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Rechercher : les barrières du marché

  • Où vont déboucher les toilettes de la place Remitti ?

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    Eh oui, la mairie vous informe… enfin… pas souvent.

    Le 9 juin dernier avait lieu une xème réunion, depuis sept ans,  "d’information", un copil, un cocon (oui, un cocon)… concernant la rénovation de l’ensemble TEP, Boris Vian etc, joyeusement bousillé des vingt dernières années (réunion annoncée la veille). Les Gentils Organisateurs étaient cette fois une équipe de la société Palabreo, la bien nommée, spécialiste en concertation, venue nous faire jouer avec des crayons de couleurs et des images. Ce soir-là, le sujet était "Comment voyez vous la rénovation de la place Remitti ?".

    Vous savez, ces huit magnifiques platanes et des toilettes automatiques Decaux. Cette place sur laquelle les chibanis aiment à se réunir les jours de marché à Barbès, pour palabrer, justement.

    Qu’avons-nous appris, que nous ne sussions déjà ? Essentiellement que les toilettes Decaux allaient déménager (on avait appris le contraire à la réunion du 21 mai !). Oui, pourquoi pas, si l’on veux améliorer la place, avec de jolis pavés et de beaux bancs "parisiens". Et il va où, ce monument ?

    Attention, Chazzammm "Flash Info ! La mairie vous informe"… toujours pas : le WC déménage tout au début de la rue de la Charbonnière, sur l'îlot portant un beau micocoulier à quelques mètres de deux restaurants, Le Chien de la Lune et Le Melting Pot, d'un commerce d'herbes, d'une boucherie et autres commerces non-alimentaires.

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    L’assistance, lâchant les crayons de couleurs, est plutôt furieuse d'apprendre ce déménagement, sans examen ni concertation. Comme d’habitude, hélas ! Et même que des travaux ont déjà commencé, sans avertissement, sur le rond-point, sans qu'on en sache l'objet, très très discrètement indiqué. Nous fondons sur l’homme de la mairie ici présent, le très investi Ariel Lellouche, qui promet de "faire remonter les réactions d’incompréhension et de colère des personnes présentes". Ce qu’il fait le soir même.

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    Le cabinet du maire et J.-P. Daviaud répondent "Flash Info, la mairie vous informe !" que "une enquête avait été menée par l’EDL auprès des commerçants du quartier et qu’alors aucune voix discordante n’avait été exprimée". Rien n'est moins sûr !

    Dès ce mardi 14 juin, Action Barbès mène l’enquête à la recherche de "voix discordantes" ! Christian Mégevand (du restaurant le Chien de la Lune) répond que "c’est un mensonge, on ne m’a jamais rien demandé". Il est très surpris qu’on autorise sa terrasse d’été pour installer des "chiottes" à dix mètres ! Djamal Djaouti (du restaurant Le Melting Pot) nous dit : "tiens, vous m’apprenez que le truc en construction devant mon restau, c’est un WC. Personne ne m’a demandé mon avis, et évidemment, je suis totalement contre ! " Comme la boucherie Ammar, de la viande en plein air à  dix mètres de l’édicule. Comme "Les 2M", grossiste en herbes... aromatiques, Barbès Service, l’agence de voyage… personne n’a rencontré l’enquêteur-fantôme de la mairie, et tous sont totalement contre l'installation de ce WC sur ce minuscule ilot, au carrefour de cinq rues, à quelques mètres de leurs commerces. D’autant que nous savons que ces toilettes sont souvent bouchées par des mésusages, et qu’il est fréquent que l’on s’y soulage contre, et pas dedans ! Pas une voix pour clamer "quelle bonne idée de la mairie, un WC devant mon magasin !". Bien au contraire, nous avons appris qu'une pétition était en gestation pour dénoncer cette implantation sans concertation.

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    Attention, Action Barbès et les commerçants et bien d’autres encore sont bien évidemment d’accord que des toilettes publiques, il en faut, qu’elles sont efficaces et bien entretenues … mais en mettre là, appelons-la "Place du Micocoulier", cernées de commerces de bouche et par cinq rues, c’est vraiment une idée de technocrate pressé de partir en vacances. C'est pourquoi Action Barbès propose une 57165e "réunion de concertation et d’information" - publique et annoncée à l'avance - pour trouver une alternative à ce funeste chantier. Et c’est "une envie pressante" !

  • BST Gare du Nord: rencontre avec le commissaire du 10e

    Pas de trêve des confiseurs ni pour le commissaire ni pour Action Barbès. Le rendez-vous avait lieu pendant le match France Nigéria ! Plus sérieusement, les échanges ont permis d'y voir un peu clair sur la Brigade spécialisée de terrain (notre article en mars sur la BST) mise en place depuis février de cette année. Rappelons que pour mieux connaître ce dispositif, la brigade et ses missions, son fonctionnement et son histoire, nous avions présenté un vœu au conseil d'arrondissement du 10e le 10 juin. (voir notre article avec la réponse de Rémi Féraud).

    Le commissaire Frédéric Ségura, adjoint du commissaire Grinstein jusqu’au départ de ce dernier, assure actuellement l'intérim en attendant la nomination du commissaire central. Il a répondu à nos questions avec simplicité et bonne humeur : voici l'essentiel des échanges, qui ne sont toutefois pas un verbatim. Nous le remercions ici.

    Pourquoi une BST gare du nord?

    On a souhaité apporter une réponse globale aux problèmes des abords de la gare signalés par la SNCF, mais aussi une réponse politique avant l'ouverture de la SCMR et une réponse à l'occupation débordante de l'espace public par les "marchés de pauvres" des mercredis et samedis. Les BST se rapprochent des UTEC (Unité territoriale de quartier) créées en 2008 par la ministre de l'Intérieur de l'époque, Mme Alliot-Marie. Elles interviennent là où il y a de la délinquance de voie publique. Le recrutement des policiers par un jury s'est fait sur la base du volontariat. Il était impératif d'avoir des policiers motivés, sportifs pour une bonne cohésion du groupe, qui comprend aussi trois femmes. Ils disposent d'un car en soutien et de moyens de lutte contre les violences urbaines. 

    Leur mission première est de renouer le contact avec la population, sur un secteur bien délimité (voir la carte ci-dessous), et de recueillir les doléances des habitants, particulièrement des personnes qu'on entend peu comme les personnes âgées. (voir ci-dessous la présentation faite par le Préfet Boucault le 6 février 2014) Une bonne connaissance du terrain est indispensable. Des contacts ont déjà été pris avec des commerçants et des associations comme Gaia et Coordination Toxicomanies et d'autres associations d'habitants. Dans le secteur de la Goutte d'or, la brigade côtoie les policiers de la ZSP, ils se reconnaissent, ils échangent. 

     

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    Carte extraite du site de la Préfecture de Police

     

    On avait annoncé une brigade de 25 policiers. Combien sont-ils réellement sur le terrain ?

    L'effectif sera au complet en septembre. Les policiers de la BST travaillent 4 jours et ont ensuite 2 jours de repos. En tenant compte des stages de formation, des congés et des repos, ils sont donc entre 11 et 14 sur le terrain, dont un groupe de 6 ou 7 agents autour de Barbès le soir en mission pédestre. La brigade est en service 7 jours sur 7 de 14h30 à 22h30, avec parfois même des horaires décalés.

    Sur le chemin du retour, nous avons croisé sous le viaduc un groupe de policiers qui correspondaient assez bien à la description du commissaire. Bingo ! Nous en avons profité pour faire la connaissance du major responsable de la BST et de ses collègues, et accessoirement de nous présenter à eux.

    Comment les identifier si on ne les connait pas? Jusque là, ils n'ont pas contacté notre association.

    En effet, on ne les distingue pas des autres policiers. Ils ne sont pas encore identifiables, toutefois un logo propre à la brigade devrait arriver et permettre de les reconnaître. Certes, il y a eu un manque de communication mais ils n'ont pas pu faire tout en même temps. Ils ont traité d'abord le problème n°1 qu'est l'alcool. Ils disposent de cartes de visites qu'ils peuvent confier à certains habitants ou commerçants, notamment, pour une réponse urgente en direct. Évidemment, il ne s'agit pas de les donner à tout le monde. Ils le font à bon escient et avec parcimonie, aussi pour renouer les liens entre police et population. C'est un travail qui va se pérenniser. On vise l'intérêt collectif et non particulier.

    (F. Ségura souhaiterait développer cette unité pour avoir des équipes dès le matin, quand les trafics ne sont pas encore installés, mais nous avons bien compris que cela ne dépend pas de lui!)

    Sur le terrain, quelles actions? 

    Nous travaillons autour de 5 thématiques:

    - l'alcoolisation aux abords des épiceries, bars et lieux de consommation

    - les stupéfiants (surtout le trafic de Skénan)

    - les vols de bagages à l'arraché, vols de bijoux...

    - la prostitution et le proxénétisme y compris de très jeunes garçons près de la gare

    - l'escroquerie à la mendicité

    Les interpellations sont nombreuses, mais les délinquants se renouvellent aussi. Dans le cadre du Groupe local de traitement de la délinquance (GLTD) — qui s'arrête au boulevard de la Chapelle, contrairement à la zone d'action de la BST —, il y a eu des fermetures administratives de débits de boissons. Le vendredi soir, nous menons des actions anti-alcool dans le secteur des agences d'intérim. C'est au moment du versement des salaires que l'alcoolisation est la plus visible. 

    En ce qui concerne le trafic de Skénan, c'est un vrai trafic qui génère une vraie économie; on en définit deux modes:

    - le dépannage entre usagers ou petits dealers-consommateurs qui ne nécessite pas une prise en compte judiciaire même s'il faut contrôler.

    - d'autres usagers pour subvenir à une toxicomanie coûteuse ont recours à des trafics plus structurés et importants (recherche de produits, trafic d'ordonnances). Ils doivent être combattus en premier lieu.

    Pour les vols, il faut se méfier de la technique du "dos à dos" — le voleur se colle au touriste qu'il veut dépouiller — qui se pratique beaucoup près de la gare du nord devant les hôtels et les restaurants. Ces formes de délinquances sont à rapprocher de la situation actuelle de chômage important, de travail "au noir", de l'importante circulation d'argent due aux paiements en liquide.

    Vous connaissez la position d'Action Barbès sur le projet de SCMR. Quelle est votre opinion ?

    Ce qu'on n'arrive pas à contrôler, il vaut mieux l'encadrer dans une surface limitée, avec des règles et l'espoir qu'on réduise les risques. Il peut y avoir un appel d'air, on ne l'ignore pas mais on peut aussi entrer dans un cercle vertueux.  Il faut surtout être pragmatique et tenter l'expérimentation plutôt que de voir les seringues sur la voie publique, les retrouver dans les sanisettes, que l'on doive supprimer des bancs parce que les riverains le réclament... Certains usagers de drogue sont dans un état catastrophique. On imagine les fractures familiales, les mauvais choix... Au bout l'extrême précarité.

    Le 10e concentre des problèmes qui se cumulent : toxicomanies, marchés de la misère, population en errance, sauvettes, trafics de toute sorte. 

    Pour conclure, c'est le commissaire qui nous a posé une question sur notre vision des actions de la police, de ses résultats. Nous avons répondu en fonction des retours de nos adhérents et de notre perception (relative et partielle, certes). Les dispositifs mis en place sont visibles et les actions reconnues même si les résultats ne sont pas toujours à la hauteur de ce que souhaitent certains riverains. Reste l'aspect malpropreté qui n'évolue pas vraiment et contribue au sentiment d'insécurité. Mais la propreté n'est pas l'affaire de la police !

     

    Lors de son installation, le 6 février 2014, la brigade avait été présentée par le Préfet de police, Bernard Boucault, en ces termes : 

    Une brigade spécialisée de terrain (BST) est une unité de voie publique, composée d’effectifs dédiés et fidélisés opérant en tenue d’uniforme et intervenant sur un territoire clairement identifié. Elle a pour objectif de lutter contre la délinquance tout en oeuvrant au renforcement des échanges et des liens de confiance entre la police, les commerçants et la population. 

    La BST « Gare du Nord » couvre une partie de trois arrondissements (10e, 18e et 19e) afin d’apporter une réponse plus efficace à des modes d’occupation de la voie publique qui perturbent depuis des années le quotidien des résidents du quartier ou des personnes qui le fréquentent : mendicité agressive, rassemblements de jeunes en errance, alcoolisation, commerces en infractions, trafics et consommation de produits stupéfiants, vols à la tire ou à l’arraché, vente à la sauvette, etc. 

    La BST vient compléter le dispositif policier renforcé mis en place dans le cadre des deux zones de sécurité prioritaires des 18ème et 19ème arrondissements. 

    La nouvelle brigade, dirigée par un major de police, compte 25 fonctionnaires de police, qui constituent autant de renforts pour appuyer le travail quotidiennement mené par les fonctionnaires de police des arrondissements riverains de la gare du Nord et des unités d’appui fréquemment engagées sur ce secteur (forces mobiles, compagnie de sécurisation et d’intervention, etc.). Outre un rôle dans la sécurisation de l’espace public, les fonctionnaires de la nouvelle brigade s’attacheront à renforcer les liens entre la police et la population sur le territoire de leur ressort, au moyen notamment de fréquentes prises de contact. 

    Cette présence policière renforcée sur la voie publique se double d’un renforcement des moyens d’investigation affectés à la zone, pour consolider et prolonger les résultats de la BST : inclusion du secteur de la gare du Nord dans le plan stupéfiants de la préfecture de police ; création par le procureur de la République de Paris d’un groupement local de traitement de la délinquance (GLTD). 

     

    voir aussi site de la Préfecture de Police.  

     

  • Le point sur la ZSP Barbès-Château-Rouge

    Le bilan du ministre de l'intérieur Manuel Valls fait en ce moment l'objet de nombreux articles et, pourrait-on ajouter, de nombreuses critiques, surtout de la part de la droite et du front national il est vrai. L'efficacité des ZSP, — celle de Barbès-Château rouge-Goutte d'or fut la première mise en place en octobre 2012 — est remise en cause. Les chiffres de la délinquance ne sont pas très bons, reconnaissons-le. Peut-on s'en étonner après des années de réduction du nombre de policiers d'une part, la situation économique d'autre part ? Par ailleurs, on ne peut faire l'impasse sur le bilan du 1er semestre 2012 pour lequel on aurait "omis" un certain nombre de faits. La pertinence de l'évaluation pose donc question. Voila ce que déclarait d'ailleurs le préfet Bernard Boucault dans le Parisien de mardi dernier« La délinquance de 2012 a été sous-évaluée et cela rend plus compliquée la comparaison avec 2013 »

    Nous avons relevé quelques chiffres sur Paris donnés par la police nationale sur le document de l'Observatoire de la délinquance et des réponses pénales (ONDRP).

    -- atteintes aux biens + 10,6% (dont vols à la roulotte, cambriolages +26,2% (+92,3% pour les résidences secondaires)
    -- vols à la tire +24,7% vols simples en baisse sauf vols sur chantier +12%
    -- augmentation des vols à main armée sur des locaux commerciaux + 6,4% (dont + 31,3% chez les particuliers)
    -- vols avec armes blanches +4,9%;
    -- destructions et dégradations +6,3%;

    Par contre les violences physiques dites « non crapuleuses » et violences sexuelles sont en recul.

    -- Escroqueries et infractions économiques et financières + 27,4% dans la globalité (dont en forte hausse, carte de crédit, chèques, fausse monnaie, faux en écriture; 

    -- Infractions à la législation sur les stupéfiants : en forte baisse.

    paris,zsp-barbès-chateau-rouge,Barbès,police,sauvette,délinquancePour en savoir plus, c'est à dire le détail de l'évolution des chiffres de la police par catégorie, il vous suffit de cliquer ici et de choisir le département qui vous intéresse.

     

    Qu'en est-il pour notre quartier ?

    Avec quelques autres représentants associatifs ou de copropriété particulièrement exposées à des phénomènes de délinquance, Action Barbès a pu participer le 23 janvier à l'une des réunions bi-mensuelles qui se tiennent au commissariat central de la rue de Clignancourt. La précédente invitation remontait au mois de mai 2013 (voir notre article d'alors) déjà sous la responsabilité de Nelson Bouard, dont nous saluons l'accueil cordial.

    Une réunion tout aussi longue que la précédente en présence de nombreux services et élus : préfecture, parquet, brigade des stupéfiants, Brigade de la répression du proxénétisme, Direction de la protection et de la prévention (DPP), Groupe d'intervention régional (GIR),  Direction des transports et de la protection du public (DTPP), Compagnie de sécurisation et d'intervention (CSI), douanes, RATP...

    De quoi s'y perdre ! Par exemple, on confond souvent les CRS qui sont présents en cas de besoin pour des actions offensives avec le CSI qui peut avoir des fonctionnaires en civil.

    Nous n'allons pas vous livrer ici l'ensemble des chiffres donnés pour les 15 jours qui ont précédé cette réunion. Précisons que certaines informations ne pouvaient être entendues par les personnes invitées pour des raisons de confidentialité et que nous ne pouvons pas non plus dévoiler les quelques infos données sur des opérations en cours !

    Les abords de Barbès : sauvettes, drogues, vols

    La présence policière quotidienne aux abords de la station s'est accentuée. Nous l'avons constaté. Avec des renforts présents les jours de marché. Ces jours-là, les vendeurs occasionnels doivent attendre tard le soir, vers 21h, après le départ des derniers véhicules de CRS pour s'installer sous le viaduc et ils sont fatalement moins nombreux qu'avant. L'attente dans le froid décourage. Des regroupements ont lieu régulièrement côté 18e, le long du boulevard jusqu'à la la rue et la placette de la Charbonnière (activité en très forte hausse confirmée), le long des grilles du métro et aussi côté 10e, tout récemment devant le Louxor. La rue Patin est devenue une zone de repli. Des ventes ont lieu en journée entre deux véhicules, sur un bout de trottoir. Hier mercredi, des installations ont de nouveau eu lieu dans la matinée. Pas aussi facile à régler qu'on l'entend parfois dans certains propos d'habitants. 

    Le camion benne pour les saisies est désormais disponible plus de 70h/semaine et 7/7 jours et depuis le 24 janvier il est mis à disposition tôt le matin. Les quantités saisies sont très importantes. Le commissaire reconnaît que de nombreux vendeurs s’installent désormais sur la placette Charbonnière. Une compagnie de CRS supplémentaire est affectée les mercredis et samedis. Quant à  la DPP, elle assure une présence de 8h30 à 17h, procède à des interpellations pour vols dans le marché et veille au bon déroulement du nettoyage sous viaduc.

    Les ventes à la sauvette sont quotidiennes et les actions de la ZSP sont continues. Actuellement, on note une baisse des saisies de cigarettes (en provenance de Chine, du Maghreb ou d'Ukraine). Les services des douanes participent activement à ces actions. Rappelons qu'ils sont les seuls à pouvoir saisir immédiatement des liquidités.  A savoir : les vendeurs de cigarettes ne sont pas tous des sans-papiers contrairement à ce qu'on entend. Par contre pour certains, les contrôles font apparaître qu'ils seraient tous nés le même jour au même endroit !!

    Au carrefour Barbès, il n'y a plus actuellement de CRS mais une équipe du commissariat dès 7h du matin et jusqu'au soir. M. Lebcher, le kiosquier, confirme que la situation s'est améliorée. Les vols de portable n'ont pas cessé malheureusement. Une trentaine de fauteurs interpelés en 15 jours et 14 déférés avec le soutien de la brigade RATP.

    Les actions de la brigade des stupéfiants sont nombreuses. Une importante quantité de produits a été saisie et dans la foulée, une grande réactivité des services concernés a conduit à des comparutions immédiates. Les trafics autour de Barbès (Subutex) sont perturbés, ce qui peut expliquer un léger report sur le 10e. Des effets reports qui sont, d'après Nelson Bouard anticipés au maximum. Ceux du boulevard de Magenta le long du Louxor et pour lesquels, Action Barbès a été informé par des habitants, sont bien connus. Même chose rue du faubourg Poissonnière angle rue du Delta. Ces secteurs sont surveillés et des interpellations ont eu lieu récemment devant le cinéma. La lutte contre le trafic de médicaments s'est renforcée.

    Et comme à chaque fois que l'on met la pression sur un secteur, on constate des reports. C'est le cas depuis quelque temps sur des stations de métro de la ligne 12. Daniel Vaillant a d'ailleurs écrit récemment au Préfet à ce sujet pour que la ZSP soit étendue aux stations de métro Porte de la Chapelle, Marx Dormoy, Marcadet, Lamarck, Jules Joffrin. Le 9e serait également touché à Trinité. Une convention a été récemment signée avec la RATP et Coordination Toxicomanie qui permettra la formation d'agents de la RATP et la mise en place d'un suivi sanitaire et social.

    Lutte contre le proxénétisme

    Le quartier concerné est situé au nord de la ZSP. Les actions sont ciblées sur le proxénétisme immobilier, suite aux plaintes d'habitants qui subissent de réelles nuisances dues au racolage. On consacre dans cette zone environ 10% de l'activité totale de Paris et petite couronne. Il s'agit surtout de Nigérianes. Ces femmes, qui sont évidemment d'abord des victimes, sont orientées autant que possible vers des associations financées par la Ville de Paris. Elles obtiennent une protection après dénonciation de leur proxénète. Leurs passeports sont souvent des faux; la liaison avec le consulat du Nigéria n'est pas facile. Pour favoriser leur insertion, trois appartements leur sont réservés dans le 18e ainsi que quelque places d'hébergement. « L'action judiciaire n'est pas impitoyable envers les prostituées. On travaille sur la recherche des proxénètes. On ne peut pas voir que le travail répressif. Le lien avec avec les actions sanitaires et sociales est indispensable. » a conclu le commissaire.

    D'autres actions sont menées parallèlement 

    Contrôles sanitaires de commerces, lutte contre les nuisances sonores et olfactives, pollutions, risques incendies, infractions liées à la salubrité. Les fermetures administratives dans le 18e représentent 1/3 du total parisien. A noter les nombreuses verbalisations contre les messieurs "urineurs" (10 à 15 par jour). Et aussi, le travail illégal, la lutte contre la fraude documentaire, médicale et, un phénomène assez nouveau, la reconnaissance frauduleuse de paternité : derrière cette dénomination, on trouve l'utilisation de femmes et d'enfants et en conséquence on peut donc poursuivre pour traite d'êtres humains.

    En réponse à une de nos questions, nous avons appris que les commissaires des 9e et 10e étaient toujours invités (mais absents ce jour-là), que le travail de coordination était quotidien. En revanche, permettre la présence d'un élu de ces mêmes arrondissements semble encore impossible. Nous le regrettons évidemment, le travail inter-arrondissements étant notre cheval de bataille comme le savent ceux et celles qui nous suivent depuis 13 ans. "La coordination existe au niveau de l'Hôtel de ville", a précisé Myriam El Komri, mais elle ne nous parait pas suffisante.
    "Tous les services travaillent en étroite collaboration pour un maximum d'efficacité" a ajouté Nelson Bouard. Les chiffres du prochain bilan nous  diront s'ils y sont parvenus.

    En conclusion et quelques quatre heures plus tard, le représentant de la Préfecture de police a martelé à destination des représentants des habitants «On ne lâchera pas. Comptez sur nous ! ». Il était sans doute important que ce message soit transmis au-delà des murs du commissariat.

    Information de dernière minute

    Le préfet de police de Paris présentera aujourd'hui même la nouvelle Brigade Spécialisée de Terrain (BST) annoncée pour le secteur de la Gare du Nord.

  • Un voeu en mairie du 10e contre la présence des porte-huit

    Nous reprenons la suite de notre article du 1er septembre dernier sur le sujet, comme promis.

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    Depuis plusieurs années, l'association Action Barbès, la Direction et les médecins de l'hôpital Lariboisière ont dénoncé les nuisances liées au transport des voitures de location près de la gare du nord, dans le secteur de l'hôpital Lariboisière. Si la situation a connu par période quelques améliorations, force est de constater que celle-ci se dégrade sérieusement. Les véhicules sont parfois jusqu'à cinq rue Ambroise Paré, moteurs nécessairement en marche pour charger ou décharger les voitures. Action Barbès a participé à de nombreuses réunions lors des aménagements de circulation dans le quartier, alertant sur la difficulté des véhicules d'urgence à entrer et sortir de l'enceinte de l'hôpital (courriers aux élus, interpellation des différents commissaires de police qui se sont succédés depuis 2007, intervention lors des réunions du comité de pilotage Barbès à l'Hôtel de Ville). Les patients, les personnels et les responsables de l'hôpital se plaignent régulièrement de la présence bruyante et polluante des porte-huit – chaque camion transporte huit voitures individuelles - des sociétés de location de voitures, nombreuses dans la gare du Nord.

    Les nuisances sont de trois ordres:

     

    • circulation: La longueur de ces porteurs à remorque exige un espace de braquage très large et ils bloquent régulièrement la circulation en tournant de la rue Guy Patin vers le boulevard de la Chapelle, la situation se compliquant les jours de marché. Ils ajoutent des encombrements alors même que les véhicules d'urgence peinent déjà à entrer et sortir de l'hôpital que ce soit rue Ambroise Paré ou sur le boulevard de La Chapelle.Pour mémoire l'hôpital Lariboisière est siège d'un SMUR qui effectue plus de 3000 interventions par an.

    • santé : Les émanations de gaz toxique des porte-huit dont le moteur n'est pas coupé pour fournir de l'énergie au plateau ainsi que le bruit et les vibrations sont fortement préjudiciables à l'activité médicale, paramédicale et à la santé des patients.Pour information, certains boxes de consultations tant des urgences que de la policlinique sont à hauteur des pots d'échappement. A l'heure de la future mise en place des Zapa, zones d'actions prioritaires pour l'air, et où on a pris conscience des dangers liés aux particules fines et au dioxyde de carbone, cette situation n'est pas acceptable. Les nuisances sonores sont également à prendre en compte.

    • Sécurité : le stationnement des porte-huit à hauteur du 2 rue Ambroise Paré masque le feu tricolore et fait courir un risque majeur d'accident tant pour les piétons (patients et personnels) qui empruntent le passage protégé que pour les véhicules qui entrent et qui sortent de l'hôpital

    Les actions menées au cours de la première mandature semblaient avoir été entendues par le Maire de Paris puisqu' « une Charte des bonnes pratiques pour le transport et la livraison des marchandises » avait été signée en juin 2006 pour une application au 1er janvier 2007. Elle comprenait des règles de circulation restrictives selon les arrondissements et la taille des porte-voitures (porte-cinq ou porte-huit).

    Mais la Fédération des entreprises de transport et de logistique de France (TFL) et la FNTR Ile-de-France ont obtenu un premier sursis, jusqu'à fin 2009, puis un second... à octobre 2010.

    En avril 2011, la mairie de Paris après des négociations longues semblait enfin décidée à trancher : un protocole d'engagement était soumis à tous les professionnels de la filière automobile pour mettre en œuvre de nouveaux schémas logistiques d'ici à cinq ans, soit 2016. Faute de signature, la Mairie devait interdire purement et simplement le transport et la livraison de voitures en porte-huit dans le courant 2011.

    Observant qu'en 2012, ces véhicules circulent toujours, l'association Action Barbès demande confirmation :

    • de la signature du protocole d'engagement par les constructeurs, loueurs et syndicats professionnels de la filière automobile,

    • de l'interdiction de ces véhicules porte-huit en 2016 selon l'accord,

    • de l'application des mesures restrictives pendant la période transitoire, à savoir l'interdiction totale dans les arrondissements du centre (1er à 7e) et leur circulation tolérée de 6h à 12h dans les 13 autres arrondissements.

    (source : WK-Transport–Logistique.fr et l'Officiel des transporteurs du 15/04/2011)

    paris,10e,rémi-féraud,elise-fajgeles,porte-huit,circulation,pollution,hôpital,lariboisièrePar ailleurs, Action Barbès et la direction de l'hôpital Lariboisière, sous la responsabilité de Christian Nicolas, demandent au maire du 10e, dans un premier temps, d'intervenir auprès du commissaire Grinstein afin qu'il fasse respecter le stationnement réservé rue de Maubeuge aux porte-huit et qu'il verbalise les véhicules en double file rue Ambroise Paré ce qui n'est pas le cas actuellement. Dans un deuxième temps, nous demandons qu'une réunion soit organisée au plus vite avec les acteurs concernés afin de revoir le problème des emplacements de ces véhicules rue de Maubeuge.

    Le réaménagement de la gare routière rue du faubourg Saint-Denis ne représente-t-il pas une opportunité pour une réflexion d'ensemble sur le sujet ?  

     Vous venez de lire ci-dessus le texte du voeu, rédigé en commun avec la Direction de l'Hôpital Lariboisière et présenté le 17 septembre au conseil d'arrondissement du 10e, comme son règlement le permet. Nous avons résumé pour vous la réponse de la mairie et les échanges entre conseillers du 10e :

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    E. Fajgeles, chargée de l'espace public et des déplacements,  rappelle qu'elle s'est déjà déclarée favorable à l'interdiction de ces porte-voitures lors du dernier Conseil de quartier Lariboisière Saint-Vincent de Paul, opinion que partage l'ensemble des élus du conseil d'arrondissement. Elle confirme qu'un protocole, qu'elle s'engage à faire parvenir à Action Barbès, a bien été signé entre la mairie et l'ensemble des professionnels. Il comporte l'interdiction totale des porte-huit en 2016, déjà appliquée dans les arrondissements centraux de la capitale, et en attendant ce terme, un règlement plus restrictif est en vigueur dans les autres.

    « Mais le secteur de la gare du Nord est particulier », a-t-elle ajouté. « Nous savons le problème qu'ils posent dans le quartier » « Une réunion a déjà eu lieu, à la suite de laquelle des aménagements et une révision des places de stationnement réservées aux porte-huit ont été décidés et réalisés. Ils donnaient satisfaction à l'hôpital.» Elle ajoute que les choix n'étaient pas toujours en conformité avec les souhaits de la section territoriale de voirie.

    Selon les témoignages reçus en mairie, la situation s'est dégradée dernièrement et le stationnement des porte-huit s'est déplacé largement rue Ambroise-Paré. Une réunion doit être organisée très rapidement pour trouver des solutions.

    Elle précise que la mairie est en contact permanent avec le commissaire qui viendra au prochain conseil de quartier LSVP où les habitants auront le loisir de le questionner sur le sujet.

    Le maire conclut l'intervention de l'élue chargée de l'espace public en soulignant que les porte-huit stationnés rue Ambroise-Paré sont la preuve que les sociétés de location et leurs transporteurs ne respectent pas les accords signés avec la Ville et aussi que la verbalisation s'est relâchée.

    Alain Lhostis, conseiller chargé de la politique de la ville, rappelle le projet de réaménagement du site de Lariboisière et du regroupement avec Fernand-Widal. « Il s'agit de la reconstruction sur lui-même de l'hôpital avec un pavillon supplémentaire qui se trouvera à l'angle du bd de La Chapelle et de la rue de Maubeuge. Des perturbations sont à craindre. Il faut absolument assainir la situation au préalable avec les loueurs de voiture et obtenir des engagements fermes ». Il informe qu'une réunion se tiendra à l'hôpital le vendredi 21 septembre et que ces problèmes seront à l'ordre du jour.

    Intervention du conseiller de l'opposition municipale, Serge Federbusch. Il demande une refonte du plan de circulation dans ce secteur, qui ne donne pas satisfaction, d'autant qu'il y a le marché de la Chapelle deux jours par semaine. Les automobilistes sont coincés dans les sens uniques.

    Rémi Féraud précise que la mairie a beaucoup travaillé dans le passé sur le plan de circulation notamment avec Action Barbès et qu'aucun n'est idéal. Il faut arriver à tenir compte aussi de toutes les contraintes liées à la présence de la gare. Ne pas perdre de vue non plus que l'interdiction des porte-huit va se solder par une augmentation du nombre des porte-cinq...

    ElisabethCarteron reprend la parole pour rappeler les propos de Mme Hidalgo (en décembre 2011) sur la mise en place prochaine d'ateliers participatifs afin de réfléchir au plan de déplacements. Encore faut-il obtenir de l'APHP l'engagement ferme de la reconstruction de Lariboisière Fernand Widal, ajoute Alain Lhostis. Il précise avoir interpellé la ministre Marisol Touraine récemment pour l'obtention de financements en tant que président de la Commission de surveillance du groupe hospitalier Saint-Louis-Lariboisière-Fernand-Widal ...

  • ZSP élargie: un mois plus tard

    Le dispositif se nomme désormais "Cellule d'écoute et d'évaluation", une cellule qui se réunira une fois par mois. Nous vous renvoyons à notre article du 14 février sur la précédente réunion pour connaître la liste des participants. Ont été associés pour la première fois, des représentants du collectif "riverains-Lariboisière-gare du Nord" opposé au maintien de la salle de consommation rue Paré, et du collectif Marcadet. La réunion du 5 mars fut intéressante mais longue... On peut regretter l'absence d'élus ou de représentants des mairies concernées : certes, dans le 10e se tenait le conseil d'arrondissement  mais dans le 18e, tel n'était pas le cas. Personne non plus pour représenter la DPSP 10e. Côté police, nous avons fait la connaissance des nouveaux commissaires adjoints : Jérémy Ransinangue pour le 10e et Mathieu Debatisse pour le 18e (arrivé le matin même !).

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    Les quatre quartiers de la ZSP bénéficient tous de renfort de police notamment avec les  compagnies de sécurisation, notamment pour la rue Ambroise Paré. La Brigade spécialisée de terrain (BST) est également renforcée depuis la semaine dernière. Les policiers sont progressivement équipés de smartphones (nouveaux équipements opérationnels - NEO) et de tablettes numériques (une par équipage) permettant ainsi l'accès rapide et direct à l'ensemble des fichiers et des applications professionnelles. D'où des contrôles modernisés et très raccourcis.

    Quelques chiffres

    Il s'agit des chiffres à compter du 22 janvier de cette année depuis la mise en place  officielle de la nouvelle ZSP 10-18. Ils sont répartis en 4 points.

    - police de contact : comme son nom l'indique, il s'agit d'aller à la rencontre des habitants, des commerçants, particulièrement dans les secteurs "chauds". 3 200 prises de contacts ont déjà eu lieu et 780 prospections dans les halls d'immeubles.

    - amélioration de la physionomie visible : l'objectif est de lutter contre toutes les formes d'incivilités et sur la délinquance de voie publique qui nuisent au quotidien et ce, en partenariat avec la Direction de la Prévention, de la Sécurité et de la Protection (DPSP). Plus de 3 000 évictions pour ventes illégales de cigarettes ont eu lieu à Barbès et place de la Chapelle qui ont donné lieu à 435 procédures simplifiées, des interpellations avec judiciarisation à la clé. A noter, une saisie de 174 cartouches rue de la Chapelle et 13 tonnes de marchandises parties à la benne.

    D'autres évictions et saisies ont également eu lieu avec les diverses ventes à la sauvette (jours de marché, rue du faubourg Saint-Denis).

    L'arrêté anti-alcool sur l'ensemble de la ZSP élargie a permis de nombreuses verbalisations (48 sur le secteur Château Rouge). Toutes les infractions sont cernées que ce soit en matière de prostitution (clients verbalisés) ou encore de stationnements gênants qui ne manquent pas côté 18e.

    - Lutte contre la délinquance : 485 arrestations dont 29 pour vol à la tire,  27 avec violence,  10 vols à la portière, 10 pour cambriolages et 79 pour recel. Il y a eu 137 arrestations pour infraction à la législation en matière de stupéfiants. C'est le secteur Barbès- Goutte d'Or qui remporte la palme !

    - Opérations coup de poing : 46 en tout avec contrôles de commerces, opérations de lutte contre les sauvettes, contre la prostitution et contre l'immigration irrégulière. Le partenariat avec la société Autolib continue pour empêcher l'occupation et la dégradation des véhicules à raison d'une opération par mois. La dernière intervention concernant le trafic de cigarettes a débouché sur 29 arrestations et 29 déferrements, donc un durcissement des réponses judiciaires. Les douanes vont être associées, ce qui permettra la saisie des espèces et la destruction des paquets.

    Le partenariat avec la DPSP

    Dix-huit opérations conjointes ont été menées sur les rues Cail et Perdonnet. Sur Château Rouge, elles ont lieu deux fois par semaine et des agents sont présents tous les jours rue Dejean. Pour permettre une meilleure  fluidification des sorties de métro, les stations Barbès et Chapelle bénéficient chacune d'une opération par semaine en fin de journée.

    Les arcades de la rue de la Goutte d'or, que nous avons très souvent évoquées pour leur saleté récurrente ont droit à minima à une opération par semaine pour mettre fin aux occupations illicites.

    Au mois de janvier : 672 PV sur Barbès et Château Rouge dont une majorité pour dépôts  et jets de mégots (435) pour seulement 43 PV pour épanchements d'urine. Une cartographie qui précisera par quartier, nombres et types d'infractions, sera disponible le mois prochain. D'ores et déjà, le 18e est le gagnant pour l'ensemble des arrondissements parisiens. Il restera à se déployer davantage sur le secteur Lariboisière. Coralie Lever-Matraja, responsable de la DPSP 18e a tenu à préciser que la verbalisation n'était pas toujours simple face à certains contrevenants récalcitrants. En cas de refus de présentation de papiers d'identité, il est fait appel à la police. Rappelons que les agents de la brigade de lutte contre les incivilités sont en civil.

    Du côté des associations

    Les échanges ont eu lieu par quartier. Pour les environs de la salle de consommation, les représentants du collectif contre la Scmr ont pu amplement s'exprimer. Pour eux, la délinquance visible rue Paré n'existait pas avant l'ouverture, une vision que nous ne partageons pas, même si nous ne contestons pas les nuisances subies et la nécessité d'améliorer la vie dans ce quartier.

    Pour le secteur Gare du Nord, l'association Vivre gares du Nord et de l'Est a insisté sur les problèmes de mendicité "agressive" notamment par des enfants, des vols de bagages..."La maire du 10e est très vigilante en ce qui concerne les enfants afin que ceux-ci soient rapidement pris en charge et placés" a précisé le commissaire du 10e.

    En ce qui nous concerne, nous constatons une présence policière bien visible sur l'ensemble du périmètre et une amélioration notable de la situation du côté de  la placette Polonceau, de même pour  Château Rouge, ce qui est confirmé par l'association Vie Dejean. Par contre, le marché est toujours difficilement praticable à certains moments, l'entrée de la station de métro parfois complètement bouchée et des ventes ont toujours lieu à l'intérieur de l'espace Ratp. Des mineurs isolés sont encore dans le quartier Goutte d'Or et particulièrement rue des Islettes mais nous savons aussi que l'association Casp (Centre d'action social protestant) diligentée par la ville, est présente sur le terrain pour aller à leur rencontre et tenter des prises en charge.

    Du mieux aussi rue Myrha, rue de Panama. Pour la rue des Poissonniers, il y a encore une bonne marge d'amélioration... tant pour les ventes à la sauvette que pour la propreté (mais là, c'est le domaine des services de la ville). Les interventions conjuguées de la police et la DPSP ont apaisé la rue Dejean du côté des sauvettes mais le non-respect de certains commerçants en matière de législation n'en est désormais que plus flagrant. L'association Vie Dejean continue à demander plus de contrôles,  particulièrement pour les heures de livraison.

    Du côté de la Chapelle, des efforts conséquents sont mis en place. Mais pour les associations, le secteur reste difficile et dès que la police quitte les lieux, les activités illicites reprennent. SOS La chapelle déplore, une fois de plus, l'état de la rue Pajol après les distributions  alimentaires de rue organisées par des associations qui ne dépendent pas de la ville et qui ne gèrent pas le  nettoyage des trottoirs.

    Côté 10e, de nombreuses saisies de chaussures vendues ont été effectuées sur le trottoir de la rue du Faubourg Saint-Denis. L'association Demain La Chapelle estime le bilan de la DPSP plutôt négatif car pas d'amélioration visible en matière d'incivilités. Souhaitons que le responsable du 10e soit présent lors de la prochaine réunion.

    On a également évoqué le mauvais éclairage à certains endroits et particulièrement la rue Marx Dormoy. Des demandes ont déjà été faites à la ville...

    La liste des points abordés n'est pas reprise dans son intégralité, ce serait bien fastidieux pour les lecteurs ! Prochain rendez-vous en avril.

  • Municipales 2014 : dans le 9e

    Nous continuons notre série d’articles en nous penchant aujourd’hui sur le 9e.

    Pour parler des questions spécifiques à cet arrondissement, nous avons rencontré Delphine Bürkli, Pauline Véron et Jonathan Sorel, respectivement têtes de liste UMP-UDI-MoDem, PS-PCF-PRG et EELV.

    Comment regarder Barbès quand on est à la mairie du 9e, et en fait, le regarde-t-on ? comment comptez-vous travailler avec le 10e sur le nord-est de l'arrondissement ?


    paris,municipales-2014« Je suis à la Commission Culture au Conseil de Paris, j’ai pris le dossier Louxor, emblématique de la rénovation de Barbès. Je l’ai abordé sur un plan culturel. En 2008, après mon élection, l’aménagement du boulevard de Rochechouart avait déjà été réalisé donc pas de délibération sur ce sujet. J’aborde Barbès ponctuellement, par des vœux, des questions d’actualité, sur des sujets transversaux comme la propreté, la circulation, le tourisme, Barbès-Anvers, par exemple, les cars de tourisme qui sont un point noir depuis des années. Est-ce qu’on laisse entrer ces cars dans Paris qui sont des Costa Croisières à roulettes, polluants, avec des nuisances très fortes pour les riverains. Donc je l’ai (Barbès) abordé par ce côté-là. Je suis intervenue aussi il y a quelques mois sur les questions de mono activité Bd de Rochechouart » nous dit Delphine Bürkli.


    Pauline Véron s’avance prudemment : « Quand on est au Conseil de Paris, on a une vision parisienne de tous les sujets, ce qui permet de pouvoir intégrer mieux les sujets qu'on aborde au niveau parisien. On a accès à l'ensemble des informations, et on peut en faire profiter l'arrondissement. On a aussi des réunions avec les différents adjoints au maire de Paris et on peut capter là aussi plein d'informations. Pendant deux jours, on en profite pour se voir entre conseillers ; ce sont souvent des occasions pour discuter avec Daniel Vaillant (18e) ou Rémi Féraud (10e), et parler de sujets communs, de façon informelle mais efficace ».


    Les écologistes par la voix de Jonathan Sorel sont beaucoup plus concrets : « Avant tout, Barbès doit rester un quartier vivant, cosmopolite et ouvert. Nous sommes favorables à la création de véritables partenariats entre arrondissements pour travailler sur les zones frontalières. Ces dernières sont parfois délaissées car les équipes municipales ne s'en occupent pas et se défaussent sur leurs voisins. La rénovation de la Place de Clichy, que nous jugeons par exemple insatisfaisante, n'en est-elle pas une illustration ? »


    Très rapidement, quelles sont vos priorités : logement, espaces verts, crèches, zones 30, …..

    Ni la candidate PS ni la candidate UMP ne s’éternisent sur le sujet :......

    « Sécurité et propreté » nous dit Delphine Bürkli. « Propreté : je veux privatiser la collecte des déchets comme dans le 10e et le 18e et que nos 149 agents de propreté soient concentrés sur leur cœur de métier, le nettoyage des rues » précise-t-elle.

    Logement, familles, dynamisme économique, culture entre autres .... pour Pauline Véron.


    paris,municipales-2014Les écologistes qu’on a un peu moins entendu sur le sujet ces dernières semaines développent : « Dans cette campagne, nous avons mis en avant trois priorités, même s'il nous semble important d'avoir une action transversale sur tous les sujets.
    1/ L'alimentation est un sujet prioritaire dans l'arrondissement. Pour les enfants, nous voulons généraliser le bio dans les cantines des écoles et des crèches. Par ailleurs, nous mangeons bien dans le 9e, mais à un coût élevé. Nous voulons donc rendre accessible à toutes et tous une alimentation de qualité, avec par exemple l'installation de halles alimentaires.
    2/ Le logement est une priorité dans le 9e comme dans tout Paris. Depuis des années la hausse des loyers et la spéculation immobilière ont créé de fait un droit de vivre à Paris. Pour les écologistes ce n'est pas un hasard mais le résultat de mauvais choix politiques effectués par la majorité sortante qui a donné la priorité, pour des raisons fiscales, aux bureaux au dépend des logements et des espaces verts. Paris est une des villes les plus denses du monde, avec peu de place. Il faut donner la priorité sur le logement dans chaque opération d’aménagement. Paris ne doit pas devenir une centrifugeuse qui exclut les plus défavorisés, et le 9e doit conserver sa diversité.
    Pour cela, une action spécifique dans le 9e devra être réalisée sur la conversion de bureaux vides en logement. Très nombreux dans le 9e, notamment dans des bâtiments haussmanniens facilement convertibles, ces bureaux vides sont à la fois une aberration et une solution pour soulager la pression foncière et résoudre la crise du mal-logement à Paris. Pour cela, une série de mesures peuvent être prises, à commencer par l'augmentation de contraintes fiscales.
    3/ L'enfance ; Le 9e est un village accueillant pour les enfants. Il doit l'être encore plus, avec l’augmentation de l'offre en crèche, mais pas seulement. Nous voulons également mieux aménager l'espace public pour qu'ils puissent y circuler et y jouer en toute sécurité. Cela passe, par exemple, par la piétonisation des rues et effectivement par la généralisation des zones 30.
    Une des menaces qui pèse le plus sur l'enfance dans nos quartiers est la pollution de l'air. Nous souhaitons en effet favoriser les déplacements doux, mais à terme interdire les véhicules polluants dans Paris pour en faire une zone écologique de basses émissions.


    Le logement dans le 9e reste un souci majeur. Nouvelle sociologie et proportion de logements sociaux encore faible dans le 9e sont-ils compatibles ?


    « En complément de la réponse précédente, nous tenons à préciser que nous faisons nôtre l'objectif de 30% de logements sociaux arrêté par la nouvelle loi de Cécile Duflot. Certes nous héritons d'une situation passée et il n'y a pas beaucoup de place dans notre arrondissement. Mais nous devons poursuivre l'effort de construction de logements sociaux afin de ne pas faire de nos quartiers des musées uniformes qui excluent les moins favorisées et les rejettent vers les périphéries » précise Joathan Sorel.


    paris,municipales-2014« Dans les logements sociaux, il y a aussi de la classe moyenne ! » annonce Pauline Véron. « Il y a 3 types de logements sociaux et on mixte chaque fois qu'on en fait, disons, 25% des plus aidés, 50% d'intermédiaires et 25% des plus chers. Il y a le PLAI qui est vraiment social, le PLUS et le PLS, qui sont tous les deux des types de logements intermédiaires. Il y aussi un Plus ++ parce qu'en fonction du financement des logements, ils sont dans une catégorie ou une autre. Nous, dans le 9e, quand on est arrivé, il n'y avait que 2% de logements sociaux qui étaient tous en PLS ; on s'est dit, on va faire un truc qui soit à peu près 60% en intermédiaires. Le PLAI est le plus demandé dans le 9e. Quand on achète un immeuble, qui est vendu par son propriétaire en totalité, il est déjà habité.... (sinon on achète des bureaux, on les transforme, on fait la répartition qu'on veut, et on crée en totalité du logement social). Mais quand on achète un immeuble d’habitation, il y a déjà des gens dedans, on les protège déjà d'une vente à la découpe. Cela maintient aussi des classes moyennes un peu supérieures qui seraient peut-être parties en cas de vente à un privé. Dans le 9e, il y a eu beaucoup de personnes qui sont restées par ce biais.
    Il faut savoir que la ville n’achète pas au-dessus de 6000€ du m2, travaux compris. Donc, on ne fait pas monter les prix, on n'alimente pas la spéculation comme on nous le reproche souvent.
    Il faut aussi parler de la « commercialité » d'un immeuble. Dans les quartiers qui sont déficitaires en logements, on a une politique adaptée pour qu'il y ait moins de bureaux et plus de logements. Comme cela, il est possible de revendre la « destination bureau » ailleurs dans Paris, par exemple, dans le 20e où ils veulent réintroduire des bureaux. On a créé un marché immatériel de commercialité, de destinations. Il y a peu de temps c'était réduit à l'arrondissement, mais le périmètre a été élargi à une zone qui est identifiée sur le PLU. Du coup, quand la Ville de Paris rachète des bureaux à l’État, cela lui donne le droit de faire du bureau ailleurs, ou de revendre à quelqu'un qui est dans le cas inverse. On vend donc ces droits à changement de destinations. Il y a des personnes intéressées et un marché privé, où la ville revend ses mètres carrés de bureaux. De plus, le logement social donne droit à une prime par rapport à des habitations autres, ce qui baisse le prix de revient pour la Ville.
    Sur le logement social, Anne Hidalgo propose un nouveau dispositif, en dissociant le prix du foncier du prix de la construction ou de la transformation. La Ville de Paris dit à un investisseur « Je suis propriétaire de foncier dans Paris, je vous le loue avec un bail emphytéotique de 50 ans, à un prix intéressant, vous construisez ou vous réhabilitez, et vous vous engagez à ce que les locataires bénéficient d'un prix situé entre le prix du marché et le prix du logement social. » Ce qui favorise le maintien des classes moyennes. C'est un pacte pour le logement présenté aux promoteurs, cet hiver, au congrès de la FNAIM. Intérêt pour eux, car ils sont bloqués dans leur investissements par les prix devenus trop élevés. Il y a un potentiel pour eux et la ville fait des économies, car cela revient moins cher pour elle que de construire.


    Delphine Bürkli quant à elle déclare : « Comment conserver les classes intermédiaires, moyennes ? Je suis moi-même locataire et je connais la difficulté de se loger. Il faut bien gagner sa vie pour vivre dans le 9e arrondissement !
    Il est essentiel de maintenir une population mixte dans les arrondissements. C’est ce qui fait la vie. Le 9e s’est beaucoup embourgeoisé. Quand on voit les commerces rue des Martyrs, un billet de 50€ ne suffit pas à faire ses courses. Soit on est riche et on peut rester, soit on est pauvre mais très aidé et donc on peut aussi rester, mais entre les deux... cela devient problématique. Il y a une proposition de NKM entre le prix du bâti et le prix du foncier.  Par exemple, dans le projet immobilier de l’avenue Trudaine, on a mélangé du public et du privé. En clair, on va mettre du logement social sur le même palier que du logement privé. Le prix pour le logement social est de l’ordre de 3000-4000€ du m2  et sur le logement privé on peut aller jusqu’à 17 000 € ! Le promoteur compense ses pertes sur le social en augmentant le prix pour le privé. Donc, dans ce contexte, comment maintient-on une classe moyenne dans ce quartier ? «

    Certaines rues présentent traditionnellement une mono-activité qui n'est pas gênante, rue Victor Massé pour la musique, ou comme c'était le cas des bars à hôtesse rue Frochot, en revanche, la diversité des commerces rue des Martyrs ou de Rochechouart semble nécessaire. Quel est l'équilibre, et par quel moyen ? En complément, quelle est votre position sur le travail dominical ? Et pour rester dans la mono-activité, les salons de massage, qui ne sont ni plus ni moins que des lieux de prostitution, se sont multipliés au cours de la mandature dans certaines rues (Condorcet, Rodier, Maubeuge, Dunkerque), comment voyez-vous les moyens d'en limiter le nombre, voire de les fermer ?


    Pauline Véron « Pour moi la mono-activité, c'est quand il y a concentration sur un secteur, une rue ou un périmètre bien défini, et qu'elle se fait au détriment de commerces de proximité, dont les riverains ont besoin. Si c'est dans un quartier de bureau, c'est moins gênant. Ca le devient s'il y a des riverains qui ont besoin de commerces de proximité pour leur quotidien .… Une mono activité qui ne gêne personne, on ne va pas intervenir dessus. Ici ça fonctionne bien (rue Victor Massé ndlr), le monde entier vient ici, ce n’est pas un commerce qui pose des difficultés (commerce des instruments de musique ndlr). Mais en revanche à Pigalle, dans la rue Frochot, rue Fontaine, rue de Douai ..…. On avait fait faire une étude en 2011 par la SEMAEST pour demander si on était dans une tendance à la mono-activité ou de problème de diversité commerciale. La mono-activité devient problématique quand elle commence à faire disparaître les autres commerces, comme cela a été le cas rue Sedaine, dans le 11e. Rue Popincourt aussi. A Pigalle, la SEMAEST en 2011 a dit non, pas de mono-activité parce qu'il y avait de la diversité commerciale, la mono-activité n'était pas problématique. Mais depuis un an et demi, c'est en train de changer. Je leur ai demandé de re-regarder à nouveau car il y a une accélération, des bars ont ouvert et on commence à voir disparaître les autres commerces. La SEMAEST, la Ville de Paris, l’adjoint en charge du Commerce ont dit OK : j'ai donc fait voté un voeu et obtenu au conseil de Paris du mois de décembre un amendement budgétaire de 2 millions d'€ pour l'intervention rapide de la SEMAEST et pouvoir acheter des pieds d'immeuble. Pour commencer.
    La SEMAEST achète les murs, parce que la législation actuelle ne nous permet pas de préempter les baux commerciaux. Contrairement à ce que dit Delphine Bürkli. Il y a la loi Pinel qui est en cours de discussion... Il y a une loi antérieure qui a été votée mais il n'y a pas eu les décrets d'application. Et donc cela ne nous permet pas de préempter les baux. Mais la loi Pinel devrait nous aider sur le sujet. On peut revenir aussi dans un cercle vertueux quand on réinstalle un, deux commerces différents, on marque un coup d'arrêt. (Ce fut le cas pour Vélib, pour entraîner les habitants à acheter leur propre vélo.)
    Sur les salons de massage, ce n'est pas que dans le 9e. Rue Rodier il y a 5-6 ans, c'était une rue déserte du point de vue des commerces, je crois que les propriétaires se laissaient tenter par un repreneur plutôt que de voir leur local non loué. Même si l'activité n'était pas claire... Mais quand on remet de la vitalité commerciale dans un endroit, les salons de massage ont plus de mal à s'installer.
    On a mis en place dès 2001 un contrat local de sécurité et on l'a renforcé en 2008 avec une fiche « prostitution ». Donc on a un plan d'action dans ce cadre, sachant que ce sont des sujets qui ne relèvent pas du commissariat local mais de la brigade de répression du proxénétisme (BRP), au niveau de la Préfecture de Police. Les enquêtes ne sont pas menées par le 9e, c'est la BRP qui remonte les filières. Il y a des procédures légales par le droit du travail, du travail dissimulé, par le fisc, car on ne peut pas s'attaquer directement aux prostituées, elles  sont  souvent elles-mêmes victimes de ces réseaux. On s'attaque aux proxénètes, un certain nombre de salons de massage ont d'ailleurs été fermés. Assez régulièrement, chaque année un ou deux gérants tombent. D'autres ré-ouvrent... mais ce qu'on a mis en place c'est une sensibilisation des propriétaires de ces baux : attention, votre bail est payé par des gérants qui gagnent de l'argent avec la prostitution et vous pourriez être inquiétés à ce titre. Réunions et courriers ont été mis en place. Je crois que cette dissuasion peut être efficace. Ce n'est pas anodin ! J'imagine que s'ils acceptent, c'est que le montant des loyers est attractif et leur fait oublier le risque... mais cette sensibilisation peut aider ».


    « J’ai commencé depuis longtemps la lutte contre la mono-activité pour ce qui concerne les salons de massages esthétiques » commence Delphine Bürkli. « Ce sont des lieux de prostitution. Ce type d’établissement devant les écoles, cela fait bizarre. La loi Dutreil donne aux mairies la possibilité de préempter les baux commerciaux. La ville de Paris n’a pas utilisé cette possibilité. Or c’est quelque chose qui nous coûterait moins cher que d’acheter des fonds. J’entends depuis le mois de décembre le PS vouloir racheter mais c’est au moment où il y avait des choses à vendre, il y a deux ou trois ans, qu’il fallait s’occuper de l’avenir du quartier. A l’approche des élections, ils ont débloqué 2 millions € pour installer des boulangeries, charcuteries et autres commerces de bouche. Deux millions d’€, je ne vois pas ce qu’on peut faire compte tenu du prix du m2 et puis pour l’instant, il n’y a pas grand chose à vendre. La loi de revitalisation du commerce introduit VitalQuartier pour les municipalités. La ville de Paris s’est dotée de ce dispositif qui est bon. Le 9e arrondissement n’a jamais eu le droit d’être dans ce dispositif. Il n’est pas éligible encore aujourd’hui. Il y a eu une demande en 2008 qui n’a pas été acceptée.
    Ce qui m’inquiète, ce sont les commerces qui créent des nuisances. Il faut savoir conjuguer la tranquillité des gens avec le développement économique d’un quartier. C’est très bien que les bars puissent se développer, cela apporte de la gaité, de la jeunesse, mais cela doit se faire aux normes et que les gens ne subissent pas les nuisances.
    En ce qui concerne les salons de massage, je suis inquiète. J’étais rue de Provence avant hier, je vois l’évolution avec les Chinois qui s’installent et dans quelques mois, cela va devenir un réel problème. Il y a un peu de tout mais aussi des salons de massages. Ce qui peut les rendre sensibles, c’est toucher au porte monnaie. Il faut qu’il y ait une véritable action pour fermer ces lieux. Il y a une loi en France pour cela. Je ne vois pas pourquoi les riverains de Rodier ou de la Tour d’Auvergne doivent subir cela ».


    Les écologistes sont plus tranchants : « Quelle que soit l'activité, nous souhaitons favoriser deux choses » dit Jonathan Sorel. La proximité : il faut privilégier l’installation de commerces de proximité, facteurs de lien social. L'émergence de l'économie collaborative : le 9e et Barbès peuvent devenir des lieux de développement de l'économie collaborative et d'invention de nouvelles manières de produire et d'échanger. Pourquoi ne pas installer une accorderie, sur le modèle de ce qui s'est fait dans le 19e, afin de permettre des échanges de services non marchands ? Une heure de cours de musique en échange d'une heure de cours de droit par exemple...
    D'autre part, il y a des tendances dans le commerce, par exemple, il y a 10 ans, les salons de coiffures franchisés ont fait florès, maintenant ce sont les commerces de bouche (chocolaterie par ex) qui ont le vent en poupe. Cette mode correspond à un retour de la qualité dans l’alimentation que nous soutenons.
    Pour le commerce de proximité et pour sa diversité, il nous semble néanmoins important de réguler l’installation des banques aux angles de rue. Tout le monde est conscient que l’angle de rue est une excellente exposition pour un commerce mais lorsque cet angle est occupé par une banque et lorsque a priori il y a 3 banques sur une place, cela me semble un facteur annihilant pour la place et sa fréquentation.
    Concernant le travail dominical, nous ne souhaitons pas que notre arrondissement se transforme en un supermarché géant. Tout le monde a droit à un jour de repos où on peut faire autre chose que consommer des biens matériels ; et cette journée il vaut mieux qu’elle soit commune à tous, pourquoi ? parce que cela fait sens pour la société, cela représente un socle commun et permet d’organiser les différ

  • La vieillesse doit être un enjeu collectif

    Le dernier CICA dans le 10ème remontait à fin mai 2011 sur le thème de la propreté. Il avait attiré un large public qui ne s’est pas déplacé dans les mêmes proportions pour les séniors le 13 février.

    Mis à part quelques jeunes gens venus proposer des Ateliers d'initiation aux nouvelles technologies, le public était exclusivement dans la tranche d’âge concernée par la réunion. Plus ou moins vite nous serons tous rattrapés par le temps, pourtant… Ne faisons pas semblant de l’ignorer.

    La balle est dans notre camp

    Bernard Ennuyer, sociologue, que nous présentions brièvement dans notre article du 13 février, grand témoin de la réunion, a captivé la salle à tel point qu’après sa première intervention  les demandes de parole ont été bien timides. L’idée était bien de lancer des pistes, chercher à questionner, faire réfléchir, s’interroger ensemble sur des sujets simples : « A quoi passe-t-on son temps? Est-ce que c'est intelligent? A qui ça peut être utile? » «  Je suis moi-même un senior ! Doublé d’un marathonien. »

    La question essentielle reste bien : «  Comment pouvons-nous vivre demain égaux et différents ? » (un clin d’œil au livre d'Alain Touraine Pourrons-nous vivre ensemble. Égaux et différents.)

    Et Bernard Ennuyer de rappeler qu’« Il faut savoir que 90% des plus de 65 ans vont bien et iront bien jusqu'à la fin de leur vie. »  et que « Les seniors sont ceux qui inventent de nouveaux modes de vie, des initiatives pour recréer du lien. » Bel enthousiasme !

    La vieillesse : un enjeu collectif pour demain?

    Une question spécifique qu’on n’a pas voulu voir : la différence de genre.

    paris,seniors,solidarité,cica,dépendanceLes femmes  payent très cher leur longévité. On l’oublie souvent. Leurs retraites sont plus faibles que celles des hommes, leur isolement social plus grand et  leur état de santé se dégrade dans le grand âge.

    Pensons aussi aux différences de territoire, de milieu social. Pensons également aux différentes influences des religions et des philosophies autour de la conception de la vieillesse.

    Soignons l’information

    « Elle doit être accessible et compréhensible par tous. » Comment? Si on n'est pas capable de se faire comprendre, c’est qu’il y a problème dans la communication, problème de formulation, voire problème de support. Dans ce cas, la balle est dans notre camp, comme l'a martelé Bernard Ennuyer. L'information de base doit être claire pour tous et il faut être compréhensible pour faire participer le citoyen afin qu'il s’implique. »  Nous en savons quelque chose à Action Barbès !

    Les perspectives du bénévolat

    « Les seniors représentent plus de la moitié des bénévoles en France. Il faut le dire haut et fort ! Et il faut montrer ce dont on est capable.»  C'est une source de solidarité quasi inépuisable, qu’il faut promouvoir et exploiter, mais qui ne doit pas cacher les manques de solidarité imputables à la collectivité toute entière (budgets d’aides de toutes sortes en baisse ces dernières années).

    La dépendance : financement en rade

    paris,seniors,solidarité,cica,dépendanceB.Ennuyer a regretté la promesse non tenue de Roselyne Bachelot, ministre des Solidarités et de la Cohésion sociale. En effet,  en mai 2009, le  président de la République avait annoncé un projet de loi  visant à créer un « cinquième risque » afin de prendre en charge la « dépendance ». Lors de la nomination de Roselyne Bachelot en novembre 2010, il réitérait sa volonté de promulguer une loi avant la fin 2011 et annonçait officiellement le lancement du débat sur la dépendanceLe 8 février 2011, il indiquait : « Le gouvernement élaborera son projet de réforme avant la fin de l’été prochain, en vue d’un examen par le Parlement à l’automne ». Projet tombé dans les oubliettes ! Mais projet très controversé aussi, car n'était-il pas question de confier au privé - ne parlait-on pas de risque ? - à des assurances privées donc, au moins dans le cadre d'un financement mixte, un marché important rentable et en pleine expansion.... Plus de projet. Autrement dit, tout reste à faire, car le marché des personnes âgées s’il rapporte beaucoup à certains, coûte très cher à de très nombreuses familles, multipliant les inégalités et les angoisses.

    Il faut renégocier le contrat social, c'est ce sur quoi il faut travailler. Comment le faire en tenant compte de nos différences ? Bernard Ennuyer a terminé en lançant un appel : C’est le challenge qui est devant nous et je vous invite à y travailler tous »

    Quelques chiffres pour cerner le dossier :

    Liliane Capelle, adjointe au maire de Paris, chargée des séniors et du lien intergénérationnel a donné quelques chiffres intéressants :
    420 000 Parisiens sont âgés de plus de 60 ans, ils représentent 20% de la population parisienne.
    Le budget que la Ville leur a consacré en 2009 : 452 millions d'€ et qu’elle a augmenté depuis.
    La mairie de Paris condamne le désengagement de l’état, les budgets en baisse.
    Un sujet grave : l’APA, l’allocation pour personne âgée.  Le coût annuel se monte à 128 millions d’euros, quand l'état doit à ce jour 800 millions...

    Malgré la vision dorée qu’on en a souvent de la capitale, c’est à Paris qu'on trouve le plus d'habitants pauvres dans toute l'Île-de-France, voire en France. Dans les départements, l'APA est compensée à hauteur de 30% environ, ici l’état ne compense qu’à hauteur de 6%... car il part du principe que Paris est une ville riche, ce qui n'est pas faux,  mais la péréquation devient fortement injuste.

    Autre coût lié à la vieillesse : la carte Émeraude coûte 50 millions au budget parisien, c'est beaucoup. Elles bénéficient aux personnes âgées de plus de 65 ans (ou de plus de 60 ans si elles sont reconnues inaptes au travail). Il s'agit de disposer d'un titre de transport leur permettant de voyager gratuitement sur l'ensemble du réseau RATP - SNCF, à Paris, voire en proche banlieue (zones 1 à 2).

    Dépendance : il existe peu d’établissements pour les personnes dépendantes dans le 10e, où la faiblesse du foncier disponible pose problème. Mais on construit ailleurs : 2 200 places seront créées d'ici à la fin de la mandature en 2014.

    Autre sujet évoqué qui a fait écho dans l’assistance : le cas des mutuelles, ponctionnées comme jamais, restera l'un des plus grands scandales du quinquennat qui s’achève. C'est une régression, socialement et humainement. La CAS (centre d'action sociale) va investir, a promis l’élue." La santé est un droit absolu et universel. Mais si l'état continue à se désengager, comme il l’a fait tout au long des dernières années, on ne pourra pas tout !"

    Les structures en place dans le 10e :

    1-      Le Conseil des Seniors  a trois missions:

    • vie quotidienne. On analyse les besoins et on propose des solutions
    • culture et convivialité
    • intergénérations (avec les crèches, les collèges, lycées)

    Il s'intègre au relais info familles tous les 15 jours le 2e  et 4e  mercredi du mois de 10h30 à 14h30.

    Des appartements intergénérationnels existent rue de Chabrol. Il s’agit d’une expérience d’habitat partagé. Des jeunes à faibles revenus et des personnes âgées isolées, ou bien des familles monoparentales peuvent partager un même logement en colocation. Ainsi qu’on peut le lire dans le rapport 2010 de l’association Habitat et Humanisme (page 15) : "une famille kurde, un étudiant, une jeune travailleuse et un sénior partagent en colocation un appartement de 190 m², rue de Chabrol, à quelques pas de la gare de l’Est. L’habitat partagé se veut respectueux de la vie et de l’autonomie de chacun. Cette démarche implique, de la part de ceux qui veulent vivre cette expérience, une volonté de participer au développement de relations intergénérationnelles dans un esprit d’attention mutuelle, de tolérance et de respect de l’intimité de chacun. Une bénévole de l’association, logée à proximité, veille à l’harmonie de la cohabitation. En avril 2011, un second appartement accueillera de nouveaux locataires, avec la même mixité générationnelle."

    2-      Le point émeraude se concentre sur l’information des aînés : accueillir, informer, conseiller, orienter les Parisiens âgés et leur famille. Le Département de Paris a mis en place des Centres Locaux d’Information et de Coordination gérontologique (les CLIC) sur l’ensemble du territoire parisien. Dédiés aux séniors et à leurs proches, ils peuvent aider à trouver une aide à domicile, renseigner sur les associations de l arrondissement, informer des droits, orienter vers des activités sportives adaptées ou sur des loisirs, ou encore dispenser des conseils utiles sur les maisons de retraite.

    Le 10e est bien doté en résidences logements mais Rémi Féraud, le maire du 10e, est intervenu pour préciser une règle : habiter le 10e ne donne pas priorité. Les établissements sont pour l'ensemble des Parisiens. Ils dépendent d'ailleurs du Conseil général. On reste vigilant : pas d'iniquité entre Parisiens selon leur arrondissement de résidence.

    Véronique Dubarry, adjointe au Maire de Paris chargée des personnes en situation de handicap, a fait remarquer en conclusion que l’information des personnes âgées participe de l’accessibilité. La loi de 2005 a donc permis de franchir une étape en faveur des séniors.

    Pour appronfondir, s'informer, se former...... on peut consulter le site de Paris.fr : Un cycle de conférences sur l’intergénérationnel sera proposé par le Centre d’action sociale de la Ville de Paris via l’Université Permanente de Paris , destinée aux seniors parisiens. Et ne pas oublier le rapport d'information récent de Marianne Dubois, députée, sur le genre et la dépendance, enregistré en novembre dernier à l'Assemblée Nationale. Une mine !

     

  • ZSP : Maurice Goldring donne son opinion

    Il y a quelques jours, nous avons relaté notre participation à la réunion opérationnelle de tous les acteurs de la zone de sécurité prioritaire. Nous avions rencontré Maurice Goldring, une personnalité du quartier, qui nous avait fait l'honneur d'un café littéraire en décembre 2009. Un beau souvenir ! Mais à l'époque, nous ne tenions pas ce blog. Il faut aller chercher dans les archives de notre bulletin d'info (voir n°21 -p.8) pour en trouver la trace.

    Maurice Goldring* participait à la même réunion : il nous a fait parvenir ses réfléxions sur le sujet, qui sont publiées sur son blog. Nous les reproduisons ici avec son autorisation. Et vous ? Qu'en pensez-vous ? L'espace commentaire est toujours disponible en bas de l'article pour vos réflexions, dès lors qu'elles nous épargnent les attaques verbales, les propos excessifs, etc... C'est un lieu d'échange. 

         

    Zone de sécurité : les priorités

             Le comité de pilotage de la Zone de sécurité prioritaire s’est réuni le jeudi 16 mai 2013 au commissariat du 18e arrondissement, rue de Clignancourt en présence d’un panel d’habitants dont deux représentants associatifs (Action Barbès et Chateaubouge). Les militants associatifs de la Goutte d'Or « historiques », n’étaient pas présents. La majorité des habitants présents étaient ceux qui subissaient de plein fouet des nuisances dans leur immeuble ou dans leur rue. Des hommes et des femmes qui ont mille raisons d’être en colère contre les agressions, la prostitution, le bruit, les rassemblements de buveurs pisseurs… Mais il n’y avait qu’eux. Il était légitime de les inviter à cette réunion. Les autres n’étaient pas là. Les autres qui habitent aussi le quartier et partagent une partie de leurs colères, mais pas toutes, et qui ont une autre expérience et une autre vision du quartier. Avec ces habitants, tous les fonctionnaires qui mettent en place l’aspect policier et judiciaire de la Zone de sécurité prioritaire : police de quartier, brigade des stups, brigade de lutte contre le proxénétisme, les douanes, les agents de sécurité des transports, la veille sanitaire, les gendarmes, les CRS, le procureur de la République. La mairie était représentée par deux élus : Myriam El Khomry et Dominique Lamy et quelques membres du cabinet.

             Myriam El Khomry, copilote de la Zone de sécurité prioritaire, ouvre la réunion en insistant sur le volet prévention du classement. Grâce à ce classement, une enveloppe de 70 000 euros est attribuée pour des actions précises de prévention : lutte contre le décrochage scolaire, actions avec les familles des jeunes en difficulté, réinsertions par l’emploi, prise en charge des usagers de drogue en liaison avec la coordination toxicomanie de l’arrondissement et d’EGO, actions pour éviter les incarcérations et privilégier les travaux d’intérêt général (TIG). On l’écoute poliment. Aucun représentant des institutions mentionnées dans ce volet n’est présent. Aucune réunion avec les habitants n’est annoncée sur ce sujet. Aucun élu ne prendra plus la parole. La place est nette pour le volet « sécurité  prioritaire » dont le commissaire rappelle les objectifs : lutte contre le proxénétisme, contre le trafic de drogues, contrôle administratif des commerces, contrôle sanitaire, sécurisation de l’espace public.

             Chacun des responsables rend compte ensuite des actions entreprises. Fermetures d’établissements insalubres, contrôles sanitaires multipliées, détection de travail au noir, récupération d’appartements utilisés par les proxénètes. Grâce au classement en Zone de sécurité prioritaire, les procédures sont accélérées. Les actions contre les trafics en tous genres sont menées par GIR, (groupes d’intervention régionale), qui regroupent police, douanes, Urssaf et impôts. Des actions sont menées avec succès : saisie d’or volé, arrestation de recéleurs, contrôle qui ont permis des expulsions, de mises en rétention, des arrestations de fabricants de faux papiers, fausses ordonnances, fausses cartes d’identité. Passages plus fréquent de patrouilles de police dans les endroits où sont signalées des agressions, des vols de téléphone.

             La lutte contre le proxénétisme est urgente parce qu’elle provoque de graves nuisances dans les immeubles. Elle est compliquée : les réseaux sont ethniques et les prostituées invisibles. Elles ne racolent pas, elles attendent, habillées comme tout le monde. Quand elles sont arrêtées, on leur interdit de revenir dans la Goutte d'Or et si elles reviennent, elles peuvent alors être arrêtées. Le trafic de stupéfiants est important dans le quartier. Il est le fait des jeunes du quartier, mais il y a aussi beaucoup de revendeurs de médicaments (subutex…). Certains médecins et pharmaciens ne sont pas assez vigilants dans ce domaine. Le travail de la police déplace les trafics. La vente de subutex se déplace vers le 10e. Les opérations de police aux stations Barbès et Château-Rouge ont déplacé les usagers de drogue vers Marcadet Poissonniers. De même, la prostitution a diminué constamment, mais les prostituées se sont dispersées dans les petites rues, ou déplacées vers d’autres lieux de la capitale.

             La brigade des stups n’oublie pas la prévention : lorsqu’un toxicomane est arrêté, s’il s’engage à se soigner, il ne sera pas incarcéré. S’il refuse de se soigner, il ira en prison.

             Les actions sur la voie publique sont les plus visibles. Mais très difficile. Ce commerce est le fait de plusieurs centaines de personnes, autour du marché Dejean, de Barbès, rue des Poissonniers. La police ne peut pas les arrêter. Amener une Africaine devant un magistrat avec son caddy de safou n’a aucun sens. Ce qui est le plus efficace est la saisie des marchandises et leur destruction immédiate. Des bennes et des camions sont réservées pour ce travail. Il  reste que la Goutte d'Or est le plus gros marché aux voleurs de toute l’Ile de France et les téléphones volés partout dans la capitale se retrouvent dans l’heure qui suit Boulevard Barbès. Un policier dit « on vide l’océan ».      

             Les habitants se plaignent. Des cafés sont fermés, ils rouvrent sous un autre nom. Ou le propriétaire loue à un autre gérant qui poursuit le même commerce. Les épiceries vendent des boissons à des consommateurs qui boivent sur les trottoirs. L’installation de deux urinoirs mobiles, pourtant à la demande des riverains, n’est pas satisfaisante. Les buveurs pissent autour, ça pue autant que la pisse sur les trottoirs. Question récurrente : les camions de CRS stationnent et à côté, ventes à la sauvette…Le commissaire rappelle que les CRS ne sont là que comme unité de soutien aux autres unités de police qui patrouillent dans le quartier. C’est leur seul rôle. Un habitant proteste contre les contrôles répétés. Il ne dit pas au faciès, mais tout le monde l’entend. Le commissaire répond que ces contrôles sont ciblés sur des individus connus et qu’ils sont nécessaires. Il faut d’abord demander les papiers pour ensuite rechercher les produits interdits ou volés.


    Bilan : une augmentation des arrestations pour deal, diminution des agressions, notamment autour du square Léon. Pour la vente à la sauvette, ça va et ça vient.

             Quand je pose des questions plus générales, les policiers me répondent que ce sont des questions pour les réunions de quartier, pas pour la Zone de sécurité prioritaire. Et les habitants me regardent de travers, parce qu’ils ne sont pas là pour ça. Ils sont là parce qu’il y a une épicerie en bas de chez eux et que ça fait du bruit.

             Entendez-moi, s’il vous plaît. Des habitants du quartier vivent dans des conditions très pénibles et ces situations méritent écoute. C'est à dire avant tout des solutions, et pas des explications sociologiques ou des réponses d’impuissance. Le travail de la police est souvent nécessaire, parfois urgent.

             Je dis seulement que je suis atterré, parce que je craignais le pire et que le pire est arrivé. Le classement en Zone de sécurité prioritaire a marqué la Goutte d'Or comme on marque le bétail, au fer rouge. Sur la peau des habitants, on a brûlé les lettres Z S P. Nous ne sommes plus que ça. La sécurité, c’est comme la culture, ce qui reste quand on a tout oublié. Les gens ne comptent plus. Les habitants ne sont plus que des victimes pantelantes qui demandent qu’on les rassure, toujours plus, et ce ne sera jamais assez, car le quartier ne sera jamais, de leur vivant, comme ils le souhaiteraient. Les policiers ne décrivent le quartier que comme celui où il y a le plus grand nombre de garde à vue et d’arrestations de tous les arrondissements de Paris, avec fierté, car ils font bien le travail qui leur est demandé. Les vendeurs à la sauvette, les vendeurs de cigarettes, les mama qui vendent du soufa, ne sont pas des individus, mais du bétail qu’on repousse et qui revient au gré du vent. Il ne reste plus que la peur, l’angoisse, l’énervement, l’agacement contre qui veut parler politique ou sociologie. On lui lance un regard noir : ça pue en bas de chez moi, je ne peux pas dormir, si ça ne pue pas en bas de chez toi, si tu dors tranquillement, tu n’as pas le droit à la parole. Sur les usagers de drogue, qu’on appelle toxicomanes, j’avais oublié, on revient à des malades qu’il faut soigner de force sous peine de prison, cinquante ans de régression. Et sur les bousculades à Château-Rouge, le représentant de la police des transports ne sait même pas qu’il était prévu des travaux pour une seconde sortie. Son seul problème, c’est de chasser les toxicos vers d’autres stations de métro.

             Je ne suis pas en colère contre les participants à cette réunion. Si l’on met dans une  même salle des habitants qui vivent des situations insupportables et des policiers à qui on réclame une solution, que peut-on attendre ?

             Tout le travail politique sur le quartier, les constructions, la bibliothèque, le centre de musique, les associations qui jour après jour mènent un travail d’insertion, d’accompagnement de soins, les associations d’accueil des usagers de drogue, le travail de réduction des risques, tout cela est effacé. Tout ce qui tient le quartier debout. En sortant de la réunion, j’avais envie de crier « vive le Louxor ! Vive le centre Barbara ! Vive l’Institut des cultures de l’Islam ! Vive EGO ! vive STEP ! vive la rue des Gardes !         Vive la réouverture de la bibliothèque Goutte d'Or. 

             L’urgence est de redonner au mot « sécurité » son sens plein et non pas une définition atrophiée. Vous voulez des exemples ? En voilà. Il n’y a pas si longtemps, des seringues jonchaient les rues du quartier. La distribution de seringues propres et un programme d’échange les a fait disparaître. Les prières dans la rue Polonceau.  On pouvait imaginer leur interdiction et patrouilles de police pour les chasser. Après tout, elles étaient des prières à la sauvette. La municipalité a trouvé un lieu de prière pour tous les vendredis. Les usagers de drogue dans la rue : pourquoi pas une salle de consommation à risque réduit ? Les ventes à la sauvette : pourquoi pas un lieu où elles seraient regroupées, permises et contrôlées ? Folies ? Cherchons ensemble des solutions. À plusieurs, on finit par trouver.

     

    *  Pour mémoire :

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    Maurice Goldring est professeur émérite en Etudes irlandaises, habite la Goutte-d'Or depuis de nombreuses années, a publié La Goutte d''Or, quartier de France, aux Editions Autrement.

    Nous avions organisé une soirée littéraire autour de cette publication au café La Goutte rouge, rue Polonceau, le 2 décembre 2009.

    La Goutte d'Or dans wikipedia pour quelques infos globales.

    Le blog politique de Maurice Goldring.          

  • Conseil d’arrondissement

    Avant dernier Conseil d’arrondissement de cette mandature lundi dernier. Est-ce l’approche des élections, la fatigue de l’hiver ou le temps maussade, l’ambiance était légèrement différente des Conseils « ordinaires ».

    D’abord pas mal de public. Une petite trentaine de personnes contre 4 ou 5 à l’ordinaire change les choses. Présence d’observateurs du MoDem dans la salle.

    Dans le ton des délibérations entre Conseillers ensuite. Oh un rien, une petite nuance, mais un rappel ici que c’est grâce au Voeu déposé dès 2001 par tel parti que le dossier a été initié, que c’est grâce au travail constant de tel autre parti que tel projet voit enfin le jour, ….. ambiance ambiance, élection élection !

    Tout cela ne gêne en rien l’efficacité de notre Conseil d’arrondissement, toutes tendances politiques confondues, puisqu’il a « roulé » au rythme de 10 Délibérations à l’heure, ce qui est remarquable considérant l’importance des sujets traités.

    L’ordre du jour est sur le site de la Mairie.

    A retenir :

    • International Visual Théâtre (IVT) dont nous vous avons parlé la semaine dernière se verra proposer la signature d’un bail emphytéotique pour le local de la rue Chaptal. Il s’agit là d’une aide importante car évidemment le prix de la location demandé par la Ville sera symbolique.
    • la Mairie a décidé de subventionner l’enseignement de la comédie musicale au sein du Conservatoire du 9ème. En effet, autant la mise en place de l’enseignement du jazz n’a pas posé de problème, autant celle de la comédie musicale est contestée et c’est donc une association ad hoc qui s’en charge. La subvention initiale de 60 000 € étant insuffisante, le Maire a proposé un Vœu de soutien à cette initiative portant cette subvention à 77 000 €, somme nécessaire pour la saison 2007/2008
    • les efforts pour l’accueil de la petite enfance restent une constante. La Mairie financera a hauteur de 226 000 € les travaux de rénovation de la crèche collective de la rue Le Peletier tout comme elle signera un Convention pluriannuelle de fonctionnement avec « Les P’tits les Grands » qui reçoit de plus en plus de monde – 2500 enfants en 2006, plus de 3000 en 2007
    • le plan de prévention des déchets fera l’objet d’une importante délibération lors du prochain Conseil de Paris. L’objectif est de faire baisser la quantité totale de déchets à Paris de 30 000 tonnes en 5 ans en favorisant la récupération, le recyclage, le tri sélectif dans tous les espaces publics, la possibilité de mise en place d’un système de récupération du verre par des colonnes enterrées ou des circuits pneumatiques installés là où ce sera possible. Le 9ème produit 100 tonnes de déchets par jour. Sur le même sujet, un nouveau marché pour le remplacement des bacs à ordures sera passé et devra inclure une gestion informatisée de ces bacs par un système de puces incorporées
    • la Mairie subventionnera à hauteur de 300 000 € les travaux de rénovation du musée du Grand Orient de France rue Cadet, le Conseil Régional et le Ministère de la Culture faisant chacun une subvention du même montant. Il s’agit d’optimiser la présentation du très riche fond du musée de la Franc-Maçonnerie. Ce musée reçoit entre 8 et 10 000 visites chaque année
    • toujours rue Cadet, la gestion du petit square – cour paysagère – situé au 9/11 sera confiée à la RIVP pour le gardiennage, l’entretien courant et les plantes vertes étant gérés par la Mairie de Paris. Il est rappelé que le Conseil de quartier a manifesté son souhait de donner un nom à cet emplacement et fera des propositions dans ce sens sous peu
    • le squat du 72 rue de Clichy est un dossier lourd et compliqué. Depuis 2002, 70 personnes vivent dans cet immeuble à la limite de l’insalubrité malgré les quelques travaux d’aménagement que les Services d’hygiène ont imposé au propriétaire. La Maire de Paris a décidé de mettre en place une procédure d’expropriation, fait assez rare, et va demander à la Préfecture la mise en œuvre de cette procédure. L’idée est de récupérer la propriété de l’immeuble par la Ville pour en faire 10 logements sociaux après des travaux qui seront importants. Le coût total de l’opération est estimé à 3.6 m€ dont 2.15 pour la seule acquisition du bâtiment
    • le prochain Conseil de Paris délibérera aussi sur la règlementation concernant la place de la publicité dans la ville. L’idée est de restreindre la place de cette pub et de mieux respecter le patrimoine parisien. Les zones dites de publicité élargie seront supprimées. Pour le 9ème, cela concerne les boulevards de Clichy et de Rochechouart ainsi que les abords de la place de l’Opéra et de la gare Saint Lazare
    • tout comme la petite enfance, le logement social est en tête des priorités et le Conseil a adopté les délibérations concernant au total 47 nouveaux logements sociaux à créer dans l’arrondissement
    • enfin, il a été adopté le principe d’une subvention de 45 000 € pour la création d’un espace numérique intergénérationnel rue de Budapest

     

    Prochain et dernier Conseil d’arrondissement de la mandature le 28 janvier 2008.

  • Municipales 2008 : synthèse de la semaine

    Le problème du logement à Paris est d’une réelle acuité. La flambée du marché immobilier qui persiste d’une part, la quasi-stagnation du fameux « pouvoir d’achat » et la part croissante du budget des ménages allouée au logement, l’évolution des taux d’intérêt et le niveau d’endettement grandissant des ménages d’autre part, tout cela conjugué avec bien d’autres éléments, fait que se loger à Paris est devenu impossible pour qui n’est pas un célibataire CSP+ pour caricaturer un peu la situation ! Sans porter de jugement trop définitif sur ce que proposent les uns ou les autres, disons simplement que ce qui est envisagé n’est pas à la hauteur du défi : aujourd’hui 100 000 demandes de logement social avec un taux de rotation inférieur à 5% pour ces mêmes logements, un foncier figé, un PLU contraignant, nombre de propriétaires qui hélas préfèrent laisser leur bien vide plutôt que de faire face à des locataires qui profitent souvent, reconnaissons le, à outrance des possibilités offertes par la loi, tout cela fait que la question du logement dans la capitale n’est pas près d’être résolue.

    Les transports touchent un domaine qui n’est pas seulement d’ordre pratique mais aussi quasi-culturel. La question de la voiture, de ce qu’elle représente encore aujourd’hui, « pollue » le débat sur les transports.

    D’un côté il n’est pas raisonnable que plus de 80% de l’espace public parisien soit occupé par les véhicules automobiles. Il n’est pas logique que plus de 80% des personnes reconnaissent que l’usage de la voiture devrait être plus modéré mais que dans le même temps plus de 80% des personnes préconisent ce changement pour les autres mais pas pour eux-mêmes. Enfin, comment concilier les intérêts des uns et des autres sachant que près de 55% des parisiens ne sont pas propriétaires d’une voiture.

    De l’autre côté, pour des raisons évidentes, il n’est pas question de limiter pas des méthodes coercitives la liberté de circulation, que ce soit par des méthodes « mécaniques » d’interdiction de circuler ou des méthodes liées au péage par exemple, socialement inacceptables.

    Chaque parti politique y va de son couplet pour développer les transports urbains : qui parle de son tramway, qui parle d’une ligne de métro circulaire, qui parle de minibus dans les arrondissements, de covoiturage, de réforme des taxis ….. les idées ne manquent pas. Mais regardons le cas de notre arrondissement. Il est, dans la capitale, celui où la densité de transports en commun est la plus forte. Trains, métros et lignes de bus y abondent et on ne voit pas très bien comment on pourrait faire plus. L’offre de transports en commun y est très forte mais cela n’empêche pas les problèmes de circulation ni de parking ! Il est donc légitime de se poser la question de savoir si une augmentation significative de l’offre de transports en commun va résoudre le problème ou simplement faire augmenter la demande comme cela a été le cas jusqu’à maintenant ? Nous serions dans un cercle vicieux.

     

    Dans un tout autre domaine, ce qui ressort de cette semaine très riche, est une modification dans le positionnement des 4 « grands » candidats. D’un Bertrand Delanoë donné grand favori et ayant pris « un temps d’avance », on a vu sortir un candidat se lançant vigoureusement dans la campagne et parlant d’une « incertitude » à propos du résultat. D’une François de Panafieu donnée archi-battue à l’avance il y a encore quelques semaines on a vu surgir une femme entourée d’une équipe ouverte à beaucoup de tendances diverses dont on peut penser ce que l’on veut mais qui la met dans la position d’un challenger très sérieux. Du Verts Denis Baupin et de la MoDem Marielle de Sarnez, tous deux aux difficultés « existentielles », dépend le résultat final lié aux alliances qui pourraient se nouer, quand bien même ces deux partis ne recueilleraient qu’entre 5 à 10 % des voix chacun. Chacun semble l’avoir compris et les enchères vont commencer. En commun à tous est le fait que le premier tour du 9 mars va fixer les rapports des forces et que c’est ce scrutin qui compte, le deuxième tour du 16 mars ne constituant qu’une formalité.

     

    A la fin de cette semaine, véritable début de la vraie campagne, les jeux restent largement ouverts.

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    Cette semaine a été très riche en événements et il n’est peut être pas inutile de marquer un temps de pause pour faire le point, essayer de réfléchir un peu !

    Il nous faut d’abord faire un constat : les quatre principaux partis – Parti Socialiste, MoDem, Les Verts, l’UMP dans l’ordre d’apparition cette semaine – nous ont présenté leurs objectifs, même si la publication du programme complet du MoDem reste à venir.

    Clairement trois sujets dominent les débats. Dans l’ordre d’importance et tels que traités par les partis politiques :

    • Le logement,
    • Les transports,
    • L’environnement.

    Il n’y a rien ici que de très normal.

  • Point de vue

    La mixité sociale dans le 9ème arrondissement

    Le 9ème est un arrondissement où il existe une certaine mixité sociale, qu’il nous faut préserver. Toutefois, à l’instar de Paris, notre arrondissement souffre d’une fracture entre l’est et l’ouest. La rue des Martyrs matérialisant cette séparation. A l’est, une population plutôt moins favorisée, mais aussi tous les équipements sportifs et culturels ; à l’ouest, une population moins hétérogène mais partiellement privée d’équipements de loisirs.

    Le 9ème a un taux de natalité élevé, et aussi une proportion importante de seniors.

    Enfin, un taux de logements sociaux encore très faible, d’environ 3,6%.

    Ce que nous proposons

    La mixité sociale et le logement.

    - rendre concrète la mixité sociale au sein des immeubles eux-mêmes. Dans un arrondissement au bâti aussi dense que le nôtre, c’est en achetant des appartements dans les immeubles existants que nous pourrons créer les logements sociaux et les logements intermédiaires pour les classes moyennes dont nous avons besoin pour conserver leur âme à nos quartiers.

    - favoriser l’accès à la propriété, mais également l’entretien et la réhabilitation des immeubles vétustes, par des prêts à taux zéro.

     

    La mixité sociale à l’école.

    Encourager toutes les expériences qui favorisent la mixité, notamment :

    - la classe d’excellence : chaque établissement scolaire doit pouvoir proposer une spécificité optionnelle qui attire des élèves de tout milieu et de toute catégorie sociale. (Exemple : l’enseignement du chinois à Jacques Decour) ;

    - permettre aux élèves handicapés de faire leur scolarité près de chez eux, en améliorant l’accessibilité et l’accompagnement à l’école ;

    - organiser des expériences de mixité avec des enfants handicapés, à l’instar de ce qui se fait dans les écoles de la rue Blanche avec les enfants sourds.

     

    Rééquilibrage des équipements sportifs et culturels.

    - doubler les équipements sportifs et culturels ; 

    - installer un centre, tel que le centre Valeyre, à l’ouest de l’arrondissement ;

    - doubler la capacité d’accueil des conservatoires ;

    - utiliser les structures scolaires hors-temps scolaire, pour la pratique d’activités artistiques ou de formation personnelle, notamment dans la future école de la rue de Clichy ;

    - favoriser l’accès à la culture pour tous en impulsant des partenariats entre les établissements scolaires et les théâtres, galeries...de notre arrondissement.

     

    La mixité économique.

    Favoriser le maintien et le développement d’un réseau de petites et moyennes entreprises, notamment :

    - mettre en place un fonds de micro financement partiellement garanti par la Ville, pour la création et le développement de petites entreprises, en particulier le commerce de proximité.

    - favoriser le développement de groupements d’employeur

    - expérimenter un dispositif qui réserve une partie des marchés de la Ville de Paris aux PME (Small Business Act à la française)

    - développer l’artisanat en général, et plus particulièrement l’artisanat artistique.

     

    L’aide aux plus démunis

    - créer une maison des sans-abris où seront réunis tous les services nécessaires à cette population particulièrement fragile, et notamment où un accompagnement médical et social leur sera proposé.

     

    En conclusion :

    Nous souhaitons que notre arrondissement soit un lieu de vie où toutes les classes sociologiques continuent d’être présentes et cohabiter harmonieusement. Ainsi, pour atteindre cet objectif, il faut favoriser l’installation des classes moyennes dans notre arrondissement afin de rompre cette « bipolarisation sociale » ! 

    Pour que le 9ème soit harmonieux et homogène il est nécessaire qu’il soit composé de populations hétéroclites !
     

    La mixité sociale : utopie ou nécessité ? Comment la réaliser dans le 9ème ?

    par Gregory Perrin – Mouvement Démocrate1fc33edaa75846f1b7a0ac948b2be97b.jpg

     

     

     

     

    La mixité sociale : c’est à dire ?

    Chacun s’accorde à penser que la différence est une richesse, que notre société n’est vivante, harmonieuse et apaisée qu’à la condition que nous soyons capables de rendre concrètement possible la cohabitation d’hommes et de femmes d’origines, de conditions sociales, d’opinions différentes.

    Accepter et intégrer la différence, favoriser la mixité sociale c’est diminuer les risques de violence née de l’incompréhension mutuelle; c’est en un mot donner du sens à notre devise républicaine de “liberté, égalité, fraternité.”Liberté de chacun dans l’expression de ce qu’il est, égalité de considération pour nos différences respectives, fraternité pour notre résolution à tisser des liens entre nos concitoyens.

    Cette mixité ne peut pas exister si deux populations, sociologiquement trop différentes sont seules à cohabiter. La présence de classes moyennes est une condition de son existence. Or, le coût de l’immobilier à Paris a eu pour effet d’évincer les classes  moyennes de Paris : il n’y a donc plus de classe intermédiaire capable de faire le lien entre les plus aisés et les plus modestes, dont certains, grâce aux logements sociaux ont, heureusement, encore la possibilité d’être présents dans certains quartiers.

    Paris représente de moins en moins la société française dans sa diversité sociale.

  • Point de vue

    Prendre en compte les évolutions qui se jouent en cœur de capitale

    L’information selon laquelle la population de Paris s’est accrue de 28 000 habitants entre 1999 et 2005 (INSEE), pourrait paraître insignifiante au regard de la baisse régulière constatée ces 40 dernières années, si certains indicateurs ne venaient pas confirmer et même amplifier ce qu’il convient d’appeler un regain démographique à Paris.

    Le 9ème arrondissement est à cet égard très révélateur. Du quartier dédié au tertiaire auquel le destinaient nos prédécesseurs, il est devenu le quartier des familles. De 1999 à 2005, il enregistre l’un des plus forts taux de progression démographique de Paris, (+ 6%).

    Mieux, le taux de scolarisation des enfants de 3 ans, âge d’entrée en maternelle, qui ne dépassait pas 50 % jusque dans les années 90, est de 65% en moyenne depuis 2000. Cela signifie qu’auparavant, une famille sur deux quittait l’arrondissement à la naissance d’un enfant, alors qu’aujourd’hui, la naissance d’un enfant n’est plus le signe d’un départ pour 2/3 des familles. Elles s’installent dans la durée dans le 9ème.

    C’est pourquoi, l’ouverture depuis 2001 de 5 nouvelles crèches et haltes garderies, de deux nouvelles écoles maternelles, d’une nouvelle bibliothèque jeunesse rue Chaptal, la rénovation des squares d’Anvers, de Montholon et Berlioz, l’augmentation de l’offre de sport de loisirs et la construction en cours de deux nouvelles écoles élémentaires (45 rue de la Tour d’Auvergne et 10 rue de Clichy), sont le reflet d’une action municipale en phase avec le rajeunissement du 9ème.

    Les enfants grandissent, il faut donc accroître l’offre de loisirs et de sports. Le centre Valeyre n’étant plus suffisant, la construction d’un second centre d’animation et de loisirs avec notamment des salles de sports est engagée dans l’ouest de l’arrondissement, 16-18 rue de la Tour des Dames.

    De nouveaux modes de vie et d’exigences qui façonnent la cité

    Cette évolution de la population s’accompagne de nouveaux modes de vie, de consommation, de mobilité, de pratiques de loisirs, de culture,…qui sont autant de décisions multiples apparemment dispersées mais en réalité convergentes, qui façonnent l’espace urbain et la vie quotidienne dans le 9ème.

    Ainsi, le réaménagement de la place Lino Ventura, de la rue Cadet, l’élargissement de nombreux trottoirs pour mieux circuler, des parkings pour les deux roues, Vélib’, l’aménagement d’un quartier « vert » au faubourg Montmartre, la création d’un marché ouvert place d’Anvers, mais aussi le doublement du nombre de logements sociaux,…sont des réalisations de l’équipe municipale au cours de cette mandature qui ont profondément remodelé le 9ème à l’image des nouveaux modes de vie qui sont apparus.

    Ce sont aussi de nouvelles exigences posées à l’action municipale par l’allongement de la vie ou la prise en compte de situations de handicaps.

    C’est ainsi qu’en direction des anciens un Conseil des sages a été mis en place et des actions intergénérationnelles dans des écoles et centres de loisirs mises en oeuvre ; le Point Paris Emeraude (centre de coordination gérontologique) rue de la Rochefoucauld et un pôle personnes âgées qui verra bientôt le jour rue de la Tour des Dames (centre d’accueil de jour, restaurant, clubissimo).

    Pour une meilleure prise en compte de la dépendance, une maison d’accueil pour personnes âgées dépendantes ouvrira rue Blanche.

    S’agissant des situations de handicaps, des trottoirs ont été abaissés, des traversées ont été équipées de feux sonores, des places GIG/GIC ont été créées, l’accessibilité est aujourd’hui une réalité dans certaines écoles, dans les bureaux de vote, sans oublier l’ouverture de la maison départementale des personnes handicapés (MDPH) dans le 9ème. Cet effort déjà important doit être conduit à terme.

    Un temps d’avance pour le 9ème

    Ainsi, pour tous les temps de la vie, notre arrondissement s’est mis en mouvement, il vit, il bouge, il se transforme.

    Si les engagements ont été tenus, sept années de dynamisme municipal ne doivent pas faire oublier que des difficultés demeurent pour bon nombre de nos concitoyens.

    Il reste beaucoup à faire, et notre projet 2008-2014 vous propose de poursuivre les efforts entrepris pour mieux vivre dans le 9ème : naître, y grandir, favoriser l’autonomie de chacun, se loger, consolider le lien social, relever le défi écologique, contribuer au développement économique et à la vitalité du commerce, au développement culturel, à la sécurité de tous et à intensifier et moderniser les pratiques démocratiques. C’est cette dynamique d’un 9ème plus solidaire, ouvert à tous, et respectueux de l’avenir que nous proposons, pour y vivre mieux tous ensemble.
     

    Vivre et mourir dans le 9ème : comment vivre chaque âge dans l'arrondissement ?

    Par Jacques Bravo – Parti Socialiste411d8907887dadea8fb1527127646ae9.jpg

     

     

     

     

     

     

     

    Ce qui détermine des choix responsables pris par une équipe municipale au sein d’un arrondissement, c’est d’abord une bonne appréciation des évolutions de l’ensemble de la population, de ses choix de vie, des plus jeunes jusqu’aux anciens, afin de mieux répondre aux attentes et d’anticiper les besoins.