la campagne, j’ai dit que mes priorités étaient le logement et la solidarité. Si je suis élu, il y aura un pôle qui prendra en charge cette question. L’enfance et de l’adolescence dans la ville va mobiliser Laurent Chabas. Il y a un troisième dossier qui est pour moi l’écologie urbaine et l’urbanisme dans la ville que je traduirais dans l’organisation de l’équipe. Je serai aussi attaché à la question de la vie associative et de la vie démocratique – les conseils de quartier – et vous serez agréablement surpris des initiatives que nous prendrons sur ce point. Nous devons franchir une étape nouvelle pour faire vivre la démocratie participative.

    PN : en parlant des associations, Bertrand Delanoë a dit que 25% des subventions seraient désormais attribués par les Mairies d’arrondissement. Vous voyez cela à quelle échéance ?

    JB : j’ai déjà fait des propositions dans ce sens. Tout ce qui touche à la culture, aux sports, au tissu éducatif, la chaîne locale de solidarité, doit être déconcentré. Si je dois aller au delà de 25%, je le ferai. Tout ce qui touche la vie quotidienne est concerné. Il faut gagner en rapidité, en efficacité mais surtout en écoute.

    PN : vous êtes dans l’équipe Delanoë, c’est clair, mais il y a quand même une différence d’appréciation entre l’Hôtel de Ville et la Mairie d’arrondissement. Est-ce que vous allez vous battre pour une déconcentration des pouvoirs et faire en sorte que les Maires d’arrondissement gagnent en autonomie ?

    JB : le Maire de Paris l’a dit lui-même, notamment au cours des deux réunions qu’il a tenues dans le 9ème : il va aller résolument dans le sens du renforcement des pouvoirs des arrondissements. Je veux me mobiliser sur la vraie bataille : quand un programme est arrêté avec l’accord du Maire de Paris, les Directions centrales ont l’obligation de ne pas tergiverser mais de mettre en œuvre, dans le calendrier prévu, ce qui a été décidé. C’est sur ce terrain là que je vais porter mon effort, il y a beaucoup à faire. Ce n’est pas le processus formel qui est important, c’est le respect du processus démocratique.

    PN : quand aura lieu le prochain Conseil d’arrondissement ?

    JB : en principe, il devrait avoir lieu le 29 mars.
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    Jacques Bravo à sa permancen de campagne

     

    Paris Neuvième (PN) : je voudrais commencer par ce qui s’est passé dimanche dernier. Vous avez gagné 15 points entre 2001 (34% des voix)  et 2008 (49%), vous avez frôlé l’élection au premier tour, quelle analyse faites vous de ce résultat et du résultat de votre principale concurrente ?

    Jacques Bravo (JB) : je m’attendais à un résultat positif en écho à tout ce que nous avons réalisé pendant la mandature, je savais que c’était bien accueilli. Très honnêtement, je pensais à un résultat entre 42 et 44%. Nous sommes très au dessus. Avoir un second tour permet d’achever le débat démocratique, de le conduire à son terme.

    Nous sommes restés dans une posture résolument positive pour présenter notre projet, et à aucun moment nous ne sommes descendus dans le débat politicien. Je crois qu’il y a eu sanction du départ de Pierre Lellouche, et aussi de la mauvaise campagne de l’UMP qui a fait perdre des points. J’ai un raisonnement très simple : il y a 35 000 électeurs dans le 9ème ; Pierre Lellouche prétend que plus de la moitié de ceux-ci se retrouvent dans ses idées, c'est-à-dire 18 000 à 20 000 ; cela veut dire que l’UMP n’a rassemblé que le tiers de son potentiel (ndlr : Delphine Burkli a recueilli 6353 votes le 9 mars). C’est une campagne ratée. Il y a donc plusieurs facteurs : un bon bilan, un bon projet, une campagne digne de notre part, des ratages chez nos adversaires. Si eux-mêmes estiment leur campagne réussie, tant mieux pour nous !

  • Un Radical de Gauche à la mairie

    Xavier Laugaudin est Vice Président de la fédération de Paris du Parti Radical de Gauche (PRG). Si on voulait employer un cliché, on pourrait dire qu’il a effectivement la rondeur des Rad-Socs façon IIIème République. Il reconnaît lui-même que son engagement politique reste très ancré à gauche et que la question des inégalités sociales lui tient très à cœur. Son engagement politique réel date d’une dizaine d’années et il a été élu pour la première fois Conseiller dans le 17ème arrondissement, où il habite, en 2001.

    Son arrivée dans le 9ème est la conjonction d’un souhait personnel et des accords politiques entre le Parti Socialiste et le PRG. De fait, passer du 17ème au 9ème arrondissement l’a fait changer de monde. D’un Conseil avec 39 participants dans lequel il était dans l’opposition, il se retrouve dans un Conseil de 14 membres et dans la majorité. Ce n’est pas sans un certain plaisir qu’il parle de l’accueil qu’il a reçu de la part de ses colistiers et de la manière dont le Maire du 9ème manage son équipe. Il se sent en responsabilité et prêt à l’action.

    Les crèches, les Seniors et les anciens combattants, le lien entre les générations, et aussi la rénovation des places de la Trinité et de Clichy sont à son programme.

    Concernant les crèches, son approche est très pragmatique. La demande reste forte mais encore difficile à évaluer par rapport au besoin global. Le sujet ne lui est pas inconnu puisqu’il suivait déjà cette question dans le 17ème et aucune idée préconçue ne semble affecter son esprit. Xavier Laugaudin reconnaît volontiers que la question cruciale reste celle des locaux dans un arrondissement aussi dense et qu’il convient de saisir toute opportunité en la matière.

    Pour les Seniors, son action va se concentrer sur le Conseil des Sages qu’il définit lui-même comme une instance de consultation pour l’amélioration de la vie dans l’arrondissement. En effet, que ce soit que ce soit le Centre d’Actions Sociales ou le Comité des Fêtes, ses moyens d’intervention dans ces deux instances restent assez limités, le premier étant géré en central par la Maire de Paris, le second s’adressant à un public, certes actif, mais peu nombreux. Là encore aucune idée préconçue si ce n’est l’impression que le Conseil des Sages tel qu’il a fonctionné jusqu’à maintenant a peut être eu des objectifs un peu trop ambitieux.

    On l’aura compris, Xavier Laugaudin fait partie de ces personnes où s’allient convictions politiques bien assumées et sens des réalités bien senties. Portrait très flatteur me direz vous ! Aucune raison de faire a priori un procès d’intention, nous jugerons aux résultats.

    Xavier Laugaudin est Maire adjoint du 9ème, en charge de la petite enfance, du lien intergénérationnel, des Seniors, de la mémoire et du monde combattant, délégué au quartier Clichy-Trinité.

    50 ans, ingénieur commercial en informatique toujours en activité, papa d’une jeune fille de 14 ans qu’il élève seul, Xavier Laugaudin vient de rejoindre l’équipe municipale sur la liste Paris, un temps d’avance à l’occasion des dernières élections municipales. Ancien élève de l’école Centrale Marseille après ses classes préparatoires à Paris, il est également, depuis la rentrée 2007, professeur à mi temps à Paris I Sorbonne dans le cadre d’un master gestion Ressources Humaines. Quand on aura dit qu’il est aussi assez actif dans le monde associatif, notamment en ce qui concerne la prévention des adolescents vis-à-vis des sectes, on aura compris que le Maire adjoint a un agenda bien rempli.

  • Delanoë : de l’audace ou du culot ?

    La sortie du livre du Maire de Paris De l’audace ! et la publication de bonnes feuilles de l’ouvrage dans le Nouvel Obs, celles où Bertrand Delanoë s’affirme « libéral et socialiste » remet Paris au coeur du débat politique national, ce qui n’était plus le cas depuis l’élection de Jacques Chirac à la présidence de la République en 1995. Cela nous permet aussi de rafraîchir notre mémoire sur les différentes idées auxquelles il est fait référence (libéralisme et socialisme) pour en apprécier la compatibilité.

    Certes, comparaison n’est pas raison, mais le « libéral et socialiste » de Bertrand Delanoë fait penser au « juif et catholique » de l’ancien cardinal, archevêque de Paris, Jean Marie Lustiger. Il n’est que de visiter le ghetto juif de Séville et de s’informer de ce que la reine d’Espagne Isabelle la Catholique a fait subir aux populations juives d’une part, ou bien de regarder le comportement contestable de Rome pendant le nazisme d’autre part pour se demander si il y a vraiment compatibilité entre judaïsme et catholicisme. Les excuses présentées par le pape Jean Paul II aux Juifs prouvent, s’il en était besoin, que le problème fut réel et les bonnes relations actuelles entre Catholiques et Juifs, si elles ont permis à Mgr Lustiger de faire son raccourci audacieux, ne permettent néanmoins pas de considérer que les deux religions sont compatibles, sauf à faire table rase des souffrances endurées par les Juifs et tomber dans un raccourci simplificateur du genre « le Christ n’était–il pas lui-même Juif ? ».

    Dans cette optique, regardons si le raccourci « libéral et socialiste » du Maire de Paris tient la route ?

    Le sociologue Edgar Morin a donné dès 1976 une très bonne définition du Parti socialiste.  Parlant de Mai 68, des gauchistes, du Parti communiste, il dit : «  A l’intérieur du Parti communiste, l’hémorragie ne s’est pas arrêtée, beaucoup, au bout d’un certain temps, trouvent lamentable la liturgie ou effrayant l’appareil, et s’en vont. Alors le parti Socialiste est tout prêt, avec son renouveau mitterrandisé, et comme un aimant il attire la limaille d’un peu partout, et notamment la limaille gauchiste. » On trouve déjà là tous les ingrédients qui expliquent la situation actuelle du PS et des socialistes français en général : la victoire de 1981 due à la génération issue de 68, l’exercice du pouvoir pendant 10 longues années avec François Mitterrand puis « l’accident » de 1997 qui voit la vieille garde socialiste revenir au pouvoir suite aux erreurs de Jacques Chirac, ont empêché les socialistes de réfléchir à l’évolution de leur corpus politique comme l’ont fait les travaillistes britanniques par exemple et la composante gauchiste (Lionel Jospin n’a-t-il pas fréquenté ce milieu dans sa jeunesse) leur a fait rejeter la fameuse troisième voie socialiste proposée en son temps par le trio Clinton-Blair-Schröeder pour s’accrocher à un socialisme très ancré dans les idées du 19ème siècle.

    Et du 19ème siècle parlons-en. « Je suis libéral parce que j’aime la Liberté » dit Bertrand Delanoë dans son livre. Et d’en appeler aux Lumières, à Montesquieu, à Locke. Ce n’est pas être trop méchant avec le Maire de Paris que de dire que ses propos donnent dans le flou. La grande question des Lumières était elle vraiment cette recherche de la Liberté ou bien la mise à bas, par le biais de la Raison,  d’une ordre social injuste imposant une hiérarchie devenue insupportable ? Rousseau lui-même, grande figure des Lumières s’il en est, était tout sauf un libéral. Evoquer le libéralisme de Montesquieu alors que ce concept n’a vu le jour qu’au début du 19ème siècle reste hasardeux  et la référence à John Locke, si elle peut épater la galerie, n’a guère de sens dans notre contexte français si différent de ce qui s’est passé en Angleterre au 17ème siècle.

    Si le libéralisme est bien la quête de la Liberté, il convient quand même de regarder ce que cela recouvre exactement. « Dans l’espèce de liberté dont nous sommes susceptibles, plus l’exercice de nos droits politiques nous laissera de temps pour nos intérêts privés, plus la liberté nous sera précieuse » nous dit un des pères du libéralisme, Benjamin Constant, au début du 19ème siècle. Ou encore : « La propriété industrielle est l’amélioration de la société toute entière, et on peut l’appeler la législatrice et la bienfaitrice du genre humain. Les gouvernements profiteront de son école parce que l’industrie a essentiellement besoin de sécurité et de garantie, l’Europe entière y gagnera parce que l’esprit commercial remplaçant l’esprit de conquête changera la haine en émulation et la rivalité en concurrence » nous dit Constant. La séparation faite entre libéralisme politique et libéralisme économique, si souvent revendiquée par les hommes politiques actuels, apparaît clairement comme artificielle. D’ailleurs, un des grands défenseurs du libéralisme n’a-t-il pas été l’économiste Jean Baptiste Say, disciple d’Adam Smith. L’arrivée au pouvoir des libéraux de l’époque lors des journées de juillet 1830 et la politique suivie par Louis Philippe et ses sbires en dit également long sur le sujet.

    Bien sûr, il nous faut relativiser tout cela. Ne pas regarder les idées émises ou les actions lancées dans le contexte politique des années de la Restauration ou de la Monarchie de Juillet comme d’actualité, mais les mots ont un sens. Le libéralisme a toujours été avant tout le défenseur de la propriété, la liberté n’étant en vérité qu’un moyen pour «optimiser » cette dernière. Pour employer une expression un peu défraîchie : le libéralisme est bourgeois.  Les socialistes du 19ème siècle ne s’y sont pas trompés.

    Dans le contexte culturel et politique français où l’égalité prime sur la liberté, dans un monde où l’économie a pris le pas sur tout le reste, où le collectif est abandonné au profit de l’individuel, l’utilisation des mots socialiste et libéral par Bertrand Delanoë aurait eu besoin d’un sérieux coup de jeune dans leur définition avant que d’être lâchés et on voit bien que ce grand écart n’a d’autre but que d’essayer de regrouper sous le même toit des personnes aux sensibilités pourtant incompatibles. Il montre aussi en creux la difficulté actuelle des socialistes à s’adapter au monde moderne, utilisant des termes et des concepts du passé pour parler de l’avenir.
  • Les Conseils de quartier ou « comment s’en débarrasser ? »

    Si la mise en place des Conseils de quartier en 2001 est effectivement à mettre au crédit de la municipalité, il est clair que l’expérience montre que cette mise en place ne s’est pas faite dans de bonnes conditions. Du découpage géographique de notre arrondissement dont chacun voit bien qu’il est très artificiel (pourquoi un Conseil Provence Opéra pour un quartier où il y a fort peu de personnes et un Conseil  Clichy Trinité regroupant deux quartiers très peuplés si différents ?) au manque de concertation (on a voulu faire passer des séances d’information pour des séances de concertation) en passant par l’encadrement de ces Conseils par des élus référant omniprésents maîtrisant jusqu’à l’ordre du jour des réunions, il n’a pas fallu longtemps pour que la fréquentation des Conseils devienne marginale, donc leur représentativité contestable et les comités les animant sans aucune motivation. Réduits à de simples comités des fêtes de quartier, les Conseils de quartier n’ont pas été à la hauteur des attentes des habitants. De nombreux exemples très récents nous prouvent que les intentions de la municipalité réélue en mars restent dans la lignée des habitudes antérieures : le projet de réaménagement de la rue de Rochechouart dont les travaux seront lancés en juillet n’a fait l’objet d’aucune concertation avec le Conseil de quartier concerné ni d’ailleurs celui de la place Turgot. Les travaux en cours rue Victor Massé pas plus à notre connaissance, malgré des pétitions qui ont circulé il y a quelques mois, signe de la mobilisation des habitants.  Les questions sérieuses de sécurité qui ont fait l’objet de nombreuses interpellations sont restées sans réponse efficace. Il suffit par ailleurs de discuter un peu avec d’anciens membres de collectifs d’animation pour comprendre leur découragement. Sans parler de l’espèce de noyautage des comités d’animation à des fins soit partisanes, soit personnelles.

     

    Le 18 juin prochain se tiendra une réunion plénière des Conseils de quartier et sera l’occasion pour les habitants de notre arrondissement de se mobiliser en faveur d’un exercice réellement démocratique de nos Conseils de quartier. Il est clair que sans une mobilisation forte, nos élus ne seront pas tentés de faire beaucoup d’efforts, l’expérience 2001-2008 nous le prouve.

    Nous vivons une période de grande instabilité sociale qui engendre beaucoup de problèmes notamment un « vivre ensemble » de plus en plus difficile. Les questions de sécurité bien sûr, mais aussi celles de la plus simple incivilité sont devenues quotidiennes. Il n’est bien sûr pas question de rendre le Maire de Paris ni celui du 9e responsables de cette situation mais, peut être, le bon fonctionnement d’instances comme les Conseils de quartier, parmi d’autres, peut nous aider à en résoudre quelques-uns. C’est ce bon fonctionnement que nous devons demander et obtenir, conformément aux promesses faites.

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    Il y a les discours et il y a les actes. Considérer les uns et les autres en ce qui concerne les Conseils de quartier, c’est comprendre, qu’à bien des égards, nos élus ont un problème avec ceux-ci.

     

    Examinons d’abord les discours.

    La mise en place des Conseils de quartier dans le 9ème après les élections de 2001 ouvrait une ère nouvelle nous disait la municipalité qui venait d’être élue. Beaucoup de choses ont été écrites sur la question. Inutile d’y revenir. On voulait faire de nos Conseils de quartier des organes de concertation, d’animation, des lieux d’expression démocratique. Sept ans plus tard, il faut croire que les choses n’avaient guère changé puisque les promesses électorales sur le sujet n’ont pas manqué lors de la campagne des municipales 2008 : « Une "Charte de la participation parisienne" sera élaborée dès le début de la mandature, en synergie avec les mairies d’arrondissement, les représentants des conseils de quartiers et du monde associatif, puis soumise au vote des élus du Conseil de Paris. Par cette Charte, les mairies d’arrondissements et la Ville s’engageront vis-à-vis des Parisiens sur des modalités et des règles de concertation précises; pour les conseils de quartier, cette charte arrêtera des principes communs sur leur composi­tion – la plus ouverte possible – et leur renouvellement régulier, les sujets sur lesquels leur consultation deviendra incontournable, la maîtrise de leur ordre du jour, le suivi de leurs demandes. » Source : page 34  du fascicule Paris, un temps d’avance – projet 2008-2014. Ou encore : « Associer les Conseils de quartier à la définition des priorités d’investissements localisés » Source : page 9 du fascicule le 9e, un temps d’avance avec Jacques Bravo. Promesses électorales qui résonnent, en creux, comme un aveu d’échec.

     

    Examinons maintenant les faits.